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Le sauvetage qui prend des allures de suicide.



1627, archipel Shabondy.


Nous y sommes enfin. Cette légère brise matinale qui me caresse la peau, la mienne ainsi que tous les autres. Le temps d’un instant, nous sommes tous restés figés face à cette magnifique terre paradisiaque, dans laquelle aura lieu un véritable bain de sang. Je me retourne vers mes camarades sans parvenir à leur sourire, mon visage est crispé à l’idée d’en perdre un bon nombre. Suelto se joint à moi et regarde l’horizon à son tour.

« - Cet archipel est si magnifique, si accueillant… Il en ressort pourtant une odeur de mort. C’est la guerre, Ragnar. Je ne compte pas avoir de pitié pour qui que ce soit. Mon seul souhait est de retrouver Maria.
- Je sais, Suelto, je sais. Puis… Je le sens.
- Qui donc ?
- Celui à l’origine de tout ce désastre. dis-je d’un ton presque anéanti.
- Et ? C’est l’occasion pour toi de le corriger. »

Il n’a pas tout à fait tord. Mais c’est censé être une opération express, pas un terrain de jeu. En plus du supernova, ce qui m’inquiète davantage sont les éventuels officiers de la marine qui seront présents. À vrai dire, Kitsuka ne me préoccupe pas plus que ça, je sais pertinemment qu’il ne m’attaquera pas. Il est en plus grand danger que moi au vu de sa prime. Enfin bref, il est grand temps de décompresser un peu et de commencer le repérage.

« Bien. Quartier libre ! Prenez du bon temps, amusez-vous, mais tâchez de pas trop vous faire remarquer. Et pipelettes, mettez-la en veilleuse, ok ? Si l’un d’entre vous met la mission en péril, je n’hésiterais à l’assassiner dans d’atroces souffrances… dis-je en laissant se dégager des tentacules d’encre autour de moi. »

Ce lieu est bourré de primé et, de notre côté, rares sont ceux qui ont une prime. Et pour ceux que ça concerne, seule celle de Levy Quinn est potentiellement intéressante pour les chasseurs de prime ou agents du gouvernement. La mienne est ridicule, c’est pas plus mal. Bref. Des groupes d’affinité se forment, ça sent la bonne camaraderie. Ça sent la bonne picole chez certains que je connais… Mon regard se pose sur Marcel et Yumi qui ne connaissent pas de limite.

À mes côtés, il ne reste plus que Suelto, Othar, Levy et les quelques types qui veulent rester au calme. Mais ils ne sont qu’une minorité, faut pas se leurrer. Othar finit par descendre et se tire sans un mot. Après tout, il a été mon instructeur, j’ai pas grand chose à lui dire. C’est déjà un miracle qu’un type de son calibre soit avec nous. Du coup, Suelto et moi nous retournons vers Levy Quinn, ignorant totalement ce qu’elle désir. Puis le rouquin se retourne vers moi pour que j’enclenche la discussion.

« - Que veux-tu faire Levy ? demandé-je simplement. Suelto et moi allons nous balader, faire un repérage des lieux et du terrain pour faciliter l’évacuation. Si tu as des suggestions, n’hésite surtout pas, tu es aussi essentielle à la réussite de l’opération.
- Puis on pourra aussi profiter des activités locales, t’en fais pas. rajoute Suelto.
- Bien sûr ! Il y a un super parc d’attraction ! C’est top pour les gamines de ton âge !
- Mec… T’as toujours pas capté qu’elle a probablement note âge ?
- Hein ? Qu’est-ce que tu racontes, connard ? Elle n’a même pas de paire de meules…
- Mais où est-ce que tu vas chercher autant de conneries !? T’es con ou quoi ? Parce qu’elle n’a pas les meules que monsieur Ragnar pense que toutes femmes devraient avoir, cette femme est forcément une gamine ? Que dieu me préserve de ces idioties. J’espère sincèrement que ce n’est pas contagieux d’être aussi con.
- T’es pas pédophile sur les bords ? Elle n’a pas de cul, pas de meules, mesure un mètre et des poussières et, pour couronner le tout, c’est une grande capricieuse. Alors oui, c’est une gamine !
- Pour le dernier point, c’est valable pour toutes les femmes, sale encrier de merde… Et je te rappelle qu’elle est juste derrière toi, pauvre merde. Othar avait raison. Faut vraiment suicidaire pour suivre une merde comme toi… »

En plus des paroles assez directes de mon meilleur ami, je me retrouve parcouru d’une sensation de peur. Il y a comme une aura froide derrière, qui ne cesse de s’intensifier pour mon plus grand malheur. Quel con ! Bien sûr qu’elle était juste derrière moi. Mais si c’est pas une gamine, c’est qui ? Bordel. J’en ai marre de ces physiques atypiques. Un peu de normalité dans ce monde de déglingués ne ferait pas de mal.



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Furieuse, sans un mot, la petite s’en va sans ne rien dire. Je sais qu’elle est uniquement grâce à mon empathie qui me permet de ressentir les sentiments des autres. Il ne reste plus que le rouquin du coup qui, au moindre faux pas, m’abandonnera sur le champ également. Je pressens qu’il lutte déjà pour rester à mes côtés actuellement. Il boue de l’intérieur. Quelque chose va bientôt émerger, je le sens. Ça se rapproche.

« - T’es un réel abruti ! Comment peut-on donner des responsabilités à un type incapable de distinguer une femme d’une petite fille ?…
- Une femme !? Oy… Te fous pas de ma gueule… C’est une gamine, point barre.
- Une gamine qui a le même rang que toi, qui sait lire les ponéglyphes, qui se bat presque mieux que toi et qui réfléchit mieux que toi ? Ça en fait des compétences pour une gamine.
- Hm… Pourquoi cette apparence ?
- J’en sais rien. Une maladie dégénérative, une malédiction, son fruit du démon… Tant de possibilités. Je reste convaincu que ce n’est pas une gamine. »

Et puis merde, qui s’en souci réellement ? Je m’excuserais et basta. Faut pas non plus exagérer, nous ne sommes pas là pour ça. Et personnellement, le parc d’attraction m’attire plutôt bien, suis-je un bébé pour autant ? Suelto dirait probablement que c’est le cas. Quoiqu’il en soit, nous devons explorer les lieux. C’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de se retrouver sur cet archipel, bien qu’il soit dangereux de trop y trainer.

Je saute du navire et atterris assez légèrement au sol. Mon camarade me suit également.

« - Où est-ce qu’on va ? demandé-je au plus avisé de nous deux. »
- Au centre de l’archipel, si l’on peut appeler ça un archipel…
- Hein ? C’est pas là-bas qu’il est déconseillé d’aller ?
- C’est là-bas qu’on aura les informations qu’il nous faut. Tu crois réellement qu’un touriste va simplement répondre à nos questions ? »

Il n’a pas tout à fait tord. Les gorges chaudes se trouvent plutôt dans les bar mal-famés des grooves interdits. Ma seule crainte est de retrouver le supernova qui a kidnappé notre amie. Il est quasiment certain qu’il s’y trouve. De là à le croiser, sachant tous les grooves où il peut potentiellement se trouver, c’est peu probable. Il nous faudra passer par les grooves plus touristiques de toute manière, pour mon plus grand bonheur.

Plus on marche, plus le bruit de la foule nous parvient. Grâce à l’empathie, je parviens tant bien que mal à visualiser ce qu’il s’y trame. On entre dans le soixante-quinzième groove, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est bien animé. Des couples, des familles, des amis, ou des âmes solitaires, qui errent dans ces rues bondés de commerces de tout genre. C’est véritablement un lieu touristique où règne l’oisiveté totale.

Les bénéfices doivent être exceptionnels ici.

« - Dis, Suelto, pourquoi une zone interdite est-elle encore autorisée ? La caserne pourrait au moins tenter de la raser, non ?
- Impossible. Du moins difficilement possible et ce pour deux raisons : D’une part, une raison économique, la consommation de ces criminels rapportent beaucoup de bénéfices à l’archipel. D’autre part, nous ferons un détour pour voir un lieu dévasté…
- Un détour ?
- Tu verras l’enfer que ça a coûté au gouvernement de vouloir nuire aux affaires de certains pirates au sang chaud… »

Intéressant. Ces pirates pourraient bien m’être utiles. Enfin je n’ai pas prévu de m’éterniser dans le coin de toute manière, alors bon. Suelto ne semble pas réellement s’intéresser à ce qu’il se passe autour, son seul objectif est de quitter cet endroit et se rendre dans les grooves moins accueillants et chaleureux. J’ai la sensation qu’il redevient l’homme de Jaya, méconnaissable, froid et focalisé seulement sur Maria et rien d’autre.

Et alors que nous quittons le groove, que le bruit de foule s’éloigne, une odeur de cendre vient capter mon odorat. Des couleurs vivent et étincelantes de l’archipel, nous virons aussitôt à décor de mort. Toute la zone est incendiée. Il n’y a plus aucune trace de vie dans ce groove. D’après ce que je peux observer et les propos de Suelto concernant ce lieu, on peut imaginer qu’une terrible bataille a eu lieu ici. L’air est presque irrespirable, le poussière masque pas mal la visibilité et il n’y a de toute manière plus rien à voir.

Une partie de moi est très attristée par cette image, l’autre, celle qui constitue probablement l’emprise du fruit du démon, semble absolument pas touchée par tout ça. Je dirais presque le contraire. La volonté d’affronter des types est omniprésente chez moi depuis toujours, mais pas celle de massacrer et détruire des vies comme actuellement. J’ai le sentiment de n’être qu’un psychopathe aux multiples personnalités. Malgré tout, je dois admettre que certaines personnes ne méritent pas ma sensibilité, et que cette autre partie de moi fait bien son travail.

Et après ce macabre spectacle, nous nous rendons directement au dixième groove, situé au centre de l’archipel. Les caractéristiques de l’île sont toujours présentes. Des arbres gigantesques dont on ne voit pas les sommets, des bulles, une température tropicale… La seules différences résident dans les fréquentations et le décor. Moins accueillants, des criminels dont les primes me donnent mal au crâne. Les chasseurs de prime doivent être aux anges ici.

Je frissonne d’excitation. Finie l’époque où je croisais un type balèze tous les trente-six du mois. Là, je ne peux prétendre battre aucun type. Ils ont tous de la bouteille, tous connus des batailles sanguinaires, tous évités la mort de peu, tous recherchés pour des actes de hautes voltiges… Ce ne sont pas des enfants ou des beaux-parleurs. Si quelque chose ne leur convient pas, ils tuent sans discuter. Ça pue le sang, ça pue la terreur. La pression est lourde, la tension est à son comble. Chacun est vigilant et scrute tout autour de lui.

Les capitaines et les seconds d’équipage sont facilement reconnaissables. J’imagine qu’il va nous être plus difficile que prévu de récolter des informations. Dire que Luffy, le fils de Dragon, a eu le culot ou l’inconscience de foutre la pagaille ici. Le rouquin a oublié une raison empêchant la caserne d’agir : la puissance qui réside en ces lieux. Tant de grooves remplis de ces pourritures. Je dois être considéré comme un pourriture, au même titre qu’eux.

« Ne serait-ce pas Ragnar et sa rouquine ? Pouahaha. dit une voix arrogante et familière. »

Le temps d’un instant, je suis paralysé à l’idée de me dire que cette personne se trouve juste derrière moi. Suelto, lui, n’a pas prit la peine de réfléchir et a pointé son fusil directement sur le principal concerné. La situation ne pouvait pas être plus dramatique.


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Je ne prends pas la peine de lui répondre. Le ressenti que j’ai à ce moment sur l’état de Suelto me préoccupe davantage. Imaginez un homme coupé de celle qu’il aime. Et imaginez que le responsable de cette séparation se trouve juste sous son nez. Mon regard persiste vers ce dernier qui n’est focalisé que sur le supernova, et ce, jusqu’à ce que j’abaisse son arme de sa cible et qu’il fini par me regarder de nouveau. Le visage apaisé, je lui fais comprendre que ce n’est pas le moment propice.

« - Maria ? demandé-je.
- Pas là.
- Sans blague.
- Mec, elle vaut de l’or c’te femme. J’a b’soin de thunes, j’aime pas trop le blé. Tu n’comprendras jamais que je n’peux pas vivre sans ce putain de commerce ! Mouahahaha ! »

Le regard de Suelto s’assombrit à chaque mot sortant de la bouche de cet immonde personnage. Aucun sens moral ne frôle l’esprit de ce dernier. Un cas totalement désespéré avec lequel je ne compte pas polémiquer davantage. L’envie de le massacrer ne me manque pas. Si seulement Maria n’était pas en danger, j’aurais probablement engagé le combat. Ici, a priori, je ne crains pas de croiser des marins ou blesser des civils.

Nous avons maintenant la certitude que Maria a été vendue au marché des esclaves. Un soulagement de savoir qu’elle y est, mais une bien mauvaise nouvelle pour autant. L’idéal aurait été que Kitsuka l’a détienne encore, que je le défasse et qu’on se tire. Là, c’est une mission périlleuse qui nous attend. Le seul avantage que l’on peut avoir est que personne ne nous attend ici. Puis peu de malheureux tentent le diable ici.

J’attrape le rouquin par l’épaule et nous partons de cette zone aussi tranquillement que lorsque nous y sommes arrivés. La seule information qui nous manque est là des prochaines ventes. Une fois cette information en notre possession, nous pourrons enfin prévoir notre plan d’attaque. Pour se faire, j’imagine qu’une petite pause dans une taverne fera l’affaire. Des pirates, des criminels, des esclavagistes, tout ce que j’aime.

Bon, allez, le premier truc qui se présente, peu accueillant mais on s’en tape. On entre, nous dévisage, on adore. Enfin le rouquin est encore sur les nerfs, donc les regards qu’il renvoie sont assez provocateurs. L’ambiance est nulle à chier. Un silence de mort, des chuchotements, tout le monde est méfiant de son voisin. Ça discute entre bandes mais aucune ambiance particulière. Merde quoi. On est dans une taverne ou une bibliothèque ?

« - Salut tout le monde ! dis-je joyeusement en levant la main.
- T’es con ou quoi ? s’insurge Suelto en retrouvant ses esprits.
- C’qui ce clown ? se questionne un type accoudé au comptoir.
- Encore un nouveau qui ne sait pas où il a mis les pieds… désespère un autre. »
- Il va pas faire long feu celui-là. affirme un gros porc au fond de la pièce. »

Chacun émet son jugement. Au moins, ça discute. Grâce à l’empathie, j’entends quasiment toutes les conversations de l’établissement. Des tabourets de libres face au comptoir, on s’y installe et commandons à boire. Du rhume pour Suelto, un pichet de bière pour moi. De là, la discussion s’enclenche avec le tavernier, à savoir si ce n’est pas trop dur pour lui de bosser ici, si il s’y plait, etc. Et enfin, Suelto arrive à la touche, les informations concernant les évènements de l’île, qu’ils soient festifs ou commerciaux. Nos oreilles sont grandes ouvertes à cet instant.

« … et dans cinq aura lieu la vente mensuelle des esclaves d’une qualité rarissime. »

Dans cinq jours, alors.

« Toutes les familles les plus riches du globe se rendent ici pour acheter des esclaves. Il n’est d’ailleurs pas rare d’y croiser des dragons célestes. »

Il ne manquait plus que ça. Par politesse et pour ne pas éveiller les soupçons, on poursuit la discussion avec le tavernier, puis on se tire. On a tout ce qu’il nous faut maintenant. Retour au navire pour élaborer notre plan qui, à mon humble, consistera en quelque chose d’assez banal pourvu que l’on soit rapide. On libère tout ce qu’on peut libérer, puis on déguerpi le plus rapidement possible.


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Cinq jours plus tard.

« C’est le grand jour, mon ami. Nous allons enfin retrouver notre camarade. dis-je le sourire aux lèvres à Suelto. »

Ce dernier est focalisé sur ce seul et unique objectif. Rien d’autre ne compte à cet instant. Le plan est relativement simple. Des équipes sont stationnées sur chaque navire, prêts à partir dès que tout le monde est à bord. On obtient un gain de temps considérable dans la fuite. Une autre équipe sera placée derrière l’entrepôt, où se trouve l’endroit de stockage des esclaves. En effet, grâce aux propriétés de mon fruit, j’ai l’intention de m’y infiltrer pour y libérer le maximum de personnes. Ainsi, l’équipe qui attendra derrière guidera et protègera les esclaves.

Suelto sera à l’intérieur pour suivre les enchères. Au moindre événement inhabituel, il me prévient. Idem pour Othar qui, lui, se fera passer pour un simple passant qui ère dans les alentours, et qui m’informera à l’arrivée malheureuse de membres de la marine. L’idéal serait qu’on ne croise personne, mais je garde une part de pessimisme en moi à ce sujet. La libération des enclaves ne passera pas inaperçue. Même si je neutralise tous ceux qui surveillent les cellules, en ne voyant rien arriver, les responsables des enchères se douteront de quelque chose.

« Chacun à son poste. Bon courage à tous et à ce soir pour se tordre en deux ! lancé-je de vive voix »

Pourquoi une flotte pour si peu ? Tout bonnement parce que j’ai placé des placés des équipes de réservistes dans le cas où la situation tourne réellement au vinaigre. Prions pour qu’elles ne que réservistes. Quoiqu’il en soit, chacun sait ce qu’il doit faire pour l’heure. Nous nous séparons et partons à notre positon. L’équipe en place derrière l’entrepôt est pour le moment éparpillée pour n’éveiller aucun soupçon. Me concernant, je ne suis qu’une tâche d’encre, ou plus exactement plusieurs tâches, qui se déplacent et pénètrent l’enceinte du bâtiment.

Je suis assez de voir ces fils de personnes enchaînées, attendant leur tour les uns derrière les autres, quand bien sûr ils ne sont que de simples humains. Les autres sont dans des cages ou des, quand ils disposent d’attributs physiques particuliers, ou dans des bocaux remplis d’eau pour les espèces aquatiques… Un traitement tout bonnement immoral. Je compte six esclavagistes, les autres doivent être aux enchères. L’élément qui m’inquiète le plus est que je ne vois pas Maria.

Ni une ni deux, divisé en six tâches d’encre, je me rends en face de chaque type et, avant même qu’ils aient le temps de comprendre, ils se retrouvent embrochés par des piques d’encre. Élimination express, le chrono est lancé. La prochaine fournée d’esclaves devrait normalement partir sous peu, ça attirera l’attention des autres. Je dois agir au plus vite. J’appelle Marcel, qui gère le groupe à l’extérieur, afin qu’il soit prêt à recevoir les esclaves et qu’il m’envoie quelques hommes pour m’aider à ouvrir les cellules.

« Nous devons agir au plus vite ! Savez-vous où se trouve Maria !? Une femme plutôt belle, les cheveux verts, bien foutue… »

Une petite m’indique la salle des enchères…

« Prenez ce couteau, coupez les liens et prenez la porte de sortie. Des hommes et des femmes s’occuperont de vous. »

Ce groupe là, c’est bon. J’appelle Suelto.

« - Suelto ! Maria est…
- Devant moi.
- Ne fais rien. J’arrive !
- Un dragon céleste est en train de l’acheter, je vais le buter.
- Ne bouge pas ! »

Ce n’était pas prévu. Je voulais me la jouer discret, je vais devoir me dévoiler au grand jour. La porte menant à la salle aux enchères est juste là, je l’emprunte à toute vitesse et libère au passage ceux qui attendent. Les esclavagistes s’agitent, je me faufile, les personnes présentes dans la salle commencent à se questionner. Ma tension grimpe rapidement quand je vois un esclave tué d’une balle par un esclavagiste… L’instant suivant, il est mort.

Maria est rapidement emmené par les gardes du dragon céleste vers son acheteur. Alors qu’elle monte les escaliers, attachée et fermement tenue, son regard croise celui de Suelto qui, dans un effort ultime, tente de rester stoïque et de ne pas réagir. Celle-ci tente d’en faire autant, sauf que sans en avoir le moindre contrôle, elle se met à pleurer et à se débattre pour rejoindre celui avec qui elle a tissé tant de liens. Rapidement, elle est mis à tabac sous les yeux impuissants du rouquin. Impuissants ? Il se lève en chargeant son fusil et…

« Ce n’est pas à toi d’endosser ce rôle. Ce sont mes erreurs et c’est à moi de m’en défaire. dis-je alors en abaissant l’arme de mon ami. »

Le dragon continue de frapper du pied Maria, au sol, impuissante et fragilisée par toutes les maltraitantes subies durant tout ce temps. Les gardes ont à peine eu le temps de remarquer ma présence que leur tête s’envolent dans les airs, avant d’atterrir à côté du dragon céleste, qui s’arrête avec effroi. Il me regarde enfin et pointe son arme vers moi en me menaçant de tirer si je continue d’avancer.

Le regard vide, je continue ma marche, dépasse Maria - qui git encore au sol, jusqu’à me tenir face à ce type à la gâchette facile. Les balles me transpercent. Il commence enfin à saisir que la situation n’est pas à son avantage. Le poing fermé de rage, mon bras se liquéfie et s’allonge derrière, puis revient rapidement pour s’encastrer violemment sur la tronche de ce gros lard. Naturellement, le bocal explose au même titre que son nez, et son corps valse jusqu’à la porte d’entrée qu’il défonce par la même occasion.

Le denden sonne.

« - Ouais, j’ai ressenti le souci, Othar.
- Nous sommes encerclés. Et ils sont nombreux, les réservistes ne seront pas de trop.
- Suelto et Maria sortiront par l’arrière, je te rejoins. »

Je ramasse Maria encore à terre et la transmet à Suelto, à la fois soulagé et peiné de son état. De mon côté, je n’ai pas le temps d’éprouver le moindre sentiment, la situation devenant dramatiquement désastreuse. La mêlée sanglante que je voulais éviter aura finalement lieu. Une dernière fois, je saisis mon denden pour appeler Yumi, en attente avec les réservistes. La consigne est simple et concise, il s’agit seulement d’intervenir dans les plus brefs délais.

Je sors par la porte principale, précédemment fracassé par le corps inerte du dragon céleste. Othar m’y attend adossé le contre le mur, les bras croisés. Torse-nu, pantalon avec lequel il forge ses haches, celles-ci accrochées autour de sa ceinture, le regard projeté vers sa cible : le vice-amiral Scar. Il semble avoir des comptes à régler avec ce dernier, ou alors il a simplement senti les pulsions meurtrières qui s’en dégage.

L’esprit vengeur d’une personne vient soudainement me préoccuper. Oui, c’est celui du vice-amiral Fuku Teitoku, rencontré à Jaya et, qui depuis la mort du commodore qui l’accompagnait, n’a eu de cesse de me retrouver pour me faire la peau. On peut dire que nous avons un très joli comité d’accueil. Deux vices-amiraux et tous leurs hommes, miam. J’esquisse un léger sourire, à la fois inquiet pour mes hommes et excité à l’idée de me battre face à ce type.

« Allez, ne nous rendez pas la tâche plus difficile, rendez-vous sans résistance et vous serez épargnés. Le type à ma gauche n’est pas tout à fait pour vous laisser en vie, alors je vous conseille vivement de m’écouter. dit le type balafré, torse-nu avec la veste d’officier sur les épaules. »

Othar ne bouge pas d’un pouce. Probablement suicidaire de notre part, mais il n’est pas question de se rendre. Je dégaine ma lame et m’avance de quelques pas. Des coups de feu retentissent, des soldats de la marine tombent. Les réservistes sont là, c’est le commencement de la bataille. Aussitôt, Othar me passe devant, les deux haches en mains et courent en direction du vice-amiral qui en fait de même.

Tout va beaucoup trop vite. Marines et révolutionnaires s’entretuent, celui qui a été mon mentor également face à l’un des officiers. Mais alors perdu dans ce tourbillon de combats me rappelant Kanokuni, une masse apparaît soudainement dans mon dos et vient me donner un revers de lame, que je pare de peu avec mon meitou. Il s’agit là du second vice-amiral qui, sans prendre le temps de réfléchir sur la situation, vient m’attaquer avec beaucoup de haine.

« -Tout doux. dis-je froidement.
- C’en est fini pour toi, vil assassin !
- On porte atteinte ma vie, je me défends. Désolé pour ta bien-aimée, elle connaissait les risques aussi bien que toi et moi.
- On en reparlera quand tu me supplieras de t’épargner !
- Qu’importe l’issue de notre affrontement, une telle chose n’arrivera pas. »

Je suis serein. Certainement l’effet de mon fruit, mais je redeviens cet assassin froid, lucide et calme. Quelques instants plus tôt, mon coeur battait la chamade, j’étais assez anxieux et maintenant, tout va pour le mieux. La bataille a belle et bien commencée pour mon plus grand malheur. Des morts il y aura, c’est certain. Dans les deux camps, les pertes seront énormes. Je devrais avoir une pensée pour ls familles des victimes, sauf que mes convictions passent au-dessus.



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Après quelques échanges, je constate que nos niveaux sont plus ou moins respectifs. Non, je pense qu’il est légèrement plus fort. Seulement d’un poils. Cette différence réside dans le fait qu’il parvient à bloquer mes attaques, non facilement, mais avec un léger temps, tandis que ce temps d’avance est plus court en ce qui me concerne. Il ne s’est pas reposé sur ses lauriers et a certainement perfectionné ses compétences. Il était bien plus fort autrefois, je ne serais pas parvenu à l’atteindre sans l’aide du maire de Jaya.

J’ai réduit l’écart creusé entre nous, c’est une bonne chose. Sauf qu’il existe toujours un léger écart. Mon intention première est de gagner du temps pour permettre aux esclaves de prendre la fuite. Ceci étant fait, je pourrais éventuellement penser à la fuite. Pour l’heure, gagner du temps et surtout SURVIVRE aux assauts de cet officier enragé. Il maîtrise parfaitement le soru, grâce auquel il parvient à me frapper le vent et à me prendre par surprise.

[•••]


De l’autre côté, à l’arrière du bâtiment.

Suelto, Maria et Marcel sont ensembles. C’est la première fois que Marcel et Maria se rencontrent, puisqu’il a intégré l’équipage des suites de l’affrontement sur Jaya. Celle-ci a d’ailleurs reprit ses esprits, pour le plus grand bien de l’armée. Le rouquin, plus heureux que jamais décroche un objet enroulé dans un tissu blanc, qu’il donne à la ravissante femme. Comprenant la situation, elle sèche définitivement ses larmes et se saisit du cadeau en devinant de quoi il s’agit.

« - Tu l’as entretenue tout ce temps ?
- Et comment…
- Merci infiniment, Suelto. »

Pas le temps de tergiverser, ni même de s’enlacer. Les premiers coups de feu retentissent. Maria déballe son cadeau mystère et se saisit de sa fidèle épée, aussi légère que fine, avec laquelle elle s’apprête à se défaire de mastodontes. Elle se glisse avec agilité dans la foule et transperce tout ce qui est blanc et bleu. Rapidement débordée, elle est en proie dans un cercle formé par l’ennemi, mais sans son compte sur Suelto qui couvre ses arrières à coups de fusil. Un duo presque parfait.

Ce pauvre navigateur de Marcel se demande bien ce qu’il peut faire dans un tel champ de bataille. N’étant pas du genre à perdre son calme, il utilise ses aptitudes de tireur au service de ses camarades au front. Il n’est pas aussi bon que le rouquin qui, lui, devient vraiment un tireur hors-pair, mais le navigateur se défend très bien et atteint quasi systématiquement sa cible. Ce trio improvisé parvient tant bien que mal à tenir les rangs.

De l’autre côté, Yumi et Mokthar assure le rôle que je suis censé tenir. Aucun d’eux n’est tireur. Non, ce sont de véritables bouchers. Enfin surtout Mokthar et sa massue qui, comme vous pouvez le supposer, inflige essentiellement des blessures mortelles. Son apparence effrayante et sa carrure imposantes effrayent les gens, alors que c’est un type archi tendre dans le fond, si l’on ne compte pas ses interventions d’une extrême violence… Yumi est juste un excellent épéiste. Une technique exceptionnelle, mais une condition physique à chier… La faute à ses nombreuses beuveries.

[•••]


Si l’on revient au centre de la bataille, Othar semble… plutôt bien se débrouiller. Le combat ne lui semble pas bien difficile. Le vice-amiral n’en a rien à faire ou quoi ? Il a quand même l’air de vraiment se donner. Je dirais même que c’est le bûcheron qui est un peu sur la réserve. Bon, ok, j’arrête de m’en préoccuper, il ne mérite même pas que j’y prête attention. Le type est devenu si fort, je ne l’ai même pas vu se perfectionner.

Je ne sais pas depuis combien on se bat, mais je suis déjà bourré de balafres, d’hématomes et de plaies. Son haki est redoutable, le soru toujours aussi gênant et sa lame n’est pas faite en carton, elle en fait trembler ma belle Divinité. Le combat est intense et mon adversaire ne souhaite rien d’autre que ma mort. Réputé pour être un type soucieux de ses hommes et plutôt bonnard, j’ai seulement l’impression de voir un être maléfique en face de moi.

Rien ne m’effraie. Encore moins un type qui se bat pour venger l’âme d’une morte. Tu peux laver son âme en tuant celui qui a mis fin à ses jours, mais pas avec cet état d’esprit. D’un homme intelligent dont on vante les mérites, je me retrouve face à un idiot avide de sang. Le soru par exemple, qui demande l’utilisation de ressources énergétiques assez importantes, est utilisé à volonté par mon adversaire. Il esquive et attaque avec le soru, utilise le haki sans modération, son souhait est clairement de m’éliminer le plus rapidement possible.

Lorsqu’il disparait pour m’attaquer une nouvelle fois dans mon dos, je me retourne pour parer son attaque à l’épée. Le choc est virulent et provoque une énorme détonation. Je me liquéfie pour m’enrouler autour des jambes de mon adversaire, puis reconstitue la partie supérieure de mon corps, le poing armé et chargé en haki, avant que ce dernier ne finisse par s’enfoncer sur le visage angélique de l’officier. Celui-ci encaisse violemment le coup, recule et titube.

Détaché, je me reconstitue complètement. Qu’il continue à ne pas gérer son effort, ça fera ainsi mon affaire. Je ne sais pas s’il est ultra résistant ou si sa détermination le pousse au-delà de ses limites, mais il ne semble pas plus atteint que ça. Son regard est toujours aussi sombre, effrayant. En rien cela ne m’affecte particulièrement. Je reste stoïque face à cette bête sanguinaire. À croire que les rôles ce sont inversés : il est le méchant et moi le gentil. En toute honnêteté, je ne me suis jamais considéré comme un méchant. Sauf peut-être après avoir découpé la tête du roi de Jaya…

Je prie seulement pour qu’il n’y ai pas d’autres renforts.

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« - Oy… T’es qui espèce d’enfoiré ? demande Scar à Othar, essoufflé.
- Juste un type qui protège son frère.
- Ton… Frère… Tu vas m’dire que l’autre enculé est ton frère !?
- Tout juste. répond-t-il de manière toujours aussi nonchalante.
- C’est quoi cette famille de barges… Y en a pas un pour redorer le blason. Vos pauv’ parents.
- Ils ont longtemps défendu la cause également.
- Peuf. J’espère qu’ils sont morts et enterrés, et tués dans d’atroces souffrances, comme le mérite chacun d’entre vous.
- Morts oui, enterrés je l’ignore. Les circonstances de leur mort m’est inconnue, je sais seulement qu’ils m’ont permis de m’enfuir. De braves types, dommage que Ragnar ne les ai pas connu. dit-il cette fois-ci le ton attriste et le regard livide. »

Scar, rusé, se saisit de ce court instant pour frapper le valeureux Othar. Son empathie lui a permit de réagir, de manière à place la paume de sa main en parade, hélas cassée par la puissant coup chargé en haki de son adversaire. Il se retrouve à ne pouvoir combattre que d’un seul bras. L’écart important qui résidait entre les deux hommes n’est quasiment plus. Pourtant, ce dernier n’a pas lâché le moindre cri, son regard est toujours perdu pour le plus grand désarroi de son adversaire. Enfin plutôt pour son grand bonheur lorsqu’il y repense.

Le vice-amiral à la sculpture d’Apollon s’élance de nouveau vers Othar. Le poing s’élance vers le visage du visage qui, comme par surprise, se retourne en saisissant le bras adverse, abaissant le bras - bloqué par l’épaule - vers le sol, et crac. Le coude cède à la pression. Le cavalier a ressenti l’os craquer. Le balafré regarde son bras pendouillant d’un air écoeuré mais valeureux qu’il est, si ce n’est l’expression de son visage, il ne bronche pas non plus. Il n’a atteint ce rang par hasard. Peut-être simplement la mal chance d’être tombé sur un monstre.

« Maintenant, nous sommes à égalité. Qu’en penses-tu ? demande Othar en tournoyant sa hache le sourire aux lèvres. »

[•••]


Fuku projette une lame de vent qui me transperce. Aurait-il oublié les propriétés de mon fruit du démon ? Non. Ceci n’était qu’un leurre, car le vil personnage est en fait derrière moi, la lame déjà armée pour m’attaquer. Je bloque son coup avec Divinité, sauf que la puissance de sa frappe me déséquilibre et c’est ainsi qu’il en profite, en utilisant le geppou, pour me placer une belle droite aérienne qui me clou au sol. Pour que le poing me touche, inutile de dire qu’il était concentré en haki.

Le chien en a encore dans le ventre. Même si je pense qu’il s’agit d’une fierté mal placée ou d’une tentative d’intimidation. Cela ne m’affecte en rien. J’ai le regard plongé vers les cieux, pensant à toute autre chose, jusqu’à ce que masse vienne tout gâcher. En effet, le vice-amiral se trouve actuellement juste au-dessus de moi, à deux doigts dans m’enfourcher avec son épée. Hélas pour lui, celle-ci n’enfourche que le sol. J’ai réagis suffisamment vite pour disperser en fines gouttelettes et esquiver son attaque.

Une voix extrêmement familière vient alors me surprendre.

« - Captaiiiiiiin ! hurle Yumi. Le groupe de Suelto a effectué une percée, il semblerait qu’ils aient pris l’avantage sur l’ennemi. Va falloir leur ouvrir le passage jusqu’aux navires !
- Qu’est-ce tu bois, crétin ?demandé-je désespérément.
- De la gnole, captain. Ça rend fort. Vous en voulez ?
- Tire-toi. Va dire au rouquin de se grouiller. »

Puis la conversation prend fin lorsque mon adversaire, jaloux, m’attaque avec férocité. Nos lames se croisent une nouvelle fois, des éclats lumineux éblouissent le champ de bataille à chaque coup.

« Penses-tu réellement que je vais vous laisser agir comme bon vous semble ? dit-il d’une voix terrifiante. »

Je sens le combat s’éterniser et ça commence à m’épuiser, alors j’évite les dialogues inutiles. Je reste cependant abasourdi par la voix de mon adversaire qui ne ressemble en rien à celle qu’il avait sur Jaya. On dirait un monstre. Derrière lui, je vois Suelto et les autres qui tentent une percée. Les esclaves se battent également, certains sont d’anciens redoutables guerriers. Mais j’aperçois aussi ce qui ressemble à un officier, décrocher une escouade pour les stopper. Je dois absolument leur venir en aide.

Je me liquéfie et me déplace rapidement vers la droite. Le méchant vice-amiral réapparait devant moi en me signalant que je ne passerais pas, sauf que ce n’est absolument pas mon intention. Alors que son épée approche dangereusement de moi, je change aussitôt de direction en me transformant en une lance pour le perforer. Très réactif, il parvient à se mouvoir. Au lieu de lui infliger une blessure mortelle, je ne parviens qu’à passer au travers de son épaule. C’est toujours ça de bon à prendre.

Je file illico vers le groupe de sauvetage. Je m’interpose entre elle et la petite infanterie qui tente de stopper leur lancée. Mon bras devient alors un gigantesque marteau qui s’allonge dans les cieux, puis s’écrase violemment sur les petits marins. Ils sont littéralement écrasés. Une mare de sang se forme, je balance une lame de vent pour les derniers survivants et surtout ouvrir une voie. Sans prendre le luxe de me remercier, ils prirent tous cet intervalle signifiant leur liberté.

Mais voilà, l’officier de la marine n’en démord et m’attaque dans le dos. Une bonne entaille dans le dos qui m’oblige à finir sur les rotules. Ça faisait bien longtemps qu’on ne m’avait pas fait aussi mal. Puis ça va certainement me laisser une vilaine cicatrice… Ce dernier n’en reste pas là et se retourne pour chercher du soutien. Quelqu’un qui puisse empêcher les esclaves de s’enfuir sans qu’il ne me perde de vue.

« Scar ! Sca… Scar… répète-t-il désemparé. »

Le golgote est effectivement genoux au sol, à deux doigts d’avoir la tête tranchée par le bucheron. Fuku disparaît de mon champ de vision, mais je connais naturellement la direction qu’il va emprunter. Je dois serrer les dents et me déplacer le plus rapidement possible. Grâce à sa maîtrise de l’empathie, Othar parvient aisément à contrer l’attaque de Fuku, sauf que Scar, opportuniste, saisit l’occasion pour foutre un vilain coup de poing dans le bide du bucheron.

Alors qu’ils tentent une attaque combinée sur l’homme au sol, une masse couvre les rayons lumineux du soleil et s’abat avec puissance sur ces derniers. Ils esquivent tous les deux aisément, c’était essentiellement pour les repousser plus qu’autre chose. Me voici à côté de mon compagnon qui se relève sans rien dire. Enfin, jusqu’à ce qu’il réalise que je venais de le sauver. Enfin, là encore, « sauver » est un grand mot d’après lui.

« - Tu n’avais pas besoin d’intervenir, je pouvais m’en occuper seul.
- Remercie-moi simplement, Othar, pas besoin de jouer le dur avec moi.
- Si tu n’avais manqué de vigilance, j’aurais pu achever mon adversaire.
- Pardonne-moi. On se les fait à deux ?
- Ouais. Tu tiens encore debout ?
- Difficilement. J’ai une vilaine blessure au dos, mon corps tremble de toute part. »

Othar penche la tête vers l’arrière pour vérifier et la grimace qu’il fait ne me rassure en rien. De l’autre côté, les deux officiers discutent également.

« - Merci Fuku ! Je te payerais un coup à boire !
- Si les dieux nous permettent de nous retrouver.
- Qu’est-ce que tu racontes ? Bien sûr qu’ils vont nous le permettre !
- J’ai déjà dépassé mes limites, je tiens à peine debout… Mes déplacements sont moins rapides, moins précis, le révolutionnaire m’a usé. Je dirais plutôt qu’il a usé de la haine que j’ai envers lui. J’ai manqué de discernement et de contrôle.
- C’est bon. On corrige le tir maintenant.
- Scar, si je tombe, appel au repli et fuis, ok ?
- Je suis stupide mais je sais reconnaître une situation désespérée. »

La fin du combat est proche.

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C’est un deux contre deux. Chacun l’un en face de son adversaire, nous fonçons sur nos cibles. Au dernier moment, alors que la collision est inévitable, une voix familière dans ma tête me demande de changer d’adversaire. Serait-ce Othar ? À travers le haki de l’empathie ? Pas le temps tergiverser, la brute me passe littéralement à travers, profitant de la propriété de mon fruit qui me permet de liquéfier, plaquant violemment Fuku au sol, qui n’a pas le temps de réagir à temps.

Je profite également de l’effet de surprise pour infliger un coup d’épée à Scar, mais il a encore la force d’utiliser le soru pour m’éviter. Moins rapide que Fuku, je lis un peu plus clairement ses déplacements. Usé par le combat, je sens que ma perception diminue. Il me faut en finir rapidement. À noté que le vice-amiral face auquel je suis ne peut plus utiliser l’un de ses bras grâce à Othar. Un avantage duquel je dois profiter.

J’esquive alors simplement son attaque provenant de mon dos, afin de lui de contre-attaquer avec ma lame, cette fois-ci bloquée par l’avant-bras de mon adversaire renforcé au haki. Les officiers de la marine ne sont pas des fiottes. Même au fond du sceau, puisant dans leurs dernières réserves, ils se battent avec hargne pour survivre et défaire leur adversaire. Scar est clairement mal en point et il continue de s’agiter dans tous les sens.

Sauf que j’ai deux mains de mon côté. Il pare ma lame avec son avant-bras, je frappe son bras mort avec mon bras libre transformé en marteau d’encre au haki de l’armement. Autant vous dire qu’à la tronche qu’il tire, c’est pas très agréable. Je feins une seconde attaque sur son bras détruit et, comme le ferait tout individu, il se retourne à moitié pour parer mon attaque. Malheureusement pour ce dernier, ma véritable intention et de perforer son flanc dégagé avec ma lame.

Il termine sur les rotules, le regard dans le vide. Mon bras s’allonge vers les cieux, se transforme en un énorme marteau, puis s’abat sur le vice-amiral immobile. Pensant l’avoir écrasé, je ressens comme une masse qui bloque mon attaque. Je réalise rapidement que Fuku est intervenu pour protéger son collègue et ami. On peut effectivement dire que je reconnais l’homme qui se souci de ses collègues.

« OY ! VOUS ! PRENEZ LE VICE-AMIRAL SCAR ET SONNEZ LA RETRAITE ! VITE !!! hurle-t-il aux premiers venus. »

Ils saisissent Scar qui hurle de désespoir à son tour, mais qui est incapable de réellement bouger. Puis il devient silencieux d’un seul coup. Il se souvient des dernières paroles qu’ils ont échangé. Il se souvient avoir dit qu’il serait capable de reconnaître une situation désespérée, la voici. Des larmes s’échappent de ses yeux en voyant les marins fuir, et surtout en voyant son ami de toujours face aux deux monstres.

Car en effet, pendant que Fuku bloque mon attaque, Othar vient sur son flanc planter profondément sa hache. Il résiste tant bien que mal mais il finit par céder à la pression exercée par le marteau. Je l’écrase mais il en faut plus pour abattre cet homme. Il est seulement inerte au sol. J’éloigne sa lame de lui qui n’est clairement pas une lame ordinaire, Divinité en tremble. Othar s’en saisit. J’échange un dernier regard avec le vice-amiral, c’est une pression qui s’enlève de moi. Divinité, heureuse de vivre ces moments, s’enfonce lentement dans la poitrine de cet honorable adversaire.

Son coeur a cessé de battre.

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J’ordonne à tous de cesser le feu, marins, esclaves et révolutionnaires. Trop de sang a déjà coulé, les officiers adverses sont vaincus, alors disons que nous l’avons remporté. Les pertes sont énormes. Tant chez nous que chez nos ennemis. Beaucoup d’esclaves sont morts, ce qui m’attriste profondément, mais ce n’est pas quelque chose d’inattendu en soit. Maria et Suelto sont blottis l’un contre l’autre, plus heureux que jamais de se retrouver.

Yumi, très essoufflé, parvient tout de même à sortir une flasque de rhum qu’il siffle à grandes gorgées. Il s’étonne d’avoir une condition physique déplorable. D’ailleurs, chose étonnante, notre navigateur, Marcel, rejoint l’ivrogne pour picoler avec lui. Quel fantastique duo ! La vigie et le navigateur. Je suis heureux de les voir sains et saufs, bien que marqués par les vestiges de cette bataille presque au sommet du monde. Je me remémore mes premières batailles, et celle-ci est digne de cette effectuée sur Kanokuni. Suelto doit s’en rappeler.

Othar et Mokthar discutent probablement du repas de ce soir. Les deux mastodontes se sont liés d’amitié, partageant probablement des points en communs. Mais en regardant Othar, je repense à cette communication effectuée probablement à l’aide de notre haki de l’empathie. Au-delà de cet événement, j’ai également ressenti que nous étions liés d’une quelconque manière. Je ne parviens pas à en déterminer l’origine. Encore un mystère à élucider, comme si j’étais du genre à réfléchir…

D’ailleurs, je réfléchis tellement que je tombe au sol, inconscient. Ce n’est pas la réflexion qui m’a achevé mais bien l’énorme plaie infligée par le vice-amiral, puis l’épuisement de l’ensemble du combat. Sérieusement, il n’y a que des types comme ça dans le nouveau monde ? Il faut rapidement se tirer dessus. J’espère que les gars vont bien gérer la suite. C’est un peu égoïste de m’écrouler en plein milieu de cette merde, mais je ne contrôle pas mon corps sur ce coup.

[•••]

Brusquement réveillé, je me redresse rapidement. Observant les alentours, je comprends rapidement que je suis dans ma cabine, sur mon lit, trempé et donc qu’un sceau m’a été versé pour me réveiller. J’aperçois des bandages tout autour de mon abdomen et de ma poitrine, sans doute là pour panser ma plaie dans le dos. Mon état physique est considérablement diminué. Je me sens incapable de démonter la gueule de la personne qui m’a versé ce sceau d’eau.

En levant la tête, je vois les tourtereaux en face, toujours avec ces regards désespérés.

« - T’en as pas de dormir, crétin ? commence Suelto.
- Sérieusement, Rag, me sauver pour te coucher derrière… Ce n’est très digne d’un capitaine. poursuit Maria
- On pourrait reprendre la flotte à ta place si tu veux. T’en penses quoi Maria ?
- J’adhère totalement à l’idée.
- Vous avez prévu de m’emmerder ? demandé-je lassé par la situation. Faites-moi un rapport de la situation à la place. 
- L’infirmerie est surchargée. Robert va mourir avec eux si cela ne cesse.
- Et comme tu t’en doutes, les pertes sont lourdes… Très lourdes. Si l’on croise une des marins, nous serons incapables de nous défendre.
- Et pourtant, nous devrons quand même le faire. dis-je en me rhabillant.
- Nous avons échappé de peu aux renforts. Et si je devais donner un avis concernant la réussite ou non de la mission, je n’en saurais rien. Nous avons libéré beaucoup d’esclaves, beaucoup sont morts aussi, tu l’avais présagé. Beaucoup de nos frères sont tombés au combat, mais ça aussi tu l’avais prévu et c’est logique.
- Où sommes-nous ?
- En mer, c’est ça, Suelty ? demande Maria en pouffant de rire.
- L’équipage de l’autre supernova t’ont fait bouffer un clown ou quoi ?...
- … Nous ne sommes pas loin de l’île où nous avons préalablement prévu de déposer les nouveaux hommes libres.
- Vous aviez tout prévu ? s’informe la demoiselle.
- À peu près. On leur laissera des vivres et un navire au cas où ils souhaitent se tirer, sinon il y a un prêt à les accueillir. Ceux qui veulent poursuivre le combat resteront avec nous. Pendant ce temps, en plus de nous reposer, nous préparerons notre prochaine étape.
- Quelle étape ? s’interroge toujours la demoiselle.
- Je ne l’ai jamais rencontré, mais il m’a autrefois rendu un service. On m’a informé que Jonas Mandrake est enfermé quelque part. L’objectif est de savoir où et le libérer. »

Le ton est donné. Peu de temps pour se reposer, on repart de nouveau pour une mission particulièrement délicate. Peut-être même plus dure que celle que nous venons de réaliser. Ne précipitons pas les choses malgré tout. Une longue phase de recherche est prévue pour l’occasion.

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