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Une plage bien propre.

Ah, la plage de Cocoyashi. Merveilleuse cette plage!Un lieu paradisiaque bourré de... ben d'eau et de sable chaud, devines. Ce genre d'endroit où on passe ses journées de vacances, loin de ces tirants en haut de la hiérarchie. Additionnez cette belle plage un soleil radieux et réconfortant. Il n'y a pas à chier. C'est une BELLE journée pour se détendre à la plage. Pioncer sur le sable, nager parmi la poiscaille, ou comme le dirait mon très chère colonel, s'assurer que les autochtones respectent la propreté du lieu... Que... QUOI?!

Cocoyashi, lundi matin. 8:00. Devant le bureau du colonel

Mes très chères collègues me demandaient en gueulant depuis une heure maintenant, de me casser faire la tâche qui m'était attribuée. Bien entendu, j'usais de ma légendaire répartie pour leur dire de bien aller se faire foutre par des écureuils défoncés à la bière. Malgré l'engueulade qui sévissait, le colonel ne daignait pas montrer sa tronche. Préférant laisser ses hommes négocier avec moi, sur cette dispute. Quelle est la cause de cette dispute? Eh bien, comme je le déclarai haut et fort...

-C'est dégueulasse! Je dois aller sur la plage pour demander aux troufions de respecter la propreté de la plage?! C'est pas un taff pour moi ça! Pourquoi j'irais pas directement ramasser les déchets pendant qu'on y est?!

-Je crois que ramasser les déchets fera aussi partie de ta mission...

-Mission?! Mais c'est une putain de punition! J'ai rien fait de mal moi!

Les Hommes postés devant l'entré du bureau du colonel étaient habitués à ce genre de crise, ce qui leur avait, au fil du temps, donné une patience tout à fait admirable ainsi qu'une voix qui portait fort loin. Seulement voila, moi ça me les brisait un peu qu'ils passent des heures à me dire de fermer ma gueule et de faire un boulot pourri.

Laissez moi au moins ramener mes amis avec moi que je me fasse pas chier!

Le colonel avait prévu cette réplique et il m'a demandé de te dire, je cite "Ils sont tous en mission, casses toi soldat Ombrien, ou je te mets aux patates pour le mois entier!".

Mais qu'il vienne me le dire en face si je l'emmerde! Il sait pas que je suis la au bout d'une heure?!

La fin de ma phrase fut marquée par l'ouverture de la porte du bureau du colonel. L'entrée massive de chêne grinça en laissant s'échapper la lumière des fenêtres du lieu de travail du patron. Une voix ne tarda pas à se faire entendre...

Soldat Ombrien, ça fait une heure que je vous écoute vous plaindre. J'ai une forte envie de vous savater avant de vous faire dégager mais, vous connaissant, même depuis l'infirmerie vous serez foutu de me faire chier. Vous voulez changer de mission? Aller sur la place tout seul ne vous plait pas? Eh bien certes, voici les documents les d'une nouvelle mission, vous la ferez avec un caporal à en devenir, en fin de formation... Par contre, si vous me cassez de nouveau les couilles, vous êtes virés.

Je ne me fis pas prié, m'emparai des documents que je me mis à lire sur la route, jusqu'à atteindre l'entrée de la base, où était censé m'attendre mon collègue improvisé. Sur le chemin, j'entamai la lecture des documents qui me parurent bien minces. Pour cause de leur petite taille, les documents ne contenaient qu'une seule information. La quelle? Eh bien celle que j'ai dit au futur caporal dès mon arrivé à la porté du jeune homme brun...

-Salut, t'es le mec en formation pour devenir caporal? Eh ben on est bien baisés: on doit assurer la sécurité sur la plage avec les civils et jouer les femmes de ménage... Je veux pas être pessimiste, mais tes débuts en caporal sont pas jouissifs...
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« Vous allez me foutre ça dans la poubelle et plus vite que ça ! C'est une plage, pas une décharge ?! Vous voulez que j'vous colle en prison ou quoi ?! »

La voix un peu éraillée à force de hurler, en sueur à cause du soleil tapant sur le sable et en tenue de simple soldat, je m’efforçai de garder mon calme afin de ne pas balancer des cabines à la gueule des civils. Putain... Pourquoi je me retrouvais là, à m'assurer qu'ils ne prennent pas la plage de Cocoyashi pour une décharge ? Enfin, je savais très bien la cause... Eh ça me révoltait toujours autant ! Pourquoi avais-je été le seul à être punis de la sorte tandis que les autres participants de cette soirée pré-promotion vaquaient tranquillement à leurs occupations. Ce n’était pas de ma faute si ce lieutenant s’était fait plumer, trempé d’alcool et dégageait à coup de lance ! Mais bon, à ce qu’il paraissait, j’étais la « tête pensante » du groupe, donc je devais payer pour les fautes de mes « hommes »… Merde ! Qu’est-ce que je foutais à suivre cette formation de Marine inutile au lieu de partir visiter le monde… Fais chier !

Et ces civils-là… Aucun putain de respect pour l’environnement ! Je devais être à ma quatrième réprimande en une dizaine de minutes. La meuf avait une poubelle pour jeter ses déchets à cinq mètres d’elle, mais non, elle avait préféré les jeter par-dessus son épaules, comme si de rien n’était. Et en plus de ça, elle me gratifiait d'une moue mauvaise. Au moins, sur Tanuki, on était tous responsable ! La nature, les près, c’était sacré bordel ! J’avais limite envie de tous leur dire de se faire foutre et de dégager de là, mais je risquais fortement d’en prendre pour mon grade… Et il faisait quoi l’autre, là ? On m’avait promis un « collègue » pour effectuer cette « mission de prévoyance » et il n’était toujours pas arrivé… Je n’allais pas me coltiner toute cette plage tout seul parce que, mon dieu, elle s’étalait sur une très bonne distance et était pas mal fréquentée ! Mais tout vient à point à qui sait attendre : je finis par entendre quelqu’un s’annoncer derrière moi.

« Ah bah enfin ! C’est pas trop tôt ! Ca fait dix minutes que tu devais arriv- Oh putain ! »

Je m’étais retourné tout en évacuant un peu ma frustration… Et je faisais face à un torse ! Surpris par ma découverte, j’effectuai un petit pas de sécurité et levai le menton au ciel pour observer mon coéquipier. Et bah, lui, on pouvait dire qu’il ne passait pas inaperçu ! J’eus le réflexe de le balayer du regard de bas en haut afin d’essayer d’estimer un peu sa taille… Il devait faire au moins deux têtes de plus que moi ! Oh le bestiau ! … Un petit rire et une question terriblement idiote m’échappèrent :

« Eh beh… Il fait quel temps là-haut ? »

Je me repris instantanément et me tins droit en tendant ma main.

« Excuse moi. C’était déplacé d’ma part ! J’m’appelle Kagami et toi ? »

Après une poignée de main assez virile, je m’éloignai un peu et lui fit signe de me suivre.

« Ouais… C’est pas vraiment une mission, mais plutôt une punition de mon côté… M’enfin ! Faut quand même l’effectuer ! Et ça ne sera pas de tout repos parce que, bordel, j’ai jamais vu autant de non-respect ! Mais… Au vu de ta carrure, je pense que tu seras une bonne force de dissuasion ! Allez, on y va ! Enfin… T’as pensé à emmener un sac pour les ordures ou pas ? Parce que là, je réussissais à faire en sorte que les civils ramassent leurs propres déchets… Mais là, c’est quand même une sacrée décharge si tu veux mon avis. On va aller en chercher un et je m’occuperai de tout ramasser pendant que tu joueras les armes de dissuasion massive, ok ? »

Tranquillement, les mains dans les poches de mon pantalon de Marine, mes deux katanas accrochées à la ceinture, je menai la marche à la quête d’un réceptacle à détritus… Même si je pouvais facilement arracher l’une des poubelles.
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"In the spring we made a mess, out of trashes out of wastes. We set fire to what they stole, spreading rubbish on the shore ♪ "

Les accords lents et sauvages des Tomorrow Sirens résonnaient encore dans les tympans de Raphaël. Waste Chamber, Weird & Wizard, Vent de liberté, autant de mélodies qui le mettaient en transe. Battant la mesure en même temps qu’il faisait voler du sable autour de lui, il revivait plus intensément et avec plaisir le concert de la veille. Souples, précis, ses poings fendaient l’air comme les croches une portée.  Ce n’était pas la première fois qu’il assistait à l’une de leurs prestations -pas la dernière d’ailleurs, il l’espérait bien- mais il se réjouissait d’être venu se griser encore dans la moiteur des nuits d'East Blue, sans pour autant perdre sa tête et son honneur dans l’alcool.

Les notes d’Amerzone étaient déjà bien loin et, s’ils ne se désolaient pas d’en avoir quitté la rudesse, il n’était pas mécontent de retrouver encore un moment de liberté. Son travail était prenant, surprenant même, mais même dans cet épanouissement le plus complet, il flairait bon de lâcher prise. De redevenir animal, de laisser ses émotions reprendre le contrôle et de ne faire plus qu’un avec ses sens. Les mèches de cheveux perlaient et s’excitaient, suivaient les jeux de jambes, fouettaient l’air ardent. Comme du temps où un enfant pirate ne s’appelait pas encore Raphaël Andersen. Vierge ascendant lion hein…

Il rit.

Droite. Gauche. Esquive. Parade. Fouetté.

Il déchirait l'air, mais les impacts lui brisaient les os, lui écorchaient la chair. Il ressentait sous ses poings le mur de calcaire qu’il se figurait frapper. La roche qui s’effritaient à chaque coup, les éclats arrachés qui volaient en poussière, la déformation de son corps en même temps que celui de la nature.

Droite. Et un bloc se rompit, se décrochant bruyamment de son socle pour venir s’écraser dans les grains de sable et ses orteils imaginaires.

"Eh ben ! "

Raphaël sortit instantanément de la transe dans laquelle il s’était plongé. S’il était bel et bien responsable, ses orteils se portaient au mieux, lui aussi d’ailleurs qui n’avait ni écorchures, ni même approché le bloc rocheux de plus de quelques mètres. Ses nouveaux gants d’entraînement, d’un cuir bien taillé, était dans un état remarquable également mais ce n’était pas le cas de leurs répliques qui voletaient fièrement un peu plus loin.

"Ça c’était un bon tour de chauffe mes petits gars héhé, bordel que ce concert était bien ! " se réjouit encore le vert qui se réjouissait d’échapper une matinée supplémentaire à ses devoirs.

Curieuse manifestation de son pouvoir, les gants flottants qui avaient abattu le calcaire semblèrent prendre une pose victorieuse, les doigts expressifs se tordaient et s’exprimaient selon leurs humeurs et ce moment de partage était communément apprécié.

La maîtrise qu’en avait le vert était encore imparfaite, il n’avait ingéré son fruit que quelques jours plus tôt et il n’en comprenait pas tous les principes. Il savait pouvoir prendre le total ascendant sur une paire de mains et les faire sienne s’il le désirait, ce que son entraînement quotidien prouvait chaque jour un peu plus. D’autres caractéristiques lui étaient encore bien mystérieuses… les apparitions pouvaient se montrer caractérielles et décider de s’inviter d’elles-mêmes quand bon leur semblait. Un détail embêtant et cocasse qui lui avait valu quelques désappointements avec des clients mais également l’autorisation de prendre quelques congés pour essayer de se maîtriser en solitaire -ce qui n’en faisait pas un si vilain défaut.

"Par contre… " commença-t-il à s’inquiéter en  cherchant quelque chose tout autour de lui " N’étiez-vous pas quatre à la base ?... "

D’expérience, il savait que les mains disparaissaient rarement d’elles-mêmes et des deux qu’il avait sagement laissé à construire un château de sable, il ne restait qu’une pelle et un seau. Un peu plus loin des touristes profitaient des recoins les plus ensoleillés de la plage, les mouettes couvaient leur nid dans les hauteurs mousseuses de la pente calcaire et les baigneurs hurlaient en se jetant joyeusement de l’eau les uns sur les autres. En s’éloignant un peu, il avait voulu s’assurer de ne terroriser personne avec son drôle de tour mais maintenant qu’il était en face de cette disparition, la nature curieuse et maligne de ces petites créatures le laissait inquiet.

Elles étaient une partie de lui.

Abstraite. Simpliste et petite. Mais capable de n’importe quoi.

Essayant de se concentrer pour reprendre le contrôle et les localiser, il se laissa toutefois distraire par un bruit de ferrailles qu’on fait tomber. Débris de bois, de verre et de métaux qui s’entrechoquaient, marmelade de papiers froissés qui s’envolaient au vent. Une des poubelles mise à disposition pour sensibiliser les plaisanciers venait d’être renversée à quelques dizaines de mètres du croupier.

Le lien ne tarda pas à se faire mais avant que le croupier n’entreprenne autre chose, on le héla.  

"ON NE BOUGE PLUS, POLICE DES PLAGES ! "

Le vert sentit alors quelque chose de visqueux se matérialiser dans sa main droite, pétales allongés et odorants, c’était à la fois la preuve de sa culpabilité et une pièce à conviction impossible. Pris la peau de banane dans le sac, il se devait de rapidement improviser.

"Vous avez-vu passer ce maniaque ?! Il vient encore de répandre une poubelle sur la plage, je viens juste de ramasser cette peau de bananes qu’il a laissée derrière lui… Bordel, faudrait arrêter ces enfoirés ! "

Et si l’alibi ne sembla pas convaincant, le même vacarme résonna encore un peu plus loin.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 14 Avr 2019 - 17:33, édité 6 fois
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Suite aux présentations plutôt maladroites du caporal, nous commençâmes nos tours de garde, dans le but de trouver un sac à ordure ou quelque chose comme ça car...

-J'ai pas de sac à ordure, j'étais même pas au courant que j'allais devoir dire aux gosses "nan faut pas laisser ton sac ici, ça embête les charmantes dames."... Au pire on peut utiliser nos uniformes?

C'était une idée indéniablement conne, mais nous manquâmes de temps pour y réfléchir: Au loin, un fracas se fit entendre. A la vue du son, il s'agissait soit d'un gamin se cassant la gueule en escaladant une des petites piles de détritus qui abordaient les extrémités de la plage, entraînant avec lui son fragile mur d'escalade, soit un connard qui a eu l'idée de se servir d'une poubelle comme d'un ballon. Qu'importe, notre devoir était de nous rendre à la source de ce son pour régler tout problème. Après quelques mètres de course bien rapide, nous trouvâmes par delà un petit amas de pierre formant un muret empêchant le sable d' s'envoler en grande quantité sur les passants de la ville, quelques papiers s'envolant au dessus d'un cadavre de poubelle à terre.

-Ah ouai putain, tu déconnais pas quand tu parlais de non-respect. ON BOUGE PLUS, POLICE DES PLAGES!

Nous arrivâmes en un sprint digne des plus grands coureurs de la blue, jusqu'à la scène de crime. La bas, un mec aux cheveux verts nous aborda. Il avait parlé d'un maniaque qui s’amusait à renverser les poubelles pour le divin plaisir de faire chier. Au départ, ça paraissait légèrement suspect que le seul témoin se ramène avec un objet censé être dans la main du criminel, mais je ne fis de toute façon la connexion qu'après avoir ouvert ma grande gueule pour poser la première question... que je ne posai pas. Pour cause, un autre hurlement d'agonie de pauvre réceptacles n'ayant pas le droit de survivre se porta jusqu'à nos oreilles. Sans plus réfléchir, j'attrapai par le bras l'homme aux cheveux d'hautes herbes, puis me mis à courir avec mon collègue jusqu'au nouvel appelle à l'aide de nos amis les poubelles. Pour expliquer mes intentions, Je dis au témoin...

-T'es le seul du coin à avoir vu de près le suicidaire qui nous fait courir, on a besoin de toi pour le reconnaître. Merci de ta collaboration c'est sympas!!

Collaboration un peu forcée par mon excitation peut être? Bah... Moi qui m'attendais à me faire chier, j'étais bien emmerdé à l'idée de courir sur la plage à longueur de journée, mais si le coupable se laissait pas faire, ça serait tellement amusant de lui enfoncer une poubelle dans la tronche. Je ne voulais pas laisser fuir ce troufion qui allait ironiquement illuminer ma journée. C'est tout juste si je n'affichais pas un sourire niais en hésitant à sortir ma morgenstern. Ma joie s'évapora cependant à l'arrivé, le suspect avait encore une fois disparu de mon champ de vision. Le cadavre de fer était pourtant au sol, laissant sortir ses entrailles de papier et de verre. Quelques civils, attirés par le bruit, se réunirent la. À la vu de certains suspects potentiels s'éloignant, l'air déçu, Je me redressai et déclarai.

-Hop, hop, hop! On ne quitte pas la zone, vous êtes tous suspect de ce TERRIBLE crime!

On eut dit un meurtre tant je prenais ça au sérieux, mais l'excitation de casser la gueule à un enfoiré laissa très vite place à la frustration de ne même pas parvenir à lui mettre la main dessus. Je me retournai alors vers notre ami aux cheveux verts, le secouant presque.

-Dis, euh, mec sympas, il ressemble à quoi le coupable? Tu le reconnais? Quel âge? Quelle taille? Il est toujours la ou pas? Masculin ou féminin? Oh tu m'entends?
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« J’aimerais savoir… Je m’en fous si c’est une mauvaise idée ou non… Mais j’voudrais savoir d’où t’es venu cette idée ? »

J’étais tombé avec un bon, un très bon même. M’enfin, même pas le temps d’avoir la réponse que ce soldat –qui ne s’était même pas présenté, bonté divine- s’était mis à détaler comme un lapin lorsqu’un assassinat de poubelle retentit dans les airs. Putain ! C’était encore ces gamins qui prenaient ces réceptacles à ordures comme des ballons ou c’était autre chose ? Eh bien… En fait, on avait pris l’auteur du délit la main dans le sac : un type louche aux cheveux verts qui tenaient une peau de banane. Bon… Fallait sans doute n’être pas très intelligent pour se balader avec une preuve de son crime dans les mains, mais il y avait de tout pour faire un monde et je n’étais pas là pour faire une enquête approfondie : il sera coupable jusqu’à preuve du contraire.

Cependant, un autre brouhaha au loin vint corroborer le témoignage de l’homme agité… Merde ! Il disait donc vrai…

« C’est bon lâche l- Mais qu’est ce que tu fous ?! »

Comme si c’était normal, le petit – par le grade, pas par la taille- soldat agrippa sans soucis l’individu et le traîna limite de force vers la provenance du vacarme… J’étais vraiment tombé sur une flèche. Bon, il avait peut-être raison de l’emmener : avec l’aide de son témoignage, il pourrait nous mener au responsable de ces incivilités, mais il se pourrait aussi qu’il soit complice de ces agissements. Au moins, cette mauvaise journée prenait un tournant assez intéressant. Je n’aurais jamais pensé entamer de course poursuite… C’était largement plus excitant !

Une fois sur les lieux du crime, nous remarquâmes plusieurs civils regroupés autour du corps du cadavre. Bon réflexe de la part de l’autre Marine qui leur demanda de ne pas quitter les lieux… Même s’il exagérait pas mal… Non, il allait carrément un peu trop loin, à secouer le mec qu’il avait embarqué comme si celui-ci était un cocotier et que les réponses allaient tomber comme des noix de cocos. Bon, dans ces cas précis, comment devais-je réagir ? Parce que, ces situations n’étaient pas forcément décrites dans les bouquins rébarbatifs que j’avais été obligé de lire sur les bancs de l’Académie. Bon, il fallait improviser.

Tout d’abord, je m’éclaircis un peu la voix en essayant de faire savoir à la montagne qu’il pouvait lâcher le bras du vert. En voyant que ça n’avait pas l’air d’être compris, je lui mis un petit coup de coude dans le flanc – j’étais à bonne hauteur – pour qu’il s’exécute et libère notre premier témoin. Après un petit signe de tête en guise de remerciement, je me tournai vers ce dernier et m’inclinai légèrement, tout en prenant la parole :

« Veuillez excuser mon collègue. Ça va, il ne vous a rien cassé pendant ce… Transport ? »

Je remis correctement la casquette sur mon crâne, me redressai et m’adressai à toute l’assemblé :

« Je me présente : Kagami Kan. Je laisserai mon collègue le soin de se présenter lui-même - vu que je ne connais pas non plus son nom - En tout cas, merci d’avoir bien voulu rester.
- On n’a pas vraiment eu l’choix, lança l’un des civils, un grand gaillard, visiblement assez agacé. Votre collèg’ là nous a fichu une frousse pas possible !
- Oui, je le répète : veuillez bien l’excuser, il vient d’arriver dans les rangs de la Marine et il est un peu excité par rapport à sa première mission.
- Ouais, bah… Faites quand même gaffe à l’avenir…
- C’est noté ! Vous avez compris ? Lançai-je à l’intention du petit géant avec un petit murmure, puis je me retournai vers notre premier témoin. Je vais sans doute paraphraser mon binôme, mais nous aimerions bien avoir une description complète, ou du moins tout ce que vous pouvez vous souvenir de ce maniaque qui semble avoir une dent contre nos poubelles. Bien sûr, enchaînai-je jetant un regard vers l’assemblé, votre aide sera aussi la bienvenue.
- Moi, j’ai juste été attiré par l’bruit.
- J’ai rien vu non plus… Et j’me casse, j’ai pas envie d’perdre mon temps avec ces histoires à la con.
- Je passais juste par là.
- … Personne n’a vu quelque chose ? Désespérai-je. Vraiment ? Même pas une ombre filer dans la nuit ?
- Désolé.
- Que dalle.
- Même pas un assassin qui s’enfuit…
- Moi j’ai v-
- Ferme là, une femme interrompit son homme, elle semblait être pressée de s’en aller.
- Bon c'est bon, on peut y aller ou vous allez nous coller un procès verbal pour présence sur le littoral cette fois ?!, s'emporta la jeune femme -mignonne mais bien revancharde- que j'avais prit à jeter ses déchets n'importe où un peu plus tôt.
- … Merde. Bon, et bien circuler. Merci quand même. »

Le petit monde se dispersa alors, en même temps que mes espoirs de choper l’enfoiré qui pourrit ma journée. Assez énervé, j’envoyai de rage un coup de pied sur la poubelle qui roula sur le sol, déversant ses entrailles encore fraiches sur le sable fin.

« Putain… Bon, tant pis. »

En espérant que notre seule piste nous amène à quelque chose.
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Mal à  l’aise et surpris par la motivation des deux marines à résoudre une bête affaire de poubelle renversée, Raphaël n’avait pas dit grand-chose. Secoué et traîné par le grand dadais aux quatre coins de la plage, il s’était contenté de réfléchir à ce qu’il allait dire et de retirer ses gants pour que son pouvoir ne sème pas plus de dégâts.

C’était une condition qu’il avait instinctivement compris : pour que ses apparitions se manifestent, il devait porter des gants. Ou n’importe quoi d’autre en fait, la première fois qu’il s’était rendu compte de leur existence il portait des bandages serrés autour de ses mains. Il n’avait pas à se plaindre, c’était un dernier recours assez simple à mettre en œuvre.

Lorsqu’enfin, la foule des témoins -parmi lesquels il avait reconnu quelques participants enjoués du concert de la veille- commença à se disperser on vint s’en remettre à lui, il reprit son témoignage en feignant un air ennuyé :

"Je ne sais pas vraiment à quoi il ou elle ressemblait, je suis désolé… J’étais en train de faire de l’exercice quand j’ai entendu ce bordel… " sa tenue et la sueur qui perlait encore sur son front parlaient pour lui "Je l’ai entendu crier n’importe quoi, une voix stridente et folle… méconnaissable. Je ne suis pas certain que la personne qui ait fait ça soit saine d’esprit, peut-être même pas consciente de ce qu’il ou elle –encore une fois- était en train de faire ! " rajouta-t-il dans un grand luxe de détails invraisemblables "Et puis vous êtes arrivés. "

Il se mordit la lèvre, laissa traîner son regard du grand débile au petit fûté, puis du petit fûté au grand débile comme désireux qu’on lui dise que son témoignage capital allait permettre de résoudre l’affaire en un tour de main. Les deux marines échangèrent un regard, l’un se gratta l’arrière du crâne tandis que l’autre pinçait l’arrête de son nez entre deux doigts. Visiblement, il leur avait laissé matière à réflexion.

"Vous avez une piste ?! " s’exclama-t-il, aux anges.

Il n’avait même pas eu besoin de se forcer, si les inspecteurs des plages avaient une idée en tête, ils allaient peut-être enfin lui lâcher la grappe. De quoi se réjouir et filer vite quoi.

"Vous avez dit vous appeler comment déjà ? " finit par lâcher celui qui s’était présenté en tant que Kan Kagami.
"Raphaël Andersen, vierge ascendant lion, je ne m’étais pas encore présenté.
- Hein ?... Qu’est-ce qu’il raconte ? " s’étonna son second à qui on devait rarement évoquer son thème astral, mais Kagami lui indiqua d’un signe qu’il valait mieux laisser tomber.
" Eh bien Raphaël non… on va encore avoir besoin d’un peu de temps pour résoudre cette affaire, une bonne journée de merde en perspective si l’autre continue à semer des détritus ! Mais je vous remercie quand même pour votre témoignage. "

La casquette de l’autorité bien vissée sur son occiput, le brun venait de le congédier en grand seigneur. Raphaël retint un soupir de soulagement, s’attirer des ennuis pour les agissements imprévisibles de sa malédiction aurait vraiment été trop con. Et puis comment leur aurait-il expliqué qu’il n’était pas en train de se foutre de leur gueule ? Que les poubelles n’avaient pas été vraiment renversées par lui ? Impossible.

"Oh… Je vois… Cela m’embête pour vous et je vous souhaite bien du courage. Si vous n’avez plus besoin de moi, je crois que je vais retourner à mon entraînement du coup… "

Pointant du pouce le coin tranquillité auquel on l’avait arraché, il adressa aux deux hommes une dernière moue compatissante avant de se retourner.

"UN INSTANT ! "

Un frisson lui parcourut l’échine alors que pour la seconde fois de la journée, le titan lui vrillait le tympan.

"Je ne me suis pas présenté non plus, matelot Nimar Ombrien ! Et puisque vous le demander, nous acceptons votre aide avec grand plaisir ! Cette plage doit rester propre et la participation citoyenne est essentielle ! "

Et ce disant, il ôta le haut de son uniforme, le noua en plusieurs points pour ne laisser qu’une ouverture et bomba son torse en présentant à ses partenaires le sac de fortune qu’il venaitde réaliser.

" Commençons tout de suite par ramasser ce que ce sauvage a répandu ici, nous le coincerons plus tard ! "

Oui…bon… pourquoi pas. Pas vraiment amusée par cette perspective, mais tout de même en partie responsable, Raphaël jugea qu’il n’avait pas à se défiler. Une fois que les poubelles seraient vides, il retournerait à son entraînement sans être à même de causer plus de dégâts et les patrouilleurs iraient chercher leur Némésis imaginaire un peu plus loin. Il accepta d’un hochement de tête, mais son expression déconfite lorsqu’il ramassa son premier cadavre de bouteille poussa Kan à s’excuser encore :

"Cool de votre part, je suis désolé, on n’est même pas venu avec des gants de protection ou quoique ce soit, c’pas très hygiénique ce qu’on vous fait faire.
-Je préfère autant pas en porter. " lui répliqua Raphaël sur un ton amer piqué d’amusement. Il l’avait bien cherché.

À trois, la tâche ne fut pas bien longue et l’immense chemise du matelot était encore loin d’être pleine. Ils se félicitèrent de leur travail accompli, mais alors que les touristes passaient et repassaient derrière eux, ils furent attirés par un petit attroupement au bord de l’océan.  

Se rapprochant et n’ayant même pas besoin de jouer des coudes tant on les voyait arriver de loin, ils pénétrèrent le cercle de badauds et scrutèrent le sol où on pouvait lire en lettres tracées dans le sable :

« Plage immaculées, prenez garde :
La chambre des déchets a été ouverte. »

Tout du moins on le pouvait jusqu’à ce qu’une vague ne vienne effacer la moitié du message.

"Qu’est-ce que c’est encore que cette connerie ? " s’interrogea à voix haute Raphaël en haussant un sourcil désabusé. Est-ce que quelqu’un menaçait réellement l’intégrité des plages ? Pour le coup, il n’y était pour rien.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Jeu 11 Avr 2019 - 21:05, édité 2 fois
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-UN INSTANT !Je ne me suis pas présenté non plus, matelot Nimar Ombrien ! Et puisque vous le demander, nous acceptons votre aide avec grand plaisir ! Cette plage doit rester propre et la participation citoyenne est essentielle! Commençons tout de suite par ramasser ce que ce sauvage a répandu ici, nous le coincerons plus tard!

Lançais-je d'une traite avant de faire de ma chemise un magnifique sac à ordures. Il fallait bien en trouver un et lorsque j'avais proposé l'idée au caporal plus tôt, il n'avait pas clairement dit que c'était une idée de merde. J'estimait donc que cela était bon. Je mis alors un genoux à terre pour commencer à "ranger" le bordel des locaux avec mon camarade et mon témoin sympas bien que peu utile. Il savait au moins ramasser les ordures, si bien que sans gants, comme le disait kan, on finit bien vite et sans blessure aucune par nettoyer cette belle plage. Ma chemise pouvait encore recommencer cet exploit bien des fois. Nous allions maintenant devoir se pencher sur le cas du coupable. Heureusement, de nouvelles traces ne tardèrent pas à faire leur apparition. Un attroupement de touristes s'étaient réunis dans un coin de la plage. Curieux de la cause de ce rafut, nous avançâmes dans le troupeau pour nous retrouver face à un message dans le sable, qui disparu en une vague. Le message?

-La chambre des déchets à été ouverte? Qu'est ce que ça veut dire cette merde?

-Qu’est-ce que c’est encore que cette connerie ?

Difficile de répondre à cette question posée par tronche de gazon... enfin, Raphaël. Était-ce le tueur de poubelle qui nous a laissé cette... annonce? Le message s'effaçant en quelques vagues, il devait être relativement récent mais à part des p'tits vieux et le trio de nettoyeurs que nous formions, aucun suspect potentiel ne se présentait à nous. D'autant plus que je voyais mal un vieux de 80 balais foutre en l'air plusieurs poubelles, avant de semer deux soldats et un mec qui fait de l'exercice au pas de course. Rah ça avait de moins en moins de sens. Les témoins semblaient tous pommés. Je tentai quand même un court interrogatoire.

-Euh, votre intention. L'un de vous soit c'est quoi la chambre des déchets?

Non. répondit un petit vieux

-L'un de vous à vu le poète qui a écrit le message?

-Non. répondit le même petit vieux

-Bon...l'un de vous a entendu quelq...

-Non. répondit encore le même vioc.

-Je peux finir ma phr...

-Non. Ai-je besoin de citer l'auteur de cette parole?

-Dites, c'est pas un interrogatoire privé, les autres peuvent répondre aussi
.

Cette fois-ci, aucune réponse ne se fit entendre. Même pas de monsieur non. Étaient-ils de ces touristes qui ne comprennent pas la langue? Ou juste ce genre de viocs insupportables qui veulent qu'on leur parle avec le respect des anciens? Dans tout les cas, je ne les aimais pas et fit signe à Kan pour lui signaler qu'il pouvait continuer l'interrogatoire si l'humeur l'en inspirait. Bien entendu, dans ma tête fusaient moultes théories idiotes mais satisfaisantes à mes yeux. Tant de théories que je pu aller embêter Raphaël pour en citer quelques unes.

-J'suis sûr que c'est un gang de vieux qui ont fait le coup parce que ça les emmerde d'avoir 80 balais...

Tout en enchaînant les théories de ce niveau, j'observai d'un oeil là suite des événements dirigés par Kan.
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Ecoutant à peine ce que lui racontait le matelot Nimar Ombrien, Raphaël hocha la tête d’un air maussade. Il n’avait vraiment rien à foutre là à patrouiller avec des marines, et le mystère de la chambre des déchets ne le passionnait vraiment, vraiment, mais alors vraiment pas. Seulement, d’un accord tacite avec lui-même, le grand débile semblait avoir considéré que sa présence était indispensable.

En temps normal, le vert se serait probablement rebellé ou tout simplement barré sans demander son reste, mais quelque part il était en partie responsable des conneries du jour. Alors il patienta.

"Hm, hm. Bonjour, je suis le Caporal Kan Kagami et ce que mon collègue essaye de vous faire réaliser, avec ses façons  pressantes et… particulières, c’est qu’un individu dérangé sème le chaos depuis ce matin et qu’au vu de ces menaces, il est prêt à aller encore plus loin ! Restez vigilant, n’intervenez pas et si vous voyez le moindre individu suspect, prévenez nous ! " s’époumona Kan avec le plus de conviction dont il était capable, lui aussi était visiblement décidé à en terminer au plus vite "Euh… oui vous avez une question ? "

Aussi surpris que lui, Raphaël se tourna vers une petite vieille qui, appuyée sur sa canne de plage, levait une main tremblante.

"Je crois avoir identifié un individu suspect. " dit-elle avec une petite voix teintée de mécontentement, comme si elle était en train de lui faire un reproche.
"C’est merveilleux ! Qui donc ?!
-Vous bien sûr ! Petit insolent !"

Nimar bondit.
Raphaël s’étrangla.
Kan écarquilla les yeux tandis que le gang de petits vieux les fusillait du regard.

La scène était complètement absurde. Le regard embrasé par la hargne, comme si elle avait d’un seul coup retrouvé ses jeunes années au barreau, la vieille dame pointa un doigt accusateur sur le caporal. Elle tremblait de colère, retenait toutes les injures qu’elle comptait lui envoyer au visage et fit un pas de côté pour révéler aux yeux de la brigade des plages sa terrible preuve.

« C’est Kan Kagami LE COUPABLE !
NE LE CROYEZ PAS, il ment. »

Un instant plus tard, le nouveau message se laissait avaler par une vague.

"Et en plus de vos sagouineries, vous osez nous accuser, nous soupçonner et embêter nos petits enfants ?
- Caporal Kagami… Est-ce que c’est….
- MAIS BIEN SÛR QUE NON ! Je ne peux pas être le coupable alors même que j’essaye de l’arrêter. Réfléchis cinq minutes.
- Oui… enfin… si ça se trouve tu n’as pas conscience de ce que tu fais…
- Seigneur… " se lamenta Raphaël en entendant les premiers grognements.
- Mesdames, messieurs, je vous prierai de reprendre votre calme ! Nous sommes la marine et notre but est de maintenir l’ordre et de- "

Le vert  évita de peu un dentier qu’on venait de leur jeter dessus. N’importe quoi, cette journée était vraiment en train de virer au n’importe quoi…

"FOUTAISE ! Des vrais marines ne se serviraient pas de l’uniforme comme d’un sac poubelle ! Vous êtes des imposteurs et des pollueurs ! Nous allons vous livrer aux autorités !
-Mais… on est les autorités. " désespéra Kan d’une petite voix.
"Non mais… sérieusement… ils sont vraiment en train de croire un message écrit dans le sable…
-ENCERCL-kof kof, ma gorge… Je disais : encerclez-les !" rugit-elle avec une voix chevrotante alors que ses accompagnateurs se mettaient en formation, avec toute la vitesse que leur permettait leur déambulateur.

Raphaël soupira encore.

"Moment de se replier, non ? "


Dernière édition par Raphaël Andersen le Ven 12 Avr 2019 - 10:37, édité 1 fois
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Je me suis engagé dans la marine dans l'espoir de combattre des équipages entiers de malfrats, de voleurs, de tueurs. Je me suis engagé dans la Marine en rêvant de batailles glorieuses contre des pirates si forts que fourbes, la ou je n'avais que mon honneur comme bouclier, et mon courage comme unique lame! Je suis fier d'être un membre de la Marine! Un soldat sans peur, sans crainte et sans honte! Je suis fier mais... mais j'avoue qu'on ne m'a jamais formé à combattre des personnes du troisième âge. L'action ne me semblait pas compliqué, mais lorsque je déclarai, en réponse à la proposition de repli de Raphaël...

-Mais non, on les défonce en deux tartes!

L'caporal estima bon de rétorquer...

-Mais non, la Marine est pas là pour tabasser les señors! On se tire!

C'est ainsi que moi, soldat ayant toujours servi avec honneur la marine, prêt à combattre tous les guerriers les plus puissants des mers, je dû fuir au côté d'un caporal et d'un civil, que je m'attelai à protéger des tirs de dentiers, dans notre déroute folle. Il s'en fallut de peu pour que les octogénaires nous rattrapent: si ils couraient juste dix fois plus vite, l'un d'eux eut été susceptible de nous concurrencer lors de la course paniquée. Nous finîmes après une bonne centaine et demi de mètres, par nous réfugier vers une cabine de plage entre deux tas de débris. Cette cabine de bois, peinte en vert était moche, mais surtout située ici pour permettre à civils et soldats d'appeler la Marine en cas d'incident: à l'intérieur résidait un escargophone relié directement aux pauvres gars de la caserne qui sont punis. Le secrétariat en deviendrait presque la nouvelle corvée des patates. Pour une fois cette cabine initialement prévue pour prévenir un débarquement de pirate allait servir à prévenir de l'apparition de vieux enragés. Le caporal saisit d'une main l'escargophone et appela la caserne. Tandis que je surveillai l'entrée de détritus avec Raphaël afin de prévenir la moindre intrusion de vieux, Kan commença un dialogue à l'escargophone que j'écoutais attentivement...

Ici le caporal en formation, Kan kagami, chargé de la coordination de l'équipe de surveillance de la plage est! Passez moi le colonel, nous avons des problèmes avec des civils se montrant violents, et nous ne pouvons pas répondre à leurs offensives à cause de... euh... certaines raisons

Outre le pompeux titre de "chargé de coordination de bla, bla, bla" pour décrire le boulot de femme de ménage, Kan a plutôt bien décrit notre situation. Si bien qu'à l'autre bout du fil, le secrétaire ne prit pas la peine de répondre et nous brancha directement sur la ligne du colonel qui, de sa voix grasse répondit...

-Kan c'est ça? Que se passe-t-il sur la plage? Des pirates ont débarqué? Une émeute fait rage? Des révolutionnaires se sont présentés?

-Euh... il s'agit d'une émeute de civils chef. Ils sont fort mécontents et refusent de croire notre appartenance à la Marine malgré l'uniforme. Aussi nous ne pouvons leur porter atteinte pour... certaines raisons. Ils le savent et n'ont par conséquent pas peur d'Ombrien.

-Pourquoi ne pouvez vous pas riposter? Rah et puis qu'importe, un défilé militaire suffira à les calmer! Je vous envoie des renfo...On peut pas les cogner parce qu'ils ont plus de soixante-dix ans!

Urlais-je en réponse au caporal qui se tut une longue minute en réponse, alors que le caporal regardait l'escargophone, paralysé par ma réponse, tandis que Raphaël se contenta de se frotter le front d'un air désespéré. La voix du colonel se fit soudain entendre de nouveau...

-Vous voulez des putains de renforts pour combattre des señors?

-Euh... Pas seulement! Il y a un civil avec nous, et il faut l'évacuer de toute urgence, celui-ci étant pacifique et parfaitement innocent.

-Ah, et bien si un civil est en danger je suppose que je peux toujours envoyer une petite escouade pour-Non mais Raph va nous aider! Il est super sympas!

Bordel...

De quoi? Il a dit ça?

De quoi? J'ai dit ça?

Le caporal n'eut le temps de continuer les explications que je ne pu retenir ma langue, et me mis bêtement à parler de la chambre des déchets, de Kan qui renversait des poubelles dans des crises de somnambulisme sous les yeux des vieux enragés, et plein d'autres propos presque déments. Kan peinait de plus en plus au fur à mesure que le temps passe, à mettre un terme à mon flot continue de connerie. Quand à Raph, il devait encore chercher l'instant où il a proposé son aide pour combattre des octogénaires. C'est le colonel qui finit par mettre fin à la conversation en donnant des ordres clair...

-Je veux que d'ici ce soir, tous les civils, qu'ils vous cognent ou qu'ils vous aident, soient rentrés chez eux sains et sauf. Je ne veux aucune histoire, aucun problème! Vous allez pacifier avec ces vieux ou je vous colle aux corvées des patates pour trois mois!

Le colonel raccrocha, et nous restâmes tous bouche bée devant l'escargophone inerte. Kan tenta, malgré la honte de garder tout son sérieux en se tournant vers Raphaël, et il déclara...

Hum, monsieur Raphaël, nous allons procéder à la préparation d'un plan d'évacuation vous concernant, mis à part si vous désirez rester comme l'a suggéré Nimar. Des bras en plus ne seraient pas de refus...
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Les panneaux de bois se mirent à trembler, craquelèrent sous les tambours des cannes et des mains fripées. Si on lui avait dit que sa permission l’obligerait à se retrouver là, coller à deux mouettes imbéciles et incapables de faire leur boulot, en train de se faire attaquer sauvagement par le club du 3ème âge, il aurait probablement rit. Probablement aurait-il également changé de destination. Cocoyashi ne lui avait jamais porté grande veine, si ce n’est en termes d’alcool dans le sang, et il avait déjà fait le tour d’East Blue. Il était peut-être d’ailleurs temps qu’il arrête les îles, tout simplement, qu’il aille se poser dans une grande ville et qu’il ne se complique plus la vie avec les problématiques d’une civilisation en rémission.

C’en était presque effrayant, cette hargne avec laquelle ils s’acharnaient sur cette cabine de plage. Impressionnant même, une pareille bande de petits vieux  n’avait-elle pas mieux à faire que de courir après des grands gaillards comme eux, tout criminels qu’ils puissent sembler être. Se préparant à la contre-attaque selon les plans du commandant Kagamo, Raphaël ne pouvait s’empêcher de trouver cette situation incompréhensible…

"Allez ma 83ème division d’élite ! C’est pas parce qu’on est retrait qu’on va se laisser enquiquiner par ces drôles ! On va les coffrer ces sagouins ! "

Ah… L’élite. Ceci expliquait peut-être cela. Un ange passa dans la cabine alors qu’à l’extérieur le cri de guerre redonnait de l’énergie aux octogénaires. Kan et Nimar se passèrent la main sur le menton en hochant la tête, comme si d’un coup ils approuvaient bien plus la situation.

"Non mais… " s’exaspéra Raphaël "On est toujours dans la même merde hein…
- ALLEZ MAMIEEEEEEEEEEE ! Montre-leur ce que tu sais faire, libère le vent, libère notre rage ! " hurla une jeune femme dont le timbre de voix rappela à Raphaël le concert des Tomorrow Sirens, très certainement cette brune trop maquillée qui avait commencé à tenir tête au commandant Kagami. Un lien commença à se faire dans la tête du vert, mais avant qu’il ne soumette sa curieuse idée, l’ancienne marine d’élite beugla à son tour :
"RANKYAAAAAAKUUUUUU ! "

Son sang ne fit qu’un tour et faisant démonstration d’une force qu’il s’était efforcé de ne pas trop démontrer jusque-là, il tira ses deux compagnons par le col et les obligea à se mettre à terre. Une fraction de plus tard, une lame d’air cinglante sectionnait proprement le haut de la cabine.  Des trois, il était probablement le seul à avoir eu affaire aux techniques meurtrières du Rokushiki… Ça devenait bien trop sérieux.

Comme si le temps s’était soudainement arrêté et remis en route, la moitié supérieure de la cabine de plage, coupée nette, tomba paresseusement sur le sol. Les trois nettoyeurs des plages restèrent quelques instants le nez collés contre le parquet, le vent soufflant sur leurs derrières exposés, leur plan en déroute, le commandant Kagami ne sachant trop s’il devait prendre les choses en main ou continuer à espérer voir arriver des renforts.

"CHAAR-AAAARGH ! Mon dos… " couina la petite vieille qui non-contente de jeter des lames d’air à la gueule d’autrui, était en train de s’imposer en véritable chef de guerre "Je n’ai plus l’âge de faire ce genre de bêtises ma petite Sandy fufufu. Mon médecin me dit toujours « Fini le Rokushiki sinon lombalgie ! », quel coquin. Mais c’est toujours un plaisir de te faire plaisir ma chérie fufufu. Hm… Où en étais-je ? AH OUI ! CHARGEZ ! "

Les cannes et les déambulateurs se remirent en marche, espérant assiéger leurs positions, mais c’était sans compter sur la réponse des résistants !

"CHARGEEEEEONS ! "

Le matelot Ombrien bondit dans un rugissement et évitant la volée de chaussons fourrés qu’on  lui lança, il se jeta sur les trois vieillards les plus virulents et les plaqua au sol pour tenter de les immobiliser. Ce qui réussit un temps, mais il ne tarda pas à se prendre un coup de rotule en pleine torse et se fit bientôt tirer les oreilles par deux grands-mères qui tricotaient des menottes de laine en même temps qu’elles lui lisaient ses droits.

Kagami, un peu moins balourd, se confondait en excuse et en explication avec l’ancienne leader de la 83ème division d’élite, lui montrant ses insignes, ses médailles et ses états de service pour la raisonner tout en essayant d’éviter ses coups de canne qu’elle agitait avec l’aisance et l’expérience d’un bretteur.  Elle ne semblait pas disposée à réutiliser une technique du Rokushiki, mais l’éventualité la rendait d’autant plus dangereuse.

Et Raphaël… s’était permis de réenfiler ses gants. D’un pas de côté, il s’évita une fâcheuse rencontre avec la main flasque d’un petit vieux à bretelles qui avait essayé de l’empoigner. Pas assez vif. Tapant dans ses mains, il fit discrètement apparaître quelques assistantes qui s’empressèrent de dérober les cannes  et autres armes sénilement dangereuses dont étaient équipés le club du 3ème âge et qui disparaissaient, sous l’impulsion de son pouvoir, des mains de leur propriétaire pour finir dissimuler dans les débris de la cabine de plage.

Mais plus encore, un détail attira son attention.

Un triangle de plastique, probablement un débris, s’agitait tout seul sur la plage et traçait habilement et loin des yeux de tous les belligérants un nouveau message dans le sable. Son regard se dirigea aussitôt vers la direction de ces derniers soupçons, à quelques mètres de lui. Elle était là, à l’écart du conflit, à se concentrer sur sa tâche.

"Je t’ai. "

Il évita deux assauts, se permit d’assommer gentiment une de ses poursuiveuses et faisant disparaître l’intégralité de ses créations, se pointa devant la demoiselle au ton si acerbe.

"Bien ce concert hier soir non ? " surprise dans sa concentration, elle lui jeta un regard d’incompréhension, d’un tour de main il lui présenta le médiator arraché à la plage qu’il venait de faire apparaitre dans sa main. Une sirène auréolée y figurait "Je crois que ceci t’appartiens, tu ne devrais pas t’en séparer c’est précieux comme souvenir, il est dédicacé quand même. " lui dit-il avec un sourire.
"Qu-QUOI ?! "

 
Sandy Lesydr


Trois poubelles explosèrent en même temps que la jeune femme criait de surprise. Une quantité importantes de peau de bananes, d’emballages alimentaires et autres déchets s’en échappèrent, bien plus que ce que les réceptacles auraient pu contenir. Le bruit attira l’attention de tout le monde sur le vert et la brune, mettant fin au conflit.

"Pas commun comme pouvoir de fruit du démon, pas commun comme ambitions criminelles quand même.
- Comment… mon médiator… il était là et… " la tête de la jeune femme oscilla entre le coin de plage où elle avait commencé à tracer son message et Raphaël, elle trouva toutefois bien vite moyen de se reprendre "Je ne comprends pas ce que vous me reprochez. C’est vous qui soutenez cet hypocrite et affreux pollueur de plage ! Grand-mère interviens ! Montre-lui ! Je n’y suis pour rien, qu’on les remette aux autorités.
- Vent de liberté, n’est-ce pas, comme tout à l’heure. " continua Raphaël qui avait reconnu les paroles des chansons qu’il avait lui-même encore en tête à chaque intervention de la dénommée Sandy "La chambre des déchets a été ouverte… C’est Waste Chamber, maintenant que j’y pense, c’était tellement absurde que ça aurait dû être plus évident ! Les connaissant, je suis pas sûr que les Sirens apprécient l’hommage. "

Raphaël arrêta une baffe qui lui était adressée. Trop proprette, trop maniérée. Il continua à s’expliquer.

"Messieurs, mesdames. Je crois qu’on a juste affaire à une crise d’adolescente, un peu trop fan de son groupe du moment et qui profite de ses pouvoirs pour troubler la tranquillité des plaisanciers. Une vraie rebelle en somme, je me trompe ? "

Le visage de Sandy se durcit, comme si elle allait nier et répliquer. Il était vrai qu’elle n’avait pas l’air bien vieille, à peine majeure au meilleur des cas, mais son déguisement de gentille fille était en train de s’écailler. Le vert l’avait intentionnellement provoqué sur ce qui semblait être son groupe préféré, il l’avait vu la veille, il reconnaissait le pendentif bien dissimulé sous son vêtement. Le sujet était sensible et elle ne renia pas ses idoles.

"C’est l’autre con qui a commencé aussi avec ses sermons ! MERDE QUOI, on peut même plus bronzer tranquille ?! " s’insurgea-t-elle en pointant Kan.
-Ma chérie est-ce que…
-Et puis cette MERDE de fruit du démon AUSSI là ! Je pensais que j’allais devenir SURPUISSANTE ! INVINCIBLE ! Une vraie TERREUR en le mangeant ! Qu’est-ce que j’avais HÂTE ! Qu’est-ce que j’avais envie de quitter ce coin paumé de Cocoyashi pour vivre ma vie ! POUR REJOINDRE LES SIRENS et les IMPRESSIONNER ! Mais non, il a fallu que je dégotte l’aimant à ordures ménagères ! PARTOUT ! ABSOLUMENT PARTOUT où je vais, ça me suit. "

Sujette à une pensée fugace, elle s’interrompit et arracha le médiator des mains de Raphaël. Comme si parler de son fruit lui évoquait ce bien précieux, comme si cela était tout le bien qu’elle en avait retiré.

Elle baisse la tête et tendit ses poignets de façon dramatique vers les marines avec une moue hargneuse.

"C’est bon je me rends, laissez ma grand-mère tranquille. Arrêtez-moi. "

Raphaël sourit à Kan. Kan tapota l’épaule de Nimar. Nimar éclata de rire et se fendit d’un sourire sadique.

"Oh non ma grande, c’est les travaux d’intérêts généraux qui t’attendent. Et avec un pareil pouvoir, bienvenue à la brigade des plages ! "
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