Décidément, la Mascarade avait grand besoin de mon retour : les stocks hormonaux étaient quasiment à sec. Voilà quelques temps déjà que ma seconde limitait les entrés et les installations dans le cadran pour ralentir l’épuisement des échantillons. Je pus lire moult reproches dans son regard, à Sybil, tandis que je renflouais la matière première nécessaire à l’existence même de ce cadran. Pourtant, elle ne dit rien. Elle garda ses critiques pour elle parce qu’elle comprenait quelque part pourquoi j’étais parti. Parce que je l’avais prévenu que je devais partir, même si elle avait espéré que ça durerait moins longtemps. Parce qu’elle savait aussi que vider son sac ne changerait rien à la situation, et que mon silence pendant le long remplissage des stocks était synonyme de pardon. Nous étions tous deux-là, moi à fournir des hormones et elle à me regarder, plusieurs heures durant. Aucune boutade n’interrompit le rituel habituel. Les non-dits étaient à la fois mon pardon et son acceptation.
Ce n’était qu’une fois la chose terminée que je me tournai vers Sybil dans l’intention de m’excuser oralement, mais elle m’interrompit pour me dire que je ferais mieux de retourner auprès d’Izya car elle avait fini d’agir. Elle avait enfermé le chef de la guilde des Usuriers et Armada était en attente. Dans le calme précédent une probable tempête. La révolte avait-elle été étouffée dans l’œuf ou Izya avait-elle allumé le feu aux poudres ?
Le temps le dira bien assez tôt. Mais il fallait que, pendant ce temps, je rejoigne Izya pour se parer à toutes éventualités. Dans son fameux hôtel à l’Atterrissage du dragon, Alfred m’annonça auprès de la maîtresse des lieux mais me laissa entrer sans attendre de réponse de sa part. Après tout, il la connaissait déjà. Je vins poser une main compatissante sur l’épaule de l’ange. De mon ange.
« Est-ce que ça va ? Ne te surmène pas trop. Les choses sont rentrées dans l’ordre dans mon cadran : ils ne peuvent pas dire grand-chose car ils ont besoin de moi pour les hormones et donc leur nouvelle vie. Je suis prêt à t’aider à présent. Tu aurais emprisonné Malatesta. Que comptes-tu faire de lui ? Le garder croupir dans nos geôles risque, à la longue, de ne plus être un avertissement mais une raison de se révolter pour certains. D’autant plus que la prison c’est bon pour le gouvernement, mais ce n’est pas là la méthode des pirates. Les plus gentils diront que tu es clémente, les autres que tu es faible. Et avec le temps, le nombre de gentil diminuera indubitablement.
Ce qui nous fait revenir à cette question : que comptes-tu faire de lui ? »
Ce n’était qu’une fois la chose terminée que je me tournai vers Sybil dans l’intention de m’excuser oralement, mais elle m’interrompit pour me dire que je ferais mieux de retourner auprès d’Izya car elle avait fini d’agir. Elle avait enfermé le chef de la guilde des Usuriers et Armada était en attente. Dans le calme précédent une probable tempête. La révolte avait-elle été étouffée dans l’œuf ou Izya avait-elle allumé le feu aux poudres ?
Le temps le dira bien assez tôt. Mais il fallait que, pendant ce temps, je rejoigne Izya pour se parer à toutes éventualités. Dans son fameux hôtel à l’Atterrissage du dragon, Alfred m’annonça auprès de la maîtresse des lieux mais me laissa entrer sans attendre de réponse de sa part. Après tout, il la connaissait déjà. Je vins poser une main compatissante sur l’épaule de l’ange. De mon ange.
« Est-ce que ça va ? Ne te surmène pas trop. Les choses sont rentrées dans l’ordre dans mon cadran : ils ne peuvent pas dire grand-chose car ils ont besoin de moi pour les hormones et donc leur nouvelle vie. Je suis prêt à t’aider à présent. Tu aurais emprisonné Malatesta. Que comptes-tu faire de lui ? Le garder croupir dans nos geôles risque, à la longue, de ne plus être un avertissement mais une raison de se révolter pour certains. D’autant plus que la prison c’est bon pour le gouvernement, mais ce n’est pas là la méthode des pirates. Les plus gentils diront que tu es clémente, les autres que tu es faible. Et avec le temps, le nombre de gentil diminuera indubitablement.
Ce qui nous fait revenir à cette question : que comptes-tu faire de lui ? »