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Une mauvaise rencontre

CHAPITRE 1 :

Cinquième sous-chapitre : Une mauvaise rencontre


Et c’est comme ça que pendant huit mois j’ai été le compagnon d’un réseau mêlant science, drogue, combat et trafic. Tous les jours je me demandais quand tout ceci aller se terminer, car plus les troupes que je formais progresser, plus les dégâts qu’elles causaient n’étaient importants. Et c’était bien ça le problème, ce n’était pas un jeu, loin de là, les hommes de Flamanero étaient plus que conscient de ce qu’il faisait, ils y croyaient.

Pendant un mois, j’ai pleinement pris part au jeu, le vice restait attrayant malgré les dizaines d'interdictions que je m’étais imposé. Le fait de voler, de combattre, de faire le mal avait quelque chose d’extrêmement motivant, je me levais le matin avec pour idée de faire quelque chose d’encore plus mal que la veille, et sans m’en rendre compte, j’inspirai le respect dans les rangs car la plupart des nouveaux fuyaient dans les deux premières semaines.

Je n’avais toujours pas abandonné l’idée de devenir universitaire, trouver une université restait à mes yeux l’unique priorité, mais ses gens étaient dans leur monde, perdu. Bien que doué dans beaucoup de domaines, la géographie leur était presque totalement inconnue, et, dans tous les cas, il refusait d’indiquer une quelconque direction à quelqu’un de peur d’être trahis, ce qui était on ne peut plus logique.

J’ai donc dû retourner à mon travail de professeur. En soi, la vie était agréable, nous vivions sous les bois, presque en famille avec notre communauté de peut-être 400 personnes. Les enfants représentaient notre plus grande force de frappe avec peut-être cent ou bien cent cinquante membres à eux seuls, ils étaient faits pour le combat et entrainer pour donner la mort ou bien faire en sorte que leurs cibles y croient.

Et j’étais le responsable de cette formation poussée, j’avais moi-même reçu un entrainement de la sorte, bien que moi appliqué puisqu’il s’agissait de mon père, j’aie acquis toutes les bases de la même manière que ses gosses, ce qui en soit me rapprocher d’eux, je voyais dans leurs yeux cette lueur sauvage qui faisait toute la différence avec les autres enfants.

Ils étaient d’ailleurs tous sauf des enfants normaux, bien plus en avance que la moyenne, ils seraient premiers de leurs classes si on les mettait dans une école normale, mais ils seraient aussi les plus détestés, tout simplement de par le fait que ses enfants ne jouaient jamais. Lorsque leur temps libre venait, ils avaient des discussions d’adulte et se prenaient pour des adultes.

L’éducation imposée à ces derniers avait quelque chose d’horrible, bien qu’à ce moment-là je n’en étais pas vraiment conscient.
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Un matin comme un autre illuminait la forêt, nous devions être au beau milieu du mois de juillet, à vrai dire je n’en avais pas franchement grand-chose à foutre. Il fallait que je réveille les enfants au pas de course, que je les fasse s’entraîner puis que je les envoie manger au réfectoire. Une routine des plus rythmées mais dont j’avais pris l’habitude, j’en avais définitivement oublié ce qui s'était passé 8 mois plus tôt.

Cette vie dans la forêt avait d’abord commencé par changer mon métabolisme, me rendant plus résistant aux maladies ainsi qu’au changement de température à force de vivre presque à l’air libre de par l’entrainement continu mais aussi la vie de sédentaire qui rendait l’établissement d’un camp définitif impossible car douteux et handicapant.

En effet il nous fallait nous déplacer presque continuellement, tous les mois, afin d’éviter les possibles embuscades de la Marine mais aussi, les attaques revanchardes de pirates. Nous étions autant à la merci de la nature qu’à la merci de nos propres ennemis, au final, il était compliqué pour nous de nous sentir vraiment en sécurité.

Le camp que j’avais vu à mon arrivée avait donc été monté en l’espace d’une unique journée, et avait était démoli le mois suivant. À force de vivre dans les bois, j’ai fini par en découvrir les moindres secrets, j’étais désormais imbattable je savais tout sur tout et je pouvais vivre aisément pendant cinq jours loin du camp.

J’étais certes un professeur, mais afin de prouver ma valeur, les hommes du clan m’ont donné pour ordre de faire mes preuves, et d’attaquer soit des civils, soit la marine, soit des pirates, afin de leur voler tous leurs biens et de les ramener au campement.

Le problème était que les marines n’étaient que rarement seuls et que même si j’étais sur de mes capacités, je n’étais simplement pas assez fort pour m’attaquer à une escouade sans avoir des soutiens qui puissent couvrir mes arrières en cas de problème.

Les civils, quant à eux, étaient la plupart du temps des pauvres bougres qui essayaient de vivre avec leur maigre revenu et qui tentaient, tant bien que mal, d’assurer le futur de leur progéniture. Je me refusais à les attaquer parce que je n’y voyais pas d’avantage, ni même de preuve de ma valeur.

Les pirates, en revanche, étaient un sacré filon de richesse mais aussi d’amusement, les écraser était un pur plaisir, leur apprendre le respect, un simple devoir. Et puis, le chef m’avait dit que je pouvais garder trente pourcents du butin qui consistait, concernant les pirates, en une prime dépendante de leur niveau de dangerosité, ce qui rendait la chose encore plus intéressante.

On était des mercenaires, sans limite, sans alliés, tout autour de nous il n’y avait que des cibles, que des ennemis. Notre vie, et donc la mienne, durant ses huit mois, n’étaient que combats, vols, études et enquêtes. Une vie palpitante s'il en est, et qui me seyaient plus que parfaitement au fil du temps qui passait. Je vais vous compter quelques histoires qui m’ont rendu célèbre parmi notre petit groupe.
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En tout, quatre de mes missions se sont soldés par une incroyable réussite, et ce sur tous les points de vue. La première d’entre elles n’était autre que ma mission test, celle qui prouverait ma valeur. J’étais décidé à leur montrer ce que j’avais dans le ventre, à leur fait comprendre que j’étais clairement d’une tout autre trempe que les hommes qu’ils avaient accueillis jusqu’à maintenant. Mais je ne savais pas vraiment comment m’y prendre, car j’étais tout sauf un professionnel dans l’art du vol et de la surprise. Je suis donc passé du rôle de professeur à celui d’élève. Et pendant deux semaines, je donnais et je prenais des cours aux côtés des enfants.


- Ersten, ici t’es élève autant que les autres, alors tu t’asseyes correctement et tu me retires cette capuche.
- Oh lâche moi tu veux ? J’ai mal dormi et j’ai entrainé les adultes hier.
- Pas d’excuse, tu t’exécutes, t’as vu l’exemple que tu donnes aux enfants ?
- Regardez bien les enfants.


C’était le dernier jour de mon entrainement, ma mémoire faisait que j’avais un coup d’avance sur tous les autres élèves, et les manuels que m’avait fourni le chef me permettaient de maintenir cette avance. Je détestais qu’on se comporte de manière hautaine avec moi, et surtout qu’une personne ayant parfaitement conscience de ma forme physique et mentale se permette de me faire des remarques de la sorte rendait la chose encore plus insupportable.


- Quand un enfoiré se permet de vous faire des remarques alors que vous savez parfaitement ce que vous faites …
- Arrête ça Ersten, arrête !


Il avait pris une garde défensive, je le savais doué pour le combat puisque je l'entraînais au même titre que les autres, il n’y avait, dans tout le campement, qu’un seul homme capable de me tenir tête et tous les autres savaient très bien qui il était, le chef lui-même. Alors en feintant un jab extrêmement rapide, il brisa lui-même sa garde, ce qui me permit de poser ma main sur sa tempe droite et d’amorcer un énorme mouvement de balayette du côté de ma jambe gauche. En une quarantaine de seconde, il était passé du mec hautain à l’élève dépassé.


- Vous le balayez et vous vous foutez de sa gueule, on est ok ?


Et tous les enfants éclatèrent de rire, leur parlait poliment comme à de véritables gosses n’était ni efficace ni envisageable, ils étaient des machines et ne comprenaient que le langage adulte, vulgarité et maturité étaient ainsi entremêlées dans leur cortex cérébral, et ce à jamais.


- Connard, pour qui tu te prends ?


Il était déjà debout. C’était un combattant redoutable, et il le savait. Il allait m’administrer un middle kick dévastateur de toute la puissance de ses cuisses quand soudain, le chef l’arrêta d’une descente du coude en plein sur le genou.


- Francky, t’arrête tes conneries tout de suite.


Alors que je lui tirai la langue comme le ferait n’importe quel gosse, le chef pointa son flingue dans ma direction.


- Ersten, tu viens avec moi j’dois te parler.


Je savais que c’était la signification de quelque chose d’important, pour que le chef se déplace en personne, il fallait que ça soit quelque chose d’important. En temps normal, il envoyait l’un de ses trois gardes sylvestre, qui consistait en sa garde rapprochée mais surtout en ses meilleurs amis, il avait une confiance aveugle en eux et bien que je les ai tous battus en combat singulier, il a refusé de m’accorder une place parmi eux. "Trois c’est plus stylé "d’après lui …

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Dans la cabane personnelle du chef, je devais rester debout, c’était le code d’honneur envers une personne plus « gradé ». Ce n’était pas le cas entre professeurs par exemple, ce qui pouvait expliquer mon comportement vis-à-vis de mon compère mais c’était le cas envers les gestionnaires et les gardes sylvestres. Je devais donc rester debout au risque de me faire charcuter par les trois gardes à l’entrée, qui, seul, étaient déjà très fort.


- Déjà, j’aimerais que tu arrêtes de te comporter comme un gamin, je sais que tu n’as même pas 20 ans, mais je te demanderai à l’avenir de respecter tes aînés. La prochaine fois que Frederik te demande de le respecter, tu acquiesces et tu la fermes, je suis clair ?
- Comme de l’eau de source chef.
- Bon, c’est déjà ça de pris. Par la suite, je sais que techniquement parlant, t’es le plus fort après moi, mais ça ne te donne pas le droit de prendre des prérogatives comme tu l’as fait hier en sapant littéralement mon autorité. J’ai donc dû appuyer sur le fait que tu n’avais aucun autre pouvoir ici que celui d’enseigner à tes élèves, et uniquement durant tes cours.


Il était vrai que la veille, j’avais envoyé mes élèves, qui étaient des adultes, se battre au beau milieu du campement pour simuler un combat réel. Je n’avais pas du tout mesuré la pagaille que ses idiots allaient foutre au beau milieu du campement. Au final, les gardes sylvestres ont dû se mobiliser, afin de calmer le jeu et d’assommer les plus impliqués. Je crois que le pire était que j’étais purement et simplement mort de rire en observant la scène du haut des toits.


- Hmm, je comprends parfaitement chef


J’avais des larmes de joie aux yeux, ce moment avait été particulièrement hilarant, il fallait le souligner.


- Bon, je ne t’ai pas convoqué pour te faire des remontrances mais pour te prévenir, nous avons trouvé le sujet de ton test, une équipe de quatre pirates ont accosté hier soir, en toute discrétion, avec des sacs remplis à ras-bord d’on ne sait quoi, tu sais ce que tu as à faire n’est-ce pas ?
- Et comment !
- Alors cours !


Et je savais que je devais courir, car le chef me tirerait dessus si j’hésitais un seul instant, c’était sa façon de faire. Il n’était pas seulement fort, il était aussi fou, et totalement immaitrisable. Plusieurs hommes étaient ainsi morts parce que trop peu réactif, ce qui rendait sa façon de faire aussi drôle que terrifiante.

Le but était de les trouver, de leur voler leur butin, de les battre et de les ramener prisonnier si possible. Nous ne ramenions que la moitié de l’équipage en tant que prisonnier, le reste était soit tué soit assommé et laisser sur place. Il fallait aussi, si possible, que je coule leur navire. Le chef ne donnait jamais d’indication précise sur l’endroit où se trouvaient nos cibles, le pistage et l’initiative faisaient partie de l’enseignement que nous avions reçu, couplé à l’intelligence dont j’ai hérité ces méthodes d’apprentissage me transformait petit à petit en véritable chien de chasse, aucune cible ne pouvait m’échapper.

Si le chef nous parlait d’une cible, c’est qu’elle se situait dans notre domaine d’exploitation, c’est-à-dire sur les quatre-vingt kilomètre carré que représentait notre forêt. Les retrouver pouvait me prendre deux jours, en courant. Trois en marchant. En prenant mon marteau que je désignais désormais comme une masse plus qu’autre chose, j’ai pris la décision de courir.

Le chef nous savait suffisamment intelligents pour savoir qu’on ne pouvait accoster que d’un côté de la forêt, à savoir, à l’ouest, j’aurais donc vingt-cinq kilomètres à faire, à peu près. À savoir que chasser une proie nécessitait un investissement des plus importants, il me fallait rester prudent. Même si mes ennemis étaient faibles, il fallait que je garantisse à la fois l’effet de surprise, mais aussi mon état de santé, car si je rentrais charcuter, je me ferais mal voir et mon test ne serait pas validé.

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Alors que je courais depuis près d’une heure maintenant, un petit creux se faisait ressentir. J’étais devenu un énorme mangeur tellement mon niveau de dépense calorique était devenu important, ce qui faisait que presque toutes les heures je me faisais un repas, mais c’était nettement plus gênant en mission, car le chef nous avait imposait à tous un délai d’une semaine, autrement la mission était invalidée. Alors, je devais me dépêcher de trouver un animal et de le faire cuire.

La tâche se révéla plus dure que prévu et j’ai était retardé de près de trois heures, de par le fait que les biches étaient nettement trop rapides et que le lancer de hache n’était pas du tout mon domaine de prédilection, ce qui fait que pendant tout ce temps, j’ai loupé trois biches et j’ai finalement réussi à avoir un sanglier, en le forçant à me foncer dessus.

En effet, les sangliers étaient des idiots finis, quand il voyait un homme qui n’était pas effrayé par leur présence, il lui foncer dessus, pensant surement que tous les hommes n’étaient que des incapables insolents, j’ai montré l’inverse à ce bestiau, en faisant un pas de côté, évitant ainsi sa charge, puis en sautant en l’air, évitant ainsi son coup de museau puis en lui administrant un coup de marteau de tout mon poids et de toute ma hauteur.

Bien entendu, ce n’était pas suffisant, les sangliers étaient robustes, bien plus que les hommes, et après ce coup, l’animal grogner encore, ne voulant qu’une chose : me tuer. Alors je lui brisai ses rêves en lui fracassant le crâne, fou de rage d’avoir perdu autant de temps en chassant ses foutues biches alors qu’un sanglier était bien plus simple à abattre.


- Idiot, tu le sais pourtant.


J’avais pris pour habitude de me parler seul, car l’homme, une fois isolé du reste de son espèce, pouvait être atteint de mutisme en l’espace d’un mois seulement, perdant l’usage de la parole et oubliant les mouvements de mâchoire correspondant à l’articulation de chaque mot. Et bien que je sache parfaitement que mes missions ne dureraient que rarement plus longtemps qu’une semaine, je tenais absolument à garder ce savoir, cette maîtrise totale de mon corps qui passait également par la parole.

Tout en me délectant de la graisse de mon sanglier, je mettais mentalement en place mon plan concernant ses quatre pirates qui ne nuieraient pas la prochaine nuit. Connaissant les habitudes des pirates car ses derniers étaient des habitués de l’île et parce que je m’étais pas mal renseigné vis-à-vis de ces derniers après avoir dit qui je voulais pourchasser au chef, je connaissais à peu près parfaitement leur trajectoire habituelle et je savais qu’actuellement, treize heures après leur arrivée sur l’île, il se préparait à quitter les petites grottes qui fourmillaient sur la côte ouest de l’île.

Il devait être seize heures, en tout cas c’était ce que la chaleur et l’emplacement du soleil me faisaient croire, ils étaient arrivé dans la nuit, c’était un des pièges du chef qui employait des termes spatio-temporel différent en fonction des adversaires, des cibles, afin de troubler nos repères et de nous empêcher de réussir facilement nos missions.

Encore une fois, je le savais parce que je m’étais activé pour. Beaucoup ne se donnaient pas la peine de savoir et préféraient attendre bêtement les ordres. En l’occurrence, moi, sans même avoir participé à ma première mission, j’avais étudié chaque personnalité, chaque bâtiment, chaque détail du campement afin d’être pris le moins possible au dépourvu et afin de pouvoir anticiper les actions du chef mais aussi celles de mes compères. Il n’était pas aisé d’atteindre un tel niveau de mise en garde, c’était mon vécu qui faisait le travail à ma place.

C’est ainsi qu’en continuant ma course, je savais que je devais la rediriger progressivement vers le sud-ouest afin de les stopper dans leurs trajectoires, puisqu’ils chercheraient probablement à piller un hameau afin de trouver des vêtements et de l’argent leur permettant ainsi de prendre une pause dans un des gros villages alentour sans pour autant être reconnu et surtout, sans avoir à dépenser leurs propres revenus. C’était ainsi que ses crapules de bas-étage agissaient.

Je finis par ressortir de la forêt après une vingtaine d’heures de course à pied, une nuit de sept heures et un total de six heures de pause pour manger, soit trente-trois heures bien remplies en pleine nature, sous trente degrés, ce qui m’avait considérablement ralenti et sans certitude quant à la direction que je prenais, le doute étant toujours permis.
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Pourtant, comme prévu, le doute n’avait pas lieu d’être. Les pirates étaient passés par là peut-être deux heures auparavant, laissant des traces de pas mais aussi de sacs sur le sol, sans même chercher à les camoufler, ils ne connaissaient donc rien de cette partie de l’île et s’avançaient à l’aveuglette, comme s'ils étaient chez eux. C’était une erreur, mais ils ne pouvaient pas le savoir. Seuls les pirates les plus aguerris avaient réussi à échapper aux hommes du chef, certains d’entre eux avaient désormais d’énormes primes sur leur tête, le chef les avait visiblement suffisamment impressionné pour qu'ils ne divulguent pas notre existence, ce qui arranger pas mal nos affaires.

Je n’avais plus qu’à suivre leurs traces, qui restait régulière sur près de trois kilomètres, jusqu’à qu’elles se dédoublent, inconsciemment, j’avais accéléré le pas comme l’aurait fait un prédateur affamé et les pirates m’avaient remarqué. J’étais pris au piège et je le savais, tous les sens en alerte je regardais à droite puis à gauche jusqu’au …

« FIOU »

Une première balle, par chance loupée, venait de se planter dans le caillou juste derrière moi, ils étaient donc sur ma gauche, caché dans les fourrées qui séparaient le bois des champs cultivés du premier village. Ils sortirent tous les quatre, arme à la main, hurlant. Les battre tous les quatre sans être blessé était faisable si je m’y prenais parfaitement, sans erreur. Il fallait me diriger vers les deux tireurs en premier lieu, mais les pirates, loin d’être idiot, avaient attaqué sous forme de V laissant les deux tireurs derrière les deux combattants mais avec suffisamment d’espace pour me planter une balle entre les deux yeux.

Je n’avais qu’une solution, tout donner en espérant que ça passe. En laissant tomber ma garde défensive, je me mis en position animale, enchaînant les revirements de directions, les saltos sur le côté et les feintes de corps, je finis par attaquer le premier combattant en sautant sur son côté droit et en essayant de lui porter un coup à la tempe qu’il esquiva malgré la vitesse de ce dernier, cela dit, son compère, qui pourtant me paraissait plus solide, le prit en plein nez de par le fait qu’il avait réussi à suivre mes mouvements.

Les tireurs étaient immobilisés, je monopolisais leur pote, les empêchant ainsi d’agir.

Celui qui avait réussi à m’esquiver se releva d’un coup, je me retrouvai donc sur ses épaules, et il m’envoya valser deux mètres plus loin, je me relevai aussitôt en effectuant une roulade sur le côté évitant ainsi les tirs des deux enfoirés. Celui qui s’était pris mon coup était déjà à terre ce qui soulignait ma force et faisait craindre le pire à celui qui m’avait esquivé. Pourtant, ses yeux n’exprimaient aucune crainte, et son sourire était à la limite de l’insolence.


- Pas mal gamin, tu voudrais pas venir avec nous .
- Tsst, qu’est-ce qu'il ne faut pas entendre.


Tout en empoignant ma massue, ou mon marteau, tout dépendait du point de vue de chacun, je me fendis d’un coup d’estoc en visant le plexus solaire, espérant le briser pour couper définitivement la respiration de ce prétentieux. Mais d’un simple mouvement de main, le pirate fit dévier ma frappe m’obligeant ainsi à transformer l’estoc en taille, ce qui, peu importe l’arme utilisée, était nettement moins efficace. Et il contra également le coup de taille.


- T’es qui bordel ?
- Pas d’importance, tu vas bientôt crever.


Sur ses mots, les deux tireurs m’arrosèrent, et bien qu’agile et rapide, je ne pus éviter deux des huit balles qui furent tirées, ces dernières me tailladant les avant-bras sans pour autant les traverser de part en part, me causant ainsi une grande douleur mais ne limitant que de peu de choses mes capacités physiques. J’allais donc devoir me battre on ne peut plus sérieusement si je voulais l’emporter. Il allait falloir que je sois inventif et j’avais justement ce qu’il fallait.

Je recommençai donc les mouvements d’esquives, jusqu’à arriver à quatre mètres du pirate qui, confiant, ne cherchait même pas à lever sa garde. Je sautai puis, je fis semblant de vouloir lui administrer un simple direct du droit, il balaya mon mouvement vers le bas, comme prévu, et je transformai le faux coup de poing en double high-kick à l’aide de mon agilité, en exécutant un salto avant donnant l’impulsion nécessaire à mes jambes pour infliger de lourd dégât à mon adversaire.

Une fois ce dernier à terre, je n’avais pas beaucoup de temps devant moi, je devais me presser avant que ses sbires ne m’allument sur place, alors je donnai une impulsion à mes deux jambes presque directement après mon atterrissage, puis, je brisai les genoux des deux tireurs, l’un avec le marteau, l’autre le poing.

Essoufflé, je me suis autorisé quelques minutes de repos avant de finir le travail. Le pirate le plus costaud parmi les quatre essayait tant bien que mal de revenir à lui depuis le début du « vrai » combat, je commençai donc par lui écraser le crâne, littéralement. Puis je tuai l’un des deux tireurs, peu importe lequel à vrai dire aucun des deux n’avait été particulièrement impressionnant.

Les entourant de fils, seul et unique matériel fourni par le campement, j’attendis leur réveil pour les questionner sur leur butin.

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- Où est-ce que vous l’avez foutu hein ?


Et une droite, et une gauche. Cela faisait une demi-heure que je les questionnais, en attente d’une réponse, mais ses derniers restez bouche bée, refusant de parler et me toisant d'un regard mi-hautain mi-apeuré comme s’attendant à la mort sans vouloir pour autant mourir. C’était un regard étrange, qui, venant d’une petite fille, m’aurait surement attristé. Mais il venait de deux pirates.


- Si vous ne répondez pas maintenant, je peux vous assurer que je vous briserai tous les os un à un, sans que vous en meuriez.


J’étais insistant, le regard noir, haineux. Je ne les laisserais pas me gâcher le plaisir que me procurait la réussite de ma première mission, j’allais leur faire mordre la poussière, leur faire bouffer leur …


- Il est dans la troisième grotte en partant sur la droite, sur le côté gauche à….
- Ferme ta gueule grosse merde.


J’avais bien fait de garder l’un des deux tireurs en vie, ces derniers étaient lâches de nature et peu résistant à la douleur. Ils prenaient rapidement peur et n’étaient certainement pas aussi solides que des pirates de métiers qui avaient pour seul but, viol meurtre et vol. Je souriais désormais de toutes mes dents, et, avant de partir à la chasse au trésor je m’amusai à frapper la tête du pirate qui m’avait ennuyé.


- Quand ton pote me parle et me révèle l’endroit où se trouve votre butin, tu fermes ta gueule, grosse merde.


Et c’est ainsi que je me suis mis en route en direction des grottes, ces dernières étaient souvent petites, couvrant tout juste la surface d’une petite maison, et plafonnant à trois mètres de hauteur au maximum, ce qui ne laissait que peu de place où cacher un butin et donc la ruse était inutile.

Les plages étaient couvertes de sable blanc, avec de petits crabes galopants sereinement sur ces dernières. Elles étaient l’image même de la tranquillité mais cachaient en leur sein le butin de brigands, c’était assez déroutant de le savoir mais disons que je m’étais habitué aux choses déroutantes. Alors c’est sereinement que j’explorai la grotte indiquée, et quel ne fut pas ma surprise de ne pas trouver de trésor mais un écriteau avec un doigt d’honneur dessiné et avec inscrit « si l’on se fait avoir par la tribu des bois, démerdez-vous pour trouver notre butin, saloperie de sauvage ».

Autant vous dire que j’ai pété un plomb, et que j’ai également passé trois heures à trouver leur foutu butin qui se résumait à une valeur globale d’environ 4 millions de berries. Je m’attendais à ce que ces enfoirés se soient échappés, après ce coup de maitre qu’ils venaient de me faire subir, et je pense sincèrement que si tel était le cas, je ne serais jamais partis à leur recherche tellement j’avais faim. En effet je n’avais pas de nécessaire de pêche sur moi et les crabes sont très durs à capturer, ce qui fait que j’ai dû, pendant trois heures, m’empêcher de manger.

Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, ces enfoirés ne s’étaient pas enfui, autant vous dire que cela m’a soulagé à un point inimaginable, je ne me voyais certainement pas rentrer bredouille au campement, cela dit, j’en ai profité pour les frapper avec leur propre butin puis, afin de leur rendre la pareille, en les obligeant à me regarder leur faire des doigts d’honneur.

Il fallait que ses enfoirés comprennent qu’on ne rigole pas dans la tribu des bois, et que, plus que des sauvages, nous étions des mercenaires fous, sans foi ni loi, seul notre honneur personnel pouvait nous stopper dans nos exactions, et en l’occurrence, les pirates n’étaient pas des personnes honorables, peut m’importait leur motivation.

Le retour au campement se fit en cinq jours, je dus transporter environ 200 kilos sur vingt-huit kilomètres, autant vous dire que ce ne fut pas de tout repos, de plus j’ai dû empêcher à deux reprises l’évasion de ces deux enfoirés qui, au bout du troisième jour sans que je les frappe, ont repris de la force, m’obligeant donc à leur briser quelques membres, c’était à peu de chose près ce que ces enfoirés mérités.

Au retour, je fus applaudi mais aussi lourdement engueulé pour mon retard, ce qui fait que le résultat de ma mission fut traité en cour d’appel. C’était la honte pour une première mission, mais pourtant tout le monde me tapotait l’épaule en me disant que j’avais bien joué et que le chef était content, décidément, je ne me serais jamais habitué à la façon de faire de cette foutue tribu.
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Je pourrais vous raconter en détail chaque jour de ces huit mois, qui furent surement parmi les plus palpitants de ma vie, à vrai dire il y avait tous les jours un rebondissement, tous les jours une petite histoire à raconter. Je pense que je peux affirmer que cela avait été une bonne période, dans laquelle je m’étais affirmé comme un homme efficace et digne de confiance, jusqu’à ce jour, cette dernière mission.

L’objectif était un bourgeois en voyage, du genre à trimbaler avec lui quelques millions en bijoux, en pièce et en billet. Il était entouré d’une quarantaine de gardes personnels, une vraie petite armée, on en avait bien rigolé. C’était en décembre, la nuit était déjà tombé quand l’attaque a été lancée, une réussite de premier ordre d’après les dires, une grande victoire pour la tribu des forêts. Mais ses gens-là, ses gens-là n’étaient pas là.

Moi j’y étais.

Cela faisait huit mois que je faisais partie de la tribu, j’avais enchaîné les réussites, je faisais en quelque sorte partie de l’élite, partie des meilleurs. Le chef me faisait désormais entièrement confiance, au même titre qu’à ses trois gardes sylvestres, qui d’ailleurs, faisaient aussi partie de l’attaque ce soir-là. Nous étions en embuscade, les dix meilleurs de la tribu réunies, seul le chef était resté au campement.

Ce genre d’attaque devait se faire dans le plus grand calme, une caravane de cette taille déplaçait à peu de chose près une centaine de personnes, ce qui faisait de cette mission, notre plus importante de ces huit derniers mois. Son importance était primordiale selon les termes du chef car la capture de ce noble pouvait lui assurer la mainmise sur la totalité de l’île, ce qui était son ambition depuis le début.

Je me dois de vous avouer que je me voyais bien rester aux côtés de ses hommes, j’avais une place de choix et la garantie d’un avenir important.

Lorsque nous avons lancé l’assaut, j’ai su que quelque chose était différent des autres fois, nous avons commencé par arroser les troupes armées de l’homme d’une véritable pluie de fléchette empoisonnée, ce qui n’était encore jamais arrivé, nous avons de la sorte supprimé près de quinze hommes, personnellement, j’en ai supprimé quatre, n’étant pas un grand utilisateur de la sarbacane, j’ai loupé le reste de mes tirs.

Puis nous avons sauté de nos perchoirs, et une fois à terre, nous avons éliminé le reste des troupes au sol, qui au final s’était révélé être des fermiers tout juste assez fort pour porter une arme, ce qui nous fit beaucoup rire. Ce qui en revanche, m’as mis hors de moi, c’est l’horreur des actes qui ont suivi, nous étions censés enlever le bourgeois et voler ses richesses. Rien n’était mis dans le contrat concernant le viol des servantes et le meurtre des esclaves.


- Qu’est-ce que vous foutez les gars, on a le gros tas, on remballe, lâchez-les !
- Ta gueule le scalpel, viens t’prendre du bon temps, regarde-moi ces chaudasses !


Le scalpel était devenu mon surnom, car mes frappes à la masse étaient aussi précise que ne le serait un scalpel. Et il me semble que l’homme qui m’avait demandé de la fermer avait oublié ce petit détail. Il s’agissait d’Hermann, un des plus jeunes de l’élite, arrivé il y a trois mois dans la tribu. Il connaissait mon surnom mais n’avait participé qu’à très peu de mission avec moi. Le problème des ignorants est qu’ils sont généralement inconscients.

D’une frappe au ventre je lui ai broyé les intestins déclenchant une hémorragie interne qui allait le tuer dans les heures qui suivaient s’il n’était pas rapidement soigné.


- J’ai dit, on se taille !
- Ici tu ne donnes d’ordre à personne enculé !


Et lâchant la jeune fille en pleure qu’il était en train de violer, Hiruka se jeta sur moi, il faisait partie des trois gardes sylvestres, en l’occurrence, lorsqu’il s’est mis en mouvement, les deux autres ont suivi, rendant le combat très compliqué.

Il n’attaquerait pas, je le savais, c’était de l’intimidation. Cela dit, rien ne leur garantissait que je n’attaquerai pas, mais je savais qu’en trois contre un, j’étais assuré de perdre, je n’avais aucune chance. Cela dit, en deux contre un, je pouvais gagner, contre eux et contre le reste. Alors je fis patte blanche, leur disant que c’était pour déconner et que je voulais juste toutes les garder pour moi, humour que ces beaux salauds étaient du genre à valider en appuyant chaque blague d’un rire gras.

Je n’avais jamais aimé l’élite, car les meilleurs avaient tous des comportements différents, certains regardaient sans rien faire, d’autres rigolaient et d’autres violaient. C’était incompréhensible. Surtout que certaines de ces filles n’avaient que quinze ans.

J’ai donc fait une connerie.
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J’acceptai les meurtres et le vol sur certaines personnes, j’acceptai le fait qu’on fasse survivre notre communauté sur le dos des riches et des pirates, mais je refusai qu’on fasse du mal à des innocents. Je refusai qu’on fasse ce contre quoi je me battais depuis maintenant près d’un an et demi. Alors je les ai tué, tous, les neuf membres de l’élite en état de se battre. Pour la première fois depuis un an, je donnai libre cours à mon démon, supplantant littéralement toutes mes autres émotions, ce dernier ne faisait pression que sur ma rancœur et sur ma haine.

Je les ai donc tués un à un, en commençant par les gardes sylvestres, le premier discrètement, en lui tapotant l’épaule puis en lui enfonçant une dague dans le cœur, il s’est éteint en silence mais le second l’avait tout de même remarqué alors j’ai enchainé par un lancer de marteau parfaitement maitrisé, la suite fut très rapide, les autres n’étaient pas du même calibre et un garde sylvestre seul ne faisait pas le poids face à moi. Une fois le travail terminé, je n’ai pas eu de honte, pas eu de tristesse, ces gars n’ont eu que ce qu’ils méritaient, leur vie n’avait plus d’importance après qu’ils se soient comportés comme ils l’avaient fait.
Je les ai donc décapité, puis j’ai entassé leur tête dans un sac, les recouvrant des billets de l’attaque, en arrivant au campement, la peur s’est emparé des habitants, le fait que je revienne seul n’était évidemment, pas bon signe, je leur ai donc dit qu’ils prenaient du bon temps avec les servantes, afin de vérifier si c’était pratique courante.

Et c’était pratique courante.

Alors j’ai laissé tomber le gros dadais ainsi que les sacs contenant les six millions de berries récupérés et les têtes décapitées des neuf enfoirés. Puis je suis parti me mettre en hauteur, observant leur réaction à la découverte macabre de la tête de leur compagnon. Et celle-ci me fit sourire, ils hurlaient, pleuraient, puis juré de me retrouver et de me tuer, quelle blague, bande d’incapables.

Pendant huit mois j’avais effectué la majeure partie de mes missions en solitaire, et celles que j’avais effectué à plusieurs était la plupart du temps en duo avec quelqu’un en qui j’avais entièrement confiance, j’avais donc était aveuglé par mes propres actions qui n’étaient pas du tout en « accord » avec la norme de la tribu, et j’étais fier de cela.



- C’était du beau boulot.



C’était Flamanero qui me parlait, il ne manquait plus que lui.



- D’avoir récupéré six millions de berries et une chance de promotion pour toi ou bien d’avoir buté neuf violeurs opportunistes sans honneurs et sans courage ?
- Les deux.
- Tu’n'es pas le bienvenu ici, casses-toi ou je m’occupe de toi.
- Oh mais regardez-le, il est en rogne. Aha, dans quel monde tu vis Ersten, les femmes sont comme les hommes ici, elles sont dures comme le fer et il est d’autant plus dur de les approcher, les hommes se font plaisirs comme ils peuvent.
- Je t’ai gentiment demandé de te casser, je ne le répéterai pas.


Il dégaina ses flingues, tira et je contrai avec ma massue.

C’est ainsi que débuta le duel le plus dur de toute ma vie.

Les échanges de coups durèrent toute la nuit, il déchargeait aussi vite qu’il rechargeait et je me contentai de contrer et de tenter des coups de pied, parfois des coups de massue, tout dépendait de l’occasion. Je ne trouvai aucune ouverture dans sa défense, et ses munitions semblaient infinies, j’étais blessé et détruis moralement, cet enfoiré m’avait menti et je ne pouvais même pas l’affronter.

Le combat se finit par ma fuite, sa supériorité en tant que pistolero était indéniable et il avait visiblement prévu un affrontement de longue durée, avec seulement mon corps et mon marteau je ne pouvais tout simplement pas gagner contre un gars aussi habile que lui. Il était aussi rapide que moi mais le paysage était à son avantage, il le connaissait, utilisait chaque branche, chaque arbre comme point d’abris, point d’appui, point de chute ou encore comme cible afin de me blesser ou de me déconcentrer.

Et c’est durant cette nuit du 7 décembre 1620, que j’ai fui, et que Flamanero m’a laissé fuir, car lui-même était essoufflé et à court de cartouche.

J’étais blessé, essoufflé, assoiffé, affamé. Mais j’ai réussi à voler deux millions de berries en billet avant de partir, cela serait donc les seuls dégâts que j’aurais réussi à infliger à la tribu des bois. Certains se demanderont pourquoi je ne suis pas revenu combattre, sans ses munitions il est vrai que j’aurais pu le vaincre.

Mais je le connaissais, il aurait appelé tout le monde, et lui avait le niveau physique nécessaire pour me retenir, il faisait le poids et m’avait blessé à huit reprises là où je ne l’avais touché qu’à deux reprises, non, revenir était trop risqué, je ne pouvais pas me permettre de me jeter dans la gueule du loup de la sorte.

Alors j’ai fui, et c’est ainsi qu’une autre page de mon histoire s’est écrit. Au final, j'avais seulement fait une mauvaise rencontre.
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