Une fois arrivés dans les eaux de la capitale, ils allèrent dans un port mal famé par faute de moyens. En échange d’une médiocre somme de 1000 berrys, les 2 pirates purent amarrer leur embarcation. Les quais semblaient plutôt vieux et mal entretenus, le personnel n’était pas très accueillant et semblait même plutôt contrarié de devoir regarder à la chaloupe.
Après avoirdébarqué et marché plusieurs dizaines de mètres une conversation s’engagea entre Eric et sa sœur.
Éva, on a besoin de Berrys. On est en dech total et on ne va pas pouvoir vivre notre aventure longtemps si on ne renfloue pas les caisses. On va se séparer, si tu trouves un truc à voler, vole-le, mais surtout ne te fais pas prendre. Et s’ils te suivent, casse la gueule à l’un de ces abrutis qui nous suit depuis qu’on a quitté le port.
Qui ça ?
Derrière nous, ils faisaient partie des gars du personnel, enfin je crois en reconnaitre 2, des mecs qui tirent la gueule comme ça, on les oublie pas aisément. Et sur toute la distance parcourue, après tous les tournants qu’on a pris ils sont toujours derrière nous. Et ça, ça me gonfle sévère. On se retrouve ici dès qu’on a quelque chose, 2 heures maximum si on n’a rien.
D’accooooooooord on fait comme ça ! Dans la fineeeeeeeeeeeeeeeesse !
Ils décidèrent donc de se séparer. D’un côté Éva, qui allait s’occuper de fouiller un peu les alentours du port, et de l’autre Eric qui allait pénétrer plus en profondeur dans la ville.
Eva :
Alors que la femme marchait, elle s’efforçait tout de même de rester sur ses gardes, se retournant régulièrement pour regarder derrière elle si elle n’était plus suivie.
Je plain les 2 qui ont suivi Eric, il n’avait pas l’air de bonne humeur.
La jeune fille rigola toute seule, ce qui lui valut d’attirer les regards étonnés des différents passants.
Qu’est-ce que vous m’voulez vous, vous avez jamais vu quelqu’un rire ? Gnegnegne
Les passants semblant de par leurs vêtements, être bourgeois paraissait comme indigné par l’attitude de la jeune femme.
Ils sont tous beaucoup trop sérieux ici. Et puis en plus, merde, ça m’énerve d’être suivie.
La jeune femme s’arrêta net et se retourna pour observer les hommes à sa poursuite.
Lui je le reconnais, qu’est-ce qu’il m’a raconté le frérot, il est tout seul, en plus il est gros tiens.
YOOOOOHOOO LE GROS A LA TÊTE DE LOUTRE !
L’homme semblait déstabilisé d’avoir été repéré, qui plus est la provocation d’Éva sembla marcher, lui et un homme à ses côtés que la jeune femme n’avait pas remarqué commencèrent à accélérer.
Les regards des passants s’attardaient de plus en plus sur Éva, certains même cessaient leurs activités pour observer la jeune femme se donner en spectacle.
Ah… Bon bah on à la tête de loutre et son ami la taupe, original comme équipe !
Les 2 hommes arrivèrent rapidement au niveau d’Éva, et alors qu’elle crut qu’ils allaient engager un affrontement, un des hommes se contenta de saisir la bourse qui se situait à la ceinture la pirate. Les 2 bandits prirent ensuite la fuite vers une ruelle.
Éva sans particulièrement faire attention à la dangerosité des hommes se mit en tête de les suivre, et entra dans une ruelle à l’abri des regards. La question désormais était, qui est tombé dans le piège de qui ? Alors qu’un des hommes se dirigeait vers elle, poignard à la main avec un large sourire sadique. La jeune femme avança elle aussi, et d’un geste vif après avoir dégainé, elle effaça cette mine radieuse du visage du bandit pour laisser place à des traits figés, attestant de la douleur ressentie.
Si les 2 ennemis savaient assassiner quelqu’un dans le dos, leurs capacités en combat étaient très limitées. Et alors que le second homme, avec la rage dans les yeux, avançait vers la pirate pour lui porter un coup maladroit, cette dernière l’esquiva sans trop de mal et vint entailler profondément la jambe droite de son adversaire, qui chuta lourdement sur les genoux, à la merci de celle qui devait être sa proie.
Eric :
Bon je ne sais pas combien ils sont, mais on va voir ça rapidement.
Le pirate et ses poursuivants arrivèrent au croisement de deux routes, celle où se trouvaient les hommes, était plutôt touristique. Alors que celle qui venait la couper était un axe marchand. Beaucoup de charrette ainsi que de personnes transportant de lourdes marchandises empruntaient cette dernière.
Alors qu’une charrette bâchée allait couper la route à Éric, celui-ci s’empressa de passer devant elle. Il la laissa avancer légèrement et s’accrocha à la bâche du côté opposé à celui d’où il arrivait. De cette manière il était sûr que ses assaillants l’avaient perdu du regard.
Bingo qui c’est qui débarque dans le croisement avec une gueule de paumé dégouté ? C’est les 2 crétins qui me suivaient !
Après que la charrette ait avancé d’une dizaine de mètres, juste assez pour garder les 2 bandits en vue, Éric descendit et se camoufla dans la foule. Alors qu’il voyait les deux bandits avancer il utilisa son avantage de surprise pour passer derrière eux, il dégaina discrètement son épée et vint empaler par le dos un des deux adversaires. Le bruit de la foule camouflait le son de l’homme qui s’étouffait dans son sang, et le temps que son comparse se rende compte que son ami n’allait pas bien, il sentit lui aussi, la froideur de la lame pénétrer dans sa peau.
Alors que la neige aux pieds des hommes commençait à se teinter de rouge, et que les deux corps inertes s’effondraient au sol, Éric avait disparu ne laissant derrière lui que le cri strident d’une femme, apeurée à la vue du duo de macchabés. La foule compacte dans ce croisement et les gens concentrés à essayer de se faufiler pour passer, ils ne remarquèrent que trop tard la scène, sans avoir parmi tous ces civiles réussi à voir qui avait commis cet acte de barbarie.
Tandis qu’il s’éloignait, Eric croisa une patrouille de la marine qui se dirigeait promptement vers le lieu du crime, alerté par les cris et les appels au secours.
Le pirate prit la décision de déjà retourner au point de rendez-vous. Et lorsqu’il arriva, il remarqua rapidement Éva qui arborait un large sourire
(Éva) : t’as trouvé quelqueees choseeee ?
(Eric) : Non par contre j’ai 2 trucs en moins, faudra être discret, la marine risque de ne pas être cordial avec les gens, et toi tu as ?
Un homme. Enfin ses paroles. Enfin, 2 macchabés
Des paroles ?
Roh d’un des gars qui me suivait !
Ah… Et comment t’as fait ?
J’ai eu un des deux gars et l’autre était à genoux.
À genoux ? Je ne crois pas avoir envie de savoir pourquoi…
Mais ! Simplement parce que je lui avais tranché un petit morceau de jambe quoi… Enfin bref, le plus important est qu’après avoir fait un petit jeu entre lui et ma lame il m’a refilé une adresse.
Adresse de ?
Je ne sais pas moi, il est mort avant de me dire pff. De toute façon t'es jamais content !
Ouais, on n’est pas vraiment avancé, peu importe, on ira voir ton adresse plus tard. Là il faut retourner au port, histoire d’interroger vite fait leurs collègues.
…
Les 2 protagonistes se hâtèrent pour se rendre au port.
En arrivant, il ne fallut pas 5 secondes pour qu’ils remarquent que 3 hommes occupaient leur chaloupe, un était dehors alors que les deux autres faisaient des allers-retours entre l’extérieur et l’intérieur. Leur premier réflexe fut donc de se cacher derrière des caisses entreposées à l’entrée du port, de manière à observer le petit groupe d’hommes.
Non, mais qu’est-ce qu’ils font ses abrutis !
Je ne sais pas moi, on a qu’à aller leur demander
Eric eut juste le temps de rattraper Éva, qui se dirigeait d’un pas assuré vers la chaloupe.
Ré-flé-chis. On y va discrètement, avec les autres crétins qui nous on suivit tout à l’heure, il vaut mieux se méfier un minimum de leurs collègues.
D’accord. Di-scre-tion.
La jeune femme fit mine de revenir à sa position initiale, derrière les caisses. Mais au dernier moment, elle se mit à courir vers la chaloupe en hurlant « Etttt ! C’est à nous ça, descendez de là ! »
Eric resta caché, à observer la scène, se tenant prêt à intervenir si la situation le nécessitait.
(Un des hommes) Qu’est-ce que tu fiches là toi ?
Bèh, y a plusieurs de vos collègues qui ont eu le cerveau gelé, ils sont devenus complètement débiles, du coup bèh… Ils sont morts.
QUOI ?
Oui ! Ils nous attaquer les bougres, vous vous rendez compte, enfin bref, c’est gentil d’avoir pris soin de notre chaloupe, mais fallait pas vous sentir obligé de monter la garde directement dessus !
Les 2 hommes qui étaient à l’intérieur de la chaloupe sortirent en entendant la conversation. Les 3 étaient plutôt robustes et dépassaient de plus d’une tête Eric et Éva.
Vous…vous allez le payer ! Ne jouez pas les innocents, vous connaissiez notre plan ! Vous n’avez rien laissé dans la chaloupe !
Quel plan ? Roh, c’est normal qu’on n’ait rien laissé on est p-a-u-v-r-e-s, si on avait eu quelque chose on aurait été dans un port ou les gens étaient plus cordiaux ! Puis, qu’est-ce qu’on va payer, on vous a déjà payé.
Les 3 hommes descendirent de l’embarcation pour se diriger vers la jeune femme. Cette dernière voyant au regard des bandits, qu’ils voulaient lui faire payer le sort de leurs collègues, sortit son épée prête à en découdre.
KOYUKIIIIII !
Un grand homme imposant de par sa carrure sortit d’une cabine qui dominait en hauteur tout le port. D’une voix rauque et puissante il s’adressa aux 3 hommes.
(Koyuki) : Pourquoi vous me dérangez les larbins ?
CETTE TRAINÉE A EU l’EQUIPE 1 ET 2
L’équipe 1 et 2 ? Vous voulez dire les abrutis qui nous ont suivis tout à l’heure ?
Éva pivota son regard vers l’homme en hauteur et le regarda avec un regard innocent avant de s’adresser à lui.
Si c’est eux…Bah oui c’est nous !
Elle a un problème celle-là avec ces "nous", t’es toute seule gamine ! On dirait que ton petit copain n’a pas eu cette chance !
Le bandit arbore un visage sadique. On peut voir dans ses yeux toute sa confiance et sa haine.
Bref, occupez-vous-en, vous êtes des hommes bon sang. Il vaudrait mieux que je n’ai pas à descendre.
Éva semblait être vexée par les dernières paroles de l’homme qui se tenait en face d’elle et qui avait eu le malheur de définir Eric comme son « copain ». La jeune pirate s’adressa aux truands avec une voix légèrement tremblante de rage.
La dernière personne à avoir dit ça... C’était votre ami, c’était une des dernières choses qu’il ait prononcée.
Suite à cette remarque, 2 des bandits se ruèrent sur elle, épée brandie, alors qu’un autre était lui en retrait avec une arme à feu à la main. Eric décida enfin de se montrer, il s’adressa brièvement à Éva en lui disant de s’occuper des 2 qui se jetaient sur elle, alors que lui s’occuperait du troisième.
Éva s’exécute donc, elle esquive sans mal un des deux hommes qui avançait vers elle alors que ce dernier essayait de lui porter un coup, emporté par la force qu’il a mise, il perd légèrement l’équilibre, ce qui crée un laps de temps suffisant à Éva pour venir bloquer l’attaque du second homme et porter rapidement un violent coup de poing à ce dernier, droit dans le thorax. L’homme a la respiration coupée et ne peut se remettre en position à temps, Éva lui plante son épée dans la gorge.
L’autre, qui pendant ce temps avait repris son équilibre, a déjà enclenché une attaque, alors que la lame vient s’abaisser violemment vers Éva, l’épée d’Éric s’interpose. Son arme aux prises avec celle du pirate, le bandit se trouve sans défense face à la jeune femme, qui vient planter la sienne dans le ventre de ce dernier.
Celui qui avait l’arme à feu n’en avait jusqu’ici pas fait usage par peur de toucher un de ses alliés. Alors qu’il brandit son canon pour tirer sur un des deux pirates, Eric lance sa petite épée sur l’homme. Trop tard, le bandit est touché, vacille, mais le coup part, et la balle vient se loger dans la jambe d’Éva. La jeune femme tombe lourdement au sol, tout en regardant son frère finir le travail.
Il m’a eu le con.
Non, mais quelle idée aussi de rester là… Tu vois qu’il a une arme, t’aurais pu bouger.
On s’en fou, mais là si on doit se rebattre tu es seul.
Eh ben voyons, pas vite gênée celle-là.
Un groupe d’hommes est adossé contre un des seuls bâtiments débouchant sur le port, ce groupe observait la scène fixement sans réagir depuis le début.
Bordel je ne les avais pas remarqués ceux-là. Et vous ! Vous êtes avec eux ?
Un garçon plutôt petit et maigrichon répondit au pirate.
(Le garçon) : Holà, tout doux mon beau, on aime juste venir ici regarder ce qui ce magouille, et puis des fois, il y a des bagarres comme maintenant. Mais je t’avoue que c’est la première fois que je les vois se faire botter le cul. Si violemment du moins.
Vous êtes des marrants vous, zavez pas envie de porter l’aide à la jeune demoiselle en détresse ?
Le jeune homme qui semble être le chef du petit groupe fait un signe à ses compagnons. Son visage semble avoir changé d’expression et très vite, tous se dirigent en dehors du port, silencieusement.
ETTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT ! Je rigolais revenez !
Eva.
La jeune femme regarde son frère, qui semble avoir pris un sérieux plutôt inhabituel. Elle regarde ensuite vers où se dirige l’attention d’Eric et remarque l’homme qui observait la scène depuis son perchoir.
Koyuki c’est ça ?
Hm, c’est exact… Je vais vous apprendre à faire ce genre de choses à mes hommes. Toi, la jeune femme. Je vais tuer ton ami, ou quoi qu’il soit. Et ensuite, je me ferai une joie de faire de toi ma femme.
Touche là. Tu mourras, dans la minute.
Qui va me tuer, toi ? Le gringalet ?
Regarde ce qu’il a fait à tes amis, ne rigole pas trop !
Je n’en aurai pas fait moins.
Laisse-moi en juger par moi-même.
Koyuki arborait une mine satisfaite, attendant d’assouvir sa soif de haine. Il dégaina une épée largement plus longue que celle de son adversaire. Et se dirigea vers ce dernier en marchant lentement.
Tu vas mourir jeune homme, c’est triste. Tu aurais pu faire un parfait pêcheur, mais ne t’en fais pas, dans ma bonté et ma grandeur d’âme, j’enverrai ta dépouille à ta famille.
TAIS-TOI. CESSE DE PARLER ET BATS-TOI.
Il se lance sur son adversaire et essai de lui porter un coup de gauche à droite, Koyuki réussit à parer l’attaque sans soucis en opposant juste sa lame à celle d’Eric.
EXACTEMENT. LAISSE EXPLOSER TA RAGE GAMIN AHAHA. COURS, COURS À TA PERTE. JE M’ASSURERAI QUE TA FAMILLE TE REJOIGNE, C’EST CA QUI TE MET EN ROGNE, UN LE MIOCHE ?
SI-LEN-CE. Le jeune homme essaye de porter une multitude de coups à son ennemi, tous paré ou esquivé avec une facilité déconcertante.
C’EST AVEC CETTE FORCE DE MINABLE QUE TU VEUX PROTEGER CETTE TRAINÉE ?
Koyuki pare une attaque et pour la première fois de l’affrontement, riposte avec un coup de poing dans la tempe. Le jeune pirate, sonné, titube et essaie de continuer de porter des coups. Mais à chaque fois qu’Éric abat sa lame, celle de son adversaire vient le bloquer, et un nouveau coup plus fort que le précédent vient le percuter.
ALLONS-Y SERIEUSEMENT, GAMIN. Le grand homme vient porter un énorme coup avec la manche de son épée, dans la tempe droite d’Éric. Ce dernier tombe violemment au sol.
Une détonation retentit, alors qu’Éric croit que c’est la mort qui vient pour lui, sa sœur lui hurle de se relever et de courir. Sans trouver la force de se poser la question « pourquoi », il s’exécute et lorsqu’il se relève, Koyuki est quelque pas plus loin que sa position initiale, trois soldats de la marine devant lui. Ces derniers criant à Éric de foutre le camp d’ici. Le jeune homme se met à courir, en direction de sa sœur. Une fois fait ils se dirigent tous deux en dehors du port alors que les soldats affrontent le truand.
Eric aide sa sœur à tenir debout, cette dernière ne pouvant pas courir avec la balle qui a touché sa jambe.
On va où ! Il est près de la chaloupe, on ne peut pas partir ! Et quand la marine aura fini avec lui, et qu’elle se rendra compte qu’on n’est pas de simples clampins, elle ne va pas nous demander si on veut un caf…
ÉVA. Stop ! On va à l’adresse que le mec t’a donné. C’est peut être leur camp ou je ne sais pas, mais si leur boss est au port il n’est pas là-bas ! Et je crois pouvoir encore gérer quelques abrutis. Dans le meilleur des cas la marine explose l’autre débile, dans le pire, on aura trouvé des berrys ou des conneries à leur QG, pour avoir un moyen de partir avant que l’autre rapplique !
D’accord, mais faut qu’on fasse vite !
...