Perché au sommet d'une vigie branlante et chancelante, le cafard patientait. Visage dressé en direction des nuages depuis quinze longues minutes, le torticolis guettant, Greed entamait alors son rituel matinal. Pas pieux pour un sou, il n'attendait certainement pas la moindre faveur du ciel, ou tout du moins, aucune nécessitant qu'il ait à poser les genoux au sol et à joindre les mains.
Majestueux, survolant avec grâce les flots paisibles, un fier cormoran fusait à travers les cieux, intrépide, arrogant, insaisissable.
- POOL !
S'ensuivit un prévisible coup de feu avant que le fier volatile n'entame une trajectoire verticale pour enfin s'écraser - avec moins de grâce cette fois - aux pieds de son braconnier. Ainsi se concluait le rituel. Ne tirant aucune fierté de sa prise car trop habitué à en faire pleuvoir chaque matin, Joe Biutag, serviteur émérite du gouvernement mondial plongea ses doigts dans la plaie rougeoyante de l'animal.
On ne l'appelait pas Greed que par facétie protocolaire, son avidité n'avait d'égale que son avarice ; une forme d'avarice si poussive qu'il ne résistait pas à l'envie, au besoin même, de récupérer ses balles d'acier sur chacune de ses victimes. Il n'y avait pas de petites économies, juste de petites ordures.
Ce n'était pas par cruauté gratuite qu'il avait abattu la bête, car chez lui, rien n'était gratuit. Son gibier était un de ces cormorans dépêchés pour livrer les journaux à tous ces désœuvrés des mers ; à cent berries le canard, Joe avait préféré plumer le volatile.
Papelard en mains, l'ordure flibustière ne faisait que survoler les titres d'ici à ce qu'une opportunité de s'enrichir n'attire son regard.
- "Le vice-amiral Fenyang, le courage fait homme"... Qu'est-ce que c'est encore que ces conneries ?...
Curieux, ne pouvant se résoudre à ignorer tout ce qui concernait de près ou de loin cet homme qui l'avait mis aux arrêts sur Juicy Berry, achevant alors une dynastie, Joe éplucha l'article en long en large et en travers.
- "A interpellé l'équipage de..." gnagnagna.... "sauvant ainsi la veuve et l'orphelin..." et mon cul sur la commode "ne manqua pas de ravir le cœur des jeunes filles" rien que des conneries !
De rage, frénétique, il roula en boule le journal, le jetant avec hargne par-dessus bord. Un vent malheureux aux relents toutefois divins amena le frêle papier à faire volte-face pour mieux s'étaler sur la bouille surprise du cafard qui en tomba à la renverse. Ainsi se manifestait le terrifiant pouvoir de la presse sur l'opinion public.
Dos en vrac après avoir descendu d'une traite la vigie, Greed se redressa au mieux, grinçant des dents et pestant. Sa chute, il la devait au vice-amiral Salem. Il ne savait pas comment techniquement cela avait été possible, mais il en était intimement persuadé, c'était lui le responsable.
- Là c'est la goutte d'eau qui met le feu au lac ! Tu vas voir mon salaud, tu vas voir !!!
Remuant ciel et terre, enragé comme il ne l'était que trop souvent, Joe était parti en quête d'une arme infaillible afin d'enterrer un vice-amiral de la trempe d'un Alheïri Fenyang. Tout son arsenal n'aurait pas suffit à égratigner l'animal, cela, il en avait conscience, mais la fureur chez lui stimulait un vague élan d'ingéniosité pour mieux laisser cours à sa fourberie.
- Aaaah il m'a forcé à sortir le gros calibre le fumier, tu vas voir ce que je vais en faire moi de l'idole des pisseuses !
Du fond d'un coffre à la serrure rouillée, le cafard brandit enfin ledit calibre : une feuille de papier aux tâches diverses et variées dans une main et un encrier dans l'autre. Un rire nerveux et strident animait sa sale bobine, il en tremblait presque d'excitation.
S'il ne pouvait pas travailler Salem au corps, il l'aurait par un moyen détourné. La presse l'avait fait, elle se chargerait alors de l'anéantir.
- Alors comme ça on aime collecter les informations truculentes sur sa majesté ?! Vont pas être déçu et lui non plus !
Emporté dans un élan de folie hystérique, la bave aux lèvres dégoulinait pour mieux imprégner ce papier à lettre qui tendait davantage vers le marron que le blanc immaculé, la plume, comme animée par un besoin irrépressible de nuire, s'activa avec entrain, grattant le papier sans la moindre halte.
Avec son lot de ratures, le brûlot avait été rédigé en une dizaines de minutes, la plume s'étant brisée à deux reprises tant le dément qui la tenait avait écrit avec passion.
Majestueux, survolant avec grâce les flots paisibles, un fier cormoran fusait à travers les cieux, intrépide, arrogant, insaisissable.
- POOL !
S'ensuivit un prévisible coup de feu avant que le fier volatile n'entame une trajectoire verticale pour enfin s'écraser - avec moins de grâce cette fois - aux pieds de son braconnier. Ainsi se concluait le rituel. Ne tirant aucune fierté de sa prise car trop habitué à en faire pleuvoir chaque matin, Joe Biutag, serviteur émérite du gouvernement mondial plongea ses doigts dans la plaie rougeoyante de l'animal.
On ne l'appelait pas Greed que par facétie protocolaire, son avidité n'avait d'égale que son avarice ; une forme d'avarice si poussive qu'il ne résistait pas à l'envie, au besoin même, de récupérer ses balles d'acier sur chacune de ses victimes. Il n'y avait pas de petites économies, juste de petites ordures.
Ce n'était pas par cruauté gratuite qu'il avait abattu la bête, car chez lui, rien n'était gratuit. Son gibier était un de ces cormorans dépêchés pour livrer les journaux à tous ces désœuvrés des mers ; à cent berries le canard, Joe avait préféré plumer le volatile.
Papelard en mains, l'ordure flibustière ne faisait que survoler les titres d'ici à ce qu'une opportunité de s'enrichir n'attire son regard.
- "Le vice-amiral Fenyang, le courage fait homme"... Qu'est-ce que c'est encore que ces conneries ?...
Curieux, ne pouvant se résoudre à ignorer tout ce qui concernait de près ou de loin cet homme qui l'avait mis aux arrêts sur Juicy Berry, achevant alors une dynastie, Joe éplucha l'article en long en large et en travers.
- "A interpellé l'équipage de..." gnagnagna.... "sauvant ainsi la veuve et l'orphelin..." et mon cul sur la commode "ne manqua pas de ravir le cœur des jeunes filles" rien que des conneries !
De rage, frénétique, il roula en boule le journal, le jetant avec hargne par-dessus bord. Un vent malheureux aux relents toutefois divins amena le frêle papier à faire volte-face pour mieux s'étaler sur la bouille surprise du cafard qui en tomba à la renverse. Ainsi se manifestait le terrifiant pouvoir de la presse sur l'opinion public.
Dos en vrac après avoir descendu d'une traite la vigie, Greed se redressa au mieux, grinçant des dents et pestant. Sa chute, il la devait au vice-amiral Salem. Il ne savait pas comment techniquement cela avait été possible, mais il en était intimement persuadé, c'était lui le responsable.
- Là c'est la goutte d'eau qui met le feu au lac ! Tu vas voir mon salaud, tu vas voir !!!
Remuant ciel et terre, enragé comme il ne l'était que trop souvent, Joe était parti en quête d'une arme infaillible afin d'enterrer un vice-amiral de la trempe d'un Alheïri Fenyang. Tout son arsenal n'aurait pas suffit à égratigner l'animal, cela, il en avait conscience, mais la fureur chez lui stimulait un vague élan d'ingéniosité pour mieux laisser cours à sa fourberie.
- Aaaah il m'a forcé à sortir le gros calibre le fumier, tu vas voir ce que je vais en faire moi de l'idole des pisseuses !
Du fond d'un coffre à la serrure rouillée, le cafard brandit enfin ledit calibre : une feuille de papier aux tâches diverses et variées dans une main et un encrier dans l'autre. Un rire nerveux et strident animait sa sale bobine, il en tremblait presque d'excitation.
S'il ne pouvait pas travailler Salem au corps, il l'aurait par un moyen détourné. La presse l'avait fait, elle se chargerait alors de l'anéantir.
- Alors comme ça on aime collecter les informations truculentes sur sa majesté ?! Vont pas être déçu et lui non plus !
Emporté dans un élan de folie hystérique, la bave aux lèvres dégoulinait pour mieux imprégner ce papier à lettre qui tendait davantage vers le marron que le blanc immaculé, la plume, comme animée par un besoin irrépressible de nuire, s'activa avec entrain, grattant le papier sans la moindre halte.
Avec son lot de ratures, le brûlot avait été rédigé en une dizaines de minutes, la plume s'étant brisée à deux reprises tant le dément qui la tenait avait écrit avec passion.
Cher journalChère saloperie de torche-cul à la mord-moi-le
À l'intention du quotidienmerdiquele Grand Line Times.
Moi, Joe Biutag,le glorieux,le spectaculaire, l'immense capitaine corsaire tient à vous faire part de mon témoignage concernantcet encAlheïri S. Fenyang, mon ami, mon frère, mon amant.
Que n'a-t-il pas été dit sur cet éphèbe érotomaneet impuissant. On lui dresse une réputation d'homme à femme alors que la vérité est toute autre. Souffrant de l'image qu'on a fait de lui, cepue-la-picombattant de la Justice au cœur noble et fragile s'est confié à moi, sur Karantane, lors de notre dernière nuit d'amour (Je faisais l'homme. C'est important de le préciser).
S'il a toujours été si désireux de monter en grade, c'est afin de réaliser son rêve inavoué : "Bâtir une marine où les hommes pourraient alors s'aimer en paix.".
Et quand il disait "s'aimer" il entendait par là un modèle de société où tout les hommesse taperaient dans la boîte à cas'uniraient par delà leurs idéologies pour ne faire plus qu'un. (Je tiens d'ailleurs à faire savoir au gouvernement mondial que je me désolidarise totalement de ce projet et aussi qu'il a dit des trucs pas très corrects sur les amiraux et le conseil cinq étoile comme quoi c'était tout de même un peu des moins que rien, le terme "branleurs" a même été employé je crois, mais je vous demande d'être clément à son encontre).Tas de moruesMesdemoiselles, si vous aimez vraiment Salemichou, fuyez-le, qu'il n'ait pas à souffrir de faire semblant pour sauver les apparences. Laissez-le s'épanouir afin qu'il se révèle tel qu'il est vraiment, qu'il puisse assumer son identitéde connard fini briseur de dynastied'homme libre et fier qui aime se retrouver bloqué au milieu des flots sur un bâtiment où il sera entouré d'une vaste majorité d'hommes (on ne choisit pas la marine par hasard, suivez mon regard).
Respectez son choix.
Respectez sa différence.Butez-le quand même si vous avez un angle dégagé.Signé Joe Biutag, sain de corps et d'esprit.
Au risque de compromettre sa propre réputation, Joe avait produit un document qu'il pensait plus dévastateur encore qu'un Buster Call. Seulement, la passion s'étant estompée au fur et à mesure que les lignes de calomnies s'étaient succédées, il s'était retrouvé penaud à contempler son ouvrage.
- Bon... je vais peut-être pas l'envoyer aujourd'hui. Mais la prochaine fois que je lis une brève qui fait son éloge... alors là... ALORS LÀ !
Au fond, le cafard n'était qu'un roquet qui s'ignore.
- Bon... je vais peut-être pas l'envoyer aujourd'hui. Mais la prochaine fois que je lis une brève qui fait son éloge... alors là... ALORS LÀ !
Au fond, le cafard n'était qu'un roquet qui s'ignore.