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Premier chantier !




1627, en approche de Rokade.



La tournée continue. Cette fois-ci nous partons en direction de Rokade, où le chantier naval semble retrouver des couleurs. Néanmoins, je trouve ce passage assez risqué, de part la dangerosité de l’île. Mais pas seulement. En effet, au-delà de l’accessibilité qui est discutable, la population qui y réside - ou y séjourne accessoirement - est assez violente. Des pirates, parfois primés, des criminels en tout genre. J’ai pas particulièrement envie de m’y rendre.

Les bucherons, à bord, semblent plutôt confiants. Honnêtement, s’ils n’étaient pas bucherons, je pense franchement que certains auraient été orientés du mauvais côté. Après, allez savoir ce qu’est le mauvais côté, je l’ignore moi-même. Quand on touche à la liberté d’autrui, c’est peut-être à ce moment présent qu’on franchit un cap. Et il est fort à parier que là où nous allons, il n’y a que des types qui portent atteintes aux libertés des autres.

Moi, je m’en carre l’oignon. Je veux seulement qu’on fasse notre boulot et qu’on se tire d’ici le plus rapidement possible. Je ne sais même pas comment on va faire pour manoeuvrer. Sauf que là encore personne ne semble perturbé, chose qui me laisse supposer qu’ils ont une solution. C’est à cet instant que l’un d’entre eux, Pietro, s’approche de moi en frottant sa sale main sur mon cuir chevelu. J’ai horreur de ça.

« - Qu’est-ce qui te tracasse ?
- Oh, bah rien du tout, tu sais. C’est normal de se rendre sur des archipels peu recommandables bondés de criminels en tout genre. Et si encore l’accès y était sûr, ça irait, mais c’est pas le cas.
- Héhé. Tu t’fais du bile pour si peu d’choses ? Ça fait des années qu’on vient ici avec les autres. La première année, j’te cache pas qu’on a eu chaud au cul, puis maintenant c’est une île comme un autre.
- Une île comme une autre. Rien que ça, marmonné-je agacé.
- Les responsables de l’île sont d’notre côté. Ils nous aident à stationner et nous protègent. Enfin pas vraiment puisqu’on s’est plutôt bien acclimaté.
- Ça ne me surprend que très peu… »

Je vais peut-être survivre quelques jours de plus, ou peut-être seulement quelques heures. Le temps est assez maussade, sauf que des éclaircies sont visibles au loin. Je garde encore espoir mais nous sommes déjà bien proches des rochers. Désespéré par l’insouciance de mes camarades, des cordes nous sont envoyées, rapidement attachées au bastingage, et je comprends alors que nous sommes tractés par les officiers des côtes. La navigateur doit tout de même rester vigilant.

Premier point positif de la journée : nous accostons presque sans encombre. Quelques frayeurs en tapant les parois de roche, mais rien de bien grave. Je rafistolerai ça un peu plus tard. J’ai du mal à croire qu’un coup de drapeau et on nous aide. J’imagine qu’il n’y en a pas beaucoup qui fournissent du bois ici. Ça me donne quelques idées intéressantes, me faisant bêtement sourire. Je ne compte pas rester éternellement avec cette bande de fous.

Quoiqu’il en soit, c’est toujours aussi plaisant de poser le pied à terre. Le voyage en mer, franchement, je m’en passerai bien. Je n’ai pas de fruit du démon - que dieu m’en préserve - et à priori pas d’allergie à l’eau de mer, mais ça ne passe vraiment pas. On échappe à la mort de peu à chaque fois, la faute à des monstres marins qui nous attaquent. Bon, je suis bien content de les retrouver dans mon assiette après, j’aurais seulement préféré que ça soit moins dangereux.

Mes collègues saluent déjà quelques types peu recommandables à grandes tapes de la main, d’autres encore à grandes accolades, preuve qu’ils ne sont pas des étrangers ici. Comme quoi, quand t’as de l’argent ou matières premières, tu peux être vraiment être le pote de n’importe qui. On me salue également, je fais mine d’être souriant et cordial, dissimulant bien entendu mes craintes. Ces types ont probablement tué des innocents et violés des femmes. Ils empestent l’alcool et ne semblent pas avoir une condition physique digne d’un homme.

Il doit être quoi… Midi ? Direction une taverne avec ces ivrognes et, à mon avis, la première que la plupart vont faire est de picoler jusqu’à ne plus tenir debout. Quelle tristesse. J’aime boire. Beaucoup. Mais j’aime manger par-dessus tout. C’est mon carburant. Mon fuel. Mon encore. Bref, on a compris l’idée. Mon corps dépense beaucoup de calories par jour, je dois régulièrement faire le plein.

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Rokade, une taverne un peu bruyante.



Quelle plaie. Qu’est-ce que je fous ici ? J’aime la fête. J’aime picoler. Mais pas avec ça… J’ai une préférence pour les gens cool. Enfin les types ont l’air cool mais quand on sait ce que sont la plupart des personnes ici présentes. Allez… L’appel de la bouteille est trop fort pour que je me mette des barrières sociales. Je ne connais pas la vie de ces gens, alors je ne suis personne pour les juger. Nous ne sommes que des hommes qui aimons nous amuser.

Ça bouffe. Ça mange. Ça s’envoie des blagues à foison. Ça en devient presque lourd à force. Ou peut-être que je ne suis pas assez bourré, alors c’est parti qu’on me rempli mon pichet. Et que je me rempli le gosier comme un pauvre saoulard. Ce repas prend la direction longue, très longue murge. Il est quand même vachement tôt, va falloir contrôler le truc. Les bucherons ne sont pas responsables, juste bons à couper du bois, je préfère garder mes idées en places.

Quand je tente m’éclipser, un horrible et répugnant individu puant la bière mélangée à la pisse, me saisit par les épaules et m’enfonce bien sur ma chaise pour être certain que je ne bouge pas. Je ne tente même pas de résister. J’expire de désespoir et subit simplement la situation. C’est un coup à les énerver bêtement, tout simplement la flemme. C’est reparti pour un tour. Ça danse. Ça se… crache dessus. Non, là, c’est trop. Un peu de tenue, merde !

Et pour rendre le début d’après-midi encore plus distrayant, voilà qu’une autre bande de pirates entrent dans le bar. Sauf que ceux-là ne semblent pas de bonne humeur. Je dirais plutôt qu’ils sont là pour oublier un mauvais moment. Et parce qu’ils crient partout que nous sommes un équipage de bucherons, les nouveaux arrivants se dirigent directement vers nous, presque en nous suppliant. C’est assez étrange.

« - Est-ce qu’il y a un charpentier ? C’est urgent ! Nous pouvons payer !
- Eh bah ? Va a chantier naval si tu peux payer, dit un des pirates.
- Peuf ! C’est beaucoup trop cher là-bas !
- Les prix sont les prix. Tu payes ou tu la ferme.
- C’est ça vot’ souci ici…
- T’as dit quoi là ? »

Ça commence à s’envenimer. Cependant, je me dois de saisir cette occasion de me remplir les poches. Alors que les deux types commencent à sévèrement hausser le ton, je m’impose entre les deux de manière assez directe.

« - De combien disposez-vous ?
- Hein ?
- Vous avez combien pour payer ?
- 4,5 millions.
- Combien vous a demandé le chantier naval ?
- 10 millions.
- Et de quoi avez-vous besoin ?
- Une coque de noix pour trois personnes.
- 10 millions pour une coque de noix… Ils ne s’emmerdent pas ici. »

Les mains dans les poches, je réfléchis à voix tout en levant la tête vers le plafond. C’est vraiment pas grand chose une coque de noix. Sur notre navire, il reste toujours des morceaux de bois ou de rondins que certains chantiers se permettent de ne pas récupérer. Rokade est probablement l’une des dernières îles que nous fournissons, je vous laisse alors imaginer ce qu’il nous reste dans la cale. 4,5 millions de berries pour une coque de noix devant contenir trois personnes, sans réellement besoin de me fournir en bois, c’est correct.

« - La commande sera prête dès demain si vous êtes pressés de mourir, sinon il vous faudra deux ou trois jours. Je n’ai pas de mains d’oeuvres donc c’est un peu plus long que prévu.
- Mais on peut vous aider…
- Hors de question ! Vous ne feriez que dégrader mon travail et me retarder. Filez-moi seulement ce que vous me devez et ne revenez que dans deux jours. »

Ce qui semblerait être le capitaine crache sur sa main et me la tend. Beurk… Sérieusement ? Je regarde quelques instants sa main avec beaucoup de dégoût, puis en voyant qu’il n’a pas l’intention de la retirer, je décide finalement de cracher dans la mienne et d’empoigner sa main. Ça me dégoûte mais nous avons un accord. Il faut savoir se salir les mains pour toucher son fric, hein. Foutus pirates… Il fait ensuite un signe de la tête, ses deux collègues quittent le bar. Le capitaine, lui, reste face à moi en me regardant avec un sourire d’idiot.

« - Hem… Ouais… Sinon, que comptez-vous faire une fois que votre coque de noix sera prête ?
- Partir à la conquête du One Piece ! dit-il à haute voix en attirant les regards agacés des clients du bar.
- Le One Piece, hein. Il vous faudra plus qu’une coque de noix. Plus que deux hommes. Peut-être même plus qu’une paire de couilles. Votre commande ne sera d’ailleurs pas munie d’armement, alors bon.
- Il nous faut un charpentier ! Tu nous accompagne !?
- Ça ira. J’explorerai le monde un jour… mais seul. »

Et par miracle, les deux autres reviennent avec un coffre, mettant un terme à cette foutue conversation. Certains disent que j’ai à cet instant expiré de joie. C’est probablement la vérité. 4,5 millions de berries dans ce coffre, je peux enfin commencer ce pour quoi on me paye. Avant de m’en aller, Alberto, un de mes compagnons de bord, me saisit par l’épaule.

« Eeeh ! Tu peux payer ta tournée avec tout ça ! »

J’ouvre le coffre bien garni et je lui balance quelques petites pièces, juste pour ne plus l’entendre gueuler. Je quitte cette foutue taverne pour me diriger vers le port où se trouve notre navire. Je ne connais pas du tout l’île, donc je préfère logiquement me rendre vers le seul endroit que je connais. Mais avant d’en arriver là, je préfère régler un léger problème qui me suit depuis que j’ai quitté le bar. Un problème constitué de trois types, tous bourrés, qui me suivent sans prendre la peine de se cacher. Je crois connaître la raison de leurs agissements.

« - Allons, allons, messieurs, dis-je en m’arrêtant. Que puis-je bien faire pour vous ?
- File-nous c’que t’as entre les mains, répond l’un d’entre eux eux.
- Je peux vous filer quelques pièces pour finir votre soirée, mais ça sera tout me concernant.
- Héhé. J’crois qu’il n’a pas bien compris la situation, le p’tit. »

Sur Rokade, on fait sa loi nous-même, hein. Je ne peux pas m’enfuir vers un QG de la marine, il n’y en a pas. Mes collègues se trouvent encore au bar et ces messieurs me bloquent l’accès. Ce que je voulais éviter, à savoir éviter le combat, semble être assez délicat. En même temps, ce n’est pas ce qu’il y a de plus malin que de réaliser une transaction en plein milieu d’un bar. L’argent appel à faire des choses parfois extraordinaires.


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« Allez, gamin, tu sais très bien comment ça va s’finir. », dit probablement le plus sages des types.

Mais ça ne suffira pas à me convaincre. C’est mon pognon, je dois bosser pour l’avoir mérité.

« Allez bosser pour gagner du fric, m’emmerdez pas. La journée a été longue pour tout le monde, c’est bon. », rétorqué-je en appuyant davantage mon regard.

Cette fois-ci, je crois qu’ils sont vraiment furax. Ils s’approchent de moi lentement en tournoyants leurs lames, sûrs d’eux, avec des sourires vainqueurs qui sont censés m’intimider. Lorsqu’ils sont à environ cinq mètres de ma position, je démarre à toute vitesse, provoquant ainsi la surprise du côté de l’ennemi. Ils ne s’attendaient probablement pas à une telle vitesse. Par réflexe, le plus avancé m’envoie un coup maladroit.

« Trop lent. », dis-je en esquissant un sourire.

J’esquive le coup en pivotant d’un côté, puis j’enfonce légèrement ma canne dans le glotte de l’ennemi. Et de un. Les deux autres enchaînent immédiatement. Je bloque le coup de l’un avec la coffre détenant l’argent, et l’autre avec ma canne, en prenant soin de n’attendre que le côté non tranchant avec ma canne. Je lâche le coffre, trop lourd pour être porté avec le bout d’une lame, me permettant de m’occuper du dernier que je maintiens avec ma canne.

Un coup de pied appuyé sur la rotule, il perd l’équilibre. Je pivote jusque derrière lui, à l’instar d’une danseuse étoile et, d’un coup de canne à la nuque, l’assomme assez facilement. Alors que le dernier survivant tente de dégager sa lame du coffre, je tends finalement mon arme sur sa tempe. Il cède et lève les mains au ciel.

« Tire-toi. Ne revenez plus jamais m’emmerder. »

Je chope sa lame fermement encrée dans le coffre et m’en vais avec celui-ci sur mon dos. Une bonne journée qui s’achève. Il est maintenant temps d’aller au pieu et me reposer le plus efficacement possible, car demain s’annonce être une journée de boulot.


[•••]



À mon réveil, tout le monde dort encore. Ça empeste l’alcool, j’imagine un tant soit peu leur soirée. Ces animaux, je vous jure. Bon, une coque de noix comme premier chantier, c’est pas non plus quelque chose d’irréalisable. Sans ma petite formation reçue au Royaume de Bliss, j’aurais probablement pu m’en sortir malgré tout. C’est bien pour commencer, simple et rapide, de l’argent facile.

Je trouve un coin légèrement dégagé dans lequel je pourrais bosser tranquillement. J’y emmène les planches de bois par dizaines, avec la force de mes bras, jusqu’à cet endroit où je peux m’étaler. Rien que ça me prend pas mal de temps. Un assistant n’aurait pas été de trop. Il me faut maintenant prendre les mesures et couper les planches. J’ai dessiné les plans, alors c’est rapide à faire. Rien n’est laissé au hasard.

Je marque toutes les mesures sur les planches, puis une fois toutes faites, je coupe. Chaque planche est rangée selon le compartiment auquel elle appartient. Je n’aurais plus qu’à assembler le tout ensuite. Ensuite, il me faut poncer les planches aux dimensions inscrites sur mon dessin, assez chiant à faire également. Mais faut imaginer que tout ce travail en amont me permettra de jouer aux puzzles après.

Et du découpage à la ponce, les heures passent et la journée atteint sa fin à une vitesse assez ahurissante. Tellement concentré que j’en ai oublié de bouffer. Je me monte une tente d’infortune pour passer la nuit à côté de mon oeuvre, sait-on jamais. J’avais affirmé finir en deux ou trois jours, mon objectif est de le finir en deux jours. À voir si ma stratégie de travail fonctionne réellement. Faire le plus dur et le plus chiant aujourd’hui pour finir par de l’assemblage. N’allons pas croire qu’assembler les pièces est une chose aisée.



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Le lendemain, terrain vague légèrement éloigné du port.



L’assemblage du puzzle. C’est pas aussi simple que ça en a l’air, parce les pièces sont bien plus grosses et que pour les assembler, il faut poser des clous et taper à coups de marteau. Ça demande du temps, de l’énergie et de la précision. Alors que je m’apprête à commencer, une présence se tient derrière, tenant des sacs remplis de garnitures. Je le sais parce que ça déborde. Il s’agit de Freddy, un bûcheron en devenir, le même âge que moi, on s’entend plutôt bien.

« - C’est donc ici que tu te planquais, Alma ? »
« - Il y a de la place et c’est plutôt calme. »
« - Pourquoi pas. Et les trois types qui se sont fait casser la gueule, avant-hier soir, tu n’y es pour rien ? »
« - J’ignore ce dont tu veux parler. »
« - Évidemment. », dit-il en levant les yeux au ciel. « Tiens, je nous ai apporté de quoi bouffer pour la journée. »
« - Nous ? Attends, je crois que… »
« - La ferme. Je t’offre mon aide que tu vas gentiment accepter. »
« - J’imagine que je n’ai pas d’autre choix, comme toujours. »

Freddy éclate de rire, tandis que j’esquisse un sourire en retour. C’est cool de l’avoir à mes côtés, même si je ne lui dirai probablement jamais. Au-delà de la joie qu’il met et du bon effet qu’il a sur mon moral, nous irons physiquement plus vite à deux. En plus, c’est pas comme s’il s’agit d’un type qui n’y connait rien dans le domaine, c’est un bûcheron. On procèdera étape par étape, étage par étage, afin de ne pas s’y perdre. Et d’un point de vue pratique c’est tout simplement le mieux à faire.

Et on commence, ligne de flottaison à partir de laquelle on commence l’assemblage de la coque. C’est probablement ce qui nous prendra le plus de temps, mais ça reste une coque de noix, donc ça devrait globalement bien se passer. Surtout à deux. Le bastingage est en place, le pont pratiquement terminé, il nous restera le mat à placer. Ensuite, nous couchons le navire pour y ajouter la quille et l’aileron, sans lesquels la navigation sera impossible.

Quelques coups de scie pour les planches trop grandes, des coups de marteau pour clouer les planches, parfois un coup de massette pour les clous un peu trop capricieux. C’est loin d’être le chantier le plus intéressant à faire, mais ça reste néanmoins une expérience, puis c’est toujours bon de commencer par des petits boulots quand on est seul. Celui-ci me permet de lancer ma petite affaire, de commencer à me faire un petit nom… vraiment petit.

Petit test de flottaison. J’avais auparavant placé des rondelles de bois jusqu’à la rive, desquelles la coque de noix glisse pour atteindre l’eau. Si ça flotte, tant mieux. Si ça coule, il n’y a plus qu’à tout refaire, mais ça m’emmerderait honnêtement. Et plouf ! On attend quelques instants. La tension est palpable. Freddy et moi sommes entièrement focalisés sur cette petite construction qui, d’un seul coup, pourrait couler sous nos yeux.

« - Tu comptes observer ce truc flotter combien de temps encore ? »
« - Attends… Je veux seulement être certain qu’il flotte. »
« - T’es con ou quoi ? Ça fait cinq minutes qu’il flotte, qu’il ne bouge pas d’un pouce. »
« - Ah oui ? Déjà ? »

Inconsciemment, je dois être tellement content que je n’avais pas remarqué qu’il flottait durant toutes ces minutes. Mais avant de sauter de joie, je souhaite m’assurer qu’il flotte vraiment. Je prends alors un peu d’élan, une bonne impulsion, puis j’atterris violemment sur le pont de la petite embarcation. Ça tangue pas mal, le pont tient bon, tout le reste est encore debout. Mes pieds ne sont pas trempés, test de flottaison et d’étanchéité réussis.

« - On peut rentrer maintenant ? », demande Freddy, impatient.
« Rentre si tu veux, je reste ici cette nuit. »
« - Pourquoi ? C’est pas fini ? »
« - Il reste quelques détails à fignoler et je veux m’assurer que personne ne vole mon travail. Demain matin, première heure, les clients repartirons avec leur commande. »

Freddy baisse désespérément la tête et accepte son sort. Il sait pertinemment qu’il ne me laissera pas tomber, même si l’envie de rejoindre son hamac est immense. Ça, c’est un pote. Un feu de camp, de quoi bouffer, boire, des bonnes histoires sur la rive. C’est ainsi que se termine la soirée, nous endormons après de grands fous rires, l’esprit soulagé d’avoir accompli quelque chose.


Le lendemain matin.


Freddy et moi sommes levés, dos au navire en attendant que les clients arrivent. Une main à la poche, l’autre qui s’amuse à tournoyer la canne, j’attends patiemment.

« Les v’là qui arrivent. », dit Freddy.

Les trois débutants qui débarquent, le sourire aux lèvres. On se sert la main, je les invite à monter à bord de leur embarcation, qu’ils puissent quand même évaluer le travail. Après quelques courtes minutes, il semblerait qu’ils soient assez satisfait du travail. De ce que je crois comprendre, ils préparent leur voyage et donc ça ne me regarde plus. Une belle petite somme d’empochée. Je m’éloigne en les saluant d’un geste de la main. On va se boire un petit coup avec Freddy, avant de partir à notre tour vers de nouvelles aventures.

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