- « Hein ? Oga ? C’est mon gros toutou. C’est un sauvage que j’ai épargné. Depuis notre combat… Il est comme qui dirait traumatisé et il refuse d’être violent. La clôture sert à délimiter sa zone. Vu qu’il sert un peu de "force de dissuasion", il serait un peu triste de voir les autres prisonniers se défouler sur lui, non… ? »
- « Vous avez répandu une rumeur sur lui ? »
- « Oui, comme quoi il fait presque jeu égal avec Matsushima, mon second. »
- « Et c’est pour ça qu’on m’a envoyé au cachot ? »
- « Tu as failli nuire à tout notre système en t'attaquant à un lui. A la base, Matsushima voulait juste tester ton courage, pas ta force. Et puis, on libère en général les condamnés au cachot au bout de cinq jours, lorsqu’ils commencent à pleurer, à dérailler ou à nous supplier. Mais toi, tu as tenu un mois. Un mois sans eau, sans nourriture, sans lumière et sans supplications. Au bout du trentième jour, ils te croyaient tous morts, en fait… »
Miyuki se retourna vers moi et me fit un sourire. Moi ? Je me contentai de la suivre comme un automate à travers les couloirs du dojo sans rien dire. Le dojo, c’était son surnom. Mais ce coin n’était rien d’autre que la fameuse place du dragon située au sein de la capitale que nous avions ralliée après trois heures de trajet en pousse-pousse. Ici, de milliers d’hommes à la solde de la shogun actuelle et donc de Kiyori s’entrainaient chaque jour. Cette folle en plus d’avoir une flotte importante, avait également des soldats en réserve. Abusé. Une guerre frontale contre ses forces serait ardue, mais infiltrer carrément ses forces serait sans aucun doute du suicide. Elle aurait tôt fait de me démasquer et de me tuer à l’aide de ses sbires ou toute seule. L’idée de base tenait toujours : Chercher un moyen de buter la shogun et me barrer d’ici en vitesse. Vu que l’île était repliée sur elle-même, il me suffirait ensuite de revendiquer l’attentat ce que les journalistes relayeraient. De quoi pousser Kiyori à sortir de sa tanière pour laver l’affront. Après tout, j’avais aidé à vaincre quelques-unes de ses lieutenantes à Karantane et cette ultime action serait la goutte d’eau qui allait faire déborder le vase, à n’en point douter. Rien qu’à cette idée, mon air se durcit et je serrai les poings en continuant de suivre la jeune femme qui m’amenait je ne sais où. Galère…
- « Où est-ce qu’on va ? »
- « Mh ? Tu vas loger dans ma chambre ici. En vérité, les « braves » de ton genre sont directement envoyés dans la flotte de notre déesse. Vu ta force, il n’est pas exagéré de dire que tu peux prétendre à être le second d’une lieutenante. Couplée à tes connaissances, m'est d'avis que tu pourrais nous être utile ici, au sein de l’île… »
- « Il n’a jamais été question de me laisser partir…? »
- « Avec tout ce que tu sais maintenant, non. D’ailleurs, je suis sûre que tu as également compris pourquoi je tiens une auberge en apparence… »
- « Tous les étrangers sont surveillés dès qu’ils foulent le sol de ces terres ? »
- « Pas tous les étrangers, tu n’y penses pas ! Mais tu as attiré la curiosité du gardien qui nous a prévenus de ton arrivée. Naviguer tout seul sur une voie du nouveau monde, tu crois vraiment que c’est à la portée de tout le monde, Bith ? »
Effectivement, j’avais gaffé pour le coup et ce fait me fit presque grommeler. D’ailleurs, je n’avais même pas remarqué qu’elle avait commencé à me tutoyer…
- « De ce fait, on t’a surveillé. Constamment. Pendant toute la durée de ton séjour. Même à Arma’Lo, sans que tu ne t’en rendes compte. Pour être honnête, on pensait que tu étais du Gouvernement Mondial ou même un homme de Ravrak. »
- « Ravrak ? Pourquoi lui ? »
- « L’idée qu’un empereur fasse infiltrer l’équipage d’un de ses rivaux te parait si absurde que ça ? »
- « Pas vraiment… Enfin… J’aurai pu être celui de Teach après non ? »
- « Impossible. Ce dernier a livré une grosse bataille sur Thriller Bark avec la majorité de ses hommes. Aux dernières nouvelles, il s’en serait tiré de justesse. Même que Red est mort. Les informations à ce sujet sont un peu floues, mais on en apprendra un peu plus sous peu, très certainement… »
J’ai failli hurler. J’ai failli. Mais je me retins de justesse et je ne fis aucun commentaire à ce sujet. Même si je pouvais en rire vu que le type nous avait trahi pour je ne sais quelle raison, j’étais choqué. Red mort ? Absurde. Invraisemblable. Mais c’était la preuve que le monde bougeait et pas qu’un peu. Un nouveau vent semblait souffler sur Grand Line. L’information qu’elle venait de me divulguer me confirma une chose : Les hauts gradés de cette ile avaient accès aux informations extérieures. Par den-den. Par journaux… Ce n’était pas les moyens qui manquaient en tout cas. Je m’étais mis à cogiter tout seul alors qu’on continuait à marcher jusqu’à sa chambre. Sur le chemin, moult guerriers s’arrêtaient pour la saluer respectueusement. Ces mêmes gens me lançaient des regards peu avenants, mais je ne m’en occupais pas trop. De ce que je voyais, la jeune femme faisait vraiment partie des leadeurs de l’île. Gérer une prison, ce n’était pas rien. Elle pouvait être « fière » d’elle. Mais alors que je commençais à me perdre dans mes pensées, elle reprit la parole : « On a aussi lancé des enquêtes sur toi, mais on n’a rien trouvé d’anormal. » Normal. Cherry surveillait mes arrières. Elle m’avait créé tout un faux passé au cas où, pour brouiller les pistes. Une vraie CP. Heureusement qu’elle était là pour moi sans quoi je serai mort à l’heure actuelle.
- « Voilà ! On y est ! C’est ma grande suiiite ! » Qu’elle avait annoncé en ouvrant la porte avec joie. « Alors ça te plait ? »
- « Oui, mais je vous préviens qu’on ne dormira pas ensemble… »
- « HEEEEEIIIIN ? MAIS POURQUOIIIIIII ?! »
Putain… Mais dans quoi j’me suis encore fourré moi ?!
Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mar 26 Sep 2017 - 12:13, édité 1 fois