Félicitations !



Woooh ma têeeeeete...

Esprit dans l'brouillard, tête dans l'coton, mes pensées s'extirpent du fond du trou du cul du néant pour apparaître sur terre comme un nouveau né sort de sa mère : dans la douleur le sang et parfois un peu la merde. Et puis aussi dans les cris :

Gnééeuh ?...


Bon ok, y a plus glorieux comme hurlement sauvage jeté à la face du monde, mais que voulez vous. Mon corps ne m'répond pas, lourd comme de la pierre. Mes nerfs sont comme tétanisés, sidérés, tranchés. Une marionnette défaite qu'il est l'Toji, avec juste assez de lucidité en phase ascendante pour m'rendre compte que j'suis dans l'noir complet.
Ma respiration est sourde, étouffée... chaque prise d'air est un effort... putain j’étouffe bordel de bitte. J'me sens comme enseveli, prisonnier de la roche. L'asphyxie me guette. Et ce crâne qui semble fendu en deux.


Putain... Mais c'est qui l'fils de révo qui m'a mis dans cet état là ?
Un Pirate ? Un assassin qui a fait sauté la baraque ? Un Yonkou ou quoi !?



Pris d'une fièvre de vivre j'accumule d'ultimes efforts pour redresser la tête, m’extirper de cet enfer, vivre quoi ! En vain.

Brisé, je m'effondre à bout de force et mon crâne s'enfonce à nouveau profondement dans l'oreiller.


...


Hum... ? Pris d'un doute j'appuie un peu du côté du crâne vers le sol, et m'enfonce un peu plus dans ce qui me semble tout à coup vach'ment trop souple pour être des gravats. Puis doux aussi, du genre soyeux et pas... rocailleux ? Mes narines inspirent un grand coup, et c'est plus un parfum délicats de linge frais qui m'revient plutôt que celui ô combien connu du sang et de la poudre.

Et j'crois que c'est là que l'doute a commencé à vraiment s'faire sentir.


Une pointe vient soudain'ment s'plaquer contre mes reins !
D'un bond je sursaute, me redressant du buste et faisant voler ma moitié d'couverture. Je plonge instinctiv'ment ma main sous l'oreiller à la recherche de mon poignard afin de découper l'odieux assassin qui est en train de...
Mon regard s'éternise sur l'épée rose et bleue que je brandis, tout en ballons de clown, petit cœur en guimauve à moitié mangé trônant sur la pointe... Je fais osciller la lame souple un instant, comme hypnotisé.


Puis un flash : "fais pas ça !"

Une voix qui sort du néant de mon esprit brumeux. De qui, de quoi, allez savoir. La Bête peut être ? Nan j'pense pas.


Toujours est il que l'infâme menace vient à nouveau se plaquer contre moi, mais cette fois j'ai un poil plus de lucidité, en tout cas suffisament pour réaliser qu'il s'agit plus d'un talon que d'un surin. Et féminin de surcroit si j'en juge l'impact glacial qu'il exerce sur ma peau nue.
Et c'est là que j'remarque le fin boudonnement qui émane de sous la couette, masse informe et immensse de l'autre côté du lit, tel un gigantesque igloo de coton et de soie. Du genre que seuls les plus honteus'ment riches personnes peuvent s'offrir.

"Fais pas ça !"


Je chasse la pensée d'un mouvement rapide de tête, ainsi que la curiosité qui me pousserait à regarder à qui appartient ce pied et ces naseaux. Car comme dirait Red, dans l'doute la retraite.

Me voilà donc qui ne pousse pas plus loin la chance. Et expert de nombreuses retraites stratégique dans la plupart des ports des Blues, je glisse hors du plumard tout en m'emparant de mes affaires qui traînent ça et là. A pas de loup j'esquive les débris de bouteilles, de fringues et d'objets divers autant que mes yeux encore à moitié clos me le permettent. Aïe ! pas si bien qu'ça vu que je finis en sautillant après m’être planté un truc foutrement pointu dans la plante du pied.  J'étouffe donc un juron, et mon instinct de survie finit alors de me guider vers la porte géante  qui domine la pièce, avant de me pousser à enfiler au moins mon caleçon. Après tout on ne sait jamais qui il  y a derrière une porte.
Bien sûr, je serais totalement passé à côté du miroir et de la vision de mon visage illustré d'une jolie moustache de chat faite au feutre indélébile, ainsi que du symbole de la mouette et du crâne pirate sur le front, le tout entouré d'un cœur.


"Putain je te dis de ne pas faire ça sinon ça va être l'enfer"

Mais à qui elle est cette putain d'voix bordel. J'l'ai sur l'bout du neurone mais impossible de pousser plus loin.  J'saurais même pas dire si c'est un homme ou une femme. Et j'avais répondu quoi d'ailleurs ?... Ah oui ! "T'inquiète je gère". Ouais voilà. Impec... Au poil même...



J'entrouve la porte avec une prudence de démineur un vendredi 13. Me faufile sans un bruit tandis que le ronflement continue son travail de scie sous les draps... referme la porte en silence... me retourne avec un soupire de soulagement... avant de regarder les deux gardes araignées qui me fixent sans un mot.

Des bribes de pensées me reviennent alors comme autant de flash de bataille :

Myriapolis. Le banquet. Les trois reines. Xan qui danse sur la table avec Red. Lin qui hurle à qui veut bien l'entendre qu'elle les prend tous au bras de fer. Rachel assise sur le trône d'Arachnée, plusieurs carafes vides à ses pieds. Et moi, les sens gorgés de cigares, de gâteaux, de vins et de... c'était qui cette personne avec qui j'ai dansé toute la soirée ? Roooh ma tête... Et y avait pas un mulet aussi à un moment ?


Les deux gardes semblent ne pas avoir droit aux même joies du flashback que moi, et c'est d'un air plus soucieux que méfiant qu'ils me demandent avec tact :
-Monsieur, ça va ?
-Gnéééh.
-Que faisiez vous dans cette chambre ? Ce n'est pas là qu'a dormi la reine ?
-Gn*/... !



La QUOI ?!


Et là la vision du truc pointu que j'ai retiré de la plante du pied avant de le jetter d'un air mauvais dans un coin d'la pièce : une couronne.

Putain mais à qui ?! Elle ressemblait à quoi cette couronne bordel-de-mes-trois-couilles-de-trou-du-cul-de-con-de-bordel-de-merde !?



Les gardes voient la panique monter, et comme tout bon garde ils se méfient d'avantage.
La panique enfle, la gueule de bois carabinée n'aide pas... Je plante, reste muet, je...

"T'inquiète je gère"

Roh le con le con le con !



Et là, tel un ange salvateur quoi qu'un peu titubant et le visage orné d'une moustache de mousquetaire : Rachoupinette !

Hourra ! Elle va pouvoir me sauver elle ! Elle va pouvoir... me...



OH PUTAIN RACHEL !!!
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- …

Ce qui l'ennuyait le plus, c'était sa gorge sèche. Et comme chacun le sait, il y a des moments dans la vie où quand on a soif, ou la gorge serrée, tout le reste n'arrive pas à avoir plus d'attrait qu'un petit pois sous un matelas comparée à l'idée de trouver un verre d'eau. Ou de jus de fruits. Et pourtant, il y avait pléthore d'éléments qui, en d'autres circonstance, auraient revêtus une importance capitale dans la balance des priorités.

Comme ce morceau de plâtre que Rachel avait de coincé entre les dents. Il était d'autant plus dérangeant qu'elle le sentait dès qu'elle se passait la langue sur ses lèvres sèches dans l'espoir de les humecter assez pour apaiser sa gorge. La logique peut parfois quitter les têtes obtuses. Et dans le palais d'Arachnée, ou de Maya, ou de Werber – et surtout à cause de l'absence de toilettes ou de lave-main – Rachel devenait légèrement obtuse à l'idée de trouver de l'eau. Ou du jus de fruit.

Bien sûr, elle avait cherché à s'ôter le morceau de plâtre. Avec la langue, avec les ongles, avec une écharde retrouvée dans sa main et de la taille d'une aiguille à tricoter, mais elle n'avait rien réussi à faire d'autre qu'à l'ébrécher, à l'émiéter, et à précipiter les poudres plus profondément encore dans sa gorge à l'agonie. Aussi avait-elle abandonné avant de s'extirper du cocon de soie dans lequel elle s'était réveillée, pendue au plafond la tête en bas.

Et elle ne voulait même pas réfléchir à la raison de sa présence dans le garde-manger. Car les pensées qui lui venaient n'étaient pas glorieuses ; elles lui faisaient monter le rouge au joues ou lui donnaient envie de s'indigner. Elle les laissa donc de côté et continua son chemin dans sa quête pour trouver des toilettes. Ou bien les cuisines, elle n'était pas exigeante.

En revanche, l'avantage de ne pas avoir trouvé les toilettes – ou les cuisines (ou croisé n'importe qui d'autres jusqu'à maintenant) – c'est qu'elle n'avait aucune fichue idée de l'apparence qu'elle avait. Habillée comme un barman, avec chemise blanche et veste sans manche cintrée, il y avait pourtant des fleurs et des cœurs cousus un peu partout sur sa tenue. Bien évidemment, elle avait remarqué qu'elle avait un pantalon à la place de sa toute nouvelle robe que lui avait tricoté Arachnée elle-même. Mais elle n'avait pas vraiment fait le rapprochement avec l'espèce de déguisement qui lui recouvrait maintenant les épaules jusqu'aux talons. Et elle avait les cheveux très courts, coupés à la garçonne, d'une fille qui maîtrise pas vraiment le retour à la vie et qui, une fois qu'elle aura trouvé un miroir, va piquer une crise de nerfs pour tenter de retrouver sa coiffure originelle.

Donc en clair, pour l'instant, la seule chose qui lui faisait encore ressembler à Rachel, c'était la couleur de ses cheveux – noir de jais – la couleur de ses yeux – d'un vert translucide – et la grande faux qu'elle traînait dans les couloirs avec un bruit strident d'une craie sur un tableau noir. La rayure qu'elle laissait à sa suite à la manière d'un fil d'Ariane lui avait permis de ne pas passer deux fois au même endroit ; sans toutefois l'empêcher de se perdre.

Sur ces entrefaites, donc, Rachel vira au bout d'un couloir et avisa ce qui ressemblait vaguement à une salle du trône. Ou un très grand hall avec tout ce que l'on entasserait normalement dans une salle du trône : une quantité effarante de vide et de hautes fenêtres. Avec des colonnes aussi, et quelques gardes aux airs de statues de grande stature et de statues de gardes au garde à vous. Dans un angle, un raffut. Une débâcle avec quelques voix à la voix effrayées et cherchant à faire croire qu'elles ont le contrôles d'elles-mêmes. Un peu plus haut perchées que d'habitude.

Et un Toji en slip de débarquer pour l'interpeller d'une interjection avant même qu'elle ait eu le temps d'admirer ses abdos et les couleurs bigarrées de sa peau d'homme-poisson électrique. Elle eut tout juste le temps d'exprimer son expression la plus extatique en une forme magistralement formée par l'onomatopée « heu... » que la poigne de son capitaine lui broyait déjà le biceps gauche pour qu'elle lui vienne en aide.

Son visage exprimait quelque chose à mi chemin entre le désespoir du condamné devant la potence et Ulysse qui aperçoit les côtes d'Ithaque en rentrant de Troie. Et sa bouche grande ouverte sur une exclamation qui restera muette. Il se racla la gorge tandis que Rachel fixait avec insistance le visage de son capitaine pour ne pas que son regard descende vers les sous-vêtements de l'homme-poisson. Sans se départir du rouge qui lui montait aux joues. Toji ouvrit de nouveau la bouche, mais seul un humble « ...gnééhhhh... » parvint à s'extirper de la gorge visiblement récalcitrante.

-Heuh...

Son regard l'amuït. Non pas qu'il la détailla avec méchanceté ou froideur. Seulement, sa tête venait de faire quelques hauts-bas rapides pour s'attarder sur sa moustache de mousquetaire probablement dessinée à l'indélébile. Rachel ne remarqua qu'à peine celles de chat qui ornaient la lèvre supérieure de son capitaine … Puis enfin s'inquiéta de sa propre tenue.

Elle poussa un hurlement strident quand à son tour elle s'admira de cette vue plongeante que l'on peut difficilement troquer quand on n'a pas trouvé de miroir en vingt minutes de marche. Il y eut un mouvement flous des bras qui cherchaient à se protéger les oreilles et les yeux à la fois. Puis le Toji aphone mais non moins sourd raffermit sa poigne sur le bras de Rachel avant de virevolter face aux deux gardes toujours un peu désemparés. C'était, comme de juste, deux araignées mâle noirs de peau et armés de lances. En guise d'explications, il se racla la gorge. Et ils comprirent.

-Ce monsieur panique à l'idée d'avoir dormi dans la même chambre que la reine.
-Quelle reine ? Demanda Rachel avec une voix féminine quoique enrouée.

Les deux gardes parurent surpris. Ils se jetèrent un regard entendu avant de rougir.

-On sait pas. On nous a dépêché ici parce qu'une reine s'y était endormie. On a pas poussé le vice jusqu'à entrer pendant son sommeil pour voir laquelle c'était.

Rachel eut le haussement d'épaule ainsi que la moue caractéristiques de celle qui approuve tout à fait. Se tournant vers Toji avec soudainement un regard suspicieux, elle pointa vers lui un index inquisiteur qu'elle ne se serait probablement pas permis si elle avait porté sa robe habituelle et ses anglaises normales.

-Et toi non plus c'est ça ? Au petit matin tu regrettes tes aventures et tu t'éclipses comme un … Attends … Rassure-moi juste : c'était pas Maya au moins ?

Devant l'air déconfit d'un Toji qui aurait pu se ronger les ongles jusqu'au sang s'il n'y avait pas eu les dix paires d'yeux témoins de ses doutes, Rachel soupira. Elle triturait ses cheveux, tirait dessus, et cherchait à leur rendre leur longueur et leur coiffure habituelle. Sans grand succès. Elle se tourna donc d'un bloc vers les deux gardes sans bien savoir quelle paire d'yeux regarder. Elle finit par se décider en visant un point juste derrière leurs deux têtes.

-Je vais y jeter un œil ; (Toji agita la tête d'approbation) si vous pouviez me trouver un litre d'eau et un cure dents... (Les deux gardes se retournèrent comme s'ils étaient le reflet de chacun dans un miroir invisible) C'est à vous que je parle !
-Je vais trouvez ça ! Affirma le premier qui aurait tout aussi bien pu être le deuxième.
-Merci.

Elle tira sur ses vêtements qu'elle trouvait inconfortables et posa sa faux contre le chambranle de la porte avant de se saisir de la poignée. Elle entendit dans son dos les pattes s'éloigner pour satisfaire sa demande et les talons de Toji faire les cent pas. Mais ça ne l'ennuierait jamais autant que sa gorge sèche.

Précautionneusement, elle poussa la porte et entra. La pointe de ses pieds frôlaient les dalles comme si ça n'avait en réalité été que des œufs de pâques peints en noir et blanc pour donner l'illusion d'un sol régulier. Dans la salle, le rai de lumière venant de la porte dans son dos éclairait la chambre et donnait à voir un assez grand lit à baldaquin en soies et draps multicolores. Et au milieu de ce couteau de lumière qui tranchait allègrement l'obscurité, deux tâches noires grandissaient.

-Gardez vos têtes à l'extérieur ! Fallait entrer quand vous en aviez l'occasion !
-Chuuuuuut ! Firent en chœur les têtes.

Rachel serra les dents. Il y avait du mouvement.

Plus rien.

Elle s'approcha du lit à pas de loups. La chevauchée des Valkyries résonnait à ses tempes comme son sang s'y précipitait tambour battant.


Elle saisit le drap d'une main tremblante, la seconde prête à tout, et surtout à s'enfuir. Sans vraiment savoir ce qu'elle redoutait. La peur des deux autres dehors devait déteindre sur elle.



Rachel inspira très profondément – et très silencieusement.




Les draps volèrent puisqu'elle les arracha quasiment du sommier. D'un mouvement trop brusque provoqué par l'adrénaline et un crissement strident hors de la chambre. Le sursaut le plus mal tombé au monde. Rachel se vit morte avant de réaliser...





Que le lit était vide.

Elle se hâta d'allumer la lampe de chevet renversée, faisant enfin la lumière sur la salle du crime, et sur les lieux du mystères.

-Fallait le dire tout de suite qu'il y avait quatre portes de sorties à cette chambre !
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Quelque part dans un couloir du palais

roulerouleroule !…

-Plus vite les gars ! Ils ne vont sûrement pas tarder à s’apercevoir de sa disparition.

Roulerouleroule !…

-Ouais, ben ça se voit que c’est pas toi qui la pousse.

Roulerouleroule !… Et aucune réponse de la première voix, qui visiblement à plus à faire que de se lancer dans une quelconque prise de bec. Notamment essayer tant bien que mal de se repérer dans le dédale de couloirs qui forment ce maudit palais, en esquivant autant que possible les gardes et autres serviteurs déjà réveillés. Heureusement que la plus grande partie dort à poings fermés, victimes d’une nuit endiablée et d’une bonne rasade de drogue.

Nouvelle bifurcation, un regard sur un plan décidément pas si précis que ça, et voilà le trio de kidnappeur reparti. Le premier ouvre la marche plan en mains, tandis que les deux autres poussent de toutes leurs forces une brouette. Brouette qui, bien qu’elle détonne avec le décor local, se montre bien pratique pour trimbaler l’énorme couverture qui renferme leur victime, entortillée d’une épaisse corde ne laissant dépasser qu’une paire de pieds aussi altiers que féminins.



-Franchement, j’ai pas compris comment il a fait pour passer à côté de nous dans la chambre. Vous pensez vraiment qu’il ne nous a pas vu ?

Silence tout ce qu’il y a de plus méditatif… l’énorme homme-poisson avait littéralement failli leur écraser les pieds en sortant de la pièce, non sans avoir manqué de buter sur la brouette alors encore vide.

-Par là les gars, le plan de notre taupe est formel, on n’devrait pas tomber sur le moindre garde.
-Attends je passe mon temps à me prendre les pieds dans ce foutu costume de mulet !
-Ah parce que tu crois que celui de pingouin est plus pratique ?
-En même temps pourquoi vous les avez pas enlevé après la fête ?

Silence gêné, puis le duo hoche la tête de concert. Effectivement, ces costumes étaient des plus pratiques pour se faire passer pour des serviteurs la veille au soir et ainsi droguer une bonne partie des convives, mais maintenant… Bref, les voilà repartis de plus belle, non sans avoir oublier de perdre au passage le soulier réglementaire.




[...]

-Fallait le dire tout de suite qu'il y avait quatre portes de sorties à cette chambre !

-Quoi !?
-Quoi !?
-Quoi !?

Font ma tête et celles des deux gardes en apparaissant dans l’entrebâillement de la porte.

Je rentre d’un air sceptique, avec celui du mec qui vient là pour la premier fois d’sa vie et qui découvre les lieux, suivi des deux hommes-araignées tout aussi perplexe. J’avance à pas prudent, le souvenir douloureux d’une voûte plantaire franchement maltraité en tête, tout en balayant du regard la pièce avec cette fois un poil plus de lucidité qu’à la sortie du lit.  Chacun de nous quatre essaye tant bien que mal de comprendre le fin mot de l’histoire, et ce malgré le bordel absolu qui règne dans la pièce.

Puis finalement :

-Elle a été kidnappé votre reine… que j’fais d’un air grave.

Les deux gardes se retournent vers moi d’un air horrifié, tandis qu’moi j’mets un genou à terre afin de me pencher en avant, humant le tapis d’un air songeur. Je me relève  en m’humidifiant l’index, que je tend en l’air tout plissant les yeux.

-Trois hommes, dont un avec les lacets de la chaussure gauche défaits. La piste est fraîche.

Les deux gardes ne me quittent pas des yeux, perdus entre admiration et perplexité.

-Ils veulent une rançon. 1 milliard de Berry.


-Vous… vous arrivez à sentir ça aussi dans l’air ?…


Je me tourne vers eux d’un airs grave, plongeant mon regard dans le leur. Tout en essayant  de n’pas rire. Finalement je crache  tout en pouffant :

-Meuh nan bande de quiches, ils ont laissé un message où c’est écrit. Je viens juste de le trouver sur la commode. Là, v’voyez.

J’essuie une larmichette tout en sortant effectivement la demande de rançon que j’avais caché dans la poche droite de mon caleçon, le temps de faire mon p’tit effet. Les deux gardes me l’arrachent des mains avant de la lire en silence. Puis…

-Mais… euh…
-Quoi ? S’avez pas lire les loulous ?
-Ben… c’est pas ça qu’il y a écrit sur votre papier. Regardez.


Et les voilà qui me retendent à Rachel et à moi même le fameux papelard, sur lequel on s’empresse tout deux de jeter un œil. Comment ça c’est pas ce qu’il y a écrit ? J’viens de l’lire votre putain d’papelard. Dessus, écrit en grosses lettres :

« Enlèvement prévu pour 10h. Tout est prêt. Vous recevrez votre part de la façon convenue.
Signé : votre ami du Front de libération contre l'oppression chitinienne »



Ah. Mon regard passe du papier aux gardes. Puis des gardes à Rachel. Puis de Rachel à la poche gauche de mon caleçon dont je sors la fameuse demande de rançon trouvée peu avant. Puis de nouveau aux gardes… Puis à Rachel…


-Euuuuh… alors... n’allons pas sur des conclusions hâtives… Que j’fais en resserrant contre mon ventre la boule de mes vêtements encore en tas.

Avant qu’une énorme liasse de Berries ne s’en échappe et ne vienne tomber juste sous le pif des gardes. Et de Rachel…


Et meeeeeerde… Mais c’est quoi encore  c’t’histoire?...
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