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Luxure sans conscience n'est que ruine des bourses

Encore en pleine mer, le capitaine Ander Sanderson, un trentenaire brun, chemise ouverte et claquant au vent, plissait les yeux en direction de la vigie. Du pont de son navire pirate qui voguait à vive allure en direction de Kikai no Shima, il pouvait à peine distinguer la silhouette d’un homme qui s’y entraînait  durement. Il l’apercevait, soulevant probablement de lourdes charges diverses contenues dans des caisses de différentes tailles. Intrigué par sa volonté de solitude, il décida de monter le voir.


Après quelques instants, ce fut essoufflé qu’il frappa à la porte du petit espace en haut du mât principal.


- Entre. C’est ton rafiot j’te rappelle.


Cet homme en plein exercice de musculation n’était autre que le pirate Mahach. Le capitaine ne l’avait toujours pas reconnu puisque depuis sa sortie de prison des Allods d’Akeem, il arborait une barbe de plusieurs jours ainsi qu’une crinière revêche qu’il essayait souvent de dompter en la plaquant en arrière lorsqu’il passait sa main dans ses cheveux. Le seul élément qui pouvait attester de sa réelle identité était son sempiternel marcel rouge largement taché de transpiration.

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Le capitaine entra donc à pas feutrés et lui adressa la parole avec autant de tact. Ce n’était pas qu’il le craignait, mais Mahach s’était présenté à lui sous le faux nom de John, pirate abandonné par son équipage et peu rechignant à la tâche pour peu qu’on lui permette de voyager jusqu’à un port. Alors Ander le respectait. Ce John avait tenu parole, il trimait dur sans jamais broncher, donc il respectait sa volonté de silence et de solitude.


- Salut. Ouais, mais tu as viré le vigie ...


Il s’était calé dans un coin, à regarder cet inconnu toujours en train de s’entraîner sans lui accorder plus d’importance, totalement concentré sur son exercice, le regard dur et fermé.


- Salut. J’ai dit que je prenais sa place quand j’avais pas besoin d’être à la manoeuvre et que je préviendrais si je voyais quelque chose.
- Un peu comme lui quoi.
- Ouais, bon, s’cuse-moi.
- Y’a ... Y’a pas de mal. Je vais pas te cracher dessus après le boulot que t’as abattu ... Juste, t’es sûr que tu veux pas venir manger un bout avec nous ? C’est pas bon de rester enfermé tout seul ...
- Nan, merci.
- Comme tu veux ... Notre navigateur m’a dit qu’on devrait pas tarder d’arriver.
- Okay. C’est tout ?
- Ouais, je ... je crois ouais.



Un long silence s’installa et personne ne le perturbait, si ce n’est le grincement des caisses en bois et les grognements de Mahach. Il restait imperturbable outre sa grimace de douleur mais commençait à ressentir une certaine gêne. Là où avant il aurait explosé dans une colère aussi noire que soudaine, il ne se manifesta que d’une petite remarque légèrement piquante, sans quitter ses bras ou ses lests des yeux.



- Tu peux partir alors, j’imagine ?
- Euh ... ou-ouais ... Nan, écoute, je vais jouer franc jeu avec toi. Je vais pas dire que tu m’inquiètes mais presque.



Avant, Mahach aurait explosé ... de rire. Là non, il continuait ses mouvements sans rien dire. Alors Ander continua :


- Je veux dire : tu bosses, tu bouffes tout seul, tu retournes bosser, tu t’entraînes tout seul, tu pionces tout seul. Et rebelote ! Je vais pas m’en plaindre mais gars ! T’as dû subir un coup dur nan ?


Mahach ne répondit pas. Il s'entraînait. Encore et toujours.


- Je sais bien que ton capitaine t’a lâché, tu me l’as dit. Mais quoi ? Tu vis plus que pour un truc ? Te venger ? Le buter peut-être ? Fais gaffe, ça va te ronger le ciboulot tu vas virer cinglé avant de pouvoir lui mettre la main dessus !
- Nan. Enfin ouais, y’a d’ça. Mais pas que.
- Mais quoi alors !



L’énervement commençait à poindre chez l’ancien crêtu. Si sa veine battait déjà fortement sur sa tempe à cause de l’effort, elle finit par enfler pour de bon, mais quand il se mit à lui répondre, ruisselant de sueur, il n’y eut pas un mot plus haut que l’autre.


- C’est un faux frère. Il m’a foutu au trou pour mieux s’tirer.
- Ah ... ouais ... je comprends mieux là ... Et ça faisait combien de temps que tu y croupissait ?
- Trois jours.

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Ander ne put s’empêcher d’éclater de rire, quitte à froisser son invité.

- Quoi ?! C’est tout ?!
- Bah ouais.
- Ouah, mec ! T’as toujours été comme ou t’as juste la dent dure ?




Mahach restait fermé, imperturbable. Il continuait même à se muscler sans broncher.


- Faut bien qu’tu comprennes un truc : avant que j’le connaisse, jamais un Marine était parvenu à m’foutre à l’ombre. Aucun.



Pendant qu’il déballait sa vie, le capitaine à la chemise blanche à moitié ouverte était entré en pleine réflexion, se grattant le menton à peine poilu.


- Attends ... Trois jours tu dis hein ?
- Ouais.
- Mais putain ! Ca veut dire ... ! L’incendie ... ! C’était vous ?



Mahach laissa échapper un soupir. Il savait ce que cela voulait dire.


- Ouais ...
- Alors t’es un B...
- Un Blattard ouais. Le Lieutenant de Greed.



Ander manqua de se casser la figure à cause ... de rien du tout, si ce n’est la surprise que la réponse provoqua chez lui.


- Wow wow wow ! Je te préviens, on veut pas d’emmerde hein !



Enfin irrité, celui qui portait la crête il y a encore quelques jours de cela posa ses charges et fronça les sourcils.


- J’vous en ai d’jà causé d’puis not’ départ ?
- Nan, bien sûr que non. Mais je te prév...
- Bah alors voilà. J’t’en causerai pas si tu viens pas trop m’souffler dans les bronches. Et jusque là, ça allait.
- Mais merde ! Je t’avais pas reconnu ...
- Et c’était tant mieux. Les ch’veux et la barbe, c’était fait pour. On m’reconnait pas, on vient pas m’chercher des noises, tout l’monde est content.



Les deux pirates furent tirés de leur petite discussion par le beuglement d’un des hommes de l’équipage.


- Kikai en vue, Cap’taine !


Mahach réunit ses affaires dans son sac à dos qu’il portait sur l’épaule avec une seule bretelle.


- ‘Semblerait qu’j’ai manqué à mon d’voir, tu m’excus’ras. M’enfin ... C’est mieux comme ça. Nos ch’mins vont s’séparer, on f’ra comme si de rien était, pas vrai ?


Ander acquiesça d’un timide signe de tête, soit parce qu’il était à peine remis de la surprise, soit parce qu’il prenait pleinement conscience de qui il avait en face de lui.


- Super. Merci pour tout l’aminche.


Le Blattard plaqua sa paluche sur l’épaule du capitaine en signe de gratitude, ce qui le fit sursauter légèrement.


- Bon. J’laisse les tiens s’occuper d’la manoeuvre, j’veux être le premier à débarquer, histoire de. Amusez-vous bien, et faites gaffe d’pas trop vous attirer les foudres d’la mafia. Ca pue la merde ces histoires là.


Il quitta la vigie, suivi de peu par Ander qui commençait à gueuler les instructions à son équipage effervescent mais obéissant. Mahach gagna le pont, prêt à débarquer sans perdre un seul instant.
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