Robina se trouvait encore dans le bureau de Cofra Voldobar. Il était parti depuis environ dix minutes. Elle réfléchissait à sa situation. Elle n’était pas foncièrement bonne, ni totalement mauvaise. Elle avait trouvé comment trouver l’homme qu’elle cherchait depuis maintenant plusieurs jours. Elle se retrouvait aussi avec l’enquête pour retrouver un certain Riocani Zonno, mais les deux affaires étaient liées. Lee Agaa, l’homme que la femme de Sanderr recherchait, avait kidnappé Zonno pour avoir découvert quelque chose. Elle ne savait pas quoi, elle ne savait pas comment il avait été enlevé, mais elle le savait grâce à Voldobar qui était un agent des Affiliés.
Elle devait maintenant trouver comment ramener Zonno à sa femme, Mirale. Elle lui avait fait de la peine en la voyant dans cet état. Elle lui avait même remis la bourse que Rey lui avait offerte après lui avoir sauvé la vie. Quelques milliers de berries pour aider un peu financièrement. Elle n’avait pas pu faire plus, excepté que maintenant elle tentait de sauver son mari.
Il y avait aussi eu cette histoire avec Rey. Un véritable massacre dans une auberge. La « Mandarine Myope ». Ils s’étaient fait encercler après le repas par un groupe d’Affiliés qui avaient tenté de les assassiner. Mais c’était sans compter le révolutionnaire qui était foncé dans le tas. Il avait déchainé sa violence sur eux sans se retenir et si la cuisinière ne l’avait pas retenu, il aurait sûrement fait la même chose au pauvre tenancier.
Il s’en était suivis deux discussions. L’une avec l’employeuse de Rey, Vinara Mandarina. Une des deux candidates à la mairie de Cocoyashi. Fraichement arrivée sur l’île depuis quelques jours, elle prenait encore ses marques, mais avait bien compris le problème que cela posait avant de libérer la coq de faire équipe avec le jeune homme qui s’était improvisé coéquipier depuis le premier soir.
La seconde avait été beaucoup moins charmante en la compagnie de Rico Castellanos. L’officier en charge de la base de la Marine de Cocoyashi. Il n’était pas exactement ravi qu’une boucherie ai eu lieu dans sa ville. Mais il lui avait aussi fait comprendre que débarrasser celle-ci d’une organisation criminelle, ne le dérangeait pas réellement. Il attendait, cependant, de la Sanderrienne qu’elle ne fasse plus de vagues en ville et se tienne un carreau.
Elle avait fait tout ce qu’on lui avait demandé. Mais à cet instant, elle était sans toit. Le matin même, la propriétaire de l’auberge dans laquelle elle logeait l’avait mise à la porte manu militari. Elle avait néanmoins, une option qu’elle allait devoir utiliser pour ne pas dormir ce soir à la belle étoile. Une nuit ou deux à dormir dehors ne la dérangeait pas vraiment, cependant le manque d’hygiène que cela entraînerait, oui. De plus, elle semblait bien s’entendre avec Mandarina. Elle avait donc décidé d’en faire ainsi.
Elle souffla de dépits, mais c’était l’excitation d’avoir enfin réussi à trouver ce qu’elle cherchait qui prévalait. Elle devait maintenant récupérer ses affaires qu’elle avait laissé à la réception, un roulis plein de couteaux de cuisine, ainsi qu’un sac rempli à craquer d’ustensiles de cuisine n’était pas admis dans les locaux de la Belmer Corp. Personne ne devait pouvoir attenter à la vie d’un des employés travaillant ici, dans le bâtiment.
Faisant le chemin inverse pour se rendre au guichet. D’un pas énergique, elle dévala les marches des escaliers pour se rendre au rez-de-chaussée. La guichetière au nez retroussée la regarda avant de lui rendre ses affaires. Une lueur d’interrogation pouvait se voir dans son regard alors que la seconde vérifiait qu’il ne manquait rien.
Votre rencontre avec Monsieur Voldobar c’est bien passé ? Je l’ai vu passer il y a plusieurs minutes, sans vous voir. Je me suis dit qu’il y avait peut-être eu un problème.
Non. Non, aucun problème. Monsieur Voldobar s'est juste rendu compte qu’il devait partir en urgence. Une affaire importante, je suppose. Je ne suis pas redescendu tout de suite, car il m’avait donné à réfléchir. J’espère que ça ne causera pas de difficultés ?
Non, aucunement. Je me posais juste la question. Je vous souhaite une bonne journée à vous.
À vous aussi. Et un bon courage pour votre journée de travail.
Merci !
Les paroles d’usage échangées, Robina sortit de l’édifice de l’entreprise de la Belmer Corp. En conséquence de son choix, elle prit la direction de la maison de Mandarina. Les portes étaient toujours fermées, mais un page à l’entrée lui ouvrit la porte. Il la salua d’une révérence et la fit entrer dans la foulée. Vinara était toujours dans la serre. On aurait dit qu’elle n’avait pas bougé depuis la dernière fois que la cuisinière était venue.
Remy dévisagea intensément la coq avant de lui accorder un large sourire. Coiffé de la même banane qu’il portait chaque jour, il était vêtu d’une veste noire, avec une chemise verte et des bottes en daim. Elle lui sourit en retour, mais pas avec autant d’intensité que lui. Elle fut invitée par la maîtresse de maison à partager son repas. Mais, comme elle avait déjà pris son repas ce matin à son ancienne adresse, elle n’avait pas vraiment l’estomac vide pour prendre le petit-déjeuner.
Elle s’attabla tout de même après l’invitation de l’hôtesse. La jeune femme de Sanderr partagea avec Vinara un pot de tisane. Tandis que Remy commandait une omelette au lard avec un pot de café. Il ajouta une montagne de pommes de terre, un fromage, et une demie-tarte aux poires. Rey fit son entrée, encore à moitié endormi. Il fit un signe de la tête à Robina pour la saluer après leur séparation, il y a maintenant deux jours. Il s’attabla et prit une partie du café de l’homme à la banane et y ajouta un peu de lait.
Tout en buvant sa tisane de fleurs d’oranger, la cuisinière décrivit ce qu’elle avait découvert lors des suites de son enquête de manière succincte : les Affiliés, les hommes de Lee Agaa, étaient impliqués dans la disparition de Zonno. L’aristocrate candidate écouta avec une habituelle concentration. Elle s’enquit de la suite des évènements. La coq lui répondit qu’elle allait maintenant tendre un piège à l’homme qu’elle traquait. Elle avait un moyen pour le contacter et le faire venir à elle. Elle ne précisa pas cependant par quel moyen. Elle ne voulait pas que l’entreprise qui avait eu un espion dans ses rangs se retrouve tachée.
À l’énoncé de cette stratégie, Rey se mordilla la lèvre, mais ne dit rien. L’apprentie chasseuse de primes résuma son entretien avec l’officier de la base de Cocoyashi. D’après les informations de la candidate à la mairie, c’était un homme droit et intègre. Il traquait jour et nuit un autre gang de la ville, les Berries. Il était même soi-disant surnommé « Le Fou » par ses hommes, à cause de son obsession pour ce groupe.
Pour sa part, Vinara était presque fiévreuse. Elle déclara avoir commencé la visite de ses électeurs. Elle évoqua les personnes qu’elle avait rencontrées, le regard ampli d’une passion, de leurs aspirations. Pour l’instant, l’aristocrate se contentait de commencer à apprendre les habitants de Cocoyashi. Contrairement à son rival, lancé en pleine campagne, qui organisait réceptions sur réceptions pour s’assurer l’appui des puissants de la ville, et qui dépensait une véritable fortune pour s’attirer ceux des moins favorisés. Néanmoins, l’hôtesse ne semblait nullement inquiète du retard accumulé. C’est tout au contraire, qu’elle se déclarait confiante, sans toutefois entrer dans les détails de son projet auquel elle travaillait chaque jour et nuit. Bouillonnante d’une énergie presque palpable, la jeune demoiselle assise en face n’avait rien à voir avec une frêle petite chose qui pourrait se casser au moindre obstacle.
Vint sur le tapis l’objet de la visite inopinée, l’obligation de changer de résidence due au fait qu’elle venait de se faire enlever le droit de résider à son ancienne auberge. La nouvelle résidente de la ville et native, pouvait-elle faire jouer ses quelques relations pour lui trouver un nouveau lieu où dormir ?
Vous passerez vos prochaines journées ici ! Je vais faire préparer une chambre pour que vous puissiez vous installer. En attendant, veuillez m’excuser mais je dois vous laisser. J’ai encore beaucoup de dossiers à parcourir. Nous nous reverrons au déjeuner, si vous êtes ici, bien sûr. Un page vous conduira à votre chambre. Bonne journée.
Les trois révolutionnaires se levèrent de la table. Remy salua de nouveau l’apprentie chasseuse de primes avant de sortir. Un sourire s’affichait toujours sur son visage, sûr de son pouvoir de séduction. Malheureusement pour lui, Robina y était imperméable. Elle fit un signe de tête à Rey pour lui faire comprendre qu’elle passait l’éponge. Il parut sur le point de dire quelque chose, mais se ravisa. Un page en livrée orange et rouge la mena à sa chambre où elle put déposer ses affaires.
Elle devait maintenant trouver comment ramener Zonno à sa femme, Mirale. Elle lui avait fait de la peine en la voyant dans cet état. Elle lui avait même remis la bourse que Rey lui avait offerte après lui avoir sauvé la vie. Quelques milliers de berries pour aider un peu financièrement. Elle n’avait pas pu faire plus, excepté que maintenant elle tentait de sauver son mari.
Il y avait aussi eu cette histoire avec Rey. Un véritable massacre dans une auberge. La « Mandarine Myope ». Ils s’étaient fait encercler après le repas par un groupe d’Affiliés qui avaient tenté de les assassiner. Mais c’était sans compter le révolutionnaire qui était foncé dans le tas. Il avait déchainé sa violence sur eux sans se retenir et si la cuisinière ne l’avait pas retenu, il aurait sûrement fait la même chose au pauvre tenancier.
Il s’en était suivis deux discussions. L’une avec l’employeuse de Rey, Vinara Mandarina. Une des deux candidates à la mairie de Cocoyashi. Fraichement arrivée sur l’île depuis quelques jours, elle prenait encore ses marques, mais avait bien compris le problème que cela posait avant de libérer la coq de faire équipe avec le jeune homme qui s’était improvisé coéquipier depuis le premier soir.
La seconde avait été beaucoup moins charmante en la compagnie de Rico Castellanos. L’officier en charge de la base de la Marine de Cocoyashi. Il n’était pas exactement ravi qu’une boucherie ai eu lieu dans sa ville. Mais il lui avait aussi fait comprendre que débarrasser celle-ci d’une organisation criminelle, ne le dérangeait pas réellement. Il attendait, cependant, de la Sanderrienne qu’elle ne fasse plus de vagues en ville et se tienne un carreau.
Elle avait fait tout ce qu’on lui avait demandé. Mais à cet instant, elle était sans toit. Le matin même, la propriétaire de l’auberge dans laquelle elle logeait l’avait mise à la porte manu militari. Elle avait néanmoins, une option qu’elle allait devoir utiliser pour ne pas dormir ce soir à la belle étoile. Une nuit ou deux à dormir dehors ne la dérangeait pas vraiment, cependant le manque d’hygiène que cela entraînerait, oui. De plus, elle semblait bien s’entendre avec Mandarina. Elle avait donc décidé d’en faire ainsi.
Elle souffla de dépits, mais c’était l’excitation d’avoir enfin réussi à trouver ce qu’elle cherchait qui prévalait. Elle devait maintenant récupérer ses affaires qu’elle avait laissé à la réception, un roulis plein de couteaux de cuisine, ainsi qu’un sac rempli à craquer d’ustensiles de cuisine n’était pas admis dans les locaux de la Belmer Corp. Personne ne devait pouvoir attenter à la vie d’un des employés travaillant ici, dans le bâtiment.
Faisant le chemin inverse pour se rendre au guichet. D’un pas énergique, elle dévala les marches des escaliers pour se rendre au rez-de-chaussée. La guichetière au nez retroussée la regarda avant de lui rendre ses affaires. Une lueur d’interrogation pouvait se voir dans son regard alors que la seconde vérifiait qu’il ne manquait rien.
Votre rencontre avec Monsieur Voldobar c’est bien passé ? Je l’ai vu passer il y a plusieurs minutes, sans vous voir. Je me suis dit qu’il y avait peut-être eu un problème.
Non. Non, aucun problème. Monsieur Voldobar s'est juste rendu compte qu’il devait partir en urgence. Une affaire importante, je suppose. Je ne suis pas redescendu tout de suite, car il m’avait donné à réfléchir. J’espère que ça ne causera pas de difficultés ?
Non, aucunement. Je me posais juste la question. Je vous souhaite une bonne journée à vous.
À vous aussi. Et un bon courage pour votre journée de travail.
Merci !
Les paroles d’usage échangées, Robina sortit de l’édifice de l’entreprise de la Belmer Corp. En conséquence de son choix, elle prit la direction de la maison de Mandarina. Les portes étaient toujours fermées, mais un page à l’entrée lui ouvrit la porte. Il la salua d’une révérence et la fit entrer dans la foulée. Vinara était toujours dans la serre. On aurait dit qu’elle n’avait pas bougé depuis la dernière fois que la cuisinière était venue.
Remy dévisagea intensément la coq avant de lui accorder un large sourire. Coiffé de la même banane qu’il portait chaque jour, il était vêtu d’une veste noire, avec une chemise verte et des bottes en daim. Elle lui sourit en retour, mais pas avec autant d’intensité que lui. Elle fut invitée par la maîtresse de maison à partager son repas. Mais, comme elle avait déjà pris son repas ce matin à son ancienne adresse, elle n’avait pas vraiment l’estomac vide pour prendre le petit-déjeuner.
Elle s’attabla tout de même après l’invitation de l’hôtesse. La jeune femme de Sanderr partagea avec Vinara un pot de tisane. Tandis que Remy commandait une omelette au lard avec un pot de café. Il ajouta une montagne de pommes de terre, un fromage, et une demie-tarte aux poires. Rey fit son entrée, encore à moitié endormi. Il fit un signe de la tête à Robina pour la saluer après leur séparation, il y a maintenant deux jours. Il s’attabla et prit une partie du café de l’homme à la banane et y ajouta un peu de lait.
Tout en buvant sa tisane de fleurs d’oranger, la cuisinière décrivit ce qu’elle avait découvert lors des suites de son enquête de manière succincte : les Affiliés, les hommes de Lee Agaa, étaient impliqués dans la disparition de Zonno. L’aristocrate candidate écouta avec une habituelle concentration. Elle s’enquit de la suite des évènements. La coq lui répondit qu’elle allait maintenant tendre un piège à l’homme qu’elle traquait. Elle avait un moyen pour le contacter et le faire venir à elle. Elle ne précisa pas cependant par quel moyen. Elle ne voulait pas que l’entreprise qui avait eu un espion dans ses rangs se retrouve tachée.
À l’énoncé de cette stratégie, Rey se mordilla la lèvre, mais ne dit rien. L’apprentie chasseuse de primes résuma son entretien avec l’officier de la base de Cocoyashi. D’après les informations de la candidate à la mairie, c’était un homme droit et intègre. Il traquait jour et nuit un autre gang de la ville, les Berries. Il était même soi-disant surnommé « Le Fou » par ses hommes, à cause de son obsession pour ce groupe.
Pour sa part, Vinara était presque fiévreuse. Elle déclara avoir commencé la visite de ses électeurs. Elle évoqua les personnes qu’elle avait rencontrées, le regard ampli d’une passion, de leurs aspirations. Pour l’instant, l’aristocrate se contentait de commencer à apprendre les habitants de Cocoyashi. Contrairement à son rival, lancé en pleine campagne, qui organisait réceptions sur réceptions pour s’assurer l’appui des puissants de la ville, et qui dépensait une véritable fortune pour s’attirer ceux des moins favorisés. Néanmoins, l’hôtesse ne semblait nullement inquiète du retard accumulé. C’est tout au contraire, qu’elle se déclarait confiante, sans toutefois entrer dans les détails de son projet auquel elle travaillait chaque jour et nuit. Bouillonnante d’une énergie presque palpable, la jeune demoiselle assise en face n’avait rien à voir avec une frêle petite chose qui pourrait se casser au moindre obstacle.
Vint sur le tapis l’objet de la visite inopinée, l’obligation de changer de résidence due au fait qu’elle venait de se faire enlever le droit de résider à son ancienne auberge. La nouvelle résidente de la ville et native, pouvait-elle faire jouer ses quelques relations pour lui trouver un nouveau lieu où dormir ?
Vous passerez vos prochaines journées ici ! Je vais faire préparer une chambre pour que vous puissiez vous installer. En attendant, veuillez m’excuser mais je dois vous laisser. J’ai encore beaucoup de dossiers à parcourir. Nous nous reverrons au déjeuner, si vous êtes ici, bien sûr. Un page vous conduira à votre chambre. Bonne journée.
Les trois révolutionnaires se levèrent de la table. Remy salua de nouveau l’apprentie chasseuse de primes avant de sortir. Un sourire s’affichait toujours sur son visage, sûr de son pouvoir de séduction. Malheureusement pour lui, Robina y était imperméable. Elle fit un signe de tête à Rey pour lui faire comprendre qu’elle passait l’éponge. Il parut sur le point de dire quelque chose, mais se ravisa. Un page en livrée orange et rouge la mena à sa chambre où elle put déposer ses affaires.