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Le début d'un nouveau départ

Robina faisait les cent pas dans sa chambre, elle avait visité plusieurs des établissements qui avaient été présent lors du concours de la rue des Pillouse de Cocoyashi et aucun d'eux n'avaient voulus d'elle malgré son classement. Elle avait eu plusieurs fois la même critique, une femme dans leurs cuisines les dérangeaient déjà mais qu'en plus elle ne soit pas native de l'île et ne connaissait pas certaines épices qu'ils utilisaient ainsi que les connaissances de certaines viandes que les chefs avaient l'habitude d'utiliser dans leurs plats.

Pourtant, notre coq avait fait grande impression rien qu'avec son premier plat, l'hitsumabochi de Sanderr, les chefs avaient été impressionnés par sa technique et le plat en lui-même, mais ça ne leur avait pas suffi. Elle avait eu des éloges pour sa participation cependant le seul travail qu'on lui avait proposé était une place de plongeuse en cuisine avec une possibilité d'apprendre la cuisine locale. Elle referma bien vite la porte qu'on lui avait ouverte.

La frustration d'être parti de son île pour rien sur la première destination qu'elle avait eu, certes elle ne l'avait pas choisis, mais l'espoir était là durant la bataille pour gagner ce combat des chefs. La demoiselle avait fait son maximum pour montrer tous ses talents et bien que les établissements aient été impressionnés ils ne lui avaient pas ouvert leurs portes en grand comme ce qu'elle avait rêvé. Elle frappa dans le pied de son lit et se fit mal au petit orteil, une écharde se ficha dans celui-ci et il fallut cinq minutes à notre cuisinière pour l'enlever.

La seconde fulminait encore depuis son dernier refus, la veille. Il était neuf heures le matin et le réveil avait été rude, elle était tombée de son lit au réveil, s'étant enroulés dans les couvertures, elle avait bataillé pour se défaire de celles-ci, elle avait réussi à s'en extraire, mais en tombant du lit avec encore un morceau de drap accroché à son pied. Après quelques secondes elle s'était assise sur le lit et avait défait les liens qui l'enserraient, même si être attaché par son propre lit n'est pas la plus héroïque des choses.

Après toutes ses péripéties elle descendit prendre son petit-déjeuner, un bol de café tiède avec une tartine de pain. Le beurre était en supplément, ce que la tenancière avait légèrement oublié de dire à notre sans-le-sous. Elle trempa alors sa tartine dans le bol, au moins le café ramollissait le pain qui n'était pas frais cependant de la veille. La patronne était gentille et avait un bon fond néanmoins elle ne connaissait rien au monde du goût et des saveurs et manger dans son restaurant n'était pas une révélation pour celle qui n'avait plus un berry en poche.

Elle partit de l'auberge après avoir fini son repas. La ville était réveillée, les activités se trouvaient partout, les marchés avaient ouvert et proposaient les produits locaux ainsi que de la pêche locale. Elle passa un long moment à trouver un travail, dans la restauration en faisant le tour de chacun des restaurants de la ville.

Désolé j'ai pas de travail pour toi ! Maintenant dégage j'ai du boulot, moi !

Un autre restaurant plus loin dans la rue, un établissement plus petit moins connu et plus excentré, bref une gargote pas vraiment touristique qui ne donnait pas envie de rentrer.

Dégage de là tu devrais rentrer chez toi pour t'occuper des gamins ou faire le ménage !

La frustration montait peu à peu, elle n'avait vraiment pas de chance, ça devait être de famille après tout. En sortant de la deuxième entreprise elle se prit les pieds dans un sac de farine poser devant la porte et tomba sur les pavées et se retrouva sonnée devant l'entrée qu'elle venait de prendre. En se relevant elle mit la main dans une flaque de boue et glissa et se vit de nouveau sur le sol. La colère qui montait peu à peu en elle fit place à la lassitude.

En se relevant le sourire de notre civile avait disparu de son visage, des pensées moins joyeuses se faisaient un chemin dans son esprit, elle pestait contre le monde entier et surtout contre sa malchance qui lui mettait des bâtons dans les roues. La route fut longue avec son côté droit qui la lançait avec la douleur qui irradiait, elle se changea pour ne pas avoir l'air ridicule plus longtemps.

Elle enfila alors une robe bleue en laine fine avec des broderies rouges au niveau du col et blanche aux poignets. Elle retourna alors chercher du travail. La tenancière la héla avant qu'elle ne ressorte.

Eh ! Petite ! Tu sais je suis désolée que tu trouves pas de travail pour l'moment, mais tu sais je vais pas pouvoir te faire la charité. Quand ta semaine sera finie tu devras partir alors j'espère pour toi que tu vas en trouver un assez rapidement peut être même aujourd'hui si ça se trouve ! Bon, je te retiens pas plus longtemps je vois bien que t'as pas l'air dans ton assiette.

Après ces paroles plus que sympathique pour Robina, notre demoiselle partit du bar et se fit bousculer par un passant. C'est un peu plus tard en voulant vérifier si elle avait de quoi se payer une bière qu'elle vit que la personne qui l'avait bousculé lui avait surement volé le peu d'économies qu'elle avait en poche. Pestant contre son voleur elle se résolut à ne pas boire pour se détendre et continuer sans pause sa tâche qu'est la recherche d'un nouveau job.

Après un énième refus de la part d'un des nombreux chefs elle se posa sur un banc et alors que le vent soufflait dans ses longs cheveux bleus clair elle leva les yeux au ciel en se demandant si elle a bien fait de partir de chez elle comme ça. Quand soudain une feuille lui tomba sur le visage et manqua de l'étouffer, elle l'attrapait et s'apprêtait à la jeter quand elle vit que c'était une affiche pour un recrutement. Piqué au vif et prête à tout pour trouver un travail elle lut alors.



AVIS À TOUS ET TOUTES

Suite à une recrudescence des actes de vandalismes et à une diminution de nos effectifs les chasseurs de primes du bureau de Cocoyashi ouvrent leurs portes à qui le veut et ainsi devenir un chasseur de primes !

Le frisson de la chasse est enivrant et quand vous aurez commencés vous ne pourrez plus vous arrêter de continuer.

C'est avec patience et calme que nous vous expliquerons en quoi consiste le travail qui pourrait bien être celui de votre vie ! Et oui de votre vie ! Des aventures incroyables vous attendent et la richesse vous tend maintenant les bras !

Alors qu'attendez vous ? Venez nous rejoindre, nous n'attendons que vous !
Signé: Le chef de la maison des chasseurs de primes de Cocoyashi



Notre coq allait jeter le papier, quand soudain elle se dit qu'après tout elle ne perdrait rien à se rendre à la maison des chasseurs de primes. C'est avec une nouvelle détermination qu'elle froissa le papier dans sa main en la serrant et partit vers la bâtisse. Le problème c'est qu'elle ne savait pas où se trouvait le dit lieu et qu'il n'y avait aucune information sur la localisation de la maison en elle-même. C'est avec une pointe de dépression qu'elle repartit continuer ses recherches, mais avec un but autre que la cuisine dans sa vie cette fois, trouver le lieu de la guilde des chasseurs de primes de Cocoyashi !

Elle demanda son chemin à plusieurs personnes, certaines lui dirent d'aller au Nord, d'autres quelques rues plus loin d'aller vers le Sud, on lui dit même qu'il n'y avait pas de bureau de chasseur de primes à Cocoyashi, car il avait brûlé il y a de cela vingt ans. Après plusieurs heures de recherches et un retour à l'auberge pour manger ainsi que sa chambre pour se rafraîchir un peu notre cuisinière repartit de plus belle dans ses recherches. Elle demanda néanmoins avant de partir à la patronne où se trouvait le lieu qu'elle cherchait, la dame ne sut pas trop lui répondre excepté le fait est qu'elle se trouvait en centre-ville et qu'elle ne devrait pas avoir trop de mal à la trouver.

Après une heure de recherche infructueuse, notre ancienne seconde commence à démoraliser et se dit qu'elle ne trouverait jamais le chemin avec sa chance. Elle s'assit contre un mur et se laissa glisser sur le sol, la tête basse et le moral dans les chaussettes. Un petit coup au moral, l'espoir lui avait été accordé par cette annonce cependant la fortune lui avait ravi en l'empêchant de trouver le lieu qu'elle cherchait. Toutes les indications se contredisaient et bien qu'elle soit restée en centre-ville et avait tourné plusieurs fois dans chacune des rues elle ne trouvait pas. Elle se trouvait maintenant dans une petite venelle, un cul de sac qui allait lui redonner son espoir sans qu'elle le sache. En se relevant elle ne fit pas attention et percuta un homme qui sortait de la bâtisse où elle s'était adossée.

Désolé, excusez-moi !

L'homme n'avait pas l'air commode et continua son chemin après lui avoir fait un signe de tête disant que ce n'était rien après avoir vérifié ses poches. Ce fut à ce moment-là que la jeune fille eut l'idée de recommencer son investigation et posa une question à l'homme qu'elle venait de rencontrer par la force des choses.

Pardon ! Monsieur ! Je suis désolée de vous demander ça, mais vous ne sauriez pas où je pourrais trouver la maison des chasseurs de primes par hasard ? Cela fait des heures que je cherche sans la trouver, j'ai trouvé un de leurs prospectus et je suis intéressée par le métier !

L'homme la regarda de la tête au pied avant de sourire et de pointer le bâtiment sur lequel Robina était adossé il y a quelques instants.

Non mais tu te moques de moi c'est ça ?! C'est ici petite, je viens d'en sortir ! Tu as plus qu'à rentrer pour te présenter et leur dire que tu veux devenir l'une d'entre nous. Bon, je te laisse j'ai du travail !

Merci, monsieur ...?

Monsieur Blurk, bon au plaisir de se revoir !

Il lui fit un signe de la main en se retournant et partit de la venelle en tournant vers la droite. La jeune seconde fit face alors à ce qu'elle avait cherché toute la journée, la chance lui souriait un peu pour une fois et c'est avec un grand sourire et le cœur remplit d'appréhensions et d'excitation qu'elle poussa la porte en bois et rentra dans le lieu qui changerait sa vie, enfin c'est ce qu'elle espérait.


Dernière édition par Robina Erwolf le Mar 14 Aoû 2018 - 21:10, édité 1 fois
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La porte s'ouvrit avec facilité, les gonds étaient bien huilés, la porte solide dans un bois massif renforcé par des plaques en acier. Un symbole était gravé sur celle-ci, mais Robina n'aurait su dire à quoi il ressemblait tellement il était patiné et avait passé avec le temps. Le bâtiment n'avait pas les proportions auxquelles la jeune femme s'attendait. Elle spéculait sur un petit comptoir avec quelques affiches de criminels du coin avec un tenancier ou une tenancière à l'air patibulaire, il n'en était rien.

Le bureau, si on pouvait donner le nom de bureau à cette gigantesque pièce commune, le comptoir se tenait en face de la porte qu'elle referma derrière elle. Il était en bois massif, plusieurs entailles de coups de couteaux ou de sabres le jonchaient sur tout le long. Un gros bonhomme patibulaire la regarda entrer et tira une bouffée sur sa pipe avant de relâcher un rond de fumée et d'expulser le reste à travers celui-ci.

Je peux faire quelque chose pour vous mademoiselle ?

Oui ! Je viens ici parce que j'ai vu l'annonce sur ce prospectus disant que vous êtes à la recherche de chasseur de primes et cela m'intéresse, je suis donc ici pour vous rejoindre et faire partie des vôtres.

Ah ! Vous, une chasseuse de primes ? Vous êtes sûr ? Le métier n'est pas de tout repos et les personnes que l'on chasse ne nous font pas la vie facile. Vous allez avoir des bleues, des bosses et des coupures voir même mourir si vous tombez sur un trop gros morceau pour vous, vous êtes toujours d'accord ?

Oui ! Je vais faire ce qu'il faut pour m'en sortir et quelques blessures ne me font pas peur. Je sais aussi me battre alors ceux qui seront récalcitrant je m'en occuperais avec mes poings !

Bien ! Tu as du répondant au moins c'est déjà ça. Bon si tu veux devenir chasseuse de primes je vais juste te demander de passer un test avant que tu ne payes ta licence. Il va falloir que tu te battes contre l'un des gars qui apprend le métier ici et que tu le battes ou au moins que tu t'en sortes assez bien pour que le groupe accepte que tu te joignes à nous. Ce n'est pas que je ne veux pas de toi, mais des bras cassés on en veut pas ici. C'est compris ?

C'est clair comme de l'eau des glaciers.

Les intestins de celle qui venait d'entrer dans le bureau se nouèrent d'appréhension pour plusieurs raisons. La première, il fallait payer pour avoir une licence de chasseur de primes ? Mais elle n'avait pas été mis au courant et combien elle coutait ? Déjà qu'elle n'avait pas un sous en poche si elle devait payer pour avoir le travail elle allait avoir du mal à devenir l'une des leurs. Et deuxièmement, un test, bon c'était un test de combat, donc en somme elle devait vaincre son adversaire ou au pire lui opposer assez de résistance pour valoir quelque chose aux yeux de l'assistance qui n'allait surement pas perdre une miette de ce qui allait se passer.

Le maître de maison était plus grand que notre héroïne, ce qui en soit n'est pas bien difficile vu qu'elle était petite pour la moyenne, mais il était incroyablement grand, il devait faire dans les deux mètres cinquante voir peut être même trois mètres. Il était plus grand qu'elle, en étant assis derrière le bar, certes elle avait remarqué cet état de fait mais qu'il soit aussi haut la surprit un instant et il lui fallut une seconde avant de se reprendre et de suivre celui qui lui montrait la voie.

Ils passèrent sur la gauche de l'entrée du bâtiment où un mur avait été détruit, enfin c'est ce qu'elle en déduisait vu l'épaisseur du mur qui séparait les deux salles l'une à côté de l'autre. Il fallut monter quelques marches à nos deux personnes avant de rentrer dans une grande salle où plusieurs tables en bois se trouvaient. Des personnes s'attablaient pour partager un repas plus tardif que les autres ou boire une bière. D'autres discutaient déjà installer dans leurs coins à deviser d'un quelconque sujet. Le brouhaha enflait et désenflait au rythme des discutions.

Les deux personnes continuèrent leurs chemins après que le chef du bureau ait salué de loin certaines des personnes à leurs tables. Une autre salle, tout aussi grande que celle qu'ils venaient de passer, mais dans celle-ci un énorme cercle de sable avait été creusé dans le sol. Une arène en somme pour des affrontements ainsi que les entraînements des chasseurs de primes, trois personnes étaient déjà en train de se battre à l'intérieur et c'était un homme d'un certain âge qui menait la danse dans la zone d'entrainement.

Il parait et déviait chacune des attaques de ses deux assaillants avec facilité, chacun de ses gestes se faisaient minimaliste et il donnait des instructions à chacune de leurs attaques, leur disant ce qu'il fallait changer quand ils faisaient des erreurs, ce qui arrivait souvent, car il n'arrêtait pas de hurler des ordres sur ses deux adversaires. Il stoppa l'entrainement d'un geste envers ses deux élèves et se tourna vers le demi-géant chef des chasseurs de primes en le voyant arriver avec Robina. Il sortit du cercle et monta vers les deux arrivants.

Alors, tu as une nouvelle recrue à tester encore aujourd'hui ? Bon si ça n'est que cela on peut faire vite. Arnold ! Tu vas affronter la petite dans l'arène alors prépare toi !

Un jeune homme, de tout juste vingt ans, entra dans l'arène en sautant et faisant voler de la poussière dans la bâtisse. Il fit rouler ses épaules et regarda la jeune femme dans les yeux.

Alors, la naine, tu viens ? Si tu venais me montrer ce que tu sais faire ? Et puis c'est toi qui veux nous rejoindre, tu ne viendras pas te plaindre du résultat.

Robina le dévisagea sans répondre. Elle portait une robe et ses bottines, elle n'avait pas prévu de se battre en venant ici. Elle se détourna un instant du jeune homme et emprunta une ceinture dans l'assistance pour au moins ne pas être gênée par son vêtement. Elle plaque sa longue chevelure bleutée en arrière en les attachant en chignon pour ne pas être gênée. Enfin prête, elle revint se placer dans l'arène en prenant les marches, face au jeune homme. Il l'attendait les mains sur les hanches, le regard pétillant.

Parfait ! Voilà qui va mettre un peu de piment dans cette journée et qui va nous distraire. J'arbitre. Combat à mains nues. Coups vicieux interdits !

Dommage.

Ces derniers mots avaient été susurré par Arnold, ses yeux marron plaqués dans ceux de notre cuisinière. Cette dernière conserva le silence, déjà concentré sur le duel à venir. Ils firent quelques étirements, sans se quitter du regard. Elle étira ses fines épaules, les muscles de son cou, ses jambes. Son sourire s'effaça d'un trait, chassé par la concentration. Robina adopta une posture ouvertement défensive, une main devant elle, l'autre en retrait de la tête, les jambes fléchies et le torse un peu en avant. Il se mit à tourner atour du guerrier qui conservait une posture d'attente, les mains sur les hanches. La coq se sentait bien. Alerte. Capable de réagir avec une aisance tout à fait acceptable. Aussi épaisse qu'un ruisseau de miel; l'adrénaline coulait dans ses membres.

Tu es prête, ma jolie ?

Cette dernière hocha simplement de la tête. Au signal de l'entraîneur, ses doigts ridés attrapant la pipe du chef du bureau, l'affrontement débuta. Il se lança crânement sur elle, faisant preuve d'une impétuosité sans failles, pensant qu'il avait le dessus. Une double attaque pied-main, parée. Une prise en faucheux, parée également par notre combattante. Une feinte suivie d'un fouetté du pied en rotation, un revers du tranchant de la main au visage, suivi d'un coup de genou en sortie de volte. Parés dans la foulée.

La jeune femme contrait tous les assauts de Arnold, les uns après les autres. Sobre, souple et sûre. Et bien que tout entière dans l'affrontement elle prenait garde à retenir ses gestes. Elle voulait montrer au jeune homme ainsi qu'à l'assistance, ce qu'il en était de l'équilibre des forces. Nullement le vexer, encore moins l'humilier devant ces hommes, ou, pire encore, lui causer une blessure. Elle voulait gagner leurs respects et molester ce jeune arrogant ne le ferait pas.

L'art du combat que professait son professeur était celui du karaté. Celui dont il usait, plus rudimentaire, plus brutale, s'apparentait à un style de combat de rue. Avec peut-être une touche de celui que son maître lui apprenait chaque jour, notamment dans ses mouvements plus fluides, opportunistes. Il avait dû avoir du mal dans sa vie s'il s'était battu dans la rue étant plus jeune. Mais Robina s'était fait entrainer pendant plus de dix par ses parents aux arts du combat. Elle aurait pu percer ses défenses et l'étaler au sol, à demi inconscient. Mais cet élan obscur, elle refusa de s'y livrer.

Elle contrait, repoussait, esquivait ou détournait. Et cela suffisait. Elle n'avait pas besoin d'utiliser les frappes d'attaques du style de Sanderr, le jeune homme ne devait que commencer sa formation et elle avait largement le niveau pour le vaincre.

Tu peux t'escrimer ainsi jusqu'à la tombée de la nuit, tu ne parviendras pas à vaincre ma garde. C'est ainsi.

Tel était le message discret qu'elle lui faisait parvenir. Arnold était tenace, néanmoins. Il usa de l'ensemble de son savoir-faire pour la faire plier. Après une suite de frappes latérales, il feignit de se reculer et tenta une attaque vicieuse, plus vigoureuse encore que les précédentes; un fouetté de botte directement dirigé vers les parties de notre cuisinière.

Robina para de l'avant-bras, sans s'émouvoir et sa contre-attaque s'avéra fulgurante. Pour la première fois depuis le début de la joute, elle enveloppa le guerrier d'un entrelacs de frappes du tranchant des mains, des coudes et des genoux. Le jeune homme fut contraint à une brusque défensive. Il recula, en contrant ou esquivant du mieux qu'il pouvait. Au milieu du déluge offensif qu'elle déployait, Robina le toucha en haut de la cuisse, au plexus solaire, à la base du cou. Elle ne porta aucun coup, se contentant simplement de le toucher des doigts; il était suffisamment fin pour comprendre, en tout cas elle l'espérait. Elle le fit reculer de trois mètres et rompit. De nouveau en posture d'attente, prête à la riposte.

Les attaques du jeune homme se firent plus rapides et concentrées, plus précises. Elle le laissa dérouler son assaut, prendre le contrôle. À son tour, Robina modifia sa façon de combattra. Elle s'immergea dans le style de Sanderr, une technique de combat faite pour briser les os et provoquer des dégâts internes avec des frappes sèches et violentes. L'élan formidable du jeune homme se brisa sur le rempart que venait de dresser notre coq. Les deux combattants se mouvaient avec grâce, comme si un cyclone se formait au milieu de l'arène. À l'intérieur de ce cyclone, Robina se permit un léger sourire puis augmenta le rythme, passant à son style de combat propre, mixant les deux façons de combattre.

Sa façon de combattre le déstabilisa même s'il n'en montra rien. Il tenta de suivre et de résister. C'était là une chose difficile pour lui, pour ne pas dire impossible. Quelques instants plus tard, Robina le sentit perdre pied. Au moment précis où il allait se faire déborder devant tous, elle recula et salua d'une honorable inclinaison du buste. Mais son adversaire ne le voyait pas comme cela. Il attaqua d'une série de frappes du tranchant de la main avec des frappes des genoux et des coudes. Elle bloqua ses assauts et le sécha d'une frappe au plexus solaire en le laissant au sol.

Des applaudissements nourris saluaient le spectacle offert. Le guerrier au sol se releva lentement et dans la douleur. Il remonta en sortant de l'arène et se dirigea dans les rangs de ses compagnons.

Bien ! Je vois que tu sais te battre ! Maintenant retournons au comptoir pour voir les démarches administratives pour l'acquisition de ta licence de chasseuse de primes.
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Tu sais ça faisait longtemps que quelqu'un n'avait pas surclassé comme ça l'un de nos aspirants. Certes Arnold n'est pas l'un de nos meilleurs combattants néanmoins il a de la ressource et ça n'a peut-être pas été remarqué par tout le monde dans l'audience, mais tu l'as maîtrisé sans problème. En tout cas je n'ai pas pu décrypter ce que tu utilises comme style de combat j'ai vu un peu d'art martiaux des marines avec une pointe d'un autre que je ne connais pas. Quand au second, un mystère, les frappes aussi brutales, on aurait dit que tu étais devenu un rocher qui bougeait pour bloquer son adversaire et lui asséner des coups. Quand au dernier on a bien vu que tu avais mélangé les deux, surement un mixte que tu as fais toi-même avec les deux styles, mais tu as appris tout cela où ?

Eh bien, j'ai appris cela avec mes parents, ils sont encore plus doués que moi je peux vous l'assurer ! C'est ma mère qui m'a appris le premier style, elle travaille pour le gouvernement mondial et elle m'a appris à me battre. Quant à mon père il voulait aussi faire sa part et m'inculqua un art différent, l'art de Sanderr, une archipel au nord de North Blue. Mais c'est vrai que mon style est plus entre les deux, parfois cassant et frappant comme la roche ou la glace de Sanderr, mais fluide et limpide pour bloquer et éviter comme celui de ma mère.

Je vois... Bon ! Alors, tu as réussi le premier test ça il y a pas de problème là-dessus. Maintenant il va falloir que l'on parle un peu d'argent. Comme tu le sais la licence pour devenir une chasseuse de primes n'est pas gratuite, elle coûte la modique somme d'un million de berries donc si tu pouvais aller chercher la somme pendant que je prépare les documents ça serait parfait. À moins que tu aies la somme sur toi ?

L'atterrement se fit sur le visage de Robina, un million de berries, elle était loin de les avoir en ce moment et elle n'avait jamais eu cette somme en poche, pas même quand elle travaillait aux cuisines de son pays natal. Elle regarda autour d'elle en quête d'aide, mais il n'y en avait pas, elle allait devoir repartir pour trouver un travail payé une misère et surement sans pouvoir travailler dans un labo, la désillusion était forte et c'est avec peine qu'elle ravala la larme qui voulait couler le long de sa joue. Elle commença à faire demi-tour et à partir.

C'est à ce moment-là que le destin frappa dans le sens propre comme au figuré. La coq qui avait la vue embrumer par les larmes qui voulaient sortir se prit le mur en frappant le panneau d'affichage des personnes recherchées. C'est à cet instant qu'elle vit un avis qui pouvait peut-être la sortir de ce pétrin, la remettre sur les rails et lui faire avoir sa licence de chasseuse de primes. Après s'être calmée et reprit ses esprits en essuyant les larmes qui perlaient elle examina le panneau avec plus d'attention. Des petits brigands pour la plupart, des racketteurs, des violeurs voir des meurtriers, mais aucun ne convenaient à ce que notre future chasseuse de primes voulait faire.

L'affiche, qui lui apporta le salut, était cachée derrière une autre qui était loin de convenir à Robina, un homme primé pour quinze millions de berries, un pirate. Elle lut son descriptif.

Recherché
Lee Agaa



Le début d'un nouveau départ O5ik



4 000 000 de Berries

Mort ou vif

Recherché pour proxénétisme, vol ainsi que vol avec effraction ainsi que vol aggravé avec coups et blessures, refus d'obtempérer ainsi qu'agression sur hommes du corps armé.

Robina regarda de plus prêt la prime et vit qu'elle pourrait convenir à ce qu'elle voulait faire, l'homme était de Cocoyashi, déjà elle n'aurait pas besoin de voyager. Pas de meurtres, donc s'il ne changeait pas ses habitudes il n'allait pas la tuer, n'est-ce pas ? Ensuite, des délits avec brutalité certes, mais il se cachait, c'était écrit sur l'affiche, en effet sa localisation était inconnue sur l'île. Une prime aussi haute, elle pourrait négocier pour l'attraper elle-même et récupérer une partie de la prime pour payer sa licence et devenir une chasseuse de primes. Elle arracha l'affiche du tableau et se retourna vers le chef des chasseurs.

Je suis désolé, mais je n'ai pas l'argent pour payer la licence de chasseur de primes en fait. Je pensais qu'elle était gratuite et qu'il fallait juste venir à votre bureau pour devenir l'un des vôtres.

Quoi ?! Mais c'est ridicule ! Tu croyais vraiment qu'il fallait te pointer ici et demander une licence pour en avoir une ? Bon si tu n'as pas l'argent ça ne sert à rien que tu restes, tu peux partir maintenant.

Attendez ! J'ai une solution qui pourrait nous convenir à tous les deux. J'ai trouvé cet avis de recherche disant que Lee Agaa était recherché sur l'île de Cocoyashi pour quatre millions de berries. Si je l'attrape pour vous on pourrait faire un marché non ?

Et c'est quoi ton marché petit ? Parce que même si tu l'attrapes et que tu le ramènes ici la prime ne sera pas à toi, mais à nous !

Oui mais si je l'attrape seule, non seulement vous auriez un problème en moins sur l'île, mais en plus je vous montrerais ce que je vaux, on ferait un partage avec la prime ce qui me permettrait de payer ma licence et vous d'empocher une bonne somme d'argent. Nous sommes tous les deux gagnants !

Mmmmh... Mouai, je ne suis pas convaincu, mais on va dire que ça ne me parais pas trop mal. Donc tu me ramènes le mec qui est sur l'affiche et quand c'est fait je te donne ta licence c'est ça ?

Oui !

Bon d'accord ça marche, mais tu me le ramènes en vie alors !

Aucun problèmes ! Ne vous inquiétez pas je vais l'avoir et je vais vous le ramener le plus vite possible.

La coq fit demi-tour et repartit vers la porte pour sortir du bureau vers son nouvel objectif, la chasse au primé. Quand elle se rappela d'un détail et pas des moindres, la semaine de location dans son auberge allait bientôt toucher à sa fin et elle n'avait nulle part où dormir. Elle se retourna vers le bonhomme derrière le comptoir qui la regardait avec son oeil gauche fermé en tirant sur sa pipe.

N'essaye pas de me demander autre chose petite ! Je te laisse déjà faire tes preuves et avoir ta licence si tu me ramènes ce gars alors ne pousse pas le bouchon trop loin.

La cuisinière baissa les bras de demander asile à cet homme et sortit dans la venelle. Un courant d'air légèrement chaud ébouriffa les cheveux de la jeune femme, lui souhaitant un nouveau départ pour un avenir meilleur. Elle partit vers sa chambre, ses pas la guidant pleine de détermination. Elle se fit un plan pendant le retour, l'homme, qu'elle recherchait, se cachait, il allait donc être difficile à débusquer. Tous les larcins qu'il avait perpétrés la mirent sur la route des quartiers pauvres de Cocoyashi, elle espérait trouver une des travailleuses de l'homme qu'elle pourchassait et lui soutirer des informations. Mais pour cela il fallait attendre la nuit, Robina allait donc attendre le crépuscule pour commencer son investigation.
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