Sont marrants à North Blue à croire que j'ai que ça à glander de m'occuper de la garderie des nouveaux. Y m'appellent un beau jour sans qu'on se connaisse et pis les voilà à faire mon éloge panégyrique sans que j'ai eu le temps de leur dire allô. Putain, j'aurais dû me méfier. Quand quelqu'un vous passe de la pommade dans le dos c'est parce qu'il a prévu de s'en servir comme lubrifiant à court terme.
Et me voilà baisé comme un pourceau dans un rassemblement de révolutionnaires - ouais, y'a de drôles de rumeurs qui circulent sur eux en ce moment.
«Que vous êtes doué monsieur Oletto, tant de professionnalisme, ça laisse rêveur, et comment arrivez-vous à prendre autant soin de votre peau en dépit de tout ce que vous avez déjà à faire ?» Tout y est passé. Vu que le bureau du C.P 2 sur North Blue a mes coordonnées, y se sont dit qu'y z'allaient pas s'emmerder à former eux-même leur récente recrue, qu'une pauvre pomme allait s'en charger pour eux. Eh ben... y z'ont foutrement raison. Qu'est-ce que je peux dire ? «Non» ? Mon cul «non». Quand on s'engage à faire quelque chose dans notre branche, c'est pas une promesse mais un putain de serment sur je ne sais quel texte sacré, on peut pas revenir dessus sinon on est finis.
Que je regrette le temps où je bossais à la marine d'élite. «On a besoin de renforts» qu'y gueulaient dans l'escargophone, on répondait «Oui, oui, on arrive» et pis on allait boire un café tranquille. Bon après on se prenait un savon parce que ça se fait pas de laisser des pirates piller une côte pendant deux jours entiers sans intervenir, mais ça avait ses bons moments. En tout cas l'enculage administratif était autrement plus câlin qu'il l'est actuellement au Cipher Pol.
Et pis ça me fait une trotte ! Faut pas croire ! Je passe mon temps à cheminer entre tous ces putains de Blues, sauf que la fois là, j'aurai pas de petit bonus en faisant mon boulot. Non, faut que j'aille dire à un merdeux aux joues roses avec le nez qui coule comment y faut turfer comme un grand, et le tout, pour la beauté du geste. Génération de merde moi je vous le dis ! Toujours à devoir les prendre par la main. Bah la mienne, y va se la manger dans la gueule. On va le former à la dure l'autre connard. J'entre dans le Q.G de North Blue où je suis attendu, même pas je dis bonjour et je prends la route des locaux du C.P 2.
Putain, y'a sérieusement personne pour m'arrêter ? Je pourrais aussi bien être un révolutionnaire venu faire péter tout le barda qu'y bougeraient pas une paupière. Moi je dis, la régulière c'est la bonne planque.
Alors, les bureaux où je dois me rendre... y sont où déjà ? Ça fait une paye que je m'y suis pas promené mine de rien. On maquillait ça sous un titre ronflant à l'époque... bureau de... de... de la trésorerie. HaHa ! Oui c'était ça, bureau de la trésorerie. Putain y'en a qui manquent pas de sens de l'humour dans les hautes strates.
Nous y voilà. D'emblée faut que je fasse bonne impression en entrant.
- Où qu'il est le p'tit sagouin que j'dois débourrer ?!
Arrêtez de me regarder avec vos yeux de merlan fris, répondez-moi bordel. La permanence de North Blue... Maintenant je me souviens pourquoi j'évite de faire mes missions dans le coin. Y z'ont tous deux de tension là-dedans. Deux bonnes femmes et une larve, voilà l'équipe de choc pour régenter des agents de terrains qui risquent leur peau et qui se la font généralement calciner parce que ce ramassis d'andouilles est pas foutu de servir à quelque chose.
- Et mais... c'est pas la peine de crier hein.
Aaaaaah, la grognasse en chef qui commence déjà à me mordiller les valseuses, j'attendais que ça.
- JE GUEULE SI JE VEUX ! Mais là j'ai pu envie. Alors Tanchal, où qu'il est mon protégé ? Me dis pas que c'est pu d'actualité, vraiment, j'm'en voudrais de d'voir vous étriper de si bon matin.
Ouais, l'étripage, c'est plus une activité d'après-midi. Alors voilà que la triplette de Buseville commence à fouiller leeeeeentement dans les papiers. Parce qu'évidemment, y savent même pas que je devais passer aujourd'hui. Faut pas trop leur en demander, c'est pas comme si y bossaient dans le renseignement hein !
Faut que je me calme, ça ferait mauvais genre d'avoir un quintuple infarctus devant un nouveau.
- Ah bah... il est pas encore arrivé. Qu'elle me répond sa copine la morue. Regarde-moi le chantier celle-là, percée de partout et peinturlurée comme un bateau volé. Elle a même pas vingt-cinq ans, elle en fait le double.
Bon, pour la défense de mon stagiaire, je suis arrivé un peu en avance. Vérole ! D'ici à ce qu'il arrive toute la colère que j'ai amassée va s'estomper. Bon bah je vais attendre sagement, j'ai pas le choix. Dans le petit bureau, je me trouve un siège qui ploie pour mon gros derche et je reste contre le mur les bras croisés à regarder les marioles travailler. Enfin... travailler... Y font des trucs, ça, je dis pas. De là à dire que ces trucs vont avoir une quelconque incidence pour le Cipher Pol, là, on part dans la prospective hasardeuse.
Et vas y que ça commence. «Machine, je comprends pas pourquoi y faut envoyer le formulaire là et à qui...» Alors y téléphonent, et pis bien sûr à l'autre bout du fil, c'est quelqu'un qu'y connaissent. «Qu'est-ce que tu deviens ? Et les gosses ? Et le chiens ?» Une demi heure après, y z'ont leur renseignement : y se sont gouré de formulaire.
À tous les coups, c'est un formulaire d'allocation de ressources pour un agent qui a besoin de matos pour bosser. Ces buses vont pas y arriver à temps et ce sera un autre brillant échec pour le Gouvernement Mondial.
Un de ces quatre matins je vais me bombarder chef du C.P 2, ça va filer doux, moi je vous le dis. Plus de bureaucratie, je vais recruter des anciens pirates aux dents longues et à la panse vide, pis avec ça, je serai le roi du pétrole.
Tiens, pendant que je suis là à faire des plans sur la comète, y'a la poignée de la porte qui se tourne, on va pas tarder à entrer dans le vif du sujet.
Et me voilà baisé comme un pourceau dans un rassemblement de révolutionnaires - ouais, y'a de drôles de rumeurs qui circulent sur eux en ce moment.
«Que vous êtes doué monsieur Oletto, tant de professionnalisme, ça laisse rêveur, et comment arrivez-vous à prendre autant soin de votre peau en dépit de tout ce que vous avez déjà à faire ?» Tout y est passé. Vu que le bureau du C.P 2 sur North Blue a mes coordonnées, y se sont dit qu'y z'allaient pas s'emmerder à former eux-même leur récente recrue, qu'une pauvre pomme allait s'en charger pour eux. Eh ben... y z'ont foutrement raison. Qu'est-ce que je peux dire ? «Non» ? Mon cul «non». Quand on s'engage à faire quelque chose dans notre branche, c'est pas une promesse mais un putain de serment sur je ne sais quel texte sacré, on peut pas revenir dessus sinon on est finis.
Que je regrette le temps où je bossais à la marine d'élite. «On a besoin de renforts» qu'y gueulaient dans l'escargophone, on répondait «Oui, oui, on arrive» et pis on allait boire un café tranquille. Bon après on se prenait un savon parce que ça se fait pas de laisser des pirates piller une côte pendant deux jours entiers sans intervenir, mais ça avait ses bons moments. En tout cas l'enculage administratif était autrement plus câlin qu'il l'est actuellement au Cipher Pol.
Et pis ça me fait une trotte ! Faut pas croire ! Je passe mon temps à cheminer entre tous ces putains de Blues, sauf que la fois là, j'aurai pas de petit bonus en faisant mon boulot. Non, faut que j'aille dire à un merdeux aux joues roses avec le nez qui coule comment y faut turfer comme un grand, et le tout, pour la beauté du geste. Génération de merde moi je vous le dis ! Toujours à devoir les prendre par la main. Bah la mienne, y va se la manger dans la gueule. On va le former à la dure l'autre connard. J'entre dans le Q.G de North Blue où je suis attendu, même pas je dis bonjour et je prends la route des locaux du C.P 2.
Putain, y'a sérieusement personne pour m'arrêter ? Je pourrais aussi bien être un révolutionnaire venu faire péter tout le barda qu'y bougeraient pas une paupière. Moi je dis, la régulière c'est la bonne planque.
Alors, les bureaux où je dois me rendre... y sont où déjà ? Ça fait une paye que je m'y suis pas promené mine de rien. On maquillait ça sous un titre ronflant à l'époque... bureau de... de... de la trésorerie. HaHa ! Oui c'était ça, bureau de la trésorerie. Putain y'en a qui manquent pas de sens de l'humour dans les hautes strates.
Nous y voilà. D'emblée faut que je fasse bonne impression en entrant.
- Où qu'il est le p'tit sagouin que j'dois débourrer ?!
Arrêtez de me regarder avec vos yeux de merlan fris, répondez-moi bordel. La permanence de North Blue... Maintenant je me souviens pourquoi j'évite de faire mes missions dans le coin. Y z'ont tous deux de tension là-dedans. Deux bonnes femmes et une larve, voilà l'équipe de choc pour régenter des agents de terrains qui risquent leur peau et qui se la font généralement calciner parce que ce ramassis d'andouilles est pas foutu de servir à quelque chose.
- Et mais... c'est pas la peine de crier hein.
Aaaaaah, la grognasse en chef qui commence déjà à me mordiller les valseuses, j'attendais que ça.
- JE GUEULE SI JE VEUX ! Mais là j'ai pu envie. Alors Tanchal, où qu'il est mon protégé ? Me dis pas que c'est pu d'actualité, vraiment, j'm'en voudrais de d'voir vous étriper de si bon matin.
Ouais, l'étripage, c'est plus une activité d'après-midi. Alors voilà que la triplette de Buseville commence à fouiller leeeeeentement dans les papiers. Parce qu'évidemment, y savent même pas que je devais passer aujourd'hui. Faut pas trop leur en demander, c'est pas comme si y bossaient dans le renseignement hein !
Faut que je me calme, ça ferait mauvais genre d'avoir un quintuple infarctus devant un nouveau.
- Ah bah... il est pas encore arrivé. Qu'elle me répond sa copine la morue. Regarde-moi le chantier celle-là, percée de partout et peinturlurée comme un bateau volé. Elle a même pas vingt-cinq ans, elle en fait le double.
Bon, pour la défense de mon stagiaire, je suis arrivé un peu en avance. Vérole ! D'ici à ce qu'il arrive toute la colère que j'ai amassée va s'estomper. Bon bah je vais attendre sagement, j'ai pas le choix. Dans le petit bureau, je me trouve un siège qui ploie pour mon gros derche et je reste contre le mur les bras croisés à regarder les marioles travailler. Enfin... travailler... Y font des trucs, ça, je dis pas. De là à dire que ces trucs vont avoir une quelconque incidence pour le Cipher Pol, là, on part dans la prospective hasardeuse.
Et vas y que ça commence. «Machine, je comprends pas pourquoi y faut envoyer le formulaire là et à qui...» Alors y téléphonent, et pis bien sûr à l'autre bout du fil, c'est quelqu'un qu'y connaissent. «Qu'est-ce que tu deviens ? Et les gosses ? Et le chiens ?» Une demi heure après, y z'ont leur renseignement : y se sont gouré de formulaire.
À tous les coups, c'est un formulaire d'allocation de ressources pour un agent qui a besoin de matos pour bosser. Ces buses vont pas y arriver à temps et ce sera un autre brillant échec pour le Gouvernement Mondial.
Un de ces quatre matins je vais me bombarder chef du C.P 2, ça va filer doux, moi je vous le dis. Plus de bureaucratie, je vais recruter des anciens pirates aux dents longues et à la panse vide, pis avec ça, je serai le roi du pétrole.
Tiens, pendant que je suis là à faire des plans sur la comète, y'a la poignée de la porte qui se tourne, on va pas tarder à entrer dans le vif du sujet.