~ Deux semaines avant ceci~
«Il y avait un petit air frais, cinq heures du matin, environ. J’étais en train d’aller faire une course. Ça faisait au moins trois jours que j’étais à sec. Pas un rond. J’ai enfin pu dénicher un peu de berrys en piquant la sacoche d’une bonne femme qui était partie aux toilettes d’un resto. Donc, Je cherchais mon gars. Inquiète-toi pas, je te dirai pas c’est qui. J’étais juste devant le magasin de sandales, à côté du gros building gris en forme de pâté à la viande. D’habitude, c’est dans ce coin là qu’il traîne… Ben… comme tous les autres, t’sais. I’ sont tous dans les ruines du ‘’center’’. Pis regarde… ça faisait un bon dix minutes que je le cherchais, il a dû changer de place… Je sais pas…
-Tu as quand même réussi à en avoir. On ne fait pas d’overdose avec un sevrage, Katou…
-Ben oui! Mais je ne sais pas c’était qui. Au début c’était juste un mec qui restait en plein milieu de la ruelle. Il était habillé en étrange. Pantalons saumons, veston chromé. Je l’ai contourné en serra fort la sacoche entre dans mes bras. C’est là que je me suis rendue compte que y’avait trois autres gars derrière lui. Ils faisaient la file, par ordre de grandeur. J’ai eu peur. J’ai sursauté, tsé. Un weirdo c’est déjà assez, quatre truites dans du papier d’aluminium, c’est assez effrayant.
Y’en a un qui a claqué dans ses doigts, pis les autres ont suivi. Ils se sont mis à me demander ce que je cherchais, en chantant a capella. «Ça se peut qu’on ait ce que tu veux, mes beau petits yeux» qui m’ont dit. J’les connaissais pas… Ça fait que j’ai hésité… Mais bordel, c’était trop fort, j’suis allée les voir pis je leur ai demandé de me faire pour une soirée. Juste une ou deux doses. Rien de fou. Je sais qui faut pas faire confiance à des push’ que tu ne connais pas, mais là…
-Pis après?
-C’était un peu cher, mais il ça avait d’l’air que c’était de la vraiment bonne beuh. »
Katou levant de peine ses mains pour faire des guillemets dans les airs.
«On a fait nos affaires pis je suis allé un peu plus loin. Là où tu m’as trouvée. J’aime le spot, parce que y’a pas grand monde qui le connais, pis les marches ça fait comme une petite table pour se préparer. J’ai tout cleané la place avec le tampon d’alcool qu’Oh.. Uhm, que mon gars m’a donné, pis c’est en regardant la roche que j’ai hésité. Mais bon… Pendant que j’hésitais, je m’étais déjà roulée la manche et passée le bras dans le garrot. Ce n’était pas comme si j’étais encore plus sur le point de prendre une mauvais décision. Heuheuheu…
J’ai chauffé l’eau. Ça prenait un peu plus de temps à fondre que d’habitude. C’était weird. C’est comme si c’était méchant. Ça s’est mis à faire des bulles d’un coup! Pis y’en avait pu, l’eau n’était plus clair, un peu ocre. genre... C’était weird. Tout ce que je me souviens, c’est de sortir la seringue, la casser, desserrer le rubber que j’avais sur le bras… Pis whoops… du vomi. Je me rappel juste de voir de quoi de scintillant en partant. »
Les deux amis restèrent en silence un moment. Le bruit du soluté qui coulait doucement donnait le rythme à la pause. Après la deuxième mesure de quatre temps, Katou repris.
«Merci man. Je ne sais pas ce que je serais devenue si tu m’avais pas retrouvée.
-J'suis content que t’ailles mieux. Mais là… tu vas y aller… voir le groupe pour ta dépendance ?
-J’vais essayer… Merci pour les informations. J’vais commencer par essayer de sortir de l’hôpital en vie. Je ne sais même pas comment je vais payer les frais…
-Tu verras avec un prêteur. J’ai un peu d’argent de côté sinon…
-Non man, tu en as besoin toi aussi. Pis tu l'as gagné! Pas comme moi. Vas donc voir Briggano. Dis-lui que j’ai besoin de le voir.
-Regarde Katou, je veux ben t’aider à t’en sortir de cette cochonnerie-là. Pis j’essaye de te protéger du mieux que je peux. Mais je comprends pas comment ce grand faiseur de steppettes peut t’aider dans une situation pareille. Il a été vu en train de se battre contre le tenancier d’une cantine mobile parce qu’il ne pouvait pas payer son repas. Comment veux-tu qu’il t’aide. Voyons… Je peux pas aller chercher un tout croche de même maintenant. Je suis un Marine! »
Katou sourit, sa lèvre supérieure un peu gênée par les tubes qu’elle avait dans le nez. Son sourire changea en son rire caractéristique.
«Euheuheuhe… Arrête de rigoler, Moumou, tu fais partie de la 257. C’est pas comme si tu étais dans une vraie division. »
Piqué au vif, Moumou se bomba en torse en soufflant du nez. Prenant son souffle, il s’écria :
«La 257 est une vraie division! Arrange-toi pas pour que je te foute une râclée au nom de la loi.
-Monsieur, chut! Baissez le ton dans la chambre, avertit sévèrement une garde malade au moussaillon. D’ailleurs, tout le monde le sait que la 257 ce n’est pas une vraie division.
-Ne parlez pas comme ça du Colonel!!»
La dame le «chuta» de nouveau. En se pinçant l’arche du nez, Moumou tenta de se calmer. Il regarda son amie d’enfance dans les yeux puis détourna le regard.
« J’ai beaucoup de choses à faire. Je ne te promets pas que je vais aller le chercher tout de suite en sortant d’ici, mais si je le croise, je lui en parlerai. Allez… Bye. »
Il quitta la chambre d’hôpital le cœur gros. Première chose qu’il fit en sortant était d’aller fouiller dans tous les afters de la ville afin de trouver ce grand nigaud de Brigg. Il connaissait les bonnes adresses, il devrait le trouver assez facilement.
«Il y avait un petit air frais, cinq heures du matin, environ. J’étais en train d’aller faire une course. Ça faisait au moins trois jours que j’étais à sec. Pas un rond. J’ai enfin pu dénicher un peu de berrys en piquant la sacoche d’une bonne femme qui était partie aux toilettes d’un resto. Donc, Je cherchais mon gars. Inquiète-toi pas, je te dirai pas c’est qui. J’étais juste devant le magasin de sandales, à côté du gros building gris en forme de pâté à la viande. D’habitude, c’est dans ce coin là qu’il traîne… Ben… comme tous les autres, t’sais. I’ sont tous dans les ruines du ‘’center’’. Pis regarde… ça faisait un bon dix minutes que je le cherchais, il a dû changer de place… Je sais pas…
-Tu as quand même réussi à en avoir. On ne fait pas d’overdose avec un sevrage, Katou…
-Ben oui! Mais je ne sais pas c’était qui. Au début c’était juste un mec qui restait en plein milieu de la ruelle. Il était habillé en étrange. Pantalons saumons, veston chromé. Je l’ai contourné en serra fort la sacoche entre dans mes bras. C’est là que je me suis rendue compte que y’avait trois autres gars derrière lui. Ils faisaient la file, par ordre de grandeur. J’ai eu peur. J’ai sursauté, tsé. Un weirdo c’est déjà assez, quatre truites dans du papier d’aluminium, c’est assez effrayant.
Y’en a un qui a claqué dans ses doigts, pis les autres ont suivi. Ils se sont mis à me demander ce que je cherchais, en chantant a capella. «Ça se peut qu’on ait ce que tu veux, mes beau petits yeux» qui m’ont dit. J’les connaissais pas… Ça fait que j’ai hésité… Mais bordel, c’était trop fort, j’suis allée les voir pis je leur ai demandé de me faire pour une soirée. Juste une ou deux doses. Rien de fou. Je sais qui faut pas faire confiance à des push’ que tu ne connais pas, mais là…
-Pis après?
-C’était un peu cher, mais il ça avait d’l’air que c’était de la vraiment bonne beuh. »
Katou levant de peine ses mains pour faire des guillemets dans les airs.
«On a fait nos affaires pis je suis allé un peu plus loin. Là où tu m’as trouvée. J’aime le spot, parce que y’a pas grand monde qui le connais, pis les marches ça fait comme une petite table pour se préparer. J’ai tout cleané la place avec le tampon d’alcool qu’Oh.. Uhm, que mon gars m’a donné, pis c’est en regardant la roche que j’ai hésité. Mais bon… Pendant que j’hésitais, je m’étais déjà roulée la manche et passée le bras dans le garrot. Ce n’était pas comme si j’étais encore plus sur le point de prendre une mauvais décision. Heuheuheu…
J’ai chauffé l’eau. Ça prenait un peu plus de temps à fondre que d’habitude. C’était weird. C’est comme si c’était méchant. Ça s’est mis à faire des bulles d’un coup! Pis y’en avait pu, l’eau n’était plus clair, un peu ocre. genre... C’était weird. Tout ce que je me souviens, c’est de sortir la seringue, la casser, desserrer le rubber que j’avais sur le bras… Pis whoops… du vomi. Je me rappel juste de voir de quoi de scintillant en partant. »
Les deux amis restèrent en silence un moment. Le bruit du soluté qui coulait doucement donnait le rythme à la pause. Après la deuxième mesure de quatre temps, Katou repris.
«Merci man. Je ne sais pas ce que je serais devenue si tu m’avais pas retrouvée.
-J'suis content que t’ailles mieux. Mais là… tu vas y aller… voir le groupe pour ta dépendance ?
-J’vais essayer… Merci pour les informations. J’vais commencer par essayer de sortir de l’hôpital en vie. Je ne sais même pas comment je vais payer les frais…
-Tu verras avec un prêteur. J’ai un peu d’argent de côté sinon…
-Non man, tu en as besoin toi aussi. Pis tu l'as gagné! Pas comme moi. Vas donc voir Briggano. Dis-lui que j’ai besoin de le voir.
-Regarde Katou, je veux ben t’aider à t’en sortir de cette cochonnerie-là. Pis j’essaye de te protéger du mieux que je peux. Mais je comprends pas comment ce grand faiseur de steppettes peut t’aider dans une situation pareille. Il a été vu en train de se battre contre le tenancier d’une cantine mobile parce qu’il ne pouvait pas payer son repas. Comment veux-tu qu’il t’aide. Voyons… Je peux pas aller chercher un tout croche de même maintenant. Je suis un Marine! »
Katou sourit, sa lèvre supérieure un peu gênée par les tubes qu’elle avait dans le nez. Son sourire changea en son rire caractéristique.
«Euheuheuhe… Arrête de rigoler, Moumou, tu fais partie de la 257. C’est pas comme si tu étais dans une vraie division. »
Piqué au vif, Moumou se bomba en torse en soufflant du nez. Prenant son souffle, il s’écria :
«La 257 est une vraie division! Arrange-toi pas pour que je te foute une râclée au nom de la loi.
-Monsieur, chut! Baissez le ton dans la chambre, avertit sévèrement une garde malade au moussaillon. D’ailleurs, tout le monde le sait que la 257 ce n’est pas une vraie division.
-Ne parlez pas comme ça du Colonel!!»
La dame le «chuta» de nouveau. En se pinçant l’arche du nez, Moumou tenta de se calmer. Il regarda son amie d’enfance dans les yeux puis détourna le regard.
« J’ai beaucoup de choses à faire. Je ne te promets pas que je vais aller le chercher tout de suite en sortant d’ici, mais si je le croise, je lui en parlerai. Allez… Bye. »
Il quitta la chambre d’hôpital le cœur gros. Première chose qu’il fit en sortant était d’aller fouiller dans tous les afters de la ville afin de trouver ce grand nigaud de Brigg. Il connaissait les bonnes adresses, il devrait le trouver assez facilement.