Eh ben, les nuages sont bien bas aujourd'hui. Même qu'ils sont sur les prés plutôt que dans le ciel. Tanuki, c'est spécial comme région. Tu dirais un genre d'énorme frigo, sauf qu'il fait pas froid et que la viande bouffe le compartiment légumes. Des moutons, partout. Culture extensive hein, sont pas agglomérés dans un enclos et gavés de médications pour éviter les infections ou la dépression. C'est la belle vie ici pour eux. De la place pour gambader, de l'herbe à s'envoyer où que leurs pupilles en écran 16/9 mirent, puis aucun pirate pour les déranger avec leurs odeurs de poudre, tabac froid et macérations alcoolisées rhumains. Pour peu qu'ils fassent gaffe aux loups et aux éleveurs un peu trop en manque de compagnie féminine, y a moyen de couler de beaux jours à échelle de gigot laineux.
Parce que ouais, pas croisé une seule donzelle depuis le début. Même des gars, c'était limite. Y a eu ce petit mec coiffé comme une touffe de hipster qui chantonnait sur son muret. Un machin genre "Je m'appelle Kabuki j'viens pas de la té-ci. J'viens d'une petite île qui s'appelle Tanuki. J'viens pas la cité mais le sheep est bon. J'viens pas de Loguetown mais de l'île du mouton. Y a pas de haki ici, à peine des bayous, mais ça n'empêche que j'ai acquis un staïle de meitou." S'il parle du style effilé et à laisser dans un fourreau pour éviter qu'il se répande dans le corps d'autrui, je suis bien d'accord. Suis en région montagneuse là. Ouais, c'est souvent le meilleur moyen de voir où se situe la civilisation. Outre les nombreux tags "mort aux ours", j'ai repéré un village portuaire plus loin. Les contrebandiers qui m'avaient déposés ont soigneusement évité d'arriver à bon port, parait que la sécu est renforcée depuis qu'un équipage de hors-la-loi on bastonné sec et butté le fleuron régional. Visiblement, ça fait pleurer même les pierres par ici. Moi je pense qu'il fallait être un jeune clampin pistonné ou un vieux bedonnant venu écouter sa pré-retraite pour zoner ici. Parce que sérieux, on doit s'emmerder. Tanuki fait de belles cartes postales de sûrement de chouettes pull en laine, mais c'est un genre d'auspice à ciel ouvert. J'me demande ce qui anime la région. Un jour de purge ? Ha ha, ça serait bon ça. Une bonne nuit de purge pour que tous les consanguins de la région assouvissent leurs pulsions primaires. Le seul soir où tu ne veux pas qu'on frappe à ta porte pour te demander "devine qui vient dîner ce soir ?" Bha, rêve pas Minos. Si c'était une île à purge, ils auraient élevés de porcs pour évacuer les corps sans devoir se baisser.
Après avoir pris mes repères, je descends de la montagne...à cheval. Ouais, j'ai Nob' avec moi. Avec mes VI mètres, je suis déjà un sacré bestiau quand on croise des loups. Alors avec le destrier, autant dire qu'on nous voit arriver de loin sitôt sur la plaine. C'est aussi pour ça que les contrebandiers m'ont un peu lâché. Je les ai payés en barbaque sonnante et trébuchante, mais quand tu peux dire si la vigie pue des pieds sans grimper au mât, t'es pas le meilleur plan infiltration qui soit. Bha, au moins j'me suis marré. Pas avares en gnôle les forbans. Jusqu'à présent, je préfère les navires marchands quand même. Ils sont rassurés d'avoir un genre de géant protecteur, puis en plus ils sont tellement fiers de leur marchandise qu'ils font tourner. Je sais, faut que je dégote un marchand de viande de mouton. Là ouais, je veux bien causer tricot et ferronnerie du sabot.
Me faut quoi, une heure pour rejoindre le village ? Les locaux se sont gardés de m'altercationner, c'était plus un oeil curieux de zig qui va faire de toi le sujet de conversation du repas du soir. A l'entrée du lieu de vie en communauté, y a des soldats. Pas les cool en armure comme chez moi, teuh teuh. Je te parle de ceux en costard blanc petit bateau avec des leur poivrière à dos de fuyard. Certains ont des épées, sûrement ceux qu'étaient trop mauvais au tir pour avoir droit aux balles perdues. Comprends-moi, j'ai rien contre la marine. Elle fait son job. Mais c'est le chien de guerre du Gouvernement et le Gouv', je l'aime vraiment pas. Allez, tout ça c'est rien. Tu souris, tu te montres avenant et le barrage passera comme un bras de véto dans l'utérus d'une brouteuse.
Halte! Qui va là ? Vous n'êtes pas de la région vous ?
Sans dec', tu vois ça à quoi ? C'est la taille ou le fait que je sois le seul a pas encore avoir culbuté ta cousine qui t'a mis sur la voie ?
Ils chuchotent entre eux, pas contents. Eh merde. En plus j'ai fait l'effort, j'ai souri. Délit de sale gueule ou quoi ? C'est parce que mon cheval est noir ?
Monsieur, veuillez quitter votre transport. Nous allons procéder à un contrôle d'identité.
Un quoi ? Hey, je peux te le donner mon nom si tu veux, pas besoin de me demander d'descendre. Tu resteras le menton à hauteur de mon genou même si je patauge dans la boue.
Monsieur! Veuillez descendre de vos grands chevaux. Je ne le répéterai pas.
Qu'il me fait en épaulant sa carabine. Une idée, vite, ou je sens que je vais colorer de rouge les environs et j'ai vraiment pas envie de ça.
C'est que ch'ui pressé messieurs. Je viens de la part de...de Kabuki.
Kabuki ? Quoi, l'organisateur du prochain Sheepball ? Il y a un problème ?
Euh...non, non non. Enfin si. Y'a un problème. Un put*** de problème même! Y aurait un souci logistique. Les ballons seraient non conformes pour le nouveau match visiblement. Faut tout refaire.
Un souci avec les moutons angora, vraiment ? Qu'ont-ils ? Un nouveau cas de rouboule ?
C'est sûrement pour ça qu'il est si grand, son cheval et lui ont consommé du mouton rouboule et ont triplé de volume.
Euh..ouais, voilà c'est ça. Je suis venu en tant que preuve vivante que, bordel, nouvelle épidémie quoi! C'est fâcheux hein ? C'est contagieux la rouboule ?
Seulement si vous consommez une viande infectée, à ce qu'on sait.
Ah ouais. Faut faire gaffe quoi, pas vrai ? Ha ha ha ! Bon, je dois recenser les différents ballons, euh, moutons. On peut concocter un antidote, mais faut que j'aille me faire ausculter pour ça. Je serais bien resté en dehors du village, mais je risque de contaminer d'autres moutons et on devra reporter le match de sheepball.
Nous ne pouvons pas. Il aura lieu d'ici deux heures.
Ah ouais ? Ben ouais, c'est pour ça. Faut se magner quoi. 'coutez, je serais bien resté là à causer avec vous, mais je serai plus contagieux si je descends et surtout moins rapide. C'est un truc salutaire, comme on dit chez les toubibs. Un cas de force rageur quoi.
Oui bien sûr. Nous allons vous laisser passer. Filez directement chez notre vétérinaire. Il doit encore avoir des vaccins contre la rouboule.
Merci messieurs. Vous faites un super boulot. Moi aussi je serais devenu marine si vos uniformes serraient pas autant au niveau des burnes.
Je...vous en prie.
Pfiou....Hey alors ? Négociateur ou pas , le Minos ? Bon, c'est quoi ce sheepball ? On tape dans des moutons ? Ca a l'air fun. Faut que je me renseigne.
J'arrive à la place du village où deux pécores se disputent. Chacun prétend que ce sont les moutons de son élevage les plus qualifiés pour le match. Une sorte de maire à cheveux bouclés se frotte le crâne en les entendant argumenter, puis se menacer surtout.
Vous les verriez, ses bêtes à lui. La laine rêche, le blanc tout caillé.
L'oreille fine, un soyeux à vous ouvrir les moules.
Des saloperies !
Des merveilles !
Je laisse ce petit monde refaire son microcosme et vais là où tout aventurier va toujours au début : la taverne. Le Sheep Olata est rustique, mais convenable. Tout en bois et grosses pierrailles, avec l'odeur du bois brûlé et des jus de viande qui te prennent les naseaux. Pour la fraicheur du dehors, la chaleur ambiante te donne presque envie d'avoir reçu la pluie pou t'y sécher. On fait moins gaffe à moi ici, c'est une zone de transit près du port et les touristes sont quotidiens. Et il y a de tout, même des femmes. Mais aucun pirate. C'est sage comme un bar d'après-midi, quand seuls les habitués restent pendant que les futurs soiffards gagnent leur ardoise du soir. Je me pose au bar, bien tranquille, et étends une peau de loup tannée sur le comptoir. L'ennemi local, c'était ça ou une peau de pirate.
Un repas colossal cent pour cent viande et une chopine de bière en échange de cette pelisse faite en ultime confession de dévoreur de bétail, on a un accord ?
Le tavernier ne chipote pas vraiment. Un loup mort est toujours bon à porter sur son dos ou aux pieds de son lit. On conclut l'affaire et je profite de l'ambiance. Le repas, c'est un chapelet de saucisses avec un genre de sauce épicée à tremper dedans. Quand il me demande si je suis sûr de ne pas vouloir de patates, je lui confirme.
Des champis, si vous avez. Mais rien d'autre.
Il poêle ça avec nonchalance et expérience. On sent au calme des gens que c'est la zone peinarde. Mais je pense un peu trop vite là, bientôt la porte s'ouvre avec un fracas désagréable. Un des deux paysans qui se fritait dehors, visiblement
De gnuh de nom de gnuh ! S'il y a des granges qui se mettent à flamber, faudra pas demander d'où ça vient. Hey, si je vire rouboule, je suis marteau moi. Je peux cramer toute l'île en une flambée hein, attention!
Les gens ne semblent pas plus s'émouvoir que ça du zig. Visiblement un habitué du scandale. Il plonge la moustache qu'il a épaisse et désordonnée dans un verre de binouze que le tavernier lui avait déjà préparée. Le temps pour lui d'étancher sa soif et la colère retombe. Il me fixe un instant, genre c'est quoi ça ? Je lui rends son regard, genre je t'emmerde. Plus serein, il se racle la gorge pour que tout le monde l'écoute et nous joue le coup de la quête proposée dans une taverne à un groupe d'aventuriers. C'est fou que ce truc ne soit même pas un cliché.
Bon, j'ai une proposition à faire, là. Le chef Cyril craint que mes moutons soiyent trop jeunes pour le sheepball, voyez ? Qu'il soiyent trop dissipés. Et j'ai bien montré que non, mais on m'a saboté, évidemment. Et par on, j'entends bien sûr un certain Rupès. On m'a dit que c'était normal qu'ils m'obéissent, je les avais élevés. J'ai dit ben très bien. Vous voulez jouer à ça ? On va jouer. Je vous prouve, là, tout de suite, que mes moutons peuvent disputer un match de sheepball. N'importe quand, avec n'importe qui. J'ai besoin d'au moins deux volontaires. Des nouveaux hein! 'tention! Des gens pas de la région. Qu'il prouvent à ceux qui croivent que mes bêtes sont trop jeunes qu'elles ont tout ce qu'il faut, hein ? Allez, un peu de courage quoi, une bonne action pour ce vieux Guêtrenaud! Allez!
Un peu par réflexe, je lève la paluche. Puisque je parlais de souci de ballon, autant leur faire vraiment passer le contrôle technique. Ca lui en fait déjà un.
Parce que ouais, pas croisé une seule donzelle depuis le début. Même des gars, c'était limite. Y a eu ce petit mec coiffé comme une touffe de hipster qui chantonnait sur son muret. Un machin genre "Je m'appelle Kabuki j'viens pas de la té-ci. J'viens d'une petite île qui s'appelle Tanuki. J'viens pas la cité mais le sheep est bon. J'viens pas de Loguetown mais de l'île du mouton. Y a pas de haki ici, à peine des bayous, mais ça n'empêche que j'ai acquis un staïle de meitou." S'il parle du style effilé et à laisser dans un fourreau pour éviter qu'il se répande dans le corps d'autrui, je suis bien d'accord. Suis en région montagneuse là. Ouais, c'est souvent le meilleur moyen de voir où se situe la civilisation. Outre les nombreux tags "mort aux ours", j'ai repéré un village portuaire plus loin. Les contrebandiers qui m'avaient déposés ont soigneusement évité d'arriver à bon port, parait que la sécu est renforcée depuis qu'un équipage de hors-la-loi on bastonné sec et butté le fleuron régional. Visiblement, ça fait pleurer même les pierres par ici. Moi je pense qu'il fallait être un jeune clampin pistonné ou un vieux bedonnant venu écouter sa pré-retraite pour zoner ici. Parce que sérieux, on doit s'emmerder. Tanuki fait de belles cartes postales de sûrement de chouettes pull en laine, mais c'est un genre d'auspice à ciel ouvert. J'me demande ce qui anime la région. Un jour de purge ? Ha ha, ça serait bon ça. Une bonne nuit de purge pour que tous les consanguins de la région assouvissent leurs pulsions primaires. Le seul soir où tu ne veux pas qu'on frappe à ta porte pour te demander "devine qui vient dîner ce soir ?" Bha, rêve pas Minos. Si c'était une île à purge, ils auraient élevés de porcs pour évacuer les corps sans devoir se baisser.
Après avoir pris mes repères, je descends de la montagne...à cheval. Ouais, j'ai Nob' avec moi. Avec mes VI mètres, je suis déjà un sacré bestiau quand on croise des loups. Alors avec le destrier, autant dire qu'on nous voit arriver de loin sitôt sur la plaine. C'est aussi pour ça que les contrebandiers m'ont un peu lâché. Je les ai payés en barbaque sonnante et trébuchante, mais quand tu peux dire si la vigie pue des pieds sans grimper au mât, t'es pas le meilleur plan infiltration qui soit. Bha, au moins j'me suis marré. Pas avares en gnôle les forbans. Jusqu'à présent, je préfère les navires marchands quand même. Ils sont rassurés d'avoir un genre de géant protecteur, puis en plus ils sont tellement fiers de leur marchandise qu'ils font tourner. Je sais, faut que je dégote un marchand de viande de mouton. Là ouais, je veux bien causer tricot et ferronnerie du sabot.
Me faut quoi, une heure pour rejoindre le village ? Les locaux se sont gardés de m'altercationner, c'était plus un oeil curieux de zig qui va faire de toi le sujet de conversation du repas du soir. A l'entrée du lieu de vie en communauté, y a des soldats. Pas les cool en armure comme chez moi, teuh teuh. Je te parle de ceux en costard blanc petit bateau avec des leur poivrière à dos de fuyard. Certains ont des épées, sûrement ceux qu'étaient trop mauvais au tir pour avoir droit aux balles perdues. Comprends-moi, j'ai rien contre la marine. Elle fait son job. Mais c'est le chien de guerre du Gouvernement et le Gouv', je l'aime vraiment pas. Allez, tout ça c'est rien. Tu souris, tu te montres avenant et le barrage passera comme un bras de véto dans l'utérus d'une brouteuse.
Halte! Qui va là ? Vous n'êtes pas de la région vous ?
Sans dec', tu vois ça à quoi ? C'est la taille ou le fait que je sois le seul a pas encore avoir culbuté ta cousine qui t'a mis sur la voie ?
Ils chuchotent entre eux, pas contents. Eh merde. En plus j'ai fait l'effort, j'ai souri. Délit de sale gueule ou quoi ? C'est parce que mon cheval est noir ?
Monsieur, veuillez quitter votre transport. Nous allons procéder à un contrôle d'identité.
Un quoi ? Hey, je peux te le donner mon nom si tu veux, pas besoin de me demander d'descendre. Tu resteras le menton à hauteur de mon genou même si je patauge dans la boue.
Monsieur! Veuillez descendre de vos grands chevaux. Je ne le répéterai pas.
Qu'il me fait en épaulant sa carabine. Une idée, vite, ou je sens que je vais colorer de rouge les environs et j'ai vraiment pas envie de ça.
C'est que ch'ui pressé messieurs. Je viens de la part de...de Kabuki.
Kabuki ? Quoi, l'organisateur du prochain Sheepball ? Il y a un problème ?
Euh...non, non non. Enfin si. Y'a un problème. Un put*** de problème même! Y aurait un souci logistique. Les ballons seraient non conformes pour le nouveau match visiblement. Faut tout refaire.
Un souci avec les moutons angora, vraiment ? Qu'ont-ils ? Un nouveau cas de rouboule ?
C'est sûrement pour ça qu'il est si grand, son cheval et lui ont consommé du mouton rouboule et ont triplé de volume.
Euh..ouais, voilà c'est ça. Je suis venu en tant que preuve vivante que, bordel, nouvelle épidémie quoi! C'est fâcheux hein ? C'est contagieux la rouboule ?
Seulement si vous consommez une viande infectée, à ce qu'on sait.
Ah ouais. Faut faire gaffe quoi, pas vrai ? Ha ha ha ! Bon, je dois recenser les différents ballons, euh, moutons. On peut concocter un antidote, mais faut que j'aille me faire ausculter pour ça. Je serais bien resté en dehors du village, mais je risque de contaminer d'autres moutons et on devra reporter le match de sheepball.
Nous ne pouvons pas. Il aura lieu d'ici deux heures.
Ah ouais ? Ben ouais, c'est pour ça. Faut se magner quoi. 'coutez, je serais bien resté là à causer avec vous, mais je serai plus contagieux si je descends et surtout moins rapide. C'est un truc salutaire, comme on dit chez les toubibs. Un cas de force rageur quoi.
Oui bien sûr. Nous allons vous laisser passer. Filez directement chez notre vétérinaire. Il doit encore avoir des vaccins contre la rouboule.
Merci messieurs. Vous faites un super boulot. Moi aussi je serais devenu marine si vos uniformes serraient pas autant au niveau des burnes.
Je...vous en prie.
Pfiou....Hey alors ? Négociateur ou pas , le Minos ? Bon, c'est quoi ce sheepball ? On tape dans des moutons ? Ca a l'air fun. Faut que je me renseigne.
J'arrive à la place du village où deux pécores se disputent. Chacun prétend que ce sont les moutons de son élevage les plus qualifiés pour le match. Une sorte de maire à cheveux bouclés se frotte le crâne en les entendant argumenter, puis se menacer surtout.
Vous les verriez, ses bêtes à lui. La laine rêche, le blanc tout caillé.
L'oreille fine, un soyeux à vous ouvrir les moules.
Des saloperies !
Des merveilles !
Je laisse ce petit monde refaire son microcosme et vais là où tout aventurier va toujours au début : la taverne. Le Sheep Olata est rustique, mais convenable. Tout en bois et grosses pierrailles, avec l'odeur du bois brûlé et des jus de viande qui te prennent les naseaux. Pour la fraicheur du dehors, la chaleur ambiante te donne presque envie d'avoir reçu la pluie pou t'y sécher. On fait moins gaffe à moi ici, c'est une zone de transit près du port et les touristes sont quotidiens. Et il y a de tout, même des femmes. Mais aucun pirate. C'est sage comme un bar d'après-midi, quand seuls les habitués restent pendant que les futurs soiffards gagnent leur ardoise du soir. Je me pose au bar, bien tranquille, et étends une peau de loup tannée sur le comptoir. L'ennemi local, c'était ça ou une peau de pirate.
Un repas colossal cent pour cent viande et une chopine de bière en échange de cette pelisse faite en ultime confession de dévoreur de bétail, on a un accord ?
Le tavernier ne chipote pas vraiment. Un loup mort est toujours bon à porter sur son dos ou aux pieds de son lit. On conclut l'affaire et je profite de l'ambiance. Le repas, c'est un chapelet de saucisses avec un genre de sauce épicée à tremper dedans. Quand il me demande si je suis sûr de ne pas vouloir de patates, je lui confirme.
Des champis, si vous avez. Mais rien d'autre.
Il poêle ça avec nonchalance et expérience. On sent au calme des gens que c'est la zone peinarde. Mais je pense un peu trop vite là, bientôt la porte s'ouvre avec un fracas désagréable. Un des deux paysans qui se fritait dehors, visiblement
De gnuh de nom de gnuh ! S'il y a des granges qui se mettent à flamber, faudra pas demander d'où ça vient. Hey, si je vire rouboule, je suis marteau moi. Je peux cramer toute l'île en une flambée hein, attention!
Les gens ne semblent pas plus s'émouvoir que ça du zig. Visiblement un habitué du scandale. Il plonge la moustache qu'il a épaisse et désordonnée dans un verre de binouze que le tavernier lui avait déjà préparée. Le temps pour lui d'étancher sa soif et la colère retombe. Il me fixe un instant, genre c'est quoi ça ? Je lui rends son regard, genre je t'emmerde. Plus serein, il se racle la gorge pour que tout le monde l'écoute et nous joue le coup de la quête proposée dans une taverne à un groupe d'aventuriers. C'est fou que ce truc ne soit même pas un cliché.
Bon, j'ai une proposition à faire, là. Le chef Cyril craint que mes moutons soiyent trop jeunes pour le sheepball, voyez ? Qu'il soiyent trop dissipés. Et j'ai bien montré que non, mais on m'a saboté, évidemment. Et par on, j'entends bien sûr un certain Rupès. On m'a dit que c'était normal qu'ils m'obéissent, je les avais élevés. J'ai dit ben très bien. Vous voulez jouer à ça ? On va jouer. Je vous prouve, là, tout de suite, que mes moutons peuvent disputer un match de sheepball. N'importe quand, avec n'importe qui. J'ai besoin d'au moins deux volontaires. Des nouveaux hein! 'tention! Des gens pas de la région. Qu'il prouvent à ceux qui croivent que mes bêtes sont trop jeunes qu'elles ont tout ce qu'il faut, hein ? Allez, un peu de courage quoi, une bonne action pour ce vieux Guêtrenaud! Allez!
Un peu par réflexe, je lève la paluche. Puisque je parlais de souci de ballon, autant leur faire vraiment passer le contrôle technique. Ca lui en fait déjà un.
Dernière édition par Minos le Ven 8 Nov 2019 - 20:34, édité 5 fois