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Debout les morts !



De retour chez les vivants !




L’air était d’une extrême moiteur dans la pièce, à la limite du respirable. L’état déplorable du volet laissé passé la lumière sans grande difficulté, permettant d’éclairer convenablement la pièce. Une odeur nauséabonde flottait dans l’air, savant mélange de viande avariée, de renfermé avec un zeste de moisissure.
Le jeune homme ouvrit tant bien que mal ses yeux, la première chose qu’il découvrit ce fut le plafond. Ou plus exactement l’immense tâche de moisissure qui le recouvrait en grande partie. Blackburn avait l’impression d’immerger d’un terrible cauchemar. Il scruta la pièce en quête d’informations supplémentaires sur ce lieu. Mais l’endroit était quasiment vide, excepté le lit dans lequel il se trouvait, une petite table de chevet ainsi qu’une table en bois l’endroit était totalement désert.

James se redressa non sans mal pour s’asseoir, il était complètement désorienté, sans aucune notion de temps ni de lieux. Machinalement, il porta la main sur son torse. Son poitrail était recouvert d’un vieux bandage laissant apparaître une grande quantité de sang séché. Étrangement, pour une raison qui lui était encore inconnue il savait avant même de porter les yeux dessus de l’existence de multiples blessures à cet endroit. Son cerveau était encore plongé dans une épaisse brume, mais des bribes de souvenirs revenaient petit à petit à la surface. Pour le moment, il préféra ignorer ses blessures en ne touchant pas aux bandages et privilégier l’exploration des lieux.

Son estomac le tiraillait comme jamais, il chercha du regard quelque chose pour se restaurer. Sur la petite table de chevet se trouvait un quignon de pain moisi à moitié bouffer par les rats et un bol d’eau stagnante couleur boue. Il hésita pendant un instant, mais se ravisa au dernier moment. Dans son état actuel, c’était prendre un le risque d’avoir une chiasse fatale. Survivre à une agression pour ensuite crever dans son vomi et sa merde ? Il remarqua, poser au pied de son lit, se trouvait une canne de fortune taillée dans le bois. Un objet précieux au vu de son état.

Blackburn se leva avec hésitation sur ses deux jambes à l’aide de la canne. Malgré cette dernière il avait la plus grande difficulté à se tenir correctement debout. Depuis combien de temps était-il dans ce lit ? ! Il jeta en coup d’œil en arrière, et remarqua une grande quantité de sang présente dans les draps. Sa survie relevée du miracle. Après un moment d’hésitation, il se déplaça fébrilement vers la table, sur laquelle étaient entreposés divers objets chirurgicaux couverts eux aussi de sang. Le jeune homme planter comme un piquet devant la table, scruta un long moment le kit du parfait chirurgien à la recherche de réponse. Pour le moment le seul indice dont il disposait, c’était au vu de la poussière cela faisait un petit moment que personne n’avait mis les pieds ici.

Alors que le pirate de fortune était plongé dans ses pensées, une douleur semblable à un coup de poing en plein estomac apparut. Depuis combien de jours n’avait-il ni mangeait, ni bu ? Une terrible crampe se propagea de son ventre, ayant raison de son équilibre précaire. Il s’écroula de tout son long, frôlant de justesse le rebord de la table et son contenu d’objets tranchants.

James était inconscient, mais des flash-back s’immiscèrent en lui.

Subitement projeté dans une artère à la tombée de la nuit, il n’était pas le seul, en effet, quelques passants partager avec lui le trottoir. Derrière lui se trouvait une grande bâtisse méconnaissable, une sorte de manoir. Dans la cohue, des voix singulières se démarquèrent, impossible d’identifier leurs nombres et encore moins leurs propriétaires respectifs. Sa tête lui faisait un mal de chien.

« James W. Blackburn ! Enfant de putain ! »

Nouveau trou noir ! L’instant d’après il était seul face à plusieurs ombres indescriptibles. Elles étaient peut-être trois ou quatre… Les choses allaient trop vite pour pouvoir apprécier le moindre détail. Elles se jetèrent sur lui ! Il n’était désormais plus que simple spectateur de son agression. Tout semblait se dérouler au ralenti, à la limite de l’arrêt. Il était prisonnier de ce corps qui ne lui répondait pas, était-il drogué ? Quoi qu’il en soit, ce fut avec une lenteur extrême qu’il sortit son épée de son fourreau pour faire face.

« Crève la gueule ouverte, bâtard ! »

Le jeune pirate se trouvait maintenant affaler contre le mur son arme tendue couverte de sang en guise de dernier rempart. À ses pieds gisait une masse noire, sans aucun doute le cadavre d’un de ses agresseurs, mais il ne s’agissait que d’une supposition. James se tenait le flanc, une vive douleur le parcourait de part en part. Il était salement amoché, mais encore vivant. Devant lui les ombres semblaient plus que jamais déterminées à mettre fin à sa piètre existence.

Le rideau noir se baissa une nouvelle fois. Maintenant, il gisait à même le sol, baignant dans son sang. Blackburn entendait vaguement l’écho de voix de deux hommes discutant près de lui. Les ombres étaient parties, en le laissant plus que mort vivant. Quelques choses ou quelqu’un avait dû les empêcher de finir leur travail. Pourquoi n’avait-il pas reçu le coup de grâce ?

« Bordel, Jack tu as vu l’état de ce type ?! Qu’est-ce qu’on fait ? …. »


« Il est mort, ou tout comme, ne traînons pas ici. Les cadavres c’est toujours un nid à emmerde. »

Dans un ultime réflexe de survie, le jeune pirate agrippa la botte d’un des curieux.

« Aidez… moi… S’il vous… »

Il était à présent allongé sur un lit, poussant des cris de douleurs pendant que deux hommes le tenaient et un troisième tentait de le rafistoler avec les moyens du bord. Son corps était recouvert d’innombrables plaies saignantes et d’ecchymoses.

« Tu penses qu’il va survivre ?! »


« Je ne suis pas formé pour ce genre de blessure, il devrait être mort. J’ai fait mon possible, maintenant ce n’est plus de mon ressort. Partons. »

Lorsqu’il ouvrit les yeux, James était de retour dans le monde réel. Il se trouvait exactement au même endroit que précédemment, personne n’était venu le troubler pendant son inconscience. Signe que cet endroit était bel et bien déserté. Quelque chose avait changé cependant, l’obscurité avait envahi la pièce. Il s’agissait de la seule indication de temps qu’il pouvait avoir. Il rampa jusqu’à la table pour prendre appui et se relever. Prenant conscience de son état, le convalescent se déplaça avec la plus grande prudence jusqu’à la porte d’entrée.

Elle n’était pas fermée, il poussa la porte et découvrit qu’il se trouvait dans une ruelle mal éclairée au loin de multiples échos de voix, remontaient jusqu’à lui.

« …. Où suis-je ? »


La confusion régnait encore dans sa tête, que pouvait-il bien foutre dans un endroit pareil ? C’était les bas-fonds de la ville ici, bien loin de ses standards de vie d’autrefois. La mémoire lui revenait petit à petit, notamment sa longue période de captivité. Il se souvenait de son évasion laborieuse et sanglante. Mais ensuite black-out total… Un nom lui revenait cependant en tête, « Oletto », Derrick Oletto, par qui toute cette merde avait commencé. Combien d’heures, de jours, de mois avait-il passés en captivité ? Pour une histoire de croûte. Il n’avait pas de certitude, mais au fond de lui il était persuadé que c’était ce gros porc de Derrick qui l’avait livré en pâture à ses ennemies, histoire d’effacer toute trace du larcin.

Blackburn décida de s’éloigner de cet endroit lui donnant des nausées en espérant que tout cela ne devienne plus que de mauvais souvenirs. L’intervention du mur en plus de sa canne n’était pas trop pour prévenir de toute chute. Il croisa plusieurs ombres aux regards fuyants, provoquant à chaque fois en lui en sentiment de peur mêlé à celui de la colère, à tout moment l’une d’elles pouvait très bien se jeter sur lui pour finir le boulot.

Après avoir fait une centaine de mètres, le jeune homme s’arrêta devant un boui-boui qui avait la prétention de faire taverne et auberge. C’est à ce moment-là qu’il plongea la main dans ses poches en quête d’argent, il n’en retira trois fois rien. Mais cela devait être bien suffisant pour passer une nuit dans ce genre de taudis. Les types qui l’avaient sauvé d’une mort certaine avaient dû lui faire les poches avant de partir. Mais il ne pouvait pas leur en tenir rigueur, c’était uniquement grâce à leur intervention qu’il n’était pas en train de nourrir les vers dans une fosse commune.

L’ex-nobliau poussa la porte avec appréhension, ne sachant pas du tout où il mettait mettre les pieds. Sans grande surprise, cela donnait sur une large pièce faite de tables et de chaises occupées par tous les soûlards des environs. À vue de nez, environ une cinquantaine de personnes étaient présentes. Ce qu’il redoutait par-dessus tout c’était de se faire détroncher, dans son état même un cul-de-jatte viendrait à bout de lui sans la moindre difficulté.

Il se dirige en clopinant vers le comptoir, son entrée était passée quasiment inaperçue par le plus grand nombre. Il s’installa sur un tabouret de fortune entre deux gorilles, les tatouages qui recouvraient leurs énormes bras ne laissaient pas de place aux doutes, ils s’agissaient de pirates. Il hésita un instant à faire machine arrière pour trouver quelque chose qui ne ressemblait pas à un repère de crapauds, mais avec trois sous en poche, c’était illusoire.

Tout en essayant de rester un minimum discret, il se retourna pour regarder avec une plus grande attention les autres clients. Il dénombra aux moins trois équipages de pirates, leurs capitaines étaient difficilement identifiables. Le genre de poivrots qui écume les bords de côte à la recherche de navire isolé ne présentant aucun risque.

« T’es là pour te rincer l’œil ou commander ?! Pour ton info le blondinet, j’encaisse avant de prendre commande, j’aime pas les mauvais payeurs ! » cracha le tavernier.

Blackburn resta un moment interdit avant de sortir l’ensemble de sa cagnotte sur le comptoir. Cette action attira l’attention de ses voisins de comptoir, sûrement avide de pouvoir se faire de l’argent facile sur un pauvre type comme lui.

« Je peux avoir à manger et une nuit avec ça ? »

« hum… Ouais c’est faisable… » Le tavernier resta un instant devant lui tout en fixant les bandages qui recouvrait son torse.

« Par contre tu ne me fous pas du sang partout ! J’ai autre chose à foutre que nettoyer vos merdes. »

Le gorille à sa gauche, intrigué, se pencha pour l’observer avec insistance.

« Dit donc mon mignon tu as l’air sacrément amoché ?!» Il appuya son doigt intentionnellement pour voir sa réaction.

« Tu as voulu jouer au grand ? » Puis, il parti dans un fou rire d’ivrogne.

Blackburn préféra ne rien relever, et se concentra sur le ragoût qu’il venait de se faire servir. La bouffe était infecte, mais il n’était pas une mesure de faire la fine bouche. Il termina son assiette sans laisser la moindre goutte de jus, le tout arroser d’une chopine de jus de pisse.

« He bah dit donc, la petite à faim ?! Si tu veux, j’ai de la bonne viande à manger, mon mignon ! »

Accompagné d’une grande tape dans le dos, il avait décidément bien choisi sa place. En temps normal il se serait fait un plaisir de lui briser la patate qui lui servait de nez sur le comptoir, mais dans ce cas présent il ne pouvait que ronger son frein.

Il décida que pour son bien, il était grand temps de partir se coucher, l’alcool ne rend pas plus intelligent surtout quand le quotient intellectuel de base frise celui d’un mollusque. Lorsque James se leva, le crapaud à sa gauche le plaqua avec force sur son tabouret.

« Tu vas où comme ça ?! T’as pas une gueule d’un mec d’ici toi ! Je suis certain que tu caches un petit magot quelques parts ! Tu m’as tout l’air d’un petit nobliau qui fait sa crise d’adolescence ! »

*Si tu savais mon couillon*

Au même moment ce dernier sortit un couteau et le présenta sous les yeux de sa proie.
Le tavernier détourna le regard et passa son chemin, c’était compréhensible en même temps. Pourquoi risquer son établissement et sa vie pour un parfait inconnu, James n’aurait pas fait mieux. Et de toute façon, personne ici ne lèverait le petit doigt pour lui venir en aide, bien au contraire.

Que pouvait-il faire pour se sortir de ce guêpier ?! Se battre ? Sur un malentendu il pourrait peut-être avoir raison de son adversaire, mais ils étaient tout un équipage ! Fuir ?! Encore plus ridicule…

« Alors ?! Tu craches le morceau ?! »

*Je vais lui vomir dessus, il ne sera pas déçus du morceau... *

Le géant l’empoigna et le mit debout face à lui, décollant au passage ses pieds de quinze bons centimètres du sol pour combler l’écart de taille. Attirant au passage l’attention de ses congénères, l’un d’eux l’interpella :

« Bordel, Igor, qu’est-ce que tu branles ?!»

« Fiche-moi la paix, il respire l’argent ce fragile »

Au même moment, un homme débarqua à tombeau ouvert dans le rade. Couvert de sueur et essoufflé :

« Cap’tain ! Cap’tain ! La Marine !!! Ils font une descente !  Ils cherchent du pirate !! »

« Quoi ?! Bordel de dieu ! J’avais pourtant graissé plus d’une patte ! En route mes seigneurs, au navire ! »

En quelques instants l’endroit se vida des trois quarts de sa clientèle. Mais James était toujours en prise avec son agresseur qui ne lâcher pas le morceau, Il était persuadé d’avoir dégoté la poule aux œufs d’or ! Il tira violemment sur les bandages du blondinet laissant apparaître un torse meurtri par d’innombrables cicatrices et contusions. James baissa les yeux pour voir l’ampleur des dégâts, le plus surpris des deux fut le fameux Igor, il ne s’attendait certainement pas à voir un tel spectacle. Il plongea sa main dans les poches de sa victime à la recherche d’indices permettant de confirmer ses soupçons. Il ne trouva absolument rien, ce qui le contraria fortement.

« Ta tête ne me revient pas du tout petite merde, tu caches forcément quelque !!! »

L’autre membre de l’équipage qui l’avait précédemment interpellé refit son apparition en hurlant à la porte :

« Bordel IGOR ! Qu’est-ce que tu branles ! Lâche le triple abruti ! La marine va débarquer d’un instant à l’autre ! »

Le géant ignora complètement les mises en garde.

« IGOR ! Reste moisir ici ! Je me casse d’ici moi ! Cela grouille de militaires ! »

La porte se referma dans un bruit sourd, James était dans une position très inconfortable. Il ne comprenait pas la réaction de cet ivrogne, déterminer à finir au cachot pour un soi-disant flair ? Son agresseur le laissa tomber au sol comme une merde après lui avoir infligé un coup de poing dans le ventre, provoquant une très vive douleur.


« Hum… Vu que tu n'as pas l'air de comprendre les choses...  »

Il planta d'une geste sûre la pointe de son couteau dans une des multiples blessures de James, ce dernier laissa échapper un cri de douleur et de surprise.

*Bouges-toi James !! *

Alors que le pirate s’apprêtait à réitérer son geste, le jeune homme parvint à détourner l'avant-bras de son agresseur pour lui faire planter sa lame dans le comptoir à la plus grande stupeur de ce dernier.


« Comment oses-tu petite raclure ! Je vais t'ouvrir en deux !  »

James décida de prendre l'initiative voyant que son agresseur galérer à retirer le couteau du comptoir, il savait pertinemment que dans son état, un combat à main nue serait synonyme de défaite assurée face à un morceau pareil. Il se redressa tant bien que mal, après avoir asséné un coup de pied dans le genou de son adversaire frôlant l'espoir de pouvoir enfin déséquilibrer la bête. Une fois accoudé au comptoir, il se saisit de la première chose qui lui passa par la main, une grosse chopine de bière au trois quarts vides. Qu'il éclata allègrement sur la face du fameux Igor. Il tituba en arrière, se tenant le côté droit du visage totalement ensanglanté et hurla sa rage et sa douleur :

«  Tu vas me le payer !!!!!  »

Il dégaina son pistolet tout en continuant sa course en arrière, et tira à l'aveuglette. La balle se perdit à plusieurs mètres de James, dans une poutre en bois. Fou de rage d'avoir une nouvelle fois échoué, il dégaina cette fois-ci son épée tout en continuant de beugler à la mort. C'est à ce moment-là que le patron de l'établissement sortit à son tour une arme à feu, la pointant directement sur le fauteur de trouble.

« Barres-toi d'ici sinon je fais feu ! »

Le tavernier avait soudainement retrouvé ses bijoux de famille, sans doute grâce à l'intervention immédiate de la marine. Mais le pirate semblait plus septique sur les motivations du gérant. Il avança d'un pas et eu en guise de retour le fameux "clic" indiquant à tous que l'arme était dorénavant près à l'emploi. Après de longues secondes d’hésitations, il lâcha un flot d'injures à l'encontre de la terre entière avant de disparaître dans l'obscurité de la nuit.

Tout était redevenu calme ici, seule une poignée d’irrésistibles habitués occupés encore les lieux. Ils ne semblaient pas s’émouvoir davantage des récents événements du moment qu’ils ne voyaient pas le fond de leur godet.

James à bout de souffle était toujours accoudé au comptoir, le tavernier s'adressa à lui :

« Tu as de la chance le bleu, un peu plus et tu passais de vie à trépas  ! Tiens voilà les clefs de ta chambre, profites de ta nuit. Et pour ta peine, tu peux finir les assiettes des crapauds. Et prie pour qu'ils ne remettent jamais les pieds ici, aussi bien pour toi que pour moi ! Je risque gros avec ces conneries moi ! »

Blackburn monta jusqu’à sa chambre avec la plus grande des difficultés, il était totalement épuisé. Ne tenant même pas compte de l’état piteux de sa chambre il s’affalât sur le lit sans même ôter ses affaires et se laissa emporter par le sommeil.


Dernière édition par James W. Blackburn le Ven 4 Mai 2018 - 21:37, édité 4 fois
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Mais pas pour très longtemps !



C’est la lumière du jour qui poussa le jeune homme à ouvrir les yeux. Dans son empressement, il avait complètement oublié de fermer les volets, la nuit dernière. Son premier réflexe fut de se diriger vers le miroir à moitié fendu pour contempler l’étendue des dégâts. Ses agresseurs l’avaient suriné comme une vulgaire pièce de viande entre les mains d’un apprenti boucher dépourvues de la moindre once de talent.
Il parcourra de ses doigts hésitants l’ensemble de ses cicatrices encore fraîches. Une question demeurée en suspens, comment étaient-ils remontés jusqu’à lui ? L’île de Kanokuni n’était pas la porte à côté, il n’avait en outre, à sa connaissance aucune fiche de recherche placardée dans son dos. Il avait bien son idée, mais aucune preuve pour venir appuyer ses suspicions, et encore moins la moindre piste pour remonter à ce gros porc, sûrement déjà mort d’une cirrhose depuis belle lurette.
En s’attardant sur ses blessures les plus anciennes, il se remémora son ancien compagnon de route, le temps de quelques aventures à ses débuts dans la piraterie. Une sorte de docteur, qui se faisait appeler Mochi. Illustre personnage haut en couleur, il n’avait plus eu de nouvelle de ce dernier depuis des lustres. Il avait parfois un peu d’amertume d’avoir laissé son camarade en plan, mais la vie était ainsi faite. Quoi qu’il en soit, il regrettait son absence à ce moment précis pour avoir des soins dignes de ce nom.

Après avoir effectué sa toilette avec précaution, il quitta les lieux en adressant un signe de la tête en guise de remerciement au propriétaire des lieux. Il ne voulait pas s’attarder ici, les hommes de main de Kanokuni étaient peut-être toujours présents dans les parages. Sa dernière rencontre avec eux, l’avaient laissé les tripes à l’air. La seconde rencontre était sûrement synonyme de bouffer les pissenlits par la racine à coup sûr. Surtout désarmé comme il l’était, pas le moindre couteau, il se sentait nu comme un vers.

Il remontait une rue qui avait tout l’air d’être une des artères principales de la ville. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas foulé les pavés de Las Camp, depuis sa confrontation avec un redoutable gang d’hommes-poissons. De ce fait il redoublait d’efforts pour passer inaperçu, notamment en longeant les murs comme un vulgaire paria. Avec un peu de chance pensa-t-il, il quitterait cette île en un seul morceau.

L’étrange atmosphère qui flottait en ville ne tarda pas à le tirer de ses pensées. Une drôle d’agitation était palpable autour de lui, il n’eut même pas besoin de questionner les passants pour trouver l’origine de tout ceci. Il suffisait de suivre les autres curieux qui s’empressaient à aller dans la même direction. Quelques dizaines de minutes plus tard, il arriva sur une grande place en compagnie d’une foule de badauds qui s’agitait dans tous les sens. Impossible pour lui de voir quoi que ce soit, derrière ce mur humain, mais des bruits d’escarmouches lui parvenait jusqu’aux oreilles. De quoi éveiller définitivement sa curiosité !

Du fait de sa carrure physique pour le moins banal, le jeune Blackburn dut jouer plus d’une fois de ses épaules pour parvenir à comprendre ce qu’il se tramait ici. Il ne comptait plus les coups en traître reçus ni les insultes dont il faisait l’objet. Après d’innombrables efforts, il se trouvait enfin aux premières loges et découvrit avec une certaine excitation, le genre de scène qu’il apprécier tout particulièrement. Une rixe opposant un petit groupe de hors-la-loi à plusieurs soldats de la marine.

*Enfin un peu de distraction, sans que je sois l’acteur principal ! *

D’un rapide coup d’œil, il dénombra sept pirates, dont trois déjà hors d’état contre une bonne vingtaine de marines. Sauf grosse surprise, le combat était déjà perdu d’avance pour les hors de la-loi. Cependant la marine accusée elle aussi plusieurs pertes dans ses rangs, elle paierait cher cette victoire. Un des officiers de la marine beugla une énième injonction à l’égard des pirates sans résultat. À voir sa tête et l’intonation donnée, il n’espérait pas grand-chose en retour, il était ici question plus de formalités que de toute autre chose. Bien qu’encerclés, les pirates offraient une résistance plutôt valeureuse. Évidemment toute proportion gardée, il ne s’agissait en rien de pirate du Nouveau Monde, juste de quelques brigands des mers issues d’un des Blues, donc pas de quoi cassé trois pattes à un canard ! Ils repoussèrent cependant une nouvelle attaque, en perdant deux des leurs pour quatre soldats.

James regarda avec plus d’attention l’un des protagonistes, qui avait attiré son attention, il se démarquer des autres de par sa taille et surtout son acharnement au combat. Il reconnut sans mal, son « comparse » de la veille, cette brute d’Igor. Il était dans un sale état général, couvert de sang et de sueur, sans compter la méchante balafre sur son œil, potentiellement provoqué par le jet d’une choppe dans sa tronche par le jeune Blackburn. Cela donna un soudain regain d’intérêt à la situation pour James, il souhaitait observer avec une attention toute particulière le dénouement de cette histoire. Il semblait même satisfait que la marine réussisse finalement à débusquer le gorille et ses compagnons de mer de leur terrier.

Les deux camps s’accordèrent un petit moment de répit, pendant lequel les soldats organisèrent un cordon médical pour évacuer leurs morts et blessés. C’est pendant ce flottement que cette brute d’Igor analysa les alentours, sûrement à la recherche d’un hypothétique itinéraire de fuite. Malgré leur pseudo défense valeureuse, la partie était terminée pour eux. Son regard croisa par hasard celui de Blackburn, à sa plus grande surprise.

*Hey merde… Je sens les ennuis à plein nez…*

Igor ne lâchait plus le jeune homme du regard, oubliant totalement qu’une dizaine de marines se tenaient à quelques mètres de lui avec une fervente envie de le passer au fil de l’épée !
James recula instinctivement d’un pas en arrière, comme pour se laisser absorber par la foule, mais il était déjà trop tard ! Pour une raison qui lui était inconnue, ce foutu gorille avait fait une véritable fixation sur sa personne.

« TOI !!!!! TOUT EST DE TA FAUTE » hurla Igor en pointant du doigt James.

*Aie… ça pue…*

La foule autour de Blackburn s’écarta d’un seul mouvement. Même les marines avaient tourné leur tête dans sa direction. Le gorille s’élança dans une course effrénée en direction de James, comme un animal enragé, il éclata la tête d’un soldat qui eût l’ingénieuse idée de se mettre en travers de son chemin avec son corps de crevette. Pris au dépourvu, James ne trouva rien de mieux à faire que de rester sur place en attendant l’impact.
Derrière la marmule frénétique, la plus grande des confusions régnées, il en valait de même pour les militaires qui n’avaient reçu aucun ordre clair et précis de leur officier présent sur place.
James reprit ses esprits juste à temps pour éviter le drame. Son adversaire tenta de l’agripper avec sa grosse paluche en vain. Fort heureusement pour le jeune homme encore souffrant, son adversaire était peut-être un golgoth, mais il était affreusement lent dans ses mouvements et surtout avait son champ de vision grandement réduit. Le petit jeu du chat et de la souris se répéta à plusieurs reprises, avec toujours le même résultat à la clef. C’était devenu presque pathétique de voir ce monstre la bave aux lèvres brassées ainsi du vent pour choper un type qui faisait à peine la moitié de lui.

« CRÈVE !!!! »

Igor semblait avoir perdu totalement la raison, il s’agitait frénétiquement, balançant des propos incohérents et plein de haine. Il dégaina son épée et commença à faire de grands mouvements amples en espérant faire mouche. Il semblait avoir un talent certain dans la découpe de viande humaine pour le plus grand malheur des badauds restés un peu trop proche. Ils avaient eu la brillante idée de former un arc de cercle autour des deux protagonistes pour ne rien louper de cette scène plutôt cocasse. Mais ils n’avaient pas du tout percuté qu’Igor n’avait que faire des dommages collatéraux ! Au bout du deuxième cadavre, un mouvement de foule eut lieu. Ils avaient enfin compris que ce type ne rigolait pas !

Blackburn comprit qu’il était aussi grand temps pour lui de fuir, faute d’arme, il ne pouvait pas se permettre de s’éterniser ici. Sous peine de subir le même sort que les deux autres curieux…

Profitant de la cohue générale, et surtout de l’arrivée de soldats de la marine, le jeune homme prit à son tour la tangente. Son adversaire lui colla au train faisait fit de ses poursuivants. James pouvait quasiment sentir le souffle de son poursuivant sur sa nuque. Un homme devant lui tenta de lui barrer le chemin pour une raison obscure, Blackburn l’esquiva au dernier moment le percutant au niveau de l’épaule. Le pauvre bougre comprit sa fatale erreur quand il dût faire face au second protagoniste qui ne prit pas les mêmes pincettes avec lui.
Le malheur des uns fait les bonheurs des autres, James était redevable à ce héros d’un instant de lui avoir fait gagner un temps précieux, de par son action, il avait réussi à bloquer dans ses entrailles la lame de son bourreau ! Igor ne tarda pas à se retrouver rattrapé par les soldats, il tenta un dernier baroud d’honneur, mais les militaires en décidèrent autrement… Une première détonation se fit entendre, suivant d’une seconde l’instant d’après. Blackburn se retourna pour voir cette pourriture d’Igor tituber dans sa direction, son épée couverte de sang le pointer encore et toujours.

*Cela relève du domaine médical à ce niveau-là. *

La place était redevenue calme l’espace d’un instant… L’officier ordonna à ses troupes de faire halte aux feux. Le titan s’écroula de toute sa masse au pied de James. Ce dernier loin d’être ému de la scène contemplait non sans une certaine satisfaction le cadavre devant ses yeux.

« Attrapez-le ! C’est un pirate !!!! »

James n’avait pas pris conscience d’une chose pour le moins capitale, la foule était dorénavant persuadée qu’il faisait partie lui aussi de ce petit groupe de pirate récalcitrant.

« C’est quoi cette histoire ?!! Il y'a méprise !! »

En désespoir de cause, James se jeta à terre pour attraper la seule arme à sa disposition, l’épée du défunt Igor pour faire de grands moulinets autour de lui pour écarter les plus téméraires.

*Mais pourquoi je me retrouve toujours dans des situations pareilles ?!*

Les soldats se détournaient progressivement du cadavre d’Igor pour se concentrer dorénavant sur James.

« Je n’ai rien à voir avec eux ! Je cris à l'erreur judiciaire ! C'est moi la victime ici !! »

« Il ment ! Je l’ai vu hier dans une taverne en leur compagnie !! »

« Quoi ?!! Mais ?!! »

« Gamin ! Déposes ton arme à terre, tu n'as aucune chance contre nous ! »

Blackburn faisait maintenant face aux militaires, avec comme seul rempart une lame d’aussi bonne qualité que son corps à l’heure actuelle. Il dut se résigner à laisser son dos en proie à la foule hostile, il ne pouvait pas être sur tous les fronts. Le plus gros danger à l’heure actuelle venait des soldats. C’est en profitant de cette situation qu’un civil plus malin que les autres voulant sûrement se faire mousser auprès de mesdames décida de devenir acteur et non plus spectateur. Armée d’une sorte de gourdin il déboula dans le dos de James avec la fervente envie de lui refaire la caboche. Malheureusement les choses ne se déroulèrent pas vraiment de cette manière…

Blackburn se retourna in extremis, pour faire face à son agresseur, le pauvre bougre trahi par les siens et leur cri d’encouragement. Involontairement, il s’empala sur la lame que tenait en main le jeune homme, aussi surpris l’un que l’autre. James était certes un pirate, et n’était pas à son premier meurtre, mais tuée du civil n’était pas franchement sa tasse de thé. Il n’avait sûrement pas rejoint le pavillon noir pour ce genre d’acte…

Un silence s’empara des lieux, comme si le temps était figé… Le pauvre homme tentait de prononcer des paroles, mais à part du sang rien ne sortait de sa bouche. Il tenait d’une main fébrile la lame plantée dans son corps, laissant tomber au sol son gourdin.

«ASSASSIN !!!! MON MARI !!!!!! »

Un mouvement de panique éclata soudainement, James était à l’épicentre et ne voyait pas la moindre issue à ce fichu merdier !

« HALTE ! Rendez-vous ou mourrez ! »

Un combat s’engagea entre James et plusieurs Marines, en temps normal il serait venu à bout sans grandes difficultés de ses adversaires. Mais dans son état actuel, il avait perdu sacrément de son talent épée en main. Pour ne rien arranger, la foule était maintenant bien décidée à lui faire la peau, jetant toute sorte d’objets sur lui avec une précision laissant à désirer. Les projectiles touchaient aussi le blondinet que les soldats présents font à lui.
Malgré ce petit contre temps, il parvient à se débarrasser d’un premier adversaire un poil trop téméraire et surtout un poil trop mauvais au maniement du sabre. Il n’avait ni le temps et ni l’énergie de faire les choses proprement, son but était de mettre ses ennemies hors d’état de nuire, quitte à leur faire mordre définitivement la poussière très salement. Au bout du troisième cadavre de soldat devant lui, les choses commencèrent à prendre une tournure différente. La foule, tout comme l’armée, semblait prendre conscience de la dangerosité effective du bonhomme.

Les attaques se faisaient plus sporadiques et avec bien plus de précautions, ce qui permettait à James de reprendre de son souffle. Profitant de cette aubaine, il tourna les talons pour faire rentrer sans ménagement dans la foule :

« DÉGAGEZ SINON JE VOUS OXYE ! »

Le résultat espéré ne se fit pas entendre, un véritable boulevard s’offrait à présent à lui. Il n’hésita pas un seul instant à saisir cette chance inespérée de pouvoir enfin laisser derrière lui ce merdier sans nom. Dans sa fuite, Il jeta par réflexe un coup d’œil derrière lui, quelques soldats accompagnés de badauds lui filaient le train en gardant précieusement leurs distances. Son petit numéro avait finalement plutôt bien marché, du moins pour le moment…

L’adrénaline commençait à retomber, et son corps meurtri se rappeler à son bon souvenir. Il avait trop tiré sur la corde à peine remise, et maintenant il en payait le prix. Stoppant sa course, il marcha quelques mètres avant de devoir poser genoux à terre, à bout de souffle. La poitrine en feu, ses nombreuses blessures le faisaient terriblement souffrir.

*Merde… Pas maintenant…*

Ses poursuivants l’avaient rattrapé sans le moindre mal, il ne se voyaient pas refaire le même coup de bluff ce coup-ci, était-il seulement capable de se redresser ? Il réussit au bout de plusieurs reprises à se remettre debout à l’aide de son épée, mais dans quel but ? Le voilà maintenant seul face à une quinzaine de militaires désirant par-dessus tout venger leurs collègues morts au combat. Alors que la meute s’avancer d’un pas hésitant vers lui épée au clair, une voix retentie :

« Halte ! »

*Pourquoi ils ne finissent pas le boulot maintenant ?*

« Écartez-vous, je vais m’occuper personnellement de son cas… »

*C’est qui ce type encore ?*

Un officier de la marine venait de faire son entrée dans la danse. Il semblait tout droit sorti de l’école, pas un pli de travers, propre sur lui, pas une poussière sur ses vêtements, ni une cicatrice sur le visage. Il s’agissait sûrement d’une occasion en or pour gratter une petite promotion en ramenant la tête d’un assassin au quartier général. Machinalement, Blackburn se mit dans une sorte de posture défensive, il ne voulait pas crever comme un faible sans avoir offert au moins un semblant de résistance, ego oblige.

L’homme s’approcha de lui avec tant de manière que cela frisait le ridicule, James avait l’impression d’être un taureau qui attendait la mise à mort pendant une corrida. Cette simple image lui donna la nausée, il cracha au sol à quelques centimètres du Marine. Il ne voulait pour rien au monde que sa tête ne finisse en haut d’une cheminée d’un officier aux dents longues. L’officier sortit son magnifique sabre du fourreau toujours avec panache. Au vu de l’état de l’arme, il n’avait pas dû connaître beaucoup de combats. Le soldat se positionna dans une posture de combat très académique.

Toutes les actions étaient tellement surjouées, James ne savait pas du tout comment prendre son adversaire. Mais il n’eut pas le loisir de passer le premier à l’offensive, le militaire semblait vouloir montrer à la foule l’étendue de ses capacités arme à la main en déployant à la virgule près le parfait manuel du sabreur. A son grand regret, le jeune Blackburn offrait qu’une piètre résistance, le combat était à sens unique et ennuyant.

Dans un autre contexte, l’histoire aurait été tout autre pour James, mais son corps meurtri était arrivé à ses limites, il ne pouvait que contrer sans jamais proposer de rendre la monnaie de sa pièce. L’officier semblait lui aussi las de ce combat dépourvu de tout intérêt. Il plaça une attaque d’une précision chirurgicale, désarmant son adversaire avant que ce dernier ne puisse s’en rendre compte, comme l’aurait fait un instructeur sur une jeune recrue. En guise de coup final, il lui assena un violent coup avec la garde de son arme dans l’estomac. Après quelques titubations, James s’écroula de tout son long dans le sol. Le tout sous les applaudissements de ses subordonnés, Blackburn se sentait comme un enfant prit la main dans le sac à volé des bonbons…. Cette humiliation sans nom qu’il venait de vivre.

« He bien ? Tout ça pour ça… Quelle déception… Les pirates de nos jours sont vraiment affligeants. Il ne mérite même pas une mise à mort digne de ce nom ! Embarquez-le ! »

James resta planté là, la gueule dans les pavés, sans prononcer le moindre mot. Il n’avait plus la force ni l’envie d’offrir quoi que ce soit comme résistance, il voulait juste que tout ça se termine. Il regarda du coin de l’œil un homme s’approcher de lui, au vu de ses chausses, il s’agissait d’un militaire.

« Bâtard ! tu vas payer pour tes crimes »

L’homme lui assena un violent coup de pied en plein dans la tempe, une immense douleur le traversa, puis ce fut le black-out total…


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Vis ma vie de taulard !



*Ma tête… Elle va exploser…*

Il avait l’impression d’avoir les cloches d’une cathédrale un jour de Pâque dans sa caboche. La douleur était au-delà du supportable. Il se retourna sur sa couche froide et dure pensant changer quelque chose, mais en vain. Cela ne changeait strictement rien à son problème. Au bout de plusieurs minutes qui lui parurent une éternité, il se décida à ouvrir les yeux.
Il remarqua immédiatement la personne présente face à lui de dos. À première vue, il s’agissait d’un homme d’un certain âge vu sa posture voûtée. Il chercha machinalement à se saisir d’une arme pour parer à toute attaque, mais il réalisa bien vite qu’il était juste vêtu d’un pyjama de bagnard sans aucun effet personnel.

*Où suis-je ? *

Il ne fallait pas être ingénieur naval pour comprendre qu’il croupissait dans un cachot. L’odeur de pisse, les barreaux devant lui, les râles et hurlements des autres détenus. Comme à son habitude, la mémoire se faisait très capricieuse après des lendemains difficiles… Il n’avait que des bribes d’informations qui lui revenaient de temps à autre à la surface, mais le puzzle était encore loin de prendre forme.

Il se redressa et posa ses pieds sur le sol froid et sans âme de sa cellule. Sa tête ne lui laissait aucun répit. Il se souvenait juste d’avoir ramassé un coup de botte d’une rare violence en pleine tronche. Cela devait expliquer en grande partie cette douleur. L’énigmatique codétenu ne prenant même pas la peine de se retourner s’adressa à lui :

« Gamin ? Tu reviens à la raison ? Je ne sais pas si le terme convient, mais bienvenue à toi ! »

L’homme parlait d’une voix très calme, limite envoûtante. Ce qui était en totale opposition avec le type d’individu qui fréquentait en règle générale les prisons. Ce détail intrigua fortement le jeune homme et son instinct lui souffla d’être prudent.

« Tu es arrivé ici en étant sacrément amoché. Tu es plus résistant que tu en as l’air gamin en tout cas. Je suis surtout très content que tes délires cessent, cela troublait mon sommeil. Mais passons pour le moment. Comment te sens-tu l’artiste ?! »

*L’artiste ? C’est quoi cette nouveauté ? *

L’homme se retourna enfin face à James, il avait facile la cinquantaine, plutôt bien conservé pour son âge. Dans sa jeunesse, cela avait dû être un bel homme, mais la vie ne l’avait vraiment pas épargné. Il suffisait de compter le nombre de cicatrices qui recouvrait une partie de son visage.

« Tu as perdu l’usage de la parole depuis ton réveil gamin ? Je sais que la politesse n’est plus à la mode chez les jeunes de nos jours, mais je me présente tout de même. Je m’appelle Henri K. Wingtom. »

L’homme lui tendit la main, James hésita quelques instants avant de saisir l’invitation d’une main hasardeuse.

« James… James W. Blackburn… enfin je crois. »

« Je ne connaissais pas ton nom, mais j’ai déjà entendu parler de toi ! Quelle que soit l’épaisseur de ces murs, les informations arrivent toujours à filtrer de l’extérieur !»

« Comment ça ? Où sommes-nous ? »

Le jeune homme se rapprocha des barreaux pour entrevoir l’extérieur, mais cet endroit lui était définitivement inconnu.

« Comment ça ?! Nous sommes dans l’enfer de West Blue, à la prison de Las Camp ! Inutile de te dire que tu ne remettras jamais les pieds dehors après tes exploits. C’est difficile à concevoir au début, mais tu verras, au bout d’un moment la résignation l’emporte !»

*C’est ce que l’on verra…*

Blackburn continuait à observer les alentours depuis sa cellule. Ce n’était pas la première fois qu’il se trouvait dans un endroit pareil, malgré des interrogatoires plutôt musclés et son lot de tortures, il avait toujours réussi à se faire la belle d’une manière ou d’une autre. Tout était question de temps.

« Et si je peux me permettre de te donner un dernier petit conseil gamin. »
Le codétenu s’exprima sur un ton complètement différent, ce qui interloqua Blackburn. Il lui fit face et écouta attentivement la suite de ses propos.
« Attention où tu fous les pieds. Si les rumeurs sont vraies, tu as peut-être envoyé trois soldats dans l’outre-tombe. Mais ici, tu n’es rien ni personne. L’écho de tes récents exploits a traversé les murs de cette prison, toutefois sache que certains ici sont bien plus dangereux et puissants. Sans parler des petits malins prêts à tout pour obtenir les faveurs des gardiens. En parlant de ces derniers, ils ne sont pas tendres ici, bien au contraire. Notamment concernant les détenus comme toi ayant commis des meurtres sur des marines. »

James resta quelques instants interdit, l’homme avait le visage grave pendant qu’il s’exprimait. Comme si le sort de son compagnon de cellule était déjà scellé.

« Je prends note… Merci du conseil le vieux. Je pense pouvoir m’en accommoder. »

Henri le regarda quelques instants puis décrocha un léger sourire.

« Les apparences sont parfois trompeuses, gamin… Je ne suis pas si vieux que ça. Mais la vie n’a pas été tendre avec moi. »

Au fil de la discussion, James apprit qu’il était ici depuis bientôt trois jours. Amené par les gardes après un passage à tabac dans les règles, il avait déliré jusqu’à son réveil. Ses délires portaient principalement sur une œuvre d’art, un tableau dérobé. Son inconscient avait déjà raconté la quasi-totalité du récit à sa place. Il était dans une position délicate avant son arrivée ici, mais si, son inconscient, commencer à lui jouer des tours, cela aller devenir rapidement compliqué. Lui qui avait toujours pris un soin particulier à ne divulguer ni noms ni lieux. En sachant qu’ici plus qu’ailleurs il devait faire attention, les hommes de main de Kanoki n’auraient aucun mal à le piéger dans ce trou à rat. Combien vaut la vie d’un taulard ? Pas grand-chose...

« Du coup de petit voleur, te voilà propulser au rang de criminel ?! Belle évolution… »

« Ce n’était pas volontaire, c’est un concours de circonstances bien malheureuses… »

« Les prisons sont remplies d’innocent, c’est bien connu gamin ! » L’homme laissa éclater un grand rire.



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Concours de grosses pinces !



Il ne fallut pas bien longtemps au jeune pirate pour comprendre que c’était un moment phare de la vie du taulard. L’agitation gagna l’ensemble des lieux quand un flot discontinu de gardes déboulèrent dans les couloirs. Les consignes étaient simples : toutes les personnes valides dehors ! James resta dans les pas de son camarade de chambre ne sachant, comme un enfant accroché aux jupons de sa mère !

« Souviens-toi de ce que je t’ai dit gamin, tu es une proie de premier choix ici… »

James suivait la masse en regardants défilés devant lui les innombrables cellules, jusqu’à ce qu’une vive clarté attire toute son attention. La lumière l’aveugla progressivement au fur et à mesure qu’il se rapprochait de la sortie. Depuis combien de temps n’avait-il pas vu la lumière ? Une éternité selon lui…
Il fallut plusieurs longues secondes pour que ses yeux s’habituent et qu’il puisse enfin voir dans quoi il avait foutu ses pieds.

Devant lui s’offrait une immense cour en terre battue rectangulaire, entourée d’un mur d’enceinte de plusieurs mètres de hauteur. À chaque angle, un mirador surplombait » ensemble du site. Occupé par plusieurs gardes armés. Une véritable forteresse dans la forteresse.

*Tout compte fait, cela ne va pas être facile de sortir d’ici…*

À la louche, il dénombra environ deux cents taulards présents sur le site. La majorité était regroupée en groupes de différentes tailles. Le plus important se trouvait au centre. La majorité des détenus était menu-fretin, cependant, quelques gueules se démarquaient du lot. Blackburn avait déjà vu afficher des avis de recherche les concernant dans plusieurs tavernes.

Alors qu’il se trouvait planté là à prendre conscience de la merde dans laquelle il était et à réfléchir à un possible moyen de se faire la belle. Un individu le percuta violemment dans l’épaule. L’envoyant valser quelques mètres plus loin. Il se retourna pour lui faire front et tomba nez à nez avec un groupe d’une dizaine d’individus. Il prit conscience a ce moment-là, que le vieux qui squatter la même cellule que lui avait disparu de la circulation. Tout en se sachant en nette infériorité numérique, le jeune homme ne comptait pas subir une nouvelle humiliation de ci tôt. Il fixa avec insistance droit dans les yeux son agresseur. Ce dernier au départ surpris devant son insolence s’apprêta à le corriger. Mais ce qui semblait être son supérieur l’arrêta immédiatement :

« Plus tard imbécile, nous devons d’abord présenter nos respects au boss.»

Frustrer, le type obéit comme un vulgaire chien, cracha par terre et poursuivit sa route dernière maître.
James connaissait qu’une chose du milieu carcéral. Ici, comme sur les mers, il existait une règle d’or. En aucun cas, il ne devait paraître pour un faible sous peine de finir comme une vulgaire friandise.

Blackburn observa la procession du petit groupe en direction de ce fameux « boss ». Il était le seul type de la prison disposant d’un fauteuil dans la cour. Il était entouré d’environ une cinquantaine d’hommes arborant fièrement le même tatouage. Il ne fallut pas longtemps au nobliau pour reconnaître cette célébrité locale. Il s’agissait de Will l’estropié, de mémoire il avait une prime avoisinant les 20 Millions de Berrys sur la tête. Ce qui sur West Blue constituait une somme rondelette. Il avait gagné ce surnom après avoir tenté de naviguer sur le Grand Line. Il était alors un pirate redouté sur West Blue, mais selon les rumeurs, cette nouvelle mer lui avait valu une cuisante défaite avec à la clef la perte d’un bras et d’un œil et la plus grande partie de son équipage. À son retour sur le Blue, la marine profitant de son état de faiblesse, lui tendit une embuscade. Mais même dans son pitoyable état il restait un sabreur adversaire redoutable et hors de portée pour la plupart de ses rivaux sur West Blue. Sans compter qu’il avait encore de la main-d’œuvre sous la main.

*Mieux vaut rester loin de ce type pendant la durée de mon séjour ici…*

James préféra se mettre un peu à l’écart. Sa seule priorité était de sortir d’ici, et si possible en un seul morceau. Mais il ne voyait aucune faille apparente dans le dispositif de sécurité. Il remarqua non loin de lui, d’autres détenus isolés comme lui. Sûrement des nouveaux n’appartenant à aucun gang ni équipage et laissés en pâture aux premiers venue. La majorité d’entre eux, se plier à contrecœur, devenant des larbins et pire encore en échange d’une protection sommaire. Les rares qui refusaient cette « aubaine » étaient tabassés dans l’indifférence générale avec une rare violence. Les gardes n’intervenaient pas, au contraire ils s’amusaient de la situation. Ne se déplaçant uniquement pour ramasser ce qu’il restait des pauvres malheureux. Bien souvent plus morts que vifs !


Blackburn assista à l’une de ces scènes, qui se déroula à quelques mètres de lui. L’homme plutôt bien bâti refusa de faire office de catin pour un groupe de gueules cassées. Il regretta très vite son excès de confiance et malgré quelques coups bien placés, il ne tarda pas à finir au sol la mâchoire brisée. Il chercha en vain de l’aide, notamment du côté de James en lui tendant sa main ensanglantée. Malheureusement, le jeune homme avait déjà assez à faire avec sa propre personne. Aucune utilité pour lui de s’encombrer d’un boulet, dans un endroit pareil. Il se détourna de la scène, laissant le pauvre bougre inerte, désarticuler comme un patin dans sa mare de sang.

Le jeune pirate continua son chemin en esquivant tant bien que mal les embûches. Il se savait en sursis, tôt ou tard, quelqu’un allait lui mettre le grappin dessus. Malgré toute sa bonne volonté, il n’y avait nulle part où se cacher. Et ce qui devait arriver arriva.

« De la viande de premier choix ici ! »

*C’est quoi ce truc encore ?!*

Il se trouvait nez à nez avec une face crapaud, un poil plus grand que lui, aussi épais qu’une brindille. En affichant un large sourire, il permettait à James de profiter de sa sublime dentition qui avait de nombreux points communs avec un marécage, aussi bien pour le côté visuel qu’olfactif. De tous les prisonniers présents ici, il avait sûrement tiré le gros lot niveau mocheté avec celui-là. Le noble ne voulant pas perdre de temps avec un truc pareil le bouscula et continua son chemin comme si de rien n’était. Peut-être que, son culot fonctionnerait dans pareille situation ?

Il se fourra le doigt dans l’œil, quelques instants plus tard, face de crapaud, retourna à la charge, avec son comparse presque aussi moche que lui. Le batracien attrapa James par l’épaule et le retourna vers lui avec la ferme intention d’avoir quelques explications :

« Tu sais qui je suis ?! Je suis… »

L’erreur de la nature n’eut pas le loisir de terminer sa tirade, que le poing de James le percutait déjà au niveau du menton. Le séchant sur place net. Son acolyte se liquéfia, et disparue aussitôt, en laissant face de crapaud inconscient la tête dans la terre.

*Bon si je n’ai affaire qu’à ce genre de merde. J’ai peut-être une chance de rester en vie assez longtemps pour trouver un moyen de sortir d’ici.*

S’apprêtant à quitter les lieux en douce, sa malchance le rattrapa. Trois individus se pointèrent dans sa direction, l’un d’eux était le pote du crapaud ! Sûrement partie chercher des biceps en renfort devant cette terrible menace…

Toujours dans sa logique de frapper un grand coup sur la table, James sauta au cou de ses agresseurs sans avoir pris la peine de réfléchir aux conséquences. Une bonne vieille bagarre au poing et au pied s’engagea ! Malgré son infériorité numérique, le jeune James n’était pas pour autant dépassé par les événements au contraire. Il avait une certaine expérience de la bagarre depuis sa tendre enfance, et ne loupait jamais une occasion de le rappeler à qui de droit. Pour combler son manque de puissance et son gabarit plutôt commun, il profitait de sa mobilité et la rapidité de ses frappes. Pas de quoi vous soulever un bonhomme de terre, mais assez pour bien le sonner et prendre petit à petit le dessus. Le combat ne dura pas très longtemps, après 2-3 nez cassés ce fut la fin des hostilités. Mais déjà une foule compacte s’était rassemblée autour des protagonistes. Les taulards avaient l’air hilare de voir quelques anciens se ramasser une tannée par un bleubite comme James.

Une fois encore, Blackburn avait un talent sans égal pour attirer l’attention sur lui. Et une connaissance croisée un peu plutôt se rappela bien vite à lui.

«Hey Joe, ce n’est pas le merdeux qui t’a fixé droit dans les yeux tout à l’heure ?! »

« Si, chef c’est bien lui ! »

« Bah qu’est-ce que tu attends pour lui casser la gueule ?! »

« D’accord chef ! »

Une brute se pointa dans le cercle de combat, ne laissant aucune échappatoire au jeune Blackburn. Plus large que haut, son adversaire avait la tête d’un mec, qui a passé la majeure partie de sa vie à se prendre bourre-pif et des cuites. Sur son biceps aussi gras que gros était tatoué un pavillon pirate totalement inconnu du jeune homme, un crabe empalé sur un pique.

Le combat débuta d’une autre manière que le précédent pour Blackburn, cette fois-ci son adversaire était d’une tout autre stature. Sans non plus atteindre des sommets, il encaissa les premiers coups à reculons. Le bougre avait sensiblement la même technique qu’un buffle, mais il disposait de la même force que l’animal. Le jeune profitait toujours de sa mobilité, mais son adversaire semblait bien moins enclin à mordre la poussière. Un crochet traversa la garde du nobliau et manqua de peu de le mettre hors combat. Il recula de quelques pas, mais son adversaire n’entendait pas en rester là. Il se jeta sur lui et le plaqua au sol. James lui envoya une pluie de coups pour le faire lâcher prise, sans effet. Se trouvant dans une posture plus que compliqué pour lui, il décida de passer à des gestes plus fourbes pour se sortir de là. À commencer par un gros coup de genoux dans les valseuses, pour détendre un peu la viande, effet garanti. Le Joe desserra assez son étreinte pour que le blondinet puisse passer son bras sous son menton et le saisir par le nez. L’homme beugla un cri de douleur et lâcha totalement prise. C’était le moment idéal pour reprendre le dessus, après lui avoir brisé le nez d’un coup sec, James s’activa pour faire chuter en arrière son adversaire. Et sans lui laisser de répit lui sauta au visage pour lui bourriner la tête.

Alors qu’il prenait enfin le dessus sur le combat, un coup d’une rare violence le frappa en plein dans le dos. Il se retourna en grimaçant pour voir que le fameux chef ne comptait pas rester les bras croisés pendant qu'un de ses membres d’équipage se faisait humilier de la sorte.

« Tu as voulu humilier les pirates de Rodolphe pinces de crabe ! J’ai une prime de 5 millions de Berrys ! »

*Rodolphe quoi ? *

Le boxeur vit débarquer devant lui un homme-poisson ou plutôt un homme-crustacé. Doté de deux grosses pinces en guise de bras. Il avait déjà eu quelques petits démêlés avec des hommes-poissons par le passé. Des coriaces pour la plupart, bien que celui-ci n’avait pas une taille démesurée, James préféra rester prudent.

La tension était montée d’un cran, comme si maintenant il avait affaire à une véritable pointure. 5 Millions c’était une prime assez courante sur un Blue, pas de quoi en faire tout un plat. De mémoire James avait déjà affronté de plus gros poissons que celui-là. Puis ce nom ridicule de crabe. Il tardait à James de reprendre la mer pour enfin se faire un nom et surtout de se démarquer de tous ses pirates qui ridiculisent la profession !

Le crustacé adopta une position défensive pour le moins originale. Arqué sur ses jambes les pinces en avant, comme si son seul but était de prendre en tenaille la tête de son adversaire.

*James attention pour l’amour de Dieu ! Faits-gaffe aux pinces ! *

Ne sachant comment l’approcher, Blackburn décida de tourner autour de lui, en tentant quelques feintes pour voir le temps de réaction. Il eut la confirmation immédiate que les pinces étaient bien fonctionnelles, en étant la cible d’une attaque, qu’il esquiva de peu. Cette dernière avait comme but de lui détacher la tête du reste corps. Le crustacé semblait avoir la certitude que la victoire était sienne. Cet excès de confiance titillait sévèrement James dans son ego, mais lui offrait aussi un avantage. Ne jamais sous-estimer son adversaire, principe que ne respectait jamais bien évidemment jamais le jeune homme.

Ne voyant aucune faille apparente, Blackburn décida de tester la résistance physique du crabe. Comme il fallait s’y attendre, c’était du solide. Il esquiva une nouvelle fois d’un cheveu l’une des pinces. Son corps accusait sérieusement le coup. Lui qui n’avait pour ainsi dire fait aucun effort physique depuis un long moment, son cardio n’était plus le même. Sachant que tôt ou tard du fait de sa fatigue le combat allait tourner en son désavantage, il tenta le tout pour le tout. Il plongea sous son adversaire pour viser les articulations de ses jambes les deux pieds devant. Le crustacé empoté avec ses deux pinces ne fut pas assez rapide pour contrer l’attaque. L’objectif n’était pas de lui briser la jambe, bien trop robuste, mais de lui faire enfin baisser la garde pour se saisir d’une de ses deux antennes.

Le jeune homme attrapa à la volée l’une d’elle et tira dessus de toutes ses forces ! Le crabe hurla à la mort jusqu’à l’antenne cède, et se brise dans un éclat de sang. Le crabe était incontrôlable, il percuta de plein fouet les côtes de son adversaire avec l’une de ses pinces, projetant ce dernier à plusieurs mètres de lui. James cracha une glaire de sang au sol, il devait avoir au moins deux ou trois côtes cassées. Heureusement pour lui, son adversaire était trop occupé à se rouler au sol pour venir l’achever. Il se redressa en lâchant un râle de douleur, le goût du sang remplissait sa bouche. Il tenait toujours en main l’antenne du crustacé, comme un trophée de pêche.

*C’est le moment de mettre un terme à ce combat*

Blackburn retourna à l’offensive en clopinant. Il ne s’était même pas rendu compte que les cris et les encouragements avaient cessé. Tout le monde observer avec attention la suite des évènements. Il s’étonnait de ne pas voir les autres membres de l’équipage du crabe déjà sur son dos. Mais que cela continue ainsi, et il pourrait peut-être en sortir vainqueur. Arrivé à quelques encablures du crustacé mal en point, James ne prit pas la moindre précaution, pensant que la victoire était au bout de ses doigts. Qu’elle ne fût la surprise quand il se retrouva la jambe prise en étau dans l’une des pinces de son adversaire.

*Quel abruti ! *

Il lâcha un cri de douleur mêlé à de la surprise. En pleine possession de ses moyens, le crabe n’aurait aucune difficulté pour briser net la jambe. Se sachant en sursis, il tenta d’écraser le visage du crabe avec sa jambe libre et poussa de toutes ses forces. Malgré l’emploi de toute sa force, le bestiau ne lâchait pas prise. Il dut se résoudre à viser son point faible une nouvelle fois, la dernière antenne valide. L’étreinte autour de son membre se faisait de plus en plus présente, le sang avait du mal à circuler. Il écrasa de la pointe de son pied, l’excroissance du crabe contre le sol, en se projetant en avant. Le premier des deux qui lâcherait prise serait le perdant de ce duel de résistance physique à la douleur. Dans une position plus qu’inconfortable, James sentait que sa jambe pouvait se briser d’un instant à l’autre. Le crustacé lâcha soudainement prise, la douleur lui ayant fait perdre connaissance brutalement.

Blackburn se dégagea sans mal de l’entrave de la pince à présent inerte. Il marcha quelques instants avant de poser genoux au sol. Sa jambe saignée abondamment, il c’était fallu de peu pour que cette dernière éclate sous la pression. La foule s’écarta devant lui, laissant apparaître plusieurs gardes lourdement équipés. À leur tête il reconnut sans mal, le maton de la veille. Ce dernier semblait très surpris du résultat de l’échauffourée.

« Je me réserve le blondinet, apporter le crabe puant à sa cellule. »

James tenta de se remettre debout pour faire face, mais sa jambe en avait décidé autrement. Il retomba à genoux face au maton.

« Je préfère ça l’animal.  Mettez-lui les fers, par précaution. Il est peut-être porteur d’une saloperie, je n’ai pas envie de me faire mordre. »

Les gardes le traînèrent jusqu’à un lieu inconnu, il n’avait plus aucune force à offrir en résistance et se laissa donc transporter comme un vulgaire sac. Mais sa prestation au combat était loin d’être passée inaperçue auprès de certains prisonniers et pas les moindres.


Dernière édition par James W. Blackburn le Ven 4 Mai 2018 - 21:34, édité 2 fois
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Douches et savonnettes !



James se laissa traîner comme un poids mort jusqu’à sa destination. Il s’attendait à recevoir une nouvelle correction, avec un peu de chance cette fois-ci son cœur lâcherait pour de bon. Il était las de servir de sac de frappes à longueur de journée. Son corps était meurtri de toute part, son dernier combat contre le crustacé lui avait coûté au moins trois côtes.
Lorsqu’il releva la tête, il était à l’entrée d’une pièce obscure. Une odeur de renfermé flottait dans l’air, mais aussi celle de la peur.

« Je dois te dire que je suis surpris, je pensais que tu étais juste un petit merdeux qui avait eu de la chance contre la marine. Ton récent combat contre le crabe me fait prendre conscience qu’il ne faut pas te prendre à la légère. Aux grands maux, les grands moyens, voici ta nouvelle cellule pour l’heure. »

Le pirate fût pris d’une soudaine panique, il avait l’intime conviction que cette pièce renfermée un terrible démon. Sa soudaine peur lui donna un surplus de force à la grande surprise des gardes. Il se débattit comme un diable pour ne pas foutre, ne serait-ce qu’un seul orteil là-dedans. Ils durent se mettre à quatre sur lui pour le bloquer, à grand renfort de coups de gourdin. Au bout de plusieurs minutes, la bête était redevenue docile.

« Je suis content que cette pièce te fasse de l’effet ! Les murs auraient tellement de choses à raconter ici ! »

Les gardes l’attachèrent par les bras à deux chaînes qui descendaient du plafond. Ses jambes étaient-elles aussi enchaînées au sol. La position était loin d’être confortable, mais il redoutait pire par la suite.
Son geôlier favori se positionna droit devant lui. Il arborait un large sourire tout se revêtant de gants en cuir partiellement usés.

« Vois-tu, moi et ces gants nous en avons vu de toutes les couleurs ! Ils ont un talent rare pour délier les langues. Au fait je me présente, comme nous allons être amenés à nous côtoyer assez fréquemment dans les prochains jours, je m’appelle Lochant. »

James en guise de bienvenue lui cracha un gros mollard de sang en plein visage. Le soldat s’essuya avec un dégoût certain.

« Pour placer les choses dans ce contexte, j’ai un penchant pour la violence. Et sache qu’ici je suis à même d’assouvir toutes mes pulsions, puisque mon père n’est ni plus ni moins que le directeur des lieux. »

La séance de frappe débuta sur les chapeaux de roues, malheureusement, pour le tortionnaire, sa victime tomba très vite inconsciente. Si la victime ne se débat pas ou n’hurle pas où est l’intérêt ?  C’est avec une frustration extrême que le bourreau lança ses gants au sol, il attrapa un seau d’eau pour lui balancer au visage, mais James était dans un trop piteux état pour reprendre connaissance.

« Merde déja !!! Qu’on amène ce foutu toubib ici ! Qu’il le rafistole comme il veut ! Ce type ne doit pas crever tout de suite, ordre de mon père! »

Il quitta les lieux à toute vitesse en claquant la porte dans un vacarme monstre.

Blackburn reprit progressivement connaissance, allongé dans un lit dans une pièce qu’il n’avait jamais vue auparavant. À côté de lui s’agiter un homme, vêtu d’une blouse qui devait être autrefois blanche, aujourd’hui recouvert de sang. Il s’activait avec une rare dextérité sur ce qui semblait être un humain, ou du moins ce qu’il en restait. James observa de longues minutes le chirurgien s’afférait à sa tâche et surtout pestait.

« Ce petit merdeux à de la chance d’être le fils du taulier ! En trente ans de carrière, je n’ai jamais vu ça ! Un véritable boucher, de quel côté de la loi est-il ? »

Alors qui souhaitait se redresser le pirate constata que ses pieds et ses mains étaient entravés. Impossible pour lui de se redresser. Le docteur jeta un rapide coup d’œil dans sa direction et appela les gardes :

« C’est bon pour celui-là, ramener-le dans sa cellule ! »

James quitta les lieux en s’appuyant sur une béquille de fortune. Escorté par trois gardes aux aguets, il boita jusqu’à sa cellule.

« Tu me surprends gamin, je ne pensais pas te revoir un jour ! Résister au crabe et revenir sur ses deux jambes d’un interrogatoire de Lochant, c’est un exploit !»

« Un jeu d’enfant, l’ancien ! Un jeu d’enfant !»

« Quelqu’un a eu moins de chance que toi ceci dit, je ne sais pas ce que tu lui fais, mais tu as réussi à mettre ce petit merdeux de Lochant dans une rage folle. Il s’est déchaîné sur un détenu, le pauvre malheureux à claquer durant l’interrogatoire. Ce n’est pas le premier ceci dit. D’après ce que disent les rumeurs, il a tapé tellement fort qu’il s’est cassé la main. Et aussi…»

Pendant que l’ancien déballé un nombre incalculable de ragots sur la prison, Blackburn était plongé dans ses pensées. Pourquoi donc l’avoir épargné lui ? L’indulgence n’a pas l’air d’être le fort de ce fameux Lochant. Alors donc, pourquoi ne pas l’avoir cogné plus que ça ? James était frustré de n’avoir aucune réponse à ses questions. Quant vin l’heure du repas, pas de Lochant, si les rumeurs disaient vraies, il était en arrêt pour quelque temps avec sa main en vrac. Ce qui faisait entièrement les affaires de Blackburn. Ne plus voir sa tronche de con l’aider grandement dans sa convalescence.
James passa une très bonne nuit, sûrement en grande partie due aux médicaments que le doc lui avait refilés. Il sentait reprendre doucement, mais sûrement l’intégralité de ses forces. Il n’avait même plus besoin de la canne pour se mouvoir correctement, concernant ses côtes fracturées, elles avaient besoin d’avantages de temps pour se remettre entièrement.

« Tu sais, ton petit exploit dans la cour n’est pas passé inaperçu. Je te prenais pour une tête brûlée, je ne me suis pas trompé. Mais pas beaucoup peut se vanter d’avoir fait mordre la poussière, à un adversaire comme le crustacé. »

La journée se passa sans accroche, jusqu’à l’heure de la sortie. James appréhendait particulièrement ce moment-là. Il s’attendait à subir à tout moment les foudres du crabe et de ses acolytes. Il ne redoutait pas un nouvel affrontement, mais plus une attaque sournoise dans le dos.
Au moment de quitter la cellule, le vieux se retourna vers lui :
Sois prudent tout de même, il y’a bien plus costaud que le crabe entre ces murs. Et n’oublie pas que le nombre fait la force. »

«Blackburn marqua une pause devant la grande porte menant vers la cour. Son cœur battait la chamade comme jamais.

*Ne pas paraître faible…*

Se ressaisissant il sortit d’un pas assuré, serrant les dents pour ne pas grimacer sous la douleur causée par ses côtes. Son entrée dans l’arène fut remarquée par les plus attentifs. Il faut dire que James n’était pas le genre de type à se démarquait physiquement de la masse. Ne mesurant pas trois mètres pour deux cents kilos, il avait un physique lambda. Ce qui lui semblait être un atout de poids dans certaines situations.

Il ne fallut pas bien longtemps que pour les emmerdes débarquent. Un groupe d’homme appartenant au crabe se pointa dans sa direction avec la ferme intention de lui faire payer la monnaie de sa pièce. Ils étaient sept, mais leur nombre importait peu pour le pirate. Vu leurs prestations récentes en bagarres, il avait toutes ses chances. A mi-parcours le petit groupe fut stoppé net par des individus d’une tout autre envergure. Ils firent demi-tour quelques instants après en lâchant un flot discontinu de jurons et de crachats à l’encontre de James.

Les individus se tournèrent vers James et lui firent signe de les rejoindre. Moment d’hésitation pour le jeune homme, qui ne savait pas à qui il avait affaire. Mais il se remémora la phrase du vieux, le nombre fait la force. Le jeune pirate se pointa devant ces quatre individus, ils avaient le regard de type ayant connu leurs lots de mésaventures en tout genre.

« Je suis Edwige, le second du capitaine Curling. Ta prestation contre le Cabre a fait son effet ! Nous sommes toujours à la recherche de type sachant se battre comme toi. Alors tu dis oui ou non ?! »

Blackburn ne se laissa pas le temps de la réflexion, Curling était sans doute le pirate le plus crains ici après Will l’estropié et sa prime à 20 millions. De mémoire celle de Curling fleuretait avec les 15 millions.

« Je suis des vôtres ! »

Une fois les formalités d’usage passées, le nouveau venu fut présenté au capitaine Curling. L’homme était l’exact opposé de Will l’estropié autant physiquement que mentalement. Curling était un gars en pleine force de l’âge, comptant plus sur sa propre force que le nombre de soldats disponibles. C’était quelqu’un de sanguin, mais assez droit dans ses bottes, il semblait vouloir s’imposer une sorte de code de l’honneur. Tout ceci passait par-dessus la tête à James, lui qui se voyait maintenant propulser au rang d’intouchable par les autres détenus, il s’était retiré une sacrée épine du pied.

Il eut un rapide topo sur l’organisation de l’équipage. Détails qui amusèrent James, ils étaient persuadés d’être encore de la partie et de rejoindre tôt ou tard les mers. Il écouta avec plus d’attention les luttes de pouvoirs au sein de la prison, qui roulait avec qui et pourquoi. Il laissa entendre à demi-mot que la hiérarchie dans les prisonniers n’était figée. James soupçonna que le capitaine avait sûrement ses propres ambitions, d’où son besoin de chair fraiche dans ses rangs.

Comme il fallait s’y attendre, pour finaliser sa place dans l’équipage, le jeune homme devait s’acquitter d’une mission. Assez simple sur le papier, mais qui se relevait potentiellement très dangereuse. L’objectif était assez clair, lors du retour dans les cellules, James avait comme consignes de se fritter avec les gardes d’une manière ou d’une autre pour détourner leurs attentions. Le reste de la mission ne le concernait en rien à l’heure actuelle.

« T’inquiètes garçon, tu es solide ! Tu t’en sortiras avec quelques bosses et hématomes et un petit séjour au troue. Mais c’est un investissement rentable autant pour nous que pour toi. »

Blackburn s’échauffa discrètement avant l’heure fatidique. Qui arriva plus vite qu’il ne le voulait. Il s’engouffra dans le couloir talonné par un des membres de l’équipage de Curling qui le suivait comme son ombre. Sa seule consigne le concernant, c’était de ne pas faire attention à lui.

*C’est le moment d’entrer dans l’histoire de la connerie James !*

Le pirate se jeta sans crier gare sur trois soldats en garnison près d’une intercession, il les roua de coups avant qu’ils ne puissent comprendre ce qu’il se passait. Le type qui le suivait comme une ombre se faufila avec une agilité impressionnante en direction d’une porte, droit devant eux au nez et à la barbe des gardes trop occupés à tenter de maîtriser le jeune homme. Un peu partout des incidents similaires éclatèrent en échos aux actions de James. Les gardes mirent plusieurs dizaines de minutes pour rétablir le calme dans son ensemble. Quant à Blackburn, il s’était laissé maîtriser une fois sa tâche accomplie, ne souhaitant pas trop tirer sur la corde avec les gardes.

Conduit une nouvelle fois dans cette étrange cellule obscure il fût passer à tabac sans ménagement par plusieurs gardes, sous les yeux furieux de Lochant impuissant avec sa main brisée. Une fois la viande bien détendue, il entra en scène à l’aide d’une canne en bambou. Même de sa main faible les coups qui pleuvaient étaient d’une rare violence, ce type avait un don pour faire souffrir autrui. Il s’arrêta cette fois-ci avant que sa victime ne tombe inconscient :

« Tu as une chance folle, je dois veiller à ce que tu restes en vie ! Suite aux récents évènements, le peuple réclame que des têtes tombent ! Tu as été désigné, toi, et neuf autres pourritures dans ton genre pour finir à la potence sous peu. Rien de tel qu’une petite exécution publique pour satisfaire les foules à tout point de vue. Mais ne prends pas cela comme un passe-droit, n’oublie pas qui est mon père. »

Les gardes le jetèrent dans un cachot puant la pisse et envahies par les rats. Bien cabossé de partout, mais rien de cassé pour une fois. Au vu des risques encourus, il avait limité la casse selon lui. Son comparse de cellule était un drôle de personnage, plutôt discret il semblait en savoir long sur tout ce qui se tramait ici. Il le harcela de nombreuses questions, pour savoir de quoi il retournait. Il se coucha en grimaçant le corps couvert d’ecchymoses causées par son passage à tabac.
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Profanation et liberté !

Trois jours plus tard :
Il regagna sa cellule, ce petit séjour au frai lui permit de récupérer intégralement de ses récents déboires. Son codétenu loin d’être dupe, était d’une grande curiosité sur les récents évènements. Il savait pertinemment, que derrière ce geste déraisonné, quelque chose se tramait.

« En tout cas, tu es une sacrée tête brûlée ! Je n’ai jamais vu ça ! Ta réputation monte en flèche parmi les prisonniers, je comprends mieux pourquoi Curling t’a soudainement pris sous son aile ! »

James vivait dorénavant avec un avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Quel sentiment effroyable de se savoir en sursis. Quand aurait lieu son exécution ? Mystère. Dans tous les cas, il devait parvenir à se faire la belle cette semaine coûte que coûte. Rejoignant ses nouveaux Nakamas avec l’estomac noué, il faisait uniquement acte de présence. Il décela cependant, quelque chose dans l’atmosphère, flottait d’inhabituel. Son statut de dernier arrivant, lui offrait le luxe d’être toujours le dernier mis au courant.

Le capitaine ne tarda pas à l’entraîner à l’abri des oreilles indiscrètes pour le mètre au parfum :

« Tout comme toi, je n’ai aucune envie de m’attarder en ce lieu. Je suis au courant concernant ta place réservée à la potence très prochainement. Je me contre-fiche de tes plans futurs. Nous avons un objectif en commun, je suis ta seule chance d’y parvenir. »

Curling déballa au nobliau ses desseins. L’actuel boss chez les prisonniers, le vieux Will était en possession d’un pass. Ce dernier permettait d’accéder à quasiment toute la prison et donc de pouvoir goûter à nouveau à la liberté. Comment avait-il fait pour mettre son moignon dessus ? Grand mystère, quoi qu’il en soit Curling avait la certitude que cette information était vraie. Autre information capitale, le vieux loup de mer comptait en faire usage sous peu. L’idée était simple, mettre la main d’une façon ou d’une autre sur le pass. Sachant que ce n’était pas le genre à faire confiance à qui que ce soit pour un tel trésor, il devait forcément garder les clefs sur lui jour et nuit. Pour pouvoir l’atteindre, il n’existait malheureusement pas trente-six solutions, le seul endroit sans gardes était dans les douches ! Même s’il était d’une nature paranoïaque indéniable, pendant les douches il ne pouvait s’entourer uniquement de sa garde rapprochée. Toutefois il s’agissait de ses plus redoutables combattants.

Le plan du capitaine Curling était déjà bien avancé. Il avait infiltré certains de ses sous-fifres dans les prisonniers désignés pour récupérer le linge sale avant la douche, pour ensuite en distribuer du propre. Ils avaient pour mission de dissimuler différentes armes blanches dans les chariots de linge, pour les refiler au moment convenu aux hommes. Le plus dur rester cependant à venir, le vieux lion malgré la perte d’un de ses bras, restait un adversaire sacrément coriace. Sans compter, qu’en cas de loupé, il ne faudrait pas uniquement se soucier des hommes de Will, mais aussi des gardes. Autant dire que l’échec n’était absolument pas envisageable. C’est pourquoi il lui fallait tous les bras disponibles, partant déjà en infériorité numérique, il ne pouvait pas se passer d’un type comme James.

Concernant la suite de programme en cas de réussite, elle était tout aussi périlleuse, voire pire. Le but était de fuir par une porte présente dans les douches, accessibles uniquement aux gardes. Derrière ne se dressaient ni plus, ni moins que les vestiaires des matons. Ensuite l’infirmerie, pour atteindre le bâtiment de l’administration. Après avoir quitté ce dernier bâtiment, il restait encore, à traverser une belle distance à découvert pour finalement arriver à l’une des entrées de la prison.

« Ce ne sera pas une partie de plaisir mon garçon… Mais, de toute façon tu n’as pas vraiment le choix dans l’histoire, c’est ça ou la potence. »

Durant le peu de temps qu’il lui restait avant de mener cette opération suicide, il décida de se rendre dans les latrines totalement insalubres de la prison pour méditer sur son avenir et accessoirement se vider entièrement. Il avait la désagréable sensation d’être pris entre le marteau et l’enclume et surtout qu’il n’avait plus du tout son destin entre ses mains.

L’heure fatidique arriva. Comme convenu, Blackburn et ses acolytes suivaient le plan à la lettre. Ils étaient treize, ce nombre semblait dérisoire face à la force de frappe de leurs adversaires, mais ils avaient l’avantage des armes et de l’initiative. Du moins si personne n’avait fait fuiter les informations.

Comme à l’accoutumée, les détenus se mettaient à nue devant les matons pour prévenir toute dissimulation d’objets prohibés. La hiérarchie propre aux prisonniers, faisait que le petit groupe emmener par Curling était en deuxième position pour accéder aux douches, et ainsi pouvoir bénéficier d’eau chaude. Talonnant de près leur cible et sa garde rapprochée, en prenant soin de ne pas éveiller les soupçons prit place à quelques mètres de ces derniers. L’endroit choisi n’était pas du tout le fruit du hasard. En effet, des petites mains avaient dissimulé les fameuses armes blanches derrière une grille d’aération non soudée. Après quelques minutes la salle était déjà plongée dans une épaisse brume de vapeur d’eau. Le moment idéal pour récupérer le matériel et se rapprocher discrètement du futur ex-numéro un.

Pendant cette progression, le palpitant du jeune homme frôlait les deux cents battements par minute, se posant trente-six mille questions totalement inutiles. Le groupe arriva à la limite après laquelle leur position sera révélée. Curling éclata ses hommes pour former un arc de cercle avant de lancer l’offensive dans le plus grand des silences. Le commando rentra au début comme dans du beurre, profitant de cet effet de surprise. Ce fut un carnage dans les rangs ennemis, avant que ces derniers ne réagissent en formant une bulle de protection autour de leur capitaine. Blackburn attaqua sournoisement un homme de dos, le surinant de trois coups de couteau au niveau de la colonne vertébrale. C’était indigne et lâche, mais sa vie primait sur le reste à cet instant. Sa victime s’écroula au sol après avoir lâché un dernier râle.

La vapeur d’eau de plus en plus épaisse rendait maintenant, la situation bien plus confuse. James observait avec attention, plusieurs ombres luttaient ensemble, ne sachant pas qui était de son côté et de l’autre. Il buta dans une masse inerte au sol, et découvrit en baissant les yeux qu’il s’agissait d’un de ses camarades baignant dans son sang. Il remarqua que le carrelage était maintenant recouvert d’un ruisseau de sang, cela tournait à la véritable boucherie ici. Une ombre se jeta sur lui, sortant de nulle part. C’était un type d’en face, il avait une immense balafre toute fraîche sur la joue et semblait hors de lui. En même temps quoi de plus normal, se faire prendre ainsi pendant l’heure de la douche. James lui sauta dessus et les deux adversaires se roulèrent par terre. Une lutte acharnée s’engagea, cependant le jeune homme avait un avantage de taille, une arme.
Le jeune pirate réussit à placer un premier coup de poignard au niveau de l’aine de son adversaire, retournant complètement le combat à son avantage. Puis un second dans le thorax et un troisième au niveau du cœur, mettant fin à cette confrontation.

Le nobliau se releva, son corps était couvert de sang, mais heureusement pas le sien. Il se dirigea vers l’épicentre des combats, croisant de plus en plus de ses camarades au sol mort ou tout comme. Il n’avait pas le temps ni les compétences pour leur venir en aide, il ne s’appelait pas Mochi.
Quelques mètres plus loin, il retrouva Curling amoché en compagnie de ce qu’il restait de ses fidèles. Face à lui, l’Estropié toujours debout malgré ses blessures et quelques un de ses lieutenants encore vivants. Chaque camp semblait reprendre des forces avant une nouvelle offensive. James était dans une position idéale, son adversaire lui offrant son dos sans la moindre protection. Mais le jeune homme se ravisa, même dans cette position avantageuse, il n’avait guère de chance face à un ennemi pareil.

Curling et ses hommes n’avaient pas non plus remarqué la présence de James. Ils passèrent à l’action pensant venir enfin à bout de l’Estropié. Mais ne jamais sous-estimé une bête, surtout quand elle est blessée. Will montra l’étendue de sa force, en saisissant un adversaire par son bras valide et en lui fracassant le crâne contre le mur. Provoquant une exposition d’os et de cervelet. Curling quant à lui, bien diminuer à cause de ses blessures, était en prise avec le second de Will. En pleine possession de ses moyens, il aurait sûrement pris le dessus assez rapidement sur son adversaire, mais à présent ce n’était plus le cas.

*Cela commence à sentir vraiment mauvais. Je dois me barrer d’ici. *

Une ombre surgit à côté de James, le faisait reculer d’un bond. Il ne s’attendait pas à voir quelqu’un surgir comme ça. Il s’agissait d’un garde.

*Merde ! Ils sont déjà là ?!*

Le maton se retourna vers Blackburn, l’épée au clair et lui ordonna de reculer. C’était une jeune recrue, qui semblait complètement perdue et apeurée devant autant de sang et de victimes. James obtempéra, en prenant soin de dissimuler son poignard dans la paume de sa main. Le soldat quitta du regard plusieurs secondes Blackburn pour se concentrer sur le combat opposant les deux capitaines.
Erreur fatal, James se jeta sur lui, lui enfonçant son arme dans l’estomac. Les deux hommes étaient à terre, le pauvre malheureux lâcha son arme sous la surprise et la douleur. Laissant le champ libre à son adversaire pour le terminer dans le sang et les larmes. Le pirate remarqua que d’autres gardes investissaient les lieux, mais ne prêtaient aucune attention à lui et sa victime, tous étaient concentrés sur le combat des ténors de la prison.

*Son plan merdique est foutu ! Je dois improviser pour me sortir d’ici. *

Il trouva sa réponse en regardant le cadavre du soldat à ses côtés. Il le déshabilla dans la plus grande indifférence générale, pour revêtir son uniforme ensanglanté. La vapeur d’eau commençait à se dissiper, laissant place au carnage. Le vieux démon était quant à lui encore debout, couvert de blessures, Curling était genoux au sol, encore de ce monde, mais pour combien de temps ? James progressa avec discrétion en direction des deux protagonistes. À sa droite, trois gardes avançaient sans aucune précaution sur les protagonistes.

« Rends-toi Will ! Ou meurs ! »

*Les imbéciles…*

« Comment ça ?! Moi me rendre?! Je suis le lion de West Blue ! »

Il se jeta comme une bête féroce sur les soldats. Comme un lion face à trois gazelles, l’affrontement tourna en correction. Le sang et les os giclaient dans tous les sens, Blackburn en possession d’une épée, n’hésita pas à passer à l’offensive cette fois-ci. Il se faufila derrière l’Estropié et lui planta de toute ses forces, son arme dans le dos. L’arme transperça le capitaine de part en part. James réalisa trop tard son erreur. Même après une attaque si critique, Will se retourna en fureur et frappa violemment au visage son agresseur. L’envoyant bouler contre le mur, situé à plusieurs mètres de là.

*Il est immortel ?!*

Le démon se dirigea vers le jeune homme encore sonné, armé d’un sabre pris sur la dépouille d’un de ses adversaires. Blackburn avait lâché son épée suite à la violence du choc reçu. Il n’avait pas le temps de la récupérer, et il ne parvenait même pas à se remettre correctement sur ses jambes. Il ne pouvait qu’observer la faucheuse venir prendre son dû.

« Finir ainsi ?! Sans avoir vu le Grand Line... »

Curling regardait la scène, impuissant. Il tenait dans ses bras son second qui vivait ses derniers instants. Avait il envisageait un scénario pareil ? Il se jeta sur l’Estropié, lui plantant son poignard dans la cuisse retardant l’inévitable de quelques secondes. Ce dernier ne lui accorda même pas un regard ni une parole. Juste un violent coup de pied pour le faire sortir de sa route. Cela en disait long sur le niveau des pirates sur le Grand Line.

Au même moment, un escadron de garde arriva en renfort armé jusqu’aux dents. James n’avait jamais été aussi heureux de voir des soldats de sa vie. Le vieux Lion n’avait aucune intention de se rendre. Bien au contraire, il voulait partir la tête haute et le sabre en main. Il se jeta avec une rage folle sur le mur de soldat. Une succession de détonation raisonna, impossible de savoir combien. L’Estropié s’écroula net, le corps troué d’impact.


« Quel démon ! Occupez-vous des blessez maintenant ! Et pas de quartier en cas de résistance ! »

James sous couvert de son uniforme fût immédiatement pris en charge et transporté sur une civière à l’infirmerie. Encore sous le choc du coup reçu, il n’avait pas besoin de jouer la comédie pour simuler son état. Il fût déposé dans l’empressement dans l’aile médicale réservée aux membres du personnel. C’était la panique ici, les infirmières courraient dans tous les sens pour venir en aide aux blessés les plus graves. Blackburn, relégué dans un coin, décida qu’il était temps de s’éclipser avant que la supercherie éclate au grand jour. Il avait toujours besoin de ce foutu pass pour mettre les voiles. Il priait pour que les clefs soient encore présentes sur le cadavre de l’ancien numéro un.

James traversa incognito l’autre aile du bâtiment, et passa à côté de Curling. Il était sacrément coriace, malgré ses blessures toujours en vie. Le jeune pirate se rapprocha de lui. Il interpella une infirmière :

« Occupez-vous bien de lui, il m’a sauvé la vie. »

Intrigué par ce comportement, il reconnut sous l’uniforme, son ancienne recrue, le jeune James. Surpris-il afficha un large sourire, sans doute satisfait que son plan ne fût pas un total échec. Il fît signe à son interlocuteur de se rapprocher pour lui souffler quelque chose dans l’oreille :

« Nos chemins sont amenés à se recroiser d’une façon ou d’une autre ! À bientôt bleubite, et si tu cherches les clefs, regardes au niveau du moignon. »

Une dernière poignée de main en signe d’adieu, et James quitta les lieux, à la recherche de la chambre froide. L’administration stockée là-bas les corps avant de les envoyer au cimetière de la prison.

Nouveau coup de pouce du destin en sa faveur, à la suite de l’annonce de la mort du numéro un de la prison et de l’état critique du numéro deux. Une émeute avait éclaté parmi les prisonniers, mobilisant toutes les forces en présence. La lutte pour le pouvoir avait encore de beaux jours devant elle. Il avait donc le champ libre pour effectuer son plan d’évasion. Il trouva finalement après quelques détours, la fameuse chambre froide.
Une fois à l’intérieur, il découvrit un véritable charnier. Une trentaine de corps disposait à la va-vite, la majeure partie dans un sal état. Il n’avait pas le temps de s’attarder sur ses camarades d’une semaine et chercha directement le cadavre du vieux Will criblé de balles. Il trifouilla le moignon et découvrit la paire de clefs bien cachées sous un os.

Au même moment, la porte de la chambre s’ouvrit en grand dans son dos. :

« Qu’est-ce que tu fous ici toi ?! Tu es au courant qu’il y’a une émeute dehors ? Bref, je suis dans une merde noire, mon père va me fracasser avec cette histoire de mutinerie. Aide-moi donc à savoir si certains prisonniers sont morts ou pas ?! J’ai une liste de détenus qui doivent être impérativement présents à une exécution publique ! »

James reconnut immédiatement la voix singulière de Lochant, le fils du directeur. Il était dans de sales draps. Il lui tendit la liste des noms à chercher sous les yeux. Bien évidemment son nom figurait en toutes lettres : James W. Blackburn

*merde*

Il baissa davantage sa casquette pour dissimuler son visage et commença les recherches avec Lochant. Au bout de quelques minutes ce dernier semblait satisfait :

« Bon a priori aucun n’est présent ici ! Je sauve mon cul pour cette fois. »

Blackburn se tenait toujours dos à son interlocuteur, attendant patiemment que ce dernier quitte les lieux. La scène s’éternisa de longues secondes… :

« Bien, soldat tu vas pouvoir rejoindre ton poste maintenant. »

N’ayant pas le choix, il se redressa et passa tête baissée devant son supérieur. Au moindre geste de ce dernier, James était prêt son arme pour passer à l’attaque. Mais rien ne se passa pour son plus grand soulagement.
Une fois dans le couloir, la pression retomba immédiatement. Il tituba quelques pas en direction du mur. Pour reprendre ses esprits.

*C’était moins une…*

Il ne pouvait pas atteindre la porte principale dans cet été de crasse et de sang. C’était trop suspect. Il décida de faire un détour par les vestiaires pour tenter de récupérer un uniforme propre. Forçant plusieurs casiers une fois sur place, il trouva enfin des vêtements correspond à sa taille. Alors qu’il agrafé sa chemise, la pointe d’une épée lui piqua le cou :

« Tu es sacrément malin ! Je n’aurais jamais pensé qu’une tête de cul comme toi puisse réaliser un coup de maître pareil ! »

James était tétanisé, c’était la voix de Lochant. Il ne l’avait même pas entendu rentrer dans les vestiaires. Il était totalement à sa merci, son arme se trouvant sur un banc à plusieurs mètres de là. Que faire ?!

*Si proche du but... *

« Tu as joué, tu as perdu. Sois bon joueur et regagne ta cellule. Profite du peu de temps qu’il te reste. Et n’oublie pas de me remettre les clefs au passage. »

Blackburn se retourna toujours les mains en l’air et avança vers la porte d’entrée en jetant les clefs au sol. Le maton lui ordonna de reculer de plusieurs pas, pour les ramasser en toute sécurité. Lorsque ce dernier se releva, il se jeta sur la porte entrouverte d’un casier pour lui claquer la tronche avec. Surpris le chef des gardes tomba la renverse sous la violence du choc. James profita pour lui mettre un violent coup de pied dans les côtes et sauter par-dessus lui. Il ne devait en aucun cas sortir d’ici vivant. Il pouvait s’en sortir en duel face au fils du taulier, mais contre une horde de marine ? Il en doutait fortement, en témoigne le corps du vieux Will.

Il récupéra juste à temps son épée pour faire face à Lochant. Un duel s’engagea entre les deux hommes sensiblement équilibrés. Malgré sa récente blessure à la main, le soldat n’avait rien à envier à son adversaire. Le jeune pirate était rouillé, ses mouvements n’avaient pas retrouvé leur ancienne souplesse et encore moins leur précision. L’endroit exigu ne l’aidait pas non plus. Lui qui aimait profiter des espaces pour se mouvoir rapidement était confiné entre deux rangées de casiers. Les deux adversaires se neutralisant mutuellement, le combat était parti pour durer une éternité. Toutefois une faille se fit sentir et James s’engouffra dedans. Le poigné encore fragilisé du soldat commençait à montrer de sérieux signes de faiblesses. Le militaire dut battre en retraite face aux assauts répétés de son rival. Il ne tarda pas, à se retrouver acculé contre un casier. Se sentant prise au piège comme un vulgaire rat se jeta sur le faux Marine pour le ceinturer. Surpris de cette tentative, James s’écroula sur le dos. Son adversaire immobilisa immédiatement son bras gauche, en essayant de lui faire lâcher son arme. Blackburn en retour lui avoinna copieusement la tronche avec son bras libre. Le combat tourna en foire d’empoigne sans queue ni tête, les deux protagonistes se rendaient coup pour coup. Au bout de plusieurs minutes, la fatigue prit le dessus.

James recula, couvert de sang et de sueur il était dans le rouge total, mais semblait en meilleur état que son adversaire. Lochant quant à lui était méconnaissable, le visage gonflé et couvert de sang. Blackburn ne l’avait pas loupé !

Le militaire était au bout de ses forces, il avait conscience que sa seule échappatoire désormais était la fuite. Il se rua sur James à la grande surprise de celui-ci qui ne s’attendait pas à voir son adversaire prendre l’initiative dans son état. Au tout dernier moment, il prit James à contre-pied pour filer droit vers la sortie. Le pirate se retrouva complètement désarçonné et manqua de chuter. Blackburn réussit toutefois à rattraper in extremis le fuyard alors que ce dernier avait déjà entre ouvert la porte. Il le rejeta de toutes ses forces contre un casier et le roua de coups jusqu’à ce qu’il perde connaissance. James était le premier choqué de sa sauvagerie, il avait littéralement explosé le maton. Il resta interdit pendant quelques instants, en fixant l’état de son rival. Avec dégoût il traîna le corps dans un casier qu’il referma à la va-vite. Il ne faudrait pas beaucoup de temps avant que la disparition d’un gradé soit remarquée. Il quitta les vestiaires, couvert une nouvelle fois de sang et surtout la gueule en vrac. Son plan tombait par la même occasion à l’eau.

*Que faire maintenant pour sortir d’ici .... Et si*

James rasa les murs pour se retrouver de nouveau dans la chambre froide. Personne n’avait touché aux corps. Il farfouilla plusieurs cadavres, à la recherche d’un poignard facile à dissimuler dans le creux de la main et se déshabilla entièrement.

*En espérant que je ne meurs pas de froid…*

Trois bonnes heures s’écoulèrent avant que la porte ne s’ouvre enfin. Plusieurs gardes transportèrent la totalité des cadavres en direction du cimetière réservé aux détenus malchanceux. L’endroit se trouvait à l’extrémité ouest de la prison, à l’écart de tout. Mais l’endroit était visible de partout. En quelque sort pour rappeler au détenu les risques encourus en cas de mutinerie.

Sans le moindre ménagement, chaque Maccabée était placé dans un cercueil bon marché, puis enterrer quelques centimètres sous le sol. Le grand nombre de corps et le manque de personnel rendaient la tâche encore plus grossière. James, après avoir simulé à merveille le type mort, attendait avec impatience son moment. Lorsque les voix s’éloignèrent pour de bon, il décida d’entrer en scène. Le peu d’air contenu dans la boîte risquait à tout moment de s’épuisait.
Il attaqua le couvercle du cercueil à l’aide de sa dague. En même pas une minute, il avait déjà fait une belle ouverture, il ne lui restait plus qu’à creuser jusqu’à la surface. Les gardes n’avaient même pas pris la peine de recouvrir totalement la tombe de terre, facilitant grandement sa tâche.

À sa grande surprise, il faisait déjà nuit, une fois encore les choses étaient bien faites. Malgré une belle lune, il pourrait sans mal se faufiler dans l’obscurité pour atteindre enfin son but. Il remarqua un peu plus loin une ombre titubée et se stopper net au-dessus d’une tombe. Il s’agissait d’un garde, rond comme une queue de pelle en train d’uriner copieusement sur une tombe.

Blackburn se rapprocha de l’ivrogne en prenant soin de ne faire aucun bruit. Il ramassa sur le chemin, une petite pelle qui avait servi à l’enterrer, et se plaça derrière le vigile. Il arma et frappa d’un coup Net et précis derrière la tête de ce dernier. Un gros « BONG » brisa la tranquillité de l’endroit. Assommé sur le coup, le soldat s’écroula comme un patin sur la tombe devant lui. Le pirate entièrement nu décida qu’il était grand temps de se couvrir aux frais de la marine. Il récupéra tout ce qui pouvait l’être sur sa victime inconsciente et quitta les lieux sans le moindre regret. Il traversa l’entrée de service sans le moindre encombre, les soldats préférant finir leur partie de cartes que de contrôler un de leur collègue en tenue à cette heure-ci tardive.

*Libre… enfin*

Il jeta un coup d’œil vers le ciel, combien d’heures lui restait-il avant que la prison se mette en branle-bas de combat ? Il était grand temps pour lui de mettre les voiles loin de Las Camp. Il s’engouffra dans l’obscurité de la nuit, en jetant un ultime regard vers la prison.

« A la prochaine Curling, surement sur le Grand Line ! »
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