CHAPITRE 3 :
Neuvième sous-chapitre : Ice Crime sur Tequila Wolf !
Et c’est ainsi que j’ai enfin réussi à débarquer sur Tequila Wolf après cinq jour de trajet marqué par l’apparition du Hurlandais Voulant, ici, sur cette île à l’apparence hivernale et au visage malsain, la température est de moins six degrés, rendant chaque effort physique de longue durée extrêmement difficile. Je ne suis arrivé qu’en fin d’après-midi, ayant parcouru les quelques miles restant en l’espace d’une petite heure, l’annonce faite quant aux deux pirates me dérangeait on ne peut plus fortement, il était difficile pour moi de m’imaginer combattre des pirates d’un tel niveau avec une bande de bras-cassé ; aussi expérimenté soit-il, ils n’auraient aucune chance contre ses deux primés.
Mais nous n’étions pas venu pour cela, la garnison de l’île pouvait très bien se chargé de ce petit réseau de criminel sans la moindre importance, notre but à nous était tout autre, excuser la mort du caporal Lowis. Et cette mission, je la mènerai à bien quoiqu’il m’en coute car j’étais responsable de cette mort le caporal n’était qu’un petit jeune sans la moindre connaissance du monde extérieur, à seize ans c’était là sa toute première mission ! Alors je lui permettrais de reposer en paix sans avoir à craindre pour sa mère, car cette dernière serait au courant de ce qu’il s’est passé à Shell Town !
Le port de l’île dans lequel nous avons accosté était rustique, les bâtisses faites de bois étaient recouvertes de neige tandis que les vieux loups de mers étaient en vadrouille sur la rive et sur les docks. Je pense que le terme pouvant le mieux définir l’endroit n’était autre que « pittoresque ». Tout, ou presque tout, nous faisait penser aux histoires de marins que l’on pouvait lire étant jeune, avec ces grands pères fumant la pipe et ses hommes, dans la quarantaine, beuglant et buvant plus que nécessaire, puis ronflant jusqu’à en faire résonner toute la chaumière. Qu’il était bon de ne pas être au QG, de découvrir de nouveau paysage … Je pense que si mon histoire avait été tout autre, j’aurais surement voulu être explorateur, car je pense que nous avons beaucoup à apprendre de ce qui nous entoure.
Tout l’endroit transpirer la crainte et la méfiance car étranger additionné à marine signifiait problème à l’horizon, et tous en avaient conscience. Le problème étant que nous n’étions pas là pour arrêter qui que ce soit ou pour faire notre loi … Et cela changer toutes les données ! Alors, nous nous sommes décidés à entrer dans un bar, de taille moyenne fait de bois comme tous les autres bâtiments et pouvant accueillir dans les soixante ou soixante-dix personnes. C’était, somme toute, une bonne bâtisse, très à l’ancienne, dans un style architecturale propre à l’île. En entrant, l’odeur de la bière, de la transpiration et de la cigarette était
partout, mais surtout, le brouhaha des discussions était constant.
Pourtant, à notre entrée, plus rien.
- Qu’est-ce que je vous sers les mouettes ?
- Un whisky corsé, verre plein sans glaçon pour moi. Lui ai je répondu
- Un demi-litre de la bière la plus forte du coin. A ajouté le sergent
Et chacun leur tour, mes hommes ont commandé les boissons les plus fortes à leur connaissance, imposer l’image de l’homme fort était la première chose à faire dans ce genre de situation, ici les femmelettes ne seraient pas acceptées, les regards ainsi que le silence étaient les preuves de mon hypothèse. La seconde chose à faire était de montrer que le manque de respect envers notre uniforme ne nous dérangeait pas, il ne faut jamais faire preuve d’un attachement quelconque en milieu hostile, si l’on prend les choses à cœur, alors tout est fini. La dernière chose à faire, c’est d’avoir une grande bouche et un culot plus grand que celui des autres, en d’autre termes, chercher la bagarre.
- Pousse toi d’la petit, j’ai soif et pas beaucoup de temps.
C’est ainsi que j’ai engagé la conversion avec un jeune homme barbu, d’à peu près dix-huit ou dix-neuf ans et mesurant dans les un mètre soixante-quinze alors que toute la salle était plongée dans le silence. Et c’est ainsi que ce dernier m’asséna un coup direct au nez, me faisant trébucher par la même occasion et enclenchant ainsi une baston générale. Le jeune homme n’a visiblement pas réfléchi très longtemps, dans le sens où, étant de la marine, je pouvais le coffrer ne serait-ce que pour une insulte envers moi, mais je n’ai rien fait de tout cela. La mission d’infiltration parfaitement lancée, je me suis moi-même investi dans cette bagarre de bas-étage car c’était là le meilleur moyen de s’intégrer dans une région refermée sur elle-même.
Tequila Wolf était un nid de révolutionnaire ainsi qu’une base renforcé de la marine mais il s’agissait aussi d’une île bagnaire à défaut d’être une île balnéaire. Elle était depuis longtemps la cible privilégiée des pirates les plus dangereux des blues car ses derniers, en libérant révolutionnaire et criminel, pouvait rapidement se faire un nom mais aussi agrandir conséquemment leurs effectifs ! C’était d’ailleurs ce qui la rendait aussi intéressante aux yeux de tout soldat de la marine car n’importe quel soldat, aussi benêt soit-il, peut faire ses premières armes sur Tequila Wolf. Je savais, même inconsciemment, que le fait de venir ici allait me faire changer du tout au tout, car cette île était l’île de tous les possible et qu’il n’y avait, somme toute, aucune chance de vivre une journée ici sans avoir une histoire à raconter.
Alors je me suis battu, et je l’ai fait sérieusement éclatant la tête à trois de mes adversaires puis me retrouvant soulever et balancer sur le comptoir, le barman, furieux, sortant son hachoir, destiné à la base aux steaks qu’il sert ici, et visant ma tête comme il vise ses pièces de viandes. Ah ça pour m’être battu, je me suis battu, mais le déroulement d’une bagarre de bar se fait en trois étape, premièrement : la provocation, deuxièmement : le combat et enfin : la troisième mi-temps ! Alors, après vingt-cinq minutes à se prendre des droites et des gauches et à les rendre à puissance équivalente, j’ai crié :
- Tournée générale, c’est moi qui paie !
Et comme prévu, tout le monde a applaudi l’initiative, il n’y avait jamais de rancune car la bagarre était un sujet d’amusement, une sorte d’exutoire pour les pécheurs et les bûcherons qui n’avaient rien d’autre à faire de leur temps libre que de boire et de marmonner sur leur vie banale. La tournée générale mais aussi le fait d’avoir montré mes talents de combattant ont fait que la méfiance s’est transformée en intérêt autant pour moi que pour mes hommes. Alors les discussions ont commencé, entre rire et débat, conte et détail, en trois heures sur place, nous en savions presque autant que les marins détachés sur l’île depuis un an.