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Désolation


- « CHARGEZ CES BATARDS ! »

- « NE PLIEZ PAS ! GLOIRE A LEONA ! »


20000 dragons contre 20000 barbares.

La première mêlée fut brutale et les coups qui suivirent le furent encore plus.

C’était partout l’effusion de sang.

C’était partout des têtes qui tombaient.

Ce n’était plus une bataille, mais une véritable guerre entre ces deux factions qui s’opposaient et que tout opposait depuis toujours.

Aujourd’hui, le dénouement était proche.

Horus était confiant. Le plan que Bith lui avait présenté était infaillible. Ses hommes ne feraient qu’une bouchée de ces chiens du dragon.

Leona quant à elle avait la rage de vaincre. Ce n’était pas seulement qu’une question de vengeance. Elle voulait définitivement asseoir son autorité sur Tetsu.

Mais alors qu’aucune armée d’un côté comme de l’autre ne semblait prendre l’ascendant après plus d’une heure d’affrontements sanglants, un détachement de 600 hommes fit soudain son apparition.

Comme ça. De nulle part.

Ou plutôt si. Du nord-est de l’arrière-garde de l’armée du Dragon.

Si ces 600 personnes à dos de chevaux pourraient faire penser à des alliés du dragon, tel n’était pas le cas.

Ils s’agissaient de tous les prisonniers du pic de fer, prison nationale de l’île. Et si ces derniers n’avaient aucun lien avec les barbares, la perspective de tuer Leona, leadeur du dragon avait été pour alléchante.

C’était l’occasion là de se venger d’un système d’oppression qu’ils allaient aider à balayer.

Et à l’heure tête se trouvait un homme en particulier. Un homme qui renverserait le cours de la bataille à lui tout seul :

Bith O’Brien chercheur en religion et professeur en sciences occultes.

Ou plutôt Alheïri Salem Fenyang. Vice-amiral de la marine.
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- « DAME LEONA ! L’ARRIÈRE-GARDE EST ATTAQUÉE ! »

- « QUOI ?! COMMENT ?! QUI EST-CE ?! »

- « Les prisonniers du pic de fer madame, d’après les premiers rapports ! »


La stupéfaction marqua les traits de Leona qui finirent par se durcir une nouvelle fois. La générale en chef des dragons ne s’attendait clairement pas à cette nouvelle. Elle finit même par serrer les dents et pesta. Il ne manquait plus que ça. La jeune femme aurait pu se poser des questions sur la présence de ces gens ici, mais elle était trop occupée à coordonner les actions de ses troupes, placée au beau milieu de son armée qui faisait vaillamment face aux barbares qui grignotaient doucement du terrain et prenaient petit à petit l’avantage. Elle aurait pu se déplacer à l’arrière de son armée pour régler elle-même le problème, mais son intuition lui disait de garder sa position. Tout ce qu’elle attendait ? Une ouverture. Une ouverture pour faire un carnage au sein des effectifs des barbares et tuer leur chef pour en finir une fois pour toutes avec ces rivalités qui la fatiguaient elle et ses hommes. Mais alors qu’elle serra les rênes de son fidèle destrier en réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire ou aux ordres qu’elle pourrait donner, elle vit l’une des escouades dites spéciales de son armée rompre sa position pour se diriger vers l’arrière. Et c’est là qu’elle la vit : Miyuki, sa meilleure amie et bras-droit ici, à Tetsu, mais aussi directrice du pic de fer. Si cette dernière prenait la liberté de bouger avec ses éléments, c’était sans doute parce qu’elle avait eu vent de la nouvelle…

Dans la guerre, tout allait très vite.

Leona eut un sourire. Les généraux en première ligne tiendraient certainement sans Miyuki. Cette dernière lui ôtait une épine du pied. Aussi se reconcentra-elle sur la bataille et recommença à donner des directives à ses hommes. Sa voix féminine, qui portait tout de même, galvanisa ses troupes qui rattrapèrent vite fait leur retard en trucidant un bon nombre de barbares. La bataille recommençait à se rééquilibrer doucement. Miyuki quant à elle, se ruait vers l’arrière en compagnie d’un millier d’hommes. Son visage était défiguré par la colère. Qui avait bien pu foutre la merde dans sa prison ?! Bonne question qu’elle comptait bien tirer au clair ! Et qu’elle comptait régler elle-même. Cette fois-ci, il n’était pas question de laisser des survivants. Sa maitresse Kiyori ne lui en tiendrait pas rigueur puisque c’était le bien du plus grand nombre qui était en jeu. Elle ne pouvait pas se permettre d’avoir la main souple sous prétexte qu’elle devait entretenir le vivier dans lequel piochait son impératrice. La vie des habitants de Tetsu et l’intégrité du Dragon étaient bien plus importants aux yeux de la blonde à l’heure actuelle. Mais alors qu’elle arrivait enfin à l’arrière de l’armée de Leona à dos de son cheval, une tête alliée vola vers elle. Et pas qu’une même. Plusieurs. Une grosse gerbe de sang éclaboussa d’ailleurs son visage avant qu’elle ne fasse soudain face à…

- « Bith… »

- « Oh… C’est toi ? »


Ma demande fut presque dédaigneuse alors que décapitai un énième soldat de Leona sous les rires des taulards derrière moi qui avait eu à découvrir à quel point j’étais balèze. S’ils le surent déjà, la bataille que je venais de mener à moi tout seul les avait définitivement convaincus. Mon autorité n’était plus à contester. Miyuki resta bouche bée devant l’image incroyable voire même presque dégueulasse que je lui montrais. La pauvre fut tellement dépassée par ce qu’elle voyait devant elle qu’elle ne vit pas venir mon arme qui menaçait de lui arracher la tête. Fort heureusement -Ou pas-, un soldat s’interposa et se fit décapiter net à sa place. De quoi brusquement la réveiller puisqu’elle poussa un hurlement à briser les tympans qui secoua tout le monde. Mon propre cheval cabra et recula aussitôt, mais je fis vite de le calmer pour mieux faire face à cette femme qui venait de tomber de haut. Celle pour qui elle avait un crush venait de trahir sa faction, ses espoirs. Son amour naissant. Amour à sens unique d’ailleurs. Car si elle était très bien foutue et qu’elle pourrait faire un bon parti, elle ne m’avait jamais intéressé. Même pas une érection. Rien. Les chiennes qui servaient Kiyori n’étaient bonnes qu’à crever comme des sous-merdes. Pas une seule ne devait survivre, non. Et cette putain qui me faisait face serait ma toute première victime…

- « MEUUUURS ! »

Miyuki s’élança de toutes ses forces et de toute sa rage. Même que des larmes coulaient abondamment sur ses joues. Pleurer à un tel moment ? C’était bien digne d’une chienne ça. Mais sans montrer la moindre émotion, je n’effectuai qu’un seul mouvement. Bref. Violent. Tranchant. Et sa tête se détacha du reste de son corps. Comme ceux de tous ceux que j’avais butés comme un enfoiré jusqu’ici. Ça devenait un peu ma signature, à force : Décapiter les gens. Mais c’était mille fois mieux que transpercer. Il arrivait parfois que certains ennemis se relevaient après des coups d’estoc. A moins d’être un Dieu ou une sorte de zombie, il n’y avait aucun moyen de se relever d’une décapitation. Lorsque le corps de Miyuki chuta et que son cheval détala, le reste de sa troupe fut pris d’une peur bleue ! Il faut dire que la jeune femme était la numéro deux de cette armée. Numéro deux que je venais d’exécuter en un seul mouvement. J’eus alors un mince sourire devant leur effroi. C’était comme ça que ça devait se passer. Ils devaient pisser dans leur froc. Mais alors que certains d’entre eux, les plus courageux en tout cas, me chargèrent, des lances fusèrent depuis mon dos pour venir transpercer ceux qui osaient m’approcher. Les prisonniers derrière-moi n’étaient pas du tout en reste. Ils abattaient eux aussi du bon boulot ce qui m’épargnaient parfois les basses besognes…

La guerre de Tetsu prenait une autre tournure.

L’armée de Leona se retrouvait dorénavant à gérer deux fronts.
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« DAME LEONA… »

- « QUOI ENCORE ?! TU NE VOIS PAS QUE JE SUIS OCCUPÉE ?! »


En effet, Leona s’était considérablement avancée vers les premières lignes. L’absence de Miyuki pesait plus qu’elle ne l’aurait pensé.

- « DAME MIYUKI… DAME MIYUKI EST MORTE ! »

L’annonce eut l’effet d’une grosse bombe. La gueule de Leona était marquée par la surprise. Pas Miyuki qu’elle se disait. Impossible ! Les hommes autour de Leona furent tout aussi inquiets. Ils venaient de perdre là une combattante forte et une sœur d’armes irremplaçable. Cette guerre commençait à prendre une allure qui ne plaisait guerre à Leona. C’est à cet instant précis qu’Horus, chef suprême des barbares se hâta vers l’avant pour s’occuper des généraux de guerre qui se trouvaient aux premières lignes de l’armée de Leona. Grâce à son haki de l’observation bien aiguisé, il avait senti qu’une très forte présence s’était éteinte sous la lame de son associé du moment. Bith faisait son travail comme il le fallait. Un rictus déforma ses lèvres alors qu’il planta sa lame dans le cœur d’un général qui avait foncé vers lui pour la toute première fois. Encore un peu de temps et il atteindrait celle-là même qu’il voulait suicider de ses propres mains. Cette salope de Leona n’allait plus s’en sortir. Cette dernière depuis sa position était perdue, lorsqu’elle entendit une gigantesque explosion retentir à un kilomètre derrière son arme. Elle retourna alors sa tête et vit une multitude de corps voler dans les airs. Un frisson lui glaça l’échine. Quelque chose lui disait qu’il y avait une menace bien plus grande que les barbares qui se trouvaient devant ses hommes.

Et elle avait bien raison puisque cette menace, c’était moi.

Des guerres ou des batailles, j’en avais connu énormément mais celle-là était l’une des plus sauvages que je menais. C’était sans états d’âmes que je tranchai des personnes ça et là. Ceux qui me barraient la route finissaient six pieds sous terre tout simplement. Il n’y avait pas à se compliquer la vie. A un moment donné, j’avais même usé d’une gigantesque lame de vent contondante d’où l’explosion qui avait bousillé pas moins de 200 à 300 têtes sur le coup. La taille d’un équipage standard sur les mers. A croire que j’étais devenu archi puissant. Mais malgré cet étalage de force et les quelques 600 prisonniers qui me prêtaient mains fortes, les hommes de Leona n’en démordaient pas. Ils continuaient de m’assaillir comme des bestioles et insectes plus que gênants. C’était invivable. Résultat ? Un carnage se dessinait à l’arrière de l’armée de la Shogun. Mais plus le temps avançait et  plus j’avais les nerfs. Il me fallait vite avancer. Vite avoir cette proie qu’était Leona et me barrer de  l’île. Après avoir réfléchi cette nuit, j’étais venu à la conclusion que je devrais neutraliser Leona plutôt que de la tuer. Si je la capturais et que je prouvais au monde entier que j’étais celui qui avait foutu la merde sur Tetsu, Kiyori serait certainement piquée au vif et sortirait de sa tanière pour m’affronter. Pour cela, je devais faire vite. Plus vite qu’Horus…

Ce dernier voulait la buter. Et la buter ne serait pas pour m’arranger, mais alors pas du tout…

C’est à cet instant précis que j’hurlai mon raz-le bol d’un seul coup !


« DÉGAGEEEEEEEZ DE MON PASSAGE !!!! »


Une onde de choc violente et dévastatrice se propagea à des kilomètres à la ronde au moment même où j’avais gueulé à plein poumons. Elle frappa la zone où se trouvaient majoritairement les hommes de Leona. Ces derniers après quelques secondes se mirent à tomber comme des mouches. Fantassins comme cavaliers. Même les montures ne firent pas exception. Devant l’étalage d’une telle puissance, les prisonniers restants -beaucoup avait encaissé l’onde de choc de plein fouet également- derrière moi furent bouché bé autant que je le fus moi-même. Comment ne pas l’être ? Je restai immobile un moment, avant qu’une voix ne murmure doucement derrière moi… « C’est le haki royal là… ? » Et là, tous mes doutes furent balayés en un seul instant. Mon cœur ne fit alors qu’un bond ! Contracter un tel pouvoir à cet instant précis !! N’était-ce pas un pouvoir rare et héréditaire ? Mon vieux l’aurait-il alors ? Des questions qui taraudèrent d’un coup. Mais mon mantra me rappela très vite à l’ordre. Car le chemin m’était tout tracé ! Il ne m’avait fallu que redresser ma tête pour avoir le regard braqué vers Leona, qui de loin, me regardait avec un air plutôt effrayé. Je haussai alors un sourcil avant de porter une main sur mon menton et sur mon crane avant de comprendre son effroi. Ma barbe et ma chevelure postiches n’étaient plus…

Le haki royal m’avait également secoué, si bien que mon retour à la vie s’était annulé complètement…

J’étais redevenu moi-même.

Alheïri Salem Fenyang. Vice-amiral de son état.

- « Maaah… Au point où j’en suis… »

Si contracter ce haki avait été une sacré aubaine, je ne devais tout de même pas m’arrêter là. Mais au moment même où je voulus agiter les rennes de mon cheval, celui-ci s’écroula à son tour, victime de mon pouvoir. Mais cela ne me décontenança point. Puisque j’étais déjà démasqué, il n’y avait plus qu’à me lâcher complètement. Alors, c’est sans hésitation que je me redressai avant d’enchainer des geppo et des soru. J’arrivai en un temps record au-dessus d’elle avant de décocher une lame de vent. Lame de vent qu’elle para mais qu’elle dû dévier sur un côté à cause de la force pure que j’avais exercé. Des archers à ses côtés me décochèrent plusieurs flèches mais je tournoyai sur moi-même déclenchant ainsi une sorte de mini-tornade qui fit office de bouclier. Bouclier de vent qui leur renvoya leurs projectiles avant qu’ils ne s’effondrent tous ou presque. Un contre qui eut du bon avant que je ne me réceptionne au sol, face à la daimyo qui se résigna aussi à descendre de sa monture pour se mesurer à moi. A travers mon haki de l’observation, je pouvais sentir sa peur, mais elle savait qu’elle était la seule à pouvoir me tenir tête. Je fus peu étonné de voir qu’elle m’avait reconnu, mais peu importait à présent. Ce qui allait suivre entre nous clôturerait la mission que je m’étais imposé. Je voyais le bout du tunnel, enfin. Et ce combat, j’allais le remporter à coup sûr.
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- « Et dire que Miyuki t'aim- »

- « Ferme ta putain d’gueule ! Comme si j'en avais quelque chose à foutre de l'amour d'une pute au service de Kiyori ! »


Mon coup d’estoc la força à se taire puisqu’elle s’évertua à le parer plutôt que de taper la causette avec moi. Si elle pensait que j’étais là pour lui parler de ma supposée traitrise, elle se mettait le doigt dans l’œil et ce jusqu’au coude. C’était clairement pas ça qui allait changer grand-chose à la situation actuelle. Oui, je m’étais fait passer pour quelqu’un d’autre. Oui, je les avais tous trompé. Même Horus qui devait s’occuper des autres généraux de pacotille qui lui faisaient face. Mais et alors ? Qu’est-ce que ça changeait au final ? Rien. Rien du tout. Juste qu’elle allait courber l’échine de gré ou de force. Et puis, si je ne pouvais pas la capturer vivante, il me suffirait de lui trancher la tête et de m’enfuir avec avant de le montrer à tous les journaux. Aussi simple que ça ! Là-dessus, j’eus un sourire. Le temps pressait dorénavant. Ce n’était pas une question d’endurance, mais il me fallait éviter au maximum Horus, sans quoi il s’en prendrait également à moi et nuirait gravement à mes plans. Si je savais que j’étais fort, gérer deux personnes de leurs calibres dans la même journée et espérer m’enfuir de l’île serait chose compliquée. Fort, oui. Mais pas invincible malheureusement. Je tombais un peu dans la suffisance, mais pas au point d’être con, faut pas déconner non plus. Mais l’heure n’était plus à ce genre de réflexion. Le temps, lui, passait…

Les coups se mirent alors à pleuvoir un peu partout. Notre combat était tellement violent que les hommes de la jeune femme étaient totalement médusés. Intervenir reviendrait à se suicider et ils le savaient pertinemment. Ce qui leur faisait néanmoins chier, c’était bien l’impuissance de leur maitresse. Car si elle contenait plus ou moins mes coups, elle ne pouvait pas répliquer. J’étais bien plus fort. J’étais bien plus rapide ; et ma maitrise de l’épée n’avait nul égal à cet instant précis. Les seules personnes qui pouvaient clairement rivaliser en duel étaient soit Kiyori, soit cette sale manchote de Boina. Mais encore que j’étais sûr que je pouvais remporter la victoire contre les deux. J’avais des chances, en tout cas. Poussée d’adrénaline. La seule perspective de croiser le fer avec l’impératrice me motiva encore plus, si bien que je mis plus de force à mes attaques. Leona dut recourir à l’armement. En moins de temps qu’il n’en faut, elle fut recouverte d’un teint mat qui en disait long. Et là-dessus, elle dégagea l’une de mes charges en répliquant elle aussi via une estocade que j’évitais presque in-extrémis via mon haki de l’observation. On sous-estimait souvent le mantra, mais il était assez pratique dans ce genre de situations. Mais la jeune femme ne s’arrêta point là puisqu’elle m’assaillit aussitôt d’une multitude de coups tranchants en tous genres. Motivée, hé…

Sauf que bon, l’armement, elle n’était pas la seule à le maitriser à la perfection…

- « Laisse-tomber… »

Alors qu’elle m’assena une attaque de plein fouet, sa lame se brisa carrément contre l’un de mes bras… Enduit de haki. La jeune femme s’étonna, effectua plusieurs bonds pour reculer et donc être hors de ma portée, tout en dégainant une nouvelle lame. Sauf qu’un soru m’avait permis d’apparaitre soudainement derrière elle avant qu’une grosse effusion de sang ne s’en suive. Bien violente. Un râle de douleur extrême s’extirpa de ses lèvres alors que je venais de lui lacérer profondément le dos et ce malgré le haki qui recouvrait son corps. Elle tituba quelques peu, mais finit par faire un autre bond en avant, pendant que ses hommes à proximité se jetèrent vers moi pour lui faire gagner du temps. Court répit pour leur maitresse. Car leurs têtes volèrent aussitôt sans qu’ils ne puissent savoir pourquoi ni comment. Le niveau que j’avais ne leur permettait pas de voir mes petits mouvements. C’était comme du iaï. A la fois pur et surpuissant. La gueule de la blonde était défigurée par la douleur physique que je lui avais infligée, mais aussi par une douleur mentale : Tous ses hommes perdaient non seulement la vie, mais elle était également impuissante face à ma force. Les lieutenants des empereurs étaient parfois le pendant des vice-amiraux ? Conneries ! Enfin… Pour les autres vice-amiraux peut-être. Mais moi, c’était autre chose. Vaniteux ? Oui. Clairement.

Cette pute ne m’inspirait rien que du mépris et du dégout.

Mais le temps pressait vraiment. Y’avait l’autre là et ses barbares qui gagnaient de plus en plus de terrain, et c’était quelque chose qui me stressait un peu. Devant ma petite hésitation, ma vis-à-vis qui crut voir une ouverture me fonça dessus. Sauf que je me recouvris de haki. Complètement. Contre elle. Avant de dégager son attaque comme elle l’avait fait pour la mienne. Déséquilibrée, la jeune femme usa d’un de ses bras à la dernière seconde pour parer ma lame qui fusait droit vers sa poitrine. Lame qui, bien entendue, pénétra sa chair comme un couteau dans du beurre. A croire que mon haki était bien plus dense et bien plus dur que le sien. A des années lumières même. Nous n’avions clairement pas  le même niveau. Nous ne jouions clairement pas dans la même ligue. Voilà ce que lui disait mon regard dédaigneux alors que nous nous étions immobilisés pendant quelques secondes. Bien entendu, elle ne laissa pas le temps de retirer mon arme de son avant-bras puisqu’elle utilisa son bras armé pour me générer une lame de vent qui me heurta de plein fouet, à bout portant... Mais qui n’eut aucun effet, ce qu’elle put constater par elle-même. Folle devant autant de puissance, la daimyo de ses terres se mit à me porter des coups tranchants sans bouger une seule fois, mais si elle réussit à me taillader une épaule, son sabre finit par se briser…

Encore…

« CRÈVE !!! »


Qu’elle hurla. Avant de faire usage de son dernier recours :

Le haki royal.
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Sauf que…

- « Alors, tu le maitrises aussi… Impressionnant. C’est pas pour rien que Kiyori t’a confié ces terres… »

Son visage se décomposa aussitôt. L’audace et le courage de Léona furent réduit à néant lorsqu’elle vit que son fluide royal n’avait rien pu faire. Absolument rien. Et pour une fois, elle trembla, apeurée devant tant de force, tant de puissance. Alors que je retirai lentement ma lame de son bras, la jeune femme recula. Lentement. Sa face affichait une seule chose : L’effroi. La peur. Elle lâcha même son arme brisée et se mit à couler des larmes. La daimyo se faisait carrément dessus. Oui, carrément. J’eus pour ma part un sourire. C’était comme ça que cela devrait être. Et là-dessus, je levai mon arme avant de l’abattre vers elle. La même blessure que je lui avais reporté au niveau du dos fut la même qui déchira sa poitrine. Avant qu’elle ne tombe à mes pieds. Elle était loin d’être agonisante, mais je venais de lui infliger une sérieuse blessure qui pourrait à terme lui couter la vie. Là-dessus, je me penchai vers elle avant de la ramasser et de la poser sur l’une de mes épaules. Ma mission était accomplie. Je pouvais enfin me barrer de l’île. Bien entendu, ses éléments à proximité ne furent pas de cet avis là, mais ils finirent comme tous les autres : Sans têtes. Je m’emparai alors du cheval de la daimyo elle-même avant d’agiter les rênes comme un forcené et n’en fallut pas plus pour que son fidèle destrier ne se mette à galoper comme un fou.

« DAME LEONAAAAAAAAAAAAA !!! »


Plusieurs voix hurlèrent son nom, mais je n’en avais cure. Le fait même de l’avoir placé sur l’une de mes fortes  épaules m’épargnait des attaques à distance. Ces gens n’étaient pas cons pour essayer de me viser. Tout du moins c’est ce que je croyais. Empruntant le chemin par lequel j’étais venu, je traversai la horde de prisonniers que j’avais libérés sans même leur accorder un seul regard. Ces derniers avaient compris qu’ils s’étaient fait entuber d’une part, mais que pouvaient-ils dire ou faire ? Pas grand-chose, pour ne pas dire rien. Néanmoins, ils bénéficiaient maintenant de leur liberté et d’une perspective d’avenir alléchante puisque Leona était hors d’état de nuire apparemment. De quoi les pousser à barrer le chemin à mes poursuivants directs et à les combattre avec bon cœur. Après tout, mon départ ne changeait rien pour eux. Leur vengeance pouvait être enfin assouvie sur le champ. J’eus un sourire alors que je prenais la direction de la capitale que j’allais longer pour gagner la porte des héros. C’était certainement le dernier obstacle qu’il me faudrait passer en force, mais je ne m’inquiétais pas outre mesure. J’avais un otage de prestige et nul doute qu’ils m’ouvriraient les portes de l’île sans broncher. Ils n’auraient pas le choix de toute façon. C’était ça où la mort de leur maitresse adorée. Maitresse que j’avais humiliée au plus haut point.

Mais alors que je m’étais considérablement éloigné du champ de bataille qui devait être maintenant à cinq kilomètres derrière moi, j’entendis une voix lointaine. Elle n’était pas audible à l’endroit où j’étais, mais mon haki de l’observation l’avait amplifié dirons-nous. Immédiatement, je reconnus la voix de celui qui hurlait mon nom à plein poumons : Horus. Le chef suprême des barbares de l’ouest qui massacraient les dragons qui n’avaient plus de leadeurs et donc plus d’organisations. Ils courraient à leur perte. La perte de cette réserve qu’avait Kiyori la ferait surement rager. Elle ne pourrait pas rester de marbre face au bordel que j’avais occasionné dans le coin. Cela me faisait plaisir ! Rudement plaisir même ! J’eus un sourire presque pervers, mais le fait qu’Horus hurle mon nom alors qu’il était à cinq kilomètres derrière moi me fit soupirer. D’ailleurs, je sentis qu’il se mit en mouvement avec quelques hommes à lui. Me courser ? Alors qu’il accusait un retard de plusieurs kilomètres. Le fou. Il avait de l’ambition. Les choses allaient certainement se corser à la porte des héros, mais j’étais sûr et certain que je saurai tirer mon épingle du jeu. Je n’avais pas souffert pendant six longs mois pour lamentablement échouer à la toute fin. C’est sur cette pensée que j’agitai encore plus les rênes du cheval qui accéléra encore plus sa course.

Mon long séjour cauchemardesque sur cette île allait enfin prendre fin !
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Une heure plus tard…

Enfin ! J’étais enfin arrivé à la porte des héros ! Leona avait abondamment saigné, mais je savais qu’elle pouvait encore tenir un peu. Elle était quand même la daimyo de ces terres. Mais alors que je tirai sur les rênes de mon cheval, je vis que les gigantesques battants de ladite porte des héros –A la fois l’entrée et la sortie de l’île- étaient grandes ouvertes ! Une caravelle semblait quitter le coin. J’eus alors un sourire. C’était parfait ! Sans attendre plus longtemps, je m’élançai vers mon propre navire avant d’y jeter Leona encore inconsciente. Et sans attendre plus longtemps, je me mis à lever l’ancre. Mes mouvements hâtifs et le corps que j’avais balancé sur le pont de ma petite caravelle avait bien entendu attirer l’attention d’un bon nombre de personnes, et parmi elles des gardes de la baie de Tetsu.

- « VOUS ! HALTE LA ! »

Mais je ne les écoutais même pas. D’ailleurs, mon navire commença doucement à bouger et à quitter le port. Quelques soldats du coin réussirent à sauter du quai jusqu’à mon bateau, mais eux aussi ne comprirent rien à ce qui leur arriva. Encore des têtes arrachées. Devant leur violent assassinat, les autres soldats sur place se mirent à hurler. L’un d’eux fit usage d’une arme à feu. Il tira trois coups de sommation sans vraiment me viser. Pourquoi ? Va savoir. Toujours est-il que les coups avaient retenti dans toute la baie, complètement. De quoi affoler la population locale qui commença à évacuer les lieux aux pas de course. Trente secondes plus tard, une alarme commença à retentir dans les environs. Ce qu’il venait de faire n’était nul autre qu’un signal. Très ingénieux. Sauf que personne n’allait s’occuper de moi davantage…

Car Horus et une centaine de barbares venaient soudain de faire irruption dans la baie.

« BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITH ! »

Cette fois-ci, j’entendis distinctement sa voix sans avoir recours au haki de l’observation. J’eus pour la première fois un rire. Je n’avais pas vraiment l’esprit retors, mais je devais avouer que je m’étais bien joué de tout le monde. Encore un peu et le Cipher Pol pourrait me recruter ! Une explosion dans les habitations qui bordaient la baie se fit entendre et Horus se montra enfin au bord de l’eau. Mais pour ma part, j’étais déjà prêt des portes. Il me balança une multitude de lames de vent que je m’amusai à contrer avec facilité alors que je lui filais entre les doigts. Mais alors qu’il comptait me balancer sa technique la plus dévastatrice, un millier d’hommes surgirent de nulle part et foncèrent sur le chef des barbares et son escouade. Une violente bataille débuta entre les différentes forces tandis que je passais tranquillement les portes…

Mon aventure sur Tetsu s’arrêtait là et c’était avec sourire aux lèvres que je me rendis à la barre.

***

- « Qu'est-ce que tu comptes faire de moi ?! »

Plusieurs heures étaient passées alors que je naviguais doucement en direction de la Garnison du G5. L’air marin m’avait manqué, même si je n’aimais pas spécialement le nouveau monde. J’avais enfin l’impression de revivre et j’avais même hâte de revoir mon équipage ainsi que passer un coup de fil à ma mère qui devait se faire un sang d’encre depuis le temps. Et dire que j’avais passé six mois coupés du monde ! Six mois à ruminer ma vengeance ! Six mois à être éprouvé et à comploter comme un sale gouvernemental. Mes efforts étaient enfin récompensés et je pouvais enfin souffler. A la question de Leona qui s’était réveillée depuis un moment -après que je lui ai prodigué des soins- et qui était solidement ligotée dans un recoin de mon navire, j’eus un petit sourire qui en dit long sur mes états d’âmes et qui la fit frissonner…

- « Qui sait… Te livrer peut-être à des dragons célestes. Ils aiment bien les culs des petites chiennes de ton genre… »

Leona fut soudain saisie de terreur. Non pas à cause de ce que je lui venais de dire, non…

Mais bien parce qu’elle venait de comprendre ce qui se tramait et quelle serait dans son importance dans l’histoire sordide qui allait bientôt s’en suivre.

Une larme roula alors le long de sa joue.

L’avenir s’annonçait sombre pour la piraterie…
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