Cette histoire n'est pas une histoire ordinaire, ce n'est pas quelque chose que Shoma pouvait raconter à ses hommes le soir assis autour d'un feu en plein milieu d'une fête. Non. Cette histoire relate les traits d'un jeune homme qui aurait pu être une autre personne. Allez on arrête le copier coller et le mensonge. Bien que cette histoire démarre comme une certaine autre histoire visiblement proche chronologiquement et à la narration presque identique, ce ne sera pas le même sujet, loin de là. Par contre, s'il allait être question d'une "bonne action", Shoma était en quelque sorte fier de celle-ci.
Tout commença dans une taverne, oui, encore une fois. Shoma et son groupe se trouvait confortablement installé et s'adonnaient à quelques activités de pirates ordinaires. Alcool, jeux de cartes, domino, chant, repas gargantuesque, préparation mesquine de plan pour dépouiller les autres. La base d'une vie à terre loin des problèmes et du pillage. C'est à ce moment que Shoma décida de sortir un peu afin de prendre l'air. Rester cloîtré plusieurs heures dans cette taverne commençait à lui donner un peu la nausée. Un peu d'air frais ne pouvait lui faire que du bien. Enfin si l'on pouvait appeler l'air de Shabondy de l'air frais.
Tandis qu'il se tenait à l'un des piliers extérieurs de l'établissement, le capitaine pirate observa une petite fille qui n'était pas plus grande qu'Opacho courir tout en pleurant. La gamine devait avoir sept ans, voir huit. Elle traversa l'avenue et personne ne semblait lui accorder la moindre attention. Elle était telle un fantôme, invisible à la vue de tous et pourtant elle était bel et bien présente. Deux choix s'offrait à Shoma. Premier choix, faire comme s'il n'avait rien vu et l'histoire prenait fin. Ni vu, ni connu, pas de problème. Second choix, suivre la petite fille et lui demander pourquoi elle se trouvait dans cet état et pourquoi elle était seule.
Quand la jeune fille commença à fatiguer et que ses pieds n'arrivèrent plus à la porter, elle se retrouva à pleurer au beau milieu de la rue. Entre son passage devant la taverne où se trouvait Shoma et la fin de son parcours elle réussi à courir au moins quelques 400, peut-être 450 mètres. Pas mal pour de si petite jambe. Bière en main, le capitaine des Spectres quitta sa position pour rejoindre l'enfant qui était toujours ignoré du reste du monde.
Assis en plein milieu du chemin le capitaine pirate interpella la petite fille. Savoir pourquoi elle se trouvait seule au beau milieu d'un lieu très mal famé inquiétait le pirate, mais devant l'acte de gentillesse du pirate, la gamine refusa de répondre et lui demanda de la laisser tranquille. Si jeune et déjà un caractère de merde. Malgré le caractère ronchon de la petite, Shoma ne braqua pas et insista. Pour en arriver là, il avait dû se passer quelque-chose. Pour ne pas changer la jeune fille refusa de répondre à Shoma, se releva et parti en courant, mais sa cavale ne dura que quelques secondes puisqu'elle tomba une fois de plus.
Têtu comme une mule Shoma rattrapa la jeune fille et l'attrapa par la taille avant de la traîner de force dans la taverne où son groupe résidait. En voyant la gamine entre les mains de leur capitaine ses hommes se mit à rire. Pour le taquiner, ils s'amusaient à dire que leur capitaine était un lolicon comme on en voyait rarement. Bien sûr cela mit quelques peux en rogne Shoma, car cela braqua encore plus la gamine qui se mit à crier encore plus fort.
Malgré les protestations et cris de la jeune fille personne ne semblait lui accorder du crédit. Qui pouvait bien se dresser contre Shoma sans en payer le prix fort ? Qui en avait envie, tel était vraiment la question. Combattre l'étoile du sud pour une fille sortie de nulle part, cela n'avait aucun intérêt. Au bout d'un moment l'enfant se retrouva à cours de souffle et de l'arme et décida de se reprendre en main et jeta à la figure de Shoma la boisson qu'il avait posé sur la table.
Si elle pensait enrager Shoma par cet acte, elle se trompa. Au contraire, l'étoile du sud se mit à rire. Pourquoi il riait-il ? Simplement, parce qu'il avait réussi à stopper les pleures de son invité et qu'à présent elle pouvait parler et arrêter de chialer. En voyant que son ravisseur n'était pas en colère la petite lui demanda s'il était stupide. Devant cette question le supernova lui répondit que selon certaine personne être pirate signifie être dénué de raison, mais que pour lui répondre, il avait pleinement possession de ses esprits et qu'il préférait voir une petite fille pleine de joie plutôt que les larmes aux yeux.
Afin de permettre à la petite fille de s'ouvrir, Shoma lui commanda un jus de fruit et lui donna. Cette fois il fit en sorte que son invité ne lui jette pas la boisson au visage. Plus détendu, mais quand même intimidé, l'invité des pirates où l'otage tout dépend du regard placer sur cette situation, pris le verre et bu son contenu. Le liquide disparu d'une traite à croire qu'elle était assoiffée après avoir couru un marathon.
La jeune fille se laissa peu à peu aller à la confidence. Elle s'appelait Emilie, avait le même âge qu'Opacho et était à Shabondy depuis moins d'une semaine. Elle avait fait le voyage depuis l'île en fête avec son père et sa mère. Rien de bien croustillant jusque là. Les trois premières minutes du récit ne contenait pas vraiment d'information importante, mais on pouvait entendre au timbre de voix de la jeune fille que cela lui tenait à coeur et qu'elle devait passer par là pour amener au véritable sujet, à savoir pourquoi elle se retrouvait seul au milieu de nulle part. Sous l'impulsion d'un Shoma attentif et intéresser par ces tourments, Emilie finit par arriver au coeur du problème.
Alors qu'il visitait le quartier marchand, ils se firent agresser par des bandits au croisement d'une ruelle. Pistolet en main, un des hommes demanda à son père de lui donner tout ce qu'il possédait. Argent, bijoux, objet avec de la valeur. Rien n'avait été oublié par le braqueur. Ils les avaient dépouillés, ne leur laissant que leur yeux pour pleurer. Fier d'avoir réussi un coup facile, un des hommes voulu pousser encore plus loin le vice et demanda à sa mère de retirer son chemisier. L'agression était montée d'un cran. Ce n'était plus qu'un simple vol anodin et accepter de se soumettre pouvait mettre encore plus en confiance les agresseurs.
Tout, mais pas ça. Le père d'Emilie, refusa à voir l'honneur de sa femme souillé par une bande de crapule et décida de s'interposer. Hors de question qu'un seul crapaud puant, terme utiliser par la jeune fille pour décrire les agresseurs, ne posent les yeux sur sa mère. C'est donc dans un acte de bravoure honorable et chevaleresque que son père s'interposa. Malheureusement pour lui, la bravoure sans force ne paye pas dans ce bas monde. D'une balle en pleine poitrine un des agresseurs mit fin à la vie du brave père de famille.
La suite était tout aussi dure pour la jeune fille. Après avoir assisté à la mort de son père, elle grava dans sa mémoire le sourire béant de l'assassin avant que ce dernier ne prenne la fuite. Mère et fille se trouvaient effondrer devant tant de violence et la perte d'un être cher.
Pensant trouver une justice sur cette île les deux femmes se sont redirigé vers la base de la marine de Shabondy. Sur place, elles pensaient trouver du soutien et pouvoir déclencher une action à l'encontre des assassins, mais le constat était tout autre. Personne n'était en mesure de leur apporter l'aide qu'elles demandaient. La marine avait trop de dossier, trop de mission en cours pour ne serais-ce que transmettre leur déposition. Emilie insista sur le fait qu'un des soldats à l'accueil leur informa qu'il faudrait peut-être des années avant que leur déposition aboutisse et c'était encore moins sûr si jamais l'assassin décidait de quitter l'île.
La vie sur Shabondy n'était pas facile. Le fort domine le faible. Le loup vivait avec le mouton et restait à sa disponibilité quand il décide de passer à table. La particularité de cette île, à savoir la cohabitation d'à peu près tous les groupes possibles du monde n'était pas toujours facile à cerner. Il faut faire gare à l'indigestion, car tout peut aller très vite. Faire fortune est possible dans un tripot, comme perdre la vie sans aucune raison. Malheureusement pour cette famille, elle était victime du système de Shabondy qui dévore ceux atteint de malchance.
L'histoire de la jeune fille était vraiment touchante. Ce genre de choses arrivaient souvent, trop souvent pour ne pas être quelque chose d'anodin pour les pirates des Spectres, mais il y avait quelque chose dans la manière de conter cette histoire qui touchait au plus profond ceux qui étaient amenés à l'écouter. Certain pirate clamaient haut et fort qu'il fallait retrouver l'assassin et lui faire la peau.
La petite fille poursuivie on histoire et arriva au bout. Voyant que la marine ne voulait pas apporter son aide à sa mère dans la traque de l'assassin, elle s'était enfuie. Elle s'était mise à courir aussi loin que ses jambes puissent la porter et s'était retrouvé ici, dans cette rue. Sa mère et elle n'avaient plus un sous et son père était mort. La misère les guettaient et rien, ni personne dans ce monde injuste ne pourrait les aider.
Touché par cette histoire, Shoma décida d'apporter un peu d'aide à la jeune fille. Ce n'était pas grand-chose, mais avec un peu d'argent, elles allaient pouvoir quitter cette île et offrir au défunt un enterrement digne de ce nom et recommencer une vie ailleurs, loin de la violence de cette île. Un million de berry. C'était une fortune pour la jeune fille qui n'en croyait pas ses yeux en voyant tout cet argent, mais c'était une goutte d'eau dans le fabuleux trésor amasser par les Spectres au cours de leur nombreux voyages.
Tout semblait aller pour le mieux pour Emilie qui allait empocher l'argent des pirates, mais le tavernier applaudit et brisa l'ambiance dans la salle. Voyant le peu d'humanité du chef d'établissement, les pirates se mirent à lui demander de se stopper, mais ce dernier décida de prendre la parole malgré tout. L'homme révéla le pot aux roses. Au départ il n'était pas sûr de lui, alors il préféra garder ses suspicions pour lui, mais il en était certain maintenant, cette fille n'était pas ce qu'elle prétendait être.
Depuis quelques mois déjà un groupe d'enfants orphelin agissaient dans les rues de Shabondy et arnaquaient les passants à coups d'histoire afin d'obtenir de l'argent de ces derniers. L'histoire devait être fausse, si elle était vraie, elle ne concernait sans doute passe cette fille. Son but était clairement d'obtenir la bourse de personnes naïves pouvant s'apitoyer devant ce genre d’histoire. Ce n'était qu'une rumeur, mais au fil des mois elle prenait de l'ampleur et aujourd'hui il pouvait constater que cette rumeur était totalement fondée.
Très peu de pirates tombaient dans le panneaux, voilà pourquoi la jeune fille avait tant hésité à débuter son histoire quand Shoma lui demanda. D'ordinaire, c'était les touristes qui se laissaient prendre aux jeux, mais voyant comment l'étoile du sud tentait de s'impliquer, elle décida de jouer à fond la carte de la victime avec dans l'espoir de réussir ce qu'aucun de ses camarades n'a jamais pu faire: tromper un pirate riche et célèbre.
Il faut dire que sans l'intervention du maître des lieux, la jeune fille aurait réussi. Il est clair, qu'elle avait un talent inné pour le mensonge. Son histoire se tenait, sa posture, ses larmes, son jeu d'actrice, tout était parfait. Elle était vraiment douée.
Se retrouvant mis à mal par cette intervention, la jeune fille tenta de fuir, mais Shoma attrapa son bras et la stoppa. Pensant perdre la vie à cause de sa tentative d'escroquerie, elle se mit à implorer la clémence du pirate. Les larmes quittait son corps tel une rivière, mais le visage du capitaine pirate n'en démordait pas.
Malgré tout Shoma n'avait pas l'intention de la tuer, au contraire il récupéra une partie de son argent et tendit le reste à la jeune fille. Cet argent, elle l'avait bien mérité, car elle venait quand même réussi. En faisant preuve d'audace et de cran, elle avait touché la corde sensible des Spectres et pour ça, elle méritait bien de repartir avec un peu d'argent. C'était de bonne guerre, les pirates volaient et pillaient, les escrocs escroquaient. Si elle poursuivait sur cette lancer, il ne fait aucun doute qu'avec plus d'expérience, elle amasserait une grosse fortune.
Surpris par cette réaction Emilie demanda à Shoma s'il était sérieux. Ce dernier lui confirma qu'elle pouvait partir avec l'argent qu'il lui laissait. Juste avant de partir Shoma lui demanda si Emilie était son véritable prénom. La jeune fille se retourna, fit un grand sourire et lui dit qu'Emilie n'était que son nom de scène, mais qu'il ne pourrait découvrir son véritable nom que le jour où elle raconterait sa véritable histoire.
Tout commença dans une taverne, oui, encore une fois. Shoma et son groupe se trouvait confortablement installé et s'adonnaient à quelques activités de pirates ordinaires. Alcool, jeux de cartes, domino, chant, repas gargantuesque, préparation mesquine de plan pour dépouiller les autres. La base d'une vie à terre loin des problèmes et du pillage. C'est à ce moment que Shoma décida de sortir un peu afin de prendre l'air. Rester cloîtré plusieurs heures dans cette taverne commençait à lui donner un peu la nausée. Un peu d'air frais ne pouvait lui faire que du bien. Enfin si l'on pouvait appeler l'air de Shabondy de l'air frais.
Tandis qu'il se tenait à l'un des piliers extérieurs de l'établissement, le capitaine pirate observa une petite fille qui n'était pas plus grande qu'Opacho courir tout en pleurant. La gamine devait avoir sept ans, voir huit. Elle traversa l'avenue et personne ne semblait lui accorder la moindre attention. Elle était telle un fantôme, invisible à la vue de tous et pourtant elle était bel et bien présente. Deux choix s'offrait à Shoma. Premier choix, faire comme s'il n'avait rien vu et l'histoire prenait fin. Ni vu, ni connu, pas de problème. Second choix, suivre la petite fille et lui demander pourquoi elle se trouvait dans cet état et pourquoi elle était seule.
Quand la jeune fille commença à fatiguer et que ses pieds n'arrivèrent plus à la porter, elle se retrouva à pleurer au beau milieu de la rue. Entre son passage devant la taverne où se trouvait Shoma et la fin de son parcours elle réussi à courir au moins quelques 400, peut-être 450 mètres. Pas mal pour de si petite jambe. Bière en main, le capitaine des Spectres quitta sa position pour rejoindre l'enfant qui était toujours ignoré du reste du monde.
Assis en plein milieu du chemin le capitaine pirate interpella la petite fille. Savoir pourquoi elle se trouvait seule au beau milieu d'un lieu très mal famé inquiétait le pirate, mais devant l'acte de gentillesse du pirate, la gamine refusa de répondre et lui demanda de la laisser tranquille. Si jeune et déjà un caractère de merde. Malgré le caractère ronchon de la petite, Shoma ne braqua pas et insista. Pour en arriver là, il avait dû se passer quelque-chose. Pour ne pas changer la jeune fille refusa de répondre à Shoma, se releva et parti en courant, mais sa cavale ne dura que quelques secondes puisqu'elle tomba une fois de plus.
Têtu comme une mule Shoma rattrapa la jeune fille et l'attrapa par la taille avant de la traîner de force dans la taverne où son groupe résidait. En voyant la gamine entre les mains de leur capitaine ses hommes se mit à rire. Pour le taquiner, ils s'amusaient à dire que leur capitaine était un lolicon comme on en voyait rarement. Bien sûr cela mit quelques peux en rogne Shoma, car cela braqua encore plus la gamine qui se mit à crier encore plus fort.
Malgré les protestations et cris de la jeune fille personne ne semblait lui accorder du crédit. Qui pouvait bien se dresser contre Shoma sans en payer le prix fort ? Qui en avait envie, tel était vraiment la question. Combattre l'étoile du sud pour une fille sortie de nulle part, cela n'avait aucun intérêt. Au bout d'un moment l'enfant se retrouva à cours de souffle et de l'arme et décida de se reprendre en main et jeta à la figure de Shoma la boisson qu'il avait posé sur la table.
Si elle pensait enrager Shoma par cet acte, elle se trompa. Au contraire, l'étoile du sud se mit à rire. Pourquoi il riait-il ? Simplement, parce qu'il avait réussi à stopper les pleures de son invité et qu'à présent elle pouvait parler et arrêter de chialer. En voyant que son ravisseur n'était pas en colère la petite lui demanda s'il était stupide. Devant cette question le supernova lui répondit que selon certaine personne être pirate signifie être dénué de raison, mais que pour lui répondre, il avait pleinement possession de ses esprits et qu'il préférait voir une petite fille pleine de joie plutôt que les larmes aux yeux.
Afin de permettre à la petite fille de s'ouvrir, Shoma lui commanda un jus de fruit et lui donna. Cette fois il fit en sorte que son invité ne lui jette pas la boisson au visage. Plus détendu, mais quand même intimidé, l'invité des pirates où l'otage tout dépend du regard placer sur cette situation, pris le verre et bu son contenu. Le liquide disparu d'une traite à croire qu'elle était assoiffée après avoir couru un marathon.
La jeune fille se laissa peu à peu aller à la confidence. Elle s'appelait Emilie, avait le même âge qu'Opacho et était à Shabondy depuis moins d'une semaine. Elle avait fait le voyage depuis l'île en fête avec son père et sa mère. Rien de bien croustillant jusque là. Les trois premières minutes du récit ne contenait pas vraiment d'information importante, mais on pouvait entendre au timbre de voix de la jeune fille que cela lui tenait à coeur et qu'elle devait passer par là pour amener au véritable sujet, à savoir pourquoi elle se retrouvait seul au milieu de nulle part. Sous l'impulsion d'un Shoma attentif et intéresser par ces tourments, Emilie finit par arriver au coeur du problème.
Alors qu'il visitait le quartier marchand, ils se firent agresser par des bandits au croisement d'une ruelle. Pistolet en main, un des hommes demanda à son père de lui donner tout ce qu'il possédait. Argent, bijoux, objet avec de la valeur. Rien n'avait été oublié par le braqueur. Ils les avaient dépouillés, ne leur laissant que leur yeux pour pleurer. Fier d'avoir réussi un coup facile, un des hommes voulu pousser encore plus loin le vice et demanda à sa mère de retirer son chemisier. L'agression était montée d'un cran. Ce n'était plus qu'un simple vol anodin et accepter de se soumettre pouvait mettre encore plus en confiance les agresseurs.
Tout, mais pas ça. Le père d'Emilie, refusa à voir l'honneur de sa femme souillé par une bande de crapule et décida de s'interposer. Hors de question qu'un seul crapaud puant, terme utiliser par la jeune fille pour décrire les agresseurs, ne posent les yeux sur sa mère. C'est donc dans un acte de bravoure honorable et chevaleresque que son père s'interposa. Malheureusement pour lui, la bravoure sans force ne paye pas dans ce bas monde. D'une balle en pleine poitrine un des agresseurs mit fin à la vie du brave père de famille.
La suite était tout aussi dure pour la jeune fille. Après avoir assisté à la mort de son père, elle grava dans sa mémoire le sourire béant de l'assassin avant que ce dernier ne prenne la fuite. Mère et fille se trouvaient effondrer devant tant de violence et la perte d'un être cher.
Pensant trouver une justice sur cette île les deux femmes se sont redirigé vers la base de la marine de Shabondy. Sur place, elles pensaient trouver du soutien et pouvoir déclencher une action à l'encontre des assassins, mais le constat était tout autre. Personne n'était en mesure de leur apporter l'aide qu'elles demandaient. La marine avait trop de dossier, trop de mission en cours pour ne serais-ce que transmettre leur déposition. Emilie insista sur le fait qu'un des soldats à l'accueil leur informa qu'il faudrait peut-être des années avant que leur déposition aboutisse et c'était encore moins sûr si jamais l'assassin décidait de quitter l'île.
La vie sur Shabondy n'était pas facile. Le fort domine le faible. Le loup vivait avec le mouton et restait à sa disponibilité quand il décide de passer à table. La particularité de cette île, à savoir la cohabitation d'à peu près tous les groupes possibles du monde n'était pas toujours facile à cerner. Il faut faire gare à l'indigestion, car tout peut aller très vite. Faire fortune est possible dans un tripot, comme perdre la vie sans aucune raison. Malheureusement pour cette famille, elle était victime du système de Shabondy qui dévore ceux atteint de malchance.
L'histoire de la jeune fille était vraiment touchante. Ce genre de choses arrivaient souvent, trop souvent pour ne pas être quelque chose d'anodin pour les pirates des Spectres, mais il y avait quelque chose dans la manière de conter cette histoire qui touchait au plus profond ceux qui étaient amenés à l'écouter. Certain pirate clamaient haut et fort qu'il fallait retrouver l'assassin et lui faire la peau.
La petite fille poursuivie on histoire et arriva au bout. Voyant que la marine ne voulait pas apporter son aide à sa mère dans la traque de l'assassin, elle s'était enfuie. Elle s'était mise à courir aussi loin que ses jambes puissent la porter et s'était retrouvé ici, dans cette rue. Sa mère et elle n'avaient plus un sous et son père était mort. La misère les guettaient et rien, ni personne dans ce monde injuste ne pourrait les aider.
Touché par cette histoire, Shoma décida d'apporter un peu d'aide à la jeune fille. Ce n'était pas grand-chose, mais avec un peu d'argent, elles allaient pouvoir quitter cette île et offrir au défunt un enterrement digne de ce nom et recommencer une vie ailleurs, loin de la violence de cette île. Un million de berry. C'était une fortune pour la jeune fille qui n'en croyait pas ses yeux en voyant tout cet argent, mais c'était une goutte d'eau dans le fabuleux trésor amasser par les Spectres au cours de leur nombreux voyages.
Tout semblait aller pour le mieux pour Emilie qui allait empocher l'argent des pirates, mais le tavernier applaudit et brisa l'ambiance dans la salle. Voyant le peu d'humanité du chef d'établissement, les pirates se mirent à lui demander de se stopper, mais ce dernier décida de prendre la parole malgré tout. L'homme révéla le pot aux roses. Au départ il n'était pas sûr de lui, alors il préféra garder ses suspicions pour lui, mais il en était certain maintenant, cette fille n'était pas ce qu'elle prétendait être.
Depuis quelques mois déjà un groupe d'enfants orphelin agissaient dans les rues de Shabondy et arnaquaient les passants à coups d'histoire afin d'obtenir de l'argent de ces derniers. L'histoire devait être fausse, si elle était vraie, elle ne concernait sans doute passe cette fille. Son but était clairement d'obtenir la bourse de personnes naïves pouvant s'apitoyer devant ce genre d’histoire. Ce n'était qu'une rumeur, mais au fil des mois elle prenait de l'ampleur et aujourd'hui il pouvait constater que cette rumeur était totalement fondée.
Très peu de pirates tombaient dans le panneaux, voilà pourquoi la jeune fille avait tant hésité à débuter son histoire quand Shoma lui demanda. D'ordinaire, c'était les touristes qui se laissaient prendre aux jeux, mais voyant comment l'étoile du sud tentait de s'impliquer, elle décida de jouer à fond la carte de la victime avec dans l'espoir de réussir ce qu'aucun de ses camarades n'a jamais pu faire: tromper un pirate riche et célèbre.
Il faut dire que sans l'intervention du maître des lieux, la jeune fille aurait réussi. Il est clair, qu'elle avait un talent inné pour le mensonge. Son histoire se tenait, sa posture, ses larmes, son jeu d'actrice, tout était parfait. Elle était vraiment douée.
Se retrouvant mis à mal par cette intervention, la jeune fille tenta de fuir, mais Shoma attrapa son bras et la stoppa. Pensant perdre la vie à cause de sa tentative d'escroquerie, elle se mit à implorer la clémence du pirate. Les larmes quittait son corps tel une rivière, mais le visage du capitaine pirate n'en démordait pas.
Malgré tout Shoma n'avait pas l'intention de la tuer, au contraire il récupéra une partie de son argent et tendit le reste à la jeune fille. Cet argent, elle l'avait bien mérité, car elle venait quand même réussi. En faisant preuve d'audace et de cran, elle avait touché la corde sensible des Spectres et pour ça, elle méritait bien de repartir avec un peu d'argent. C'était de bonne guerre, les pirates volaient et pillaient, les escrocs escroquaient. Si elle poursuivait sur cette lancer, il ne fait aucun doute qu'avec plus d'expérience, elle amasserait une grosse fortune.
Surpris par cette réaction Emilie demanda à Shoma s'il était sérieux. Ce dernier lui confirma qu'elle pouvait partir avec l'argent qu'il lui laissait. Juste avant de partir Shoma lui demanda si Emilie était son véritable prénom. La jeune fille se retourna, fit un grand sourire et lui dit qu'Emilie n'était que son nom de scène, mais qu'il ne pourrait découvrir son véritable nom que le jour où elle raconterait sa véritable histoire.