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VOILÀ ! ÇA C'EST UN VRAI RÉVO !

>> Longdrop Jacob

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Pseudonyme : Le pendu
Age: 34
Sexe : Homme
Race : Humain d'un point de vue biologique, indéfinissable sur le plan moral.
Rang : Soldat de la révolution

Métier : Ultime recours
Groupe : Révolution
But : Répandre ses idées, annihiler ceux qui s'y opposent
Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Rope Action

Équipements : Sa bite et son couteau. Sans le couteau.

Codes du règlement (2) :

Parrain : Si ce n'est pas le rein je pense que ça doit être la vessie.

>> Physique

Un homme entre dans une maison de jeu. Un tripot tout ce qu'il y a de plus légal et même tout ce qu'il y a de plus banal sur Kanokuni. Dans ce bourbier comme ailleurs, les vapeurs de nicotine embaument, masquant jusqu'à l'odeur rance de sueur émanant de spécimens à l'hygiène douteuse. Cet homme, n'est pas venu pour jouer.
Les traits tirés, resté dans l'entrée à épier la salle, à en étudier la faune misérable et grouillante, il cherche quelqu'un du regard. Il a tout le profil d'un père venu chercher son bon à rien de fils ; de dessous son chapeau melon, ses mèches blondes tirent vers le gris. Quand aux rides, la profondeur de leur sillon lui donnent dix ans de plus qu'il n'en a, et ce, quelque soit son âge. C'est un dur. En tout cas, il cherche à donner cette impression. Regard perçant et lèvres pincées, il scrute toujours, inlassablement. Quoi qu'il soit venu chercher, c'est ici, il le sait, il le sent. De toute la ribambelle de cons réunie ici, l'un deux s'apprête à passer une mauvaise soirée.

- Allez ma chérie, viens voir papa, vieeeeens voir papa !

Profondément engoncé dans le clapier à rat où les jeux de hasard sont à l'honneur, un jeune idiot braille au milieu du brouhaha. Celle qu'il appelle de ses vœux, c'est dame chance. Une belle garce qui a ruiné plus d'un soupirant. Plaquant ses cheveux gras en arrière, haletant comme un forcené clairement emparé par la folie du jeu, il lance les dés. Ce jeu s'appelle le Sic Bo. Un jeu absurde comme tous ceux reposant sur la félicité plutôt que le talent. Pour autant, les travailleurs précaires se massent dans l'établissement bondé dès le soir venu pour s'y ruiner gaiement. Ils jurent leurs grands dieux qu'on ne les y reprendra plus, et pourtant... ils y reviennent inlassablement.

Porté par la frénésie du jeu, le jeune ouvrier n'entend pas les bruits qui s'insinuent au loin, ceux-là se rapprochent inexorablement. N'y aurait-il pas eu le moindre son dans les lieux qu'il ne les aurait pas entendus autrement. En dépit de la carrure imposante de l'homme au chapeau fraîchement entré, ce dernier se déplace avec volupté et discrétion.
Le couperet tombe enfin et la main caleuse du quinquagénaire tombe lourdement sur l'épaule du freluquet à bretelles.

- Longdrop, tu connais ?

Pourquoi le connaîtrait-il ? Qui le demandait ? Et pourquoi diable venait-on l'emmerder alors qu'il y avait des annuaires pour ça ? Mimant l'indignation de son faciès de fouine hargneuse, le jeunot toisa le gaillard.

- Déjà, on dit bonjour pour commencer. Ensuite on déconcentre pas quelqu'un qui va lancer des dés. C'est... putain... c'est un coup à me porter la poisse tes histoires.[/color]

Se saisissant de la main lourde qui pesait sur sa frêle épaule, le joueur invétéré se débarrassa de la patte collante et reporta son attention sur la table de jeu, secouant les dés comme si cela avait une quelconque incidence sur l'issue du lancer. La main vint à nouveau se poser sur l'épaule, la poigne plus insistante, le ton plus grave.

- On l'appelle le pendu. Ça te dit toujours rien ?

Si. Ça lui disait quelque chose. Braqué qu'il était à l'évocation de ce bête pseudo, le blanc-bec manqua de lâcher ses dés. Les yeux affûtés durant un bref instant, on avait – malgré le vacarme ambiant – distinctement entendu une légère déglutition venant de lui alors qu'il se passait sa langue derrière ses incisives, tourmenté. Moins vindicatif mais toujours résolu à se débarrasser de cet intrus devenu plus encombrant encore qu'il ne l'était y a quelques secondes, le maigrichon tenta de l'envoyer chier sèchement.

Ça, le pendu, il l'avait vu. Il ne tenait pas tant que ça à le revoir d'ailleurs. Le bougre était glaçant. Peut-être que les circonstances de leur rencontre n'avaient pas aidé à le rendre plus sympathique à ses yeux. Après tout, l'entrevue s'était déroulée dans un bureau mal éclairé aux volets solidement fermés. Ce même bureau qui trônait présentement au-dessus de sa tête alors qu'il s'apprêtait à lancer les dés.
C'était il y a moins d'une semaine, dame chance lui avait encore damé le pion et dépouillé jusqu'à le foutre à poil. Les dettes n'étaient jamais un problème sur Kanokuni, ni pour débiteur et encore moins pour le créancier qui, généreusement, faisait crédit moyennant un modeste taux d'intérêt.  Juste de quoi laisser la tête hors de l'eau tout en continuant à plumer la bête. C'était de ça dont il avait été question.
Convoqué dans le bureau du gestionnaire, un bouffeur de cigares aux lorgnons d'un noir impénétrable et aux dents bien aiguisées autant au sens propre que figuré, le jeunot avait dû plaider sa cause. Il allait se refaire, il fallait lui laisser une chance, et puis c'était la première fois que ça lui arrivait... tout le répertoire classique y était passé.

«Je vous jure que je recommencerai pas monsieur Ternic» ; c'était à ce moment précis qu'il avait décoché un sourire au pendu.

Le pendu. Il s'était installé sur une banquette située à quelques mètres derrière le bureau de ce qui devait être son maître. Jambes croisées, un bras étendu de tout son long sur le dossier à sa gauche, le bras droit reposant sur l'accoudoir situé à la même hauteur, il l'avait scruté sans un mot de son visage cireux, plus angoissant encore que la pénombre dans laquelle ils étaient plongés.
Angoissé, il y avait de quoi l'être. Une réputation où les rumeurs sordides se mêlaient à quelques hauts-faits du personnage suffisaientt à accélérer le rythme cardiaque à la simple écoute de celle-ci.
Pourtant, il ne payait pas de mine le bougre.

Svelte qu'il était, ce n'était pas du haut sa stature pour le moins commune qu'il aurait pu intimiter qui que ce soit. Mais il y'avait un quelque chose dans son regard. Ou plutôt non. Une absence. À peine entrouvertes, ses paupières n'avaient jamais laissé paraître ses prunelles sombres dans leur entièreté. Non, il était resté là, assis, se fondant dans le décor et pourtant... si oppressant.
Ce regard froid, à la limite de l'hautain s'harmonisait à merveille avec son nez fin aux narines pincées surplombant une longue bouche aux lèvres sèches qui s'étiraient jusqu'à former une légère moue austère et figée. Sa face placide avait eu de quoi déconcerter le malheureux débiteur.

Tout du long du plaidoyer, le tourmenteur était resté immobile. Que faisait-il là d'ailleurs ? Sans doute avait-il été mis sur le liste d'attente d'ici à ce que le gestionnaire n'expédie les affaires courantes avant de lui consacrer son attention. Maître de lui-même et discipliné, le pendu - hormis ce sourire en coin condescendant - n'avait pas bougé un muscle. Celui-là était de la race des salopards à sang-froid, cela se sentait et imprégnait jusqu'à l'atmosphère de la pièce où il se trouvait.

Il y avait des rencontres dont on se passait bien. Le pauvre joueur en avait fait une il y a quelques jours et un balourd venait la lui rappeler là où le jeunot aurait souhaité que cela demeure un vague souvenir.

- Y'a cinq jours de ça. Le patron du rade reçoit un type. Ce type, d'après les témoignages que j'ai reçu, c'était le pendu. On m'a parlé d'un autre protagoniste dans l'affaire. Un avorton à face de fouine et à bretelles jaunes qu'on appelle le criquet.

Réagir à «avorton» avait été tentant. Le criquet s'était imaginé se saisir de son verre pour l'éclater à même la joue de l'imposant inquisiteur qu'il avait sur le dos, mais c'était encore ce que ce dernier attendait.

- Le criquet ? Connaîs pas non plus.

Et soudain, le freluquet ploya sous la pression digitale, assez forte pour broyer ses os, et probablement disposée à le faire. On passait à la phase deux de l'interrogatoire : les aveux. Qui que fut le curieux à chapeau, on ne pouvait pas se permettre de badiner avec ses affaires.
Bien sûr, il y eut des regards devant cette scène, mais qui irait intervenir ? Assez nombreux étaient les badauds dans l'assemblée pour ne faire qu'une bouchée d'un rude gaillard comme celui-ci, mais les dix premiers y perdraient leurs dents à coup sûr. Alors personne ne bougea le petit doigt. Mieux encore, on feignait d'ignorer la scène avec une pudeur insolente. Le criquet n'existait plus aux yeux de ses contemporains, le monde se limitait maintenant à lui et son bourreau.

- Un salopard, teint pâle, cheveux fins et châtains, légère fossette au menton et qui porte une corde de pendu autour du coup comme s'il s'agissait d'une cravate ? Non ? Ça ne te revient pas ?

Le temps de la cordialité était loin derrière. Genoux à terre, le joueur serrait les dents. C'est qu'il avait pensé résister il y a quelques secondes encore, mais on s'était chargé de lui rappeler la différence de force qui le séparait du quinquagénaire. Même lorsqu'on n'avait pas une haute opinion de sa personne, c'était toujours douloureux de se voir rappeler qu'on était une vermine sans envergure. On mettait toujours un certain temps avant de se complaire dans son statut de victime, le temps d'annihiler toute bribe d'honneur et de fierté.
Maintenant était venu le temps de se soumettre. Restait à prier que le pendu ne saurait jamais qu'on ait parlé de lui dans son dos. On le disait susceptible.

- Ouaaaaais ! Ouais... je l'ai vu p'tain.... lâche-moi merde.

Mais le molosse ne démordait pas. Toute forme de laxisme pouvait être perçu comme de la faiblesse. Non, Javert Anders ne faiblirait pas. L'étreinte glissait de l'épaule à la gorge de l'impudent criquet. Il parlerait, quitte à ce que cela se fasse dans son dernier souffle.

- RrgHhgH... Ré....révolution...

Un cri du cœur ? Une ultime rebellion face à une mort imminente ? Sûrement pas ; un aveu. La poigne se desserra enfin, preuve que les propos avaient quelque chose de censé. On respire, on tousse, on crache et enfin on vomit. C'est bon de vivre, mais c'est salissant pour le parquet.
Autour de la table de jeu, on a beau tenter de faire comme si de rien était, on s'éloigne pourtant de la scène. Au milieu de la foule grouillante du casino, un coin de cinq mètre carré appartient à deux hommes seuls, ou plutôt un et demi.

- Le... le patron est maqué avec la révolution.

Il avait beau le dire à voix basse, sans même lire sur ses lèvres, la plèbe des alentours savait qu'il avait causé. C'était en soi un arrêt de mort au terme indéfini mais certain.

- Dis-moi quelque chose que je ne sais pas.

Se ressaisissant, manquant de s'écrouler alors qu'il tentait de se rasseoir maladroitement sur son siège, le criquet sachant sa mort prochaine lâchait du leste sans commune mesure. On souhaitait que le monde s'arrête de tourner après sa mort, peut-être que la révolution qui le châtierait sous peu ne tarderait pas à le rejoindre dans la tombe. C'était en tout cas son ultime souhait maintenant qu'il était compromis.

- Y'a ce type... [url=http://oprannexe.forumotion.com/t1348-kanokuni-les-dynastes-de-kanokuni#16914}Hua Wei[/url]...

Sa toux reprit comme si son organisme même cherchait à le faire taire. Il en avait de toute manière trop dit, un nom suffisait à justifier le trépas.

- C'est un ponte dans le milieu. Il a eu des bisbilles avec le pendu... En tout cas, il l'a fait savoir en public à force de picoler. C'est à lui qu'il faut demander où il se trouve, pas à moi...

Le mal était fait et le bon sens voulait qu'on ne pleurejamais sur le lait versé. Ce ne serait pourtant pas du lait qui allait gicler quand le criquet aurait droit à la visite de  quelques révolutionnaires contrariés. Et la peine ne se limiterait pas à la mort, les Kanokuniens avaient la torture facile et ingénieuse.

- Pour ta peine.

Pressé qu'il était, l'étranger n'allait pas céder aux convenances. Pas de poignée de mains – ce n'était pas le criquet qui s'en plaindrait – pas d'adieux larmoyant. Après avoir lâché un billet et fendu la foule dans un passage éclair, Javert déguerpit aussitôt. Il ne fut pas le seul d'ailleurs. C'est que son supplicié sentait le souffre maintenant. Les informateurs de la révolution avaient sûrement déjà œuvré à l'heure qu'il était. Le service après vente n'allait pas tarder.
Dépliant le billet froissé de dix-mille berries qui lui fut jeté à l'arrachée, moins vivace que plus tôt dans la soirée, le criquet sourit, amer.

- - Y'a même pas de quoi payer Charon.


>> Psychologie


Pas de quoi se régaler. Puisqu'il fallait bien piocher parmi les curiosités locale pour se remplir la panse, Javert avait choisi avec l'œil du porte-feuille. Le moins cher serait pour le mieux. Quoi qui lui fut servit, c'était doté de tentacules. Au milieu des immondices gluantes et odorantes, deviner ce qu'on mangeait revenait à se faire du mal. Pas masochiste pour un sou, le gaillard au chapeau melon traîna ses guêtres en dehors du boui-boui minable devant lequel les plus sinistres hères poussaient le vice jusqu'à faire la queue afin de quérir leur déjeuner. Voilà qui revenait à mettre de la bonne volonté à se ruiner la santé. Peut-être était-ce encore ce qu'ils désiraient, écourter leur séjour sur place.

Sa mangeaille servie dans un cornet à l'étanchéité relative, monsieur Anders s'en était allé trouver un banc. En dépit du chaos permanent sur Kanokuni, il appréciait encore que le mobilier public ne soit pas dégradé sur l'île. On avait les consolations qu'on pouvait.
Personne n'était jamais assis là. Les rues étroites fourmillaient de monde et pas un dans la colonie ambiante ne se serait reposé ses miches pour tout l'or du monde. Il y avait chez les kanokuniens un surplus de vitalité qu'ils s'empressaient d'annihiler à l'eau de vie le soir venu. Un pépite pour les ethnologues, un enfer pour les touristes tant le choc culturel était rude.
Il piaffait. Non pas qu'il rechignait à engouffrer la bouffe dans son gosier, mais Javert avait cette sale manie de mâcher la bouche grande ouverte. On lui avait déjà fait remarquer – poliment, comme les circonstances l'exigent avec un bougre de son envergure – mais il n'en avait jamais démordu pour autant.

- Quelles nouvelles ?

Et il parlait la bouche pleine. Mais à qui ? Son regard posé sur la foule mouvante et fluctuante, ce n'était à aucun de ces minables qu'il s'adressait, plutôt au pèlerin venu s'asseoir dos à lui, tête baissée. Celui-là était ombrageux, tant et si bien qu'il avait renoncé jusqu'à son humanité pour n'être qu'une silhouette. Une silhouette s'insinuant là où des ombres espéraient sa présence : un informateur du Cipher Pol.

- C'est pire que ce que vous n'espériez.

Achevant sa dernière bouchée dans un bruit de bouche innommable, Anders s'essuya les mains dans de fines et fragiles serviettes en papiers qui ne trouvèrent rien de mieux à faire que de se désagréger entre ses doigts.

- Si c'est pire c'est que ça évolue, si ça évolue c'est que l'enquête avance.

Philosophe, le loustic n'avait pu s'empêcher de faire mouvoir sa mâchoire inférieure de gauche à droite, contrarié de deviner à l'avance ce qu'on allait lui rapporter. Et pour cause, le pendu n'était vraisemblablement plus sur Kanokuni. En guise de lot de consolation, son indic lui déblatéra un ramassis d'informations toutes plus inutiles les unes que les autres. Il y avait de quoi écrire une biographie sur le pendu, mais rien susceptible de le faire sortir de son trou.

- De ce que je sais, il a plutôt mauvaise presse dans les environs.

Tournant à peine sa tête de quelques centimètres sur la droite, comme pour mieux tendre l'oreille à ce qui lui parvenait, Javert espérait rebondir sur cet état de fait.

- Un excessif le gars. Pas dans le tempérament non... plutôt... radical dans les idées.

- Un intransigeant ?

- Pire que ça. Ce type cause de pureté et de purges à l'envie. Enfin... quand il parle tout du moins. L'est pourtant pas exempt de tout reproche niveau morale. Il a une ardoise dans tous les casinos de l'île.

Ludopathe et mauvais payeur. Petit à petit, le révolutionnaire se révélait à Javert qui se découvrait une emprise sur la bête. Déjà, il se représentait plus facilement la tête sur son trophée de chasse.

- Comment ça «Quand il parle» ?

L'indic exhala un léger soupir ; rien que de parler du pendu faisait que l'on sentait une corde se nouer autour du cou. Quand on connaissait la bête, le mythe s'écaillait mais la trouille qu'on avait au ventre ne disparaissait jamais vraiment. Les "on dit" créaient parfois des réputations qui viraient à la légende, une légende bien macabre en ce qui concernait le pendu.

- C'est un taiseux, et pas du genre force tranquille qui impose le respect ,non... Lui c'est plutôt le registre mépris qui le pousse à pas décocher un mot aux autres. Un drôle de gugusse, vraiment. De ce que j'ai compris, il reste dans la révolution régulière que pour bénéficier des réseaux, mais au niveau idéologie, la concorde se fait pas. Quand y daigne adresser la parole aux autres, c'est pour leur dire que ce sont des tièdes.

Ça ne collait pas. Malheureux aux jeux d'argent, hostile à toute forme de collaboration, la raison pour laquelle les milieux révolutionnaires ne lui avaient pas déjà fait la peau échappait à toute forme de bon sens. C'est en tout cas ce qu'on pouvait penser sans avoir toutes les cartes en main. L'agent au chapeau melon n'avait pas eu le temps de demander «pourquoi» que son informateur prenait déjà les devants.

- Mais les pontes l'ont à la bonne. Dès qu'il y a du nettoyage à faire et qu'un Cavalier de la révo a pas trop envie de risquer de perdre des hommes auxquels ils tient... On pioche dans l'indésirable et on appelle le pendu.

- Peut-être bien avec l'intention de le voir crever au passage.

- C'est pas exclu.

Mais le plus tragique, c'est qu'il ne crevait pas. C'était bien ça le plus gênant. Suffisamment gênant en tout cas pour justifier que le Cipher Pol commence à envisager l'assassinat ciblé le concernant. Tout ce petit monde dans les milieux révolutionnaires pouvait jouer à refaire le monde autant qu'il le désirait, aussi longtemps qu'ils ne mordaient pas les mollets de ceux qui toléraient leur existence. Après avoir été lourdement suspecté d'avoir refroidi un colonel et une petit pléiade de sous-officier, le pendu était sur la corde raide.

- En tout cas... il a l'air méthodique. Je l'avais vu une fois à.... ah bah... à une table de poker évidemment. Il payait pas de mine, vraiment. Mais ce putain de regard... c'est bien quand on le croise qu'on comprend que c'est le miroir de l'âme et que lui n'en a aucune.
Enfin bref... il jouait aux cartes. Évidemment, pas un mot des trois heures où je l'ai vu. J'irai pas jusqu'à dire qu'il avait l'air d'une épave, mais on sentait le laisser-aller. Peut-être pas du laisser-aller en fait... c'est juste... qui se foutait qu'on existe autour de lui, il vit comme si les autres n'existaient pas.


Et s'ils avaient le culot d'exister un peu trop à son goût, ladite existence cessait dans l'instant. Sans être le portrait d'un nihiliste, la description ne rapportait pas les frasques d'un humaniste non plus. Peu de considérations pour la vie des autres, aucun ami, aucune volonté de s'en faire, il y avait en ce bas monde des rebelles sans causes qui – justement parce qu'ils n'avaient aucune attache – auraient foutu le monde à feu et à sang parce que rien ni personne ne les en empêchait.
Ce n'était pas là un cri du cœur, un mal-être qui cherchait à s'exprimer ou une rage de vivre excessive. Non. Juste un comportement d'imbécile immature à qui l'on avait jamais mis de limite et qui avait fini par croire qu'il n'en existait aucune.

- À ton avis, les idéaux révolutionnaires, c'est pour la frime ou est-ce qu'il y croit ?

Pour le coup, le gradé posait une colle à un subalterne qui restait coi. Pourtant, il s'était déjà posé la question, mais jamais il n'avait pu y répondre. D'instinct, pour préserver sa foi en l'humanité, il avait préféré penser que tout ce que le pendu avait pu professer n'avait été que les élucubrations d'un abruti en colère. Seulement... le pendu ne se mettait jamais en colère. Il restait toujours maître de ses émotions et ne s'embarrassait jamais de mensonges, trop sûr de lui qu'il était.
La vérité, il la dégueulait en pleine face à qui ne la lui demandait pas, il n'avait rien à cacher. Peut-être qu'au fond, il croyait à ce qu'il disait. Ce projet de société, un plan qui devait pour aboutir se reposer sur ce qu'il appelait pudiquement une «décroissance subite des masses», n'était que la promesse de lendemains autoritaires où la Justice ne se résolvait qu'à grand renfort de corde.
Là où les révolutionnaires conventionnels reprochaient au gouvernement mondial sa brutalité, lui le fustigeait pour son laxisme.

- J'en sais rien chef. Dans le doute... je pense que vous devriez...

Séchement, le bougre se releva en s'essuyant la bouche de sa serviette dégueulasse roulée en boule. La conversation n'avait plus lieu d'être, il en savait suffisamment car il en savait trop. Jetant le papier à même le sol, il se frotta les mains.

- C'est bien ce que j'ai l'intention de faire.





>> Biographie






On savait s'amuser à Whiperia. Quand les Zeks ne crevaient pas dans les carrière à gratter le moindre bout de calcaire pour qu'on-ne-sait-qui s'en mette plein les fouilles, Whiperia Alpha savait aussi aménager la misère pour les habitants dépourvus de chaînes. Si les exécutions publiques étaient un spectacle rare, elles avaient le mérite de faire augmenter la cadence de travail des survivants. En somme, on pendait par souci de rentabilité économique plus que par impératif de justice. Personne ne s'en plaignait. Enfin si. C'était d'ailleurs pourquoi on trouvait toujours des gibiers de potence à accrocher au bout d'une corde.

Il n'y avait pas de quoi se prétendre malheureux à Whiperia-ville, du travail pour tout le monde, l'assurance de deux gamelles pleines sur la table tous les jours ; il aurait presque fait bon vivre si les immigrés n'avaient pas été si nombreux. Puisqu'on ne pouvait pas faire confiance aux bagnards et que les locaux ne daignaient pas traiter le guano à moins d'un salaire décent, rien n'était plus affriolant pour les tenanciers d'industrie que de faire se concurrencer la main d'œuvre. À ce jeu là, tout le monde y gagnait. Tout le monde sauf les travailleurs – donnée négligeable s'il en était.

Même le berry n'avait pas été un ciment assez collant pour que la concorde se fasse entre les habitants et les transfuges venus de partout et de nulle-part à la fois. Avec les hommes-poissons venait l'insécurité et les heurts. Bien sûr, on en pendait un ou deux, de temps en temps, histoire de dire que. Mais dans l'ensemble, ils étaient des travailleurs trop peu chers et trop productifs pour que Le Fouet se permette le luxe de les châtier pour chaque crime. Tu voulais pourrir la vie de la communauté ? Qu'à cela ne tienne, fallait bosser suffisamment à l'usine pour pouvoir se le permettre.







Jonas Longdrop arrivait sur l'échafaud, les mains liées par une corde si usée qu'il aurait pu la briser en forçant à peine. Mais usé, il l'était tout autant, la force lui faisait défaut.

Rien de tel qu'un bon flux migratoire pour que les mafias diverses et variées s'y mêlent pour y répandre un cortège de misère duquel elles tireraient leur profit. La criminalité, l'injustice, Jonas n'en avait jamais rien eu à foutre. Aussi longtemps qu'il y avait un steack dans son assiette, à boire au bistrot et de la compagnie avec laquelle se distraire, le monde pouvait bien flamber, cela n'aurait pas suscité chez lui le moindre émoi. Sa philosophie de vie pouvait se limiter à une maxime intelligible et synthétique :

- Qu'on ne vienne pas me faire chier.

Son épouse – au prix de quelques yeux au beurre noir – avait saisi les principes élémentaires de cette philosophie. Elle n'était pas malheureuse pour autant. L'argent ne manquait jamais, son fils était gentil comme le bon pain et elle pouvait se consacrer à la couture sur son temps libre en plus de cultiver quelques amitiés sincères.
Le cadre aurait presque pu être idyllique si quelques hommes-poissons n'étaient pas entrés dans l'équation. Raciste par principe plus que par conviction, Jonas, comme les locaux, faisait sécession et se gardait bien de fréquenter cette engeance. Ladite engeance pourtant ne se privait pas d'être de plus en plus invasive à Whiperia-ville. Le poids démographique des années passantes avait doté cette portion d'immigrés d'une confiance outrecuidante.

- On passe pas.

Trois mots pourtant tout con furent à l'origine d'un drame familial tout ce qu'il y avait de plus sordide. La puberté naissante, un de ces mérous bipède de bonne taille avait un jour barré la route à Jonas exigeant un droit de douane. Certains petits cons se permettaient tout dès lors où leurs parents n'étaient pas foutus de les éduquer. Son éducation ? Jonas la lui fit en un temps record. Encore une fois, c'était un homme qui avait l'esprit de synthèse dans le sang.

On avait retrouvé des morceaux de poiscaille un peu partout. Les petits camarades de l'amphibien s'étaient mêlés à la plaisanterie et avaient connu le même sort. On ne faisait pas chier impunément Jonas Longdrop. Huit morts, c'était de trop pour dissimuler l'affaire. Alors que Le Fouet mit la main sur le bougre, il n'avait pas tardé à passer par la case bagne en attendant que la potence ne soit dressée comme cela se faisait à chaque fin de mois.






Éreinté, il n'avait même pas eu la force de regarder sa femme et son fils dans l'assemblée. Le petit bout devait avoir à peine sept ans et il avait été convié avec le reste de la plèbe à l'exécution. S'il n'a pas pleuré, c'est parce qu'il n'avait pas reconnu son père tant les quelques semaines qu'il avait passé au bagne l'avaient esquinté. Ce n'est qu'un peu plus tard qu'il réalisera pourquoi sa mère était effondrée des jours durant, ce n'est que là que cette image de corde pendue à un crochet lui parut si menaçante, car il avait vu son père à l'autre extrémité. Ce genre d'expérience marque son homme. Ça avait en tout cas influencé Jacob plus que de nécessaire.



***



La bête posa sa main visqueuse sur les cheveux fins du garçonnet, simulant une affection de façade, ou peut-être cherchant à l'humilier. Jacob avait dix ans. Le poiscaille lui, sortait de la chambre de sa mère. Ce n'était pas le premier de la journée, peut-être pas le dernier.
À la mort du père de famille, l'argent manqua rapidement. On refusa à la veuve de trouver un emploi où que ce soit en ville. Pensez donc, la femme de cet odieux raciste, cela aurait fait du tort aux affaires. Et les amis dans tout ça ? Quand l'opinion public se chargeait de leur dire qui fréquenter, ceux-là filaient doux.

Seule, désemparée, avec un enfant un charge, son «salut» vint de ceux-là même qui furent la cause de son malheur. Qu'ils étaient généreux ces hommes-poissons, accommodants même. Il n'était pas dit qu'ils laisseraient une veuve éplorée dans la misère, peu importait que son mari ait tué huit de leurs frères. C'est donc le plus généreusement du monde qu'ils lui intimèrent de tapiner pour eux.
Quel pied. Revanchards et hargneux, l'idée que la femme de leur ennemi puisse s'avilir de la plus ignoble des manières envisageable les réjouissant par avance. Évidemment, madame Longdrop avait refusé. C'était une femme, elle avait sa dignité. Mais la dignité ne pesait pas lourd face à plusieurs colosses venus avec une idée précise en tête.

De la dignité ? Trois ans après ses premières déconvenues, elle n'en avait plus. Chaque jour bafouée et humiliée, elle n'avait pas mis fin à ses jours car de volonté, elle n'en avait plus. Elle n'était bonne qu'à être prise par les uns et les autres, à servir de dépotoir à leurs bas-instincts et à ternir le nom des Longdrop chaque fois qu'un homme-poisson venait la salir et la souiller de la manière la plus inventive qui soit.
Amorphe, amaigrie, peut-être attendait-elle de crever de chagrin pour mieux expier. Cela faisait si longtemps qu'elle avait cessé de pleurer, cela faisait si longtemps qu'elle avait cessé d'espérer.

Condescendant avec le gamin, les poiscailles jouissaient d'autant mieux à l'idée que Jacob entendait tout des supplices de sa chère maman. Pour ce qu'avait fait Jonas, leur vengeance n'aurait de terme qu'à la mort de sa femme et sa progéniture. Une mort lente et humiliante. Sans doute escomptaient-ils que les deux se baladent un jour au bout d'une corde, une corde qu'ils auraient cette fois eux-même nouée autour de leur cou.

- À demain vilaine. Garde-moi ça au chaud, j'amènerai un copain yarg yarg yarg !



***



Jacob a quatorze ans.  Pour lui, pas d'usine de retraitement du guano, non, plutôt la pêche. Ce n'est pas tant qu'il a la fibre marine, mais il faut bien mettre de l'argent sur la table. Il n'avait de toute manière jamais été un élève brillant. La faute n'incombait pas au fait qu'il fut dissipé dans ses études ou trop occupé à s'amuser entre amis. Des amis, il n'en avait pas. Instinctivement, il n'avait pas cherché à en avoir. Sans doute le fait de voir ce que valaient les amis de ses parents après la mort du paternel l'avaient dissuadé de nouer un quelconque lien avec qui que ce soit.
Il ne nouait que des cordes. Devenu expert en nœuds marins et se complaisant dans cet exercice seulement parce qu'il se trouvait doué et non par intérêt particulier, ce gosse, voué au malheur le plus absolu restait une valeur sûre pour ses divers recruteurs en mer.

Ce n'est pas à Whiperia que l'activité côtière est la plus folichonne. Tant mieux, cela fait moins de concurrence, toute la main d'œuvre potentielle se crevant la santé dans les usines à guano, les salaires autrement mieux rémunérés. Évidemment, compte tenu de son âge et de son statut de matelot précaire, Jacob ne rapporte pas des mille et des cents. De quoi vivre plus que survivre. Il y a un saut qualitatif qui s'opère.
En fils prévenant, il devrait prendre soin de sa mère, chercher à quitter celle ville, chercher à dégager de cette île. Mais la volonté lui fait défaut. Comme escompté par la pouillerie amphibienne, les déconvenues de sa génitrice l'ont brisé. Seulement, la cassure ne s'est pas opérée comme prévue. Traumatiser un gosse, c'est pas une science exacte. Non. Jacob à force de baigner dans le désespoir s'est imbibé de ce jus. Il a renoncé à la Justice. Tous ces idéaux qui, lorsqu'on est jeune veulent encore dire quelque chose ne lui font plus aucun effet. Un môme qui n'a jamais connu l'espoir est en proie à des idées sombres. La destination tracée par un tel état d'esprit mène au suicide ou à l'homicide si ce n'est – pour les plus téméraires – au génocide.

Nous sommes alors en 1614 et madame Longdrop a expiré. La décence voudrait qu'on taise le nom de la, si ce n'est les maladies qui ont eu le dernier mot. Mais la décence, ça ne vaut que pour les gens biens. Pour une pute – le fusse-t-elle malgré elle – pas d'égard. Alors pas une larme n'est versée suite au trépas. Quelques remarques salaces, on se gausse, et on se ressert un verre pour discuter du dernier fait divers et épater la galerie.
Aux funérailles – coûteuses d'ailleurs – Jacob n'a pas versé une larme. Il est resté là, avec son visage  cireux et terne à regarder le cercueil être mis en terre. Cela faisait un bout de temps que Whiperia-ville n'avait pas entendu parler de lui. À seize ans déjà, il avait mis les bouts avec ses quelques économies. L'idée n'était pas de partir à l'aventure. Juste... s'éloigner.
Alors il s'est éloigné. D'île en île. Éloigné de Whiperia, éloigné du tas de chair vérolé et amorphe qu'était devenu sa mère, éloigné de la tombe de son père, éloigné de tout ce qui avait constitué son identité malheureuse pour s'en refaire une sur mesure.

Et quelle identité. Il était resté taiseux, mais devenu un beau jeune homme. Ce petit môme auquel personne ne faisait jamais attention avait gagné en stature. Les cicatrices rendaient imposant. Ses cicatrices à lui, elles lui écorchaient l'âme et étaient si visible dans son regard. Personne n'aurait su dire comment, mais il y avait dans ses prunelles une faible lueur qui bouillonnait de froid.
En chemin, arpentant un peu tout West Blue, il avait chopé de mauvaises habitudes. On le disait endetté à hauteur de plusieurs centaines de millions de berries. Les gens exagéraient toujours, mais ils n'étaient pas loin de la vérité. Jacob aimait miser. Poker, black-jack, courses en tout genre, là où il avait l'occasion de placer un billet, il en jetait treize à la douzaine jusqu'à faire sa banqueroute.

On s'est proposé d'effacer une de ses ardoises. "On", c'est la section révolutionnaire de Kanokuni. L'idée étant de partir sur de bonnes bases pour faire copain-copain. Il se disait ici et là qu'il cognait sans distinction tout ce qui venait lui souffler dans les bronches. À fuir ses racines, il avait fini par devenir comme son père. Chassez le naturel et il renoue avec le garrot.
Avec ce qu'il avait mis dans la gueule d'une petite troupe de marines en permission, on l'avait pris pour un révolutionnaire. Sans doute l'était-il à sa façon. Des idées sur le monde, il en avait, mais il les gardait pour lui. Jusqu'à ce que les révolutionnaires de tout West Blue ne lui tendent une perche pour s'exprimer. Il est en ce bas monde quelques dégénérés loquaces à qui il ne faut pas donner la parole pour le bien commun. Jacob était de ceux-là.

Durant son modeste exil, il avait fait quelques petits boulots pour la révolution. Pas par conviction et ralliement à leurs idées, mais pour vivre. À force de fréquenter ses employeurs et collègues – mais jamais amis – il les avait trouvé tièdes. Ils causaient du peuple sans jamais l'avoir fréquenté, déblatéraient conneries sur conneries et – à dix dans un bureau – refaisaient le monde sur format papier. Un monde où la notion même de réalité semblait absente.
Mais les berries faisaient du bien au moral et la protection officieuse de toute la révolution dissuadait certains de ses créanciers de se montrer trop insistants même quand la dette devenait pesante.

L'armée révolutionnaire était devenue pour lui un cheptel d'abrutis qui, correctement manié, pouvait lui servir. Ils fustigeaient la marine pour des prétendues injustices, lui les conchiait pour leur laxisme. Une société d'ordre, voilà ce que le natif de Whiperia appelait de ses vœux. Un monde où les vermines étaient identifiées et purgées, un monde où la douceur de vivre ne se concevait qu'une fois le ménage de printemps accompli. Son «ménage de printemps» ne cesserait jamais, sa révolution était vouée à être perpétuelle, s'approchant toujours de l'objectif fixé pour ne jamais l'atteindre. Mais le supplice de Tantale ne lui faisait pas froid aux yeux.
Son premier meurtre ? Il n'avait pas vingt ans au compteur lorsqu'il l'accomplit. Net et sans bavure, sa méthode d'assassinat devint même sa signature en peu de temps : le coup du père François.

Les mandales à force d'être distribuées avaient gagné en intensité. Comme son père avant la potence, il avait dans les tripes de quoi briser un crâne de rombier d'un simple direct. Sa réputation était faite, l'influence alla en s'accroissant dans les milieux révolutionnaires. La confiance aidant, ses idées profondes transparaissaient un peu plus. Bien que ses camarades répugnaient de plus en plus à faire appel à un élément quasi dissident, Longdrop était devenu un synonyme d'incontournable dans le milieu dès lors où on manquait de muscles et de couilles dans les effectifs.

C'est entre deux missions qu'à vingt-et-un ans il alla aux obsèques de sa mère. Quelques voisins avaient fait le déplacement, par curiosité plus que par esprit de recueillement. Il faisait froid, Jacob ne s'habillait jamais chaudement car peu frileux. Pourtant il avait la chair de poule. Un soupçon d'humanité refoulée persistait au fond de son âme. Très au fond. Il l'enterra ce jour là avec sa génitrice.

Se venger des bourreaux de sa mère ? Eux qui l'avaient soumise au plus atroce des supplices des années durant ? Il n'en ressentait pas l'envie ou le besoin. Peu lui importait, il ne pleurait pas sur le lait versé et ce, quand bien même le lait n'était ni plus ni moins que sa mère. Son fanatisme politique l'avait quelque peu entamé. Il agissait pour son idéal d'ordre.
Les poings serrés, les lèvres pincées, il se jurait qu'il allait faire ce qu'il s'apprêtait à faire au nom de l'ordre. Un bon révolutionnaire savait se mentir à lui-même.

- YyyYAaAAarRRRRgh !

Quels supplices accomplis au nom de l'ordre. Avec le cordage adéquat, Jacob avait écartelé la poiscaille. Comme il aimait varier, il avait brisé les os à l'aide d'un nouage suffisamment serré et coupé la circulation du sang dans les membres pour leur donner une teinte autrement plus bleutée.
Des hommes-poissons, il en avait buté plus encore que son père en son temps. Que ce furent des gueules connues qu'il avait vu circuler par chez lui étant enfant ou des amphibiens qui lui  étaient passés sous la main, il les avait méthodiquement enlevés un à un pour les torturer dans un des entrepôts désaffectés autrefois assignés à la récolte de guano.
C'est sans hargne ni satisfaction qu'il les avait éliminés. Ceux-là étaient des éléments dispensables pour la société.


Il s'en était dispensé.


Quant aux gueules de raies qui juraient leurs grands dieux être purs et innocents, Longdrop se fia à son expérience personnelle. Les hommes-poissons étaient autrement plus criminogènes que ses congénères. Pour eux, la solution n'était pas d'ordre politique mais ethnique. Il n'y aurait pas à s'embarrasser du cas par cas pour leur peuple.
Ce qu'on aurait pu hâtivement taxer de racisme chez lui était simplement motivé par le bon sens. Un bon sens quelque peu vicié par un traumatisme patent, mais du bon sens tout de même.



***



[Fin de biographie et préambule au test RP]



- KrRzzZ Longdrop, on te cherche.

Escargophone en main, son autre avant-bras pour couvrir ses yeux, ledit Longdrop était allongé sur un divan poussièreux, dans une cabane aussi miteuse que quelconque aux volets fermés, ne laissant transparaître que quelques bribes de lumières par les interstices. Creusant dans les tréfonds de sa mémoire, Jacob se souvint d'où il se trouvait.

Il a trente-quatre ans. Sa vie est une succession de violences commises au nom d'une révolution qui ne sait pas où elle va, et il se planque. Le Don des Saint lui fournit l'asile à l'insu de son plein gré.
La marine et ses créanciers se tirent la bourre à savoir qui lui fera le mieux la peau quand ils l'auront retrouvé. Alors il fait le mort. Patient, Jacob se terre dans une petite cabane avec assez de vivres pour tenir le mois, le temps que ses dernières affaires se tassent. Car il y a eu des morts. Trop au goût des autorités multiples et variées sévissant sur les Blues.

- Définis «on».

- Ça sent pas bon Jaco. Un type pose des questions un peu partout te concernant. Y'a du Cipher Pol là-dessous. T'aurais pas un peu déconné dernièrement ?

Que ce soient les sabotages d'approvisionnements en eau à Hinu Town, les rixes de Kage Berg ou les assassinats ciblés sur Poiscaille et l'Archipel vert, Jacob – ne serait-ce que ces dernières semaines – n'avait que trop de raisons de croire qu'on puisse s'agiter en hauts-lieux pour songer à lui faire la peau sans passer par la case procès. Son seul salut jusqu'alors était le relatif anonymat qu'il s'était ménagé à grand renfort de menaces et de témoins disparus. Mais toute chose avait une fin.

- Mais encore ?

- Mais encore ? MAIS ENCORE ?! Tu charries un peu enfoiré, c'est moi qui doit gérer ces Cavaliers révolutionnaires de mes couilles ! Ça chie mou depuis qu'on sait qu'un de leurs opérateurs privilégiés est dans le collimateur, ils ont peur que tu passes à la question et que tu balances des informations compromettantes. T'as trop fréquenté les huiles de la révos mon grand, t'en sais trop, et je soupçonne Aeden de vouloir te crever pour pas que tu l'ouvres.
Va falloir que tu montres patte blanche en revenant, parce que je t'assure qu'ici on commence à devenir nerv...


- Je raccroche. Tu m'emmerdes.

Et puisqu'il était un homme de parole, il mit fin à la conversation aussitôt, reposant ensuite sa tête sur ses bras croisés. Longue fut la contemplation du plafond moisi trônant au-dessus de sa bobine placide et figée. De ce qu'on venait de lui rapporter, il n'y avait pas de quoi se faire de tracas. Un guignol assermenté par le gouvernement mondial posait des questions ? Qu'il les pose. Personne ne savait qu'il était ici.

- Merde.

Ou peut-être bien que si. Il avait pesté le plus calmement du monde avant de se redresser pour mieux s'asseoir. Un ressort manquait de lui rentrer dans le cul, la planque n'était pas des plus confortables. Mains jointes, il restait penché à réfléchir. Seul avec lui-même - c'est dire s'il avait de mauvaises fréquentations - Jacob dû finalement se résoudre à se lever et franchir la porte. Une personne pouvait encore compromettre sa partie de cache-cache. C'est sans haine et sans reproche qu'il s'en allait lui intimer le silence.


>> Test RP






De la trempe de ces bonhommes à l'ancienne, ceux-là qui ne baissaient jamais les yeux et qui ne tremblaient que lorsqu'ils retenaient leur colère, Javert sentait cette goutte de sueur perler et glisser le long de sa tempe. Une sensation jusqu'alors inconnue et même inavouable lui déchirait la moelle épinière de piques glacées. Il y avait quelque chose de vicié dans l'atmosphère.

Oui. L'air était lourd. Étouffant. Des nuages chargés et sombres dissimulaient ce qui aurait pu être un soleil d'après-midi radieux. On aurait appelé de ses vœux l'orage pour enfin se rafraîchir si on n'avait pas pressenti que ce dernier ne tourna au déluge. Son séjour jusqu'au Don des Saints s'était effectué sur une mer d'huile. Sans remous, sans tumultes, sans vie. À bien y réfléchir, l'agent Anders n'avait pas vu un animal depuis longtemps. Pas un cri de cormoran ou une chiure de mouettes, la faune avait comme déguerpi. Paraît-il que les bestiaux étaient dotés d'un sixième sens, ce semblant de jugeote qui leur intimait de foutre le camp avant qu'une catastrophe n'arrivait. Semblant de jugeote qui faisait défaut au reste de l'humanité, Javert inclus.

Il lui semblait que chaque regard qu'il croisait était un poignard rivé en sa direction. Peut-être que le temps qui s'annonçait rendait tout le monde nerveux. Ça n'en rendait l'atmosphère que plus pesante.
Difficile de délier les langues dans ces conditions, mais un homme de son calibre s'affairait à faire causer. En réalité, ce n'était pas tant une réponse concluante qu'il attendait, juste ce frémissement de la rétine quasi-imperceptible lui indiquant un mensonge.
Mais pas l'ombre d'une tromperie à l'horizon. Résolument honnêtes, n'étant en tout cas pas en cheville avec le pendu, la populace n'était d'aucun secours à l'inquisiteur. C'était à croire que sa proie avait encore mis les bouts.

- Non. Impossible.

Chaque passager qui quittait l'île était scruté par un indicateur du G.M. Jacob était là. Cette pesanteur, cette lourdeur, cette chaleur qui rendait les mains moite, ce n'était pas l'effet des intempéries. Plus il se rapprochait du pendu, plus Javert sentait la corde se resserrer autour de son cou.
Si celui qu'il traquait était bien là, il se planquait. Avec un sou de bon sens, la logique voulait qu'on évita les grands centres urbains.
Restait à explorer toutes les bâtisses isolées ou abandonnées. Pas âme qui vive où que ce soit. Des mendiants ici et là, aucun n'ayant vu de spécimen louche. Pas plus qu'eux en tout cas.

- Oui oui, avec la corde comme ça autour d'son cou, y'a pas d'doute c'est vot' homme. L'avions fait quelque chose de mal ?

Inattendu. À demander à tout va sans y croire si on l'avait vu, on admit bien volontiers que le gibier de potence avait été aperçu dans le coin. Mieux que ça. Le paysan, un petit bonhomme moustachu la soixantaine bien tassée lui racontait – jovial – les circonstances qui l'avaient mené à louer son cabanon en forêt.
Plus le petit vieux causait, plus Javert se demandait pourquoi et comment il était encore en vie. Mais à bien y réfléchir, c'était censé.  Dans le coin, tous les voisins se connaissaient, la disparition d'un des leurs n'aurait fait qu'attirer l'attention.

- Et au juste, où on peut le trouver ce cabanon ?

On est toujours surpris lorsqu'on voit surgir à travers les débris de verre d'une fenêtre soudainement fracassée une corde raide qui, avec l'habileté d'un python et la vélocité d'un cobra, se noue autour de la gorge de l'homme qui vous fait face. D'autant plus surpris du craquement brusque et intense des cervicales se brisant sans crier gare contre le sommet du dossier de la chaise sur laquelle la victime fut assise.
Sa chaise, Javert l'avait quittée brusquement en se redressant dans un mouvement de recul mal assuré. La corde se déliait lentement, langoureusement même, quittant cette carcasse nouvellement générée avant de glisser en ondulant par là-même où elle était entrée.

Encore tétanisé, se demandant s'il devait son inertie à la surprise ou à la peur, l'agent Anders se devait de réagir. Si la corde avait quitté la scène, ce n'était que pour mieux revenir à terme. Cloîtré dans la demeure de feu son hôte, mieux valait foutre le camp plutôt que de rester tranquillement dans une souricière à attendre que le boa ne vienne fondre sur lui.

C'est à reculon qu'il quitta la baraque, percutant la porte à la défaire de ses gonds. Si la mort devait venir, il préférait encore que ça soit de face. Seulement, avant de cracher son dernier souffle à la gueule de ce monde moribond, Javert ne comptait pas y passer sans combattre. Si le pendu ne l'attaquait pas, c'était encore parce qu'il ne pensait pas pouvoir le tuer aussi facilement que son regretté propriétaire.
Des bosquets où se trouvait planqué l'une des plus sinistres raclures de la révolution – et la compétition était rude – la corde ne re-apparaîtrait plus jamais. Ça, le fonctionnaire l'avait rapidement saisi. Le pendu était un assassin, il n'aimait pas que les choses traînent en longueur. En dehors des circonstances qui lui permettaient de finir son travail en douceur, il n'avait aucun recours si ce n'est la fuite d'ici à ce qu'une autre opportunité ne s'offre à lui.

Plutôt qu'attendre une deuxième salve qui ne viendrait jamais, Anders avait pris les devants. De Soru en Soru il avait pourfendu la forêt dans laquelle s'enfonçait l'assassin. Le retrouver ? Une affaire de secondes. Tout du moins si tout se passait bien, si, au détour d'un chêne massif, une corde ne se tendait pas subitement entre deux arbres pour faucher un homme dans une cavalcade effrénée.
La corde tendue, Javert l'avait percutée en plein abdomen. Sa course avait été trop rapide pour qu'il ne puisse s'en dégager assez tôt. Dans son élan, le cordage s'était enroulé autour de son tronc, un bras captif de l'étreinte.
Bien qu'ayant chuté, ses guibolles étaient toute disposées à reprendre la ruade. Avec trois membres de libres sur quatre, se libérer relevait de la facilité la plus crasse. En tout cas, jusqu'à ce qu'un nœud ne coulisse le long du câble de fils pour venir tressés et ne vienne se loger contre ses lombaires.

- Un nœud de hauban ?

Ficelé qu'il était, Javert s'était retourné pour capter le regard de cet enfant de salaud à l'autre extrémité de la laisse qui les liait l'un à l'autre. En vain. Prudent, Jacob était resté caché derrière l'épais chêne derrière lequel il avait posé son piège. La corde se tendit sèchement, un bruit d'os brisé retentit aussitôt, le cri de bête qui s'ensuivit n'en fut que d'autant plus intense.
Ne restait maintenant à Javert qu'un membre sur lequel compter. Ses lombaines malmenés par ce nœud qui lui appuyait dans le dos, un coup sec avait suffi à le rendre paraplégique. Il y avait des toiles dans lesquelles il ne faisait pas bon se ruer.

Un Rankyaku tardif de ce bras valide mais fébrile lui avait permis de couper la corde. Il n'était plus ficelé que dans un amas de cordages mous et malléables, finalement libéré de l'étreinte, mais à quoi bon ?
Dans le crépitement des feuilles mortes parsemées sur le sol de la forêt, il pouvait entendre le pendu cheminer. L'entendre seulement ne suffisait pas à apaiser les nerfs, bien au contraire.
Fixant son chapeau melon tombé au loin, Javert se demanda un instant où il souffrait le plus, là était sa seule paix de l'esprit puisqu'elle le détournait de la prévision des événements à venir.

Avec un seul bras encore en état de fonctionner – et encore, si peu – la fin de règne se faisait sentir. Les bruits de pas se rapprochaient, ils venaient de son dos. À s'obstiner comme il le faisait pour ne pas être aperçu, on eut pu supposer que le pendu était un timide. Perché par-dessus ce chasseur trop arrogant qui gisait maintenant à plat ventre comme un phoque échoué sur les récifs, Jacob s'abandonna à la mansuétude la plus ardente dont il pouvait faire preuve.

- Un dernier mot ?

- "Pan".

- ..... Pan ?

- Pan.

Sans chercher à disserter sur l'orthographe précise de l'onomatopée symbolisant un coup de feu, on put dire que coup de feu il y eut. Prudent ou peut-être trouillard, l'agent Anders avait appelé des renforts à son arrivée au Don des Saints. Saint sniper répondait à ses prières après avoir remonté la trace de l'escargotraqueur que son chef d'équipe dissimulait sous ses vêtements.
La pluie naissante et les légères bourrasques – préludes à la tempête – n'avaient pas été du meilleur goût pour un tireur d'élite. Seule la joue du pendu fut éraflée. Disparaissant rapidement derrière le rideau de cette averse maintenant diluvienne, le gibier n'avait pas eu raison de son chasseur. Ce n'était que partie remise.

Ce n'était plus les feuilles qui bruissaient sous les pas du damné mais la boue qui semblait l'attirer plus profondément encore chaque fois qu'il foulait la terre. Une équipe du Cipher Pol était dans le coin, Aeden l'avait dans le nez, les ports étaient surveillés et un ouragan comme l'île n'en avait pas connu depuis des décennies débutait avec rage et fracas. Jacob s'enfonçait alors dans la forêt, y évoluant comme une bête traquée mais déterminée, ruisselant sous le déluge qui lui pissait à la gueule.
Pour la révolution aussi, les jours se suivent et se ressemblent.




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    Bouh je passe pour ton premier avis ! o/

    Je vais volontairement m’épargner le point forme car je sais qu’il est inutile, depuis le temps j’ai bieeeeen compris que tu ne faisais pas de fautes. ‘-’

    Je retrouve encore une fois ton style assez cynique et sans aucune fin heureuse, et cette fois tu nous la sert à la sauce révo ! J’ai eu le loisir de pouvoir goûter à toutes les sauces vu que tu as pu composer sur toutes les factions et je dois avouer que celle-ci est plutôt appréciable. L’idée d’un révo qui répond de sa justice personnelle, de son propre idéal, est assez frais mine de rien. Ça change du classique “j’vais détruire le GM et les Dragons Célestes car ils sont très méchants oulala, faut libérer les esclaves, je suis le gentil libérateur du monde, j’suis la voix de la raison blablabla”...Nope, ici on a le portrait d’un rebelle assez original, qui me fait d’ailleurs penser à un protagoniste de vieux polar grisonnant des années 50, c’est assez plaisant.

    Le style narratif dans les descriptions...hm… au début j’étais sceptique mais après pourquoi pas. D’après les légendes la 2è personne ça peut être bien, alors pourquoi pas j’me suis dis. Et je dois dire que c’était relativement complet, les dialogues comme la narration nous aide à nous faire un portrait de ton personnage et je ne me suis pas vraiment retrouvé perdu. Et en plus de ça, la narration aide bien à se mettre dans l’ambiance donc ça a bien fonctionné. Une bonne pioche pour cette fois donc j’ai été plutôt satisfait.

    La biographie. Alala...Des PNJs pas nommés...j’ai pas trop été content. Autant le père décède au début, la mère on suit un peu sa descente aux enfers donc un p’tit nom aurait été sympa. Mais bon taaaant pis. La vie du p’tit Jacob a pas été ultra joyeuse c’est le cas de le dire. Pas de choupi ici, que des tourments. Son mépris pour les Hommes poissons a bien été illustré de même que son affinité pour les noeuds, et de même que sa liaison avec la Révolution donc tout s’est bien passé à ce niveau là. Le test RP a bien assuré derrière pour nous montrer que la perspective de jeu révo’ était là, avec ta patte personnelle. Le ton des répliques et les petites touches dont tu fais preuve, j’y suis habitué et c’est toujours plaisant de lire des petits dialogues de ce type (je dis petits car y en a pas eu beaucoup). En plus de ça, ils vont bien avec l’atmosphère de la fiche, l’attitude de Jacob.

    Doooonc une bonne pioche pour cette fiche, en espérant voir plein d’aventures pour Jacob par la suite, la Révo a besoin de plus d’activité !
    Donc 800 D pour moi, c’était une bonne fiche.

    Voilou ! L’avis n°2 arrive bientôt...j’espère ! o/
    • https://www.onepiece-requiem.net/t16409-fiche-technique-de-myoso
    • https://www.onepiece-requiem.net/t15222-
    Bonjour Jacob, et bienvenue dans le coin. Tu apprendras très vite que quiconque se revendique de la véritable révolution, la pure, la dure, est voué à un indefectible cassage de nez face à la grande garce qu'est la réalité VOILÀ ! ÇA C'EST UN VRAI RÉVO !  2717862547

    Ceci étant dit, je vais m'éviter les grandes généralités parce que tu écris bien, que ta plume cynique est délicieusement acerbe nous ferait presque avaler toutes tes immondices et que mine de rien on se laisserait presque prendre de pitié pour ce beau spécimen de crevure que tu viens encore de nous pondre VOILÀ ! ÇA C'EST UN VRAI RÉVO !  2983686574
    Une bonne dose de pathos dans les origines du bigorneau pour faire digérer son antagonisme envers ces "êtres inférieurs", profiteurs et méchants comme pas deux que sont ces vilains migrants d'homme-poissons. Dans le genre, pour moi, c'était un peu trop mais les justifications sont là et même si j'ai un peu sourcillé en voyant ce bon voisinage bienpensant de Whiperia fermer les yeux et se désolidariser du sort de la petite famille.

    Comme le reproche Myosotis, j'ai également trouvé que ta présentation était très faiblarde quant aux interventions d'autres personnages, c'est un peu rattrapé par la présence filée de l'enquêteur Javert et le côté solitaire et reclu de ton personnage, mais je l'ai quand même déploré. J'avoue avoir un peu de mal à imaginer ce que tu comptes construire avec la bestiole au vu de la façon dont tu t'en sers, c'est cool à lire mais ça m'a l'air stérile à tout lien avec autrui.  

    Bon et sinon...

    Là où les révolutionnaires conventionnels reprochaient au gouvernement mondial sa brutalité, lui le fustigeait pour son laxisme.

    Un monde où les vermines étaient identifiées et purgées, un monde où la douceur de vivre ne se concevait qu'une fois le ménage de printemps accompli. Son «ménage de printemps» ne cesserait jamais, sa révolution était vouée à être perpétuelle, s'approchant toujours de l'objectif fixé pour ne jamais l'atteindre. Mais le supplice de Tantale ne lui faisait pas froid aux yeux.

    En partant de ce point là, je ne vois même pas comment tu as pu intégrer l'armée révolutionnaire. Tes idéaux sont ceux du 3/4 des esclavagistes de la planète. Ah moins que ça soit à ces pratiques là que tu te réfères mais j'en doute et c'est pas la présentation que j'ai lu. Alors oui, forcément, ils ont besoin d'un peu de chair à canon... Mais de là à accueillir une idéologie néo-marine ? Au mieux pour moi t'es un revendiqué ou un dissident et je pense honnêtement que c'est ce vers quoi tu devrais tourner ton jeu parce que l'AR aussi peut se la jouer punitif.

    C'pas parce que tu te déclares indispensable et avec des méthodes d'assassinat imparables dans ta présentation que tu l'es Laughing Stop aux prétextes.  

    Son épouse – au prix de quelques yeux au beurre noir – avait saisi les principes élémentaires de cette philosophie. Elle n'était pas malheureuse pour autant. L'argent ne manquait jamais, son fils était gentil comme le bon pain et elle pouvait se consacrer à la couture sur son temps libre en plus de cultiver quelques amitiés sincères.

    C'est si bien connu, la formule parfaite du mariage heureux Rolling Eyes *et vomi au passage*

    Mais bon pour conclure, cela reste une tout de même une très bonne présentation : intéressante, soulevant des questions et amenant du débat. Le personnages est complet, à quelques brouilles près qui ne demandent qu'à être muries en jeu. C'est bien scénarisé, les émotions sont là et on a envie de suivre la suite donc à partir de ce moment là... On va pas s'embêter et ce sera un 800D.

    Myo en étant arrivé à la même conclusion, c'est avec ces 800 Dorikis que tu vas commencer tes aventures. Bon vent VOILÀ ! ÇA C'EST UN VRAI RÉVO !  1689607197
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