Les navires de la marine s’en vont, et parmi eux, dans un état tout à fait discutable, se trouve la courageuse Izya. Courageuse, oui, car son sacrifice n’était pas le plus simple à accepter. Mais à bord du sous-marin fourni par la révolutionnaire, l’un des nombreux conçus par nos ingénieurs, la vigie m’annonce que les navire sont en route. J’ordonne qu’on les suive tout naturellement. Nous longeons Little Garden en me rappelant de nombreux souvenirs. Il faut admettre que j’y ai passé beaucoup de temps pour me ressourcer et me perfectionner.
À mes côtés, Rafaelo que j’avais rapidement rencontré sur Kanokuni, donc pas grand chose de partagé encore. On m’a cependant vanté les mérites de ce dernier et faisait parti des révolutionnaires avec lesquels je suis entré en contact via denden. À part la seule voix féminine, je les ai tous rencontré. Yuki est aux abonnés absents, Clotho nous a quitté pour projets et Rafaelo est le seul encore présent. Seulement trop occupé lui aussi.
Pour le moment tout semble se dérouler comme sur des roulettes. Suivre des types dans un sous-marin, à l’abri des regards indiscrets, c’est plutôt pas mal. Exceptés quelques monstres marins qui nous confondent avec leur repas, c’est cool. Le travail réalisé par Yuki, alias no-body, et les autres, sur les technologies sous-marines est fantastique. La seule personne pouvant nous détecter avec son haki de l’empathie n’est autre que Vasco, mais c’est aussi pour cela que nous nous déplacement à une telle profondeur.
L’équipage n’est constituée que de très peu d’hommes. L’essentiel de la troupe est quelque part derrière nous, incognito, pour arriver comme des seigneurs sur le champ de bataille. Indirectement, mais pas totalement puisque j’y ai pensé, ils serviront d’appât pour concentrer l’essentiel de la marine sur eux, et ce, pendant que Rafaelo et moi-même réglons quelques affaires. En somme, nous deux seulement allons infiltrer cette foutue prison à l’aide de nos capacités respectives.
Je suis relativement calme pour une fois. Pas de stress, pas de panique, seulement un peu d’excitation à l’idée de croiser des adversaires de tailles… que dis-je ? Je n’aurais pas le temps pour ces bêtises. Mais contrairement à mon infiltration sur Marie-Joie, je me sens bien. Je n’ai pas envie de taper sur un piano pour me détendre ou ressasser de vieilles histoires du passé. Tout ça est derrière moi maintenant, un avenir probablement plus désastreux s’ouvre à moi. Et comme je suis un poil débile, j’y cours volontiers.
C’est sur cette réflexion que la vigie annonce l’ouverture des portes de la justice. J’ai toujours voulu voir ça de mes propres yeux. Je demande au collègue de s’éloigner et prends aussitôt sa place pour observer ce phénomène. C’est tout simplement énorme. En plein milieu de la mer, deux énormes portes cachées par un brouillard s’ouvrent, comme si de rien n’était. La marine, sérieusement, y'a pas à dire, ils sont balèzes les cons. C’est cool d’avoir des sous-marins aussi, c’est pas mal la révolution.
Nous passons enfin ces majestueuses portes et pénétrons dans ce terrible courant Taraï. À la profondeur à laquelle nous naviguons, le courant nous impact peu. Cependant, notre visibilité est troublée par de fortes vagues qui obstruent celle-ci, sans pour autant que ce soit permanent. En effet, le courant se calme mais nous savons que cela peut reprendre d’un instant à l’autre. Rien n’est permanent ici.
J’en parle comme s’il s’agissait de chez moi. Pas du tout.[°°°]
La traque devient légèrement longue et fastidieuse, on s’emmerde un peu. Mais c’est en réalité l’excitation qui trouble ma perception du temps, car ça ne fait en réalité pas si longtemps que ça que nous suivons Izya et ses nouveaux petits copains. J’en connais un qui doit être ravi au fond de son navire à imaginer sa belle entourée d’hommes. Ouais, ça me fait doucement sourire. Il n’empêche que je leur suis éternellement reconnaissant.
« Ragnar, Rafaelo, juste devant nous, la prison de glace, dit sobrement la vigie avec son nez coulant de morve. »
Le navire ne nous intéresse plus directement. Nous allons nous placer sous cette prison mobile et l’infiltrer comme nous l’avions prévu. C’est maintenant que ça commence enfin. J’attends ce moment depuis si longtemps. Mandrake, le modèle que j’ai indirectement toujours voulu suivre. Le libérer de cette merde serait pour moi un grand honneur. Mais avant ça, quelques étapes nous attendent. Je me retourne vers Rafaelo en tentant de voir s’il est prêt.
Un homme de sa trempe l’est toujours.
Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Sam 11 Aoû 2018 - 14:48, édité 1 fois