Hekomeny Jaros
• Pseudonyme : "Koeda" (surtout pour se moquer de lui)
• Age : 19
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Aspirant agent du CP4 (à terme du CP0)
• Groupe : Gouvernement Mondial
• Age : 19
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Aspirant agent du CP4 (à terme du CP0)
• Groupe : Gouvernement Mondial
• But : Purger le GM de (sic) "la pourriture qui le ronge, de l'intérieur"; tout un programme en somme.
• Équipement : Mis à part ses vêtements ordinaires, un pistolet deux coups miniaturisé (il tient tout entier dans la paume de la main de Jaros), le genre qui se cache facilement au détriment de sa puissance de feu, mais sans balles ni poudre, donc inutilisable pour le moment.
• Parrain : Niet.
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non.
Codes du règlement :
• Équipement : Mis à part ses vêtements ordinaires, un pistolet deux coups miniaturisé (il tient tout entier dans la paume de la main de Jaros), le genre qui se cache facilement au détriment de sa puissance de feu, mais sans balles ni poudre, donc inutilisable pour le moment.
• Parrain : Niet.
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non.
Codes du règlement :
Description Physique
D'aspect juvénile même pour son âge, Jaros est d'une finesse de constitution qui, sans flirter avec les extrêmes de certaines races, lui donne un aspect fragile, avec ses membres longs et graciles, ses épaules étroites et sa taille que ne renierait pas une jeune femme de son âge. Cependant ses hanches jumellent l'étroitesse de ses épaules, créant une silhouette longiligne mais gracieuse, comme touchant à peine le sol. Ses attaches fines et ses proportions (tête faisant un huitième de son corps), si elles donnent un certain charme au jeune homme aux yeux de quelques personnes, appuient surtout cette apparence de fragilité.
Aspect fragile que dément pourtant son maintien, très digne et affirmé, l'échine parfaitement droite et les membres déliés mais toujours positionnés avec un soin aussi naturel que précis. D'aucuns lui trouveraient un coté "éphèbe" un brin efféminé, accentué par son visage aux traits ciselés, et son teint p'une pâleur opaline, laissant voir jusqu'aux petite veines cendrées sur le haut de ses joues. Ceci est d'autant plus souligné par deux grands yeux, au bleu froid et clair d'un ciel d'hiver dégagé. Jaros n'est cependant pas très prodigue en manières de quelque sorte, bougeant peu et jamais sans raison, et marchant à grands pas, d'une démarche d'échassier, minutieux et précis; ou peut-être d'une machine.
Ses cheveux, mi longs, sont bruns et sombres, eux aussi très fins mais à l'aspect légèrement revêche, tombant de chaque coté de son visage, le jeune homme prenant cependant soin de ne pas avoir le regard couvert ou gêné. Son front, haut, est en partie dégagé également. Les mèches tombant de chaque coté de ses joues tranchent avec le blanc de sa peau sans pour autant jurer.
Son regard, agrémenté de cils longs et à la teinte aussi sombre que les sourcils qui les surmontent, est bien plus insistant qu'il ne le parait, observant avec beaucoup de précaution et de minutie tout ce qui l'entoure. Jaros, systématiquement, décortique ce qu'il entoure des yeux, et une fois l'information prise, il passe à la chose suivante, méthodiquement, ne fixant jamais quelque chose très longtemps sans pour autant avoir un regard que l'on qualifierait de fuyant; il est dans un entre-deux qui ne peut mettre à l'aise, sans pour autant sortir d'un indicible vague.
Le jeune homme est relativement grand, deux mètres de haut, et ne pèse pas plus de soixante-dix kilos, sans une once de graisse, tout en os, en nerfs et en muscles à la froide dureté. La voix du jeune homme, ni haut perchée ni vraiment grave, frappe par la précision de la prononciation et la façon dont elle porte; une voix qui ne se laisse pas couvrir aisément, mais s'élève rarement, surprenant par sa clarté.
Aspect fragile que dément pourtant son maintien, très digne et affirmé, l'échine parfaitement droite et les membres déliés mais toujours positionnés avec un soin aussi naturel que précis. D'aucuns lui trouveraient un coté "éphèbe" un brin efféminé, accentué par son visage aux traits ciselés, et son teint p'une pâleur opaline, laissant voir jusqu'aux petite veines cendrées sur le haut de ses joues. Ceci est d'autant plus souligné par deux grands yeux, au bleu froid et clair d'un ciel d'hiver dégagé. Jaros n'est cependant pas très prodigue en manières de quelque sorte, bougeant peu et jamais sans raison, et marchant à grands pas, d'une démarche d'échassier, minutieux et précis; ou peut-être d'une machine.
Ses cheveux, mi longs, sont bruns et sombres, eux aussi très fins mais à l'aspect légèrement revêche, tombant de chaque coté de son visage, le jeune homme prenant cependant soin de ne pas avoir le regard couvert ou gêné. Son front, haut, est en partie dégagé également. Les mèches tombant de chaque coté de ses joues tranchent avec le blanc de sa peau sans pour autant jurer.
Son regard, agrémenté de cils longs et à la teinte aussi sombre que les sourcils qui les surmontent, est bien plus insistant qu'il ne le parait, observant avec beaucoup de précaution et de minutie tout ce qui l'entoure. Jaros, systématiquement, décortique ce qu'il entoure des yeux, et une fois l'information prise, il passe à la chose suivante, méthodiquement, ne fixant jamais quelque chose très longtemps sans pour autant avoir un regard que l'on qualifierait de fuyant; il est dans un entre-deux qui ne peut mettre à l'aise, sans pour autant sortir d'un indicible vague.
Le jeune homme est relativement grand, deux mètres de haut, et ne pèse pas plus de soixante-dix kilos, sans une once de graisse, tout en os, en nerfs et en muscles à la froide dureté. La voix du jeune homme, ni haut perchée ni vraiment grave, frappe par la précision de la prononciation et la façon dont elle porte; une voix qui ne se laisse pas couvrir aisément, mais s'élève rarement, surprenant par sa clarté.
Description Psychologique
Introverti, sans aucun doute, Jaros serait sans aucun doute qualifié de la sorte facilement. La vérité est un peu plus complexe.
Si le jeune homme ne laisse que très peu paraitre ses émotions, que ce soit par ses expressions faciales et corporelles, ou même par ce qu'il peut dire. Cependant il n'a aucunement peur de dire ce qu'il pense, que ce soit ce que l'on veut entendre ou non; indéniablement cependant il a bien conscience de ce qui peut avoir des conséquences ou non, et ne parle donc jamais à tort et à travers. Une fois lancé en revanche, il est toujours très complet, ayant tendance à faire de longues tirades.
Un grand défaut du jeune homme se fait bien vite connaître, à savoir son manque de compassion; s'il est fort empathique, tout à fait capable de comprendre ce qu'autrui ressent, il ne le ressent que très peu en retour, recevant tout avec un esprit analytique et détaché. Jaros a cependant un grand sens de la justice, si grand que cela transparaît plus ou moins dans tout ce qu'il fait à un moment ou à un autre; il n'en parle qu'assez peu directement, prenant la chose comme une évidence personnelle qui se suffit par les actes.
Malgré son manque de compassion, il n'est en rien exempt d'émotions. Très prompt à laisser ses pensées suivre les chemins des possibles à la moindre stimulation, aussi ténue soit-elle, il doit régulièrement se recentrer sous peine de se laisser submerger par tout ce qui peut surgir de réflexions frôlant le délire tant tout va loin, trop loin pour que cela soit bien raisonnable. Jaros accorde beaucoup d'importance à la raison, qui plus est, aussi parce qu'il a une conscience aiguë de ses faiblesses, et qu'il a à cœur de les combler et de s'améliorer. Il est également très passionné, par beaucoup de choses différentes, des connaissances diverses (générales ou spécialisées) à la simple observation qu'il élève au rang de petit délice personnel du quotidien. Au delà, c'est surtout un être avide de connaissances et de savoir, dans un sens très englobant mais toujours dans une posture personnelle qui frôle l'intellectualisme sans pour autant y plonger complètement. Une forme de passion bien à lui, indéniablement.
Cependant cette passion ne saurait expliquer à elle seule les comportement de Jaros vis à vis de lui-même et des autres; il a en effet un ego très fort, ou plutôt une très haute estime de ce qu'il devrait être, d'un "moi idéal" qui serait à portée de main, simplement sali par les défauts d'une réalité qui, pour le jeune homme, ne peut décemment être inchangée. Il en va de même pour tout le reste, à dire vrai. Les bassesses du monde (entendez par là le crime, les exploitations, la corruption, etc...) lui sont aussi dégoûtantes qu'elles lui semblent comme des vides d'une justice éclairée, vides n'attendant que d'être comblés. Le monde autour de lui lui parait comme étant quelque chose à la fois source d'une découverte sans fin dans chaque détail, mais le monde humain et son organisation est à ses yeux aussi intéressant qu'il est répugnant et inadmissible en trop de points. En parfait accord de principe avec le Gouvernement Mondial, en pratique il estime plus que nécessaire de réformer beaucoup de choses, que ce soit des organisations ou des individus.
Il n'a pas peur de la violence et de la confrontation, aimant même quelque peu celle-ci lorsqu'elle est verbale; autrement, il traite la chose avec froideur mais beaucoup de détermination, toujours avec comme but l'amélioration de lui-même, sans pour autant que cela empiète sur sa préservation; l'équilibre est cependant difficile à tenir, et Jaros penche plus souvent vers la seconde posture. Le jeune homme en tire une frustration personnelle qui ne le lâche jamais vraiment.
Si le jeune homme ne laisse que très peu paraitre ses émotions, que ce soit par ses expressions faciales et corporelles, ou même par ce qu'il peut dire. Cependant il n'a aucunement peur de dire ce qu'il pense, que ce soit ce que l'on veut entendre ou non; indéniablement cependant il a bien conscience de ce qui peut avoir des conséquences ou non, et ne parle donc jamais à tort et à travers. Une fois lancé en revanche, il est toujours très complet, ayant tendance à faire de longues tirades.
Un grand défaut du jeune homme se fait bien vite connaître, à savoir son manque de compassion; s'il est fort empathique, tout à fait capable de comprendre ce qu'autrui ressent, il ne le ressent que très peu en retour, recevant tout avec un esprit analytique et détaché. Jaros a cependant un grand sens de la justice, si grand que cela transparaît plus ou moins dans tout ce qu'il fait à un moment ou à un autre; il n'en parle qu'assez peu directement, prenant la chose comme une évidence personnelle qui se suffit par les actes.
Malgré son manque de compassion, il n'est en rien exempt d'émotions. Très prompt à laisser ses pensées suivre les chemins des possibles à la moindre stimulation, aussi ténue soit-elle, il doit régulièrement se recentrer sous peine de se laisser submerger par tout ce qui peut surgir de réflexions frôlant le délire tant tout va loin, trop loin pour que cela soit bien raisonnable. Jaros accorde beaucoup d'importance à la raison, qui plus est, aussi parce qu'il a une conscience aiguë de ses faiblesses, et qu'il a à cœur de les combler et de s'améliorer. Il est également très passionné, par beaucoup de choses différentes, des connaissances diverses (générales ou spécialisées) à la simple observation qu'il élève au rang de petit délice personnel du quotidien. Au delà, c'est surtout un être avide de connaissances et de savoir, dans un sens très englobant mais toujours dans une posture personnelle qui frôle l'intellectualisme sans pour autant y plonger complètement. Une forme de passion bien à lui, indéniablement.
Cependant cette passion ne saurait expliquer à elle seule les comportement de Jaros vis à vis de lui-même et des autres; il a en effet un ego très fort, ou plutôt une très haute estime de ce qu'il devrait être, d'un "moi idéal" qui serait à portée de main, simplement sali par les défauts d'une réalité qui, pour le jeune homme, ne peut décemment être inchangée. Il en va de même pour tout le reste, à dire vrai. Les bassesses du monde (entendez par là le crime, les exploitations, la corruption, etc...) lui sont aussi dégoûtantes qu'elles lui semblent comme des vides d'une justice éclairée, vides n'attendant que d'être comblés. Le monde autour de lui lui parait comme étant quelque chose à la fois source d'une découverte sans fin dans chaque détail, mais le monde humain et son organisation est à ses yeux aussi intéressant qu'il est répugnant et inadmissible en trop de points. En parfait accord de principe avec le Gouvernement Mondial, en pratique il estime plus que nécessaire de réformer beaucoup de choses, que ce soit des organisations ou des individus.
Il n'a pas peur de la violence et de la confrontation, aimant même quelque peu celle-ci lorsqu'elle est verbale; autrement, il traite la chose avec froideur mais beaucoup de détermination, toujours avec comme but l'amélioration de lui-même, sans pour autant que cela empiète sur sa préservation; l'équilibre est cependant difficile à tenir, et Jaros penche plus souvent vers la seconde posture. Le jeune homme en tire une frustration personnelle qui ne le lâche jamais vraiment.
Biographie
Jaros naquit d'une mère âgée, ancienne chasseuse de prime, dans la ville alors encore fleurissante de Manshon. Pas de père à l'horizon, pas plus de frères ou de sœurs. Fils unique dans un appartement petit mais confortable, ses premières années sont aussi floues dans sa mémoire qu'elles évoquent de douces sensations, couleurs, formes et odeurs d'une enfance fantasmée, sans aucun doute en contraste avec les années qui ont suivis.
Passé ses 6 ans, Jaros commença à se poser des questions, de plus en plus sérieuses. Pourquoi n'avait-il pas de père ? Kinga, sa mère, ne lui prodiguait jamais de réponse réelle; parfois elle esquivait par des enfantillages absurdes, parfois elle renvoyait la réponse à un plus tard qui ne venait jamais. Pourquoi ne travaillait-elle pas ? Pas besoin, disait-elle, et c'était d'une justesse parfaite, puisqu'ils avaient tout ce dont ils avaient besoin; le petit garçon voyait pourtant bien que pour tous leurs voisin, il en allait autrement; pendant un temps, il s'imagina que c'est la démonstration d'une essence particulière de sa petite famille, mais, surtout avec sa scolarité personnalisée que lui prodiguait sa mère, cette hypothèse ne tint pas bien longtemps; toujours aucune vraie réponse, cependant.
Puis qui étaient ces personnes avec qui elle allait parler à voix basse, parfois, qui amenaient de petits sacs ou des papiers qu'elle regardait avec insistance, lui faisaient parfois écrire ou dessiner des cartes ? Rien, un mur. Son fil était pourtant têtu, très têtu, mais elle l'était plus encore, et il dût se faire une raison, enfouissant cette interrogation en lui, sans pour autant les mettre réellement de coté. Sa mère ne lui dirait rien tant qu'elle ne le voudrait pas. Elle promettait, lorsque la situation dérapait, et qu'excédé le petit Jaros pleurait, pour qu'il se calme enfin, qu'il saurait "en temps voulu". Il fallait bien s'en contenter.
A 13 ans, il avait compris que ces hommes étaient de la mafia, et que sa mère leur donnait des informations, en échange d'une certaine protection, mais c'était tout. Cela l'irritait profondément, d'autant plus qu'avec lui, jamais Kinga ne parlait en bons termes des organisations qui détenaient le pouvoir réel à Manshon; elle ne parlait pas plus en bien du Gouvernement Mondial, et Jaros n'en pensait pas plus de bien, pour le moment. Il se construisait une vision très négative de tout ce qui pouvait y avoir dans l'organisation de la société; ne parvenant pas vraiment à se réfugier dans l'accumulation de connaissances, il se construisait un esprit secrètement révolutionnaire, vers une justice retrouvée.
Car justice il n'y avait pas, et s'il aimait sa mère profondément, et se mit avec un grand zèle à s'entraîner avec elle au maniement de l'épée, il ne cachait pas son dégoût pour la vie qu'elle menait, ou plutôt grâce à qui ils pouvaient mener une telle vie, sans pour autant complètement tomber dans l'ingratitude. Jaros devenait petit à petit un jeune homme doux-amer.
Tout cela vola en éclat avec le blocus. Kinga tenta de couper et effacer tous les liens qu'elle avait pu avoir avec la mafia, sans grand succès. Rapidement il fallut bouger, quitter le petit appartement qui avait connu toute la vie du jeune homme, dans une sorte de fuite lente sans poursuivants apparents. Jaros, malgré ses réticences, ne pouvait qu'être fidèle à sa famille et la suivre et la protéger; cela lui permis d'assister, bon gré mal gré, à son premier meurtre.
Suivi assez peu de temps plus tard du suivant, les agressions devenant quelque chose de quotidien, dans le chaos urbain qu'était devenu Manshon; entre ceux fuyant les combats qui faisaient rage dans une zone toujours plus grande de la ville, les blessés, les familles de la mafia qui tentaient de garder tant bien que mal une certaine mainmise sur la population, les vivres qui n'arrivaient plus (après tout Manshon ne produisait même pas le quart de sa nourriture, entièrement dépendante des importations), les réserves condamnées à se réduire devinrent rapidement des biens plus précieux que les berries ou n'importe quelles "richesses" qui perdaient tout leur sens devant la nécessité de survie.
Affaibli et miteux, la fin du blocus fit prendre un tournant inattendu à la vie de Jaros. Le jour de la fin du blocus, le jeune homme ne participa pas aux émeutes qui éclatèrent rapidement, comme une explosion suite à la tension accumulée pendant les jours de souffrance bien trop longs, un cri de la conscience commune face à la destruction de tout ce qui constituait le petit univers de tant et tant de monde; trop de monde, manifestement. Si le jeune comprenait bien assez à son goût, donc, il n'y participa pas. Car ce jour-là, sur le matelas caché sous un escalier dans un vieil immeuble à moitié en ruines, dans une zone plutôt déserte, le jeune homme s'était réveillé seul; les quelques affaires de sa mère n'étaient plus là.
Elle s'était volatilisée, purement et simplement, sans rien laisser derrière; aucune trace, que ce soit de lutte ou autre, rien du tout. Pas même des traces suspectes dans la poussière qui couvrait le sol. Jaros, encore sonné de sommeil, percevant confusément le brouhaha distant mais omniprésent, loin à l'extérieur, eut beaucoup de mal à assimiler cet état de fait; il ne paniqua pas, ne chercha pas frénétiquement la moindre trace, ayant la certitude immédiate, immensément lourde, qu'il ne pourrai en trouver. Il connaissait bien sa mère, après tout; pas assez pour réellement comprendre ce qui avait pu se passer, pourtant. Le jeune homme, abattu, resta affalé ainsi jusqu'à ce que le soleil soit vers la fin de sa course, plongé dans le maelstrom de ses pensées.
Jaros ne croyait pas en une révolution, qui pour lui serait condamnée soit à échouer soit à devenir ce qu'elle haïssait dans son processus; en outre cette solution faisait passer un idéal global lointain au dessus de toute justice présente, et cela, il ne pouvait l'accepter. Les mafieux, n'en parlons pas, seul les profits les intéressaient, et la seule justice qu'ils répandaient était celle, éphémère et trompeuse, d'une tranquillité bien pratique en laquelle il ne pouvait décemment croire, surtout pas maintenant, alors que son réel prix avait été exposé à tous. Et le Gouvernement Mondial...
Interrompu dans ses douloureuses pensées par le martèlement de nombreuses bottes qui se rapprochaient, couplés à des ordres criés le jeune homme se redressa, ressentant immédiatement la protestation de son corps resté de longues heures immobile. Jaros se surprit à comprendre par bribes ce que les Marines (c'en était, manifestement) criaient à la ronde; ils invitaient les habitants à se rendre à un endroit où des premiers soins potentiels et de la nourriture serait distribuée; le jeune homme n'eut pas la force de se demander si la chose pouvait être un piège.
Dans les mois qui suivirent, le jeune homme vécut en vagabond dans Manshon, sa maison détruite et aucun moyen pour lui de récupérer les biens familiaux, récoltant suffisamment pour ne pas être dans la misère complète en aidant à la reconstruction là où on cherchait de l'aide (l'entraînement maternel avait eu de grands résultats), assistant avec un dégoût puissant à la répression du mouvement populaire, et à la mafia qui retissait sa toile, doucement mais sûrement, toujours trop puissante pour n'importe quelle révolution. Partout l'on entendait parler d'assassinats, la suspicion et la peur rampaient, sous la frustration toujours présente; la Marine manquait de moyens, mais sa bonne volonté, à laquelle jamais il n'avait prêté attention jusqu'alors, fut d'un grand effet sur Jaros.
Si justice on voulait on ne pouvait en l'état se passer du Gouvernement Mondial, voilà ce qu'il avait conclus après plus d'un an d'une vie frôlant la misère sans jamais y tomber. Mais le Gouvernement Mondial ne remplissait pas son rôle tel qu'il le devrait; rien qu'à voir la façon dont la Marine s'était comportée vis à vis de la mafia pendant les précédentes années, et l’ambiguïté dans laquelle elle se complaisait à présent; quelque chose de profond et intriqué, quelque chose n'allait radicalement pas. La possibilité que ce problème soit fondamental, le jeune homme refusait de lui accorder du crédit, autrement toute volonté de justice deviendrait irrémédiablement vaine.
Laissant donc encore une fois les interrogations de son enfance dans un coin de son esprit, Jaros n'a plus qu'à trouver un moyen de faire advenir ce changement; les Cipher Pols s'imposaient à lui comme une manière de ne pas s'encroûter dans le bourbier militaire et le mille-feuille hiérarchique de la Marine, tout en se frayant un chemin vers le corps acteur du Gouvernement Mondial.
- Kinga, PNJ en devenir:
- Petite parenthèse de rigueur pour Kinga Hekonemy, la mère de Jaros. Avant de devenir mère à 44 ans, elle fut une chasseuse de prime particulièrement prolifique sillonnant les Blues; pas très connue du grand public car privilégiant une efficace discrétion et une prudence impitoyable, elle ne fit jamais de gros coups d'éclats mais descendit néanmoins un nombre plus que conséquent de criminels divers, amassant au fil des années une richesse non négligeable et une notoriété dans certains milieux s'accompagnant d'un réseau de connaissance plus difficilement négligeable encore. Le fait qu'elle ai entamé sa carrière à l'âge de 14 ans ne faisait que rajouter au tableau.
De constitution solide, le teint légèrement bronzé et les cheveux d'un blond sombre, ses épaules étaient larges et musclées, ses formes généreuses mais très toniques. En contraste, son visage avait de beaux traits fins, et des yeux azurés d'une grande douceur. Affectionnant les tenues sobres mais chics d'apparence, Kinga portait en outre toujours quelques bijoux, qui cachaient ou non des armes, poisons et autres ustensiles utiles à la capture d'énergumènes lucratifs, qu'ils soient morts ou vifs.
Elle se battait donc généralement avec toute une panoplie d'armes discrètes et dissimulées, lames et pistolets, ainsi que de ses poings et ses jambes dans des coups et des clés dévastatrices. Habituée à remplir autant les primes avec les cibles mortes que vivantes, le choix était pour elle avant tout affaire de pragmatisme; s'il était plus facile ou plus sûr de tuer, c'était sans aucune hésitation qu'elle le faisait. Dans sa carrière de 30 ans, Kinga avait ainsi accumulée pas moins de 423 primes diverses et variées, un palmarès loin d'être ridicule.
D'un caractère bien trempé, elle n'a pendant longtemps jamais hésité à le faire sentir, se créant quelques problèmes par ce biais. Dans la fin de sa carrière (entre autre due à la rencontre avec une certaine personne, dont nous éviterons de parler ici), elle mis un frein à ses accès de contre-productivité, peaufinant ainsi le réseau dont les bases avaient été posées au fil des ans. En outre derrière ses airs bravaches, Kinga est une femme très attentionnée, consciencieuse et aux standards très droits, bien que d'un égoïsme très très développé. L'histoire a cependant montré que ce n'était pas totalement incompatible avec dédier 20 années de sa vie à un enfant.
Passé ses 6 ans, Jaros commença à se poser des questions, de plus en plus sérieuses. Pourquoi n'avait-il pas de père ? Kinga, sa mère, ne lui prodiguait jamais de réponse réelle; parfois elle esquivait par des enfantillages absurdes, parfois elle renvoyait la réponse à un plus tard qui ne venait jamais. Pourquoi ne travaillait-elle pas ? Pas besoin, disait-elle, et c'était d'une justesse parfaite, puisqu'ils avaient tout ce dont ils avaient besoin; le petit garçon voyait pourtant bien que pour tous leurs voisin, il en allait autrement; pendant un temps, il s'imagina que c'est la démonstration d'une essence particulière de sa petite famille, mais, surtout avec sa scolarité personnalisée que lui prodiguait sa mère, cette hypothèse ne tint pas bien longtemps; toujours aucune vraie réponse, cependant.
Puis qui étaient ces personnes avec qui elle allait parler à voix basse, parfois, qui amenaient de petits sacs ou des papiers qu'elle regardait avec insistance, lui faisaient parfois écrire ou dessiner des cartes ? Rien, un mur. Son fil était pourtant têtu, très têtu, mais elle l'était plus encore, et il dût se faire une raison, enfouissant cette interrogation en lui, sans pour autant les mettre réellement de coté. Sa mère ne lui dirait rien tant qu'elle ne le voudrait pas. Elle promettait, lorsque la situation dérapait, et qu'excédé le petit Jaros pleurait, pour qu'il se calme enfin, qu'il saurait "en temps voulu". Il fallait bien s'en contenter.
A 13 ans, il avait compris que ces hommes étaient de la mafia, et que sa mère leur donnait des informations, en échange d'une certaine protection, mais c'était tout. Cela l'irritait profondément, d'autant plus qu'avec lui, jamais Kinga ne parlait en bons termes des organisations qui détenaient le pouvoir réel à Manshon; elle ne parlait pas plus en bien du Gouvernement Mondial, et Jaros n'en pensait pas plus de bien, pour le moment. Il se construisait une vision très négative de tout ce qui pouvait y avoir dans l'organisation de la société; ne parvenant pas vraiment à se réfugier dans l'accumulation de connaissances, il se construisait un esprit secrètement révolutionnaire, vers une justice retrouvée.
Car justice il n'y avait pas, et s'il aimait sa mère profondément, et se mit avec un grand zèle à s'entraîner avec elle au maniement de l'épée, il ne cachait pas son dégoût pour la vie qu'elle menait, ou plutôt grâce à qui ils pouvaient mener une telle vie, sans pour autant complètement tomber dans l'ingratitude. Jaros devenait petit à petit un jeune homme doux-amer.
Tout cela vola en éclat avec le blocus. Kinga tenta de couper et effacer tous les liens qu'elle avait pu avoir avec la mafia, sans grand succès. Rapidement il fallut bouger, quitter le petit appartement qui avait connu toute la vie du jeune homme, dans une sorte de fuite lente sans poursuivants apparents. Jaros, malgré ses réticences, ne pouvait qu'être fidèle à sa famille et la suivre et la protéger; cela lui permis d'assister, bon gré mal gré, à son premier meurtre.
Suivi assez peu de temps plus tard du suivant, les agressions devenant quelque chose de quotidien, dans le chaos urbain qu'était devenu Manshon; entre ceux fuyant les combats qui faisaient rage dans une zone toujours plus grande de la ville, les blessés, les familles de la mafia qui tentaient de garder tant bien que mal une certaine mainmise sur la population, les vivres qui n'arrivaient plus (après tout Manshon ne produisait même pas le quart de sa nourriture, entièrement dépendante des importations), les réserves condamnées à se réduire devinrent rapidement des biens plus précieux que les berries ou n'importe quelles "richesses" qui perdaient tout leur sens devant la nécessité de survie.
Affaibli et miteux, la fin du blocus fit prendre un tournant inattendu à la vie de Jaros. Le jour de la fin du blocus, le jeune homme ne participa pas aux émeutes qui éclatèrent rapidement, comme une explosion suite à la tension accumulée pendant les jours de souffrance bien trop longs, un cri de la conscience commune face à la destruction de tout ce qui constituait le petit univers de tant et tant de monde; trop de monde, manifestement. Si le jeune comprenait bien assez à son goût, donc, il n'y participa pas. Car ce jour-là, sur le matelas caché sous un escalier dans un vieil immeuble à moitié en ruines, dans une zone plutôt déserte, le jeune homme s'était réveillé seul; les quelques affaires de sa mère n'étaient plus là.
Elle s'était volatilisée, purement et simplement, sans rien laisser derrière; aucune trace, que ce soit de lutte ou autre, rien du tout. Pas même des traces suspectes dans la poussière qui couvrait le sol. Jaros, encore sonné de sommeil, percevant confusément le brouhaha distant mais omniprésent, loin à l'extérieur, eut beaucoup de mal à assimiler cet état de fait; il ne paniqua pas, ne chercha pas frénétiquement la moindre trace, ayant la certitude immédiate, immensément lourde, qu'il ne pourrai en trouver. Il connaissait bien sa mère, après tout; pas assez pour réellement comprendre ce qui avait pu se passer, pourtant. Le jeune homme, abattu, resta affalé ainsi jusqu'à ce que le soleil soit vers la fin de sa course, plongé dans le maelstrom de ses pensées.
Jaros ne croyait pas en une révolution, qui pour lui serait condamnée soit à échouer soit à devenir ce qu'elle haïssait dans son processus; en outre cette solution faisait passer un idéal global lointain au dessus de toute justice présente, et cela, il ne pouvait l'accepter. Les mafieux, n'en parlons pas, seul les profits les intéressaient, et la seule justice qu'ils répandaient était celle, éphémère et trompeuse, d'une tranquillité bien pratique en laquelle il ne pouvait décemment croire, surtout pas maintenant, alors que son réel prix avait été exposé à tous. Et le Gouvernement Mondial...
Interrompu dans ses douloureuses pensées par le martèlement de nombreuses bottes qui se rapprochaient, couplés à des ordres criés le jeune homme se redressa, ressentant immédiatement la protestation de son corps resté de longues heures immobile. Jaros se surprit à comprendre par bribes ce que les Marines (c'en était, manifestement) criaient à la ronde; ils invitaient les habitants à se rendre à un endroit où des premiers soins potentiels et de la nourriture serait distribuée; le jeune homme n'eut pas la force de se demander si la chose pouvait être un piège.
Dans les mois qui suivirent, le jeune homme vécut en vagabond dans Manshon, sa maison détruite et aucun moyen pour lui de récupérer les biens familiaux, récoltant suffisamment pour ne pas être dans la misère complète en aidant à la reconstruction là où on cherchait de l'aide (l'entraînement maternel avait eu de grands résultats), assistant avec un dégoût puissant à la répression du mouvement populaire, et à la mafia qui retissait sa toile, doucement mais sûrement, toujours trop puissante pour n'importe quelle révolution. Partout l'on entendait parler d'assassinats, la suspicion et la peur rampaient, sous la frustration toujours présente; la Marine manquait de moyens, mais sa bonne volonté, à laquelle jamais il n'avait prêté attention jusqu'alors, fut d'un grand effet sur Jaros.
Si justice on voulait on ne pouvait en l'état se passer du Gouvernement Mondial, voilà ce qu'il avait conclus après plus d'un an d'une vie frôlant la misère sans jamais y tomber. Mais le Gouvernement Mondial ne remplissait pas son rôle tel qu'il le devrait; rien qu'à voir la façon dont la Marine s'était comportée vis à vis de la mafia pendant les précédentes années, et l’ambiguïté dans laquelle elle se complaisait à présent; quelque chose de profond et intriqué, quelque chose n'allait radicalement pas. La possibilité que ce problème soit fondamental, le jeune homme refusait de lui accorder du crédit, autrement toute volonté de justice deviendrait irrémédiablement vaine.
Laissant donc encore une fois les interrogations de son enfance dans un coin de son esprit, Jaros n'a plus qu'à trouver un moyen de faire advenir ce changement; les Cipher Pols s'imposaient à lui comme une manière de ne pas s'encroûter dans le bourbier militaire et le mille-feuille hiérarchique de la Marine, tout en se frayant un chemin vers le corps acteur du Gouvernement Mondial.
Test RP
- Hé, toi !
La voix, rauque et glaireuse, attira l'attention de Jaros, qui lâcha le débris de mur qu'il soulevait, le laissant retomber avec fracas. S'époussetant les mains, il se tourna vers l'homme qui s'avançait à lui en trébuchant dans les gravas. Très grand mais très voûté, il avait les yeux chassieux et le coté droit de son cou s'ornait d'une cicatrice boursouflée, dont l'aspect mal refermé rendait difficile de savoir si la blessure était récente ou non. Le teint buriné couplé à ses vêtements miteux et sa dentition en ruine, mise en valeur par un sourire torve, désignait clairement l'inconnu comme de basse extraction, mais la poussière grise couvrant Jaros ne le présentait pas comme grand-chose d'autre.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
Sur ses gardes, il n'en fallait pas plus au jeune homme pour récolter autant d'informations qu'il le pouvait. Malgré son apparente maladresse, l'énergumène marchait avec assurance et contrôle, et ses deux mains étaient dans ses poches; en outre son ventre apparemment gonflé et replet était le genre d'astuce pour cacher tout un tas de trucs sous les vêtements, parmi les voleurs et meurtriers ambulants. Comme pour confirmer Jaros dans ses suspicions, il s'arrêta à une distance suffisamment proche pour être menaçante mais pas au point de franchir une portée d'agression directe. Poussant un rire faisant résonner ses cavités nasales morveuses, l'inconnu répondit.
- Pas très polie, la brindille ! Tu cherches quoi dans ces foutues ruines, hein ? Tu crois que le pain pousse sous les décombres ? Parce que t'as l'air d'en être pas loin !
*Et voilà qu'il s'esclaffe de nouveau. Il va chercher à me détrousser si je fais trop profil bas...* Mettant la main droite dans sa poche, Jaros nota le raidissement de la mâchoire du type, sans que rien d'autre sans son comportement ne laisse paraitre quelconque tension cependant, et sortit un morceau de pain sec (le dernier qu'il avait, recette de sa trouvaille d'il y a 2 jours). D'un coup de talon bien décidé, "la brindille" fit basculer un bloc de béton effrité, révélant le mobilier fracassé en dessous.
- Il n'y pousse pas, mais on y a laissé de quoi en avoir. Ne reste qu'à trouver quelque chose qui a de la valeur.
Ce disant, il se tut, les yeux toujours rivés sur l'homme louche. C'était un jeu dangereux auquel il jouait, mais ce n'était pas la première fois que ce genre de charognards venaient lui tourner autour; des individus pistant les cibles faciles, que ce soit pour les voler ou pire. Jaros savait pourtant d'expérience qu'à moins de faire démonstration de sa débrouillardise (et indirectement sa force), si par ce fait on n'évitait en rien les ennuis, au moins évitait-on les pires. Le jeune homme retint de montrer la satisfaction qu'il éprouva à faire cesser le rire répugnant de l'inconnu; son regard avait aussi bien changé. D'un geste de la main qui se voulait moqueur et négligeant, l'autre main toujours dans sa poche de pantalon, il répliqua avec verve.
- Si t'arrives à arnaquer quelqu'un, en trouvant de l'argenterie tu pourras de faire quelques centaines de berrys, à la limite, okay. Mais c'est pas avec ça que tu vas sortir de toute ce fatras, non ? Tu voudrais pas quelque chose de plus intéressant, hein mon gars ? C'est quoi ton nom d'ailleurs ?
Jaros fronça un sourcil, et pas seulement pour le reniflement sonore qu'on venait de lui servir en fin de phrase, mais pour la tournure que cette discussion prenait. La montre rapporterait facilement le double de ce que l'homme venait d'avancer comme estimation, et il ne pouvait pas ne pas le savoir. Manifestement il avait donc quelque chose en tête, aussi le jeune homme se garda bien de répondre, toisant simplement l'autre, jusqu'à ce qu'il se mette à nouveau à rire, de façon plus brève cette fois.
- C'est bien, tu pourrais convenir, la brindille... Tu peux m'appeler Rico. Alors, envie d'un petit boulot ?
- Ça dépend ce que ce petit boulot implique. Tu peux m'appeler Koeda.
Lâchant un nouvel éclat de rire disgracieux entrecoupé d'un "t'as de l'humour toi !" ("Koeda" signifie brindille, en japonais), Rico sortit enfin l'autre main de sa poche, révélant ce qui ressemblait à un pendentif ouvert, et le lança brusquement à Jaros. Pendant l'instant où l'objet volait vers lui, il hésita à l'esquiver, mais au lieu de cela préféra l'attraper au vol, avant de l'observer rapidement. C'était bien un pendentif, ovale, avec en son sein une photo de famille. Un homme au sourire aussi grand que sa moustache tenait par les épaules un gamin joufflu; à leur coté, une femme à l'air placide avait dans ses bras un enfant qui ne devait pas avoir plus d'un an.
- Belle p'tite famille, hein ? Plus de 15 ans de mariage, les bougres, à c'qu'on dit.
- Et qu'est-ce que ça peut me faire de savoir ça ?
La réplique fut sèche de la part du jeune homme, renvoyant à l'homme louche le colifichet d'un geste plus brusque qu'il ne l'aurait souhaité. La situation le dérangeait, il s'était senti comme un voyeur. Qui plus est, ce genre d'image de petite famille modèle de commerçants ou artisans propres sur eux, après tout ce qu'avait vécu Manshon (et, même si Jaros peinait à l'admettre, couplé au fait qu'elle représentait ce qu'il n'avait jamais eu), avait un coté presque obscène. Il en perdait la capacité à supposer froidement de quoi il allait en retourner.
- Hé là, tout doux mon gars. T'as retenu à quoi elle ressemblait ? Eh ben tu me l'amènes, c'est tout. Et t'auras 70.000 berrys.
*Oh, c'est donc ça...* Le jeune homme se concentra. La situation venaient de prendre un tournant qui l'inquiétait d'une autre manière. Ce qu'on lui proposait là ressemblait bien trop aux méthodes de la mafia, et il n'était pas question de se mêler à eux plus que nécessaire; pourtant il l'avait déjà fait, plus ou moins, participant à des tâches de déblaiements qui ne l'impliquaient pas dans les actions frauduleuses de ces organisations. Surtout, Jaros devait faire particulièrement attention, maintenant; la dernière chose qu'il voulait était de se faire remarquer par la mafia, même si cela pouvait l'amener à trouver quelques informations sur sa mère. *Ce n'est pas le moment de penser à cela !*
La somme proposée était plus que conséquente. Il n'avait pas mangé de la journée, gardant ses dernières petites réserves pour plus tard (puisqu'il avait mangé hier), avant de devoir en venir à certaines extrêmes si rien d'autre ne se présentait pour qu'il puisse trouver à manger. Il savait en outre qu'il pourrait obtenir plus, sans doute la moitié en plus, lui donnant assez pour ne plus s'inquiéter de sa subsistance pour un long, très long moment... à condition de ne pas se faire voler. Se retenant autant que possible de monter son trouble grandissant, il répondit.
- L'amener, donc ? De gré ou de force, bien évidemment. Et son compagnon, un révolutionnaire, un des morts du blocus, un traître, rien du tout ?
- Tu te poses trop de questions, petite brindille... T'as un gros paquet de fric à te faire, c'est tout ce que t'as à savoir. Et t'auras pas à avoir affaire à son gars. Alors, t'en dit quoi ?
La voix de Rico était descendue dans les graves, portant une menace qui confirma définitivement Jaros dans ses soupçons. On s'était bien gardé de lui donner toute information lui permettant réellement de trouver la cible pour le moment, lui interdisant te tenter quoi que ce soit de son coté sans qu'un accord soit passé. Le corps du frèle jeune homme ne l'incitait qu'à accepter; las de devoir dormir sous des décombres, parfois trempé par la pluie, las de devoir se nourrir par minuscules portions espacées, de devoir marcher, soulever, pousser, courir tout le jour et parfois une partie de la nuit.Et puis, peut-être qu'il n'y avait rien de frauduleux dans l'affaire, ou seulement un peu, peut-être que la femme devait beaucoup d'argent à la mafia, et que ce n'était qu’intimidation pour la faire flancher. Pourtant... *Non, il est hors de question que je mette les pieds dans une affaire aussi douteuse.*
Jaros ne se pardonnerait pas de même se permettre cela; quel idéal pouvait-on décemment tenir si l'on ne l'appliquait pas à soi-même en premier lieu, après tout ? Il y avait une possibilité pour que le deal proposé de trempe pas dans le crime, mais c'était très peu probable, et il n'aurait aucun moyen sûr de le savoir avant qu'il ne soit trop tard. Sa décision était prise, mais il fallait à présent se débrouiller pour la donner sans s'attirer d'autres ennuis. Ses réflexions n'avaient duré qu'un instant, mais Rico semblait attendre une réponse rapidement; il avait la main de nouveau dans sa poche, signal d'alarme immédiat pour le vagabond.
Tout en faisant mine d'entamer une réponse, Jaros coinça le bout de sa chaussure sous un bloc, et d'un geste brusque et violent leva la jambe, envoyant voler le morceau de béton sur le mafieux. Avant qu'il n'ai le temps de se retourner pour se mettre à courir, une détonation puissante retentit, couplé à la plainte minérale du débris qui venait de recevoir son content de plomb. Rico avait sortit avec une rapidité effrayante un pistolet de sa poche, et avait tiré, manifestement par réflexe, sur ce qui lui arrivait dessus, le pulvérisant.
- Merde !!
Le coup de feu avait créé un nuage de poussière grise entre lui et Jaros, ce qui était parfait pour ce dernier, qui se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait, droit vers l'abri d'un reste de mur, puis un autre, fuyant en zigzag tout en jetant des regards à fréquence rapide derrière lui. L'homme, après quelques instants où il se mangea en plein les débris qu'il avait lui-même créé et dont il émergea les yeux brûlants de rage, il ne le poursuivit pas. Malgré la crainte affreuse de se faire à nouveau tirer dessus, mieux valait pour le vagabond à cette distance de se mettre à courir en ligne droite, le plus vite possible pour définitivement sortir de la portée de tir de Rico, ce qu'il fit. Ce dernier, pestant et reniflant comme jamais après avoir ingéré une grosse quantité de poussières, commença à aller chercher ailleurs un petit exécutant.
- Quel foutu gâchis...
*****
Plus tard, bien plus tard, alors que le soleil commençait à se coucher, Jaros finit par manger son dernier morceau de pain, le suçotant et le mâchant très longuement, et buvant beaucoup d'eau (les Marines avaient remis en état tout une série de fontaines, près du port, et si l'eau avait un goût de métal, elle était saine et gratuite) pour se remplir l'estomac. Plus rien, à présent, enfin presque. *J'espère ne pas avoir à en arriver là dans quelques jours...*
Il n'avait pas de regrets. Une forme d'amertume, pesante et omniprésente, était accentuée par ce qu'il venait de lui arriver, mais c'était tout. Son esprit avait cependant du mal à ne pas exhumer à nouveau tous les questionnements au sujet de sa mère, maintenant. C'était extrêmement frustrant, comme s'il n'y avait rien à quoi se raccrocher, comme si accomplir une chose ne pouvait que se faire en trahissant tout le reste. Vivre dans les rues d'une ville ruinée qui l'avait vu grandir n'aidait pas à avoir un moral sans faille. *Et ma mère... Non, allez, ça suffit avec ça !*
Dans la poche intérieure de son trench-coat, le jeune homme avait une paire de gants en cuir d'agneau, le droit manquant quelques bouts de ses doigts. Ses gants lui appartenaient depuis au moins 4 années, des gants qu'il ne pouvait plus mettre, ses mains étant trop grandes à présent. Un souvenir d'un passé se teintant à la lumière du présent d'un luxe au confort presque insupportable. Se permettant de murmurer à voix haute, Jaros Hekomeny soupira.
- Heureusement qu'il y a de l'eau à volonté pour faire passer, quand j'en suis réduit à ça...
Les doigts qui manquaient avaient été déchirés avec les dents.
Informations IRL
• Prénom : Jean-Baptiste
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• Personnage préféré de One Piece : Basil Hawkins
• Caractère : Pas très confiant, grande volonté d'inventer (à défaut de réussite), et décalé pour tout un tas de choses
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• Comment avez-vous connu le forum : En utilisant mon moteur de recherche (Duckduckgo pour les curieux)
ONE PIECE REQUIEM
Dernière édition par Jaros Hekomeny le Ven 27 Avr 2018 - 9:28, édité 10 fois