Une fois arrivé sur Armada, je me dirige vers mon quartier, la Frapperie. Je vais directement voir Kenshi, mon second sur la vile-île.
« Hey boss. Ça fait un bail. Ça roule ?
J'ai connu pire. Tout se passe bien ici ?
Pas d'emmerde si c'est ta demande. Avec ta réput', personne ne nous fait chier.
Cool. J'veux ouvrir une boutique sur Armada, un truc de pompes funèbres. Tu connais du monde ?
Pompes funèbres ? Des chaussures pour les cadavres ?
Pas vraiment. Enfin oui. Mais pas que. C'est une boutique où les gens viennent pour prendre des disposition concernant leurs morts. Une entreprise qui aide à choisir les éléments de déco, que ce soit canons, fusils, putes ou fleurs, qui console un peu les proches, qui rend hommage au défunt, qu*/
Un truc pour lécher les pompes quoi.
No*/ … Un peu, ouais. Comme toute boutique quoi. Il me faut quelqu'un qui sache tailler des pierres en marbre, calcaire ou je ne sais quoi pour créer une sépulture, quelqu'un pour organiser, quelqu'un pour rendre hommage, et 4 porteurs. T'as ça sous la main ?
Tu m'prends au dépourvu. J'passe des coups de fils pour voir, va donc poster des annonces en ville pour faire passer le message. Ça ira plus vite à deux.
Tu m'a donné un ordre ou je rêve ?
Tu rêves mec, j'ai rien dit.
Ouais, c'est ça.
Bon, les annonces vont pas se poster toutes seules, hein boss ? »
Je pars en ville pour faire passer la nouvelle aux locaux. Peut-être que quelqu'un cherche un job qui paie bien, l'assurance d'avoir un salaire fixe et un toit au dessus de la tête, et sortir des emmerdes. Je fais le tour des bars du quartier, mais personne n'est intéressé. Kenshi fait une annonce par den den en disant aux intéressé de venir dans ma base demain matin. Durant mon passage, je croise plusieurs rixes entre locaux. Je passe mon chemin, bien évidemment. Jusqu'à ce que je tombe sur une baston qui m'intrigue. Je ne sais pas pourquoi, mais mes pieds s'arrêtent et changent de direction sans que je ne le veuille. Mon instinct me pousse à aller voir. Je m'approche du cercle pour voir un grand type baraqué tabasse un jeunot en chemise bleue. Il l'insulte de tous les noms qui passent par son cerveau. Je m'attends à ce que ce soit rapide, mais au bout d'une minute, il semble en avoir encore en réserve. Tout le monde l'encourage, sauf moi qui reste muet. A un moment, il se trompe et bégaye. D'un seul coup, tout le monde se fou de sa gueule. Le type qui passe un sale quart d'heure réplique « Tu vois, quand j'te dis que t'es con de naissance, c'est pas ta faut*/ » Un crochet du droit le renvoie au sol en le faisant taire. Dommage, il semble mignon. Le costaud regarde l'audience qui ferme sa gueule et l'encourage à nouveau. J'me décide quand même à demander la raison du 'combat'. On me montre une planche en bois gravée et on me dit que le maigrichon l'a fait en quelques minutes. On y voit le gros tas de muscles représenté, mais en tutu de danse. Je pouffe. Le gros me regarde méchamment et m'insulte, sûrement sous le coup de l'émotion. Il ne se rend compte qu'une seconde plus tard de mon identité. Je brise le cercle en avançant. Tous les regards sont sur moi.