William pouvait distinguer la peur dans les yeux de ceux qui l'entouraient. Quand on se figurait les arènes et leurs combats, on se représentait des hommes forts, capable de regarder la mort dans les yeux sans jamais détourner le regard. Pourtant, il ne pouvaient pas même regarder leur pied sans tenter de s'enfoncer six pieds sous terre. Il fallait dire que la plupart d'entre eux ne semblaient pas prédestinés au combat : des femmes et des enfants croupissaient aussi là, dans l'attente d'une mort inévitable. Les sanglots se faisaient légions et ceux qui ne semblaient pas ému par la situation plantaient néanmoins leur regard dans le vide. Le jeune artificier tempéra ses ardeurs meurtrières et commença à tourner en rond, fixant les gardes qui surveillaient tout ce beau monde. Il ne rêvait que de se jeter à leur gorge et il caressa les diverses lames qui lui passaient à portée de main. Des heures entières passèrent sans qu'il ne quitte le râtelier. Certains s'étaient endormis dans la salle mais ceux qui semblaient avoir survécu à plusieurs spectacles, ceux-là même qui fixaient le vide, commencèrent à être saisis d'agitation. L'occasion d'en découdre ne tarderait pas pour le jeune homme. Alors qu'il avait ces pensées en tête, la grille qui séparait la pièce de la pierre de l'arène se souleva dans un fracas incroyable tandis que des miliciens faisaient irruption, menaçant les occupants du vestiaire. Se saisissant d'une ancienne hache de marine, William s'avança le regard planté sur la tête de rat ensanglantée qui ornait le mur de la caverne. Il comprenait d'où ils tiraient leur peinture pour maintenir l’œuvre en état. Il allait leur donner de la besogne à revendre. Il toucha sa blessure, qu s'était rouverte fréquemment durant ces derniers jours. C'était son talon d’Achille, combiné à son inexpérience relative du combat. Il émergea de la structure en bois alors que la clameur commençait à rugir, provoquée par les cris du public qui s'entassait dans les gradins. C'était peut-être la seule fois où les encapuchonnés prononçaient un quelconque son. Il les défia du regard, s’imagina les tuer tous. Il n'y avait plus aucun sens de la mesure dans l'esprit du jeune homme. Il souhaitait juste se tirer de cette situation, qu'importe les sacrifices que cela exigerait.
« IGNOBLES RATS ! VOTRE ROI VOUS PARLE ! »
La voix avait résonné dans tout le stade avec une puissance assez incroyable. Une sorte de dispositif que le jeune homme n'arrivait pas à identifier semblait à l'origine de l'amplification du son. Un des hommes qui s'étaient tenus dans la salle du trône avait prononcé ces quelques mots, avant de laisser place au monarque qui s'avança devant l'appareil et garda le silence quelque temps, écoutant la clameur qui pouvait monter de l'arène. Il aimait décidément les bains de foules.
« Chers rats. Vous savez à quel point je tiens à vous offrir ce spectacle aussi souvent que possible. Et les divers naufrages qui ont eu lieu ces derniers jours m'ont permis de vous gâter ! »
Il s'arrêta tandis que la foule l'applaudissait avec une vigueur inouïe. Dans l'arène, les autre combattants semblaient terriblement effrayés. Les femmes et les enfants tenaient gauchement les armes qu'ils avaient choisis. Certaines étaient impossible à manier au vu des carrures de leurs porteurs et n'avaient été choisis que pour leur aspect destructeur. D'autres étaient ridiculement inefficaces dans une mêlée comme celle qui semblait s'annoncer. Certains pleuraient encore, tandis que d'autre avaient déjà épuisé toutes les larmes de leur corps et gardaient un regard hagard. D'autres encore restaient figé devant les piques sur lesquelles avaient été plantées les têtes des malheureux exécutées pendant les spectacles précédents. William put reconnaître le visage du vieillard de la prison, une expression de folie figée sur son visage.
« Aujourd'hui encore, je vous offre ce délicieux spectacle ! Aujourd'hui encore le sang coulera ! Et je vais même mettre du piquant dans ces jeux... Ceux qui sortiront vivant de cette arène seront reconduit vers l'extérieur ! Libre comme l'air, ils pourront retourner à leur vie d'antan, comme s'ils n'avaient jamais eu la chance de croiser notre chemin ! »
Les yeux des participants s'illuminèrent presque tous au même instant. Seul William et les rares vétérans ne bronchèrent pas. Personne ne sortirait de là aussi facilement, encore moins libéré par des ravisseurs qui auraient tout intérêt à ne pas voir la Marine débarquer jusque là. Pourtant, les autres ne pouvaient que s'enthousiasmer d'une telle proposition. Perdus dans leur désespoir, il ne pouvait voir le traquenard qui se tendait derrière la proposition : leur manque de cynisme les empêchait de comprendre qu'ils étaient manipulés pour les rendre aussi dangereux que possible. Le Roi des Rats acheva son discours.
« Aussi j'enjoins nos compagnons dans l'arène à faire montre de leur talent. QUE LA MÊLEE PRENNE PLACE ! »
Une femme qui se trouvait à quelques mètres du jeune artificier s'élança dans sa direction dans un hurlement fou. Il se retourna prestement, plaça sa hache dans une garde relative, fixant l'attaquant droit dans les yeux. Il avait cessé de penser depuis un bon moment et c'est ce qui lui permettait d'envisager de la tuer. Mais il n'arrivait pas à se mouvoir et l'observait passivement. Elle n'était pas son ennemi, il n'avait aucune raison de briser son existence. Il n'en avait pas le droit. Il se prépara au choc quand un homme entre deux âges se jeta sur elle, lui assénant un puissant coup de masse qui ne laissa aucune illusion sur l'état de la pauvre dame. Il se tourna vers l'artificier qu'il avait vu faiblir quelques instants plus tôt. La hache du jeune homme commença à ouvrir son crâne au niveau de ses yeux. Il s'effondra, tué net, tandis que le jeune homme se concentrait sur le reste de la mêlée. Les femmes et les enfants s'étaient tous faits massacrer, et seuls subsistaient les vétérans, ligués ensemble contre les nouveaux arrivés. William constituait une sorte de tierce partie. Dix personnes prêtes à en découdre, à détruire leurs concurrents pour échapper eux-même à la mort qu'ils infligeraient aux autres. L'artificier porta son regard sur les vétérans. Ils tenaient leurs armes comme s'ils avaient toujours su s'en servir. Au milieu des six hommes, il y en avait un qui semblait mener la danse, donnant des ordres aux autres. Après un rapide examen, le jeune homme comprit ce qui liait ces hommes ensemble. Il remarqua le tatouage de mouette qui paraît le biceps de leur chef.
« Qu'attendez-vous donc ? La grâce viendra pour six d'entre vous ! Vous ne voudriez pas que je lâche mes rats dévorer vos entrailles ? »
Le roi s'était levé de son trône et William avait fait l'erreur d'orienter son regard dans cette direction. Il eut la chance d'entendre le mugissement de l'adversaire qui le chargeait. Il para in extremis la lame courbe qui s'abattait sur lui avant de rouler sur le sol, déséquilibré par la puissance du coup. En arrière-fond, la mêlée avait repris son cours. L'homme qui l'avait chargé provenait du groupe de pirates qui avaient dû être emportés par le courant. De nombreux tatouages couvraient son torse nu et plusieurs d'entre eux étaient caractéristiques de ceux que les forbans aimaient arborer. Il leva son cimeterre en se jetant sur l'artificier au sol mais ce dernier n'avait pas dit son dernier mot. Son arme avait été éjectée par le premier coup aussi il attrapa une pierre de bonne taille et frappa de toutes ses forces dans le côtes de l’assaillant, qui eut le souffle coupé. Il tomba sur le côté à son tour, lâchant son arme au passage. William en profita pour se relever, constatant au passage que sa blessure s'était rouverte. Il ramassa l'épée ouvragée juste à temps pour engager le combat avec un deuxième flibustier, qui s'était débarrassé d'un des marins. L'artificier ne le laissa pas prendre l'initiative.
« IGNOBLES RATS ! VOTRE ROI VOUS PARLE ! »
La voix avait résonné dans tout le stade avec une puissance assez incroyable. Une sorte de dispositif que le jeune homme n'arrivait pas à identifier semblait à l'origine de l'amplification du son. Un des hommes qui s'étaient tenus dans la salle du trône avait prononcé ces quelques mots, avant de laisser place au monarque qui s'avança devant l'appareil et garda le silence quelque temps, écoutant la clameur qui pouvait monter de l'arène. Il aimait décidément les bains de foules.
« Chers rats. Vous savez à quel point je tiens à vous offrir ce spectacle aussi souvent que possible. Et les divers naufrages qui ont eu lieu ces derniers jours m'ont permis de vous gâter ! »
Il s'arrêta tandis que la foule l'applaudissait avec une vigueur inouïe. Dans l'arène, les autre combattants semblaient terriblement effrayés. Les femmes et les enfants tenaient gauchement les armes qu'ils avaient choisis. Certaines étaient impossible à manier au vu des carrures de leurs porteurs et n'avaient été choisis que pour leur aspect destructeur. D'autres étaient ridiculement inefficaces dans une mêlée comme celle qui semblait s'annoncer. Certains pleuraient encore, tandis que d'autre avaient déjà épuisé toutes les larmes de leur corps et gardaient un regard hagard. D'autres encore restaient figé devant les piques sur lesquelles avaient été plantées les têtes des malheureux exécutées pendant les spectacles précédents. William put reconnaître le visage du vieillard de la prison, une expression de folie figée sur son visage.
« Aujourd'hui encore, je vous offre ce délicieux spectacle ! Aujourd'hui encore le sang coulera ! Et je vais même mettre du piquant dans ces jeux... Ceux qui sortiront vivant de cette arène seront reconduit vers l'extérieur ! Libre comme l'air, ils pourront retourner à leur vie d'antan, comme s'ils n'avaient jamais eu la chance de croiser notre chemin ! »
Les yeux des participants s'illuminèrent presque tous au même instant. Seul William et les rares vétérans ne bronchèrent pas. Personne ne sortirait de là aussi facilement, encore moins libéré par des ravisseurs qui auraient tout intérêt à ne pas voir la Marine débarquer jusque là. Pourtant, les autres ne pouvaient que s'enthousiasmer d'une telle proposition. Perdus dans leur désespoir, il ne pouvait voir le traquenard qui se tendait derrière la proposition : leur manque de cynisme les empêchait de comprendre qu'ils étaient manipulés pour les rendre aussi dangereux que possible. Le Roi des Rats acheva son discours.
« Aussi j'enjoins nos compagnons dans l'arène à faire montre de leur talent. QUE LA MÊLEE PRENNE PLACE ! »
Une femme qui se trouvait à quelques mètres du jeune artificier s'élança dans sa direction dans un hurlement fou. Il se retourna prestement, plaça sa hache dans une garde relative, fixant l'attaquant droit dans les yeux. Il avait cessé de penser depuis un bon moment et c'est ce qui lui permettait d'envisager de la tuer. Mais il n'arrivait pas à se mouvoir et l'observait passivement. Elle n'était pas son ennemi, il n'avait aucune raison de briser son existence. Il n'en avait pas le droit. Il se prépara au choc quand un homme entre deux âges se jeta sur elle, lui assénant un puissant coup de masse qui ne laissa aucune illusion sur l'état de la pauvre dame. Il se tourna vers l'artificier qu'il avait vu faiblir quelques instants plus tôt. La hache du jeune homme commença à ouvrir son crâne au niveau de ses yeux. Il s'effondra, tué net, tandis que le jeune homme se concentrait sur le reste de la mêlée. Les femmes et les enfants s'étaient tous faits massacrer, et seuls subsistaient les vétérans, ligués ensemble contre les nouveaux arrivés. William constituait une sorte de tierce partie. Dix personnes prêtes à en découdre, à détruire leurs concurrents pour échapper eux-même à la mort qu'ils infligeraient aux autres. L'artificier porta son regard sur les vétérans. Ils tenaient leurs armes comme s'ils avaient toujours su s'en servir. Au milieu des six hommes, il y en avait un qui semblait mener la danse, donnant des ordres aux autres. Après un rapide examen, le jeune homme comprit ce qui liait ces hommes ensemble. Il remarqua le tatouage de mouette qui paraît le biceps de leur chef.
« Qu'attendez-vous donc ? La grâce viendra pour six d'entre vous ! Vous ne voudriez pas que je lâche mes rats dévorer vos entrailles ? »
Le roi s'était levé de son trône et William avait fait l'erreur d'orienter son regard dans cette direction. Il eut la chance d'entendre le mugissement de l'adversaire qui le chargeait. Il para in extremis la lame courbe qui s'abattait sur lui avant de rouler sur le sol, déséquilibré par la puissance du coup. En arrière-fond, la mêlée avait repris son cours. L'homme qui l'avait chargé provenait du groupe de pirates qui avaient dû être emportés par le courant. De nombreux tatouages couvraient son torse nu et plusieurs d'entre eux étaient caractéristiques de ceux que les forbans aimaient arborer. Il leva son cimeterre en se jetant sur l'artificier au sol mais ce dernier n'avait pas dit son dernier mot. Son arme avait été éjectée par le premier coup aussi il attrapa une pierre de bonne taille et frappa de toutes ses forces dans le côtes de l’assaillant, qui eut le souffle coupé. Il tomba sur le côté à son tour, lâchant son arme au passage. William en profita pour se relever, constatant au passage que sa blessure s'était rouverte. Il ramassa l'épée ouvragée juste à temps pour engager le combat avec un deuxième flibustier, qui s'était débarrassé d'un des marins. L'artificier ne le laissa pas prendre l'initiative.