- Me voici, M'sieur Bahìa !
- Ah, Dorian Silverbreath... cela fait un certain temps depuis la dernière fois. Que de souvenirs.
- Comme vous dîtes.
Conduit par l'officier des Condors Enrick, rencontré précédemment sur Rokade, je me retrouve au Royaume de Saint-Uréa, dans les appartements de l'économiste le plus influent de South Blue, un proche de la régente : Victor Bahìa. J'ai déjà travaillé pour lui par le passé, sur le cimetière d'épaves. C'était il y a un certain temps maintenant et la mission s'était plutôt bien déroulée. Nous avions récupéré un stock important de pièces de bois venant d'un galion et avions fait le ménage chez les pirates de bas étage et les révolutionnaires de seconde main du coin.
Cet homme respire la puissance... Pas au sens physique du terme, non : l'expérience, l'intelligence et la froideur émanent de lui à la manière d'une aura et le font paraître dangereux. Et il l'est.
Il se penche légèrement en avant, mains jointes sur la table de son bureau, deux yeux perçants par dessus ses lunettes pointant dans ma direction :
- Sais-tu pourquoi tu es ici ?
- Bah... J'espérais qu'Enrick m'en parle. Z'avez un toutou bien fidèle, faut dire c'qui est : aussi discret qu'un mort.
L'intéressé me jauge d'un air désapprobateur, tandis que l'économiste esquisse un sourire :
- Il a eu raison de ne pas rentrer dans les détails. Le mieux est que ce soit moi qui te l'explique. Tu peux disposer Enrick.
- Comme vous voudrez, Monsieur.
- Bien... Alors, si tu es ici mon cher Dorian, c'est pour me débarrasser d'éléments gênants qui mettent à mal mon commerce. Je pense que tu as déjà eu un aperçu de la situation avec le test que t'as fait passé mon officier sur Rokade, n'est-ce pas ?
- En effet : l'esclavagiste qui bossait pour un réseau de contrebandiers.
- Oui, et il n'était malheureusement qu'un intermédiaire : il ne travaillait pas pour le groupe en tant que... "membre à plein temps". Mais cela nous donne une idée précise de ce qui est en jeu, et cela colle avec ce que je sais déjà. Ce groupe se disperse sur South Blue et étale ses zones d'influence comme une mauvaise herbe en s'adaptant aux demandes de chaque île où ils s'implantent. J'ai déjà pu stopper deux de leurs navires grâce à mon armée privée, mais ici je suis pieds et poings liés.
- Comment ça ? Vous êtes chez vous ici.
- Justement, j'ai une image. En tant qu'économiste et proche de la régente, je ne peux pas me permettre d'être mal vu du peuple : contrairement à ce que l'on pourrait penser d'une monarchie, celui-ci a beaucoup d'influence et une guerre civile serait un véritable scandale économique et diplomatique : je perdrais du temps, de l'argent, des hommes et le soutien de la régente, laquelle sera surveillée par le Gouvernement Mondial. Nous sommes peut-être membres de celui-ci, mais nous tenons à l'indépendance de nos forces.
- J'vous croyais pas capable de patriotisme.
- Je ne le suis pas. Mais cette indépendance est la couverture idéale pour que je fasse ce que bon me semble : voyez-vous, mon cher Dorian, si je veux me débarrasser des contrebandiers, c'est avant tout parce qu'ils jouent sur le même terrain que moi. A savoir les drogues, les bibelots "réquisitionnés"... Et les esclaves.
Oh ! Ça devient intéressant. Je souris sans m'en rendre compte et me penche également vers Victor Bahìa, l'homme qui monte dans mon estime à mesure que je l'entends. Un homme qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Un homme qui sait de quoi je suis capable et qui comprend que pour m’appâter, faire montre de sa puissance sans hésiter est la meilleure solution. Nous pouvons donc nous faire mutuellement confiance. Et je comprends également où il veut en venir :
- Du coup, j'imagine que j'suis là pour déloger ces contrebandiers à vot' place. Vu qu'on vous connaît et qu'vos Condors passent pas inaperçus, c'est plus malin d'envoyer un type que personne n'a jamais vu faire le travail. Et j'imagine aussi qu'vous avez déjà un plan en tête et une idée d'où chercher.
- Perspicace, comme à votre habitude ! Vous me plaisez toujours autant. En effet vous irez seul vous jeter dans le corps de ces parasites et en extirper le cœur. Trouvez-moi leur chef, faîtes tout ce qui est en votre pouvoir pour l'arrêter et ramenez-le moi. Je veux m'occuper de lui personnellement.
- Avec moi, vos secrets seront bien gardés, vous en faîtes pas ! Vous n'serez pas déçu.
- M'avez-vous déjà déçu ?
- Tshéhéhé ! J'espère bien qu'non ! Par contre y a un détail dont j'aimerais parler avant d'commencer.
- Dîtes-moi.
- Qu'est-ce que ça va m'rapporter ?
- J'attendais que vous posiez cette question ! J'ai une mallette qui n'attend que votre retour pour vous accompagner sur le chemin du retour... Remplie de 20M de berrys. Je pense aussi vous présenter quelques uns de mes produits les plus efficaces en matière de main d'oeuvre... Cela me chagrine de vous savoir toujours aussi seul dans votre entreprise malgré votre talent !
Je ne peux m'empêcher de rire, me relevant d'un geste vif. Je tapote ma cuisse frénétiquement, excité comme une puce... Ou comme un renard prêt à massacrer l'ensemble d'un poulailler. A voir.
- J'en connais qui vont déguster... J'ai combien d'temps ?
- Peu importe. Mais le plus tôt sera le mieux.
- J'ai carte blanche pour faire tout c'que j'veux ?
- Tant que cela ne nuit pas à mon image, oui.
- Considérez que c'est dans la poche.
Oh oui, ils vont déguster. Tellement qu'ils n'auront plus jamais envie de se montrer gourmand en s'attaquant à mon client le plus intéressant... Si tant est qu'ils survivent après mon passage.
- Ah, Dorian Silverbreath... cela fait un certain temps depuis la dernière fois. Que de souvenirs.
- Comme vous dîtes.
Conduit par l'officier des Condors Enrick, rencontré précédemment sur Rokade, je me retrouve au Royaume de Saint-Uréa, dans les appartements de l'économiste le plus influent de South Blue, un proche de la régente : Victor Bahìa. J'ai déjà travaillé pour lui par le passé, sur le cimetière d'épaves. C'était il y a un certain temps maintenant et la mission s'était plutôt bien déroulée. Nous avions récupéré un stock important de pièces de bois venant d'un galion et avions fait le ménage chez les pirates de bas étage et les révolutionnaires de seconde main du coin.
Cet homme respire la puissance... Pas au sens physique du terme, non : l'expérience, l'intelligence et la froideur émanent de lui à la manière d'une aura et le font paraître dangereux. Et il l'est.
Il se penche légèrement en avant, mains jointes sur la table de son bureau, deux yeux perçants par dessus ses lunettes pointant dans ma direction :
- Sais-tu pourquoi tu es ici ?
- Bah... J'espérais qu'Enrick m'en parle. Z'avez un toutou bien fidèle, faut dire c'qui est : aussi discret qu'un mort.
L'intéressé me jauge d'un air désapprobateur, tandis que l'économiste esquisse un sourire :
- Il a eu raison de ne pas rentrer dans les détails. Le mieux est que ce soit moi qui te l'explique. Tu peux disposer Enrick.
- Comme vous voudrez, Monsieur.
- Bien... Alors, si tu es ici mon cher Dorian, c'est pour me débarrasser d'éléments gênants qui mettent à mal mon commerce. Je pense que tu as déjà eu un aperçu de la situation avec le test que t'as fait passé mon officier sur Rokade, n'est-ce pas ?
- En effet : l'esclavagiste qui bossait pour un réseau de contrebandiers.
- Oui, et il n'était malheureusement qu'un intermédiaire : il ne travaillait pas pour le groupe en tant que... "membre à plein temps". Mais cela nous donne une idée précise de ce qui est en jeu, et cela colle avec ce que je sais déjà. Ce groupe se disperse sur South Blue et étale ses zones d'influence comme une mauvaise herbe en s'adaptant aux demandes de chaque île où ils s'implantent. J'ai déjà pu stopper deux de leurs navires grâce à mon armée privée, mais ici je suis pieds et poings liés.
- Comment ça ? Vous êtes chez vous ici.
- Justement, j'ai une image. En tant qu'économiste et proche de la régente, je ne peux pas me permettre d'être mal vu du peuple : contrairement à ce que l'on pourrait penser d'une monarchie, celui-ci a beaucoup d'influence et une guerre civile serait un véritable scandale économique et diplomatique : je perdrais du temps, de l'argent, des hommes et le soutien de la régente, laquelle sera surveillée par le Gouvernement Mondial. Nous sommes peut-être membres de celui-ci, mais nous tenons à l'indépendance de nos forces.
- J'vous croyais pas capable de patriotisme.
- Je ne le suis pas. Mais cette indépendance est la couverture idéale pour que je fasse ce que bon me semble : voyez-vous, mon cher Dorian, si je veux me débarrasser des contrebandiers, c'est avant tout parce qu'ils jouent sur le même terrain que moi. A savoir les drogues, les bibelots "réquisitionnés"... Et les esclaves.
Oh ! Ça devient intéressant. Je souris sans m'en rendre compte et me penche également vers Victor Bahìa, l'homme qui monte dans mon estime à mesure que je l'entends. Un homme qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Un homme qui sait de quoi je suis capable et qui comprend que pour m’appâter, faire montre de sa puissance sans hésiter est la meilleure solution. Nous pouvons donc nous faire mutuellement confiance. Et je comprends également où il veut en venir :
- Du coup, j'imagine que j'suis là pour déloger ces contrebandiers à vot' place. Vu qu'on vous connaît et qu'vos Condors passent pas inaperçus, c'est plus malin d'envoyer un type que personne n'a jamais vu faire le travail. Et j'imagine aussi qu'vous avez déjà un plan en tête et une idée d'où chercher.
- Perspicace, comme à votre habitude ! Vous me plaisez toujours autant. En effet vous irez seul vous jeter dans le corps de ces parasites et en extirper le cœur. Trouvez-moi leur chef, faîtes tout ce qui est en votre pouvoir pour l'arrêter et ramenez-le moi. Je veux m'occuper de lui personnellement.
- Avec moi, vos secrets seront bien gardés, vous en faîtes pas ! Vous n'serez pas déçu.
- M'avez-vous déjà déçu ?
- Tshéhéhé ! J'espère bien qu'non ! Par contre y a un détail dont j'aimerais parler avant d'commencer.
- Dîtes-moi.
- Qu'est-ce que ça va m'rapporter ?
- J'attendais que vous posiez cette question ! J'ai une mallette qui n'attend que votre retour pour vous accompagner sur le chemin du retour... Remplie de 20M de berrys. Je pense aussi vous présenter quelques uns de mes produits les plus efficaces en matière de main d'oeuvre... Cela me chagrine de vous savoir toujours aussi seul dans votre entreprise malgré votre talent !
Je ne peux m'empêcher de rire, me relevant d'un geste vif. Je tapote ma cuisse frénétiquement, excité comme une puce... Ou comme un renard prêt à massacrer l'ensemble d'un poulailler. A voir.
- J'en connais qui vont déguster... J'ai combien d'temps ?
- Peu importe. Mais le plus tôt sera le mieux.
- J'ai carte blanche pour faire tout c'que j'veux ?
- Tant que cela ne nuit pas à mon image, oui.
- Considérez que c'est dans la poche.
Oh oui, ils vont déguster. Tellement qu'ils n'auront plus jamais envie de se montrer gourmand en s'attaquant à mon client le plus intéressant... Si tant est qu'ils survivent après mon passage.