Je ne peux pas m'empêcher de renifler plusieurs fois d'affilés cette odeur que j'affectionne tant, celle du brûlé, d'un bon gros feu qui va tout cramer dans le coin ! Seulement les flammes, j'aime les sentir quand je suis à plusieurs dizaines de mètres de l'endroit qui flambe. Pas quand j'ai les miches au beau milieu du bordel, avec la vue de dizaines de litres de gnôle qui attend que de se faire avaler par le brasier, pour y mettre un petit coup de peps et tous nous faire rôtir. Quand je dis nous, je parle seulement de l'autre tête de coq au genou troué et de ma poire, les deux seuls guignols qui ont pas eu la jugeote de se tirer dès qu'ils en ont eu l'occasion. Enfin... pour Mahach c'est pas qu'il en a pas eu la chance, c'est plutôt que le plomb dans sa guibolle a calmé ses ardeurs. J'aurais pris le temps de me fendre la poire au-dessus de sa fiole, mais j'ai trop la rage après cette raclure de Cafard pour rire. Y'en a ras le casque de ces coups foireux pour me faire clamser, j'ai pas signé pour crever !
Ah l'enfant de putain !
Que je lâche entre mes mâchoires serrées, avant de laisser mon instinct de survie faire le reste. Je m'approche de l'ancien Saigneur, lui claque ma botte dans la caboche pour le faire taire et le charge sur moi. Puis je détalle aussi vite que je le peux vers une issue de secours, la plus proche. Une fenêtre à travers laquelle je me jette, poussé au fion par une violente déflagration qui m'aurait cramé le dos si j'avais pas eu mon manteau humain nommé Bébère avec moi. J'ai eu ma dose de brûlures au second degrés, je suis partageur. On retombe sèchement à terre, roule sur quelques mètres pour finir par s'écraser dans une pyramide de tonnelets. Douloureux, désagréable, irritant, irritable. Je propulse ce qui me gêne loin de moi, y'a une forte migraine qui commence à me prendre et ajoute à mon agacement. J'ai une de ces haines. Joe, sale chien. J'aurai dû te broyer les os et bouffer tes antennes quand j'en avais l'occasion. M'enfin, grâce à lui j'peux me tirer d'ici sans avoir une horde de mouettes justicières aux fesses.
Mon p'tit Bébère, c'est pas que je t'aime pas, enfin si j'peux pas te saquer toi et ta sale tête de poulet avarié, mais faut que je me tire d'ici ! Toi, avec ton genou plombé, merci Cafard, tu restes ici ! Je crois que nos amis de la marine vont bien prendre soin de toi, là-dessus je suis rassuré ! Pi-rah-rah-rah-nah ! Tout ce que t'as à faire, c'est de les attendre sagement ici ! Tu bouges surtout pas hein... Pi-rah-rah-rah-nah ! ALLEZ, BISOUS BEBERE ! CHECK KROWLY POUR MOI ! PI-RAH-RAH-RAH-NAH !
Chacun son merdier, hein. Je retourne au niveau du port, et de la zone des hangars où sont enduits de gel céleste les navires. Ils ont dit qu'ils en préparaient un pour les Blattards, à mon avis y'en aura pas qu'un de disponible là-bas. Suffit de repérer le bon, genre un petit rafiot encore plus misérable que celui à bord duquel on s'est ramené ici. Genre, celui-là. Je vois un groupe de zigues s'affolaient à bord, pressés de se tirer d'Akeem où il semble régner une confusion de tous les diables. C'est que la goumiche révolutionnaire avait l'air d'être importante. Y'a trois soldats qui hurlent à l'encontre de l'équipage, le Capitaine qui se ramène et les marines montent à bord. Ils y restent le temps d'une fouille minutieuse, des fois qu'un rat se serait pas faufilé à l'insu de tous. Queuchi. Ça peste, ça braille et ils foutent le camp, passent à une autre embarcation. J'y vais aussi discrètement que possible, jusqu'à l'arrière du navire, et grimpe sans qu'on me grille. J'repère une caisse assez large pour m'y planquer, je disparais à l'intérieur.
Il y fait plus noir que dans le fondement d'un monstre marin... me rappelle la fois où j'ai failli être becté par un requin-baleine. Extraction forcée par l'arrière... ça m'avait pas l'air d'être une femme, et pourtant ça a pissé le sang autant que pendant la mauvaise période ! Recroquevillé au fond de ma caisse, je ricane comme un abruti heureux, tentant d’étouffer mon rire pour pas me faire griller. Au bout d'un moment, y'a le bordel qui a l'air de se mettre en mouvement. J'étais en train de pioncer, la gueule aplatit contre la paroi en bois, langue pendante, dégoulinant de bave et marmonnant dans mon sommeil. Au décollage, y'a des secousses et ma tête sous le casque s'en va rebondir à droite et à gauche. Ça me fout les nerfs, je suis pas d'humeur à déconner là. On en serait pas là si ce crevard de Biutag nous avait pas salement planté ! Je peste un coup, ce qui sert bien à rien à part puisque personne ne m'entend.
Quand je vais te retrouver Joe et je vais te retrouver tu peux me croire mon salaud... Je te ferai avaler ta casquette ringarde par le nombril...
Sur ce, je recommençais à pioncer, des milliers et des milliers de scénarios de vengeance tournant en boucle dans mon esprit torturé, détraqué, mais tellement apaisant quand on est tout sauf saint d'esprit...
Ah l'enfant de putain !
Que je lâche entre mes mâchoires serrées, avant de laisser mon instinct de survie faire le reste. Je m'approche de l'ancien Saigneur, lui claque ma botte dans la caboche pour le faire taire et le charge sur moi. Puis je détalle aussi vite que je le peux vers une issue de secours, la plus proche. Une fenêtre à travers laquelle je me jette, poussé au fion par une violente déflagration qui m'aurait cramé le dos si j'avais pas eu mon manteau humain nommé Bébère avec moi. J'ai eu ma dose de brûlures au second degrés, je suis partageur. On retombe sèchement à terre, roule sur quelques mètres pour finir par s'écraser dans une pyramide de tonnelets. Douloureux, désagréable, irritant, irritable. Je propulse ce qui me gêne loin de moi, y'a une forte migraine qui commence à me prendre et ajoute à mon agacement. J'ai une de ces haines. Joe, sale chien. J'aurai dû te broyer les os et bouffer tes antennes quand j'en avais l'occasion. M'enfin, grâce à lui j'peux me tirer d'ici sans avoir une horde de mouettes justicières aux fesses.
Mon p'tit Bébère, c'est pas que je t'aime pas, enfin si j'peux pas te saquer toi et ta sale tête de poulet avarié, mais faut que je me tire d'ici ! Toi, avec ton genou plombé, merci Cafard, tu restes ici ! Je crois que nos amis de la marine vont bien prendre soin de toi, là-dessus je suis rassuré ! Pi-rah-rah-rah-nah ! Tout ce que t'as à faire, c'est de les attendre sagement ici ! Tu bouges surtout pas hein... Pi-rah-rah-rah-nah ! ALLEZ, BISOUS BEBERE ! CHECK KROWLY POUR MOI ! PI-RAH-RAH-RAH-NAH !
Chacun son merdier, hein. Je retourne au niveau du port, et de la zone des hangars où sont enduits de gel céleste les navires. Ils ont dit qu'ils en préparaient un pour les Blattards, à mon avis y'en aura pas qu'un de disponible là-bas. Suffit de repérer le bon, genre un petit rafiot encore plus misérable que celui à bord duquel on s'est ramené ici. Genre, celui-là. Je vois un groupe de zigues s'affolaient à bord, pressés de se tirer d'Akeem où il semble régner une confusion de tous les diables. C'est que la goumiche révolutionnaire avait l'air d'être importante. Y'a trois soldats qui hurlent à l'encontre de l'équipage, le Capitaine qui se ramène et les marines montent à bord. Ils y restent le temps d'une fouille minutieuse, des fois qu'un rat se serait pas faufilé à l'insu de tous. Queuchi. Ça peste, ça braille et ils foutent le camp, passent à une autre embarcation. J'y vais aussi discrètement que possible, jusqu'à l'arrière du navire, et grimpe sans qu'on me grille. J'repère une caisse assez large pour m'y planquer, je disparais à l'intérieur.
Il y fait plus noir que dans le fondement d'un monstre marin... me rappelle la fois où j'ai failli être becté par un requin-baleine. Extraction forcée par l'arrière... ça m'avait pas l'air d'être une femme, et pourtant ça a pissé le sang autant que pendant la mauvaise période ! Recroquevillé au fond de ma caisse, je ricane comme un abruti heureux, tentant d’étouffer mon rire pour pas me faire griller. Au bout d'un moment, y'a le bordel qui a l'air de se mettre en mouvement. J'étais en train de pioncer, la gueule aplatit contre la paroi en bois, langue pendante, dégoulinant de bave et marmonnant dans mon sommeil. Au décollage, y'a des secousses et ma tête sous le casque s'en va rebondir à droite et à gauche. Ça me fout les nerfs, je suis pas d'humeur à déconner là. On en serait pas là si ce crevard de Biutag nous avait pas salement planté ! Je peste un coup, ce qui sert bien à rien à part puisque personne ne m'entend.
Quand je vais te retrouver Joe et je vais te retrouver tu peux me croire mon salaud... Je te ferai avaler ta casquette ringarde par le nombril...
Sur ce, je recommençais à pioncer, des milliers et des milliers de scénarios de vengeance tournant en boucle dans mon esprit torturé, détraqué, mais tellement apaisant quand on est tout sauf saint d'esprit...