Ryujin Alday

          Alday est un jeune homme de grande carrure à l’allure svelte malgré des bras et un dos très musclé. Il possède des cheveux mi longs de couleur noir oscillant légèrement avec le brun. Une fine frange vient constamment se positionner entre ses deux yeux mais ne le gène aucunement dans son quotidien. Celle-ci cache une cicatrice sur son front dû à un dé-tatouage. Sa peau est légèrement mate mais suffisamment bronzé pour faire ressortir ses yeux couleurs or.
          Généralement, il arbore un style vestimentaire plutôt léger et oriental. Il porte continuellement un maillot de corps noir sans manche sous une cape blanche qui est assez volatile lorsqu’il se meut. Celle-ci permet au jeune pickpocket de camoufler aisément ce qu’il dérobe. On devinera aussi son amour pour l’or avec les nombreux accessoires qu’on retrouve sur lui : un pendant d’oreille sur chacun de ses lobes, un lourd et large collier qui maintient sa cape, plusieurs demis anneaux sur ses avant bras et sa taille …
          À première vue, Alday semble être quelqu’un de très nonchalant. Son langage corporel manque d’ardeur et montre souvent un air blasé. Il traine des pieds, ses bras sont relâchés, la tête qui penche sans arrêt. Lorsqu’il se trouve dans une situation embarrassante ou étrange, l’autoproclamé artiste se gratte toujours l’arrière du crâne. Enfin, il est quasiment toujours vu en train de sourire, qu’il s’agisse d’un sourire niais, pour séduire ou même dans son sommeil.
          D’ailleurs son expression faciale véhicule une sérénité et une bonne humeur qui met à l’aise son entourage. En effet, il possède un pouvoir de séduction redoutable et très utile pour duper, berner ou voler la populace. Cependant, cela ne semble pas du tout fonctionner sur la faune (voir la flore). Tandis qu’Alday apprécie beaucoup les animaux, ces derniers ne le lui rende pas vraiment. À croire qu’il dégage une certaine animosité envers la gent animale.
          Pour terminer, l’image que dégage le natif de South Blue n’est pas forcément la bonne. Il montrera délibérément une mauvaise ou une fausse facette de sa personne à des gens dont il estime ne rien devoir. Il sait ce qu’il vaut et n’a guère de se soucier de l’avis d’autrui.

          Alday n’est pas forcément l’individu le plus brillant ou intéressant que vous aurez la chance de rencontrer. Les sciences, la géopolitique, l’histoire, la littérature, tous ça ne lui réussi guère et de toute manière ça ne l’intéresse pas ! Il est plus du genre à s’amuser, il exprime et fait souvent des conneries, c’est un bon vivant comme il aime si bien le dire. En réalité, s’il agit ainsi c’est dans le but de véhiculer de la bonne humeur autour de lui. Il ressent un besoin d’apporter et de voir des sourires sur le visage de ceux qu’ils rencontrent. C’est, très certainement, pour cela, qu’aujourd’hui, ses lèvres ne diminuent jamais de hauteur, car un sourire en appel souvent un autre. Il est parfois difficile de percevoir ses émotions du fait de son expression faciale. Il traite tout le monde d’égal à égal et il ne tolère pas du tout les injustices. Cependant, il estime que ceux qui ne se batte pas pour leurs désirs ne méritent pas forcement un équilibre des choses.

          Cela étant dit, ne pas être un esprit brillant ne signifie pas qu’il n’est pas malin. À cela, s’ajoute son incroyable perspicacité qui font de lui un très bon manipulateur et stratège. En effet, son charme naturel, sa prodigieuse sagacité et le baratineur qu’il incarne à la perfection témoignent de ses talents non-négligeables de voleur. Malheureusement ses qualités font également office de défaut. Il est très difficile de faire confiance à Alday une fois qu’on le connaît. D’ailleurs rares sont les premières rencontres où il n’aura pas essayé de vous duper. De ce fait, on le jugera en grande partie pour sa cupidité et non pour ce qu’il est vraiment.

           L’opinion publique sur sa personne ? Il s’en fout royalement. On lui soupçonnerait un égocentrisme, une susceptibilité et une condescendance naturelle. Et bien, il n’en est rien de tout cela. Malgré tout ce qu’il pourra affirmer et quand bien même il rétorqua le contraire, Alday se soucie des autres avant tout. Il est victime d’une grande bonté. Cependant, il refusera à jamais de l’admettre à cause d’une fierté inexplicable mais comme le dit l’adage dont il suit l’exemple : “On ne juge pas une personne sur ses paroles mais sur ses actes“. Néanmoins il s’efforce de montrer un faux visage, étant relativement grossier sans être vulgaire.

          Bien que relativement calme et mûre quand une situation le réclame, Alday est tout à fait décontractée et espiègle, souvent taquinant ou batifolant. Il aime profiter des joies de la vie et se sent battit pour l’aventure. Malencontreusement pour lui, il souffre de quelques phobies qui peuvent le perturber dans son quotidien, à commencer par son entomophobie. Je répète : Entomophobie, la peur des insectes. En leurs présences il perd tous ses moyens et encore c’est un euphémisme. Panique, terreur, folie l’envahisse et cela termine souvent par une fuite à plusieurs miles parcourus. Les problèmes mathématiques peuvent aussi le perturber. À noter qu’il n’apprécie pas du tout les clowns.

          Enfin un gros trait de caractère du jeune homme est sa compétitivité. Il est extrêmement joueur et ne refuse jamais un défi. Il ne sait pas résister aux provocations  tout en sachant par avance qu’il n’a aucune chance de gagner. Il est parfaitement conscient que certains utilisent cela comme un moyen de manipulation mais il n’en dira rien. Sa fierté lui interdit de décliner le moindre pari. De toute manière, ce qu’il perd, il le volera pas la suite. Sa phrase fétiche qu’il exprime en lançant sa pièce porte bonheur: « Pile tu perds, face je gagne ».

           Il y’a ceux qui ont la chance de naître noble et d’autres qui malheureusement forment les Familiers. C’est le cas d’Alday née à Rhétalia, fils de Siriso lui même fils d’esclave dont l’histoire ne retiendra pas le nom. Ainsi le père du jeune garçon a toujours été au service des Nekhen,  richissime famille parmi tant d’autres, notamment propriétaire d’une mine. C’est durant cette vie de serviteur que Siriso rencontra, Sisi, celle qui, quelques années plus tard, donnera naissance au petit brun aux yeux dorées. Beaucoup la décrivait comme magnifique, comme une rose parmi les mauvaises herbes. Son regard unique en hypnotisait plus d’un. Sa beauté naturelle parvenait à faire oublier son tatouage en forme de fourchette sur la joue. Elle appartenait ainsi à la famille Nekhen en tant que cuisinière. C’était une femme très gentille et attentionnée, avec une grande force de caractère. Elle tomba sous le charme de Siriso pourtant beaucoup plus âgée qu’elle. En effet, le vieil asservi avait su la charmer avec sa sagesse et son sourire contagieux. D’ailleurs, on le surnommé l’esclave-souriant. Il était affecté à la mine, tous ces semblables le respectaient et appréciaient notamment les histoires qu’il contait tout en travaillant. La plupart de ses narrations étaient pures imaginations, certaines tirés de légendes et d’autres reprises de son père. Au fil des années, le couple a su se faire apprécier de ses maîtres et tout particulièrement du chef de famille Nekhen Kilam et de sa fille Nekhen Arima.
          Revenons en à Alday, à l’âge de cinq ans, il fut affecté à la mine avec son père portant une pioche sur le front en guise de tatouage. Il n’eut pas la chance de connaître sa mère. Elle était ressorti très faible de son accouchement et perdit la vie quelques semaines plus tard. Curieusement Siriso semblait avoir bien encaissé le choc arborant toujours son sourire rayonnant. Trait que le galibot ne partageait pas encore avec son père qui se faisait alors très vieux. Malgré son très petit âge, il affichait une énergie et une condition physique incroyable. Il ne semblait pas contrarié par sa situation d’esclave. En même temps, il était nourrit et logé. Cela dit, cette pensée avait été conditionné par son père qui du l’éduquer seul. Il lui apprît à apprécier la vie tel qu’elle nous était donnée. Ainsi chaque jour, pendant plusieurs années, il cassait la pierre en compagnie d’autres esclaves et se nourrissait des récits de son père. Une des histoires favorite du petit mineur était celle de la Fontaine de Jouvence. Cette dernière produirait un élixir aussi brillant que l’or et aussi doux que la soie qui offrirait à celui qui en boit ne serait-ce une goutte, la jeunesse éternelle et guérirait de tout les maux. Des légendes parmi tant d’autres qui en émerveillé pas mal mais le garçon restait charmé par celle de la Fontaine. Dés lors, entre chaque coup de pioche, il scandait qu’il se lancera à la recherche de l’élixir subissant les railleries de ses semblables.  À mesure que les années défilées, Alday mûrissait et de nombreuses réflexions germaient dans son esprit. Pourquoi casser de la pierre ? Comment était sa mère ? Qu’est-ce qu’un esclave ? Quand pourra t-il partir ? Autant de questions que Siriso s’efforçait d’esquiver à chaque fois. Le temps qui s’écoulait voyait un père de plus en vieux et faible et un fils beaucoup plus robuste et endurcit que la totalité des esclaves. Une distance s’installait entre les deux hommes
          Un matin d’été, alors que les travailleurs venaient d’entamer leur excavation, le galibot, maintenant âgé de onze ans, jeta sa pioche devant son père et laissa exprimer sa frustration :

- Père, pourquoi tu refuses de me dire la vérité ? J’entends tout pleins de rumeurs à ton sujet. L’esclave-fou qui sourit sans cesse. Un homme qui n’a jamais ressenti aucune émotion même face à la mort de sa femme, ma mère dont je ne sais quasiment rien !!! Je sais désormais ce que signifie être esclave et parmi tout ceux existants, je crois bien que tu es le seul qui accepte cette situation ! Pourquoi ? Pourquoi affiche tu toujours ce sourire con sur ton visage !!

           La frustration fut accompagné de quelques larmes puis un brève silence :

- Tu es tout le portrait de ta mère, ces yeux si uniques, cet entrain, cette force de caractère. Elle était beaucoup plus forte que moi, c’est certain. Je me demande encore comment j’ai pu la séduire. Elle disait que mon sourire l’apaisait, qu’il lui donnait un semblant de clarté au milieu de tout ces visages meurtris. J’aimais ta mère, énormément plus que n’importe qui. Tu veux savoir pourquoi je n’ai pas exprimé la moindre peine lors de sa perte ? Juste après ta naissance, elle savait qu’elle n’en aurait plus pour longtemps. Elle m’a fait promettre de ne jamais lâché prise et de toujours montré une image joyeuse à notre enfant. Que tu grandisses sans t’apitoyer sur ton sort. À te cachant la vérité et en t’inculquant une philosophie de vie idéale, je pensais que j’arriverai à t’épargner toute cette misère … mais en l’occurrence j’ai échoué.

          Pour la première fois depuis belle lurette, le visage de Siriso se crispa et son éternel sourire s’effaça. Son fils, en colère contre son père, pour lui avoir menti, s’isola, pioche à la main et extériorisa sa hargne sur les parois de la cave souterraine. Dès lors la relation entre le père et le fils ne fut plus la même. Peu de temps après l’altercation, Alday fut convoqué par le seigneur Nekhen. Ce dernier le fit s’asseoir, sourire aux lèvres, puis lui tendit un papier. Le garçon, assis sur sa chaise, ne comprenait pas vraiment la situation, en réalité il ne savait pas lire. Il semblait perdu et attendait une explication mais Kylam attendait de regagner son siège, beaucoup plus grand et confortable pour prendre la parole. Avant cela, il sortit un cigare. Première tentative. Deuxième tentative. À la troisième, il parvint à allumer le rouleau de tabac. L’esclave ne pouvait qu’attendre planté sur place. L’homme souffla un nuage de fumée puis s’exprima enfin :

- Félicitation, tu es affranchi. Ce document en est la preuve. Tu iras faire retirer ton tatouage tout de suite après. Ça ne me réjouis guère de me séparer de toi, le plus jeune et robuste de mes sujets. Fais vite avant que je ne change d’avis.

          Des gardes vinrent prendre le jeune serviteur, puis l’accompagnèrent dans une salle spéciale afin de faire effacer sa marque, non sans douleur. Tout se déroula très vite, en un laps de temps assez bref. Il faut dire qu’en tant qu’esclave, Alday le récent ex-galibot, n’avait pas d’effet personnel. Il fut rapidement accompagné à la sortie des terres des Nekhen. Dans la précipitation et sous la pression des gardes il ne se permit pas de réclamer quoique ce soit. En vérité, il ne souhaitait pas partir avec des regrets, et pour cela il n’avait besoin que d’une chose. Heureusement pour lui, son père l’attendait au point de départ de sa nouvelle vie. Suite à ses longues et nombreuses années de service, Sir Kylam avait offert à Siriso sa liberté. Vous l’aurez compris, ce dernier avait échangé sa place avec son fils, ayant même dû évoquer sa défunte femme pour forcer sa requête. Sourire au visage, il prit la parole afin de faire ses adieux à son seul enfant dont les larmes se préparèrent :

- Il fait beau aujourd’hui, tu ne trouves pas ? Une belle journée pour démarrer ta nouvelle vie. Ça me rappel que ta mèr-
- Pourquoi ???!! Pourquoi tu ne viens pas avec moi ? J’ai besoin de toi. Je regrette tous ce que j’ai pu te dire.
- Pourquoi ? Mon père avait été affranchi il y'a fort longtemps et m’avait laissé derrière lui. Je me suis toujours demandé comment un père pouvait agir ainsi mais je n’ai jamais pu répondre à cette question. Dès lors, je me suis juré de ne jamais abandonner mon enfant si j’étais amené à en avoir. Tu souhaitais savoir pourquoi je souriais bêtement durant toutes ces années. Et bien … j’attendais, j’endurais, j’encaissais dans l’espoir qu’un jour ce moment arriverait … Je me suis résigné à me battre pour ma vie uniquement pour la tienne.

           Siriso avait de plus en plus de mal à s’exprimer. Le chagrin l’envahissait peu à peu, il s’efforçait de garder le sourire mais ne parvint pas à stopper ses larmes :

- Arrête de te morfondre. C’est à moi de pleurer. Alors je t’en supplie abrutie, sèche tes larmes. Souris et dis moi merci imbécile.

           Le dialogue, la séparation et la dure réalité furent difficiles. Kylam ne pouvait se permettre d’affranchir deux esclaves pour le prix d’un. Il s’agissait, pour Siriso du seul cadeau qu’il pouvait offrir, de sa raison de vie. Cependant il mit en garde son fils. La liberté peut s’avérer plus difficile à vivre que la captivité. Désormais il devra se débrouiller par lui même avec un point de départ très très proche de zéro …

          Un jeune affranchi face à la dure réalité de la vie, voilà ce qu’était Alday au début de son aventure. D’ailleurs celle-ci ne démarra pas comme voulu. Avec juste assez sous pour quitter l’île de Rhétalia direction Suna Land. Sans argent dans ce magnifique paradis sur terre, le nouvel affranchi dû recourir à des techniques peu honorables. Le sans domicile fixe se mit donc à voler. Une main qui traine, puis deux, puis trois, la discrétion était son fort. Malheureusement pour lui, alors qu’il laissa filer ses doigts en direction d’une pomme parmi tant d'autres dans un cageot de fruits, un marchand le surprit. Il se mit à la poursuite du jeune voleur qui s’empressa d’emprunter une ruelle sans issues. Il se fit attraper et confisquer son bien avant d’être balancé contre des poubelles qui trainaient là pour les besoins de l’histoire.

- Ne jamais voler quelqu’un de plus rapide que toi.

        Ces paroles provenaient d’un étage au dessus d’Alday. Un homme d’une quarantaine d’année mais d’apparence jeune se tenait là, appuyer sur un escalier de secours métallique. Il tenait un document dont il venait tout juste de faire l’acquisition.

- Horus Alday … affranchi … hum … je vois, alors tu es un ex-esclave.
- Horus ? mais comment sais-tu tout ça et … et où as-tu trouver ce papier ? Rend le moi !!
- Quoi ça ! Je te l’ai pris tandis que tu piquais ce fruit, dit-il en croquant dans une pomme. J’ai un marché à te proposer, vois-tu je suis ce qu’on appelle un magicien et je suis actuellement à la recherche d’un associé. En échange de ton aide, je te rémunérai comme il se doit.

          C’est comme cela que le Familier rencontra le fier Twister, magicien, illusionniste, voleur et artiste comme il aime se qualifier. Ce mystérieux personnage fera partie intégrante de la vie du jeune brun pendant douze ans. Il lui apprendra tout un tas de chose comme survivre, combattre, observer … Nous auront l'occasion de revenir sur le passé de ces deux là.
          Aujourd’hui les deux escrocs forment un parfait duo d’artistes de rue dont le seul but est de détrousser les petits malheureux qui croisent leurs chemins.

Île du Karaté. Twister et Horus ont fait une escapade pour vous garnir les poches là où ils n'étaient pas encore connus. En dérobant le tout venant, ils finissent par délester un badaud de sa ceinture.
Ce qui les a enjoint à la voler, c'est le fait qu'elle soit recouverte d'or. Pas de chance, c'est la ceinture qui est transmise au champion de boxe poids lourd du coin. Île du Karaté oblige, tous ceux qui recherchent un titre et la gloire les défieront en les prenant pour les vrais champions poids lourd.

Horus et Twister ne sont pas pas suffisamment costauds pour les battre physiquement, comment vont-ils se sortir de ce mauvais pas ?

          Dans les rues du quartier fraichement éclairés par la lumière du jour, nos deux compères marchaient tant bien que mal. Tous les regards des locaux et des passants étaient fixés sur Twister et plus particulièrement sur la ceinture qu’il arborait bien en évidence.

- Elle était pour moi normalement, elle est faite d’or.
- Qui a dit que tout ce qui brille serait pour toi ? D’ailleurs t’es sûr de la vouloir ? Combien de fous s’en sont pris à moi depuis que je la porte ? Alala, je me demande qu'est-ce qu’ils peuvent bien lui trouver à cette ceinture …
- Dit, celui qui l’a piqué par cupidité murmura Alday tout en scrutant le ciel.
- T’as dis quoi blaireau ? Tes pieds font trop de bruits.
- J’ai dis … oh et puis j’t’emmerde.

          L’ancien esclave savait que ce genre de discussion sans forme n’aboutirait à rien avec son acolyte. Ils décidèrent de s’arrêter sur un petit parcours d’herbes afin de se reposer et profiter du beau temps qui s’offrait à eux. Comme à son habitude, Twister cassa le silence pour titiller son apprenti :

- C’est bizarre, tu n’as pas évoqué une seule fois ta fontaine à jus aujourd’hui …
- La ferme vieux crouton, c’est la Fontaine de Jouvence. Justement je me dem-

C’est alors qu’une puissante voix, dans un premier temps les interrompit :

- OOOOOOOÏ !!! BANDE DE VOLEURS ENFIN JE VOUS RE …… *tousse, tousse* De l’eau, de l’eau vite.

          Un étrange individu venait de faire son apparition accompagné d’un petit être humain tout beau tout rond dont la silhouette faisait vaguement pensé à une mangue. Il portait un tonneau aussi grand que lui sur les épaules. il contenait de l'eau qu'il s'empressa de donner à la personne qui semblait avoir la bouche sèche et se tenait désespérément la gorge.

- Tenez Champion Soppy. Buvez.
- *Glou, Glou, Glou* Ahhhhhh, revigoré !! Je te remercie Mango, mon fidèle apprenti.

          Le champion en question revivait et affichait un dynamisme hors norme. À première vue, il semblait brillé mais en regardant de plus près, il suait, il suait tellement qu’il luisait sous les rayons du soleil. C’était un grand gaillard très mate, fort bien musclé et anatomiquement parlant symétrique. Il arborait une coupe afro relativement épaisse mais le trait physique qui sauté aux yeux était sa sudation excessive.  Il transpirait, postillonnait, suait telle une éponge. Twister et Alday ne savaient régir face à cette situation.

- BANDE DE VOLEURS !! RENDEZ MOI MA CEINTURE ! QUICONQUE SOUHAITE LA PORTER, DOIT LA MÉRITER.
- Ahahaha, tu vas devoir encore te coltiner un de ces rigolos, fit le natif de Réthalia avec un sourire sournois à son mentor avant de remarquer que celui-ci ne porter plus la ceinture. QUOI ? Enfoiré à quel moment as-tu …

          Twister avait pour ainsi dire remis subtilement la sangle dorée au pauvre Alday qui s’apprêtait à faire face à son destin sous les acclamations de son fan club constituait uniquement de son malfaiteur. Les quatre hommes se déplacèrent donc sur une zone aérée où un carré était délimité avec le champion Soppy et le voleur en son centre. Le petit Mango prit alors la parole afin d’expliquer les règles et les termes de ce combat.

- Le combat durera 12 rounds, chaque round dure 3 minutes. Vous n’utiliserez que vos poings. Aucune arme n’est autorisée y compris votre bâton de berger. Le combat est terminé si l'un de vous sort du ring ou est mit KO.
- Tu sembles fort *tousse* mais sache que j’ai beaucoup appris auprès des deux soeurs Iomi. Je parie que tu ne tiendras pas 5 rounds *tousse, tousse*.
- Sues toujours, on verra bien qui restera debout. Que dirais-tu de pimenter un peu tous ça ? Face à cette proposition, Twister souffla d’exaspération en se tapant le front avec sa main.  Si je gagne, on garde la ceinture et vous nous fournissez un bateau pour quitter cette île. Si je perd, nous restons ici et travailleront dans votre dojo gratuitement pendant un moi. Qu’en dis-tu ?
- J’apprécie ton assurance *tousse*.  J’accepte. À TOI MANGO !!
- COMMENCEZ !!!

          Le pseudo touriste s’élança vers son adversaire afin de lui asséner un coup direct. Fier de sa puissance, Alday souhaitait en terminer rapidement, mais malgré toutes ses tentatives aucun de ses poings ne touchaient son adversaire qui lisait parfaitement dans son jeu de jambe et de corps. Le présumé champion ne semblait pas pour autant plus fort. Par simple déduction et grâce à son expérience, il savait son adversaire beaucoup plus puissant que lui. Malheureusement pour le jeune Horus, la puissance ne suffit pas dans un combat de boxe. Alors qu’on approchait de la fin du premier round, Soppy décida enfin de répliquer et effectua un contre du gauche bien placé mais assez fort pour perturber le voleur. Fin du round, les deux combattants rejoignirent leur associé. Le pickpocket en herbe se permit de donner son avis.

- Ton adversaire est un professionnel, tu ne gagneras pas uniquement avec ta force. Tu vas vite te fatiguer et il en profitera. Ne le sous-estime pas.
- La ferme, j’t’ai rien demandé. Je ne sais que frapper dans le tas sans mon bâton.

          Début du second round qui démarra de la même manière que le premier sauf que cette fois-ci le boxeur envoya une série de jab inoffensive mais déstabilisant pour l’adversaire. Dans son coin, Twister avait déjà sa petite idée sur l’issu du combat.

- "C’est un droitier. Sa garde, son jeu jambes et la manière dont il a gérer ce début de combat … c’est très certainement un out fighter. Ce genre de gars sont un poison contre les bourrins mais le petit n’a pas encore tout montrer".

          Les minutes défilèrent et les rounds aussi. Alors que d’un côté on ressentait de la fatigue et de la frustration, de l’autre c’était le calme et la sérénité. C’est au round 5 que les choses devinrent plus intéressantes. L’étranger s’habitua aux esquives et contres de son opposant. Il commença à développer à meilleur jeu de jambe que lors des premiers rounds. Soudainement, il surprit son adversaire avec un puissant coup du gauche qui brisa sa garde puis entama un tour sur lui même afin d’asséner un second coup plus costaud grâce à la rotation effectué.

- Ryu no Dageki !!!!

          Il parvint à repousser Soppy sur plusieurs mètres mais sans le faire sortir du terrain. Ce dernier avait replacé sa garde in extremis et limita ainsi le choc cependant c’était la première fois qu’Alday parvenait à toucher le puncheur. Fin du round, le champion suait comme un bœuf mais ça ne l’empêcha pas d’afficher un sourire d’excitation, lui qui avait sous-estimé le jeune escroc. Dès la reprise du sixième round, les coups s’échangèrent sans qu’aucuns des fighters ne déstabilisent l’autre. À un certain moment, la garde de l’expert en boxe faiblit, ce qui n’échappa pas au porteur de la ceinture qui réitéra avec son Ryu no Dageki. Malheureusement, il tomba dans un piège. En réalité, son adversaire avait volontairement fait une ouverture pour effectuer un contre surpuissant. De plus, il venait de survire à la première tentative et pouvait, de ce fait, mieux parer cette attaque. C’est ainsi qu’à l’instant même où Horus était sur le point de toucher Soppy que celui-ci effectua un Jolt Counter, de son poing droit.

- Le Jolt est un contre utilisé pour combler un manque de puissance. Cette technique consiste à mettre tout son poids dans la jambe avant et d’utiliser l’élan de son adversaire contre lui. expliqua Mango tout en mangeant des mangues dans son coin.

          Le coup envoya littéralement valser l’ancien esclave dans le décor. Inutile d’attendre un quelconque verdict, Alday fut clairement mis KO sous le regard exaspérer de son acolyte. Le champion, quand à lui, était fier de sa victoire. Il couru se désaltérer auprès son disciple avant de réclamer son dû à Twister.

- Rendez moi ma ceinture désormais.
- Oï oï, bien évidemment. On tient nos promesses de temps en temps. Dis moi, que penses-tu de cette raclure ? Fit-il en montrant le corps inerte de son pote.
- C’est un monstre, la force dans ses poings *tousse* n’est pas humaine. S’il apprenait les arts martiaux, nul doute qu’il serait plus redoutable. Maintenant que vous avez perdu, allez-vous enfuir comme des voleurs ou rester travailler dans le dojo.
- Qui a perdu ? demanda le vaincu qui venait de reprendre ses esprits. *Tousse* Nous sommes à égalité que je sache.
- Comment ça ? Je t’ai mis KO. Le combat est termi-

          Le gagnant à la coupe afro stoppa sa phrase quand il vit son opposant levé la main au ciel, grande ouverte avec ses cinq doigts. Il comprit alors qu’Alday ne parlait pas de l’issu du combat mais du défi de pouvoir surmonter les cinq rounds.

- Ne t’inquiète pas, nous tiendrons notre parole et travaillerons dans votre dojo gratuitement pendant un moi complet, exprima l’homme à terre.

          Le combat terminé, le champion récupéra sa ceinture et regagna son dojo en compagnie de son acolyte. Les deux nouveaux bénévoles restèrent sur place contemplant le couché du soleil annonçant la fin de la journée.

- Qu’en ai t-il de ton envie de chercher la Fontaine de Jouvence ?
- Le combat d’aujourd’hui m’a bien fait comprendre que je n’étais pas encore assez fort pour prendre la mer.
- "Ce gamin, il connaissait déjà l’issue du match avant de … c’est pour cela qu’il a lancé ce pari à la con. Il a mûri depuis cette fois" Tu m’étonnes, il t’as fais mordre la poussière comme à un mioche. Maintenant que j'y pense, tu n'as pas lancé ta pièce porte bonheur hein ?

           C’est ainsi que les deux comparses furent contraints de rester sur l’île Karaté pour le plus grand déboire de Twister.