Dans son bureau, petite salle éclairée par une vitre le jour et une lampe la nuit, occupée par une table débordant de papiers divers, de paperasse importante qui parfois traîne par terre en piles dépilées, ainsi qu’un siège pour y poser ses fesses, le colonel Ségoveste travaille à son grand amour : l’administration.
Rien de mieux que classer des papiers, allouer des ressources et des hommes, donner des ordres par une simple signature qui se répercuteront le long de la chaîne de commandement. Et par la force de sa plume, faire régner l’ordre sur la ville, l’île et les îlots alentours.
Quelqu’un frappa à la porte et entra à l’invitation du colonel, qui retint un soupir. L’entrant était le lieutenant-colonel Mordelain, et ce qui se rapprochait le plus d’une némésis pour le colonel Ségoveste. Celui-ci prit un malin plaisir à finir de rédiger le plus lentement possible le document qu’il était en train d’écrire, avant de lever la tête vers son subordonné et lui demander d’un ton bref :
- Alors lieutenant ?
- Lieutenant-colonel, colonel.
Un échange classique entre ces deux-là.
- Oui oui, passons. Que me voulez-vous ?
- On a une prise d’otage en cours. Deux types ont tenté de braquer une épicerie. Ils ont été coincés pendant qu’ils tentaient de s’enfuir et se sont réfugiés dans une grange, rue de la Porte Ouverte.
- Combien d’otages ?
- Une. Il s'agit ..
-Peu importe. Combien de marines sont sur place pour l’instant ?
-Une vingtaine, ils couvrent les différentes issues.
-Des demandes ?
-Des berries, un sauf-conduit, un navire et des cordons bleus.
-Des cordons bleus ?
-Oui colonel.
-Vous vous fichez de moi lieutenant ?
-Colonel. Je n’oserais jamais.
- Évidemment il n’est pas question d’accepter leurs demandes. Peut-on les convaincre de se rendre ?
- Toujours, mais ça va prendre des heures.
- Travaillez dessus pendant que je cherche une solution plus rapide. Travaillez-les au corps, mais ne les brusquez pas. Et pas d’assaut tout flingues dehors tant que je ne donne pas l’ordre. N’accordez rien, juste de la sympathie. Pas même un verre d’eau.
- A vos ordres colonel
- Attendez lieutenant, avant de partir, n’y a t-il pas moyen de forcer un passage ?
- Lieutenant-colonel. Avec des explosifs, vous voulez dire ?
- Oui.
- La moitié des hommes du génie sont en patrouille en mer. L’autre est en train de dégager un éboulement sur l’îlot de la baleine.
- Ah oui, je ne pensais plus à cet éboulement. Et parmi la troupe ?
- De ceux formés au maniement des explosifs, McKenzie a été transfert à la 112ème le mois dernier, Halis est en mer, avec les hommes du génie. Pareil pour Saffrist, en mer ... et il y a également Scorone.
- C’est qui déjà ?
- La jeune avec les cheveux roses.
- Ah oui. Bon .. puisque les autres ne sont pas disponibles, étudions si nous pouvons trouver une meilleure solution. Sinon nous ferons appel à elle.
- Ça va être difficile Colonel.
- Pourquoi ? Elle a fait quoi encore ?
- C’est elle l’otage.
- C'est elle l'otage, bien sûr ... Pourquoi ne suis-je pas étonné ?!
- Je l’ignore Colonel.
- Allez là-bas et renforcez la troupe, ne prenez pas d'initiative, je vous rejoins dans un moment lieutenant.
- Colonel, Colonel. A vos ordres.
Rien de mieux que classer des papiers, allouer des ressources et des hommes, donner des ordres par une simple signature qui se répercuteront le long de la chaîne de commandement. Et par la force de sa plume, faire régner l’ordre sur la ville, l’île et les îlots alentours.
Quelqu’un frappa à la porte et entra à l’invitation du colonel, qui retint un soupir. L’entrant était le lieutenant-colonel Mordelain, et ce qui se rapprochait le plus d’une némésis pour le colonel Ségoveste. Celui-ci prit un malin plaisir à finir de rédiger le plus lentement possible le document qu’il était en train d’écrire, avant de lever la tête vers son subordonné et lui demander d’un ton bref :
- Alors lieutenant ?
- Lieutenant-colonel, colonel.
Un échange classique entre ces deux-là.
- Oui oui, passons. Que me voulez-vous ?
- On a une prise d’otage en cours. Deux types ont tenté de braquer une épicerie. Ils ont été coincés pendant qu’ils tentaient de s’enfuir et se sont réfugiés dans une grange, rue de la Porte Ouverte.
- Combien d’otages ?
- Une. Il s'agit ..
-Peu importe. Combien de marines sont sur place pour l’instant ?
-Une vingtaine, ils couvrent les différentes issues.
-Des demandes ?
-Des berries, un sauf-conduit, un navire et des cordons bleus.
-Des cordons bleus ?
-Oui colonel.
-Vous vous fichez de moi lieutenant ?
-Colonel. Je n’oserais jamais.
- Évidemment il n’est pas question d’accepter leurs demandes. Peut-on les convaincre de se rendre ?
- Toujours, mais ça va prendre des heures.
- Travaillez dessus pendant que je cherche une solution plus rapide. Travaillez-les au corps, mais ne les brusquez pas. Et pas d’assaut tout flingues dehors tant que je ne donne pas l’ordre. N’accordez rien, juste de la sympathie. Pas même un verre d’eau.
- A vos ordres colonel
- Attendez lieutenant, avant de partir, n’y a t-il pas moyen de forcer un passage ?
- Lieutenant-colonel. Avec des explosifs, vous voulez dire ?
- Oui.
- La moitié des hommes du génie sont en patrouille en mer. L’autre est en train de dégager un éboulement sur l’îlot de la baleine.
- Ah oui, je ne pensais plus à cet éboulement. Et parmi la troupe ?
- De ceux formés au maniement des explosifs, McKenzie a été transfert à la 112ème le mois dernier, Halis est en mer, avec les hommes du génie. Pareil pour Saffrist, en mer ... et il y a également Scorone.
- C’est qui déjà ?
- La jeune avec les cheveux roses.
- Ah oui. Bon .. puisque les autres ne sont pas disponibles, étudions si nous pouvons trouver une meilleure solution. Sinon nous ferons appel à elle.
- Ça va être difficile Colonel.
- Pourquoi ? Elle a fait quoi encore ?
- C’est elle l’otage.
- C'est elle l'otage, bien sûr ... Pourquoi ne suis-je pas étonné ?!
- Je l’ignore Colonel.
- Allez là-bas et renforcez la troupe, ne prenez pas d'initiative, je vous rejoins dans un moment lieutenant.
- Colonel, Colonel. A vos ordres.