Shell Town était une bourgade tranquille depuis le passage d’Alheïri S. Fenyang, qui avait réconcilié la population avec la Marine au travers du projet Léviathan. Non pas que la ville ait jamais ressemblé aux bas quartiers de Las Camp ou tout simplement à l’éloge permanente de la débauche qu’était Rokade. Mais le souvenir du colonel Morgan, tyran de son fait, était demeuré vif dans la mémoire locale pendant des décennies. La piraterie, qui avait délivré l’île du joug de l’officier sanguinaire avec l’intervention de Monkey D. Luffy, avait été plutôt bien accueillie par les habitants des années durant. La tâche du colonel Fenyang en revêtait plus grande importance encore. William avançait au milieu des soldats sur les pavés de la ville, son regard fixé sur l’imposante tour qui abritait la 153ème Division. Elle lançait ses teintes bleues et grises vers le ciel, montrant à des lieues à la ronde l’imposante puissance de la Marine. Mais les habitants qui avaient autrefois été effrayés par cette masse formidable de pierre ne lui prêtaient plus attention. Les soldats vivaient au sein de la population pour la majorité d’entre eux. Ils participaient à la vie locale et faisait tourner le commerce en dépensant leurs soldes dans les commerces de l’île. Un système en vase clos qui fonctionnait à merveille. Broam poussa un sifflement d’émerveillement. Il s’était quelque peu apaisé pendant les quelques jours de traversée qui avaient précédé l’accostage. Mais une furieuse envie de vengeance parcourait ses veines et c’est ce qui le poussait à emprunter la même voie que son compagnon d’infortune. Les deux hommes suivirent la section du commandant Stross jusqu’à la base qui leur ouvrit ses portes. Ils durent s’arrêter dans la cour, comme le leur indiqua Cassia, la jeune sergent qui avait servi de guide à William au sein du navire.
- Vous allez devoir attendre ici en rejoignant le groupe que vous voyez là-bas. C’est la cuvée du mois. Un quart d’entre eux rentrerons chez eux ce soir et d’ici demain ce sera la moitié de l’effectif qui aura été refoulé. Vous pourriez faire de bons soldats, alors n’échouez pas. Ça vaut doublement pour vous, Burgh.
L’artilleur acquiesça silencieusement. La jeune femme faisait référence aux évènements qui avaient précédé leur rencontre. Revenant de Tequila Wolf à bord d’un navire de commerce, il s’était retrouvé seul rescapé d’un naufrage qu’avait précipité des pirates en assaillant leur bateau. Coincé avec les flibustiers, il s’était trouvé un allié dans la personne de Davinar Copa, qui s’était lui aussi révélé être un pirate après que leur duo ait abattu tous leurs adversaires. Récupérés par des pêcheurs, le forban avait contacté son équipage qui avait pris soin d’exécuter les sauveteurs de leur capitaine. L’intervention, grâce à un appel de Broam, de la Marine avait sauvé les deux hommes. Davinar Copa était mort et c’est ce qui avait poussé le commandant Stross à proposer un marché à William : il intégrait la Marine et aucune charge ne serait retenue contre lui. Dans le cas contraire, son statut de seul survivant empêchait de prouver son innocence. Il s’était empressé de conclure l’accord avec l’officier. Mais la menace pesait toujours s’il ne parvenait pas à intégrer les forces armées. Broam lui tapa amicalement sur l’épaule, étant au courant de la situation de son partenaire. Cassia leur adressa un dernier sourire avant de rattraper sa section qui passait déjà la porte.
- Bon, on dirait que le sergent a un désir ardent de nous voir dans ses rangs…
- Concentre-toi plutôt sur nos concurrents, c’est pas elle qui va nous aider à passer les tests.
L’ex-pêcheur se retourna vers la quarantaine de candidats qui attendaient tous avec un degré de patience différents. S’il avait dû classer les individus selon plusieurs catégories, il les aurait ordonnés comme suit. D’un côté, on trouvait regroupés les loubards venus là pour en découdre sur toutes les mers. Ces gars-là privilégiaient la force physique sur tout autre chose et ne s’avéraient vraiment utile dans une armée que quand il fallait lancer des hommes sur une étendue à découvert en espérant qu’ils ne soient pas fauchés par les balles. Sur la demi-douzaine qu’ils étaient, deux d’entre eux peut-être passeraient le test. Venaient ensuite ceux qui se trouvaient là par conviction. Patients ou survoltés, ils partageaient cette flamme naïve qui faisait briller leur regard. Il s’imaginait l’armée comme une institution propre aux opérations lissées. Les premiers combats feraient disparaître leur candeur comme leur volonté. Ils seraient de toute manière repérés par les instructeurs qui les écarteraient. Puis, pour finir, il y avait les gens ordinaires, mus par toutes sortes de raisons pour intégrer la Marine. Leurs tempéraments étaient trop disparates pour qu’on puisse les regrouper sous autre chose que « le groupe restant. » S’il y avait des candidats sérieusement compétents, c’était plutôt de là qu’ils viendraient. Perdus dans leurs considérations, les deux compères faillirent ne pas entendre la voix qui s’éleva derrière eux. Ils se retournèrent prestement pour découvrir un homme chauve, qui donnait une impression de lassitude malgré sa plutôt grande taille.
- Bonjour à tous ! Je suis le lieutenant-colonel Paddington. Une fois de plus, c’est moi qui vais vous faire passer les différents tests de sélection du 153ème. Est-ce que vous avez des questions ? Non ? Tant mieux, passons au vif du sujet.
Une main assurée avait été complètement ignorée avant que l’officier ne prenne la direction d’une cour adjacente, sans vérifier que le troupeau dont il avait la garde le suivait. Ils atteignirent rapidement ce que William identifia comme un véritable chef-d’œuvre d’ingéniosité en termes de conception de terrain d’obstacle. La piste s’étendait sur près d’un kilomètre et parvenait à recréer plusieurs types d’environnement. Ils la surplombaient légèrement, puisqu’elle avait été partiellement creusée dans le sol. Ils durent reculer devant les gestes de mains du lieutenant-colonel qui se plaça face à eux, légèrement amusé par le désarroi qui hantait le visage de ceux qui avaient vu l’épreuve. Il s’éclaircît la gorge.
- La cohésion d’une unité est fondamentale dans la Marine. C’est pour ça que vous formerez son modèle le plus petit, le duo. Imaginez cette course d’obstacle comme une patrouille qui tourne à votre désavantage, ou comme une opération où vous vous retrouvez écartés de votre section en territoire ennemi. Vous formerez des équipes de deux, avec la permission de vous en prendre, sans abus toutefois, aux autres équipes pour les retarder. Vous êtes quarante-quatre. Onze équipes seront retenues.
- Vous allez devoir attendre ici en rejoignant le groupe que vous voyez là-bas. C’est la cuvée du mois. Un quart d’entre eux rentrerons chez eux ce soir et d’ici demain ce sera la moitié de l’effectif qui aura été refoulé. Vous pourriez faire de bons soldats, alors n’échouez pas. Ça vaut doublement pour vous, Burgh.
L’artilleur acquiesça silencieusement. La jeune femme faisait référence aux évènements qui avaient précédé leur rencontre. Revenant de Tequila Wolf à bord d’un navire de commerce, il s’était retrouvé seul rescapé d’un naufrage qu’avait précipité des pirates en assaillant leur bateau. Coincé avec les flibustiers, il s’était trouvé un allié dans la personne de Davinar Copa, qui s’était lui aussi révélé être un pirate après que leur duo ait abattu tous leurs adversaires. Récupérés par des pêcheurs, le forban avait contacté son équipage qui avait pris soin d’exécuter les sauveteurs de leur capitaine. L’intervention, grâce à un appel de Broam, de la Marine avait sauvé les deux hommes. Davinar Copa était mort et c’est ce qui avait poussé le commandant Stross à proposer un marché à William : il intégrait la Marine et aucune charge ne serait retenue contre lui. Dans le cas contraire, son statut de seul survivant empêchait de prouver son innocence. Il s’était empressé de conclure l’accord avec l’officier. Mais la menace pesait toujours s’il ne parvenait pas à intégrer les forces armées. Broam lui tapa amicalement sur l’épaule, étant au courant de la situation de son partenaire. Cassia leur adressa un dernier sourire avant de rattraper sa section qui passait déjà la porte.
- Bon, on dirait que le sergent a un désir ardent de nous voir dans ses rangs…
- Concentre-toi plutôt sur nos concurrents, c’est pas elle qui va nous aider à passer les tests.
L’ex-pêcheur se retourna vers la quarantaine de candidats qui attendaient tous avec un degré de patience différents. S’il avait dû classer les individus selon plusieurs catégories, il les aurait ordonnés comme suit. D’un côté, on trouvait regroupés les loubards venus là pour en découdre sur toutes les mers. Ces gars-là privilégiaient la force physique sur tout autre chose et ne s’avéraient vraiment utile dans une armée que quand il fallait lancer des hommes sur une étendue à découvert en espérant qu’ils ne soient pas fauchés par les balles. Sur la demi-douzaine qu’ils étaient, deux d’entre eux peut-être passeraient le test. Venaient ensuite ceux qui se trouvaient là par conviction. Patients ou survoltés, ils partageaient cette flamme naïve qui faisait briller leur regard. Il s’imaginait l’armée comme une institution propre aux opérations lissées. Les premiers combats feraient disparaître leur candeur comme leur volonté. Ils seraient de toute manière repérés par les instructeurs qui les écarteraient. Puis, pour finir, il y avait les gens ordinaires, mus par toutes sortes de raisons pour intégrer la Marine. Leurs tempéraments étaient trop disparates pour qu’on puisse les regrouper sous autre chose que « le groupe restant. » S’il y avait des candidats sérieusement compétents, c’était plutôt de là qu’ils viendraient. Perdus dans leurs considérations, les deux compères faillirent ne pas entendre la voix qui s’éleva derrière eux. Ils se retournèrent prestement pour découvrir un homme chauve, qui donnait une impression de lassitude malgré sa plutôt grande taille.
- Bonjour à tous ! Je suis le lieutenant-colonel Paddington. Une fois de plus, c’est moi qui vais vous faire passer les différents tests de sélection du 153ème. Est-ce que vous avez des questions ? Non ? Tant mieux, passons au vif du sujet.
Une main assurée avait été complètement ignorée avant que l’officier ne prenne la direction d’une cour adjacente, sans vérifier que le troupeau dont il avait la garde le suivait. Ils atteignirent rapidement ce que William identifia comme un véritable chef-d’œuvre d’ingéniosité en termes de conception de terrain d’obstacle. La piste s’étendait sur près d’un kilomètre et parvenait à recréer plusieurs types d’environnement. Ils la surplombaient légèrement, puisqu’elle avait été partiellement creusée dans le sol. Ils durent reculer devant les gestes de mains du lieutenant-colonel qui se plaça face à eux, légèrement amusé par le désarroi qui hantait le visage de ceux qui avaient vu l’épreuve. Il s’éclaircît la gorge.
- La cohésion d’une unité est fondamentale dans la Marine. C’est pour ça que vous formerez son modèle le plus petit, le duo. Imaginez cette course d’obstacle comme une patrouille qui tourne à votre désavantage, ou comme une opération où vous vous retrouvez écartés de votre section en territoire ennemi. Vous formerez des équipes de deux, avec la permission de vous en prendre, sans abus toutefois, aux autres équipes pour les retarder. Vous êtes quarante-quatre. Onze équipes seront retenues.
Dernière édition par William Burgh le Lun 27 Nov 2017, 00:58, édité 1 fois