Noir.
Le noir de l'enfermement, le noir de la solitude. Enfermée là, dans cette cale de navire sans accès à la lumière du jour, je ne vois rien.
Pire, je ne sens plus rien.
Enfin si, une seule et unique sensation me vient, m'enlace, me domine.
Le froid.
Nous ne sommes même pas encore arrivé à destination que déjà je souffre de tout mon être. De temps en temps, j'entends Raphael non loin de moi qui gémit, qui parfois hurle de rage. Mais rien ne change jamais, personne ne vient. Je crois même que personne n'entend.
Seuls.
Nous sommes seuls avec nous même. Seuls avec nos regrets, nos remords, et pour moi, mes souvenirs qui reviennent dans cette ambiance similaire à celle que j'ai déjà vécu. Je me souviens Stymphale, avant d'en être la reine. Je revois Lyana, ma tortionnaire aux cheveux aussi rouge que les miens.
Et je revois...
Non.
Non, je ne dois pas céder, je ne dois pas oublier. Oublier que tout ceci n'est que temporaire, que tout ceci fait parti du plan. Un plan qu'un idiot de révolutionnaire à mis en place. A l'heure actuelle, il est déjà entrain de me suivre de loin depuis son sous marin. Et lorsqu'on arrivera là bas, dans ce véritable enfer sur terre, il sera là et mettra rapidement fin à mes souffrances. Je dois avoir confiance, je me dois de me souvenir. Tout ceci est voulu, tout ceci est prévu.
L'espoir.
Il ne me reste que cela, l'espoir. L'espoir que tout ce passe comme prévu, que bientôt je reverrai la lueur du jour et ressentirai la chaleur du soleil. Que bientôt, mes chaines seront brisés et ce froid, neutralisé. Oui, je dois y croire, j'ai n'ai pas le choix, je n'ai plus que ça. Quoi qu'il arrive, en attendant, je survivrai, j'affronterai les épreuves, je surmonterai ma faiblesse. Et quoi qu'il arrive, j'ai confiance en Reyson, peu importe les risques, peu importe le danger, il me retrouvera, il me sauvera.
Blanc.
La lumière vient de pénétrer dans la cale du navire, dévoilant les murs blancs immaculé de cette petite prison de givre. Des pas lourds descendent les marches qui mène à notre étage. A côté de moi, Raphael, s'agite soudain, le pauvre est à bout de force. Il faut dire que nous n'avons rien mangé depuis notre départ de Little Garden. Je n'ose le regarder, je n'ose lui parler. Tout ce qui lui arrive est de sa faute, il n'aurait pas du intervenir, il n'aurait pas du être là.
Tout ce qui lui arrive est de Sa faute. J'essaie de m'en convaincre, je sais que c'est faux. Mais je garde un mince espoir pour lui, si je ne lui parle pas, peut être que la marine arrêtera de le traiter comme l'un de mes complices, comme l'un de mes amis.
Tu vas être contente Tahgel, j'ai réussi à faire exactement ce que tu m'as demandé : ton petit protéger va être logé dans le lieu le plus sécurisé de Jotunheim, tout comme toi, d'ailleurs.
Le vice Amiral Vasco se tient devant moi, fier comme un paon. Malgré le froid, malgré ma fatigue, mes blessures et ces menottes qui m'empêche d'être pleinement moi, je sens mon sang bouillonner dans mes veines.
Si seulement. Si seulement Raphael n'avait pas été là...
Te fous pas de moi Vasco ! Il ne mérite pas ça !
J'aurai voulu crier, mais le volume de ma voix ne suit pas. Et ce simple effort m'essouffle comme jamais. Mon cœur affaibli donne le maximum pour palpiter au rythme de ma colère et mon visage se crispe pour coller avec la rage que je ressens.
Mais je le sais très bien Tahgel, je ne fais qu’exhausser ton souhait.
Je voudrai me débattre, le frapper de toutes mes forces. Mais je n'arrive au mieux qu'à faire cliqueter à peine la chaîne qui retient mes mains en l'air, accrochée au plafond de ma cellule. Mais finalement, ma fatigue me rattrape, et ma tête se baisse, résignée devant un Vasco aux anges très vite rejoint par du personnel que nous n'avons pas encore eu le plaisir de rencontrer.
Je te présente tes nouveaux hôtes Tahgel, sois sûre qu'ils prendront bien soin de toi.
Sans relever la tête, la porte de ma cellule s'ouvre et les chaines glissent à travers les différents anneaux de métal. Mes bras retombent, totalement engourdi par le froid et cette position que je maintien depuis trop longtemps déjà. D'un coup sec sur mes fers, l'on m'invite à marcher à la suite de ces hommes qui me tire vers la lumière du soleil.
Dans mon dos, d'autres hommes s'occupent de Raphael, le libérant lui aussi le temps du transfert.
Et tandis que je place un pied sur les marches blanches doucement chauffé par les rayons du soleil, je m'arrête un instant, profitant quelques secondes de sa chaleur bienfaisante. Devant moi, les soldats s'agitent et tirent plus fortement sur mes chaines, mais je ne bouge pas, je me revigore tant que je le peux encore.
Jusqu'à ce que Vasco s'en mêle et tire d'un coup sec, me faisant voler de quelques mètres dans les escaliers.
Cette fois, c'est la fin pour moi.
Reyson, Ragnar, sortez moi de là...
Le noir de l'enfermement, le noir de la solitude. Enfermée là, dans cette cale de navire sans accès à la lumière du jour, je ne vois rien.
Pire, je ne sens plus rien.
Enfin si, une seule et unique sensation me vient, m'enlace, me domine.
Le froid.
Nous ne sommes même pas encore arrivé à destination que déjà je souffre de tout mon être. De temps en temps, j'entends Raphael non loin de moi qui gémit, qui parfois hurle de rage. Mais rien ne change jamais, personne ne vient. Je crois même que personne n'entend.
Seuls.
Nous sommes seuls avec nous même. Seuls avec nos regrets, nos remords, et pour moi, mes souvenirs qui reviennent dans cette ambiance similaire à celle que j'ai déjà vécu. Je me souviens Stymphale, avant d'en être la reine. Je revois Lyana, ma tortionnaire aux cheveux aussi rouge que les miens.
Et je revois...
Non.
Non, je ne dois pas céder, je ne dois pas oublier. Oublier que tout ceci n'est que temporaire, que tout ceci fait parti du plan. Un plan qu'un idiot de révolutionnaire à mis en place. A l'heure actuelle, il est déjà entrain de me suivre de loin depuis son sous marin. Et lorsqu'on arrivera là bas, dans ce véritable enfer sur terre, il sera là et mettra rapidement fin à mes souffrances. Je dois avoir confiance, je me dois de me souvenir. Tout ceci est voulu, tout ceci est prévu.
L'espoir.
Il ne me reste que cela, l'espoir. L'espoir que tout ce passe comme prévu, que bientôt je reverrai la lueur du jour et ressentirai la chaleur du soleil. Que bientôt, mes chaines seront brisés et ce froid, neutralisé. Oui, je dois y croire, j'ai n'ai pas le choix, je n'ai plus que ça. Quoi qu'il arrive, en attendant, je survivrai, j'affronterai les épreuves, je surmonterai ma faiblesse. Et quoi qu'il arrive, j'ai confiance en Reyson, peu importe les risques, peu importe le danger, il me retrouvera, il me sauvera.
Blanc.
La lumière vient de pénétrer dans la cale du navire, dévoilant les murs blancs immaculé de cette petite prison de givre. Des pas lourds descendent les marches qui mène à notre étage. A côté de moi, Raphael, s'agite soudain, le pauvre est à bout de force. Il faut dire que nous n'avons rien mangé depuis notre départ de Little Garden. Je n'ose le regarder, je n'ose lui parler. Tout ce qui lui arrive est de sa faute, il n'aurait pas du intervenir, il n'aurait pas du être là.
Tout ce qui lui arrive est de Sa faute. J'essaie de m'en convaincre, je sais que c'est faux. Mais je garde un mince espoir pour lui, si je ne lui parle pas, peut être que la marine arrêtera de le traiter comme l'un de mes complices, comme l'un de mes amis.
Tu vas être contente Tahgel, j'ai réussi à faire exactement ce que tu m'as demandé : ton petit protéger va être logé dans le lieu le plus sécurisé de Jotunheim, tout comme toi, d'ailleurs.
Le vice Amiral Vasco se tient devant moi, fier comme un paon. Malgré le froid, malgré ma fatigue, mes blessures et ces menottes qui m'empêche d'être pleinement moi, je sens mon sang bouillonner dans mes veines.
Si seulement. Si seulement Raphael n'avait pas été là...
Te fous pas de moi Vasco ! Il ne mérite pas ça !
J'aurai voulu crier, mais le volume de ma voix ne suit pas. Et ce simple effort m'essouffle comme jamais. Mon cœur affaibli donne le maximum pour palpiter au rythme de ma colère et mon visage se crispe pour coller avec la rage que je ressens.
Mais je le sais très bien Tahgel, je ne fais qu’exhausser ton souhait.
Je voudrai me débattre, le frapper de toutes mes forces. Mais je n'arrive au mieux qu'à faire cliqueter à peine la chaîne qui retient mes mains en l'air, accrochée au plafond de ma cellule. Mais finalement, ma fatigue me rattrape, et ma tête se baisse, résignée devant un Vasco aux anges très vite rejoint par du personnel que nous n'avons pas encore eu le plaisir de rencontrer.
Je te présente tes nouveaux hôtes Tahgel, sois sûre qu'ils prendront bien soin de toi.
Sans relever la tête, la porte de ma cellule s'ouvre et les chaines glissent à travers les différents anneaux de métal. Mes bras retombent, totalement engourdi par le froid et cette position que je maintien depuis trop longtemps déjà. D'un coup sec sur mes fers, l'on m'invite à marcher à la suite de ces hommes qui me tire vers la lumière du soleil.
Dans mon dos, d'autres hommes s'occupent de Raphael, le libérant lui aussi le temps du transfert.
Et tandis que je place un pied sur les marches blanches doucement chauffé par les rayons du soleil, je m'arrête un instant, profitant quelques secondes de sa chaleur bienfaisante. Devant moi, les soldats s'agitent et tirent plus fortement sur mes chaines, mais je ne bouge pas, je me revigore tant que je le peux encore.
Jusqu'à ce que Vasco s'en mêle et tire d'un coup sec, me faisant voler de quelques mètres dans les escaliers.
Cette fois, c'est la fin pour moi.
Reyson, Ragnar, sortez moi de là...