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Les navires ne chantent pas quand les marins pleurent

CHAPITRE 3 :

Sixième sous-chapitre : Les navires ne chantent pas quand les marins pleurent.


Les navires ne chantent pas quand les marins pleurent. Oui, c’était bel et bien vrai et j’en ai pour preuve cette journée épouvantable sur le chemin du retour où, chacun se tenant le cœur ou encore la main, pleurait seul ou ensemble. Je ne suis pas un homme doué pour le réconfort, je ne l’ai jamais été, et j’étais moi-même abattu par ce qu’il s’était passé sur cette foutue île.

Beaucoup se demandaient pourquoi, lorsque je me demandais comment, j’avais prévu toutes les différentes probabilités concernant une attaque, j’avais le plan de repli et la disposition de mes hommes en tête. Comment un traître avait-il réussi à tromper ma vigilance, je pensais pourtant avoir fait le nécessaire, je pensais pourtant m’être donné pour la réussite de cette mission. Et voilà que notre effectif était réduit de moitié, et que j’allais devoir annoncer la mort de nos camarades à leurs amis, à leur famille.

Je pensais m’être préparé à la perte de mes hommes, je pensais que suite à la perte de tous ceux qui m’étaient chers, j’étais devenu insensible. Mais il me semble que le problème ne venait pas de la perte de nos compagnons en soi il venait plutôt de l’incroyable humiliation que j’avais ressentie ce jour-là, ce sentiment d’incapacité et d’impuissance recouvrait littéralement tout le reste. Je n’avais qu’une envie, celle de me cacher et de pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais j’étais la figure d’autorité et le dernier fil, la dernière bouée capable de maintenir cet équipage à flot.

Alors par respect pour ceux qui sont tombé ce soir-là, je suis resté toute la matinée à l’avant du bateau, la main sur la rambarde, les yeux droits et, la moue inexpressive je m’obligeai à subir ce que je considérais comme étant ma première punition. Puis, estimant que tomber malade n’arrangerait en rien la situation de mon équipage, je suis allé me poster au centre du pont et, après quelques minutes sans rien dire, je me mis à chanter :

« Ne regarde pas derrière
L’avenir est devant
N’oublie pas hier
Mais vois d’où le soleil est levant

Et avance, au mépris du vent
Voile dehors, marins
D’hier et de demain
Faites que vos rêves soient survivants
Vos glaives mouvant
Voile dehors, marins
D’hier et de demain
Faites que vos noms, dit, le soit souvent

Jamais dans la soie du savant
Voile dehors, marins
D’hier et de demain
Homme fier, buste droit qui voguant

Ecarte les Malvoulant
Voile dehors, marins
D’hier et de demain
Parce que l’avenir est de l’avant

Ne regarde pas derrière
L’avenir est devant
N’oublie pas hier
Mais vois d’où le soleil est levant »

Et, même si malgré mon effort, les marins ne se mirent pas à chanter, je continuai, jusqu’à entendre leur sanglot, leur respiration, leur colère. Je savais qu’au fond d’eux, ils avaient le potentiel pour retirer quelque chose de cette histoire, je savais qu’au fond d’eux, ils pouvaient remonter de ses abysses. Je n’avais pas chanté pour les forcer à se dérider, j’avais chanté pour réduire le voile de ténèbres qui couvrait littéralement leur pensée.

De par le voyage aller, je connaissais chacun d’eux, j’avais connaissance de leurs histoires respectives, et ce que je ressentais n’était pas seulement de la colère, c’était aussi de la peur. Cette peur qu’un jour, un tel échec recommence mais à une plus grande ampleur. J’avais fréquenté les bas-fonds presque autant que les hautes sphères. Je savais ce qui pouvait se passer dans la tête de chacun, et malheureusement, l’attaque d’une ville fait généralement partie des pensées d’un pirate.

Il fallait donc s’attendre à ce que cela recommence, mais la prochaine fois, je protégerai tout le monde, plus jamais je ne laisserai tomber l’un des miens sur le champ de bataille sans que ce dernier n'ai une mort honorable. Une mort par traîtrise est la pire chose que l’on puisse infliger à un homme de 17 ans, un homme avec des idées, avec un avenir. La mort du caporal m’avait fait énormément de mal, bien que l’on n’ait jamais été réellement proche, les seuls moments passer avec lui m’avaient fait énormément de bien, de par sa fraîcheur, de par son esprit !

Alors, sans pouvoir me contrôler plus longtemps, j’éclatai en sanglots et je frappai le mur, parce que je m’en voulais. Tout était ma faute.


- Arrêtez de vous remettre la faute dessus mon lieutenant.
- Vous n’êtes pas le seul responsable, on l’est tous un peu !


Ces idiots essayaient tant bien que mal de me réconforter, mais à moins de trouver quelque chose qui puisse me remonter le moral, il allait être impossible de me remettre d’aplomb.
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Je ne peux pas réellement expliquer ce que cette première véritable mission m’a apporté, de manière générale, je serai tenté d’affirmer qu’elles m’ont permis une certaine prise en maturité ainsi qu’un engouement bien supérieur à faire le bien et à rendre service. Mais d’un autre côté, je sens toujours en moi, cette part sombre de ma personne qui me gouverne à la manière d’un jeune roi devenant tout-puissant. Les caprices de cette dernière sont répétitifs et bien que cela fasse sept ans que je la combats, je n’ai toujours pas réussi à vraiment prendre le dessus, mes envies de sang et de meurtres continuent à rendre ma vision de la vie morne et dénuée d’un véritable sens.

Qu’est-ce que je veux réellement devenir, est-ce que je veux être Amiral ? Avoir une vie tranquille, loin de toute violence, au milieu de mes livres. Cette mission a fortement contribué à ma remise en question, me poussant à une réflexion ardue quant à mes véritables ambitions. Quelles histoires aurai-je à raconter à mes enfants, si j’en ai ? Celle du scientifique sans famille ? De la légende de la Marine ? Du tueur involontaire, ne cherchant qu’à se venger. Comment est-ce que j’allais pouvoir assumer pleinement ce que j’étais, si je ne le savais pas moi-même ?

À mes yeux, tout est une question de temps et le simple fait de réfléchir à tout ceci, consistait en une perte de temps, plutôt que de me demander ce que j’allais devenir, pourquoi ne pas faire en sorte de devenir quelqu’un, tout simplement ? J’ai dans l’idée qu’agir était bien plus intéressant que réfléchir, les réflexions n’aboutissent qu’à un ensemble de rêves et d’apologie du bon sens. L’action, elle, est imprévisible, pouvant donner au meilleur des hommes un côté inhumain, et au plus sensé d’entre nous, une touche d’insensé. Face au feu de l’action, les réflexions n’entrainent que la défaite, il faut mélanger compréhension et réaction, le reste n’a pas d’importance.

On est plus qu’à huit heures du QG, le retour se fit beaucoup plus rapidement que l’aller, tout a était fait pour accélérer notre retour, pas de pause ravitaillement et un trajet en ligne droite tracé par notre adjudant navigateur. Nous avions réduit, de la sorte, notre temps de trajet de près de deux fois, passant de cinq jours à l’aller à environ trois jours au retour. Et même si les ventres gargouillaient et que les teints de peau palissaient à vue d’œil, les sourires eux, naissaient au fil des heures passantes.

Nous n’étions plus que sept, moi, l’adjudant et les cinq survivants de l’attaque. Heureusement pour nous, notre navire n’était qu’une flûte de petite taille, ne dépassant que de peu les vingt-mètres de long et étant catégorisé comme un navire d’une vingtaine de tonneaux, c’était à peu près le maximum que pouvait espérer un lieutenant. C’était un beau navire, très rapide quand les vents ascendants se levaient pouvant parfois atteindre une douzaine de nœuds en vitesse de pointe, il avait était construit à la base pour les petits transports de marchandises entre le QG et les îles voisines, servant de support d’approvisionnement plus que de navire de guerre.

Très légère, chaque vague avait sur lui un effet des plus dérangeants, envoyant valdinguer les hommes, heureusement pour nous, le temps nous épargnait de ses excès de colère, mais comme un signe, la pluie, elle était à la fois froide et drue. L’adjudant avait jugé bon de débarqué tout ce qui nous était inutile à Shell Town, afin d’aider à la reconstruction mais aussi d’alléger notre navire, il avait d’ailleurs fait croire aux habitants que c’était un de mes ordres.

Je n’aime pas que l’on me porte en sauveur, en unique responsable des choses bien faites, tout comme je n’aime pas que l’on fasse le contraire. La célébrité ne m’intéresse pas mais j’enchaine les actions contradictoires quant à cette affirmation. Sans le vouloir je suis donc reconnu, et mes impressions quant à ceci sont mitigées. J’aime que l’on me respecte mais j’aime aussi que l’on me laisse tranquille, alors je ne sais pas vraiment qu'en penser.

Les hommes s’ennuyaient sur le pont alors j’ai proposé une session d’entrainement, tout en imposant une limite de temps à chacun, limite de temps différé afin que les marins n’oublient pas de gérer les voiles et d’aider l’adjudant à faire naviguer le navire. L’entrainement se concentra sur les techniques au corps-à-corps, pour lesquelles je suis redouté, je demandai donc à chacun de se mettre en garde et de ne pas hésiter à m’attaquer.

Le problème de la marine est qu’elle n’enseigne que les bases les plus primordiales du combat sans approfondir la chose, ce qui transformait les marins en combattant de bars, prévisible, brutaux et sans une once de stratégie. Alors je m’emploie et ce depuis mon arrivée, à faire de chacun des hommes mis sous ma bonne garde, des combattants expérimentés. Et cela n’est pas quelque chose d’aisé tant il y a du travail à accomplir.

En premier lieu, la garde, ridicule, les gardes de boxeur ne sont pas les meilleurs contrairement à ce que beaucoup semblent penser, le bas du corps est littéralement à l’air libre, et donc pour contrer un coup bas, le combattant employant ses dernières se voit obliger d’encaisser ou bien de reculer. Afin de bien l’expliquer à mes hommes, ceux employant ses gardes se retrouvèrent à terre en moins d’une minute, ma massue posée sur le haut de leur crâne.

L’entrainement continua ainsi pendant une bonne heure, entre rire et éclat de colère que je me devais de contenir, au final, malheureusement, aucun des hommes présent sur le pont n’a réussi à m’atteindre.
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Ma principale préoccupation était, à vrai dire, le contenu de mes explications aux familles. Comment est-ce que j’allai bien pouvoir leur expliquer que leurs enfants sont morts en héros et que le gouvernement Mondial aurait une dette à vie envers eux, sans pour autant utiliser ses termes ? Il fallait que je fasse dans l’original et pas dans le robotique, j’étais moi-même affecté par ses pertes mais plus le temps passé et plus ma douleur s’estompait, alors que mes hommes, eux, continuer à pleurer. À croire que j’étais fait d’un autre bois. En l’espace d’une demi-journée, mes émotions ainsi que mon comportement ont changé du tout au tout, et après cet entrainement on ne peut plus revigorant, il ne me restait plus que de vague sensation de tristesse.

Cela dit, ma carrière était surement en jeu sur ce coup et je n’avais plus le droit à l’erreur, il fallait que mes excuses soient les plus convaincantes possible et que mes larmes paraissent vraies. En regardant tout ceci d’un œil extérieur, il est normal que je paraisse horriblement monstrueux et sans cœur, mais tant que ma famille n’était pas vengée, je ne pouvais m’adonner aux faiblesses humaines, les sentiments n’étaient que des freins.

En étudiant la géopolitique, quand j’avais cinq ou six ans, j’ai vite compris qu’en réalité, le gouvernement mondial était en pleine guerre avec le monde des pirates, mais aussi avec les révolutionnaires, et que toutes leurs actions n’avaient qu’un seul véritable but, trouvé et éliminé toutes les menaces potentielles concernant leur suprématie. Et faire partie de ce grand projet me plaisait, le fait de limiter les ardeurs de minables, de rêveurs qui sans vergogne, plaçaient leurs ambitions au-delà de la vie des gens, c’était quelque chose qui me paraissait essentiel, déjà à l’âge de six ans.

Au final, la mort de ma famille ne m’a servi que de moteur, je pense que je veux réellement faire carrière dans la marine et réduire en miettes les cloportes qui nous servent d’adversaire. Cela dit, nous ne sommes plus qu’à quatre heures du QG et je n’ai toujours pas trouvé de message type à transmettre aux familles. Dans le bureau du lieutenant, assis à son siège, le stylo du défunt entre les mains, je me grattais furieusement le front à la recherche de ce qui pourrait ménager la peine des familles.

Peine que je comprends, mais qu’il est bizarrement difficile, actuellement, de ressentir. Peut-être était-ce le choc de trop ? Il est vrai qu’en soit, j’ai déjà tout perdu. Je ne sais pas comment expliquer ce changement soudain de ma personne, je sais, cela dit, que ce n’est pas la première fois que cela m’arrive, c’est donc quelque chose de naturel chez moi, peut-être est-ce du lunatisme ? Enfin bref, là n’était pas la question. En cherchant à trouver comment expliquer leur mort, je me suis perdu peut-être trois ou quatre fois encore dans mes pensées, vagabondant entre mes ambitions et les possibles obstacles qui se dresseraient sur mon chemin.

Mais plus le temps passait et moins je trouvais de réponse à mes questions, j’ai donc décidé d’y aller au feeling, après tout, c’était peut-être la meilleure solution . Je pense qu’expliquer la mort de quelqu’un ne peut se faire de façon machinale, il faut donner de sa personne pour que cela ne paraisse pas comme étant du foutage de gueules. Alors, y aller au feeling, c’était certainement la meilleure chose à faire.

Le principal problème résidait désormais dans la réaction de mes supérieurs, je savais pertinemment que le commandant allait me couvrir, mais le Colonel lui, serait certainement sans pitié. La sous amirale ne s’occupait jamais de ce genre de chose, en effet sa place était plutôt équivalente à celle d’un gouverneur, elle ne faisait que donner les ordres, savoir comment ils étaient appliqués n’était pas vraiment sa préoccupation première.

Peut-être que le commandant mettrait en avant mes actes ainsi que ma valeur, au même titre que l’avait fait sir Paddington . A vrai dire, tout cela m’a tracassé durant tout le chemin du retour, car un renvoi de la Marine entrainerait une complication dans ma vengeance, et je n’en avais franchement pas besoin, il ne me restait plus qu’à espérer que tout se passe bien ! Cela faisait maintenant deux heures que j’étais enfermé dans mon bureau à réfléchir à toutes ses choses me concernant, toutes ses questions sans réponse sur le pourquoi du comment, j’étais dans le trouble et pourtant, je me sentais étrangement bien. Tout était étrange.

En y réfléchissant bien, je connaissais chacun de ses hommes, chacun de ceux qui étaient resté en vie. Et le fait qu’ils ne soient pas mort me paraît maintenant évident, chacun d’entre eux l’avait déjà côtoyé de près, ils savaient comment l’éviter, là où la plupart de ceux qui sont mort n’étaient que des jeunes loups cherchant à se faire un nom, ou bien des vieux briscards n’ayant plus rien à gagner. Ceux qui, aujourd’hui, me servait de compagnon, étaient pour la plupart des combattants ayant perdu des proches, ou même, pour le première classe Hoody, un bras. Mais malgré cette perte, ils avaient encore l’ambition de croire en une vie meilleure, et ce après chaque mission, là était la différence avec ceux qui étaient tombés.

Il était vrai qu’on se ressemblait tous, notre navigateur, Hoody, Bram, Fukora, Danny, Sato et Yoshida. On avait ce regard et cette colère qui faisait que l’arrivée de ces quatre pirates, à onze heures, nous mettaient de bonne humeur, nous étions prêt à en découdre.
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- À l’abordage !


Ces minables étaient quatre, autant vous dire que se les faire fut une partie de plaisir, cela dit, j’avais prévenu mes hommes au préalable quant à ma volonté de me défouler un peu, nous avons donc conclu qu’ils s’occuperaient d’un seul pirate, et que le reste m’appartenait. Autant vous dire que je me suis défoulé, les pauvres bougres n’avaient guère d’idées de sur qui ils étaient tombés, je n’étais plus triste, mais j’étais en colère. Et seul ceux m’ayant rencontré savaient que ma colère n’était pas du genre à faire des prisonniers.

Dès que le premier des pirates eut le culot de monter sur notre navire, mes hommes l’ont mis à terre et l’ont ligotés, nous ne le ramenerions pas au QG mais nous allions nous en servir comme poste relai pour tous les pirates d’East Blue, dans les quelques mois qui suivront ce moment, tout celui le nom d’Ersten Gudric, vice lieutenant de la Marine, écumeur des Blues.
Lorsque le second homme grimpa sur notre bateau, je dégainai tranquillement mon sabre, laissant pour une fois, ma massue dans mon dos, il fallait que je montre toute l’étendue de ma polyvalence. Il y a trois armes que je maitrise presque parfaitement, à savoir, la massue, l’épée et le pistolet. Je préfère la massue de par les dégâts qu’elle occasionne mais l’épée est extrêmement efficace dans les situations qui nécessitent d’impressionner l’adversaire. Je dégainai donc mon sabre et dans les dix secondes qui suivaient, la tête du pirate tomba sous les yeux écarquillés de son compagnon, je ne comptai pas faire dans la demi-mesure, j’allai écraser chacun de ses vermisseaux.

J’avais demandé à mes hommes d’entrechoquer leurs lames pour faire place à un semblant de combat mais aussi de pousser des cris, afin de couvrir un éventuel dérapage de ma part, étrangement les quatre pirates débarquaient au compte-gouttes, espérant peut-être tomber sur un navire de commerce ou sur une petite patrouille contre laquelle ils auraient fait le poids. Je ne sais pas vraiment ce qu’ils avaient en tête, mais je les ai tout battus d’une telle manière que j’en ai finalement été choqué. Cela avait été si simple, si rapide.

Usant de la tunique d’un de ces pirates afin d’essuyer mon katana, une arme de confection somme toute respectable, obtenu lors d’un de mes voyages à Shimotsuki, je me tournai tranquillement vers notre prisonnier, puis le prenant par la gorge, je le soulevai d’une main.


- Tu vas tranquillement retourner d’où tu viens, insecte, et tu vas annoncer à tous les pirates que tu connais qu'Ersten Gudric est à leur trace, dis leur que le vice lieutenant que je suis va tous les tuer, un à un, et surtout, dis leur que désormais, chaque navire qui lèvera le drapeau noir en ma présence se verra envoyer par le fond, sans sommation, enfant à bord ou non, gentil pirate ou non.


Le but était de ponctuer chaque mot un tant soit peu violent d’une certaine amertume, et de faire comme si je me contenais, afin qu’il ait l’impression que je n’avais encore rien montré de ma puissance alors que j’avais, en soi mis en lumière soixante pourcents de mes capacités. Mais cela n’avait pas d’importance, je voulais que tous sache qui je suis et que, lorsque j’arrive sur place, ses enfoirés craignent autant mon nom que ma massue.

Le prenant par le col, je le jetai hors du navire, je n’ai pas cité le nom de mes camarades car il s’agit de ma quête, et qu’ils ne sont pas vraiment de la même trempe que moi, je suis né pour gravir les échelons, eux sont nés pour servir. Mes mauvaises pensées sont de retour, mon autre moi reprend le dessus, comme à chaque fois que le sang tâche mes vêtements.

Dans ma cabine, en sueur, les ongles plantés sur mes tempes, j’essaie tant bien que mal de contrôler cet excès de colère, j’ai envie de tous les tuer, là maintenant. NON. Il ne faut pas, mais comment faire, il me faut trouver quelque chose sur quoi frapper, le miroir, oui, bonne idée.

*CLING*


- Chef, ça va ?
- Tout va bien les gars, tout va bien.


C’était la bonne solution, l’automutilation était la seule manière de contenir mes pulsions meurtrières, pulsions qui se déclenchaient à chaque fois que je tuai quelqu’un, il fallait soit que je tue suffisamment, soit que je m’automutile. C’était plutôt compliqué d’être moi au final.

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Lorsque je suis ressorti les mains bandées et le sang coulant de ces dernières, mes hommes ont compris que je n’étais pas vraiment dans mon meilleur état alors ils m’ont laissé tranquille. Nous n’étions plus qu’à une trentaine de minutes du QG désormais et je n’avais pas vraiment le temps de pensé à quoi que ce soit, il fallait que je me prépare à me faire sermonné, et pas de la meilleure manière qui soit, j’allais me faire littéralement détruire par le Colonel Warp, qui détestait que les noms de ses hommes soient ainsi mis en avant dans une sale affaire, il était le maitre des communications d’East Blue après tout.

Je n’avais pas peur de grand monde, à part de la sous amirale qui n’était pas du genre à perdre du temps avec les plaisantins dans mon genre, je ne l’avais qu’une seule fois et la force qui se dégageait d’elle m’avait d’ores et déjà convaincu qu’elle n’évoluait pas vraiment sur la même sphère que nous autres, officier de faible rang. Mais le Colonel Warp n’était pas vraiment un homme de terrain, il était en quelque sorte, l’ombre de l’amirale et cela lui seyait comme un gant. Le commandant, lui, était la première force de frappe du QG, il avait stoppé des pirates primés à plusieurs dizaines de millions de berries et était bien plus puissant que moi dans les combats rapprochés. Lui est un homme qui mérite mon respect.

Bien que peu enclin à me faire détruire par mes supérieurs, j’étais content de rentrer au QG, le retour à la terre ferme allait nous faire le plus grand bien, et bien que je doive repartir dans les deux ou trois jours qui suivent, je n’allais tout de même pas m’en plaindre ! Au combat, j’étais un berserk, sans foi ni loi, un véritable démon se jouant de la vie des autres. Mais, en dehors du champ de bataille, toutes les petites choses de la vie avaient à mes yeux leur importance, bien que je n’en décèle pas toujours toute l’importance.

L’homme est d’un naturel ennuyant, surtout pour les personnes qui comme moi, ne le comprenne que trop bien. La vie elle, est aussi fatale qu’imprévisible, c’est d’ailleurs ce qui la rend si intéressante, et c’est pour ça que je ne peux me permettre d’être un destructeur, je me dois de réguler les choses, j’ai juste choisi de le faire du côté du bien. Être un pirate, contrairement à ce que beaucoup croient, comportent autant de contrainte qu’être un marine. On a des ennemis partout, dans la révolution, dans la Marine et même chez les pirates eux-mêmes, on a même des chasseurs de têtes après nous !

Ceux qui deviennent pirates et qui prennent la mer en prétendant rechercher la liberté ne sont que des menteurs, surtout qu’être libre ne signifie pas pour autant attaquer des civils et tuer des innocents, les pirates vivaient sur le dos de la société depuis trop longtemps, réguler, dans mon cas, de mon point de vue, signifiaient exterminer ses pourritures. En y réfléchissant bien, je pense qu’au fond de moi j’espère que mon frère soit un pirate, bien que je n’en ait aucune certitude, cela légitimerait d’autant plus ma haine envers eux, mais quelque chose me dit que l’histoire est différente, je ne sais pas, un pressentiment.

Merde, ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça, nous n’étions plus qu’à dix minutes du QG, et comme par hasard, les deux principaux gradés en dehors de l’amirale étaient présents, les enfoirés, et à la tête du commandant, ça sentait le roussi pour ma pomme, j’étais dans de beaux draps tiens … Comment est-ce que j’allais bien pouvoir expliquer ça au Colonel ? Je suis jeune et inexpérimenté, veuillez m’excuser. Non, il ne me confierait plus jamais de mission. C’était une erreur de parcours qui ne se répétera pas ? Non, cela sonne creux.


- PATROUILLEUR 184 REDIRIGEZ VOUS VERS LE QUAI 12 S’IL VOUS PLAIT.


C’était le haut-parleur de la base qui me redirigeait vers le quai d’où m’attendaient mes supérieurs, j’avais pris la barre et j’avais inconsciemment dévié notre trajectoire de quelques mètres, la tête du Colonel s’était encore plus assombrie, dans quelle merde j’avais bien pu me foutre encore ? Ce n’était pas le moment de déconner, il fallait que je reste concentrer, calme, serein.


- Les gars, dès que vous voyez la tête du Colonel, mettez-vous au garde à vous sans attendre qu’on vous l’ordonne ok ? On évite un maximum les problèmes !
- Pourquoi avoir dévié la trajectoire du navire dans ce cas ?



La remarque fit sourire tout le monde, tout en me faisant passer pour un idiot, ce qui ne me plaisait pas du tout.


- Oi, Yoshida, si tu veux pas que j’te balance à la mer tout de suite, tu la boucle et tu fais ce que j’te dis, on est d’accord ?
- Du calme chef, du calme, on est d’accord.



Tout le monde était heureux de rentrer, normal, ils n’avaient pas grand-chose à perdre dans cette histoire, tandis que pour moi, tout se jouait à peu de chose, cela pouvait tout aussi bien être une promotion qu’un renvoi direct, le stress était à son paroxysme.


-
MONSIEUR GUDRIC !


Et nous y voilà … c’était hier et pourtant, j’ai encore l’impression d’y être.

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