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Parce que nous sommes leur seule défense.

CHAPITRE 3 :


Troisième sous chapitre : Parce que nous sommes leur seule défense.

Qu’il est bon de poser pied-à-terre après 5 jours en mer. Non pas que les voyages en mer soient déplaisants, je dirais même le contraire pour ce qui est des deux premiers jours, de manière générale d’ailleurs, le fait de ne pas être sur terre est aussi troublant qu’intéressant, mais je me dois d’avouer que le fait d’être de retour sur la terre a toujours quelque chose de bon et de rassurant. Peut-être est-ce cette sensation d’instabilité, de fragilité, que je ressens lorsque je suis sur un bateau ? Je ne sais pas, et à vrai dire, la question était assez futile pour ne pas mériter de réponse à l’instant t. Nous étions donc en vue de Shell Town, sur laquelle nous allions rencontrer certains des représentants de la 153ème, une fière unité de 1.500 hommes dirigée par le Colonel Pal Vehachez.

Vous vous demandez surement, pourquoi, si 1.500 hommes sont présents sur place, une unité de 15 hommes du QG d’East Blue a était dépêché sur place . Et en effet, il s’agit surement de la première question que je me suis posé lorsque l’on m’a annoncé le plan de mission. L’objectif était, somme toute, routinier. Nous devions aider à la surveillance de l’île pendant qu’une partie de la 153e était à la recherche des trois meurtriers. Mais je dois avouer ne toujours pas comprendre, pourquoi seulement quinze hommes ?

En arrivant sur place, le Lieutenant ainsi que moi-même devenions respectivement les 4ème et 5ème plus haut gradés de l’île, autant vous dire que pour une de mes toutes premières missions ça en jetait pas mal, je m’attendais forcément à ce qu’une mission toute particulière nous soit confiée, il n’était pas normal qu’autant de « gradés » soient déplacés du QG pour participer à une mission de routine. Quelque chose clochait et il me fallait en avoir le cœur net. J’allais donc devoir enquêter de mon côté tout en profitant de mes heures de pause pour parler à la population locale, pour m’intégrer et m’adapter à mon environnement.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une mission d’infiltration, se construire un réseau était quelque chose de primordial, et ce dans tout type de situation, les personnes vous entourant connaissent ainsi vos intentions mais vous estiment également en fonction de vos dires et de vos actes, il s’agissait donc de la base même de toute mission.

La première des choses à faire était donc de respecter toutes les personnes présente lors de notre débarquement à Shell Town, à commencer par notre agent de liaison, le sous-lieutenant Iruka Okuto, auquel j’ai transmis notre position ainsi que notre situation pendant 5 jours. Il s’agissait d’un jeune plutôt brillant, au même titre que moi d’ailleurs, âgé de seulement 21 ans il était déjà officier et visiblement apprécié de ses supérieurs.


- Lieutenant Okuto je présume ? lui dis-je avec un grand sourire, afin d’engager la conversation
- Cela signifie que vous êtes le Lieutenant Gudric, c’est un plaisir de vous rencontrer !
- Plaisir partagé mon ami, en espérant que notre travail en commun ici restera dans les annales de l’île aha !
- Espérons !


Il était de mise d’imposer une forme de sympathie mutuelle dès les premiers échanges, surtout lorsqu’il s’agissait d’un marine avec un grade presque équivalent au vôtre, il s’agissait là d’un investissement sur l’avenir, garantissant par la suite une entraide mutuelle. C’était une règle de bienséance ainsi qu’une stratégie à long terme, chose que le Lieutenant Henry avait du mal à intégrer.

Le lieutenant de son côté salué le lieutenant-colonel Paddington comme le voulait la coutume, les plus haut gradés des délégations rencontraient en tout premier lieu les plus haut gradés régissant le lieu d’accueil, puis, par la suite, tout le monde saluait tout le monde. Ce fut donc assez rapidement à mon tour de saluer monsieur Paddington, je m’étais un petit peu renseigné à son sujet avant notre départ, mais le mieux que j’avais pu trouver était sa lassitude quant à son rôle, rien de bien croquant à se mettre sous la dent, surtout avec de tels états de service, vingt ans sous l’égide de la marine et aucun écart à son actif, un homme respectable !


- Monsieur Gudric j’imagine, bienvenue à Shell Town, en espérant que vous vous y plaisiez !
- C’est un honneur mon Colonel, en espérant fournir un travail satisfaisant !
- Je compte sur vous, je n’ai plus vraiment l’âge pour gérer la première ligne, mais vous m’avez l’air en forme au même titre que le lieutenant Henry !
- Comptez sur nous monsieur !


Au contraire d’une discussion entre soldats de rangs égaux, lorsque nous sommes face à un supérieur hiérarchique catégorique, la première chose à faire est de lui montrer respect et dévouement à notre cause commune, et surtout de faire très peu de vague, surtout dans le cas présent où aucun moyen de faire pression n’était à ma disposition.

La journée commençait bien, je le sentais.
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Par la suite, aux alentours de midi, ce 16 avril 1627, nous avons été dispatché dans différents groupes afin d’assister les patrouilles et, si possible, de participer aux recherches concernant les criminels en fuite, Shell Town n’était une île immense, s’y cacher était presque impossible, mais en l’occurrence, une centaine d’hommes ainsi que le Colonel en personne était à la recherche d’un équipage pirate un peu trop insistant rôdant autour de l’île. Nous n’étions tout simplement pas assez pour assurer la protection des citoyens, poursuivre les fuyards et gérer toutes les démarches administratives incombant à notre tâche. Cela s’expliquant par le fait que le nombre de soldats avait était calculé à l’unité près pour pouvoir tout assurer à la fois, c’était donc pour cela que nous avions été appelés, ainsi que d'autres marines des garnisons en surnombre environnante.

J’étais aux commandes de ma propre unité, comptant quelque 75 hommes, n’étant pas lieutenant à proprement parler, les haut gradés de Shell Town ont refusé de me laisser plus d’hommes de par mon manque d’expérience, ce qui était à la fois raisonnable et tout à fait normal, je n’ai donc pas plus insisté à ce sujet préférant me concentrer sur mes hommes. Parmi eux, huit sous-officiers dont le Caporal Lowis, qui, pendant les trois jours que durerait cette mission, m’assisterait du mieux qu’ils pourraient.

J’avais la chance d’avoir avec moi le Caporal Lowis qui s’est chargé assez rapidement de lever tous les doutes quant à ma capacité à commander cette unité, racontant de quelle manière j’avais fait taire le lieutenant en charge de notre petite troupe, je lui ai gentiment intimé de ne pas trop ébruiter l’affaire mais visiblement, les hommes étaient en attente de plus de détails et étaient impatients de voir ce dont j’étais capable.

En soi, ce n’était pas pour me déplaire, c’était la première fois que j’avais sous mon commandement autant d’hommes, j’ai donc commencé par dispatcher l’ensemble en petit groupe de 12 hommes avec aux commandes un caporal ou, dans le cas de mon propre groupe, moi-même, le sergent et le caporal Lowis en qui je commençais à avoir une entière confiance.

On nous avait assigné au contrôle du périmètre nord-ouest de l’île, avec quelque 900 habitants sous notre protection, je me sentais fier d’assumer ce rôle, c’était en quelque sorte une première consécration en tant qu’officier, j’assumais pour la première fois mon rôle, sans avoir d’autre relation avec mes supérieurs que celle d’un point de relais. En d’autres termes, je leur donnais un rapport toutes les deux heures sur ma situation et celle de mes hommes.

Nous sommes hébergés dans un petit hôtel de l’île, entièrement privatisé afin d’assurer une efficacité maximum en cas de problème, j’ai imposé le couvre-feu à 21 h, sans nul autre raison qu’un caprice personnel, le pouvoir était quelque chose de vicieux tant il maximisait la confiance en soi et donnait l’impression de n’avoir pour seul limite que celles que l’on s’imposait soi-même. S’agissant de ma première expérience en tant que responsable, j’ai demandé au sergent Hirohiko de m’assister dans ma tâche, il est un homme d’expérience en qui je peux avoir réellement confiance tant il est dévoué au bien et à la bonne exécution de chaque tâche lui étant confiée.


- En cas d’attaque ou bien d’attentat, quel est l’endroit le plus sécurisé de l’île sergent ?
- Il me semble mon Lieutenant, que la grotte présente sur le rivage est le meilleur endroit pour protéger la population, cela dit, nous ne risquons pas grand-chose.
- Ce pirate qui mobilise les hommes du Colonel, qui est-il ?
- Un moins que rien qui se fait appeler l’éclair d’East Blue, il a commis quelques larcins à droite à gauche, c’est battu dans quelques bars et a monté une flotte composée de deux navires et quarante marins au total, rien que le Colonel ne puisse gérer.
- Hum, très bien.


Il était rassurant d’avoir un soldat sur qui compter dans ce genre de moment, il ne me fallait faire aucun écart, j’agissais comme si nous étions en état de siège car pour moi, le terme « patrouille » était un synonyme de « perte de temps », il était plus amusant de dramatiser les choses !

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Il était à peu près quinze heures quand le dispositif fût totalement mis en place, le « QG » de campagne n’étant autre que l’hôtel, ce qui était d’ailleurs le cas de toutes les autres unités de patrouille, je m’étais préparé un petit bureau au troisième étage de l’établissement afin de recevoir les dépêches, les nouvelles, mais aussi afin de rendre compte de notre situation.

Le Colonel avait demandé au QG, trois jours, afin de stopper le pirate de ses propres mains, à vrai dire, je croyais dur comme fer qu’il le stopperait le jour même de son départ, c’est-à-dire, ce 16 avril. Je fumais donc ma pipe, les pieds croisés sur mon bureau, en répondant aux questions de mes hommes et en les dirigeants vis-à-vis de leur positionnement, vers les points possiblement sensibles de l’île. J’avais une carte de cette dernière entre les mains et j’en étudiait les moindres aspects, j’y avais annoté le positionnement de chaque « commandant » ainsi que leur zone d’activités sur laquelle ils avaient les pleins pouvoirs, dans la limite des règles de la marine.

En décidant de sortir du QG pour me dégourdir les jambes, et aussi pour profiter du temps magnifique qui se présentait à moi, j’avais remarqué un petit garçon qui se faisait pourchasser par ses amis. Surement un jeu d’enfant comme les autres, je dois avouer ne pas être au fait des nouvelles modes chez les jeunes, par manque d’intérêt mais aussi parce que les modes se trouvent être aussi fluctuante que ne l’est une libertine un soir d’été. En d’autres termes, les suivre n’a aucun sens, elles finissent dépassées dans les mois qui suivent.

En tournant ma tête vers la droite, j’ai aperçu un de mes groupes de patrouilles qui remontait la rue, essoufflé de par le fait que la majeure partie de ses rues se trouvent être en pente, limitant de manière probante l’endurance des soldats effectuant pourtant leur travail avec ardeur et dévouement. En passant devant moi, tous m’ont passé le salut de manière martiale dans une coordination presque parfaite, c’était vraiment beau à voir et, nom de nom, qu’est-ce que c’était satisfaisant !

Je n’étais pas forcément intéressé par le pouvoir, c’était quelque chose de tellement, je ne sais pas, détestable . Le pouvoir détruisait l’homme, mais bien qu’en étant parfaitement conscient, il était difficile de se raisonner à ce sujet, voir tous ses hommes, exécutant vos ordres, il y avait quelque chose de magique à ça.

Ce bref moment de rêve et de fierté passé, je m’en allai retourner dans mon bureau quand j’entendis un « lâche-moi ! » venant d’une ruelle adjacente à la place sur laquelle était bâti le petit hôtel, il s’agissait d’une voix d’enfant, presque en pleurs et assurément en colère. Mes épaulettes me parlaient, me disant qu’en tant qu’officier de la Marine j’avais mieux à faire que régler une querelle entre gosses, mais pourtant je me sentais obligé d’aller vérifier.

C’est alors, qu’étaler à terre, je vis ce petit garçon maltraité par trois de ses compères, à la vue de leur taille, environ un mètre vingt, il devait avoir entre 7 et 10 ans, ils agissaient de pair, comme une meute, se relayant pour frapper le pauvre petit qui subissait sans pouvoir répliquer. Pour éviter une fuite des gamins et leur administrer une correction digne de ce nom, j’ai dû faire un sacrifice et laisser l’enfant se faire frapper quelques minutes de plus, décidant de mobiliser deux de mes hommes sur l’affaire afin de corriger ce petit problème.

J’ai donc demandé à mes hommes de contourner la ruelle, bloquant ainsi la possibilité de fuite des enfants, en dix minutes, l’étau s’était resserré et aller s’abattre de manière implacable sur ses petits rats des villes.


- Lâchez ce garçon tout de suite ou je m’occupe moi-même de vous rendre la pareille, petits cons.

Une phrase choc, vulgaire, courte et efficace. C’était la solution la plus efficace pour calmer des enfants durs d’oreille. Venant d’un officier de la marine c’était encore plus efficace. Je m’imposai comme seul maitre de leur destin, alors qu’il n’y a pas de ça deux minutes, ils agissaient comme des Empereurs pirates martyrisant leur prochain sans raison apparente, s’il en existait, d’ailleurs.

Les enfants se sont rapidement arrêté, et ayant bien vu que leur chance de fuir était minime, n’avait même pas eu le culot d’essayer de s’enfuir. Tout cela résultait bel et bien de deux facteurs possibles, soit l’éducation qui leur était inculquée n’était pas la bonne, soit leurs fréquentations étaient mauvaises. Dans tous les cas, il fallait leur faire comprendre les choses, et la meilleure des manières était un rendez-vous direct, au bas de leur porte, avec les parents de ses garnements.


J’ai donc donné ce message à mes deux subalternes :


« Nous avons retrouvé votre fils tabassant de manière animale et totalement volontaire un de ses camarades, que l’on soit bien clair, si cela venait à se reproduire, vous serez tenu pour responsable du comportement de votre enfant, et écoperait de la peine maximale vis-à-vis du délit ou du crime commis par ce dernier. Je ne me permettrais pas de juger votre façon d’éduquer votre enfant, n’étant pas là pour voir, cela dit, je préfère vous mettre en garde. »


Et je me suis personnellement occupé de porter ce dernier à voix haute au père du troisième garnement. Le tirant par l’oreille jusqu’à être arrivé en bas de chez lui. À l’ouverture de la porte, un mastodonte, me dépassant de près de 5 centimètres, ce qui était assez rare pour être souligné, et me mettant bien vingt kilos sur la balance.


- Qu’est-ce que vous m 'voulez ?
- Regardez ce que j’ai au bout des doigts.


Voyant son fils, l’homme prit une teinte écarlate, entre la honte et la colère.


- Qu’est-ce que vous faites avec mon fils vindieu ?
- Je me présente, Lieutenant Gud...
- Je men fous, je vous ai posé une question là
- Je répète, JE ME PRÉSENTE, Lieutenant Gudric


Je le regardais avec insistance, lui faisant bien comprendre qu’il ne pourrait pas jouer au plus malin avec moi.


- Hmmpf.
- Votre fils a tabassé un de ses camarades jusqu’au sang, qu’on soit bien clair, la prochaine fois que quelque chose de la sorte se produit, vous irez en prison à sa place et croyez-moi, j’ai de quoi vous y faire rester un petit bout de temps, alors soit vous vous occupez de votre fils vous-même, soit on s’occupe de vous. Essayez de comprendre que ce genre de comportement à son âge peut vouloir dire qu’il ira plus loin plus tard, je ne veux pas d’effusion de sang ici.
- Je vous connais pas vous, vous êtes nouveaux ?
- Je suis en faction sur cette île pour trois jours et …
- Alors occupez-vous de vos affaires.


Il me prit son fils de force, et me claqua la porte au nez, sachant pertinemment qu’il fallait me faire des amis et non des ennemis je n’ai pas insisté, j’avais fait ma B. A de l’après-midi c’était tout ce qui comptait, enfin, c’est ce que je pensais il y a encore dix heures de ça en tout cas.
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Il n’empêche que cette histoire me trottait dans la tête, comme l’impression que quelque chose ne tournait pas rond dans cette ville, peut-être n’était-ce qu’une impression cela dit, j’étais persuadé que non, il était 17h et quelque chose me faisait penser que ce n’était que le début de quelques choses d’aussi horrible qu’intense. Cela dit, je ne me faisais pas vraiment de soucis, nous étions prêts à toute éventualité, que cela soit d’un point de vue militaire ou d’un point de vue purement théorique, nous avions tout prévu.

Au cours de la soirée, j’ai finalement réussi à sympathiser avec les habitants du coin, en parlant de politique et d’avenir au tour d’un jeu de poker et d’une bonne bière, il est très facile de se faire des amis, il suffit de ne pas prendre parti, de toujours se faufiler entre les mailles du filet. C’était une pratique dans laquelle j’étais devenu expert, je trouvais des qualités à tout le monde, je complimentais de manière ironique, j’applaudissais les initiatives et je mettais en valeur les créations des uns et des autres, sans jugement de valeur car j’en avais, pour ainsi dire, absolument rien à faire.

Deux patrouilles s’occupaient de surveiller depuis les toits et les rues, le centre de la zone qui nous avait été réservé, deux autres s’occupaient de ce que j’avais établi comme étant le « périmètre extérieur » correspondant à quelque chose comme 800 mètres de largeur. Tout le reste s’occupait de surveiller la cote, scrutant l’horizon et étant sommé de me prévenir si un quelconque navire brandissait le drapeau noir à moins de deux miles des côtes.

Au centre de ce qui pouvait être considéré comme un village, l’ambiance était à la fête, je prenais plaisir à participer aux tournois de bras de fer avec les habitants ainsi qu’à discuter avec tout le monde que ça soit homme ou femme, enfant ou vieillard. En cas de problème il fallait qu’il reconnaisse mon autorité, mais aussi et surtout, mon visage. J’ai alors aperçu le père de ce sale gosse, avec qui je m’étais disputé. À la vue de sa corpulence mais aussi de sa masse musculaire, j’avais décidé de m’en faire un ami plutôt qu’un ennemi.

Tout en lui tendant la main, je lui ai sorti quelque chose de banal :


- Faisons la paix.



Il resta de marbre pendant quelques dizaines de secondes puis finit par grogner et par me serrer la main, j’ai alors engagé la conversation avec lui, apprenant son nom et son métier, mais rien à propos de son fils.

Il était forgeron, avait 36 ans et s’appelait Fulldonn, Henry Fulldonn. Son métier expliquait assez facilement ses manières rustres et sa force physique qui paraissait phénoménale. Je n’ai pas forcé la discussion, estimant que cela serait mal vu.

C’est alors que, résonnant et rayonnant de tous les coins, des cris et des signaux d’alerte éclatèrent, et dans le mouvement de foule, mes sens perturbés, je n’ai pu entendre que le cri féroce de Fulldonn :


- FAIRE LA PAIX HEIN . VA TE FAIRE FOUTRE AHAHAHA


Je m’effondrais quelque vingt secondes plus tard, pendant près d’une minute, assommé par un gigantesque « hammer slam » m’ayant craqué la nuque et presque ouvert le crâne à l’endroit du choc. Des images de mon frère montaient petit à petit dans mon cerveau, est-ce que c’était lui ? Est-ce qu’il venait enfin se battre ? Est-ce qu’il venait enfin en finir ?

Cette seule pensée me fit me relever, oubliant la douleur, je fis un rapide compte rendu de la situation, tout le monde courait et crier dans tous les sens, deux patrouilles étaient en train de rappliquer sur le centre du « village », il me fallait agir vite et de manière efficace.


- Caporal Fulibair, allez chercher nos hommes, prenez deux hommes avec vous, courez vite, comme si la vie d’Elizabeth en dépendait.
- Oui mon Lieutenant !


Elizabeth était le nom de sa fille, de manière générale, il est plus efficace d’employer les noms des enfants que celui des conjoints ou des conjointes dans ce genre de situation, car les hommes, comme les femmes, considère, inconsciemment, que leurs enfants sont en quelque sorte leur seconde vie, leur seconde chance, ils sont attachés à eux comme à leur propre vie, les enfants sont un moteur, consumant force physique et mentale mais fournissant à jamais courage et maturité.


- Monsieur Matsu, allez me chercher ma masse, on va leur montrer de quel bois on se chauffe, préparer vos armes et vos meilleurs coups soldats, ce soir et le vôtre, montrez-moi et surtout, montrez-vous à vous-mêmes, que vous êtes dignes de votre titre de défenseur de la justice, de la veuve et de l’opprimé. Montrez vos dents, criez vos noms et faites couler leurs sangs, peu importe leur identité, pirate ou rebelles, tuez les faibles et capturer les forts, pas de quartier pour l’inhumain !
- OUI MONSIEUR !


Je n’étais pas encore très doué pour galvaniser les troupes, mais une chose était sûre, j’allais faire un carnage, mon état second était en train de se manifester par à-coups, j’avais dix minutes devant moi pour balayer tout ce qui se mettait sur mon chemin, sans remords ni vergogne.


- Sergent, allez prévenir le lieutenant-colonel que nous sommes attaquers, prenez un cheval et poussez-le à bout s'il faut, nous n’avons pas de temps à perdre, ils sont infiltrés à l’intérieur même de la zone.
- Infiltré ? Comment ça mon lieutenant ?
- J’ai étais attaqué par-derrière par ce que je pensais être un civil, faites très attention à vous sergent !
- Très bien monsieur !


Pendant ce temps-là, le seconde classe Matsu m’avait rapporté ma massue, pile à temps car une dizaine de pirate arrivaient par les rues d’en face, visiblement remonté à bloc et déterminé à faire du mal.


- Soldats, regroupez les civils et emmenez-les dans la grotte sur le rivage, je m’occuperais moi-même de ces fils de chiennes, priorité aux femmes et aux enfants, les hommes peuvent, et dans la mesure du possible, doivent se battre avec nous. Bon courage, rompez !
- Bon courage mon lieutenant !


Bien que peu convaincu par mon argumentaire, ils obtempérèrent me laissant champs libres pour libérer toute ma force, heureusement pour moi, ils arrivaient au compte-gouttes, à une cinquantaine de mètres d’intervalle. J’avais dix minutes avant de devoir fuir, autant vous dire que je n’ai pas lésiné sur les moyens. Le premier pirate se fendit d’un coup d’estoc, que j’esquivai aisément, répondant au tac au tac par un coup de masse dans l’estomac, puis, empoignant cette dernière par le bout de son manche, je l’abatis sur le crâne de cet idiot. Et de 1.
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Le bruit des os brisés, voilà ce qui me faisait sourire. J’en étais à ma troisième victime, et le simple fait de les compter m’amuser énormément, ces pirates étaient très faibles, peut-être plus fort que la moyenne des civils, mais bien trop faible pour moi. C’était un amuse-gueule doublé d’un traquenard, je le savais mais mon état second m’empêchait alors de voir clair, je frappais alors par plaisir de tuer, de fracasser et d’entendre hurler. Et de 5.

J’allais passer à ma sixième victime quand une flèche me taillada l’épaule sans s’y planter, ivre de rage, je tuai le sixième pirate en lui jetant ma masse en pleine tête, puis, en courant, je me mis à zigzaguer et à prendre la fuite, avec des archers de leur côté, même faible, ils pourraient m’avoir. Je replaçai donc ma massue dans mon dos et je me mis à courir en direction du refuge que j’avais indiqué aux soldats. La vue de mon propre sang m’avait mis hors de moi mais je ne pouvais pas prendre le risque de prendre ma revanche, cela signerait mon acte de mort.

En pensant à tout ceci, je ne remarquai pas qu’en face de moi se tenait Fulldonn, yeux fous, grand sourire, poing fermé. Je repris conscience de mon environnement à seulement dix mètres de Fulldonn. Que faire, avec un bras écorché, tenir ma masse s’avérait à la fois dangereux et douloureux. La ruelle était étroite, les toits se situaient à dix mètres de hauteur, inatteignable, et derrière moi, quatre pirate enragé et deux archers planqués n’attendaient que de me faire la peau.

Deux ? Oui, car le tir avait était fait par ricochet, afin d’empêcher tout espoir d’esquive mais aussi afin de me toucher à coup sûr malgré mes déplacements rapides, c’était astucieux et foutrement culotté. L’adresse de ses deux archers me faisait d’ailleurs craindre le pire. Il ne me restait plus qu’une solution, et j’avais décidé que je l’appliquerai. Alors, prenant appui sur les deux murs constituant la ruelle dans laquelle je m’étais réfugié, je passai au-dessus de la montagne de muscle me faisant face en enchainant des petits sauts secs et rapides.

Puis, atterrissant en roulade, je provoquai Fulldonn d’un doigt d’honneur, oubliant toutes notions de respect tellement la situation ne permettait pas que l’on prête attention à ces dernières. Sur mon chemin, un pirate essayait de violer une jeune femme qui ne s’était pas mise à l’abri. J’étais poursuivi par Fulldonn, mais il était très lent et peu endurant, ce qui me laissait le temps « d’organiser » le sauvetage de la jeune femme. Je dégainai donc ma massue puis la plaçant en position horizontale, je brisai littéralement le faciès du pirate. Rengainant rapidement mon arme, je criai :


- Pas le temps pour les remerciements, suivez-moi et faites vite.


Ce qu’elle fit avec plaisir. J’avais étudié la carte de la ville par cœur, le sergent était parti depuis plus de vingt minutes mais où étaient les renforts ? Peut-être était-il arrivé malheur au sergent ? Que s’était-il donc passé ?
Beaucoup de question sans réponse se bousculait dans ma tête, jusqu’à mon arrivée au refuge.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir le refuge entouré de pirates, et tous les civils capturés, quelle était donc cette mascarade ? Qu’est-ce qui se passait ici ? Pour quelle raison avais-je été dépassé de la sorte par les évènements ?
Pendant que je réfléchissais à toute allure, au loin, des clignotements lumineux s’adressaient à moi, du morse, j’avais dû apprendre ce langage pour mon entrée dans la marine, car il était universel et primordial pour tout bon marin qui se respecte.


Message en morse original retranscrit sur papier par Ersten:

Littéralement le message disait : « Lieutenant - venez- ici - somme - vingt - attendons - ordre - avons – informations »

Ils n’étaient que vingt, mais ils étaient au moins vingt. C’était à la fois désespérant et rassurant, il allait encore une fois falloir me surpasser pour me sortir de ce pétrin, cela devenait presque récurrent, depuis cette maudite année de 1620.

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Le but était donc de les rejoindre avec la jeune fille tout en essayant de se faire le plus discret possible, il fallait donc être à la fois rapide et silencieux, deux domaines dans lesquels je n’excellais pas forcément. Il s’agissait d'une mission risquée qui n’allait pas forcément apporter grand-chose au dénouement final, sans renfort il était quasi-mission impossible de délivrer la quarantaine, si ce n’est cinquantaine de civils emprisonnés dans la grotte.

La question était, si les renforts n’arrivaient pas, que faire . Dans ce cas précis, et au sens caché du message, je serai le plus gradé de la troupe et donc, je serai tenu pour responsable de l’échec de la mission de patrouille mais aussi de la mission de sauvetage, un coup suffisamment important pour stopper définitivement ma carrière dans la marine, il allait falloir que je sois ingénieux et que j’administre le tout d’une main de maitre.

Sur le chemin pour rejoindre mes hommes, j’étudiais la petite crique et le chemin escarpé menant à la petite grotte, c’était effectivement facilement défendable et aisément camouflable avec le matériel nécessaire, l’entrée de la grotte ne devait pas faire plus d’un mètre trente de haut sur 3 mètres 50 de large, mais sa profondeur était visiblement impressionnante. Bientôt mon angle de vue m’empêcherait de l’apercevoir, en levant mon poing j’intimai un moment de pause afin d’étudier une dernière fois les moindres recoins de la zone.

L’idée d’un combat frontale serait, à mes yeux, stupide. Nous étions en sous nombre et les pirates présent sur place ne ressemblaient en rien à la petite dizaine d’idiots que j’avais tués plus tôt, ils avaient ses visages qui à peu de chose près, ne paraissait pas humain. Tout en eux transpirait la force physique ainsi que la folie meurtrière. Mes hommes n’étaient pas prêts à affronter ce genre d’homme. Non.

En essayant d’être le plus silencieux possible, j’appuyais tout le poids de mon corps sur la plante de mes pieds, il s’agissait d’une technique mêlant stabilité et discrétion mais nécessitant une concentration sans équivalent, le problème était que ma blessure à la tête rendait la démarche insoutenable, mais je devais m’appliquer dans ma tâche, parce que nous étions leur seule défense. Parce que je me suis juré, il y a de ça 7 ans, de ne plus jamais abandonner personne.

Le simple fait de penser à ça me fit donner une impulsion bien trop importante par rapport à ce qui était nécessaire ce qui fit tomber quelques graviers du haut de la falaise sur laquelle nous nous situions. En effectuant une roulade sur la droite, me mettant ainsi hors de vue, je fis signe à la jeune fille de baisser la tête et de se taire. Chaque bruit suspect dans ce cas précis risquait de nous faire courir à notre perte.

Mon crâne me faisait horriblement souffrir, et il continua durant tout le chemin me conduisant à mes hommes, en arrivant, je ressentis un grand plaisir d’apercevoir le Caporal Lowis avec une trousse de soin, il me fallait rapidement bander mon bras gauche et mon crâne autrement, je ne pourrais pas permettre à ses hommes de retrouver les leurs. Ce qui était, à mes yeux, inconcevable.

Cela dit, une question me trottait dans la tête depuis maintenant quelque temps, comment avait-il su que j’étais là ?
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- Nous n’en savions rien mon lieutenant, cependant je connaissais le plan de base en cas d’attaque pirate ou bien d’attentat, et ce dernier indiquer ce point comme lieu le plus sécurisé de cette partie de l’île, j’ai donc décidé d’y conduire un maximum de soldat en compagnie du Caporal Teiko, et d’envoyer ce message à intervalles réguliers.


C’était donc ça, décidément le Caporal Lowis était on ne peut plus intéressant, son potentiel en tant que futur officier n’avait rien à envier au mien. Mais trêve de bavasserie, l’idée était de trouver un plan pour sauver les civils, et ce, le plus rapidement possible. Seul problème, que faire . Comment rendre la chose faisable sans risquer une défaite écrasante ainsi que la mort de toute notre troupe.

C’était ce genre de situation qui me faisait amèrement regretter le fait d’être un officier, car tout le monde reposait sur moi et s’attendait à ce que je trouve la solution-miracle, ce qui n’était pas si simple que ça, je dirais même qu’il s’agissait là d’une tache extrêmement délicate. Cela dit, j’avais mémorisé chaque détail du terrain, chaque petite parcelle pouvant être utile à une embuscade.

Mon plan nécessitait la présence d’un tireur expérimenté, ainsi que de deux soldats très rapides, il consistait tout simplement en une attaque à double appât mais à triples acteurs, ce qui rendait la chose extrêmement difficile à contrer. Le but était de camoufler le tireur, de donner deux armes d’un même calibre à deux autres soldats, et de les faire courir en zigzag, voire même de leur faire faire quelques roulades, afin qu’ils esquivent les balles plus aisément. Le but était qu’à chaque fois que le tireur ouvrait le feu, soit sur la droite, soit sur la gauche, l’un des deux coureurs imite l’action, et fasse donc semblant de tirer, avant de faire une roulade pour éviter la possible riposte.

C’était un plan basique avec une très faible chance de réussite, mais il permettrait de réduire au moins le nombre de pirates présents et peut-être de déclencher un mouvement de panique parmi ses barbares, ce qui nous donnerait l’occasion de passer à l’attaque furtivement et d’en finir assez rapidement.

Le problème était que nous n’avions que deux fusils, ce qui réduisait encore plus nos chances de réussite, ne nous permettant de réaliser l’action qu’une fois, en remplaçant le fusil par un bout de bois, le noir de la nuit se chargeant du reste. Les hommes n’étaient pas très emballés mais je ne voyais pas d’autre plan à mettre en place aux vues du nombre et de l’armement de nos opposants.



- Comme on se retrouve lieutenant.



Cette voix … aucun doute possible, ça ne pouvait qu’être lui. Fulldonn.

Un grand sourire tracé sur ses lèvres de carnassiers, cette espèce d’enfoiré m’avait suivi à cause de mon sang, le fait que je n’avais pas bandé ni mon bras ni ma tête me rendait traçable pour n’importe quel petit chasseur. Pour n’importe quel jeune louveteau. Merde. Je n’étais clairement pas sûr d’être en mesure de l’affronter, et il n’était pas seul, mes hommes tenu en joue par trois de ses camarades.



- Votre plan était de toute façon voué à l’échec.



Cette autre voix, qu’est-ce que ? C’était celle du sergent Hirohiko ?



- Sergent ?
- Ahahaha, le sergent Hirohiko est mort avant-hier, en toute discrétion aha



Son rire était tout sauf franc, il était dépité, en colère et triste.



- Mes hommes n’en ont rien su non plus, remplacé par d’autres, cela fait vingt ans que je bosse pour cette foutu Marine, sans jamais avoir reçu une juste reconnaissance en retour, je ne peux même pas nourrir décemment ma fille !



Et sur cette déclaration, une tête décapitée roula jusqu’à moi, il s’agissait de celle d’un de ses anciens hommes, vu la réaction des hommes le connaissant. J’avais donc été berné, dépassé, littéralement écraser d’un point de vue stratégique. Je ne pouvais pas me résoudre à ça, je ne pouvais pas accepter le fait que l’on me trahisse sans le payer. Alors, sans l’ombre d’un doute, je me suis mis à bouger, de droite à gauche, évitant de peu le premier tir, le deuxième me tailladant le quadriceps droit.

En me voyant ainsi me mouvoir, dans un mouvement entendu, mes hommes se sont mis à dégainer leur lame et leur pistolet, et c’est ainsi qu’éclata le premier véritable affrontement de cette soirée du 16 avril 1627. Trahis pour ma première véritable mission, quel manque de veine tout de même. Je n’avais décidément pas pu tomber plus mal.

Fulltonn avait déjà écrasé la tête de l’un de mes hommes lorsque en contrebas, ayant entendu le vacarme provoqué par le choc des lames et la détente des armes à feu, les pirates s’activaient à en étourdir une fourmi, ils cherchaient le moyen le plus simple et le plus rapide d’atteindre la source de cette effarante cacophonie. Il fallait m’activer. Je pourrais alors contourner le chemin emprunté par les pirates et organiser la fuite des civils, à leurs risques et périls malheureusement, mais très peu d’opportunité s’offrait à moi dans l’état actuel des choses.

Après avoir fracassé de ma masse le deuxième homme de main de Fulltonn je me dirigeai vers ce faux sergent, ce traitre avec qui j’ai partagé mon verre et mes plans. J’allais lui faire payer son idiotie, quand tu veux quelque chose, il faut se démener pour l’avoir, le vrai courage n’est pas de prendre les armes contre sa condition, mais de la changer par les mots. C’était mère qui me répétait ce dicton quand j’étais petit et j’en avais désormais fait l’un des miens.


Dernière édition par Ersten Gudric le Jeu 23 Nov 2017 - 18:48, édité 1 fois
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J’engageai donc le combat contre lui de manière acharné, ne le lâchant pas d’une semelle, et ce malgré mes blessures, pour moi la traîtrise était clairement la pire des choses. Il tenta une feinte de corps pour enchaîner sur un coup de coude dévastateur à la tempe. Il s’agissait là d’un mouvement des plus prévisibles, j’effectuai donc une roulade sur l’avant puis, empoignant ma masse à deux mains, je lui fauchai les ischio-jambiers gauche et droit, rouvrant par la même occasion mes propres blessures. L’un des pirates le remarqua et en profita pour me faire lâcher ma masse d’un solide coup de pied à la tête avant de se faire descendre par le Caporal Lowis en personne.

Je profitai donc de ce moment de bref répit pour me lever d’un coup et administrer un enchainement de coup à la figure du sergent, à califourchon au-dessus de son corps, et, bien que sa garde ait été solide, j’ai fini par l’assommer avant de me faire soulever par Fulltonn puis éjecté contre un arbre, ce qui fut suffisant pour m’empêcher de combattre pendant près de 2 minutes.

Pendant ce laps de temps, le Caporal Lowis alluma le feu à trois reprises sur Fulltonn, qui tomba à genoux.

Ce n’était qu’un piège.

Alors que le Caporal effectuait parfaitement sa tâche, se rapprochant prudemment de sa cible afin de vérifier son état, il fût transpercé par la lame de cet enfoiré de fils de chienne, mort sur le coup.

À mon réveil, cette image me brisa le cœur. Alors que mes hommes avaient fini de faire le ménage, assommant définitivement Fulltonn et tuant le reste. Je suis resté près de cinq minutes penchées, en larmes, au-dessus du corps de ce jeune soldat. Il avait encore toute sa vie devant lui, il avait tant de chose à accomplir … pourquoi ? Pourquoi fallait-il toujours que ce soit ces gens-là qui meurent avant les autres ? POURQUOI LUI, POURQUOI QUINN, POURQUOI MELIDIANE, POURQUOI ?

POURQUOI ?

Mes larmes étaient presque aussi chaudes que ne l’était mon sang et presque aussi amer que ne l’était le gout de la défaite. Et même si cet affrontement c’était fini sur une victoire, il sonnait à mes oreilles comme une défaite. Encore une. J’avais l’impression de ne rien pouvoir gagner, pourquoi ? Pourquoi c’était toujours à moi qu’il fallait que ça arrive ? Pourquoi ?



- Lieutenant ! Ressaisissez-vous ! Les pirates arrivent d’ici deux minutes, je connais un raccourci pour rejoindre les civils, suivez-moi !



C’était le Caporal Teiko qui me parlait, et en revenant à la réalité, je me rappelais le but même de ma venue ici, assurer la sécurité des citoyens de l’île. J’étais à bout, et je dois avouer que je ne croyais pas vraiment en ce que l’on était en train de faire, cela ressemblait à s’y méprendre à une mission suicide, mais je suivais le Caporal Teiko ainsi que mes 9 hommes restants, dans ce dédale de marche, en flanc de montagne, à découvert, alors qu’à moins d’un kilomètre, une trentaine de pirate nous courraient après.
En plus de l’apparente impossibilité de notre mission, nous nous étions encombré du sergent et de Fulltonn, afin de les livrer au renfort, enfin, à une chimère que l’on espérait voir avant notre mort.

Une grille en acier forgée recouvrait l’entrée de la grotte, elle était fermée par un cadenas en fer, rien d’indestructible. Il me fallait faire vite, mais au bout des trois coups, ma blessure au bras ainsi que celle à la jambe m’empêchèrent de continuer à frapper, m’obligeant à passer mon arme à celui qui, par la force des choses, était devenu mon bras droit. En deux minutes, il réussit à briser le cadenas et à ouvrir la porte. Les habitants, fou de joie, se précipitèrent à l’extérieur dans un mouvement de foule incontrôlable, jusqu’à que des coups de feu résonnent à nouveau dans le silence de la nuit.

Trois nouvelles victimes.

Dont le Caporal Teiko et une petite fille.

Nous n’étions plus que dix face à, trente et un, trente-deux, trente-trois pirates. Dix pour couvrir le corps de notre camarade, dix pour venger ceux qui, un quart d’heure plus tôt, avait perdu la vie, dix pour sauver les innocents capturé dans la ville, dix pour survivre.



- Soldats, je suis désolé. Je n’ai pas été à la hauteur, j’ai voulu prendre de l’avance alors que j’étais d’ores et déjà en retard, j’ai voulu faire de moi et de vous tous, des héros, j’ai voulu rendre service à ce pour quoi je me bats désormais, à ce en quoi je crois, j’ai voulu rendre service à la liberté, à la paix et à la justice. Aujourd’hui, je vais mourir, c’est certain. Mais je ne partirai pas seul, je ne laisserai pas ses enfants du diable orphelins plus longtemps, ils rejoindront leur père à mes côtés, êtes-vous prêts à mourir, messieurs ?



Tout en disant cela, je faisais signe aux civils de rentrer à l’intérieur de la grotte afin d’éviter un maximum de mort, trop de sang innocent avait coulé, je ne supporterais pas d’en voir plus que cela. Non pas que la vision du sang était quelque chose qui me dégouttait, disons que tant que ce n’était ni le mien, ni celui des miens, le voir couler était quelque chose de fascinant, et dans le cas des pirates, quelque chose d’amusant. Mais voir une petite fille perdre la vie de la sorte, je m’y refusais, voir une jeune femme, qui, se pensant sauver parce qu’un idiot de lieutenant lui a dit de le suivre, perdre la vie de la sorte, je m’y refusais. Je ne voulais pas de tout ça, alors je me battrais jusqu’au bout pour les couvrir.

Et c’est en chargeant que soudain, des coups de feu retentirent, et des pirates commencèrent à tomber, un à un, face contre terre. Les renforts étaient arrivés. Tout était fini, nous avions gagné et du côté pirate, c'était la débandade, mais ils ne fuiraient pas, la cavalerie était là, en retard, certes, mais bel et bien là.
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