MATIN/MIDI
C’était un matin comme les autres. Je me levais sans trop de difficultés car j’avais eu mes 7h de sommeil. Il avait fait assez chaud cette nuit là. Je pris une douche assez rafraichissante et qui me permettait de me réveiller de façon énergique. Je n’aimais pas la chaleur et pour moi aucunes autres saisons que l’hiver ne mérite le coup d’être vécu. Se réveiller sous un ciel remplis de nuages neigeux. Ces flocons qui tombent aux ralentis et qui virevoltent avant de former un tas blanc et cotonneux. On dirait presque de la barbe à papa quand les flocons tombent, puis se regroupent sous forme de tapis blanc. Mais malheureusement là ce n’était pas le cas. En effet il faisait vraiment chaud dehors. Même ce matin la température avait grimpé d’un cran. Difficile de travailler dans ces conditions. Mon métier ? Cuisinier. Un des plus beaux métiers de la terre jamais créé par l’être humain. Un hobby, une passion, un amour. Quoiqu’il en soit je m’habillais en conséquences c’est-à-dire légèrement, du genre short t-shirt et partis en direction du travail. Le vent était chaud et ne rafraichissait en rien l’atmosphère. Et il n’était que 8h. Je me demandais ce que ca donnerai une fois que les heures seront passées. Le seul avantage et que quand vous sortez de la cuisine vous avez l’impression que dehors il fait frais. Mais pour l’instant on dirait un four.
Après quelques centaines de mètre parcourus sous ce soleil de plomb, j’arrivais enfin au restaurant. La grange à jules était un restaurant fait de bois principalement. Il reprenait un peu les codes que l’ont peut trouver d’un chalet. Bois assez sombres la plupart du temps car traiter justement contre le soleil et les intempéries et au fil du temps une clientèle toujours ravies de ce que l’on servait. Il n’y avait que quelques plats mais c’était toujours des produits frais et du fait maison. La carte trônait fièrement dehors depuis quelques temps pour mettre en appétit les clients curieux de voir la cuisine. Le nom du restaurant était écrit en grand et était écrit dans un style plutôt aérien, en effet le nom comportait des boucles. Un peu comme si le patron voulait toute la légèreté du monde dans le nom de son établissement. La porte de bois avait une caractéristique surprenante. En effet celle-ci comportait deux fenêtres. Une en hauteur pour que l’on puisse regarder à l’intérieur, mais une en bas. Pourquoi en bas ? Pour que les enfants puissent voir aussi. C’est ce qui faisait aussi le charme de ce restaurant. C’était une invitation pour les petits et les grands à rentrer et déguster nos mets les plus savoureux. Il y en avait pour tous les goûts et cela permettait de venir seul ou en famille.
Une fois les portes poussées vous entriez dans ma seconde demeure. Devant vous se trouve le comptoir. Ici vous attendent les serveurs prêts à vous installer et prendre votre commande. Apéritif de toutes sortes, bière, vins, spiritueux, cocktails. Le bar dans un style contemporain se veut en bois aussi mais avec des touches de modernisme comme des lumières à l’intérieur de celui-ci pour encore plus voir les nervures de ce vieux bois. Les bouteilles trônent fièrement derrière les serveurs. Toutes à leurs places car il suffirait d’un échange pour changer entièrement une recette. Des lustres se placent au dessus du comptoir pour les gens qui ne veulent que boire un coup. Ceux-ci permettent de montrer tout le savoir-faire de ces hommes qui travaillent à élaborer le cocktail le plus perfectionner qui soit, des magiciens qui mettent des couleurs et des saveurs inconnus dans une boisson qui vous mettra souvent en extase. Barman est tout un art, et eux savent ce qu’ils font je vous l’assure.
Les murs reprennent un papier peint sobres dans les tons boisés, ce qui rappelle aussi le coter grange. Les lumières légèrement tamisés qui se trouvent au dessus des tables marquent encore plus cette impression de voir des planches clouées aux murs mais il n’en est rien. En effet si nous avions collés des planches contre les murs je ne pense pas que la répression des fraudes nous aurait longtemps laissé ouverts. Sur ce papier peint sont imprimé des motifs de planches. Le tout en une sorte de relief pour faire un trompe-œil.
Puis lorsque vous continuez dans la grande salle vous pouvez apercevoir une vingtaine de table soit environ 50 couverts. Ces tables sont souvent carrées, mais celle qui ne possèdent que deux couverts sont rondes pour plus de romantismes. Des bougies se trouvent sur chaque table, chacune parfumées d’un arôme. Les serveurs prennent l’habitude de les éteindre avant de servir le plat car cela fausserait l’odeur du met servit. Des chaises en bois assez confortables vous accueilleront face à des couverts en inox et une assiette blanche en forme de goutte d’eau. Des verres à fin sont déjà mis en place. Vous retrouverez le sel et le poivre sur chaque table avec en guise de salière et poivrière des animaux tous différents un acier. Panda, héron, hippocampe. Bref je ne vous ferrais pas les 20 tables. Sur chaque table la carte des vins. Les prix pour certains raisonnables et pour certains vins de grand crus des prix affolants. Sur celle-ci vous trouverez aussi les boissons servies au restaurant. Une fois que vous serez placez, les serveurs vous donneront la carte des plats sur lequel figurent quatre viandes, quatre poissons, salades et plat « bistrot » pour les plus pressés. La carte des desserts viendra conclure le repas où ceux-ci sont fait maison et avec amour
Voila à quoi ressemble la grande à Jules. Un restaurant convivial et chaleureux où il fait bon vivre. Chaque serveur possède une personnalité haute en couleur mais qui respecte toujours la clientèle et leurs exigences. Car où nous acceptons tous types de personnes allant des pauvres aux familles nombreuses ou non jusqu’au personne riches, parfois même plus importantes qu’on ne pourrait le penser. Le patron souvent fait irruption dans la salle ou au bar en fonction des clients. Il ne choisit pas les riches, ni les personnes influentes mais souvent les pauvres et les familles. Pour lui rien de plus importants que la famille. Son passé est assez flou mais de ce qu’on à pu en tirer il était issu d’une famille pauvre et ils n’avaient pas les moyens de se payer de bons petits plats. C’est pour cela que lorsque vient le moment de payer si les personnes sont justes financièrement c’est lui qui s’occupe de l’addition. Tout ce que je sais c’est qu’il nous demande de faires les mêmes plats pour tout le monde et pour ça nous le respectons.
D’ailleurs en parlant du chef il se nomme Jules. Il à ouvert ce restaurant alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années soit il y a maintenant trente ans. Le patron est quelqu’un de jovial, geai, souriant et toujours heureux. Sa vie d’avant était dure, mais depuis qu’il à ouvert ce restaurant cela lui à changer sa vie. Je l’ai connu lorsque je suis sorti de l’école de cuisine. J’avais à peine 18 ans lorsqu’il m’a accueilli les bras ouvert dans son restaurant. J’étais un jeune fougueux mais il a su me canaliser en apprenant à me perfectionner dans mes plats et mettre tout mes sentiments dans mes plats. Que je sois en colère, calme ou stresser cela se ressentira dans les plats en amenant différentes saveurs. Chaque plat est précis et unique fait par mes soins et celle de l’autre chef. Car oui nous sommes deux chefs mais je n’ai pas fini avec Jules.
Jules, le patron, est un homme ambitieux voulant créer un deuxième restaurant. Son choix se portera dans l’avenir sur un de ses deux chefs donc moi et l’autre. Jules est assez imposant. Il a un ventre dodu, des dents d’une blancheur éclatante, une calvitie prononcé qui le fait ressembler à un moine. Par contre il s’habille souvent en costume cravate ce qui montre le respect qu’il à pour sa clientèle. Veste, pantalon et chaussures cirée noires, et chemise blanche ornée d’une cravate noire. Il ne porte aucun bijou et reste poli même si un client est mécontent ce qui arrive très rarement. Pour accueillir ses clients il croise souvent ses mains pour se présenter en tant que serveur et non patron, seul les habitués le connaissent comme patron.
Je me dirigeais vers le vestiaire pour me changer et me mettre en tenue. Je gardais ma chemise que je remontais d’un quart au niveau des manches, pour ne pas salir les plats, ainsi que la chemise. Je mettais mon tablier autour de ma taille et clipper ma cravate avec une attache sur ma chemise pour que lorsque je me penche sur mon plat pour voir si un défaut existe, que celle-ci ne tombe pas dans celui-là.
-Hé gamin je t’ai acheté des nouveaux ingrédients aujourd’hui tu va essayer de me préparer un nouveau plat qui n’est pas sur la carte et si les gens l’aiment il se retrouvera en hit parade ca te tente ce challenge ? Bien sûr on ne servira que ce plat aujourd’hui.
Mon sourire en disait long. Un plat de ma création sur la carte du restaurant c’était une merveilleuse opportunité. Il ne fallait surtout pas que je me loupe. L’autre chef me seconderait. D’ailleurs laissé moi vous en parler. Il s’appelle Franck. C’est un type avec une moustache qu’il enroule sur elle-même vers le bas. Il possède une coupe presque rasée ce qui ne l’empêche pas de porter une coiffe tout comme moi. D’apparence il fait une quarantaine d’années. Sympa comme tout nous rigolons bien ensemble. Mais lorsque nous travaillons notre sérieux reprend le dessus. On aime se chamailler sur nos plats et faisons toujours gouter à l’autre le plat que nous préparons. Il est assez mince et possède une expérience comme j’en ai rarement vu.
Lorsque j’arrivais en cuisine, je vis du cheddar en grosse quantité affiné 12 mois avec un léger piquant, du jambon blanc assez classique mais avec du goût. Et c’est tout. Je lavais mes mains car l’hygiène est primordiale. Je goutais le cheddar pour voir ce que je pouvais en faire et je goutais le jambon. Il me fallait une idée et vite car les deux saveurs se mariaient parfaitement et aucune des deux ne l’emportaient sur l’autre. C’était un régal mais il me fallait une idée. Je décidais de faire fondre le cheddar pour voir sa consistance et son goût une fois celui-ci cuit et ce fut une révélation. Je décidais tout d’abord de faire fumer le jambon avec du bois de hêtre dans un fumoir plusieurs heures. Il était désormais 8h15 et je voulais le laisser plusieurs heures fumés pour qu’il a le goût presque du bois de hêtre. Entre temps je prenais du pain brioché que nous avisons et décidais de couper des tranches d’une épaisseur d’environ 1cm pour qu’on puisse au sein du plat retrouver sa texture. Puis je prenais une bière tout d’abord brune assez forte pour le mélanger avec le cheddar en train de fondre pour lui donner une texture et un goût encore plus prononcer. Puis j’étalais une tranche de jambon dans un plat allant au four sur le pain brioché, je versais par-dessus du cheddar cuit dans de la bière. Puis je passais le tout au four en position grill 5mn pour obtenir une fine pellicule de cheddar grillé. Une fois la fine croûte obtenue je rajoutais un œuf au plat par-dessus.
Voila c’était mon plat. Je goutais en même temps que Franck et Jules et attendait le verdict. Pour ma part je sentais vraiment toutes les saveurs et la consistance était ce que j’avais voulu. Par contre il me manquait une petite touche de piquant, du style poivre noir. Un soupçon et pour moi mon plat était impeccable. Je pouvais accompagner ce plat avec des frites et de la salade verte. D’ailleurs je rajoutais des frites fraiches maison et une salade autour de ce plat avec en guise de décoration quelques point de crème de vinaigre balsamique. Le chef et le patron sourirent ensemble mais ne me dirent pas un mot. Sur chaque table aujourd’hui ils avaient dispersé une enveloppe et une urne sur le bar. C’était la note que me donnerait les clients. Si ma note était supérieure à 8 sur 10 mon plat serait mis sur la carte.
-Allez les gars dites moi si ça vous va ou pas !!!
Mais ils ne décrochèrent pas un mot préférant attendre les notes. Tandis que le fumage du jambon se faisait, je préparais les tranches de pain brioché et attendait le dernier moment pour faire fondre le cheddar. En effet s’il était cuit trop tôt il perdrait de sa saveur une fois réchauffé et ce n’était pas le but recherché. Je décidais donc de rajouter une pincée de poivre noir et goutait. Cela faisait toute la différence. On sentait le fromage affiné mais aussi une touche légère de piquants qui éveillait une partie différente à chaque fois des papilles gustatives. C’était un régal. Les premiers clients arrivaient et le service commençait. J’attendais les bons pour pouvoir commencer à dresser les assiettes. Auparavant j’avais fait une pelletée de frites fraiches et d’autres attendaient sagement au frigo qu’elles puissent à leurs tours se baignaient dans l’huile bouillante. Le four et la chaleur des cuissons avait encore fait augmenter la température d’un cran. Il faisait bientôt 40 degré dans la cuisine et l’ambiance était survoltée. Avec Franck nous préparions le plat. Pain brioché, tranche épaisse de 0.5mm de jambon fumé recouvert de cheddar fondu dans de la bière brune, gratinée au four servi avec un œuf sur le plat. Servis avec frites et salades vertes pour digérer un peu. Les commandes filaient à toute vitesse et nous accélérions la cadence.
On en bavait dans cette fournaise mais j’étais fier de servir ce plat que j’avais créé. C’était un rêve on servait ce que j’avais recherché, imaginer et finalement réussi à faire. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’avais les larmes aux yeux mais j’étais très heureux, une seule chose encore m’angoisser c’était les notes. J’aurais tellement aimé faire un bond dans le temps et voir la note finale mais c’était impossible. La seule chose que je pouvais faire était attendre. Une attente interminable. Les commandes allaient bon trains mais commencer à s’épuiser. Puis vint les commandes des desserts. Pas difficiles à réaliser et souvent des glaces. Cela indiquait que les gens voulait quelques chose de « léger » plus léger qu’une gaufre ou un gâteau au chocolat donc un premier indice m’avait sauter aux yeux. La lourdeur probablement du plat. Mon angoisse s’intensifier. Je voulais vraiment réussir cette épreuve et je croisais les doigts. Je jeter un rapide coup d’œil sur la salle pour voir la réaction mais les gens parlaient entre eux de choses et d’autres. Quand je regardais la salle je pu m’apercevoir qu’un journaliste était présent et ensuite des pauvres, des familles des riches bref le panel habituel. Mais que pouvait faire ce journaliste ici… ?
Le service se terminait et les gens commençaient à partir. J’avais une boule à l’estomac et je n’arrivais pas même à grignoter quoique ce soit. C’était un comble pour un cuisinier d’avoir travailler autant à jeun et ne pas pouvoir se nourrir à cause de la peur. J’étais resté en cuisine mais toute l’équipe dépouillait les voix et faisait la moyenne. Il était 14h maintenant l’attente était interminable je suais de stress essentiellement. Je sortais dehors prendre l’air tandis qu’eux cachaient les voix et les bulletins pour que je n’aie pas d’indice. Le patron sorti et m’appela. Tous me regardèrent de façon impassible aucune émotion ne transparaissait de leurs visages. Le patron pris la parole
-Alors déjà merci pour le travail accompli. J’avais aussi des commentaires. Je ne te dirais que les commentaires négatifs que j’en ai retirés. Certains trouvaient que le jambon était trop épais par rapport au reste et disaient 2mm de moins serait idéal. D’autres trouvaient ça copieux, et assez lourd. Il marqua une pause que je jugeais interminable. Mais ta note globale s’élève à 9/10.
Je n’en croyais pas mes oreilles. Mon plat allait se retrouver sur la carte dans le coin bistrot. C’était une nouveauté et des larmes coulaient de joies. J’étais fier de mon plat et fier de faire parti de ce restaurant je n’avais qu’une hâte c’était de pouvoir encore créer des plats qui feraient en sorte de faire connaitre La grange à Jules partout dans les Blues.
Dernière édition par Monrow Hisako le Mer 18 Juil 2018 - 11:52, édité 1 fois