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Quand on arrive d’îles en îles…

C’est bien beau de vouloir aller sur la mer des grands avec tout une bande de pote, même s’ils sont un peu tarés, mais encore faut-il réussir.

C’est là le drame de cette histoire. Il me semble encore que la montée avait été cool, au début et j’avais même pris du plaisir à voir le bateau monter une pente comme on dégringole d’un toboggan. Mais à trop vouloir faire le con, on en oublie l’essentiel, se tenir et ne pas tomber. Une fois dans cette eau indomptable, la seule chose que je m’étais dite, c’était d’avoir de la chance de ne pas avoir bouffé un de ces fruits dégueulasses. Au moins, je pouvais espérer survivre.

Et bizarrement, c’est ce que j’avais miraculeusement réussi à faire. Oubliez les histoires où le grand héros arrive à rester en vie grâce à ses capacités de malade. Non, ici, j’ai eu une chance de cocu ! Enfin, si une donzelle m’avait attendu quelque part.
La tasse, j’ai dû la boire. Mais une fois que tu te réveilles la tête plein de sable sur une plage. Tu en oublies certains désagréments.

Ulcky : Et voilà le travail !

C’était ma première phrase de vainqueur que j’ai hurlé, seul, en me remettant sur mes guibolles.  Mais à bien regarder autour de moi, il n’y avait pas grand-chose pour m’écouter…

Yuan : Et là, tu passes pour un con, même seul…

Ulcky : Mais ferme-là toi ! La ramène pas comme ça et aide-moi à trouver un truc potable… à trouver…

Il y avait un sacré problème sur ce morceau de terre. C’était un îlot d’une taille plus que modeste. Assez pour en faire le tour en moins d’une heure. Donc à coup sûr, pas du tout cartographié. Moralité, soit j’avais de la chance et un bateau allait passer, soit je devais me démerder seul…

Alors, votre avis ? J’ai fait quoi ? Question idiote ! Bien entendu que je n’ai rien fait ! Il ne faut pas oublier que je suis une sacrée féniasse et avec le bol de survivre à une chute sur Reverse, j’allais bien continuer à puiser dans ma chance.
Mais au bout de quelques jours à manger de la racine et des noix de coco, la chiasse me fit penser autrement.

Pas le choix, je devais me sortir de ce merdier. Il ne faut pas croire, mais la situation restait critique. Il y avait peu d’arbre, donc je ne pouvais pas faire n’importe quoi avec. Soit un abri, soit une barque de fortune. La construction n’était pas un problème en soi, mais construire mon rafiot à mains nues n’était pas une chose facile, même pour moi. Suite, logique, je dormais à la belle étoile en me protégeant avec les feuilles de palmier et ne me faisant bouffer par les puces de sables... La joie !
La nourriture aussi ! Faire popo trois heures dans un trou, c’était fini ! Je pouvais heureusement trouver des crustacés, au début. Ensuite, quelques pièges rudimentaires pour les poissons et enfin, lorsqu’une saloperie de mouette passait un peu trop près, une bonne caillasse dans sa tronche et c’était plié. Mais la viande crues, je savais que c'était risqué. J'en avais mis du temps à créer un feu dans tous ça.

Voilà comment a duré la suite de mon histoire solitaire. J’ai dû rester un bon mois sur cet îlot au final. J’aurais pu partir avant, mais se lancer dans l’inconnu sans un poil de vivre et de flotte s’était risqué. J’avais pris un peu de plomb dans la tête pendant ce séjour, car je n’avais pas vu la moindre voile sur tout mon séjour. Et puis, il m’avait fallu attendre que les vagues m’envoient des débris pour finir correctement ma jolie barque de fortune.

Je jour J était enfin arrivé, rien à en dire de particulier, juste à l’eau !
Les deux premiers jours étaient parfaits. Calme et ennuyeuse. Mais au bout de plusieurs longs jours où les vivres diminuaient à vue d’œil, cela devenait plus inquiétant.

Au bout d’un moment, je ne comptais plus les jours. Car d’une part c’était fatigant et en plus, je n’avais plus rien dans le bide depuis un moment. Même parler avec Yuan devenait pénible. Enfin, plus que d’habitude.
Mais la chance était encore avec moi. Et au final, une nouvelle île m’attendait. Elle semblait petite aussi, mais une fumée s’y dégageait. Il y avait de la vie ! Ou de la mort, suivant la zone.
J’ai tant bien que mal dirigé mon embarcation vers ce lieu. Arrivé sur place, une sorte de paradis…

Du moins au début...


Dernière édition par Ulcky Yuan le Lun 8 Jan 2018 - 17:41, édité 1 fois
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Alors ? Vous l’attendez la suite ? La voici…

A force de me rapprocher, je commençais à entendre des cris de femmes hurlant des « youhou ! ». Attention, rien à voir avec une chanson de dentiste qui irait chercher à gagner un concours de chanson. Non, là cela ressemblait plus aux chants des sirènes qui voulaient attirer les marins dans leurs griffes.

Même pas peur ! Et en plus, je n’avais jamais vu de sirène.
La surprise fut plus intense lorsque finalement, arrivé à quelques dizaines de mètres, je pus voir une  petite maison, charmante en plus, des plantations et une famille levant les bras pour m’accueillir.
Celui qui ressemblait au père, je m’en foutais, de la barbe, une chemise à carreaux, un mec quoi. Mais les trois demoiselles…
Sans aller dans des détails trop salaces, elles avaient toutes leurs charmes, et quels charmes, et surtout ne se privaient pas de laisser la suggestion agir grâce a des vêtements légers et souvent transparents pour mes petits yeux fatigués.

Arrivé sur la plage, l’homme s’empressa de tirer mon bateau pour le fixer et me tirer de ma galère.

L’homme : Bienvenue mon brave, vous avez l’air affamé et fatigué, laisser-nous vous aider ! Les filles !

Là, les deux jeunes femmes m’emmenèrent vers leur maison.

Ulcky : Et bien merci beaucoup monsieur, mesdames.


Elles avaient gloussé. Pour moi, dont le charisme n’attirait pas foule. Là, elles gloussaient. Mes bras sur leurs épaules, elles tiraient dessus pour que je les utilise comme béquilles, mais ma grande taille et mon poids faisaient que mes mains touchaient l’interdit sans que j’aie eu besoin d’un subterfuge pour le faire.

J’avais trouvé le paradis !

Dans la maison, la mère me préparait la table afin que je puisse remplir mon estomac bien trop vide.

Mère : Vous êtes trop rachitique ! Mangez voyons !

Comment ne pas répondre favorablement ? Je crois avoir englouti tout ce qui était possible. Pendant ce temps, cette charmante compagnie me demanda mon histoire. J’ai un peu brodé sur mon côté pirate, enfin, je l’ai plutôt un peu oublié même. Un aventurier c’est quand même plus glamour. De leur côté, elles m’expliquèrent être une famille recluse sur ce petit îlot souhaitant le calme et profitant des rares escales de navire pour connaître la suite des histoires du monde.

Ça existe vraiment ce genre de famille ? Et heureuse en plus ? Car l’île était d’une taille similaire à l’autre, mais en bien plus fourni niveau végétation et culture. Ils semblaient utiliser tous leurs temps à travailler la terre pour ne pas être affamés. Ils récupéraient des graines ou des animaux lorsque des bateaux passaient et échangeaient ses derniers contres leur accueil. Pas con comme système. Mais la structure de la maison et les planches m’intriguaient… Cela ressemblait beaucoup à ceux des navires justement.

J’ai pu passer plusieurs jours à profiter de leur hospitalité, sans avoir à rien faire en retour et en prime. Je devais partager le lit des deux jeunes femmes. Incroyable ? Oui moi aussi je trouve. Bon je vous rassure, rien ne c’était passé. L’envie était là, mais bon… Sauf qu’au bout de quelque temps, je sentais des mains baladeuses aller si- et là. Bref, quand je parlais de paradis, c’était vraiment le cas.

Sortant inexorablement de ma maigreur et de ma fainéantise, j’ai commencé à faire vouloir explorer l’île. Le père n’était jamais loin de moi pendant ses moments. Comme une ombre qui n’était pas la mienne.
Je retrouvais des planches et autres ustensiles qui traînaient parfois sur la plage. Ils étaient nombreux  vus la taille du bout de terre. Mais bon, vous me connaissez, pourquoi s’inquiéter ?

Filles : C’est bientôt la grande soirée !

Ulcky : La grande soirée de quoi, de qui, d’où ?

Yuan : D’où ? T’es vraiment con… dans une autre île a perpette les oies !

Ulcky : Connard…


Le père : C’est une soirée que nous faisons une fois par an, pour remercier dieu de nous amener des gens comme vous de temps à autre.


Ulcky : Ah oué, cool. Mais, ça fait un moment que je suis là et on a pas vu un autre rafiot que le mien. C’est normal ?

Le père : Oui, oui, les visites sont rares… Très même, donc c’est très normal.


Yuan : C’est beaucoup de normal dans une phrase… Il est étrange. Toute la famille l’est.

Ulcky : Tu dérailles, ils sont gentils et serviables.

Yuan : Tu trouves ? Moi je dis que rien n’est normal ici. Regarde, il y a différents types de bois alors que sur l’île c’est la même essence.
La technique du travail de la planche semble différente aussi. Et puis bon regarde autour de toi ! On se croirait dans un rafiot !


Ulcky : Tu exagères… Ils sont adorables et serviables…

Yuan : Mais, regarde toi ! Regarde-nous ! On est deux fois plus gros que la normal !

C’est vrai qu’étrangement, j’avais pris de l’embonpoint à une vitesse folle. Et puis les jeunes femmes continuaient de me palper presque tous les soirs, sans jamais que rien ne se passe.

Tu commences à comprendre ? Ils veulent nous…

Ulcky : Marier !

Yuan : Crétin…

Le père : comment ?

Ulcky : non rien, je pensais tout haut.

Cela devait être ça ! Un mariage ! Il voulait m’offrir à l’une de ses filles, peut-être même aux deux. Que de bonheur dans ce monde de brut.

Ulcky : Et c’est quand cette fête ?

Le père : Pour demain, ne vous inquiétez pas...


Yuan : Son histoire pue à cent mètres. On doit se barrer ce soir.

Ulcky : Pfff, fait confiance…

La nuit tombante, j’avais prit place dans le lit conjugal… Hum, dans le lit donc en laissant Morphée faire son job.
Mais dans la nuit, un craquement de plancher me réveilla. La lune brillait fort et la silhouette du père m’apparaissait devant les yeux. Il brandissait un objet brillant qui m’éblouissait.

Yuan : Barres-toi crétin !

Un réflexe, oui, un réflexe par l’appel d’un instinct de survie. Ou simplement la peur de me faire planter par je ne sais quoi ! Yuan m’avait fait flipper sur le coup et j’ai roulé sur le côté, par-dessus l’une des belles, puis en m’aplatissant comme une crêpe par terre. En relevant la tête, j’avais un angle de vision bien différent et l’objet qui brillait était un grand couteau de cuisine.
Je ne comprenais pas vraiment pourquoi cela arrivait. Les griffures que je subissais sur le visage par la belle qui n’était plus endormit ne m’aidaient guère à comprendre mieux la situation.

Une à une, chaque belle plante de la famille devenue survoltée me menaçait avec des armes blanches. Cela faisait un sacré bordel dans la maisonnette entre ces quatre furieux et le bougre enrobé que j’étais devenue.

Mais pourquoi tant de haine ? Pourquoi me faire du mal ? Pourquoi …

Par réflexe et par manque de temps, un énorme coup de poing dans le mur le fit volé en éclat. Je croyais que c’était la porte, mais en fait… Pas du tout. Leur surprise était grande, mais cela ne les a pas fait changer d’idée. L’envie de me trucider.

Le père : La nourriture va partir ! Rattrapons-le !

Ulcky : La nourriture ? Comment ça ?

Yuan : Imbécile, tu ne comprends pas que ce sont des cannibales ? Ils t’ont gavé comme une oie pour mieux bouffer ! Les gamines ne te tâtaient pas pour tes beaux yeux, mais pour vérifier la marchandise ! Repense à chez eux et à tous les débris sur le plage sud. Ils doivent faire ça depuis un moment les tarés…

Mes larmes coulaient dans le même temps où je saisissais la situation. Vraiment trop injuste ! Moi qui croyais avoir trouvé le bonheur. Je traînais de la patte en plus avec ma surcharge pondérale. Mais je devais fuir, impossible de détruire ce bonheur même factice. J’ai arraché la corde qui retenait ma barque, puis j’ai sauté dedans. Enfin je croyais l’avoir fait, mais en fait je m’étais ramassé par terre. Trop de poids associés à un manque d’exercice, et bien cela donne un raté.

Une piqûre violente dans mon fessier me fit sortir de mes gonds. La fameuse fourchette à deux dents idéales pour les barbecues s’était plantée en moi. Sauf que la merguez, c’était devenue moi !
Mon pied s‘enfonça par réflexe sur le visage de la mère de famille qui fit plusieurs mètres en arrière.
Malgré la douleur de la situation et de la broche encore plantée en moi, j’ai repris ma course vers mon petit navire et j’ai vogué la mer en pleurant comme un gosse qui avait perdu son jouet référé.

J’entendais au loin, les injures de mes anges déchus. Dans un dernier effort, j’ai arraché l’arme de ma chaire pour finir par pleurer en boule dans la nuit...
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En boule dans ma barque en continuant de pleurer comme un enfant qui aurait perdu son jouet préféré. Celui qui sanglote et qui morve d'une façon totalement dégoûtante. Voilà le spectacle que personne ne verrait. Mais le mal était là. Mon mal. C'était l'une des rares fois où j'avais mis du temps à me remettre de cette douleur. Le temps était très lent qui plus est. J'ai bien mis... vingt cinq minutes pour m'en remettre...
Cela c'est terminé lorsque le jour à commencé à pointer le bout de son rayon. Mon ventre se réveillait lui aussi et grognait de faim. Logique ! J'avais été choyé pendant plusieurs semaines. Difficile de ne pas prendre de bonnes habitudes ! Mais, là, je n'avais rien sur moi. J'étais parti à la hâte, juste mes vêtements sur moi.

Je me retrouvais donc dans une mouise aussi forte que la dernière fois. Mais là, j'avais moins de temps pour trouver une île ou un navire potable.

La traversée fut plus mouvementée. J'ai subi les caprices de la météo et de temps à autre, des monstres ont tentés de se repaître avec ma personne. Fort heureusement, j'avais les idées encore claires pour répondre agressivement. Cela m'avait donné la chance de me nourrir et de garder des forces.
Mais ma plus grande difficulté, c'était de récolter de l'eau potable. Les pluies n'étaient pas très régulières et en plus, mes rondeurs disparaissaient. Signe évident de mon manque de nourriture.

Un matin, après une nuit assez agréable. Je me réveillais avec une sensation différente. Comme si le navire voguait sur une rivière. Sans houle.
Je scrutais l'horizon, allongé dans ma coque de noix, et rien ne semblait différent. En tournant la tête en arrière, ma surprise fut plus grande...
Je voyais l'arrière du crâne d'un monstre marin. En me redressant, j'ai pu constater que mon navire était en fait sur le dos du mammouth marin. Je dis mammouth, car il en avait la forme, les défenses, mais avec une peau lisse.

Comment fallait-il réagir ? La peur ? L'angoisse ? La crainte de finir dans le ventre du monstre ? Non ! Il devait finir dans mon ventre ou bien m'obéir.

Mon tempérament est simple. J'agis et je réfléchis ensuite. J'ai donc sauté sur le haut du crâne de l'animal. Il n'appréciait pas mon geste désinvolte et commença à bouger de façon agressif. Un bond vers le haut, simple rapide pour une meilleure descente vers son crâne, une nouvelle fois, mais avec une intention franche de frapper.
Mon poing s'écrasa sur lui dans un bruit sourd. L'animal semblait souffrir et commençait à couler. Lentement, mais il s'enfonçait dans la mer.

Je n'avais pas envie de voir mon repas partir dans les fonds marins, mais je n'avais aucun moyen de retenir cette masse de chair. Mon bateau se posa de nouveau sur les flots pendants que je prenais moi-même un bain non désiré.

Quel dommage... Je réfléchissais à un moyen de récupérer mon dû. Puis, je me demandais si j'aurais pu faire autrement. Mais le temps de ma réflexion fut brèf. Une ombre énorme se tapissait derrière moi et cachait la chaleur du soleil.
La bête n'avait pas clamsé sous mon coup, loin de là. Et son regard me disait clairement que j'allais subir son retour de flamme.

Sa trompe sortit de l'eau comme un doigt d'honneur avant de s'écraser sur moi. Accablé sous l'eau, mon réflexe de fourbe fut simple, attraper son appendice pour ne pas sombrer.
Lorsqu'il comprit que je m'étais agrippé, il balança son membre dans tous les sens afin de me faire lâcher prise.

Avec mon manque d’énergie et son écrasante force, la sentence tomba, j'ai lâché.

J'ai été propulsé dans les airs, cela à durée un long moment avant de m’aplatir dans l'eau dans un grand fracas.  

J'ai bien cru que mon heure était la bonne, mais j'ai finalement pu sortir la tête de l'eau pour respirer. Plus de monstre devant mes yeux, mais un navire sans bannière à la place...
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C'était autre chose que ma bicoque du départ. Et en même temps, cela me rappelait les années avec Porco ou l'équipage. Nostalgie off.

Je me suis époumoné pendant quelques minutes pour éviter de me fatiguer plus que je ne l'étais. Mais malgré mes efforts, aucune réponse.
Dommage, les efforts, ce n'était pas pour moi, mais il fallait faire encore un petit effort. Le navire ne semblait pas prendre de cap précis et les voile étaient déchirées. Une toile de cordée m'avait aidée à grimper sur le pont. Une fois sur le plancher des vaches, le constat fut simple. Il n'y avait personne et d'après les dégâts, il y avait soit eu un abordage, soit une sacrée soirée !

Bon, je vous laisse deviner laquelle des solutions étaient la bonne. Dans les faits, j'ai commencé à fouiner à droite et à gauche, mais rien.
La suite devait se poursuivre dans la cale. J’ai poussé la porte qui grinçait. Un sérieux problème d’entretien, moi je vous le dis ! Mais là encore, malgré mes appels, rien.

Yuan : J’aime pas l’ambiance. Fait attention à nous.


Il avait raison, je me devais de l’écouter. Il y avait un truc qui clochait, trop de calme. J’ai commencé à avancer, mais la pénombre régnait étrangement. Il y avait des objets opaques qui bloquaient les fenêtres.

A peine trois pas plus tard, j’ai senti quelques choses se poser sur mon épaule et me retourner. Il y avait une silhouette devant moi. Une forme qui encadrait la lumière de l’extérieur. Une bougie s’alluma laissant apparaître le visage d’un homme amaigrit et franchement laid.
Ma réaction ? Un cri de fillette puis une course étrange en direction de la sortie en prenant soin de bousculer l’individu. Tout simplement…

En même temps à ma place… Vous auriez fait quoi ?

A l’air libre et surtout à l’aise avec l’idée de voir ce qui allait sortir, j’attendais. Rapidement, ce qui semblait être l’équipage du navire sortit de la cale. Ils semblaient affaibli, on se ressemblait donc.

Capitaine : Qui es-tu étranger ?

Genre, direct une question ! Même pas un bonjour ? Il va voir lui…

Ulcky : Je vais te…

Yuan : Fait attention, je ne sais pas qui ils sont, mais on est pas à notre avantage ici. Fais leurs les yeux doux plutôt.


Ulcky : Te.. répondre. Je suis un pêcheur, un pêcheur  qui a rencontré la mauvaise bestiole. Et je suis en mer depuis un moment. Et .. Toi ? Euh.. Vous ?

L’homme me prit de suite de haut avec des intentions peut amicales. Genre un pirate ou un truc du genre. Bref, rien de très intéressant, mais cela devenait plus compliqué lorsqu’il a commencé à parler de me capturer pour plus tard. Plus tard de quoi ? Pas encore une bande de tarée…
Deux d’entre eux commençaient à vouloir me bloquer. Chacun notre tour, nous faisions un pas dans une direction opposée.

Ulcky : Oué, bon, je vais vous laisser et reprendre ma barque… Juste là.

En pointant mon pouce en arrière pour la montrer, un grand fracas retentit. Mon petit bateau arriva à mes pieds d’une façon miraculeuse. Et en me retournant…

Ulcky : Je te connais toi ?

Vous l’avez deviné ? Et oui, ma proie qui n’en était plus une depuis un moment avait suivi mon vol plané pour me retrouver. Toujours aussi vénère et là, le monstre pouvait déchaîner sa colère contre aussi gros que lui.

Le capitaine hurla ses ordres pour répondre à l’agressivité de l’animal marin. Par chance, ils avaient des canons et des projectiles. Je vous passe les détails techniques, mais pendant que certains  se faisaient bouffer, les autres tentaient de cibler au mieux l’ennemi. Le pire, c’est qu’à force de détermination et de menace de la part du capitaine, ils avaient réussi leur coup ! La bête était morte et je pouvais les entendre crier de joie de pouvoir se remplir le ventre. Encore une belle histoire à raconter pour leurs gosses. L’histoire du monstre marin que papa a tué pour ne pas mourir de faim.
Si je voulais avoir mon histoire à raconter, il fallait que je parte d’ici. N’empêche, ils avaient réussi là où j’avais échoué, seul.

Pendant cette péripétie, j’ai essayé de fuir en ayant l’avantage de ne pas avoir besoin d’être discret. Je me croyais sorti d’affaire lorsque ma planche de bois était enfin à l’eau et moi avec.  
Je n’étais pas loin de crier victoire également, mais à mon grand malheur, il y avait eu une brèche dans la coque. L’eau rentrait sans que je puisse rien y faire.

Les pieds dans l’eau et plusieurs armes pointées contre moi, c’est à ce moment que je me suis fait prisonnier.
Une fois de nouveau sur le bateau, je ne pouvais que constater mon échappatoire couler dans les fonds marins. On m’attacha sur le mât, mes jambes ne touchaient pas le sol.
Et je commençais à comprendre l’histoire de ces pirates. Ils avaient essuyé une sérieuse défaite lors d’un raid, je ne sais où, d’après les discussions. Et laissé pour mort, le bateau avait eu le gouvernail cassé et les voiles déchirées.
Impossible pour eux de faire quoi que ce soit. D’où leur gueule à présent.

Ils dépeçaient l’animal autant que possible et tentaient de recueillir un maximum de denrée qu’ils pourraient garder dans l’espoir que leur navire navigue seul vers une île.

Une fois leur histoire fini, Enfin, l’animal à l’état osseux, ils m’enfermèrent dans une cage plutôt étroite.

Yuan : Il va falloir être patient… très patient…

Ulcky : Dommage…
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Le premier jour, pas grand-chose à dire. Ils n’étaient même pas venus me voir. Je les entendais crier de joie. Il y avait eu beaucoup de bruit pendant la nuit. Normal. Ils avaient pu se remplir la pense comme des sagouins.

Deuxième jour, toujours pas de visite. Là encore il y avait eu du bruit pour les plus valeureux fêtards. Mais leur euphorie commençait à se tasser. Tant mieux, je pourrais enfin essayer de me reposer.

Troisième jour, J’avais une dalle de fou et je n’avais pas une goutte d’eau. Je commençais à flancher, je le sentais. J’étais même obligé de pisser et de chier à travers les barreaux pour éviter de tremper dans mes propres effluves.

Quatrième jour, un des leurs était enfin venu me voir. Il m’avait lâché quelques mots. Genre qu’ils m’avaient presque oublié. Sérieux ? C’est quoi ces mecs. Je n’avais pas assez de force pour faire ressortir ma colère envers eux. Trop de fatigue, plus de force, mais il m’avait apporté de quoi me nourrir un peu et surtout un peu d’eau récupérée pendant la dernière pluie.

Cinquième jour, pas de visite non plus. Ils me font mariner ces cons. Je tenais le coup en pensant à tous ce que j’allais leur faire plus tard.

Dixième jour, toujours la même rengaine. Tous les deux, trois jours, j’avais le droit à une ration plus ou moins importante et de l’eau, s’il y en avait assez pour moi. Il déplaçait ma cage aussi, histoire que je ne reste pas trop près de mes fientes. C’était aussi plus simple pour eux pour nettoyer. Heureusement que Yuan était avec moi. Je pouvais parler lorsque l’envie était là. Malgré la pénombre, j’arrivais à garder mes esprits en comptant les jours. Le soleil traversait les plaques qui occultaient le hublot.

Vingt-troisième jour, J’ai été réveillé par des cris, de la joie encore. Il y en avait pour certain. Avaient-ils trouvé une île ?

Vingt-sixième jour, je n’entendais plus trop de bruit ou très lointain. Le bateau n’avait presque plus de houle. La coque devait toucher le sable. C’était donc bien une île.

Trente-deuxième jour, une silhouette différente vient me voir. Une femme semble-t-il. Sa voix me disait quelque chose. Elle m’avait expliqué qu’elle s’occuperait de moi, me nourrir, nettoyer les lieux. Bref, c’était un nouveau larbin, rien de plus. Mais cette voix…

Trente-troisième jour, elle était revenue. De la visite deux jours de suite c’était nouveau. Mais je ressentais de la tristesse dans ses gestes. Elle ne me parlait pas. Elle faisait juste son job.

Trente-neuvième jour, je la voyais chaque jour et mes conditions étaient meilleures. La nourriture aussi. Enfin meilleure, j’étais toujours cloitré dans le noir, mais nourris chaque jour avec une visite. C’est ça être mieux ? Quand on se rend compte de la chance que l’on avait avant ? Que ces pirates profitent de leurs chances alors.

Quarantième jour, Je n’y croyais pas… Le capitaine était venu me voir. Il me demandait si j’y connaissais quelques choses en bateau ? Bien évidemment ? Je suis charpentier. Mais pour lui, je n’étais qu’un pêcheur. D’ailleurs pourquoi m’avait-il gardé si longtemps ? Peu importe. Il m’avait donné une opportunité. Personne n’était capable de réparer le gouvernail. Mais moi oui ! Je lui ai répondu oui et que je pouvais l’aider contre la vie. Histoire de lui faire croire que j’étais un pleutre. Il avait alors décidé de me sortir de ma cage. Attaché par les pieds au sol de ma pièce. J’avais la chance de pouvoir bouger. Il a même accepté de laissé la lumière entrer pour m’habituer. Demain j’allais sortir pour travailler. Mais je n’ai pas eu plus de vivres. Dommage.

Quarante et unième jour, un type était venu me détacher. Toujours dans mon dos, il avait pour ordre de me garder, l’arme à la main. Cela faisait plus de quarante jours que je n’avais pas respiré l’aire frais du large. Putain que c’était bon. Le sable sur mes pieds salle, la fraicheur de l’eau sur ma peau. Que du bonheur. Et enfin, des réponses. J’étais revenu sur l’île de cette famille de tarée. Mais, il n’y avait que les femmes de présentes. Le père ne semblait pas présent. En regardant en direction de la maison j’ai vite compris. Il l’avait planté sur un poteau. Leur manège n’allait plus tourner. Facile ensuite de comprendre à quoi servaient les trois seules femmes du groupe. Bien fait pour elle. Je n’allais pas avoir de pitié après ce qu’elles m’avaient fait. J’ai pu ensuite examiner le bateau. Pas mal de casse en effet. Mais rien d’irréparable pour moi. Le soir, j’ai dû faire mon diagnostic et expliquer ce dont j’avais besoin. Il m’avait bien entendu menacé si je racontais des conneries, mais devant ma mine déconfite, il a cru mes dires. Il me fallait du temps, je devais reprendre des forces et de la mobilité. J’avais besoin de temps et ce temps, je l’avais trouvé en expliquant la durée de réparation d’après mes besoins et les ressources de l’île. Entre vingt et trente jours.

Cinquantième jour, depuis la dernière étape, je peux manger presque à ma faim. Le soir, je commençais à refaire de l’exercice pour réhabituer mes muscles. J’étais docile, très docile. Ils perdaient de vigilance avec moi de jour en jour.

Cinquante-troisièmes jour, c’était l’autre gamine qui était venu s’occuper de moi aujourd’hui. Elle pleurait. J’avais tenté de lui parler avec succès. Sa mère venait de se suicider. Elle n’avait pas tenu le choc on dirait. C’était une chance pour moi. Cette gamine allait être ma clef de sortie. Je devais lui monter le bourrichon pour qu’elle fasse une connerie. Me laisser le temps d’agir. Encore une quinzaine de jours, juste assez pour tout préparer.

Cinquante- huitième jour, je me sentais de mieux en mieux. Mes réflexes revenaient. Le capitaine semblait satisfait de l’avancée des travaux. Il avait même accepté d’enlever mes entraves pendant les travaux. Histoire d’aller plus vite. Je lui ai même proposé de travailler plus tôt pour gagner quelques jours. Mon maton n’était pas satisfait de ma proposition, mais celle-ci fut acceptée. Dans l’ombre, la gamine commençait à m’écouter religieusement. Je lui comptais des histoires, des fables, des choses qui pouvaient lui donner des idées de vengeance. Des histoires imaginaires de personnes agissant le matin, lorsque les esprits sont encore dans le flou pour certains. Encore quelques jours, patience…

Soixante et unième jour, le bateau était réparé, mais j’étais le seul à le savoir. Elle devait agir cette gamine. Vite, si ça allait se voir. Le soir, je lui ai compté une dernière fable. Proche de la journée que nous avions passée. Une fable pour lui faire comprendre que demain matin devait être le jour de sa vengeance.

Le lendemain, le soleil commençait à peine à se lever. Il y avait quelques pirates debout, trois, quatre. Ils attendaient le petit déjeuner des deux jeunes filles.

De mon côté, on m’avait enlevé mes chaînes, comme d’habitude. D’un pas un peu boitant pour tromper mon monde, comme je le faisais depuis le début, je suis allé faire mes fausses réparations. Je n’ai pas attendu longtemps avant d’entendre des cris s’étouffer… En posant mon regard sur la plage où le camp était installé. L’un des marins suffoquait. Les autres ne savaient pas quoi faire. Puis, à leurs tours, ils n’arrivaient plus à respirer. Le visage de la jeune femme affichait une joie que je n’avais pas vue depuis mon départ. Mon gardien fut interpelé et m’oublia l’espace d’un instant.

Yuan : C’est le moment !


Oh que oui ! C’était mon moment. Là où le retour de flamme allait tomber. Sans semonce et sans bruit. J’avais attrapé le coup de l’homme pour le faire craquer. J’avais rapidement saisi son arme et balancé son corps dans une zone moi visible.

En regardant de nouveau du côté de l’enfant, je le voyais donner des coups de couteau sur les cadavres des pirates. J’avais presque de la compassion pour elle. Elle avait su utiliser l’arme des dames, le poison, sans doute apprit par ses parents et en plus elle s’attaquait directement aux hommes sans crainte du danger à venir.

Car, malgré son subterfuge, le bruit avait réveillé les pirates du camp et le capitaine qui créchait dans la maison.

La suite fut rapide, le petit groupe de six hommes s’était précipité vers leurs potes. Puis un groupe de trois était venu là où je devais travailler. J’étais remonté dans le bateau pour les prendre au piège. Faisant mine de ne pas être sorti, les trois hommes sont venu à moi en me questionnant. Me croyant attaché, il n’était pas sur leur garde envers moi. Grosse erreur. Empoignant la lame de l’un d’eux, j’avais planté la lame successivement dans la gorge des deux premiers, étouffant leurs cris. Le troisième avait voulu répondre à mon attaque. Mais ma rage était grande et il n’avait rien pu faire non plus.

Je l’avais attaché à ma place. J’ai crié pour attirer les derniers. Cela allait être la fin de ce calvaire. Comme prévu, ils étaient venus. Mieux préparé semble-t-il. En entrant, ils constatèrent quatre corps ensanglantés. Pas con pour éviter de se cacher ? Celui qui m’examina était tombé sous ma lame. Le second prit la première balle de mon revolver, et l’autre sa copine.

Il ne restait que le capitaine, lui allait prendre chère, très chère. Mais pour le coup, il avait été plus rapide que moi. Il me tenait en joue, prêt à tirer. La gamine derrière lui était tétanisée.

Ma rage grandissait, j’étais arrivé à mon but et j’allais échouer si près ? Non impossible. Une lumière. C’était la seule chose que j’avais pu voir, une lumière sortir du canon. Je me suis protégé avec mes bras en croix. Une protection bien maigre… Et pourtant. J’avais oublié une chose. J’avais éveillé pour la seconde fois mon haki. Grâce à ça, la balle avait ricoché. Nous étions tous les deux étonnés. Mais la surprise fut importante de la part de l’adolescente.

Une lame venait de sortir du ventre du capitaine, sa bouche crachait du sang. Elle avait elle aussi eut le courage de prendre les armes. Sa sœur qui venait me voir avait raconté mes comptines à sa sœur.

En sortant avec elle, je n’ai pu que constater sa sœur étendue sur le sable, s’en était fini d’elle aussi. Il ne restait qu’elle et moi.

Calvaire fini…
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C’était quoi finalement le but de tout ça ? Comment j’en étais arrivé là ? Il y a eu quelques secondes de flottement pendant ce laps de temps où nous n’étions plus que deux sur cette île cadavérique. Si j’avais su que ma cavalcade sur Reverse m’aurait fait vivre autant de chose, je pense que je ne l’aurais pas cru. On en parle comme d’une étape à double tranchant et c’était vrai.

J’ai vécu avec presque rien sur une île déserte, j’ai été dupé par une famille de cinglés, prit pour sandwich par un monstre, prisonnier de pirate et pour finir dans une tuerie sanglante. Et enfin à côté de moi, cette gamine qui ne semblait pas comment appréhender les choses. La vie de pirate est compliquée, la vie à elle seule l’est d’autant plus. C’était à mon tour de profiter de cette gamine. Non pas comme vous le pensez, bande de pervers. Non, mais pour naviguer avec un si gros navire, seul, cela allait être compliqué.

J’ai attrapé le visage de la jeune femme, lui expliquant qu’elle avait jusqu’au matin pour honorer sa famille comme il se devait. Ensuite, elle devrait travailler pour moi pour espérer vivre. La contrepartie serait ma protection. Avait-elle réellement le choix ? Oui sans doute, mais dans son état, elle ne pouvait pas faire grand-chose, à part obéir.

Nous avons dû rester quelques jours sur place, histoire de prendre les vivres, l’eau et les vêtements encore viables pour notre voyage. J’ai pu tant bien que mal réparer une partie des voiles. Rien de très solide, mais j’espérais que cela allait tenir pour trouver une île potable, une vraie.

Une fois parti, le voyage fut tranquille. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vécu une telle tranquillité. L’adolescente me rendait fou depuis le début. Tellement déglingué qu’elle ne pouvait pas rester seule, même pour dormir. Une chair fraiche à mes côtés c’est gérable quand ça chiale. Mais une fois que sa s’habitue et que ça veut se coller… Obligé de partir dormir sur le pont. Pas grave.

Au loin, un navire marchand. Il croisa notre route. Vu l’état du bateau, il n’eut guère peur de son équipage de deux personnes. Et un marchand, bah, ça marchande, genre… Je veux tout et je vous laisse la vie sauve. La blague. L’autre chose marquante avec les marchands, c’est que ce n’était pas des foudres de bagarre. C’était à mon tour de le menacer, la gamine avec.

Elle ne devait pas rester avec moi, trop de malchance en vue. Et puis bon, elle méritait mieux. Profitant de son mutisme, je leur ai sommé de me laisser partir, sinon elle allait y passer. Mais avec leurs armes, ils en décidèrent autrement. J’avais donc négocié… Une barque, encore, des vivres et je leur laissais le reste avec la vie de la gamine.

Vendu ! Quel négociant !

Bref, ma barque était plus facile à gérer, petit voile, légère, rapide. Ce n’était pas plus mal. Finalement, je ne m’en sortais pas si mal. La chance allait sans doute revenir ?

Les jours passèrent, trois ou quatre, jusqu’à ce qu’une île apparaisse. Grande cette fois. Sans doute le chemin vers mon nouvel avenir. Une chose était sûre, je devais garder la tête froide, mais cet événement ne devait pas changer mon état d’esprit qui avait été ébranlé depuis ses derniers mois. Je venais de me promettre de garder ça en tête comme une chance et non un calvaire.
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