L'aube d'une nouvelle vie

Assise à un café, Luka appréciait la brise du début d’après-midi. Une tasse de chocolat trônait sur la table, bien trop grosse pour que la gamine puisse en boire les trois quarts. Un peu plus loin dans la rue, une jeune femme poisson discutait avec un marchand.
Trois jours avaient passé depuis l’accord de la petite avec le groupe de Jaden et dire que sa vie venait d’être bousculée été un euphémisme. Alors que moins d’une semaine auparavant l’aveugle n’aurait même pas envisagé payer un chocolat dans un café d’une rue marchande, la voici à présent, assise calmement aux yeux de tous, sirotant sa boisson comme une fille de bonne famille, ayant payé non seulement le chocolat, mais une chambre dans un petit hôtel et de nouveaux vêtements… sans compter les pâtisseries, les fruits et un petit sac… Sa chaperonne avait une influence étrange. La gamine avait beau dire que ce n’était pas nécessaire ou qu’elle pouvait très bien voler ce dont elles avaient besoin, la jeune femme se contenter de jeter les berrys, affirmant qu’elles n’étaient pas forcement riche, mais qu’elle n’était pas pauvre au point de voler des pommes… ou des vêtements… ou de dormir dehors. Incompréhensible.    

La femme poisson fit demi-tour et revint vers le café, un sachet contenant des objets ronds à la main. À la forme, Luka paria sur des pommes. Comment avait-elle pu passer du cœur même d’une bataille à un quotidien aussi… paisible ? Elle se posait encore elle-même la question.
L’aveugle était loyal, c’était peu dire, elle serait sûrement prête à mourir par loyauté. Pourtant elle avait abandonné son équipage pour servir son propre intérêt. Si l’enfant ne regrettait pas son choix, elle avait tout de même cette petite voix dans sa tête qui lui disait que c’était mal et qui s’en voulait un peu. Parce que, voyons les choses clairement, quitter un équipage pirate sans préavis c’est MAL, mais voler des marchands honnêtes ne pose aucun souci.

La première réaction de la petite face a Royalty ne fut pas très positive, ce qui semblait d’ailleurs être récurrent aux personnes qui au final reste longtemps… comme ces deux premiers capitaines et une majorité des gens qu’elle estimait a présent. Les gars avaient quand même eu l’audace de l’enlever d’un champ de bataille pour lui parler… PARLER ?! Luka était pirate pas barde. Il y a à peine un an, la gamine n’aurait même pas laissé s’exprimer ces imbéciles, elle leur aurait coupé la langue avant de gentiment leur dire de foutre le camp. Peut être que la crise d’adolescence avait un coté positif dans ce cas si.

La première chose qui l’interpella fut la remarque de leur chef sur le fait qu’elle passait inaperçue. Maintenant qu’elle y pensait, il ne lui semblait pas avoir d’avis de recherche, pas qu’elle puisse vraiment le vérifier. Elle avait été dans deux équipages de pirates plutôt reconnus à ce qu’elle avait compris et pourtant, aussi fou que ça puisse paraître, personne n’était à sa recherche, elle avait tué, torturé, détruit, brûlé sans l’ombre d’un remord, mais pouvait encore se mouvoir en ville sans soucis. Elle devait donner un point à Jaden, pour le coup, elle ne s’en était même pas rendu compte.

La seconde fut le prix qu’elle voulait et les blues. Ces deux idées mises ensemble furent comme une révélation. Elle avait passé une majorité de sa courte vie sur les blues, elle ne pouvait même pas dire que la majorité de celle-ci avait été « heureuse ». Pourtant il y avait ce point noir. Cette pensée qui l’obsédait. Ce qu’il y avait avant. Avant la piraterie, avant le laboratoire. Les origines. Ce passage dont elle n’avait aucun souvenir et qui pourtant lui donnait des terreurs nocturnes et l’empêchait de dormir. Cette tristesse qui l’envahissait au son d’une chanson qu’elle ne se rappelait même pas avoir apprise. Elle avait cherché, exiger des réponses de Mandore, mais celle-ci avait éconduit toutes les discussions. Tout ce qu’elle avait dit était : qu’elle lui devait la vie, qu’elle l’avait sauvé des marines et qu’elle était seule. Réponse qui ne faisait aucun sens puisque Luka avait appris que Mandore travailler en temps que scientifique marine et que, si sauver voulait dire enfermer pendant des années une enfant dans une cellule, la torturer, l’handicaper sûrement a vie et jouer avec son état psychologique il fallait peut-être revoir la définition. La femme lui mentait ou du moins ne lui disait pas toute la vérité et ça, l’aveugle n’appréciait pas. La petite était difficilement choquable, pourtant cet « avant » lui donnait des cauchemars qui la réveillaient en sueur. Elle avait même appris qu’elle devait avoir des parents quelques parts, morts ou pas, l’enfant voulait savoir. Pourquoi Mandore l’avait pris elle ? Pourquoi la petite n’avait plus de souvenirs ?   Pourquoi ne lui disait-on pas la vérité ? Pourquoi elle faisait des cauchemars ? Voilà le pris qu’elle voulait.

Après que Jaden ait consenti, obligeant tout de même la jeune fille à accepter un minimum d’argent pour vivre, ils avaient tous deux mis en place un contrat.

Luka parcourait les mers, en compagnie d’une chaperonne, a la recherche d’ennemis de Royalty qui lui serait désignée comme cible. Son boulot serait en général éliminé discrètement la personne, éloignant Royalty des suspects. La personne qui l’accompagnait serait relier directement à Jaden par denden pour recevoir les informations et faire des rapports après chaque mission. En contrepartie Royalty assure aux deux filles un revenu pas excessif, mais qui leur permet de vivre correctement et un accès illimité aux informations du groupe. De plus Jaden s’engage à faire chercher les pistes que la fillette lui a données sans poser de questions et à lui donner toute information qu’ils puissent trouver.

Tout s’était ensuite enchaîné, elle avait changé de look, ces cheveux étaient maintenant cours et de nouveau vêtements, apparemment noirs, habillaient l’enfant. Ce changement avait été décidé pour éviter qu’on puisse la reconnaître. Luka faisait un trait sur son ancienne elle, même sans affiche, d’anciennes personnes qu’elle a côtoyées pouvaient la reconnaître, anciens membres d’équipage surtout. Avec toute la réticence du monde elle avait donc coupé ces cheveux qui étaient un signe très distinctif de la gamine, mais avait gardé les mèches de plus d’un mètre. Elle avait aussi couvert ces yeux avec une bande très douce, toujours noire apparemment. L’enfant avait ensuite fait la connaissance de

–Tu sembles pensive…

L’aveugle sursauta. Moïra était depuis sûrement quelques minutes assises en face d’elle, un grand verre a la main. Moïra était comme l’on peut s’en doutait la chaperonne de Royalty. Quand Jaden les avait présentés, la fillette avait senti la tension entre les membres, un voile d’inquiétude qui s’était immiscé avec la jeune femme et dont Luka ne comprenait pas l’origine. La chaperonne faisait sûrement plus d’un mètre quatre-vingts, dépassant l’aveugle de plusieurs têtes, de ce que la petite avait retenue elle avait 23 ans, était bonne en combat et était une femme poisson.
Retenir l’envie de lui posait des tas de questions ou de toucher sa peau pour voir ce qui faisait d’une femme poisson une personne différente d’une femme normale avait était difficile, mais Luka avait réussi. Quand elle avait souri avant de ce présentait à sa nouvelle compagne, l’ambiance c’était relaxé d’un coup. Après cela il y avait eu encore plus de discutions sur les termes du contrat, Moïra n’avait quasiment plus quitté la petite et a sa grande surprise, elle appréciait vraiment sa présence. Passait la première journée ou la femme poisson n’arrêtait pas de l’appeler mademoiselle ou de la vouvoyer, le caractère de ça chaperonne c’était peu à peu dévoilé et intriguait l’enfant, c’était plutôt rafraîchissant.

–Je me disais que si tu continues à me nourrir autant je vais finir obèse.

Moïra laissa échapper un souffle indigné.

–Luka, tu n’as mangé qu’une tartelette à la fraise et deux pommes… en TROIS JOURS. Si tu veux mon avis, prendre du poids est conseiller dans ton cas, ça s’appelle de l’anorexie.

Avec ces mots elle jeta un des objets ronds de son sachet.

–Mange une pomme d’ailleurs, la dernière date déjà de ce matin.

Luka posa simplement le fruit sur la table avec un sourire au grand désespoir de sa complice.

–Jaden t’a donné les infos ?

–Elles devraient arriver ce soir, il lui restait quelques trucs à vérifier quand je l’ai appelé.
    –Mr Ometo Carlito. L’homme pour lequel Royalty s’est déplacé sur l’île en fête, il met des bâtons dans les roues au groupe sur une île à quelques heures d’ici. Il a fui celle-ci le temps que la guerre civile qui y prend place se calme. Sur place Royalty et les habitants ont quasiment gagnés, seuls les hommes les plus loyaux ou apeurés d’une quelconque punition d’Ometo continus à se battre. L’annonce de sa mort devrait être la dernière marche vers une victoire certaine et une réhabilitation de l’île sous le drapeau de Royalty. Ometo doit mourir le plus rapidement et le plus discrètement possible, Royalty ne doit pas être suspectée. Il réside apparemment dans un hôtel chic en centre-ville et est accompagné d’une dizaine de gardes. Il passe son temps dans les bars, casinos et autres divertissements en attendant que son île soit de nouveau sûre. Il est aussi dit que tu as carte blanche sur la méthode et bonne chance pour ta première mission.

    –Son nom est pourri

    –…

    –Quoi ? C’est vrai.

    –Oui, c’est vrai, mais ce n’est pas vraiment le plus important… Si ?

    –Les informations sur son emploi du temps et celui de ces gardes sont vraiment faibles. J’espère que tu es prête, ce soir on va au casino.

    –Sans vouloir te vexer, tu n’as pas l’âge pour entrer dans un casino, Luka…

    –Eleanor, je te prie. Bien sûr que j’ai l’âge d’aller dans un casino voyons, Siera. De là où je viens, j’ai 18 ans révolus, je suis une grande fan de jeu de dés, et j’ai beaucoup d’argent…



    Quelques heures plus tard, les deux jeunes femmes étaient habillées chic, Luka coiffée et maquillée pour paraître plus vielle, prêtent à entrer dans le casino en bas de l’hôtel d’Ometo. Si la sécurité avait posé une question a leur entrée, la mention d’Eleanor, troisième princesse de Faelonie et une liasse de billets plus tard toutes deux étaient à l’intérieur sans aucunes encombres. Les jeunes femmes se fondaient dans la masse à la recherche de leurs proies. Il fallut une vingtaine de minutes avant de trouver l’homme assis à une table du fond avec trois autres en train de faire un poker.

    –Il est là-bas, assis au bout de la table avec quatre personnes derrière lui...

    –Celui avec un chapeau ridiculement long ?

    –Oui celui-là même. Les hommes derrière sont des gardes, ils sont tous vêtus de la même façon…

    –OK enregistré.

    Luka grava la présence de l’homme dans sa mémoire, elle devait être capable de le repérer dans une foule sans aucun problème. Plus que des vêtements similaires, les quatre autres possédaient des ondes légèrement semblable, effacée et dirigée vers celle d’Ometo qui polluait la leur, les reconnaître serait simple. Il ne restait plus qu’à observer le gus quelque temps. Balayant la salle Luka trouva un jeu qui semblait se jouer aux dés non loin de la table de poker. Elle s’en approcha, jugeant que la place était idéale pour « garder un œil » sur sa victime tout en écoutant leur conversation.

    –Alors mademoiselle, on se laisse tenter ?

    –hum ? Ah ! Oui cela m’à l’air intéressant à vrai dire, dans mon pays nous n’avons pas ce jeu, qu’elles en sont les règles mon brave ?

    –Ne vous en faites pas, rien de bien compliqué, votre cécité ne sera même pas un problème ! J’ai ici trois dés que je place dans un shaker, je les mélange puis retourne le shaker sur la table, les joueurs donnent l’estimation du chiffre total des dés. La mise commence a 10 Berrys, a chaque fois qu’un joueur pose plus, il augmente la mise et tous les joueurs sont obligé de suivre. Le plus proche du chiffre total remporte l’intégralité. En cas d’égalité, la somme est partagée de façon égale.

    –Effectivement plutôt simple, j’en suis !

    –Lu… Eleanor, vous avez déjà pas mal joué pour ce soir, peut être vaudrait-il…

    –Siera, je sens que c’est la bonne cette fois, je vais vraiment réussir, tu sais bien que j’ai toujours aimé les dés ! Et puis tu es là pour surveiller n’est-ce-pas ?

    –… si vous le dites, bien entendu mademoiselle…

    Le grand sourire du maître de jeu ne passa pas inaperçu auprès de la jeune aveugle, rira qui pourra, ce jeu n’était rien d’autre qu’un jeu de « regarder les dés » pour Luka, surtout avec des dés cubiques dont les chiffres étaient représentés par des points légèrement enfoncés par rapport a la surface. Concentrée sur la table de poker un peu plus loin, la fillette déposa dix Berrys sur la table. Le jeu commença, deux autres personnes misées aussi, une femme qui sentait le rhum et un homme. L’un paria 12, l’autre 15.

    –Et vous, mademoiselle ?

    –hum… 7.

    –Sûre de vous ?

    –Parfaitement certaine.

    Le maître releva le shaker dévoilant un cinq et deux un. Sous la surprise générale du maître, des deux autres joueurs et même de son accompagnatrice, l’aveugle rafla les trente Berrys misés. Elle en remit 20 et la soirée continua plusieurs heures. Luka n’écoutait son jeu que d’une oreille, raflant 4 fois sur 5 la mise, prenant soin de ne pas être complètement juste à chaque fois, mais toujours très proche de la vérité. Elle se concentrait en grande partie sur la table de sa victime, prenant soin de noter les tics, la manière d’être, sa façon de parler et surtout ces relations avec ces collègues de jeu. Cette ennuyeuse sortie au casino se révéla tout de même intéressante, sont compagnon de droite et lui semblait se prendre la tête sans arrêt, un coup pour tricherie, l’autre pour vol. Sa solution d’élimination était toute trouvée et son coupable fumait des cigares qui sentent la menthe.
      Le matin venait tout juste de se lever, on n’entendait quasiment aucun bruit dans la ville, seul quelques courageux levés tôt par choix ou par obligations. De son côté, Luka n’était pas obligée d’être debout à une heure si matinale, mais n’avait pas eu le choix non plus de prendre la décision. Le sommeil l’avait quitté depuis un moment déjà, et cela, elle ne pouvait rien y faire. Habillée et prête à attaquer une nouvelle journée, l’enfant s’était assise sur le rebord de la fenêtre d’hôtel pour sentir le vent frais du matin, entendre le silence de la ville qui dort encore et respirer l’odeur du pain qui cuit pour les premiers clients qui ne devraient pas tarder à pointer le bout de leurs nez.

      La soirée d’hier au casino se rejouer en boucle dans sa tête, c’était sa première mission, elle ne devait rien laisser au hasard. Tuer n’était pas chose compliquée, elle l’avait déjà fait et le referait sans doute possible, ce qui la tracassait été cette nouvelle dimension que prenait ces actes. Elle ne tuait pas pour se protéger, elle ne tuait pas parce qu’elle était sur un champ de bataille, non, elle tuait parce qu’elle en avait le potentiel et qu’on la payait pour ça. Si Royalty avait soulevé un point concernant sa capacité déconcertante a passée inaperçu, le fait de devoir le faire maintenant en y réfléchissant était stressant. Après tout, l’aveugle n’avait jamais fait attention ! Bien entendu, être discrète et ne pas se faire attraper était sa spécialité depuis trop longtemps, mais elle l’avait toujours fait de manière plus ou moins directe. Elle tuait ceux qui la dérangés… et si quelqu’un avait quelque chose à redire, elle le tuer aussi et personne n’en parlait plus jamais. Ici, elle devait assassiner une personne sans laisser fuiter qu’elle l’avait fait et en faisant en sorte que ces employeurs ne soient pas suspectés. C’était autre chose !

      La petite y avait longuement réfléchi et après une dernière vérification de sa mémoire sur les événements d’hier soir, elle était prête. Elle avait un plan, ce soir, Mr Ometo aller mourir de sa main. Elle avait deux choses importantes à voir avant, la position des autres gardes, Moïra avait annoncé un chiffre de dix et seule quatre se trouvaient à ces côtés hier ainsi que l’alibi de son coupable. Une fois sa complice levée, Luka mettrait son plan à exécution.

      Il fallut tout de même quelques heures à la femme poisson avant qu’elle ne quitte les bras de Morphée. La gamine la laissa se préparer en lui exposant de quoi leur mission aller découler à la sortie de cette chambre.

      – Attend une minute, tu veux qu’on se sépare ? Mais je suis censé te surveiller !  

      – Premièrement ton travail est de vérifié que le boulot est fait correctement, secondement on récupérera les informations dont j’ai besoin plus vite en ce séparant. Toi tu m’obtiens l’endroit où son collègue de jeux est censé être ce soir et le blabla rudimentaires comme son nom et dans quoi il travaille. Moi je m’occupe de notre victime et des détails pour l’assassinat. On se retrouve au café d’en face aux alentours de midi.

      Sur ces mots, l’aveugle sortit de la chambre sans écouter le souffle de frustration de la jeune femme. Elle descendit les escaliers qui mènent au hall d’entrée et pénétra dans la rue qui commençait tout juste à s’agiter.

      Le premier souci auquel Luka fut confrontée ne tarda pas à se montrer. L’hôtel. Si le casino était facile d’accès, surtout la nuit, l’entrée principale par contre était bien gardée et son petit doigt lui soufflé à l’oreille que non, elle n’avait sûrement pas le look de la cliente potentielle. La petite pouvait aisément être confondu avec une fillette de bonne famille avec sa nouvelle apparence et ces vêtements non déchirés, une fois à l’intérieur elle n’aurait probablement pas de soucis, mais avant ça il fallait entrer et il ne lui semblait pas que les enfants, même issus de famille riches, réservent une chambre d’hôtel seul, surtout sans aucun garde, bonnes ou autres signes de pouvoir et de dites richesse. Il allait falloir gruger et vite.
      Le point positif était que l’aveugle était quasiment certaine que deux des gardes postés en bas appartenaient à Ometo, elle y mettait sa main à couper. Six sur dix, plus que quatre.  

      La jeune fille passa plusieurs dizaines de minutes dans l’allée où elle s’était réfugiée pour observer l’entrée de l’hôtel. Il était impossible qu’elle se faufile juste discrètement, il y avait trop de personnes gardant la porte et très peu de groupes se rendant dedans. Si elle ne pouvait pas passée de forces, elle allée se faire conduire à l’intérieur !
      Époussetant sa robe, recoiffant légèrement ces cheveux, Luka se préparait à faire la scène du siècle. Le tissu sur ces yeux cachait une partie de son visage, mais elle fit de son mieux pour laisser retranscrire ces émotions par sa façon de bouger et l’expression de ses traits visibles. Une fois que ces pieds nus touchèrent le sol de la rue principal, elle se dirigea vers l’hôtel avec désarrois et la plus grande hâte, manquant de trébucher sur ces propres pas.

      La gamine laissa de fausses larmes mouiller le tissu qui recouvrait ces yeux. Devant elle a quelques mètres, les gardes du palace venaient de la remarquée et commençaient à se poser des questions entre eux. Une fois a leur portée, la petite fit mine d’ouvrir la bouche pour parler avant de s’évanouir, s’étalant de tout son long dramatiquement sur le sol. La réaction des hommes ne se fit pas attendre.

      – Hey ! Est-ce que vous allez bien ?

      – Elle respire toujours, mais elle a l’air secouée, pauvre petite.

      – Ouais, mais qu’est ce qu’on en fait ? On appelle les secours ?

      – La gamine avait l’air de connaître l’hôtel, elle doit avoir de la famille et une chambre, on va l’emmener à l’infirmerie de l’hôtel directement.

      – Ces vrais que ça ferait mal a la réputation de l’hôtel si elle a une chambre ici et qu’on l’envoie chez un médecin ailleurs.

      – Ta tout compris, reste-la, je l’emmène et je reviens.

      Luka sentit deux bras la soulever, puis elle fut transportée vers l’entrée, elle entendit le bruit des portes qui coulisses pour les laisser passer, puis qui se referme. Infiltration réussie.