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Retour dans la bataille.

- Ouf… Je suis rassuré de te l’entendre dire. Je suis resté sur ma faim et, en plus de ça, ma petite Kardelya est encore là-bas. Puis le vieux dort profondément, il en a pour quelques jours à mon avis, hihi.

Sans que je suis puisse le contrôler, un énorme sourire se dessine sur mon visage. Ça me rassure tellement de bosser avec un type comme lui. J’ai cette boule au ventre depuis que l’on est parti mais elle vient de s’en aller avec les paroles de l’assassin. Si je compte bien le temps qu’il nous reste pour atteindre le point d’évacuation, en plus de celui pour retourner à la prison, je dirais qu’il nous faut encore une quarantaine de minutes. Pourvu que tout le monde tienne le coup d’ici là.

- Camarades, signale notre arrivée et demande à l’équipe de soutien de se préparer. Nous repartons au front.
- Entendu.

Les minutes qui suivent sont longues et silencieuses. Rafaelo récupère du mieux qu’il peut, tandis que je meurs d’impatience de retourner au front. J’ai beau mûrir, je ne reste pas moins un idiot. Mais finalement, je crois les bras et les jambes, ferme les yeux et me repose à mon tour. M’exciter n’arrangera rien. Tous mes sens devront être opérationnels. C’est la guerre là-bas. Mon camarade est mal en point, je devrais le protéger du mieux que possible. Il a assez donné pour moi, pour tout le monde.

Le sous-marin retrouve la surface, il est entouré de navires que nous avons placés en retraits, pour l’évacuation. Mandrake est rapidement extirpé de l’engin et placé rapidement en soins intensifs. J’espère que le vieux tiendra jusqu’à notre arrivée à la base. Un médecin s’occupe rapidement de Rafaelo, le temps que les autres sous-marins soient prêts. Ça ne prend que quelques minutes, ça passe relativement vite.

- Nous sommes prêts, Ragnar.
- Allons-y mon brave, retournons en enfer.

Le sourire au coin des lèvres, j’observe attentivement l’assassin, toujours en gardant ma position.

- Tu es un amoureux de la guerre, un courageux, ou peut-être un inconscient… Tu aurais mieux fait de rester avec Mandrake vu ton état.

J’admets que venant d’un abruti comme moi, ça manque cruellement de crédibilité. J’ai pourtant essayé de m’exprimer correctement et de manière assez sérieuse.

- Moi, je suis obligé d’y retourner, j’ai une apparence à retrouver… Connard de Reyson. Sa chance est d’être de notre côté, j’te l’aurais bouffé.

Au regard de l’assassin, je comprends aisément qu’il n’est pas spécialement convaincu. Il est si fort que ça le Reyson ? En même temps, pour supporter l’autre folle au quotidien, faut plus qu’un bon mental… Ça doit être particulier au pieu. Beurk. Je dois absolument effacer ces images de ma tête, manquerait plus qu’elles viennent en plein affrontement. Il ne doit pas y avoir meilleur moyen de me déstabiliser.

- Messieurs, nous arrivons à destination. Vous m’excuserez de ne pouvoir vous accompagner.

Je ne sais pas s’il blague ou s’il est sérieux, mais ça me fait sourire. Au niveau des équipements, j’avais pas grand chose sur moi de base, et comme j’ai pas utilisé grand chose, j’ai toujours mes deux fioles d’encre et mes deux dagues. J’ouvre la marche en empruntant le chemin que nous avions utilisé auparavant. J’atteins rapidement la surface en prenant soin de regarder s’il y a du passage. Le trou de souris est devenu un chemin par lequel tout le monde peut passer maintenant…

Notre chance est que ce couloir ne doit mener qu’à une réserve, ou que sais-je, car peu de personnes passent ici. Puis avec tout ce foutoir, c’est peu probable que quelqu’un vienne nous emmerder. L’assassin est juste derrière moi. Où aller ? J’esquisse un sourire en imaginant la réponse à cette question. C’est d’une évidence quelconque pour moi. Kardelya n’est certainement pas arrivée au niveau celcius, alors elle est forcément au coeur des batailles de cet étage.

- J'ai pas particulièrement prévu d'être intelligent, là.

À son regard, encore une fois, je comprends qu’il n’avait pas le sentiment qu'un jour, je puisse être digne de parler d'une quelconque intelligence. Aussitôt entré dans la bataille, nous sommes rapidement accueillis par des singes qui nous sautent dessus. Je décale d’un seul pas en dégainant ma dague, je me retrouve sur l’un de ses flans et j’ouvre un tiroir au niveau de sa gorge. Égorgement express. Le singe est à terre et se vide de son sang. Sympa le comité d’accueil. Un peu plus loin, je sens Izya, Reyson et… Kardelya. Mal en point.

- Nous devons avancer à travers ce tas de détritus, mais avec nos logias, ça devrait aisément le faire. Si tu as d’autres propositions, n’hésites pas, dis-je en tournant la tête vers Rafaelo.

Tandis que de leur côté, Izya et Reyson semblent vouloir retourner dans l’antre du diable.
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Bon Nakajima est aux oubliettes de l’histoire, une bonne chose de faites, à présent j’ai d’autres clients à visiter. Mais bon, la j’ai un peu la dalle, donc bon, je pense m’offrir une petite pause. Je viens de mettre une éminente capitaine pirate avec le fruit du magma, on peu au moins me laisser me reposer. Surtout que la je viens de tataner une brochette de bagnards qui ont eu le malheur de croiser ma route. Être accompagné de quelques marins à un poil aidé, on a réussi à les clouer au sol avant qu’ils n’arrivent au contact. Ce n’est pas des plus honorables et en général mon idéalisme tente de limiter les pertes humaines. Mais bon, des bagnards qui refusent de rester en cellule ne méritent pas vraiment mon pardon. Pis, ce n’est pas comme si y’avait suffisamment de témoins pour mettre en péril mon image de chevalier blanc.

Après quelques détours et quelques claques dispensées aux gardes qu’on croisait pour nous en faire des guides. Après avoir fait un brin de ménage on arrive dans la réserve, un garde-manger avec un semblant d’arsenal, de quoi se remettre d’aplomb. Tout en mâchonnant un saucisson, je scrute les alentours avec mon haki, manifestement on a de bons clients pas loin, ça va être chaud. Je fais donc passer l’info à l’amirale en chef, qu’il y a à ma portée une série de cador et que j’aurai sans doute un peu d’inconfort à les affronter tous ensemble. Je regarde mes troupes trois gardes et six marins, ce n’est pas glorieux. Ils pourraient servir de soutient ou de couverture, mais j’ai bien l’impression qu’on a un meeting de caïd pas loin. Je doute fort que ces gars puissent sortir en un seul morceau de ce combat, moi non plus. Je suis quelque peu bloqué la, je ne peux pas affronter le gratin seul, mais je ne peux pas le laisser seul non plus. Je fouille un peu l’espace et trouve un sac de poudre… lentement, une idée démoniaque me traverse l’esprit. C’est sale, très sale, mais je doute avoir le choix… Je termine de sabrer les menottes en granit marin que j’avais déjà esquinté et enfonce les morceaux de roc dans la poudre. Ca va faire un beau boum, et fruit du démon ou pas, des shrapnel en pierre, ça doit faire mal… du moins je suppose… j’y rajoute un sashimi de baïonnettes, ça devrait suffire.
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L’assassin opina du chef. Que pouvait-il bien dire d’autre ? Il était d’accord quant au fait de ne pas abandonner ses troupes, de les sauver dans la mesure du possible. Tant que la mission principale était accomplie. Il était à peine en état de combattre, à peine en état de faire face à tout cela. Mais il ferait illusion, comme toujours. Un chef n’avait pas le droit de paraître faible. Jonas avait perdu beaucoup de choses aujourd’hui, pire encore que ce que Rafaelo pensait. Comment donner l’impression d’être un roc pour sa cause, lorsqu’on ne pouvait soi-même se tenir face à la marée ?

« La Guerre est une rivale, plutôt qu’une compagne. Je suis un amoureux de la paix. »
répliqua-t-il en emboîtant le pas de Ragnar.

La paix construite dans le sang et les larmes valait-elle ce prix ? Il se le demandait encore. Mais si certains se seraient abîmés les méninges sur cette épineuse théorie, lui était un homme d’action. Dressé à tuer, formé dans les ombres. S’était-il un jour affranchi de sa condition ? Il n’aurait su le dire. Mais il n’était plus réellement cet assassin à présent, pas plus qu’il n’était un guerrier iconique de la révolution. Il était fait de ses contradictions et erreurs. Il portait un lourd fardeau.

« Les assassins ne cherchent pas les guerres, ils veulent les empêcher … lorsqu’ils sont du bon côté. » continua-t-il en faisant jouer des volutes de fumée autour de ses poignets.

Son bras fumigène était à présent entouré de bandages pour cacher son aspect translucide. Il amena à lui la fumée pour s’entourer d’une cape de brumes. Le bon côté. Tout le monde pensait être du bon côté, mais qu’est-ce qui lui faisait dire qu’il était du bon, lui ? Parce qu’il ne se battait pas pour lui, mais pour les autres ? Ou parce qu’admettre qu’il s’était trompé aurait réduit toute son existence à néant ? Tout simplement parce qu’il faisait ce qu’il pouvait pour agir au nom de ceux qui ne pouvaient le faire, qu’il désirait porter sur ses épaules le fardeau des guerres pour que d’autres n’aient pas à le faire. Parce qu’il était un orphelin d’une lutte incessante, parce qu’il avait les mains tâchées du sang des innocents.

D’un geste, il rabattit sa capuche sur sa tête.

« Que chacun de nos gestes résonnent dans l’au-delà, mon frère. »
soupira-t-il lors que le sas s’ouvrit.

Il n’avait pipé mot depuis les mentions à Reyson. Il était concentré sur la suite des événements, sur l’inconscience de son geste. Finir sa mission, partir. Revoir ses enfants. Cela aurait dû suffire. Peut-être que Ragnar avait raison finalement …

Il tendit la main et la brume s’engouffra entre les pattes de la huitaine de créatures simiesques qui n’eurent pas même le réflexe d’en avoir peur. Pareille à une flaque dans laquelle on marchait, la fumée clapota sur les murs et s’étala au sol, s’insinuant partout. D’un geste, l’assassin récupéra le contrôle de la densité de sa création et il ferma le poing. Des pics acérés en surgirent, perforant murs, fournitures et chairs sans discernement. Les monstres en furent pour la plupart cloués sur place. Ils furent comme suspendus un instant dans les airs puis tout s’effaça et le sang gicla sur les caisses en bois. Des tripes se déversèrent, des membres volèrent. Les rescapés marquèrent un temps d’arrêt. Ils n’étaient plus que quatre, Rafaelo venait d’en occire trois d’un seul geste.

« Je pense que ça devrait aisément le faire, en effet, tant que nous gardons l’avantage de ces espaces dégagés. » répondit l’assassin, levant son autre main pour rappeler toute la fumée à lui.

Il s’apprêtait à relancer la machine, lorsqu’un étrange pressentiment secoua les limites de sa perception. Il garda le bras levé, tourna la tête sur le côté et fronça les sourcils.

« Quelque chose arrive … armé de mauvaises intentions. C’est … sale. Très sale ? » murmura-t-il.

Les Greygoriis ne se firent pas prier en percevant l’ouverture et levèrent leurs armes. Trois contre deux, ils avaient toujours l’avantage du nombre ! Semblant préférer manipuler sa fumée, Rafaelo ne bougea pas et un bras de fumée gigantesque s’échappa de son épaule pour coller une gifle aux trois monstres colossaux, les envoyant s’écraser contre le mur opposé. Ils s’encastrèrent dans la glace et glissèrent lentement à terre, sonnés par la violence du choc. Il inspira avec lenteur, laissant une nappe sombre de fumée glisser à ses pieds. Il glissa son bras emmailloté à sa ceinture, protégeant son flanc blessé. Il avait pris des remontants, des antidouleurs. S’était fait suturé. Il avait aussi quelques stimulants de fortune, au cas où. Mais on ne savait jamais. Si sa tunique cachait ses blessures, il n’était pas inconscient pour autant.

« Tu ne vas pas pouvoir te cacher longtemps, surtout armé d’intentions aussi meurtrières. » lâcha-t-il, haussant suffisamment le ton pour que sa voix résonne dans tout l’entrepôt.

Il lui sembla alors distinguer quelque chose dans l’un des couloirs leur faisant face.
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Un amoureux de la paix qu’il dit ? Tu parles. Il était vraiment en train d’agoniser ? Ce Rafaelo est vraiment impressionnant. Il a terrassé nos opposants comme s’ils ne représentaient aucun danger. On ne joue pas dans la même cour… Je me gratte la tête en le regardant du coin de l’oeil, assez embêté par l’écart de puissance qui nous sépare. Cela dit, c’est quand même grâce que lui que c’en est terminé avec les macaques. Qu’ils sont laids.

Presque simultanément, nous sommes pétrifiés par une aura sanguinaire, qui vient nous vient mettre tous nos sens en alerte. Il y a encore du monde dans cette foutue prison ? Néanmoins, cette pression m’est presque familière. Au-delà de l’aura, c’est l’odeur qui m’interpelle. Le froid polaire n’étant plus omniprésent, mon odorat semble de nouveau fonctionner. Dans l’un des couloirs qui nous qui se trouve en face de nous, une silhouette en sort et se dirige vers nous.

Tiens donc, ne serait-ce pas ce bon vieux Yamamoto ? Il ne doit pas me reconnaître dans cet état. La dernière fois que l’on s’est vu, j’étais aveugle et pas connu des autorités. Quoi qu’avec ma prime, c’est possible que je passe inaperçu. Il semble en avoir marre de cette petite guerre, ses émotions parlent d’elles-mêmes et j’ai bien l’impression que le combat est inévitable. Je tiens tout de même à éviter un affrontement avec un type que je connais et avec lequel j’étais en bon terme.

Qu’a-t-il l’intention de faire ? Rafaelo semble avoir bien identifié le potentiel de l’officier qui se dresse sur notre chemin. Je n’en suis pas encore capable mais je peux ressentir son envie de nous neutraliser. L’assassin est prêt à agir, Yamamoto l’est tout autant. Méfiant, je reste sur mes gardes également, tout en m’interposant entre les deux. Je réfléchis encore à ce que je peux bien dire pour tenter d’apaiser les tensions.

- Tu ne dois probablement pas te rappeler dans cet état… Ça ne te rappelle, une pinte, des singes des neiges, un criminel arrêté ? C’était quand déjà ? Il y a peut-être quatre bonnes années, non ?
- Hein ? Rag’ ? T’étais une gonzesse !? Attendez… Vous essayez de m’avoir. Rendez-vous !

Exactement comme je l’imaginais. Et c’est tout à fait compréhensible. J’étais un homme avec une longue chevelure noire, et me voici en femme avec une longue chevelure colorée. Et des seins. Une sacrée paire d’obus par ailleurs. Pervers de Reyson… Je devrais peut-être en toucher quelques mots à Izya, juste histoire de mettre de l’huile sur le feu.

- Yama… C’est bien trop long à t’expliquer et je le ferai volontiers autour d’un verre, mais pas certain que ce soit vraiment le bon moment. D’ailleurs, où est Cole ? Tu n’te sépares jamais de ton clébard.
- Merde. C’est vraiment toi… Une gonzesse… Cole a... disparu. En mer. J'ignore s'il est encore en vie. Bref. Je ne peux pas fermer les yeux sur votre présence ici même.

C’est tout à fait légitime pour un officier de son rang. Laisser deux révolutionnaires faire leurs affaires après avoir détruit toute la prison… Si quelqu’un apprend qu’il a fermé les yeux sur tout ça, je doute qu’il puisse s’en sortir. Que faire ? Penser égoïstement à la révolution uniquement, ou écouter mes sentiments ? Yamamoto m’a sauvé la vie autrefois, je ne tiens pas particulièrement à lui mettre à l’envers. Et puis l'affaire Cole n'est pas à négliger, c'est son meilleur ami.

- La bataille est terminée pour nous. Notre seule volonté est de récupérer nos camarades bloqués ici.

La décision lui revient à présent. Nous attaquer et risquer de s’entretuer, nous laisser passer et permettre une fin moins chaotique. Mes mains sont à proximités de ma ceinture où sont attachées mes dagues, aucun où notre ami voudrait me sauter dessus. Pourtant, qu’il le croit réellement, je n’ai pas la moindre intention de l’attaquer. Un autre point m’interpelle : où se trouve Kenora ? Ça reste quand même l’élément le plus dangereux pour nous.

Sans oublier Reyson qui tient ma virilité…


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Je fais passer mes ordres et force le repli des gars réuni dans la réserve, ils n’ont aucune chance face aux présences fortes que je sens à l’autre bout du couloir. C’est chiant d’être un officier avec des principes et des valeurs, ça me force à m’engager dans des combats suicidaires juste pour faire passer un message. En soit, pas bien différent des révolutionnaires, ils font couler le sang pour dire qu’ils veulent changer les choses, je tente d’en faire couler le moins pour inspirer les gens à changer les choses. Je me mets à genoux quelques secondes et trace un trou dans la glace, ça me fera une porte de sortie en cas échéant. Bien, il est temps de se mettre au boulot, et pour ça, va falloir jouer le rôle. Je déploie toute mon envergure, ajuste ma veste d’officier et hache négligemment sur l’épaule enjambe le trou pour attendre mes deux premiers clients. Rapidement, je les reconnait selon les description de l’amirale, Raf’ l’enfumé et une nana avec un logia, bordel. Je sors d’un combat tendu contre une logia du magma et je m’en coltine deux autres. De toute évidence, à moins de rusé, je ne pourrai pas gagner contre les deux, et encore je ne pense pas être le plus rusé du coin.

Attend… la gonzesse, c’est Rag’, je ne pige plus rien la. Bon je masque mon trouble aussi bien de cette découverte que la pique involontaire sur mon ancien acolyte. Il ne peut pas savoir… Mais bon, il me donne une proposition inespérée. J’ai ma bombe de granite avec moi, mais c’est un trop gros pari et à faire en dernière option. Je sais qu’ils ont accomplis leur objectifs… et les affronter ne fera qu’affaiblir les deux camps. Surtout qu’on a aussi les pirates à gérer, si les révos sont honnête, ça ne sera qu’une demi-défaite. Mais bon, je ne vois qu’une manière de résoudre la situation le mieux possible…

-Nous entretué n’est pas vraiment mon plan de carrière… mais je ne peux ni vous laisser vous balader ni vous promettre une trêve… donc voici le deal. L’un de vous deux reste avec moi, l’autre sauve ses compatriotes sans effusions de sang… Ou alors on s’entretue tous les trois le temps que l’Amirale anéantisse votre porte de sortie, car quoi qu’il arrive seul l’un d’entre vous passera…
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L’assassin posa une main contre son flanc. Un des avantages du logia, il n’avait pas besoin de mouvements brusques pour l’emporter … la plupart du temps. Il était inquiétant de voir que sa blessure n’avait pas pu totalement cicatriser à l’aide de ses pouvoirs. Mais espérer ne pas recroiser Kenora était tout ce qu’il lui restait. Rafaelo se recula d’un pas pour laisser Ragnar mener la danse, il semblait connaître le nouveau venu. Il en profita pour regarder à droite et à gauche, essayant de tirer avantage de ce décor. Les singes étaient sonnés, certainement pour pas plus de quelques minutes. Leur occiput devait être sacrément épais pour avoir laissé une telle trace dans la glace. L’assassin glissa sa main droite à la ceinture, contre son côté blessé par Kenora. Il inspira, la tension ambiante commençait à jouer avec ses nerfs. Ils n’avaient pas le temps de déblatérer, de prendre une tisane. Ses doigts pianotèrent sur sa ceinture, glissèrent sur ses bombes fumigènes regarnies. Il se passa la langue sur les lèvres. Quelque chose … l’énervait. Il n’aurait su dire quoi. Un désagréable pressentiment.

« Commandant Kogaku... » commença-t-il, en revenant aux côtés de Ragnar.

Evidemment, il le connaissait. Un homme avec une telle réputation ne pouvait pas être inconnu à ses yeux. Tout comme ce dernier semblait les avoir reconnus. Il inspira avec lenteur, riva ses pupilles grises et océanes dans celles de son interlocuteur.

« … Je suis au regret de vous informer que cet arrangement ne me convient pas, car il vous manque quelques informations. Le Seigneur Ombre doit déjà être en train de régler son compte à votre Amirale-en-chef, fort des informations que j’ai pu lui transmettre sur ses faiblesses. » annonça-t-il en faisant glisser, puis disparaître, son dendenmushi blanc entre ses doigts.

Il sourit malicieusement, espérant que Ragnar n’aille pas contredire ce qu’il avançait. Ombre avait toujours été un poids dans ce type de négociations. Et un homme sur lequel Rafaelo avait appris à compter. Son supérieur direct, à vrai dire. Et plus pour longtemps, si Freeman tenait sa parole. La réussite des opérations à Jotunheim garantirait un meilleur avenir à la révolution. Un avenir où la coopération était possible … et où la marine aurait connu un nouvel échec.

« Ainsi, je vais reformuler les termes. Laissez-nous passer et nous ne vous tuerons pas. Opposez-vous et l’échec de Jotunheim vous sera entièrement imputé. Mauvais plan de carrière, n’est-ce pas ? Surtout avec la mort de Kenora en prime … » ricana-t-il en posant la main sur sa rapière.

Il fit un pas de plus et la fumée commença à suinter autour de ses pieds. Il regarda le passage qui s’ouvrait dans le dos du Commandant. Ici aussi la ventilation délivrait un air plus chaud que la normale. La brume enroba quelques caisses, pareille à une manifestation involontaire de ses pouvoirs. Il se tenait légèrement devant son comparse, lui laissant avec plaisir le rôle du gentil révolutionnaire.

« Quant à vos hommes qui sont allés prévenir l’amirauté de notre présence, je crains les périls qu’ils pourraient rencontrer si vous vous entêtez à nous arrêter. Voilà ce que j’appelle un deal : allez sauver votre Amirale, vous y gagnerez des honneurs. Nous ne nous y opposerons pas. Laissez-nous sauver les nôtres, et nous vous permettrons de sauver vos hommes. Mais si vous vous opposez … » menaça Rafaelo, tout en faisant prendre une teinte noire à sa fumée.

La menace était suffisamment claire. Les corps éventrés des singes trônaient çà et là, aux pieds du Commandant. La brume noire commença à s’agiter, parcourue de milliers de filaments poisseux qui s’accolèrent aux caisses et autres objets de la salle. La peau de l’assassin commença à se parer d’une nuance sombre à mesure que sa fureur combattive glissait sur lui. Garnissant chaque pore de sa peau, chaque molécule de sa fumée. Chaque interstice de son être. Il se sentait à bout, agité. Enervé malgré lui. Signe que sa véhémence était galvanisée par les substances qu’il avait pu ingérer plus tôt, afin de lui permettre un retour plus rapide que nécessaire. Il espérait, évidemment, que Yamamoto prenne la solution qui paraissait la moins délétère. Celle où il irait protéger Kenora de ce danger fantasque.
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Le seigneur Ombre serait donc dans le coin ? Je reste stoïque face à cette annonce, en sachant qu’elle reste possiblement fausse. En effet, je devrais être informé d’une telle arrivée, aussi discret veuille se faire ce dernier. Quoi qu’il en soit, si l’assassin se lance là-dessus, il est tout naturel que je le suive sans broncher. Je suis lié à lui pour le meilleur comme pour le pire… surtout le pire en ce moment. Mon regard n’a pas quitté Yamamoto une seule seconde. L’agacement monte peu à peu en lui.

- Erf… Je n’ai pas voulu te révéler la présence d’Ombre pour éviter tout stress inutile. Bravo, Raf’, tu nous l’as chamboulé maintenant. T’inquiètes, Yama’, il est seulement pour nous couvrir.

Il est évident qu’aucun de nous deux ne se rendra auprès de la marine. Soit on passe sans histoire pour commencer le sauvetage, soit on passe par la force pour quand même commencer le sauvetage. Je connais plutôt bien le commandant d’élite, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il reste un chic type. On pourrait croire qu’il est laxiste, je pense surtout qu’il pense pour le bien de tous contrairement à beaucoup de ses supérieurs ou des types de son rang. La révolution n’est pas blanche non plus, je vous rassure.

- La bataille est terminée. Mourir à la fin d’une bataille, entre nous, il n’y a rien de plus ridicule. Que ce soit pour nous, ou pour tes hommes, ça n’en vaut vraiment pas la chandelle. Laisses-nous passer, Yama’, ça sera rapide et dans la plus grande discrétion.

D’un coup, mon denden se met à sonner. Qui peut bien m’appeler à un moment pareil ? Je pensais pourtant l’avoir désactivé pendant l’opération, accessoirement pour ne pas être repéré pendant l’infiltration. Quelle tête en l’air je fais… Je lève un sourcil en direction de Rafaelo pour lui signifier mes craintes, puis je décide enfin de décrocher. En une fraction de seconde, je comprends aussitôt qui est au bout du fil. J’hésite entre rigoler, sourire, m’énerver, mais… je reste stoïque et ne dégage pas la moindre émotion.

- Ah… Emilie !
- Qu’est-ce que tu me racontes, connard ?… C’est Yumi* ! Vous foutez quoi, bordel !? On vous attend !
- La situation se stabilise. On tente de récupérer les survivants bloqués, puis on rapplique, dis-je sans prêter attention à ce que raconte le nouveau détenteur de Divinité*.
- Vous avez b’soin d’aide ?
- Non, Emilie, pas la peine de débarquer avec ta flotte pour le moment. Je récupère Kardelya, son gosse, et c’est bon.
- Oy… Tu vas vraiment finir par m’énerver, vieux con, rétorque-t-il sèchement.
- Ne versons pas plus de sang. Chaque camp en a eu pour son compte aujourd’hui.

À cette dernière phrase, je raccroche en regardant attentivement mon ami de la marine. Je le regarde parce que cette énorme responsabilité ne dépend que de lui. Le temps nous est compté. D’un côté, les bestioles que nous avons assommées reprennent peu à peu connaissance, et de l’autre des renforts ne vont probablement pas tarder à faire leur apparition. Imaginer ce qu’il se passe actuellement dans sa tête serait une offense. Dans la mienne, soit on passe, soit on attaque… Même si ça m’embêterait assez de l’affronter.

- Le temps presse, mon ami. Il nous faut rapidement prendre une décision.



*Yumi est l’un des plus fidèles compagnons de Ragnar.
*Divinité est un meitou que Ragnar a longtemps utilisé avant de le léguer à son ami.
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Je fixe le duo, putain ils sont chiants… Et Raf’, c’est Raf’ son blaze ? il aurait dû apprendre à ses 6 ans que c’est pas bien de mentir. J’ai causé à l’amirale y’a quelques minutes et elle n’a rien mentionné de tel. Donc bon, je suppose qu’on est deux à bluffer grossièrement… Mais bon que ça soit vrai ou pas, je suis pas en position de négocier. La bataille contre Aoi m’a drainé une bonne partie de mon énergie, je ne suis clairement pas suffisamment en forme pour affronter deux logias…. Ça me fait chier, mais je vais devoir accepter leur marché. Bon au moins j’ai eu la parole du Rag’ que la révolution se tiendrait tranquille… ça reste un fiasco à ce niveau, mais un fiasco contrôlé… et bordel que font le reste des troupes… Je suis pas censé les laisser passer, mais on va choisir le moindre mal… on va s’occuper des pirates à la place. Normalement, les marins ont eu le temps de se tirer, ça devrait assurer leur sécurité. Dans tous les cas, j’suis pas trop tenté par un sacrifice héroïque, quand tu cannes, y’a plus personnes que tu peux protéger.

-Vous faites chiez… cassez-vous, j’veux plus vous voir… Rentrez bien…

Bon, la politesse était peut-être superflue, mais bon, fallait bien que je m’impose un minimum. Je fais un pas en arrière et me laisse tomber dans le trou prévu à cet effet. Je chope le rond de glace au sol et le refixe rapidement grâce au dial de froid dans ma hache. Bon… je vais où ? La bas, je sens quelques autres cadors, ça sera sans doute des cibles plus intéressantes. Par contre, toujours la même question que foutent les autres officiers ? j’hésite presque à sortir à l’air libre pour me faire la flotte…
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Très clairement, je préférerai raconter ce genre d'histoires avec une bonne bière, au coin d'un feu, cigarette à la bouche... mais là, c'est loin d'être le cas...

De base, j'étais sur cette fichue prison glacée pour libérer "rien" qu'une puissante pirate du nom d'Izya, rejoindre mon capitaine Ragnar et repartir.
Bon, j'étais de base persuadée que ce ne serait pas facile d'infiltrer Jotunheim, surtout avec les monstres de puissance répartis dans chaque camp et dont chaque coup faisait trembler la prison-iceberg.
Le plan de base consistait "juste" à prendre une équipe réduite, à débarquer sur l'iceberg sur une partie à-priori déserte, trouver la prison et profiter d'un ouverture fournie par un capitaine pirate allié, pour s'infiltrer en profitant du chaos.

Aussi hasardeux que ça puisse paraître, le plan a marché et j'ai pu commencer l'infiltration de la prison de glace, pour atteindre la pirate à faire libérer... jusqu'à tomber sur les premiers ennuis du voyage, à savoir un Lieutenant de la Marine et une troupe de gardes. Le rude combat manque de me tuer, face au redoutable gradé épéiste, qui me blesse sévèrement, avec son épée; je récupère d'ailleurs cette fameuse épée, après être venu à bout de mon adversaire.

Me basant aussi bien sur la "mémoire photographique" d'un allié et sur les pouvoirs du Fruit du Démon d'un autre allié, je m'enfonçais toujours d'avantage dans la prison, arrivant près des cachots... pour tomber sur une dizaine de Greygoriis, des singes des glaces semblant peupler l'iceberg et faisant office de gardes de la prison.
Les primates nous attaquent brutalement et notre petit groupe est rapidement débordé, surtout moi et Mibu qui sommes mis à terre trop rapidement pour ma propre fierté...

Pourquoi je vous raconte tout ça?
... Peut-être pour éviter de penser au fait qu'un Greygorii est en train de m'étrangler, de vouloir m'arracher la tête, me briser la nuque, voire les trois choses à la fois!?!

Le corps entaillé de multiples coups d'épée, mon manteau de la Marine couvert de rouge sang, avec deux cotes cassées, j'étais loin d'être au top de ma forme et je crois bien que ces animaux sont aussi forts que moi...
Alors qu'un Greygorii était assommé, après que je l'ai viré contre un mur de glace, à grands coups de pied, un autre gorille se roulait par terre, hurlant de douleur, un œil perforé par une balle de pistolet tirée par Mibu. L'écho produit par le tir de mon acolyte résonnait encore sur les parois de glace, avec les hurlements du singe blessé.
J'avais perdu de vue Krypt et une bonne partie des singes, en voyant à peine six dans mon champ de vision de plus en plus trouble.

Oui, clairement, j'aurai préféré être dans une taverne pour raconter cette foutue histoire...
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Les secondes s’égrenèrent et le silence s’étendit autour d’eux. La fumée s’évapora peu à peu, faisant claquer les caisses entre elles, reliquats d’une fantoche menace. L’assassin laissa échapper un soupir qui traduisit la tension qui nouait ses épaules. Un frisson glacé parcourut le long de son échine. Pour ce qu’il en savait, Ombre aurait très bien pu être là : il n’en aurait jamais rien su. Il était, après tout, le meilleur assassin au monde : son commandant, et son sauveur. Quant au fait que Rafaelo soit informé des plans d’Ombre, ça c’était de la pure fumisterie. En général, il ne lui transmettait ses informations que trop tard. Toujours trop tard. Il était comme ça, Ombre, il n’aimait pas … parler aux gens. Un sourire lui échappa, au souvenir de cette cigarette partagée, au coin d’une table. Une légende vivante qui ne savait pas comment entamer la conversation.

« Bon sang … heureusement qu’il est parti. »
marmonna-t-il, en s’appuyant sur une des caisses.

Il toucha machinalement son flanc, grimaça de douleur. Il y avait été un peu fort avec les singes, et l’effet de la médecine commençait à s’estomper – en partie à cause du coup de chaud que Yamamoto venait de lui donner. Il n’aurait pas pu lui faire face longtemps, rouler des mécaniques avait été sa seule option, risquée mais … Ragnar était admirablement rentré dans le jeu. Avec un léger rictus de souffrance, l’assassin le remercia d’un pouce levé. Ne restait plus qu'à espérer que Yamamoto ne soit pas allé chercher des renforts ... Quoi qu'il en fut, ils devraient se dépêcher. Le temps leur était compté.

« Merci, je pense pas que j’aurais pu tenir … » fit-il, avant de glisser sa main à sa ceinture.

Il en tira une petite bourse et fit tomber quelques gélules blanches. Des antidouleurs. Il en goba un, certainement un peu trop tôt concernant sa posologie.

« Bon, la voie est … libre. Je … vais rester un peu en arrière pour te couvrir et sécuriser la sortie. J’ai juste besoin de recouvrer mon souffle. Je sens que les effets des médicaments s’estompent un peu. Si je reste au calme, ça devrait se stabiliser. » proposa-t-il, sans un croire un seul mot.

Voilà ce qu’il récoltait à avoir tout déchargé d’un coup pour écarter les quelques soldats, sans compter la fumée qu’il avait dû mobiliser pour jouer au caïd avec Yama. Le fluide de l’armement n’était peut-être pas la meilleure chose à utiliser dans son état. Saleté de Kenora et de lame de jade. C’était bien le coup de cette femme ça, d’avoir des épées magiques. Et encore, elle aurait très bien pu arriver sur une licorne que ça ne l’aurait pas choqué. Enfin, une licorne cauchemardesque, ça s’entendait. Rien n’était sympathique chez ce bourreau. Il expira longuement et fit craquer sa nuque. Le problème des antidouleurs, c’était qu’ils le coupaient un peu du monde environnant … et émoussaient son mantra. Ainsi, lorsque la détresse du petit groupe qu’ils étaient venus aider retentit non loin d’eux, il ne la perçut pas.
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Yamamoto se retire avec beaucoup de classe. Cet homme est classe, c’est juste dommage qu’on ne combatte pas ensemble. Quoi que. En réalité, j’ai plutôt le sentiment de lutter contre les mêmes choses que lui plutôt que d’être en opposition avec ses convictions. Mais pour l’heure, je dois gérer des choses bien plus importantes. En effet, Rafaelo, à bout de force, décide de rester en retrait. Il est assez mal en point et il ne serait pas judicieux qu’il avance davantage. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais laissé à la surface.

- Tu as en déjà bien assez fait. Je m’occupe du reste.

Je le sens sceptique à partir de la seconde phrase. Et il y a de quoi. Jusqu’à présent, c’est toujours lui qui m’a sorti des situations compliquées. C’est probablement pour ça qu’il se trouve dans cet état alors que je me sens pas trop mal. Allez, je dois faire vite. Je pars à la poursuite de camarades que je peux sauver. Je traverse un champ de cadavres, aussi bien humains que non-humains, à la recherche d’un souffle, d’un battement…

Au loin, devant moi, au bout de couloir de morts et de prisonniers, se tiennent encore quelques greygorys. Mais derrière eux, j’aperçois une blonde… Ma blonde. Celle qui a intégré mon équipage depuis quelques temps. Celle avec laquelle j’ai partagé aventures et voyages. Même le petit Mibu est inconscient au sol. Kardelya est à la merci de son ennemi qui ne semble pas vouloir retirer l’étreinte qu’il exerce sur sa gorge.

- Ça, mon pote, tu vas le payer.

Je m’empresse de me diriger vers celle qui deviendra mon second. Une horde de ces créatures infâmes se dresse face à moi. Ils tentent de me se saisir, mais hélas pour ces jeunes gens, les propriétés de mon logia me permet de me liquéfier et de passer à travers ce mur défensif. Je reprends ensuite mon apparence humaine. Poursuivant ma course vers ma cible, ce dernier finit par remarquer ma présence… Trop tardivement. Avec l’élan et la vitesse accumulée, je ne prends même pas la peine de le renforcer en haki. Mon genou en pleine tronche, ma simple force suffit à l’envoyer valser contre le mur de glace, dans lequel il s’encastre.

Elle gémit. Elle reprend son souffle. Je me retourne aussitôt vers Mibu qui, heureusement, respire encore de son côté. Devrais-je les prendre dans chaque bras et m’enfuir ? Ce n’est peut-être pas une brillante idée avec les gorilles qui me foncent dessus. Ils ne sont que cinq pour le moment, alors je vais les neutraliser rapidement et prendre la fuite. Vêtue d’un uniforme de marin, j’observe sur ce dernier beaucoup de sang. Est-ce celui de Kardelya ou de l’ennemi ? Aucune idée.

- Patientez quelques instants, camarades. Je m’occupe de nos invités et on s’en va.
- Tu… Tu en as mis du temps, capitaine.

Ouais, la rencontre avec Yamamoto a pris plus de temps que prévu. Bref. Les macaques veulent ma peau et me foncent dessus. Je chope une de mes fioles remplies d’encre, et avant que le liquide ne touche le sol, il se rassemble autour de mon bras. Ce même bras qui se liquéfie, dont l’encre se concentre au niveau de mon poing, le rendant excessivement gros. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas foutu un bon coup de marteau.

- Allez dormir, misérables singes.

Un coup droit, les singes tous alignés, je les percute d’un seul en les écrasant contre le mur. Mur qui se brise et qui leur donne violemment accès à une cellule où ils pourront dormir. Ils sont tout de même assez robustes ces salauds. J’ai quand même tapé bien fort, mais ils respirent encore, comme s’ils n’avaient pris qu’un simple coup de poing. Comme celui à qui j’ai foutu mon genou, il reprend déjà presque connaissance.

Va falloir que Kardelya sert les dents, ça va faire si ses côtes sont réellement endommagées. Je la redresse pour la placer sur mon épaule, elle est à deux doigts d’hurler de douleurs. Je saisis ensuite Mibu que je place sous mon bras, puis c’est parti. Je reprends donc ma course en direction de Rafaelo, accompagné de mes compagnons amochés. J’ai néanmoins quelques doutes sur la facilité de cette évacuation. Rien ne se passe toujours aussi facilement en réalité.


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Au point où j'en étais, je ne savais même plus si je souffrais trop le martyre, si j'avais trop froid, si la mission que je m'étais confié était complètement partie en vrille... Dans le doute, je vais dire que c'est tout ça en même temps.
Ma vue se brouillant toujours d'avantage, je continue à gesticuler, martelant le ventre du Greygorii qui m'étranglait de multiples coups de pieds, même si je sentais chaque nouveau coup plus faible que le précédent... déjà que j'étais loin de péter la forme...
Je tâche de maintenir le regard dans celui de mon assaillant, maintenant comme je pouvais la lueur d'espoir perçant au-delà de tout...

Je ne dois pas mourir ici! Pas comme ça!

Soudain, une masse sombre fauche mon agresseur, me laissant tomber et glisser le long du mur de glace, toussant et crachotant...
Les yeux embués, je me frictionne longuement avec ma manche imbibée de sang gelée et coagulée, ce qui n'aide guère à m'essuyer les yeux, tout en me permettant néanmoins de retrouver ma vision en grande partie.

C'est ainsi que je vois une femme envoyer bouler tous les Greygoriis restants à travers une paroi de glace, avec un étrange poing géant... faite d'une matière visqueuse noire, qui me rappelle quelque chose...
De... De l'encre?
Ragnar?

Finalement, la personne que j'identifie difficilement comme étant mon capitaine m'embarque avec Mibu, qui semble indemne, malgré le fait que son bras droit commence à se couvrir de sang, pendouillant quelque peu sur le coté, avec un semblant d'angle étrange... Son bras est soit cassé, soit déboîté, soit les deux...

Je secoue de nouveau la tête, essayant de rester éveillée:

-Ra... Ragnar... Le capitaine Izya... Il faut la libérer... Je crois qu'elle est... qu'elle est enfermée dans une aile de la prison... le 0 Kelvin...

Très clairement, c'était ma plus grande source de frustration de cette escapade: ne pas pouvoir accomplir la mission moi-même.
Si je ne peux même pas venir à bout de quelques singes, comment pourrai-je arriver au fond de la prison, pour libérer la pirate Izya?
J'ai fais la promesse de la libérer, bordel!
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En continuant ma course, j’écoute attentivement les propos de Kardelya. Cela me fait bien sourire, car dans son état actuel, la seule chose qui l’inquiète est la libération de la dragonne. Je comprends mieux pourquoi son intégration au sein de l’équipage ne fut guère très long. Le sens du devoir. Il n’empêche que je ne peux m’empêcher de rigoler discrètement. Quand je pense à l’état dans lequel Izya est passée… Hùhù.

- Garde tes forces, ma belle. Izya est au top de sa forme et a retrouvé son chéri. Je m’en suis occupé.

Un gorille par-ci, un gorille par-là. J’esquive. Je saute par-dessus en prenant appui sur leur crâne robuste. Une nouvelle horde de prisonniers semblent chercher la sortie. C’est l’occasion pour moi de me débarrasser des macaques. Je leur indique la position de Rafaelo, on sait jamais s’il y a de la graine de révolutionnaire dedans. Mais avant ça, ils devront faire leurs preuves en se débarrassant de ses machins monstrueux.

Néanmoins, alors que je continue d’avancer en pensant m’être débarrassé de tout problème, c’est un homme à l’apparence affaiblie qui se présente à moi. Son costume est quasiment foutu et on peut remarquer quelques traces de brûlures sur sa peau. Il a très probablement affronté Aoi… Pauvre homme. Mais il dégage une drôle d’impression. Vous savez, le genre de chien enragé qui ne lâche jamais sa proie. C’est à peu près la même chose. Sans prendre le temps de négocier, je pose délicatement au sol mes deux camarades.

- Sommes-nous réellement obligés d’en arriver là ?
- Rends-toi et ça ira. Puis t’es qui ? Tu ne figure dans aucun de mes rapports. Et bordel, range-moi ces envies meurtrières, ça me fout la gerbe.

Oh ? En voilà un qui contrôle bien l’empathie. Je n’ai même pas envie de négocier, j’ai juste envie de le broyer. Pour me présenter, je fais seulement élever du sol des filaments d’encre, qui tournoient autour de moi. Ses yeux s’ouvrent davantage et il recule d’un pas en voyant l’horrible expression de mon visage qui se dessine peu à peu. Il esquisse un sourire avant de s’allumer une mèche. Nous sommes l’un en face de l’autre, statiques.

- Parmi tous les criminels présents dans cette prison, il a fallu que je tombe sur le plus cinglé d’entre eux.
- Je ne sais pas encore si je dois bien le prendre.
- Kanokuni, ton enquête sur Parisse, infiltrer Marie-Joie, secourir tes petits amis alors que ton supérieur est libéré… Tu es dans presque tous les mauvais coups du moment. Je ne parviens pas à saisir si la révolution s’est dégotée un bon chien de garde, débile et kamikaze, ou si tu es un pauvre homme courageux, rempli de convictions et qui est prêt à tout pour accomplir ses desseins.
- Va savoir. Ta maîtresse n’est pas dans les parages par hasard ? Il n’est pas très habile de ne plus tenir son chien en laisse.

Pour une raison que j’ignore, l’un des nombreux chiens de Kenora se met à rire.

- Tu penses réellement que je vais t’affronter seul ? Autrefois, je t’aurais sauté dessus sans même prendre le temps de discuter. Vu mon état et ta force supposée, je me ferai anéantir en quelques coups. Avec mes quelques amis, derrière moi, on va s’occuper de ton cas et de celui de tes amis.

La sombre merde. C’est donc comme ça. Si je m’occupe de ses hommes, il s’en prendra à Kardelya et Mibu. Si je m’en prends à lui, ses hommes s’en prendront aux miens. Dois-je prendre le risque de m’occuper de tout le monde en même temps. À mon humble avis, cela se solderait par une déconvenue qui risque de me faire péter les plombs. J’ai horreur de réfléchir et d’être sous pression, c’est pas mon trip. Plus j’avance, plus on me demande de réfléchir. Quelle plaie.

- Kardelya. Mibu. Levez-vous et battez-vous une dernière fois. Ceci est mon dernier ordre de la journée.

C’est complètement insensé. On pourrait croire que je n’ai pas de coeur, ou que je suis un pervers, mais cette demande me touche profondément. Je suis venu pour les sauver et j’ai l’impression de finalement empirer leur cas. Mais si je ne prends pas ce risque, je risque de les perdre à tout jamais.



*Notre adversaire est Kaas Brick, membre de la flèche, marine d'élite.
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Sur l'instant, je n'ai guère prêté attention au petit rire de mon capitaine, trop occupée à écouter les environs.
Tant que je ne serai pas sortie de cette prison, je ne pourrai clairement pas me détendre, alors autant me rendre utile du mieux que je peux, au vu de ma situation actuelle.

Il ne faut pas grand chose pour qu'un monde puisse s'effondrer.
Dans mon cas, la simple déclaration de Ragnar fait disparaître l'ensemble des efforts fournis durant cette expédition...
Izya était déjà libre...

J'ai infiltré une des plus dangereuses prisons des mers...
Pour rien...

J'ai mis l'ensemble de mes compagnons en danger...
Pour rien...

J'ai frôlé la mort...
Pour rien...

Tout ça...
POUR RIEN?!?

Abasourdie par les propos de mon capitaine, je ne peux que bredouiller rapidement:

-Ah... Tant mieux...

C'est vrai qu'au final, seul le résultat compte, à savoir la libération du capitaine pirate dans ce cas précis.
Mais c'est vraiment rageant de ne pas avoir pu aller au bout de ma promesse par mes propres moyens; je me sens tellement inutile sur l'instant...
J'ignore si Ragnar a pu s'occuper de Mandrake, comme prévu, mais j'ai vraiment l'impression que je n'ai pas trop à m'en faire pour cette mission-là...
J'ai vraiment du boulot à faire, pour arriver à me rendre utile au sein de cet équipage...
Ce qui me dérange aussi, c'est la disparition du baron et du chasseur de primes qui m'accompagnaient... La bagarre avec les Greygoriis nous a clairement séparés, mais c'est tellement le chaos partout et je suis malheureusement trop blessée et fatiguée pour pouvoir les sauver...

Ragnar esquive plusieurs gorilles des glaces avec une grande aisance, jusqu'à ce qu'il s'immobilise, face à un groupe de soldat de la Marine, avec un haut-gradé à leur tête.
Le ton est clairement hostile et l'affrontement semble inévitable, ce qui n'arrange guère mes affaires.
Un combat dans mon état serait bien trop dangereux; je vais clairement finir par mourir et j'imagine bien que ces soldats ne manqueront pas l'occasion de nous cibler prioritairement, Mibu et moi, afin de perturber le seul membre valide de notre groupe...
ET C'EST HORS DE QUESTION DE DEVENIR UN BOULET!!!

L'ordre donné résonne à peine dans mes oreilles que je me redressai déjà le plus rapidement et vaillamment possible, lançant une directive à Mibu:

-Hypnotises-moi, que je m'occupe des soldats, c'est un ordre!

Mibu devient blême, suite à mon ordre, mais en jetant un bref regard vers l'ennemi, il finit par acquiescer et commence à chanter.
"Ouvrant mon esprit", je laisse la musique envahir mon cerveau... et plus rien...

*****

Au cours de leurs entraînements, Mibu et Kardelya avaient longuement discutés des pouvoirs d'hypnose du jeune musicien. Une partie de cette discussion concernait le fait de pouvoir contrôler l'ennemi dans une moindre mesure, selon la puissance de l'ennemi, ses blessures, etc...
Dans ce cas présent, Mibu comprenait que trop bien ce que voulait sa capitaine, en étant hypnotisée. Elle voulait ne plus se "concentrer" sur ses blessures et se battre au meilleur de ses capacités. Le problème, c'est que la musique hypnotique de Mibu oblige ce dernier à "contrôler" le corps de son capitaine; chose qu'il se refuse catégoriquement à faire... Mais là, ce sont les ordres du capitaine et la situation est clairement hors de contrôle.
Sans compter que Mibu n'est pas un combattant et qu'il est déjà blessé: il ne serait qu'un poids inutile dans le combat. Autant tirer avantage de son capitaine... mais il va falloir faire vite et tâcher d'éviter au mieux de nouvelles blessures sur Kardelya.

Lors des premières notes, le capitaine de Mibu se redresse brusquement, tête baissée, les bras branlant, semblant plus "valide" que tout-à-l'heure, même si le jeune homme savait que c'était qu'une façade.
Hypnotiser Kardelya semble avoir "déconnecté" son esprit et son cerveau, qui ne se concentrent plus sur les blessures et la souffrance du capitaine; ils ne font que bouger ses muscles, sur ordre mental de Mibu.
Clairement à contrecœur, Mibu fait fondre en un éclair son capitaine vers les premiers soldats, visant en priorité ceux avec des fusils et des pistolets.
De ce qu'a pu apprendre Kardelya à Mibu, les unités "à distance" sont plus dangereuses et doivent être ciblées prioritairement, surtout dans le cas où Mibu peut hypnotiser à une certaine distance et peut se prémunir des dangers à distance. Les unités de corps-à-corps sont obligées de se rapprocher de lui et il peut un peu mieux anticiper la chose.

D'un violent Breathable Kick, Kardelya enfonce sa botte dans la trachée d'un fusilier, qui s'effondre en arrière.
Le capitaine de Mibu tournoie ensuite rapidement sur elle-même, aussi bien pour éviter les attaques des soldats que pour faucher les jambes de deux autres soldats, d'un coup de pied circulaire.
Les trois premiers ennemis à terre, assommés, un épéiste se jette sur Kardelya, lacérant la hanche gauche de la blonde d'un coup d'estoc qu'elle a peiné à esquiver. Même si le corps de Kardelya ignore temporairement la douleur, ce dernier est clairement ralenti. Et puis, Mibu n'est pas très vif et il a du mal à intimer les ordres d'esquive à sa "cible".
L'épéiste n'a guère le temps de fêter le fait d'avoir touché sa cible qu'il se prend un violent coup de boule en plein visage, fracassant son nez et faisant gicler du sang. Reculant quelque peu, il se fait projeter contre un mur de glace d'un coup de pied dans l'estomac, avant de se faire marteler de coups de pieds. Il s'effondre au sol, pulvérisé par le Gatling Kick de Kardelya.

Se mouvant telle une marionnette à laquelle on aurait coupé les fils, le sang commençant à clairement s'écouler de ses blessures, ne se contentant plus d'imbiber l'uniforme Marine, maculant la glace à gauche à droite, Kardelya se tourne vers ses prochains adversaires...
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- Oy… Mibu… Sans déconner. C’est le moment de jouer de la flûte ? Ka… Kardelya !? Qu’est-ce que tu fous !? T’étais pas à moitié mourante il y a quelques instants ?… Vous êtes fatigants, merde.

Et qu’elle fout des torgnoles, des séries de coups de pied, des mouvements de toute beauté comme à son habitude. Quelle classe ! Tout ce qu’elle fait et teintée de beauté. Cette technique va atteindre ses limites quand Kardelya sera morte. Il me faut agir au plus vite… comme à chaque fois finalement. Mais le sang qui jaillit de son corps m’interpelle davantage. J’ai beaucoup de chance d’avoir des amis aussi braves à mes côtés. À mon tour de démarrer.

Dans mon élan, en direction de l’officier d’élite, je dégaine mes dagues et effectue quelques mouvements entre les soldats qui peuvent paraître anodins. Je m’arrête à quelques pas de l’officier d’élite, les têtes des soldats dépassés quelques temps auparavant, tombent juste derrière moi. Kardelya s’écroule dans les bras de Mibu qui tente de la rattraper tant bien que mal. Ils ont bien bossé. Plus le temps passe et plus nos chances de nous échapper s’amincissent. Kaas Brick l’a parfaitement compris.

- Tu es de ceux qui tuent sans aucun remord.
- Je suis de ceux qui sont prêts à tout pour sauver les siens.
- Pourriture…
- Ne perdons pas plus de temps, veux-tu ? J’ai autre chose à faire qu’à m’occuper d’un des clebs du gouvernement.

Oups. Je pense que notre ami a pris la mouche. Il m’envoie de nombreux coups de poings métallisés. C’est délicat parce qu’il maîtrise très bien l’empathie, mais le mien est encore un cran au-dessus… Et heureusement. De plus, du fait de ses blessures, ses mouvements sont assez ralentis. Cette chance de cocu que j’ai depuis le début. D’ailleurs, on pourrait même se demander pourquoi est-ce que j’esquive ses attaques… Malheureux. Ça pue le granit marin dans ses poings.

Tandis que j’esquive un uppercut en reculant d’un pas, mon adversaire s’arrête net. Focalisé essentiellement sur ma tronche, il n’a pas remarqué que l’un de mes bras visqueux s’est infiltré dans l’une de ses plaies. La douleur doit être insupportable, puisque j’ai solidifié le bout de mon bras. C’est comme si une dague l’avait discrètement perforé. Teigneux est cet officier, son regard ne change pas d’un pouce. J’ai presque envie de dire que c’est pire.

- Tu crois réellement que ça m’arrêtera !?
- Le combat est terminé. Bon rétablissement, dis-je en me retournant.
- RAAAAAGNAAAAR !

Il ne l’avait pas remarqué. Durant ses assauts, des fioles d’encre se sont brisées. Il y en a un peu partout autour de lui. Alors qu’il se jette une énième fois sur moi, le voici transpercé de toute part par des piques d’encre. Un coulée de sang jaillit de sa bouche, son regard s’adoucit. Le combat est bel et bien terminé. Je récupère mes deux amis, un dans chaque bras, je repasse une dernière fois à côté de mon adversaire que je fixe un petit moment, puis je m’en vais pour de bon.

- Ragnar… Kardelya ne tiendra pas longtemps dans cet état.
- J’ai survécu à bien pire. Si elle veut suivre mes traces, elle survivra.

Mibu lâche un regard noir, tandis que j’esquisse un agréable sourire. Rien que pour la raison que j’ai cité, je suis certain qu’elle survivra.

- Et la raison la plus importante, c’est qu’elle ne t’abandonnera jamais. C’est bien dommage. J’aurais fait de toi l’un de mes meilleurs sous-fifres.

Il est à la fois heureux de cette nouvelle, déconcerté par la deuxième partie de ma phrase. Le pire dans tout ça, c’est probablement que Kardelya est à peu près capable d’entendre toutes mes conneries. Bref. Je suis bien heureux de les retrouver tous les deux, il est temps de rentrer à la maison. Au bout de couloir, nous retrouvons le hall dans lequel se trouve la salle du système de refroidissement, mais aussi notre issue de secours. Au bout de couloir, on devrait retrouver Rafaelo.


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Mibu s'acharne comme il peut, malgré sa voix chevrotante par moments, à cause du froid et de la douleur dans son bras se faisant de plus en plus vive. Plus d'une fois, l'hypnose s'arrêté une demi-seconde et et le jeune musicien dut rattraper ses notes en catastrophe, pour éviter que Kardelya ne se fasse tuer.
Un autre garde tombe, les jambes fauchées par une balayette du capitaine de Mibu, avant de se faire écraser la boîte crânienne d'un violent coup de talon.
En parlant de tête, Mibu voit alors le reste des soldats se faire décapiter en même temps, sans que rien ne semble les avoir touchés... quoique le musicien semble apercevoir une matière sombre au niveau du cou des victimes...

Les soldats étant tous vaincus, Mibu préfère interrompre l'hypnose et éviter de "manipuler" d'avantage son capitaine...


*****

Alors que je reviens à moi, entouré de cadavres, je m'effondre lourdement en arrière, serrant vivement les dents, le corps endolori comme jamais, comme si je m'étais fait piétiner par une quinzaine d'éléphants!
Je sens des bras me réceptionner et je reconnais bien vite la chevelure dorée de mon matelot, qui me regarde d'un air vraiment inquiet, comme si je revenais de l'enfer.
Je lui adresse un petit sourire en coin, empreint de grimace de douleur à la fois.

-Ça ira, ne t'en fais pas... De ce que je peux voir, notre petite tactique a marché... J'imagine que c'est l'essentiel...

Du coin de l’œil, je prends le temps d'observer le combat entre Ragnar et le marine d'élite, à la fois impressionnée... et attristée... Je suis encore bien loin du niveau de mon capitaine et ça me frustre autant que tout-à-l'heure, lorsque je voyais la situation partir complètement en vrille, face aux Greygoriis...
Et je suis vraiment censée être à la tête d'une flotte, un jour ou l'autre?
Comment gérer des dizaines de navires et d'équipages, si tu ne sais même sortir indemne d'une "simple" prison de glace?

Je grimace quelque peu de douleur, néanmoins grandement soulagée de voir Ragnar remporter son duel; eh, je suis supposée être la compagne de ce type, il faut bien que je m'inquiète de temps à autre pour lui!
Je rougis cependant, suite aux commentaires de Ragnar, détournant la tête:

-Hoy... Je ne suis pas encore évanouie hein... Ne racontez pas ce genre de choses comme ça...

D'ailleurs, je n'ai guère à attendre longtemps, pour sombrer dans l'inconscience, sans doute à cause de mes multiples blessures, du fait que tout mon corps est endolori et semble hurler à la mort et pour plein d'autres choses dont je n'arrive même plus à faire le tri...


Dernière édition par Kardelya Koshin le Lun 17 Déc 2018 - 0:06, édité 1 fois
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Le temps s’étirait, s’allongeait sans scrupules. L’assassin était assis là depuis trop longtemps pour avoir compté les secondes. Le dos posé contre une caisse, sa fumée serpentant sur les murs et recoins, gonflant la zone d’une aura diaphane noëlesque forte à propos. Il était essoufflé, sa peau luisante de sueur. Il sentait chaque parcelle de son corps lutter pour reconstruire la blessure laissée par Kenora, et la fièvre montait malgré la médication censée apaiser sa douleur et ses montées en température. Aux entrées de l’entrepôt, les parois de glace avaient commencé à fondre, mais elles étaient à présent lézardées de griffures et autres impacts, ainsi que d’une forte quantité de traînées carmines. Çà et là, des monticules sombres sortaient de la fumée, leur dos velu pour seule trace de leur identité.

S’étendant à partir de l’assassin, plusieurs cercles concentriques de créatures simiesques. Des bras décharnés, des gueules farcies de crocs. Une force primale qui avait tenté de submerger l’assassin. Ce dernier laissa sa tête tomber contre le bois derrière lui. Il relâcha un nuage de vapeur, mélange de lassitude et d’épuisement. Ses doigts appuyés sur sa plaie étaient ensanglantés. C’était un vrai charnier que le boucher de Goa avait laissé là, voilà qui faisait honneur à sa réputation. Quand bien même il haïssait ce dénominatif.

Soudain, il dressa la tête et s’accrocha à un montant de caisse pour se relever avec un rictus de souffrance. Il s’appuya pour se tenir droit, un frisson étrange coulant le long de son dos. Il tint bon, laissa une épaisse trace de sang sur son passage. Il chancela, tint bon … et la fumée commença à s’agiter en guettant les arrivants. Il fit un pas en avant et se redressa, tentant d’en imposer par sa carrure maigrelette. De tenir bon face à l’adversité. Combien de singes allaient encore venir ? Combien de créatures allaient encore tenter de les priver de leur issue de secours ? Où était donc passé Ragnar ? Il était parti voilà une éternité. Ou alors simplement quelques dizaines de minutes ? Il n’aurait su dire. Le danger avait dilaté le temps, et des myriades d’adversaires s’étaient succédés là. Des petits singes, des soldats. D’autres plus imposants qui s’étaient relevés, certains avaient même failli attraper l’assassin. Mais pour sa chance, il était fait de fumée.

Le brouillard s’épaissit et les caisses frémirent. Il gonfla petit à petit et recouvrit les corps pour les cacher, pour ne laisser aucune trace du piège qui attendait là les inopportuns. Voilà comment il avait survécu, en se fondant dans la brume. Comme toujours … Lentement, la silhouette de Rafaelo commença à glisser vers le sol, sa forme d’homme se muant en nuage opaque. Une lame scintilla dans la pénombre.

« Oh … c’est vous … » murmura-t-il, avant que la brume ne se dissipe d’un seul coup, révélant l’assassin, à genoux, au milieu des corps sans vie des Greygoriis.

Il laissa tomber sa main et le sang se remit à couler. Sa tunique était déchirée en de multiples endroits, il peinait à simplement la maintenir.

« J’ai fait … ce que j’ai pu. » grommela-t-il, sentant peu à peu la langueur s’emparer de ses membres.
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Là, encore quelques foulées et nous atteindrons la position de Rafaelo. Quelques foulées et nous quitterons ce couloir de morts, poursuivis par les quelques greygoris dont la seule tâche est de nous massacrer. Ces foutues bestioles sont bien trop résistantes à mon goût. Là, au bout, j’entrevois une légère luminosité qui nous indique que nous y sommes presque. Dix mètres. Cinq mètres. Nous voilà plongé dans un nuage de fumée.

Au moins, je sais que mon collègue est toujours là… mais dans quel état ? J’entends une respiration irrégulière, essoufflée, usée. La fumée s’estompe, c’est alors que des cadavres, éparpillées partout autour de moi, avec un seul homme au débout au milieu : l’assassin. Il a sens aigu du devoir. Ce n’est pas le genre de personne qui fait semblant. Il sait donner de sa personne et combattre pour ses frères. Après tout, c’est lui qui a décidé de retourner au champ de bataille.

- T’es un monstre, Raf’. Dernière ligne droite. On court en direction de notre issue de secours et la liberté sera notre. Enfin… Jusqu’à ce que l’on quitte ce courant, du moins.

Ce qui m’inquiète un peu plus, ce sont les greygoris qui arrivent, alors que j’ai deux plantes vertes dans les bras et un camarade presque mort. Il me faut rapidement emmené tout le monde le plus proche de la sortie, puis retenir les derniers singes le temps que Raf et les deux larves soient bien évacués. À quelques mètres de nous se trouve le cratère qui mènent au sous-marins. Je ne sais absolument pas ce qu’il en est du côté d’Izya et Reyson, mais ils semblaient gérer ça à deux.

- Rafou… J’ai un dernier service à te demander. Chope-moi ces deux-là, rentre dans le sous-marin avec eux et partez.

Il me regarde d’un air presque sceptique. À moins que ce soit la douleur qui lui fasse tirer cette tronche.

- Je n’ai pas prévu de me faire tuer. Vous partez, je prends le sous-marin suivant. C’est pas quelques singes qui vont m’inquiéter. Allez, file.

Moi, jeune Ragnar, donner des directives au grand Rafaelo. Il y a encore pas si longtemps, j’aurais pu être l’un de ses subordonnés. Maintenant, je n’aurais jamais la prétention de dire que nous jouons à jeu égal - ce n’est pas le cas - mais nous collaborons ensemble. Je l’écoule. Il m’écoute. Une entente mutuelle en somme. Quoi de mieux ? Ce serait cool de bosser davantage avec lui, si bien sûr je ressors en vie de cette prison. Interdiction d’échouer si près du but.

Les singes et les hommes ne sont, paraît-il, pas si différents que ça. Pourtant, l’apparence de ceux-là me répugnent. Ils sont bien trop costauds et bien trop laids. Étant donné les détraqués qui siègent ici, les conditions dans lesquelles se trouvaient Mandrake, ça ne m’étonnerait que ces abominations soient nées d’une quelconque expérience d’un être fou. Imaginer que ces gorilles étaient peut-être que de simples auparavant, des prisonniers… Tout cela ne sont que des spéculations.

Néanmoins, comparer ces choses à des hommes, c’est ridicule. Il n’y a aucune intelligence qui en ressort. Aucune stratégie de combat. Aucune coordination entre eux. Un néant. Ils chargent sur moi les uns après les autres, traversant mon corps fait d’encre. À la limite, je pourrais éventuellement les laisser me frapper, les laisser s’épuiser et les achever ensuite. Malheureusement, comme depuis le début dans cette foutue prison, le temps m’est compté. Et plus je passe de temps ici, plus j’ai l’impression que mes chances d’en sortir s’amoindrissent.

Je laisse un bras me traverser, je le tranche à coup de dague. Je réalise cette action une bonne dizaine de fois, me laissant face à des singes démembrés… Ça ressemble presque à une représentation circassienne. Le sourire que j’affiche disparaît aussi tôt qu’une présence terrifiante, probablement la plus terrifiante après Kenora, s’approche dans l’obscurité du couloir que j’ai traversé il y a encore quelques minutes. J’en ai des sueurs froides dans le dos. Rafaelo n’est - je l’espère - plus là pour me sauver les miches.

- N’ayant plus de nouvelle de mes petits singes, l’inquiétude commençait à se faire ressentir en moi. L’horrible vision de leurs corps éteints m’est parvenue… Quelle horreur. Quel monstre a osé ?

La voix se rapproche. Je sens une féroce envie de tuer. Je sens une grande puissance. Je sens la mort s’approcher. Oui, je tremble. Probablement d’excitation. J’ai tremblé à Marie-Joie, sauf que je craignais pour ma vie à ce moment-là. Ce n’est pas le cas cette fois-ci. Je suis seulement partagé entre le devoir de fuir à tout prix et celui de me mesurer à ce type. Et quelque part, il risque d’entraver ma fuite en ordonnant à ses sbires de me suivre. Puis, qui sait, il pourrait tout simplement m’empêcher lui-même de fuir.

- Qui es-tu ? Je sens une odeur de femme. Serait-ce qui a massacré et démembré tous mes jouets ?
- Peut-être pas tous mais une partie, dis-je en affichant un brave sourire conquérant.
- La partie est terminée.
- Sans blague. La prison est en train de fondre, crétin.
- Je ne comprends pas comment est-ce qu’une rouquine peut s'adresser de la sorte à un être aussi parfait que moi.
- Tout c’que j’vois, c’est un démon à cornes. Avec un globe monstrueux.
- Tout compte fait, tu ne mérites même pas une place dans une nos cellules.
- T’es con ou tu le fais exprès ? Ta prison est en ruine.

L’heure de l’affrontement a sonné.




Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Dim 23 Déc 2018 - 11:46, édité 1 fois
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Les macaques s’éloignent, ils sentent la tension qui émane de leur maître. Je la sens aussi malheureusement. Il n’a nullement l’intention de m’épargner ou de me laisser m’échapper. Mourir ou tuer. Mes options sont limitées à présent. Focalisé sur mon adversaire, je ne parviens même pas à savoir si Rafaelo et les autres ont bien démarré. J’ose espérer que oui tout de même. Ils ne sont plus en état de faire quoi que ce soit, et si ce n’est me déranger, leur présence n’est vraiment pas nécessaire.

Cela fait combien de temps que je n’ai pas eu un combat de la sorte ? Depuis Shabondy, peut-être ? Des choses se sont passées depuis. De nombreuses choses. Cela doit bien faire quelques années que ce type n’a pas combattu quelqu’un à sa hauteur. Personne ne s’est jamais échappé de cette prison, comme probablement personne ne l’avait localisé jusqu’à présent. S’il est autant amoureux que moi de la bagarre, je pense qu’il doit également trembler d’excitation. Mais j’aurais préféré le rencontrer dans d’autres circonstances.

- Je ne perdrai pas davantage de mon précieux temps avec une vermine pareille, dit le cornu.

Je ne prends même pas la peine de lui répondre. Un simple regard lassé en sa direction, simplement pour lui rappeler que je suis là pour en découdre. Chose qu’il comprend rapidement en s’élançant vers moi. Il est rapide. Je commence tranquillement à anticiper et à préparer mon esquive, mais quelque chose d’assez inhabituel se produit. Ses membres inférieurs se développent, grossissent, accélérant ainsi sa vitesse de course. Alors que je pensais esquiver son attaque, je me retrouve à devoir encaisser une droite chargée en haki en pleine tronche.

Je glisse un long moment sur cette glace qui fond, les yeux rivés vers le plafond en ruine, laissant apparaître un rayon de soleil. Je m’arrête en plein milieu. Allongé sur le dos, les membres étendus comme une pauvre larve, je réalise la puissance de mon adversaire. Le coup m’a bien sonné et remis les esprits en place. Trop longtemps à me cacher derrière Rafaelo, il est enfin temps pour moi de faire quelque chose d’utile.

Pas le temps de me lever, le rayon de soleil m’est maintenant retiré par le corps de mon adversaire, juste au-dessus de moi pour me remettre de nouveau un coup. Immédiatement, je me liquéfie et me disperse de tous les côtés, du moment que ce poing ne m’atteigne pas. Je me reconstitue aussitôt derrière lui, dégaine mes dagues pour l’attaquer, mais voici qu’il bloque mes offensives avec des sabots… DES SABOTS ! Un zoan, comme je m’en doutais en observant ses cuisses tout à l’heure, ça tient la route.

Tandis qu’il prend l’ascendant, il me fout un vilain coup de sabot, que j’esquive en liquéfiant une nouvelle fois et en m’enroulant autour de son bras. Son second bras, renforcé au haki, vient m’attaquer sur l’un de mes flancs. Je me délie et sors de cette zone de contact aussi rapidement que possible. Ce qui semble être le chef de ses lieux s’arrête quelques instants. Passé ce court moment de silence, c’est un sourire qui se dessine sur son visage.

- Toi… Il a fallu que je tombe sur la petite vermine révolutionnaire du moment. Ragnar Etzmurt, tu aurais dû t’enfuir quand tu en avais encore l’occasion. L’être supérieur que je suis ne fera qu’une bouchée de toi. Ah… Et tu peux changer autant de fois que tu veux d’identité, tu seras toujours reconnaissable dès lors que tu utiliseras tes pouvoirs, crétin.

Il m’exaspère. Voyons voir quelque chose. L’un de mes bras s’allonge, prend de la massa, à l’état liquide, puis se solidifie en forme de marteau à l’état solide. Mon coup arrivant par le haut, mon adversaire se transforme intégralement en ce qui semble être un buffle, et de manière assez explosive, l’animal me charge la tête la première. Le marteau disparaît et le surplus d’encre revient investir mon second bras qui, lui, attaque le buffle qui me charge, parcouru du haki de l’armement.

Il est drôlement puissant. Mes appuis ne sont pas stables, je recule petit à petit. Mais c’est sans compter sur mon deuxième main, armée d’une de mes dagues, que je balance sur l’un de ses flancs. L’arme s’enfonce bien comme il faut. Je suis conscient que cela ne l’affaiblira pas sur le champ, mais cela aura au moins le mérite d’attirer son attention. Ce laps de temps, c’est tout ce qu’il me faut pour réaliser un tour sur moi-même et coller mon talon sur la tronche du bovin.

- Nous sommes quittes à présent, dis-je en esquissant un sourire.

Il reprend sa forme naturelle et retire la dague profondément encrée. Ça ne l’empêchera pas de combattre, mais ça le tuera à petit feu. Les échanges de coups recommencent assez rapidement. Il sait que le temps lui est compté et se bat avec plus de rage que précédemment. Grâce à mes sens exacerbés, je parviens à anticiper certaines de ses attaques, tandis que d’autres me parviennent quand ils modifient son corps par les propriétés de son zoan. Une maîtrise quasi parfaite de son fruit. Étonnamment, alors même qu’il est mon adversaire, j’en suis presque jaloux.

Il est fort. Techniquement, c’est vraiment un type extraordinaire. Si je parviens à la contenir, c’est uniquement grâce à mon empathie et mes capacités physiques qui lui sont peut-être légèrement supérieures. Chacun de ses coups couplé à son fruit sont des boulets de canon. Du sang coule sur cette glace. La zone de combat devient rougeâtre. Ne vous leurrez pas, il ne s’agit pas que de son sang. Le mien coule également. Je me suis pris quelques coups qui m’ont mis à mal.

Foutu buffle… Les zoans augmentent considérablement les capacités physiques de leur propriétaire, qui plus est quand il est déjà balèze naturellement, c’est presque injouable. Les logias, c’est super, hein. Néanmoins, le mien n’est pas spécialement adapté au combat, contrairement à certains éléments de la nature qui, eux, peuvent faire très très mal… Faut dire que je suis utilisé pour les infiltrations, et plus vraiment pour combattre. Ça me fout la rage, mais en même temps, faut savoir exploiter au mieux les ressources de chacun.

Au loin, j’entends des bruits de pas s’approcher. Ils sont assez nombreux. À chaque pas, j’entends tout l’armement qui bouge dans les sacoches des soldats. Il me faut en finir au plus avant d’être totalement acculé. De plus, mon denden sonne depuis quelques instants, probablement mon chauffeur perso qui m’attend au point d’évacuation. Et pendant tout ce temps où je réfléchis, le chef de cette prison charge de nouveau.

Je dois absolument tirer des avantages de mes capacités. Un coup de atteint pratiquement mon visage. En basculant tout le trou supérieur vers l’arrière, maintenant parallèle au sol, j’esquive le coup de mon adversaire. Mais simultanément, si ce n’est mon poing qui est sous forme solide et renforcé au haki, le reste mon bras s’allonge en direction de la gueule ennemie. Pof ! Uppercut en pleine tronche. Cela fait un moment que je rêve d’expérimenter ce nouveau style de combat.

Esquive. Contre-attaque. Esquive. Contre-attaque.

On se rend coup pour coup. Ma tête commence à vaciller par la lourdeur des attaques, j’aime ça. Un véritable combat d’arts martiaux à mains nues - ou presque. Au fil des échanges, j’en viens même à apprécier ce type, qui n’a probablement juré que par l’entraînement. Malgré son comportement détestable, c’est un admirable combattant que je respecte. Il rechigne pas une seule fois et se bat de toutes ses forces. Comment un buffle prend le dessus sur une tâche d’encre… Sans cette blessure infligée en début de partie, le combat aurait peut-être eu une toute autre tournure.

En effet, les coups sont de moins difficiles à encaisser, et ses mouvements ralentis. Je profite de cet instant pour réduire la distance entre nous. Surpris, il tente de reculer, mais à l’instar d’un escrimeur, je le colle à l’aide de petits « pas chassés ». Avec deux doigts de chaque main, l’index et le majeur, je balance mes « Cent soixante-quatre coups divins » qui bloquent les flux sanguins de mon adversaire. Les premiers soldats apparaissent en hurlant comme des sagouins. Monsieur Gasparov est maintenant immobilisé.

- Nous terminerons ce combat une prochaine fois, Nicolas Gasparov. Je crois que c’est le nom que ton petit hurlait tout à l’heure.

Un regard empli de haine, comme pour me dire que ce combat n’est pas terminé. Avant qu’il puisse retrouver sa mobilité, c’est mon « Point Marteau » qu’il se prend en pleine tronche, l’envoyant valser vers les premiers marins qui approchent. Naturellement, on me tire dessus. Je me liquéfie et me déplace le plus vite possible en direction de cette putain de sortie. Ces sous-fifres sont bien trop lents pour me rattraper. J’atteins le cratère où je plonge sans la moindre hésitation, jusqu’à trouver la trappe du sous-marin.

Avant de refermer celle-ci, j’entends le buffle crier mon nom comme un véritable enragé. Avant qu’il n’arrive jusqu’à moi, je referme la trappe et le sous-marin s’en va. Il y a encore des détonations, des explosions, des bombardements… Ça tremble assez sous l’eau mais a priori rien de bien « dangereux ». Posé comme un pacha sur mon siège, j’esquisse un léger sourire de satisfaction. La journée fut longue et bien éprouvante.

- Allez, tirons-nous d’ici au plus vite, camarade.


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