- Un whisky garçon, et un vrai. Un qui pourra m'faire oublier à quel point cette ville pue.
Voilà que je me retrouve à Bliss. Au Royaume de Bliss ! Ici se trouve l'une des familles régentes les plus anciennes des Blues, avec un sacré poids au sein du Gouvernement... C'est d'ailleurs l'un des chantiers navals les plus efficaces qui soit, avec ses ateliers de métallurgie et sa technique de pointe. D'ici sortent la plupart des vaisseaux à vapeur de la Marine.
Et c'est bien là le problème : qui dit machine à vapeur et métaux dit combustion. Qui dit combustion dit fumée dans l'air. Depuis que j'ai posé pied à terre, je ne vois rien d'autre qu'un ciel gris, du brouillard à l'horizon et des cendres partout sur les pavés. C'est triste à en mourir et les gens se forcent à porter au moins un tissu de couleur pour égayer leur quotidien dégueulasse.
Les ouvriers ont la belle vie, y a pas à dire. Mais je plains sincèrement les quelques agriculteurs à l'intérieur des terres, ainsi que les marchands des quartiers commerçants, lesquels s'efforcent de héler le passant et le touriste pour vendre leurs produits. Le tout sans perdre un poumon !
Au moins ils ont de jolis casquettes-bérets.
- Voilà.
Le bistrotier m'apporte le breuvage. Il a été généreux sur la dose. Tant mieux. Il a mis un glaçon... Tant pis. Je chope le verre et avale le tout d'un trait.
Je ferme les yeux un instant, le temps que les effets magiques de la boisson aient raison de ma nausée et me réchauffent un peu. En plus, ça remet les idées en place ! Parce qu'à force de me plaindre, j'ai presque oublié les raisons de ma venue.
Je suis en mission. Encore. Mais pas pour quelqu'un d'important cette fois : juste un parieur en escale à Rokade qui a entendu parler de moi et qui s'est dit que c'était une bonne idée d'utiliser mes services pour une vengeance...
Le bougre est originaire de Bliss et a tenté sa chance lors d'une course menée par Don Vierra, le grand patron des courses hippiques du coin ! Et quand on apprend avec quelle facilité il a su redresser une mauvaise pente et devenir l'un des trois principaux richards du Royaume... Vaut mieux se poser les bonnes questions et réfléchir à deux fois avant de parier avec lui. Bref. Mon con a perdu, s'est fait enflé et a subi quelques moqueries par la suite. Vexé, il est parti refaire sa vie ailleurs. Et me voilà impliqué dans cette histoire contre la modique somme d'un million de berrys. Rien que ça.
Professionnel que je suis, je n'ai pas demandé où mon employeur a réussi à dénicher l'argent pour me payer, sachant qu'il avait perdu ses biens il y a peu. La discrétion avant tout.
Entre temps j'ai fait du repérage, d'où mes nausées. J'ai également pris l'initiative de contacter la PPK : l'agence principale de conception d'escargophones en tout genre. Pourquoi ? Parce que je travaille à mon compte et en posséder un peut être un plus. Comment ai-je su pour la boîte ? Je suis passé devant la base de la 19e Division et ais vu une affiche en faisant l'éloge... Et comme il s'agit d'une agence de Marijoa, il est logique de trouver ce genre d'information près des lieux affiliés.
Je suis donc rentré dans la base en quémandant l'accueil et ais demandé de but-en-blanc si je pouvais appeler la PPK pour passer une commande... Vu la nature de la demande, ils ont d'abord pensé à une plaisanterie. Je leur ai fait comprendre que s'ils voulaient éviter ça, ils n'avaient qu'à retirer la publicité devant leur base et fournir des zone d'appel à la populace ne possédant pas d'escargophone.
Après délibérations, ils ont accepté ma demande. Moyennant une taxe à la minute.
Ma commande devrait arriver d'ici une semaine à l'adresse indiquée.
Maintenant je me retrouve à loger dans une auberge de Portgentil, le plus loin possible des docks et des centres de construction. C'est un peu plus cher qu'ailleurs mais au moins c'est plus sain. Par contre je me retrouve voisin des gens de la 54e Division, l'autre contingent présent sur l'île. Où que j'aille, je suis coincé par les soldats.
J'ai intérêt à redoubler de vigilance si je ne veux pas attirer l'attention sur moi en déambulant n'importe où... Et c'est malheureusement ce que je dois faire.
On toque à la porte de ma chambre :
- Entrez.
- Excusez-moi de vous déranger...
Waouh.
Messieurs, secouons un peu le champagne et faisons péter quelques bouchons ! Là devant moi se présente une jeunette en habits de soubrette impeccables ! Avec des cheveux mi-longs de rouquine espiègle et des tâches sur le nez, des yeux verts et grands ouverts, une bouche souriante accompagnée d'une jolie fossette sur le coin de la joue, des petites mains de poupée et une peau de pêche à croquer ! L'appétit me vient soudainement et j'ai l'impression d'avoir chaud tout à coup. Et ça me redonne soif... J'ai bien envie de me désaltérer avec elle. J'espère qu'elle sait boire au goulot...
- C'est pour quoi ?
- Je suis Rozie, la fille de l'aubergiste. Je viens m'assurer que vous ne manquez de rien.
- Enchanté Rozie ! Moi c'est Dorian, ravi d'te rencontrer. Ma foi tout est en ordre ici j'ai pas à m'plaindre. A part peut-être du manque de compagnie...
Innocente, la remarque la fait glousser. Que c'est mignon :
- Ahah, je doute que ça soit toujours le cas d'ici peu ! Vous n'avez pas l'air du genre à rester seul trop longtemps.
Si tu savais à quel point ta remarque est lourde de sens petite... Dommage que ce ne sois pas fait exprès :
- Et puis vous pouvez toujours m'appelez si besoin ! C'est mon rôle de faire attention aux demandes des clients. Je me ferai un plaisir de vous tenir compagnie.
Calme-toi Dorian. Ce n'est pas Rokade... Ce n'est pas Rokade et elle n'est pas une...
- Eh bien j'te prends au mot, Rozie ! Merci de ta sollicitude.
- C'est moi qui vous remercie monsieur Silverbreath.
- Appelle-moi Dorian, ça m'ferait plaisir.
- Dans ce cas... Bonne nuit Dorian.
Tu m'étonnes qu'elle va être bonne après la vision de rêve que je viens d'avoir.
Voilà que je me retrouve à Bliss. Au Royaume de Bliss ! Ici se trouve l'une des familles régentes les plus anciennes des Blues, avec un sacré poids au sein du Gouvernement... C'est d'ailleurs l'un des chantiers navals les plus efficaces qui soit, avec ses ateliers de métallurgie et sa technique de pointe. D'ici sortent la plupart des vaisseaux à vapeur de la Marine.
Et c'est bien là le problème : qui dit machine à vapeur et métaux dit combustion. Qui dit combustion dit fumée dans l'air. Depuis que j'ai posé pied à terre, je ne vois rien d'autre qu'un ciel gris, du brouillard à l'horizon et des cendres partout sur les pavés. C'est triste à en mourir et les gens se forcent à porter au moins un tissu de couleur pour égayer leur quotidien dégueulasse.
Les ouvriers ont la belle vie, y a pas à dire. Mais je plains sincèrement les quelques agriculteurs à l'intérieur des terres, ainsi que les marchands des quartiers commerçants, lesquels s'efforcent de héler le passant et le touriste pour vendre leurs produits. Le tout sans perdre un poumon !
Au moins ils ont de jolis casquettes-bérets.
- Voilà.
Le bistrotier m'apporte le breuvage. Il a été généreux sur la dose. Tant mieux. Il a mis un glaçon... Tant pis. Je chope le verre et avale le tout d'un trait.
Je ferme les yeux un instant, le temps que les effets magiques de la boisson aient raison de ma nausée et me réchauffent un peu. En plus, ça remet les idées en place ! Parce qu'à force de me plaindre, j'ai presque oublié les raisons de ma venue.
Je suis en mission. Encore. Mais pas pour quelqu'un d'important cette fois : juste un parieur en escale à Rokade qui a entendu parler de moi et qui s'est dit que c'était une bonne idée d'utiliser mes services pour une vengeance...
Le bougre est originaire de Bliss et a tenté sa chance lors d'une course menée par Don Vierra, le grand patron des courses hippiques du coin ! Et quand on apprend avec quelle facilité il a su redresser une mauvaise pente et devenir l'un des trois principaux richards du Royaume... Vaut mieux se poser les bonnes questions et réfléchir à deux fois avant de parier avec lui. Bref. Mon con a perdu, s'est fait enflé et a subi quelques moqueries par la suite. Vexé, il est parti refaire sa vie ailleurs. Et me voilà impliqué dans cette histoire contre la modique somme d'un million de berrys. Rien que ça.
Professionnel que je suis, je n'ai pas demandé où mon employeur a réussi à dénicher l'argent pour me payer, sachant qu'il avait perdu ses biens il y a peu. La discrétion avant tout.
Entre temps j'ai fait du repérage, d'où mes nausées. J'ai également pris l'initiative de contacter la PPK : l'agence principale de conception d'escargophones en tout genre. Pourquoi ? Parce que je travaille à mon compte et en posséder un peut être un plus. Comment ai-je su pour la boîte ? Je suis passé devant la base de la 19e Division et ais vu une affiche en faisant l'éloge... Et comme il s'agit d'une agence de Marijoa, il est logique de trouver ce genre d'information près des lieux affiliés.
Je suis donc rentré dans la base en quémandant l'accueil et ais demandé de but-en-blanc si je pouvais appeler la PPK pour passer une commande... Vu la nature de la demande, ils ont d'abord pensé à une plaisanterie. Je leur ai fait comprendre que s'ils voulaient éviter ça, ils n'avaient qu'à retirer la publicité devant leur base et fournir des zone d'appel à la populace ne possédant pas d'escargophone.
Après délibérations, ils ont accepté ma demande. Moyennant une taxe à la minute.
Ma commande devrait arriver d'ici une semaine à l'adresse indiquée.
Maintenant je me retrouve à loger dans une auberge de Portgentil, le plus loin possible des docks et des centres de construction. C'est un peu plus cher qu'ailleurs mais au moins c'est plus sain. Par contre je me retrouve voisin des gens de la 54e Division, l'autre contingent présent sur l'île. Où que j'aille, je suis coincé par les soldats.
J'ai intérêt à redoubler de vigilance si je ne veux pas attirer l'attention sur moi en déambulant n'importe où... Et c'est malheureusement ce que je dois faire.
On toque à la porte de ma chambre :
- Entrez.
- Excusez-moi de vous déranger...
Waouh.
Messieurs, secouons un peu le champagne et faisons péter quelques bouchons ! Là devant moi se présente une jeunette en habits de soubrette impeccables ! Avec des cheveux mi-longs de rouquine espiègle et des tâches sur le nez, des yeux verts et grands ouverts, une bouche souriante accompagnée d'une jolie fossette sur le coin de la joue, des petites mains de poupée et une peau de pêche à croquer ! L'appétit me vient soudainement et j'ai l'impression d'avoir chaud tout à coup. Et ça me redonne soif... J'ai bien envie de me désaltérer avec elle. J'espère qu'elle sait boire au goulot...
- C'est pour quoi ?
- Je suis Rozie, la fille de l'aubergiste. Je viens m'assurer que vous ne manquez de rien.
- Enchanté Rozie ! Moi c'est Dorian, ravi d'te rencontrer. Ma foi tout est en ordre ici j'ai pas à m'plaindre. A part peut-être du manque de compagnie...
Innocente, la remarque la fait glousser. Que c'est mignon :
- Ahah, je doute que ça soit toujours le cas d'ici peu ! Vous n'avez pas l'air du genre à rester seul trop longtemps.
Si tu savais à quel point ta remarque est lourde de sens petite... Dommage que ce ne sois pas fait exprès :
- Et puis vous pouvez toujours m'appelez si besoin ! C'est mon rôle de faire attention aux demandes des clients. Je me ferai un plaisir de vous tenir compagnie.
Calme-toi Dorian. Ce n'est pas Rokade... Ce n'est pas Rokade et elle n'est pas une...
- Eh bien j'te prends au mot, Rozie ! Merci de ta sollicitude.
- C'est moi qui vous remercie monsieur Silverbreath.
- Appelle-moi Dorian, ça m'ferait plaisir.
- Dans ce cas... Bonne nuit Dorian.
Tu m'étonnes qu'elle va être bonne après la vision de rêve que je viens d'avoir.