- Enfin ! Il me tardait de vous rencontrer, monsieur Denuy.
Oh oui, enfin ! Comme il dit ! Après avoir passé des jours entiers en pleine mer à supporter le rythme de vie de la Marine, avec des sujets de conversation aussi formels que barbants, à nettoyer le pont et éplucher les pommes de terre, à chanter tous les soirs "Mon cuirassé d'croisière" en compagnie de jeunots chouchoutés par les officiers de la capitale, à écouter Emma râler après Abel pour x ou y raison puis faire des bulles avec sa pâte à mâcher... Il était temps d'arriver !
Et je ne parle même pas de la tempête qu'on s'est tapée avant de rejoindre Calm Belt pour traverser Grand Line : des nuages plus noirs que le plus noir des esclaves de Rhétalia, gros comme un pays et des vagues aussi hautes qu'un monstre marin. Elle était si violente que j'ai vu plusieurs marins vomir leur déjeuner une fois le calme retrouvé... Et je faisais partie de ceux qui ont sursauté en voyant nager juste en dessous un Roi des Mers. Rien que son grondement, audible depuis les profondeurs, a suffit à me faire respecter les soldats du Gouvernement, l'espace de cinq minutes : pouvoir garder consistance face à ça, même en sachant que le granit marin nous protège, suffit à prouver que ces hommes sont les gardiens de la Paix et de la Justice. Ils ont intérêt à avoir les épaules pour tout supporter.
Comme je l'ai dit, ils ont eu droit à ma sympathie cinq minutes, pas plus.
Mais je m'égare : la personne qui s'adresse à Abel Denuy, mon homme de main, n'est autre que Peter Jackspear, le Lord-Président de Lone Down. Nous avons été conduits à lui en passant par la base de la Marine. De là-bas, un dirigeable nous a directement récupéré pour nous conduire au monde inversé sans anicroche. En tant que son responsable-sécurité, je me trouve à ses côtés avec Emma.
- Tout le plaisir est pour moi, Lord-Président.
- Qui sont ces personnes à vos côtés ? Ils ne font pas partie de la Marine.
- Je vous présente Dorian et sa compagnie. C'est un homme auquel je dois beaucoup et qui souhaitait rejoindre cet endroit. Je l'ai donc engagé pour assurer ma sécurité, en plus de celle fournie par le Gouvernement pour le déplacement.
- Un manque de confiance ?
- Disons plutôt un excès de prudence. Je ne m'en cache pas.
- Je le conçois ! Et que cherchez-vous ici, Dorian ?
Peter Jackspear plonge son regard dans le mien. J'ai l'impression de me faire sonder : ses yeux brillent d'intelligence et son sourire diplomatique en dit long sur sa personne. Il a beau se montrer accueillant, je ressens chez lui le calme froid et l'expérience d'un homme désabusé. J'ai intérêt à ne pas le froisser :
- J'suis à la recherche d'un lieu. Une connaissance m'a invité à m'y présenter.
Je tends la carte d'Elizabeth Butterfly, la célèbre enquêtrice, au Lord-Président, lequel semble réfléchir :
- Ce nom... Que fait votre connaissance au juste ? Est-elle une habitante de l'île ?
- Pas vraiment, il s'agit d'une détective. D'après c'que j'sais, un des bureaux qu'elle a fondé se trouve ici : le MI4 j'crois...
- Le MI4... La Milice ! Vous voulez faire partie de la sécurité intérieure alors ?
- J'veux user d'mes talents à juste titre, voilà tout.
- Dans ce cas, je ne risque pas de vous en empêcher.
Parce que tu as songé à m'en empêcher ?!
- Quelqu'un va vous y conduire, ne vous en faîtes pas. Je m'occupe de cela. Maintenant, monsieur Denuy : dirigeons-nous vers votre futur chez-vous.
Lone Down est un endroit unique. Il n'existe aucune île de la sorte sur les Blues : suite à un événement historique, l'ancien royaume s'est retrouvé dans les airs, maintenu par une force mystérieuse et se retrouve encore aujourd'hui complètement retourné. Le sol, les habitats, les personnes... TOUT est littéralement inversé ! Il m'a fallu un moment avant de trouver mes repères et d'habituer mon estomac, comme la plupart de mes accompagnateurs du monde d'en bas.
A cause de sa position unique, l'île est souvent plongée dans l'obscurité, sa propre masse cachant les rayons du soleil et les nuages chargés d'eau qui l'entourent rendent l'air humide. Un véritable fléau pour le linge à sécher. Cela n'empêche pas l'endroit d'être plutôt attrayant : l'architecture de la grande ville, particulièrement démarquée au niveau de Webmaster, n'est en rien comparable à celle de cités des Blues. Il y a tant de cultures différentes que la remarque semble couler de source, pourtant... En voyant cela de mes propres yeux, je me rends compte à quel point le monde est vaste.
Et qu'il me reste du chemin à parcourir avant d'atteindre mon objectif.
Alors que Peter Jackspear conduit personnellement Abel en direction de son bureau dans le centre-ville, je quitte son nouvel habitat en compagnie d'Emma et d'un petit homme en tenue d'officiel que le grand patron a fait appeler pendant le trajet. Celui-ci dit faire partie du MI4. Un des agents formés là-bas et travaillant sur le terrain.
Nous traversons les rues sombres de la cité de Webmaster quand je ressens tout à coup quelque chose de désagréable dans mon dos. Une sorte de frisson. Sauf que ça ne vient pas de l'humidité :
- T'as senti aussi, Emma ?
- Oui...
Si ce n'était que moi, j'aurais conclu que c'était ma paranoïa maladive qui était en cause. Mais si un assassin comme elle éprouve la même chose, alors ce n'est pas une erreur.
On nous observe.
Oh oui, enfin ! Comme il dit ! Après avoir passé des jours entiers en pleine mer à supporter le rythme de vie de la Marine, avec des sujets de conversation aussi formels que barbants, à nettoyer le pont et éplucher les pommes de terre, à chanter tous les soirs "Mon cuirassé d'croisière" en compagnie de jeunots chouchoutés par les officiers de la capitale, à écouter Emma râler après Abel pour x ou y raison puis faire des bulles avec sa pâte à mâcher... Il était temps d'arriver !
Et je ne parle même pas de la tempête qu'on s'est tapée avant de rejoindre Calm Belt pour traverser Grand Line : des nuages plus noirs que le plus noir des esclaves de Rhétalia, gros comme un pays et des vagues aussi hautes qu'un monstre marin. Elle était si violente que j'ai vu plusieurs marins vomir leur déjeuner une fois le calme retrouvé... Et je faisais partie de ceux qui ont sursauté en voyant nager juste en dessous un Roi des Mers. Rien que son grondement, audible depuis les profondeurs, a suffit à me faire respecter les soldats du Gouvernement, l'espace de cinq minutes : pouvoir garder consistance face à ça, même en sachant que le granit marin nous protège, suffit à prouver que ces hommes sont les gardiens de la Paix et de la Justice. Ils ont intérêt à avoir les épaules pour tout supporter.
Comme je l'ai dit, ils ont eu droit à ma sympathie cinq minutes, pas plus.
Mais je m'égare : la personne qui s'adresse à Abel Denuy, mon homme de main, n'est autre que Peter Jackspear, le Lord-Président de Lone Down. Nous avons été conduits à lui en passant par la base de la Marine. De là-bas, un dirigeable nous a directement récupéré pour nous conduire au monde inversé sans anicroche. En tant que son responsable-sécurité, je me trouve à ses côtés avec Emma.
- Tout le plaisir est pour moi, Lord-Président.
- Qui sont ces personnes à vos côtés ? Ils ne font pas partie de la Marine.
- Je vous présente Dorian et sa compagnie. C'est un homme auquel je dois beaucoup et qui souhaitait rejoindre cet endroit. Je l'ai donc engagé pour assurer ma sécurité, en plus de celle fournie par le Gouvernement pour le déplacement.
- Un manque de confiance ?
- Disons plutôt un excès de prudence. Je ne m'en cache pas.
- Je le conçois ! Et que cherchez-vous ici, Dorian ?
Peter Jackspear plonge son regard dans le mien. J'ai l'impression de me faire sonder : ses yeux brillent d'intelligence et son sourire diplomatique en dit long sur sa personne. Il a beau se montrer accueillant, je ressens chez lui le calme froid et l'expérience d'un homme désabusé. J'ai intérêt à ne pas le froisser :
- J'suis à la recherche d'un lieu. Une connaissance m'a invité à m'y présenter.
Je tends la carte d'Elizabeth Butterfly, la célèbre enquêtrice, au Lord-Président, lequel semble réfléchir :
- Ce nom... Que fait votre connaissance au juste ? Est-elle une habitante de l'île ?
- Pas vraiment, il s'agit d'une détective. D'après c'que j'sais, un des bureaux qu'elle a fondé se trouve ici : le MI4 j'crois...
- Le MI4... La Milice ! Vous voulez faire partie de la sécurité intérieure alors ?
- J'veux user d'mes talents à juste titre, voilà tout.
- Dans ce cas, je ne risque pas de vous en empêcher.
Parce que tu as songé à m'en empêcher ?!
- Quelqu'un va vous y conduire, ne vous en faîtes pas. Je m'occupe de cela. Maintenant, monsieur Denuy : dirigeons-nous vers votre futur chez-vous.
Lone Down est un endroit unique. Il n'existe aucune île de la sorte sur les Blues : suite à un événement historique, l'ancien royaume s'est retrouvé dans les airs, maintenu par une force mystérieuse et se retrouve encore aujourd'hui complètement retourné. Le sol, les habitats, les personnes... TOUT est littéralement inversé ! Il m'a fallu un moment avant de trouver mes repères et d'habituer mon estomac, comme la plupart de mes accompagnateurs du monde d'en bas.
A cause de sa position unique, l'île est souvent plongée dans l'obscurité, sa propre masse cachant les rayons du soleil et les nuages chargés d'eau qui l'entourent rendent l'air humide. Un véritable fléau pour le linge à sécher. Cela n'empêche pas l'endroit d'être plutôt attrayant : l'architecture de la grande ville, particulièrement démarquée au niveau de Webmaster, n'est en rien comparable à celle de cités des Blues. Il y a tant de cultures différentes que la remarque semble couler de source, pourtant... En voyant cela de mes propres yeux, je me rends compte à quel point le monde est vaste.
Et qu'il me reste du chemin à parcourir avant d'atteindre mon objectif.
Alors que Peter Jackspear conduit personnellement Abel en direction de son bureau dans le centre-ville, je quitte son nouvel habitat en compagnie d'Emma et d'un petit homme en tenue d'officiel que le grand patron a fait appeler pendant le trajet. Celui-ci dit faire partie du MI4. Un des agents formés là-bas et travaillant sur le terrain.
Nous traversons les rues sombres de la cité de Webmaster quand je ressens tout à coup quelque chose de désagréable dans mon dos. Une sorte de frisson. Sauf que ça ne vient pas de l'humidité :
- T'as senti aussi, Emma ?
- Oui...
Si ce n'était que moi, j'aurais conclu que c'était ma paranoïa maladive qui était en cause. Mais si un assassin comme elle éprouve la même chose, alors ce n'est pas une erreur.
On nous observe.
Dernière édition par Dorian Silverbreath le Mer 1 Aoû 2018 - 16:08, édité 1 fois