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Veloce e furiosa

Spoiler:

H0000

Il commence à faire nuit. La lune se cache derrière des nuages. Les cinq autres plus petites lunes aussi. Sauf la plus petite, la cadette de la famille. Mais elle elle ne fait pas beaucoup de lumière. Il n'a pas fait beau aujourd'hui. Il a plut plusieurs fois ces derniers jours, mais pas depuis hier. L'obscurité est à notre avantage, je serais mal placée pour m'en plaindre. La rue est vachement sombre, et vaguement puante. Entre l'odeur des quais, non loin, et celle de la pisse qui ressort, sur les murs. Pas agréable, mais comparé au champ de bataille ... bah, on s'y fait.
L’entrepôt que nous nous préparons à attaquer donne sur la rue voisine, nous attendons que tout le monde soit en position pour donner l’assaut. Il y a six cibles à explorer cette nuit, c’est le premier. Un réseau de contrebandiers utilise ces lieux pour le stockage de leurs marchandises, nous avons été chargés de démanteler toute cette histoire. La moitié de l’unité est en place devant un autre entrepôt, trois rues plus loin.
Je porte une nouvelle fois la main à mes armes, pour m'assurer de leur présence, pour me rassurer. A l'aide de mon pouvoir, je vérifie que tout le monde est en place. Il n'est pas difficile pour moi, le possesseur du fruit de l’Éclosion, de faire apparaître quelques yeux aux bons endroits. Ni de faire apparaître des bouches sur les murs, en profitant de ces mêmes yeux et du champ de vision étendu qu'ils me donnent. Et ainsi je donnerais le signal de l’assaut aux trois marines D’Élite qui m'accompagnent, mais aussi à ceux de la petite bande de la 19éme régulière qui nous soutiennent, et à l'autre bande de marines devant l’autre entrepôt, formée par mon clone Gianna, le caporal Mitzu et deux autres soldats d’Élite..
Frapper simultanément, avant de se porter aux autres cibles sans perdre un instant. De préférence sans leur laisser le temps de prévenir leurs petits copains, mais on ne connaît pas leurs mesures de sécurité. On peut être surpris. C'est pour ça qu'on va entrer sans toquer à la porte, pour les surprendre eux !
C'est pas comme s'il y avait douze mille façons de faire non plus, hein !
Je veux dire, oui, théoriquement on pourrait entrer en chantant en file indienne, torse nus, avec des tutus mauves, puis les cogner avec des petites cuillères et des poulets en mousse, mais ça serait ridicule et totalement pas efficace ! Qui a jamais entendu parler d'un meurtre à la petite cuillère ? Personne ! Ça se fait pas !
Quoique ça serait un moyen de s'assurer que les trafiquants qu'on cherche à appréhender restent en vie, les frapper à coup de cuillère ... non, non. C'est stupide comme idée. Allez Gallena, concentre-toi.

Tout le monde est en place ? Non, pas encore. Mes yeux .. il y en a trop, c'est désagréable. Nécessaire, utile, mais désagréable. Une distraction qui m'égare les sens. Et je peux pas en décharger le poids sur Gianna. Je veux dire, sûrement que je peux, d'une façon ou d'une autre. Mais je ne sais pas comment faire. Je n'y suis pas encore arrivée. C'est fatiguant toute cette charge. Dix yeux en plus, ça fatigue le cerveau comme pas possible, pour réussir à tout coordo .. assemb .. trier ? Traiter ? Gérer. Subir. Recevoir. Analyser. Je sais pas. Je sais pas ! C'est pas descriptible. Personne peut avoir ce que ça fait. Sauf quelqu'un avec ce fruit de l’Éclosion je suppose. Mais comme c'est un exemplaire unique, les personnes à l'avoir eu ne courent pas les rues. Et la plupart écrivent pas leurs mémoires. Et puis même, qui irait écrire "avoir une dizaine d'yeux à la fois ça vous retourne le crâne comme un mauvais matin de cuite" ? À part moi je veux dire. Et puis je peux pas savoir, je bois pas d'alcool. Enfin pas souvent. Juste de temps en temps, mais je suis pas trop fan du goût de l'alcool en général.
Du coup j'ai jamais eu de cuite, mais je sais à quoi c'est censé ressembler. Le crâne pâteux, la langue douloureuse, et on aime pas quand quelqu'un fait trop de bruit à côté. Ça je peux le faire si j'avais plein d'oreilles, mais .. voilà, je m'en passe bien, pas de soucis.
Les yeux en bonus sont déjà trop fatiguant, même si très utiles.

J'attends encore quelques minutes, que tout le monde soit prêt, que chacun soit en place. Je promène un dernier regard, avant de donner l'ordre à mon groupe et à celui de Gianna. A côté de moi se tient Écorcheur, le crâne rasé, avec plusieurs piercings. On l’appelle comme ça parce qu’il préfère le combat au sabre. Hughes est un peu plus loin, assis sur une caisse, occupé à donner un dernier coup de chiffon sur le canon de son fusil. Quant à Serhandrass ... ce blondin trentenaire a l’air de s’ennuyer à mort. Ça veut dire qu’il est prêt non ? Pour ce qui est des quelques réguliers qui nous accompagnent, ils auront juste à surveiller la porte. D’après le plan c’est la seule sortie. Une exploration rapide avec mon pouvoir, pour vérifier le plan intérieur, semble l’avoir confirmé.
Il n’y a que trois personnes dans cet entrepôt, cinq dans celui de Gianna. Ça sera facile. Je garde juste un œil à côté de Gianna, et une bouche pour lui transmettre le signal.
- Allez, tout le monde debout, prenez vos armes.
C'est parti.


La bouche disparaît, l’œil demeure.
De deux coups de pied, Écorcheur fait sauter la serrure, nous entrons.


Dernière édition par Gallena Scorone le Mar 27 Nov 2018, 20:38, édité 1 fois
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H-3200

On est arrivés le jour avant, en fin d’après-midi. La pluie battait le pont, le vent frappait les voiles et même avec des manteaux l’équipage et moi-même était trempé. J’étais même deux fois plus trempée que les autres, puisque j’étais là deux fois. Au point que j’en ai attrapé un rhume pour deux. Aujourd’hui il est passé, mais hier j’ai passé la soirée à me moucher et à renifler. J’aime pas les rhumes. Gianna non plus, apparemment. Pendant ce temps Mitzu se porte comme un charme. Alors c’est vrai ce qu’on dit, que les abrutis ne tombent pas malades ? C’est vrai que je me portais bien mieux quand j’étais juste caporal sans personne sous mes ordres et que j’avais pas à réfléchir. D’ailleurs il pleuvait beaucoup moins à l’époque. Je devais apporter le beau temps avec moi. J’étais un appeau à soleil !
Et maintenant que je suis sur South Blue je suis un appeau à pluie ? J’espère pas, ça serait vraiment naze. C’est que je suis devenue trop défaitiste et négative, ça. Arrête d’être négative Gallena, ça te va pas. En plus ça fait pleuvoir. A partir de maintenant t’as plus le droit d’être négative que quand tu visites une île avec un désert dessus, compris.

La pluie, le vent, les vagues, tout ça se calme quand nous passons la digue qui protège le port de la ville de Portgentil, sur l’île de Bliss. Enfin, la pluie se calme pas vraiment vu qu’elle tombe d’en haut et que la digue ne protège pas vraiment d’en haut, mais on est quand même moins secoués. Nous garons le bateau à un emplacement temporaire, le temps de se faire attribuer une place par la capitainerie.
Je descends, suivie par Mitzu. Mon clone Gianna et le reste de l’unité restent à bord.
La capitainerie, un bâtiment peint en blanc qui se détache sur les quais, la peinture un peu écaillée, comme toutes les capitaineries du monde. Sérieusement, il y a un modèle type, un genre de capitainerie idéale que tous essayent d’imiter ? C’est super rare qu’il n’y ait pas de la peinture blanche, que le bâtiment se détache bien des autres et que la peinture soit abîmée. D’accord c’est probablement l’air salé de la mer qui attaque la peinture, et les capitaineries ne sont pas toutes identiques et elles n’existent pas partout. Mais elles se ressemblent quand même vachement.
Y a anguille sous roche, moi j’dis. Un complot international des capitaineries. Que dis-je, international ? Mondial même ! Il faudra diligenter une enquête et la confier à des gens de la marine régulière. Ça les occupera, ils ont que ça à faire pour se rendre utile.
Je m’excuse auprès de tous mes lecteurs de la marine régulière, mais j’y suis passée moi aussi, je sais de quoi je parle. Et aucun de nous ne peut dire qu’on ne s’y embête pas comme des rats morts.  Avec corvées au milieu et montée de la garde comme des piquets les soirs où la tête d’un gars de l’unité ne revient pas au sergent.
Je suis bien contente de plus être dans la régulière. On a toujours des trucs ennuyants à faire, mais au moins on ponctue avec beaucoup de combat.
Des fois on en meurt aussi, mais jusque-là ça ne m’est pas arrivé, alors ça va.

En entrant à l’intérieur, la peinture est en meilleur état, la pièce sent un peu le renfermé et le type en charge est gras et suant. Ou alors il vient de prendre la flotte, comme nous. Mais j’y crois pas. Les traces de transpiration sous les bras, c’est pas pareil que la pluie sur tout le tee-shirt. Occupé à lire quelque chose sous son comptoir, je ne sais quoi, l’homme de la capitainerie nous jette un regard lorsque nous entrons, puis reprend sa lecture, sans même dire bonjour ou simplement saluer de la tête. Impoli.

Je me dirige droit sur lui et commence :
- Bonjour.

J’hésite à poursuivre, décide d’attendre. Le type repose le journal qu’il lit et nous regarde comme si nous le dérangions au milieu d’une tâche d’importance vitale.
Je me répète, plus fort.

- Bonjour !
- Grmbonjour, c’est à quel sujet ?
- Marine d’Élite, détachés de la 53éme division. Nous venons d’arriver avec un voilier et il nous faut un emplacement pour quelques temps.
- C’est les autorités du bassin de la marine qui vous envoient ici ? Vous êtes allés les voir d’abord hein ?
- Pas du tout, pourquoi ?
- Videmment .. en tant que marines vous avez de bonnes chances de trouver une place là-bas. C’est réservé à vos gars.
- Ah d’accord. Et c’est où ?
- Dans cette direction, vous suivez le canal, nous dit notre interlocuteur en pointant d’un doigt qui ressemble à une saucisse pâle la direction de .. l’Ouest je crois ? Je suis pas sûre. Je crois que c’est l’Ouest. Pas grave, je vois la direction par rapport à où on est, pas besoin de connaître le Nord pour ça.
Il ajoute :
- Vous trompez pas de canal et suivez les indications. A côté c’est un des ports de la marine nationale. Ils seront pas bien jouasses à vous voir débarquer chez eux.
- D’accord, merci pour les explications. Bonne journée.

Le gars s’est déjà replongé dans son journal et ne répond pas. Je suis obligée d’insister en me répétant, plus fort, pour réussir à lui tirer un grommellement et un au revoir. Suivi, il croit qu’on arrive pas à l’entendre, d’un « bon débarras ». Sale type.

- Tu veux que j’aille lui casser la gueule Gall ? Ça prendra pas deux minutes, mou comme il est.
- C’est bon Mitzu, merci. On est pas là pour provoquer des troubles. On doit déjà en régler, toi tu voudrais nous rajouter du travail ? Non merci.
- Ah ouais ... mauvaise idée.
- Très mauvaise, mon pote.

Les formalités administratives une fois achevées, nous remontons à bord et reprenons la mer. Sans quitter la rade, ce n’est pas le voyage le plus épique qui soit, mais c’est quand même en flottant et à la voile que nous déplaçons notre voilier.

Après être entrés dans la zone de la marine, nous sommes arrêtés le temps que quelqu’un ne sorte d’une cabine pour vérifier nos papiers et autorisations, avant de nous laisser continuer plus profondément dans le bassin. Nous finissons par nous ranger entre deux cuirassés de la marine, pour débarquer et aller nous installer à la caserne de la 19ème régulière.


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H0003

Dans l'entrepôt que nous avons pour mission de capturer, deux types jouent aux cartes et le troisième les regarde et commente entre deux gorgées de bière. Quand nous faisons notre entrée fracassante, tous trois lâchent ce qu’ils tiennent et se penchent pour agripper leurs armes. Comme d’habitude, ils ne s’attendent pas à ce que des bras sortent de leurs fusils et se mettent à les cogner. Le temps qu’ils se remettent de la surprise et des coups que je viens de leur filer avec mon pouvoir, nous sommes à côté d’eux, le fusil pointé quasiment à bout portant.

- Les mains sur la tête, à terre ! À terre ! Lâchez vos armes ! À terre !

La surprise, les cris, les coups entretiennent la confusion. Avec les bras sortis de nul part qui les empêchent de se servir de leurs fusils, qui s’ajoutent au bazar, les trois gars obtempèrent avant d’avoir vraiment pu comprendre la situation. Hughes leur attache les poignets, les autres surveillent, les réguliers entrent. J’ai quasiment rien fait à part gueuler des ordres aux trois types. Je commence à chercher d’éventuels documents, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Sur une caisse, quelques papiers, mais ce n’est pas très intéressant, au premier coup d’œil. Une liste des marchandises, ça nous gagnera du temps, mais ni clients ni fournisseurs. Et évidemment, pas le nom de leur employeur, mais on ne s’attend pas à le trouver aussi facilement.
Les prisonniers une fois attachés, les documents récupérés, on boucle le bâtiment et détache une partie des marines réguliers avec les prisonniers. Avant de nous diriger vers notre prochaine cible, je me reconcentre sur l’œil qui surveillait Gianna.
J'ai un peu mal aux mains et au torse, elle a dû s'en servir pour taper des gens. Et prendre des coups elle-aussi. Ils étaient forts de son côté ? Quand je vois ceux qu'on a rencontré ici, j'ai du mal à croire qu'ailleurs les contrebandiers de cette bande soient plus costauds.
Elle n’est pas encore ressortie, alors je me sers du champ de vue apporté par cet œil pour en faire apparaître un autre à l’entrée de l’entrepôt, faire disparaître le suivant, et recommence pour « entrer » à l’intérieur de l’entrepôt. Ah ben justement, Gianna se dirige vers la porte. Je l’interpelle, en faisant apparaître une bouche et une oreille sur son cou.

- Eh, Gianna, ça s’est bien passé ?
- Wahh ! Oh. Gall ? T’es où ?
- Sur ton cou.
- Ah c’était ça qui chatouillait. C’est fini de votre côté ?
- Oui et vous ?
- Faut que je te raconte. C’était super ! On est entrés par la porte arrière, comme prévu, les mecs nous attendaient pas, alors les deux qui étaient juste à côté, j’ai foncé sur l’un d’eux pour lui démonter la gueule. Mitzu et ses deux gars ont tabassé l’autre, avant qu’on s’en prenne aux autres qui arrivaient. Ils étaient occupés à trimballer des caisses, mais le temps qu’on s’occupe des deux premiers ils avaient eu le temps de prendre des armes. Alors je me suis jetée sur eux, et je leur ai balancé des poings d’airs, pif, paf, poum, pam ! Et là tu vois, les poings roses se dirigent vers les trois gars. Et moi je balance un Soru et je passe dans leur dos au même moment que les poings d’airs les atteignent. Là où je me suis placée, je prends quelques-uns de mes propres poings, woups-là. Alors j’encaisse et eux sont déjà pas fort vaillants. D’un grand coup de pied dans l’intérieur du genou j’en casse un, puis je me mets à tabasser les autres. Un peu comme quand tu joues du tambour, je les tape un à un en alternant jusqu’à ce que les trois crient pitié. Ensuite on les ligote, les fait prisonniers et je venais te prévenir pendant qu’on finit de fouiller.
- ... Ils sont encore en vie n’est-ce pas ?
- Ouais bien sûr.
- Tu sonnes pas spécialement rassurante tu sais ?
- Bah, on s’en fiche. Ils vont bien.
- Mouais .. vous êtes prêts à bouger pour votre second objectif ?
- Dans une minute.
- Ça marche. Tu peux te tourner d’un quart de tour vers la gauche ?
- Comme ça ? Pourquoi ?
- Merci. J’ai placé un œil sur ton front, pour pouvoir vous suivre jusqu’au prochain objectif.
- D’accord ... droit ou gauche ?
- De quoi ?
- L’œil, c’est un œil droit ou un œil gauche ?
- Qu’est-ce que ça peut faire ? Et gauche.
- C’est important pour l’esthétique ça.
- ... D’accord. bon, ça fait une minute, vous vous mettez en route ?
- Mitzu, Lumière, Godasse, les autres ! On y va !

Moins fort Gianna, moins fort. Tu vas réveiller tout le quartier ... je fais disparaître la bouche et l’oreille, ne conserve que l’œil sur le front de ma jumelle. Puis je ferme l’œil et me reconcentre sur la situation où se trouve mon corps principal. Serhandrass est à côté de moi. Je l’avais vaguement remarqué qui s’approchait, mais j’étais occupée ailleurs. Et il n’avait pas l’air de vouloir parler.
Écorcheur et Hughes sont pas loin, en train de discuter avec les autres marines qui nous restent, ceux qui sont pas partis avec ces premiers prisonniers.

- Ça va sergent ? me demande Serhandrass.
- Oui bien sûr, pourquoi ? En réalité je me sens un peu fatiguée, mais ça va bien hein. C’est juste de devoir utiliser mon pouvoir comme ça, c’est prenant, ça donne faim.
- Vous avez l’air un peu pâle.
- Ah bon ? Non non, je t’assure que ça va.
- Si vous le dites. Vous zavez des ordres ?
- On part pour notre second objectif. L’autre groupe a fini leur premier et sont en marche.
- A vos ordres.

Je pourrais décrire pendant un moment comment nous avons fait pour s’occuper de ces secondes planques, celle que mon groupe a géré et celle que Gianna a démonté, mais ça serait un peu se répéter. Voire beaucoup. Alors on va passer directement aux deux derniers. Dans les Everglades, les zones où même la marine hésite à s’aventurer. Pas le coin le plus attrayant de Port-Gentil, c’est sûr. Heureusement on reste dans les premiers districts, les moins dangereux.
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H-1200

Après être arrivés à bon port, la marine locale nous avait attribué quelques chambres, assez pour nous huit. Je partage la mienne avec Gianna. Je n’aurais pas voulu que ce soit différent. Assez vite j’ai rencontré plusieurs personnes, les officiers qui nous ont fait venir ici. Mais rapidement, un par un, tous sont partis en expliquant avoir beaucoup de travail, laissant le sergent Wilberg Taumassen nous expliquer les détails et ce genre de chose. Ce qu’il a fait brièvement, avant de nous indiquer le chemin du mess et de nous donner rendez-vous pour le lendemain.

Et voilà pourquoi ce matin, je m’étais retrouvée en uniforme de lieutenant dans une petite salle pas super bien éclairée, penchée au-dessus de plans de la ville, seule avec le sergent Taumassen. Pendant ce temps Mitzu et Gianna font courir les cinq autres, et même quelques marines locaux. Ils peuvent s’amuser, eux ! Moi je dois faire les trucs ennuyeux et pas drôles. Comme avoir des responsabilités. Beurk.
Mais l’avantage c’est que plus je suis promue, moins il y a de gens qui peuvent me donner des ordres. Ça vaut le coup de souffrir enfermée dans une pièce comme celle-ci, où même avec de l’eau à côté que je bois sans réserve, j’ai super soif. Même l’eau ne désaltère pas ici. L’horribilité. Ou alors c’est juste l’eau qui est trop sèche. Je veux dire l’air qui est trop sec, hihi. L’eau sèche .. on serait mal barrés si c’était possible.
Autre chose qui aide à faire passer la pilule, le sergent lui-même. Oh, rien de particulier, mais il a beau être un peu plus âgé, il est plutôt mignon. Bien rasé, poli, une voix douce, les cheveux courts et blonds ... je crois que je l’aime bien. Ah ! Mais du coup dans les histoires ça veut dire que soit c’est en réalité un ennemi venu séduire l’héroïne, soit il va mourir bientôt et horriblement ! Mais de le dire ça fait que ça n’arrivera pas parce que c’est trop cliché, ahah !
Sauf qu’on est dans la vraie vie ... et donc et ce problème et sa solution sont stupides et n’ont aucune raison de se produire ... en même temps, on ne sait jamais ... Je sais ! Si jamais c’est un méchant, je lui démonte la tête ! Et si il meurt ... mais non il va pas mourir. Et puis c’est pas le moment de penser à des bêtises pareilles. Faut que je me concentre sur les cartes. Les plans je veux dire. Je parle pas d’une partie de tarot.

C’est là qu’il me transmet les détails de l’histoire. Que ces trafiquants font de la contrebande depuis plusieurs années. Ils ne payent pas les taxes sur leurs marchandises, amènent des armes à Bliss sans qu’elles soient contrôlées, et même importent un peu de Dust Powder. Bref, je m’en fiche un peu mais c’est pas bien, parait-il, et c’est de la contrebande, comme tous contrebandiers. Bref, ni des pirates ni des révolutionnaires, mais de sales types quand même. Et les sales types, je leur casse la tronche ! Pour la Justice !

- Le problème, une fois ces six caches sous notre contrôle, c’est qu’il va falloir les faire vider, ce qui est faisable mais ne sera pas si rapide. Et nous ignorons qui se cache derrière cette opération. Si nous ne trouvons rien ... comme vous vous en doutez, leurs chefs feront plus attention encore lorsqu’ils reconstituerons leur réseau. Et vous pouvez être sûre qu’ils le reconstituerons.
- Ah bon ?
- Pourquoi ne le feraient-ils pas, ça leur apporte sûrement beaucoup d’argent.
- Oh, d’accord. Pourquoi on fait pas pareil nous ?
- De la contrebande ?
- Oui.
- ... Parce que c’est illégal. Et puis ce n’est pas le rôle de la marine. On ne va pas commencer à enfreindre les lois qu'on doit faire respecter juste pour gagner de l’argent.
- Oh. Très juste.

Bref la conversation a duré longtemps, le matin, l’après-midi, pour qu’on établisse un plan et se coordonne et toutes ces choses. Le sergent voulait faire les choses en grand, avec précaution. Limite on commence par visiter sans qu’ils ne s’en rendent compte et on planque des escargophones espions. Je suis pas sûre que ça existe vraiment, mais l’idée a ses mérites. Sauf qu’elle est horriblement lente. Qui a le temps de visiter des entrepôts comme ça discrètement ? Alors qu’on peut tous les faire tomber en une seule nuit et que ça permettrait de récupérer toutes les infos qu’on veut. Suffira de saisir les documents et interroger les prisonniers. Si on fait selon sa méthode, si jamais les contrebandiers se mettent à avoir un doute ils vont tout faire brûler. Très, très mauvais plan.
Toute cette préparation, c'est long, j'ai eu du mal à cacher mon envie de bailler. Surtout quand je baillais en fait. J'ai eu du mal à cacher mes bâillements.

Ça a pris un moment, mais j’ai pu le convaincre que mon unité était largement capable de s’emparer de six bêtes cachettes à contrebandiers mal défendues en une nuit. C’est qui qui connaît la marine d’Élite ici, lui ou moi ? C’est moi.
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Montées sur un toit d’une baraque pourrie en tôle au beau milieu des Everglades, tandis que les autres marines attendent dans la rue en dessus, Gianna et moi observons une cour. Mais pas n’importe quelle cour. C’est pas un entrepôt ça, c’est carrément une usine abandonnée. Quoique abandonnée, vu le nombre de personnes qui s’y baladent ... deux types armés de lanternes et fusils qui vont d’un mur à un autre, c’est une patrouille non ? Devant le portail en fer, les trois clochards sous les manteaux desquels on devine des pistolets, c’est des sentinelles ? Et les lumières qui passent devant les fenêtres à l’intérieur, c’est pareil ?

Gianna parle la première, sur un ton étouffé. Si la nuit, dans ce quartier, est plus bruyante que ceux que nous avons visité plus tôt, malgré l’heure plus tardive, ça ne nous permet pas pour autant de discuter comme à la plage ou dans une caserne. Imaginons un instant tous les bruits, les appels, les verres qu’on brise, les disputes nocturnes, les prostituées toutes aussi nocturnes, si tous ces sons s’éteignaient un instant, le même, par coïncidence. Nous serions bien embêtées si notre conversation était entendue de ceux d’en bas.

- J’en compte sept à l’extérieur. Une idée de comment on procède ? Charger tout droit ça donnerait l’alerte.
Surprise, je lui demande : - Sept ? J’en compte cinq.
- Les deux qui patrouillent et les trois devant le portail ?

Je hoche la tête. C’est ça.

- Il y a un autre gars dans la cour, appuyé contre le mur extérieur. On le voit pas ni son reflet dans une des vitres, trop sales et trop nuit, mais l’un des deux patrouilleur lui jette des regards fréquents .. regarde bien souvent c’est quand ils arrivent .. là. T’as vu ?
- Euh .. oui, peut-être ? Et le septième ?

En guise de réponse, elle pointe vers une paire de bottes qui dépasse, dans l’encadrement de la porte en dessous de nous. Quelqu’un semble être en train de dormir, abrité comme il peut de la boue.

- Ce type dort dehors, ça en fait pas un complice.
- Parce que tu crois que les trois autres auraient laissé un clodo s’installer juste ici ?
- Pourquoi pas ? Ils s’en fichent du type.
- C’est une inconnue, une distraction. A moins d’être stupides, ils n’ont pas de raison de prendre ces risques inutiles.
- T’as pas faim Gianna ? T’as pas mal réfléchi là.

Réfléchir, ça donne faim. Parce que ça utilise beaucoup d’énergie pour pas grand-chose. Quoique pour une fois, ça semble avoir été utile. Pour une fois. J’insiste bien. En général ça sert pas.

- Si, maintenant que tu le dis ... faudra que je trouve quelque chose à manger.
- Hehe. Bon en attendant, je suis d’accord qu’on peut pas lancer un assaut direct. Le temps d’entrer à l’intérieur, on aura fait trop de bruit, ils auront eu le temps de prévenir leurs chefs. Et l’autre objectif sera abandonné ou sous bonne garde. Le mieux ça serait que je les neutralise à coup de bras magiques.
- Bras magiques ça fait toujours bizarre à entendre. Il faudra vraiment qu’on leur trouve un nom un jour. Mais c’est pas l’important. Tu peux pas faire ça.
- Je sais, mais j’ai jamais pris le temps de me pencher sur la question. Et pourquoi je peux pas ? En cinq secondes on se débarrasse des cinq.
- Tu es pâlotte, tu es fatiguée. Il faut que tu manges toi aussi, plus que moi. Tu dois reprendre des forces. Et je connais un plan qui nettoie tout ça en allez, vingt, trente secondes, utilisant ton pouvoir mais sans te fatiguer plus.
- Je suis pas fatiguée. Et puis c’est quoi ce plan génial ?

Je suis vexée. Qu’est-ce qu’ils ont tous à dire que je suis fatiguée ? C’est pas grave. C’est rien du tout, en plus là on a eu le temps de souffler et se reposer. Et puis c’est moi l’officier, ils ont pas à s’inquiéter pour moi.
Au lieu de répondre, Gianna tend son pouce vers son torse et me sourit. Je lui jette un regard bête.

- Eh bien quoi ?
- Moi.
- Oui, toi. Et ?
- .. Vraiment tu comprends pas ?
- Si je comprenais tu crois que je te demanderais ?
- Tu te rappelles que ça fait un bon mois que tu te sers de ton fruit de l’Éclosion en continu ? Bientôt deux mois, même.
- Euh ..
- Je te parle de moi.
- Ah !

... Ah, trop fort, trop fort. Je me suis exclamée on va se faire repérer je suis une idiote je suis une idiote je suis une idiot. Je m’aplatis contre le toit et Gianna fait pareil ... sous la nuit mal éclairée, sans lune. On attend, en chuchotant, que l’alerte retombe. En me baissant j’ai vu un des deux patrouilleurs qui levait la tête pour regarder dans notre direction. J’espère qu’il m’a pas vu. Même si Gianna ne veut pas, j’utilise mon fruit du démon pour faire apparaître un œil, pour surveiller la cour. Je garde mes vrais yeux fermés, pour ne pas me distraire. C’est comme si je m’étais transportée, d’un coup, sur un autre point de vue ... avec toujours la tôle humide qui me colle à la joue.

- Alors, c’est quoi ton plan ?
- On s’en occupe toutes les deux, facile. On saute, d’un Soru je suis sur les trois là que je tue. Pendant ce temps tu te débarrasse de celui juste en-dessous de nous.
- A supposer qu’on fasse ça, tu oublies les trois dans la cour intérieure ? Les patrouilleurs ont la vue sur les trois à côté du portail.
- Seulement pendant un quart, un sixième de leur chemin. Suffit de frapper au bon moment. On se débarrasse des quatre dehors, puis tu me fais la courte échelle. Je passe au-dessus du mur, élimine celui qu’on voit pas, et je bondis sur les deux autres d’un Soru et je m'en occupe.
- Tu penses être assez rapide pour faire tout ça, sans faire trop de bruit ? Et puis tu parles quand même de tuer sept personnes, là, comme ça, de sang froid.
- Des fois, il faut. Tu vois une meilleure solution ? Ils ne sauront rien, au mieux s’ils survivent ils finissent aux travaux forcés ou en prison pour dix ans.
- Pour de la contrebande ?
- Tu crois quoi ? Je dis dix ans, ça peut être pire. Les tuer c’est limite une bonne chose.
- C’est pas moral. Il faut les juger.
- Je sais, je sais comment tu penses. Moi aussi. Mais là c’est vraiment pas pratique. Et ils nous apporteront rien d’utile. On a pas trente-six choix.
- Les poings d’air ...
- Tu sais, les gens ça s’assomme pas comme ça. Pas d’un coup. Essayer de les assommer, c’est prendre le risque qu’ils sonnent l’alarme, tout en ayant quand même des risques de les tuer.
- T’as pris des leçons avec Angus sans me le dire, pour vouloir tuer tout le monde ?
- Non, je l’ai pas vu depuis .. pourquoi tu dis ça ?
- Ce plan, ça lui plairait bien.
- Hihi, possible. Bon, on y va ?
- Oui, c’est bon. Ils regardent plus, on peut se redresser un peu ... j’aime pas ça mais je trouve pas mieux ... sept morts parce que je trouve pas mieux, super quoi ... Je te laisse donner le départ, si tu veux vraiment tout faire toute seule. Tu as assez de couteaux ?
- Une Scorone sans couteaux, c’est pas une Scorone. Allez, t’en fais pas, c’est des méchants de toute façon.
- Mamma n’a pas toujours un couteau sur elle. Et méchants ou pas, ça change pas qu’on devrait pas avoir ce droit.
- Faut croire qu’on est les premières à en faire une tradition. Et si on a ce pouvoir, c’est pour défendre les gens.
- Hihi, t’es bêtasse toi. Mais oui, pour défendre, pas pour en tuer juste parce que c’est pratique. La contrebande ça tue personne.
- On va éviter de faire de la philosophie c’est pas le moment ni l’endroit, d’accord ? Y a pas d'autre chose, alors on y va ? Ils arrivent au bon endroit, sinon on va devoir attendre un nouveau tour de la patrouille.


Je hoche la tête. Elle se met à compter. J’ai fait disparaître l’œil pendant que je me redressais.

- Trois. Deux. un. C’est parti.

Sans traîner, elle saute du haut du toit. Deux étages dans de la terre encore boueuse. Elle est folle. Moi je m’accroche au toit et me laisse tomber, pour aller de moins haut. Histoire de limiter les risques. J’atterris nez-à-nez devant le mec aux bottes de la porte, un type aux cheveux noirs humides, des habits sales et un paquet de boutons sur le visage. Il est en train de sortir une arme quand je lui tombe quasiment dessus. Il est surpris, déjà qu’il s’attendait pas à la chute de Gianna. Je lui fiche un gros coup de poing dans le menton, son crâne va taper la porte derrière. Ses yeux roulent, il s’effondre. Euh ... au moins il est peut-être pas mort. Il a fait tomber un pistolet. Je le récupère. Pas très beau, mais il est en bon état. Ça peut servir, et en attendant le gars est désarmé.

Je me dépêche de rejoindre Gianna, qui nettoie ses couteaux sur les habits crasseux des trois sentinelles ... beurk, c’est un bout de quoi ça ? Elle a pas tranché que des gorges ... brute. Ma jumelle est une brute. Non moi je suis pas une brute, je cogne les gens, je les tue pas. Nuance.
Gianna me regarde en souriant, d’un signe de tête m’indique le mur, pour que je lui fasse la courte échelle.
Rapidement, c’est chose faite, et elle s’élance. Pendant ce temps, je vais chercher le reste de l’unité, ainsi que les derniers réguliers qui nous accompagnent encore. Pour le dernier bâtiment, on s’en occupera seuls, entre Élites. Le temps de faire l’aller-retour, le portail est grand ouvert, il y a trois cadavres de plus et Gianna transporte deux lanternes en suivant à peu près le trajet de la patrouille. Elle les passe à un marine en lui disant de la remplacer.

Je suis la première à parler, cette fois.

- Pourquoi tu fais ça ?
- Pour pas donner l’alerte à ceux de l’intérieur.
- Et maintenant, on attaque directement ? je lui demande.
- On peut. Mais on sait pas comment ils sont à l’intérieur. On essaye de trouver une autre entrée ?
- .. Si tu veux une autre entrée, pourquoi on a fait ça ?
- Euh ... bonne question. C’était marrant ?
- Tu vas pas bien sœurette ...
- Rhoo allez, fais pas cette tête.
- Je suis sérieuse.
- Je sais, je sais. Allez, c’est pas que je t’aime pas mais on a des trucs à finir.
- Je jette un œil à l’intérieur.
- Le fais pas tomber, eheh. Et évite de te fatiguer.
- Je ne suis pas fatiguée.
- Moi c’que j’en dis ...
- Justement, chut. Tu me laisses faire. Je te dirais si jamais je fatigue.
- Houlàlà, d’accord. Comme tu veux Gall, comme tu veux.


Choisissant de l’ignorer et de ne pas continuer la conversation, parce qu’effectivement c’est pas le moment, je regarde en l’air. Par un carreau cassé, je vais avoir la vue sur le plafond pour y placer un œil et ensuite je pourrais explorer l’intérieur sans ... c’est trop sombre. Il fait tout noir.
Zut.
Je secoue la tête, explique aux autres autour de moi.

- Je ne vois rien à l’intérieur, pas moyen de me servir de mon fruit sans support visible.
- Zut. Alors on charge à l’intérieur ?
- Sauf si tu as une meilleure idée. Nous deux on fonce faire le tour, pour bloquer d’éventuelles autres issues, les autres tiennent cette porte et le centre avant de s’éparpiller, en faisant gaffe à tout escargophone. Ça vous irait ?


Mitzu, notre seul caporal dans ce pays de Bliss, profite de ma question pour intervenir dans la conversation.

- C’est risqué à mon avis. L’bâtiment à l’air assez grand. Moi j’pense qu’on serait mieux à encercler le bâtiment et en entrant par toutes les issues à la fois.
- Toutes à la fois, rien qu’ça ?
demande Gianna goguenarde.
- Si ça marche, on sait faire, qu’il dit en haussant les épaules.
- On sait même pas combien y a d’entrées.

Je les laisse débattre tandis que je cherche une idée de mon côté. Évidemment avec mon fruit ça serait facile, mais Gianna ne veut pas que je m’en serve trop. N’importe quoi, je suis pas fatiguée. Pas du tout. Nope.
Et puis ils en savent quoi les autres ?!

J’aurais dû emmener mon bazooka. On s’ouvrait une porte et on se posait plus de questions. Mais ça serait pas très discret, voire carrément bruyant. Et on est censés mener cette opération le plus discrètement possible.
Allez, c’est pas en restant dehors qu’on va avancer, et il nous reste encore une place à visiter après celle-ci. Je ne sais pas si c’est ici que je vais trouver l’appartement de mes rêves, mais on peut pas savoir sans se rendre compte.
Je me dirige vers la porte, laissant Gianna et Mitzu poursuivre leur discussion. Ils sont dans leur monde-là. Où est-ce, je vous le demande, qu’on pourrait bien trouver une demi-tonne d’huîtres ? Et puis ça servirait à quoi, à noyer les contrebandiers dans la puanteur ? Et puis pourquoi ils auraient besoin de peinture rayée ? Ça existe même pas.

J’ouvre la porte en la poussant. Ça marche pas. Elle est fermée, alors qu’ils ont des gardes à l’extérieur ? Qu’ils avaient des gardes à l’extérieur. C’est bizarre. Je me demande si .. ah ben si. Je tire la porte, cette fois ça marche.
Je charge aidée d’un Soru, il y a un type en faction près de la porte. Un fusil, une petite lanterne pour l’éclairer. Je le cogne rapidement, dans le ventre, pour lui couper le souffle. Puis je poursuis d’un gros coup sur la tête.
Dehors ça s’exclame, ils viennent de réaliser que j’ai lancé l’assaut sans les prévenir. Qu’ils fassent ce qu’ils ont à faire, j’ai déjà un rôle dans cette histoire. Fatiguée moi ? Ils vont voir si je suis fatiguée !
Dans ma course au hasard, à travers les allées de la fabrique abandonnée, faites de vieilles machines abandonnées et de piles de caisses remplies de je-ne-sais-quoi illégalement importé sur l’île, je rencontre et me débarrasse en vitesse de deux autres personnes. Le premier avait une lanterne et se promenait, peut-être à la recherche de voleurs. Alors que c’est eux les voleurs, ils contournent la loi, les douanes et toutes ces choses-là.
Le second j’ai bien failli ne pas le voir, il était resté dans le noir. Il était un peu bizarre, avec de gros yeux, une drôle de moustache et la peau était pas tout à fait normale. C’était peut-être un homme-poisson-chat ? Les chats voient bien dans le noir, mais les poissons-chats ? Et les homme-poissons en général ? J’en connais pas beaucoup, même si j’en ai déjà croisé. Je saurais pas dire, dans l’obscurité, si ce bonhomme en était un.
Il pourrait bien, en tout cas.

Je n’entends pas les autres, ce qui veut dire que soit ils ne sont pas encore entrés, soit ils se font discrets.

- Des intrus ! Sonnez l’alarme !

Bon ben j’ai ma réponse. Je pense. Je fais confiance à Gianna pour s’occuper de ce braillard et je m’occupe de finir de nettoyer ce coin que je me suis attribuée sans rien demander à personne. En même temps, c’est moi la chef ici. Même si au pas suivant je trébuche sur mon propre pied et n'est pas loin de tomber par terre, c'est quand même moi la chef !
Des détonations commencent à résonner, provenant surtout de fusils.

- Repoussez les intrus ! Prévenez les chefs ! Occupez-vous de.

Le gaillard s’interrompt en pleine phrase. Quelqu’un a dû réussir à l’avoir. J’entends un bruit non loin de moi, mais j’arrive pas à distinguer exactement ce que c’est, à cause des tirs. N’empêche, ça coûte rien d’aller voir.
Et j’ai eu raison de suivre cette idée-là, car je tombe sur un gars aux cheveux longs avec un escargophone dans les mains. D’un Soru, je suis sur lui. Je lui arrache l’escargophone des mains, avant de lui foutre un grand coup de pied là où ça fait très mal. Voilà qu’il se plie en deux et gémit, chochotte. Je pose l’escargophone à côté et assène un grand coup de pied dans les côtes du contrebandier.
Et maintenant j’en fais quoi de lui ? J’aurais dû prendre des menottes, là j’en ai pas et je suis embêtée. L’assommer c’est pas fiable, on assomme pas les gens aussi facilement que ça, faut taper fort et ça peut leur casser la tête. C’est risqué.
Finalement je me contente de prendre l’escargophone. S’il ne peut pas téléphoner et comme on tient sûrement toutes les issues à l’heure qu’il est, tout est bon, non ? Il est coincé sans pouvoir communiquer avec l’extérieur. Et c’est ce qui importe.

Finalement, quelques minutes après que je sois entrée dans la place, l’ensemble du bâtiment est sous notre contrôle. Ils n’ont pas pu téléphoner, il y a quelques blessés de chaque côté, peu de morts en plus de ceux de l’extérieur. Comme les autres fois, les prisonniers sont encadrés et emportés par la marine régulière. Comme les Everglades sont dangereuses et qu’ils ne sont pas si nombreux à encadrer les prisonniers, Gianna les escorte jusqu’à la sortie du quartier. Elle courra nous rejoindre pour le dernier entrepôt.
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À deux maisons de nous, de l'autre côté de la rue, par rapport à la ruelle où nous attendons, proviennent de la musique, des rires, des cris, des injures, ce genre de choses qui font qu'un bar à une vie nocturne digne de ce nom. Je sais pas, j'y vais jamais moi. Mais j'imagine que c'est comme ça que ça doit être.
Nous attendons Gianna. Je sais qu'elle est presque là, j'ai gardé un œil sur elle pendant tout le trajet. La dernière cible se cache ici. Dans la cave, je suppose ? Ils ont bien une cave, ils peuvent pas tout mettre au milieu des clients. Ou alors c'est une couverture vachement élaborée qu'ils ont élaboré.

- Me revoilà.

Je hoche la tête en réponse à l'arrivante. Nous sommes au complet, on va pouvoir y aller.

- On va où exactement ?
- Le bar, la renseigne Mitzu.
- Le bar ? Gall, j'ignorais que tu avais de tels penchants pour la boisson, hihi. Mais sérieusement, tu es sûre que c'est le bon endroit ?
Je réplique simplement : - C'est au bon endroit sur le plan.
- Tu peux me faire voir ?
- Pourquoi faire ?
- C'est pas que je met ta parole en doute, mais la géographie c'est pas notre fort et en plus avec ta fatigue ... ça serait con de se tromper.
- Je. Ne. Suis. Pas. Fatiguée.

Elle m'énerve elle m'énerve ! Je pars à grand pas dans la rue, direction le bar.
- On y va, assaut frontal, gaffe aux civils désarmés.
- Eh mais Gall t'énerves pas, je disais ça pour être sûre moi. Et puis pourquoi les désarmés ?
- Parce que s'ils sortent une arme, je les enferme pour complicité jusqu'à preuve de leur innocence.

Je traverse la rue rapidement tandis que mes marines et ma sœur me suivent en précipitation. D'un geste de la main, j'ouvre grand la porte du bar, laquelle va taper contre le mur, rebondissant pour me revenir dans la face. J'ai calé la botte dans le passage, la porte vibre mais repart dans l'autre sens, avant de s'immobiliser doucement. Pendant ce temps, profitant de mon entrée peu discrète, j'annonce la couleur en m'avançant dans la pièce, laissant la place aux autres pour qu'ils entrent :
- 53éme d'Élite, personne ne bouge ! Si y en a qui ont des choses à se reprocher c'est trop tard !

Un pianiste à côté d'une scène où dansent deux filles mal habillées, un bar plein de monde, une grosse dame velue derrière le comptoir un verre à la main et un videur en train de boire une bière. Non, mettons deux videurs, un mec avec un gourdin vient de sortir de derrière un rideau qui doit mener à la cuisine/arrière-salle/je-sais-pas-comment-ils-appellent-ça. C'est typique ce que je m'attendais à trouver dans un bar, cette ambiance, cette mise en scène. Y a pas à dire, ils se sont bien débrouillés.

Tous me regardent bêtement, ils sont alternativement surpris, étonnés, stupéfiés, agacés, énervés, encolérés ... plusieurs dégainent des pistolets de leur veste. Ai-je besoin de l'expliquer ? D'un geste blasé, je fais apparaître des bras grâce à mon fruit du démon et m'en sert pour frapper les impétrants. C'est un mot que j'ai lu dans un livre, impétrant. Ça veut dire ... ah non, c'est récalcitrant que je voulais dire ! Rien à voir, haha.
La tentative de rébellion est étouffée dans l’œuf, surtout avec quand ils retrouvent face à cinq solides gaillards et trois filles bien aussi solides, tous bien armés l'air menaçant, que des mains venues de nul part sont apparues, ont frappé plusieurs personnes avant de disparaître et ... ben voilà quoi.

J'aboie quelques ordres, on commence à fouiller, tout en tenant à l’œil la population du bouge. On retourne certaines tables, on pousse le comptoir, on regarde l'arrière-salle, mais ...

- Y a rien ici. Juste de l'alcool. Tu peux me passer le plan s'il te plaît Lieutenant ?
- Pas la peine, on est au bon endroit !
- Sil te plaît, je veux juste vérifier. Si c'est la bonne place il y a quelque chose qui nous échappe.
- C'est pas ici, on se tue à vous le dire !
- Ouais !!
- Vous on vous a pas sonné ! intervient Mitzu.
- Tiens le voilà ton plan !

Je passe le papier à Gianna. Elle m'agace aujourd'hui, elle m'agace. Je suis sûre qu'elle le fait exprès.
- Merci Lieutenant. Alors ... on était ici ... Godasse, tu peux venir ?

A eux deux, ils commencent à retracer notre chemin depuis l'usine de tout à l'heure, méthodiquement, jusqu'à arriver à une conclusion évidente, c'est que j'ai raison.

- Lieutenant, tu t'es trompée.

Quoi ?!

- Faites voir ce plan.
- Apparemment ici vous avez tourné, du coup cette rue était un peu plus longue et ensuite vous êtes passés par une rue apparemment ici, qui n'existe pas sur le plan qu'on a. Donc vous avez suivi le bon itinéraire, mais avec le décalage on a fini ici ...
- ...
- Gallena ?
- Bon ben d'accord, c'est pas la bonne place, d'accord !

Ca arrive à tout le monde de se tromper.

- Traînons pas allons-y. Et oubliez pas ceux qui ont sorti des armes.
- On peut pas s'encombrer d'eux Gallena.
- Eh bien libère-les et confisque leurs armes, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
- Désolée tout le monde pour l'incident, passez une bonne soirée et prenez ça pour payer la prochaine tournée.

Lèche-botte. Mais pour des civils qu'on vient d'embêter pour rien, je suppose que le geste est apprécié.
N'empêche qu'elle va se fiche de moi là !!
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Gallena semble s'être endormie, elle s'est appuyée contre un mur un instant, elle a fermé les yeux et ne les a pas réouvert deux minutes plus tard. Même si on parle à côté d'elle. Même si on dit qu'elle est fatiguée, elle ne s'énerve pas contre nous et n'ouvre pas les yeux. Je crois bien qu'elle dort.
Très bien, alors je prend la tête de l'opération. Ici le Lieutenant Gianna, ça va chauffer. On observe la baraque depuis cinq minutes, pas une lumière en sort, on dirait bien qu'il y a pas un chat. Et encore moins un humain à l'intérieur. Pourtant c'est ici, on a fait bien attention sur le plan à chaque intersection, là. Et c'était presque direct depuis le bar, à deux virages près. Soit c'est vraiment bien caché, soit c'est vraiment abandonné. Que même les contrebandiers en sont partis. Avant cette nuit ou pendant ? Ont-ils été prévenus ? Simple hasard ?

On va aller vérifier tout ça. Ce qui est possible de vérifier en tout cas. S'il y a encore quelqu'un, s'il y a encore quelque chose. Les quoi. Les pourquoi, on va pas les deviner comme ça, ou alors c'est qu'on a de la chance, qu'on tombe sur quelque chose d'utile. Comme un papier. Un carnet. Ou même leur chef, hein, quitte à rêver.

Mais on peut pas laisser Gallena comme ça. Et j'hésite à la réveiller tout de suite, elle a besoin de se reposer, c'est certain. C'est un peu inquiétant, ça date pas d'hier sa fatigue. C'était juste plus faible. Et pourquoi je suis pas affectée moi ? On est censées être les mêmes. Quand y en a une qui se cogne, on a toutes les deux un bleu. Alors si elle est fatiguée, je devrais l'être aussi. Mais c'est pas le cas.
C'est quand même bizarre.

Je ne peux pas laisser Gallena seule, mais j'ai besoin d'un max de gens, au cas où la maison s'avérerait occupée. Donc il faut juste laisser une seule personne avec Gallena, facile non ? Oui mais qui ? Mitzu est caporal, ça le ferait pas. Écorcheur, je n'ai rien à lui reprocher mais avec un nom comme ça je préfère ne pas lui faire confiance. Serhandrass, Hughes, un peu comme Écorcheur, je les connais pas assez. Godasse .. peut-être. Lumière, non, deux filles seules dont une qui dort, je pense pas que ça soit la meilleur idée qu'on puisse avoir. Même dans un des quartiers "calme" des Everglades.

- Allez, Godasse. C'est toi qui t'y colle.
- De ?
- Surveille Gallena, veilles à ce qu'elle soit pas dérangée, on revient bientôt.
- Eheh, j'ai pourtant pas signé pour servir de garde d'enfant, Gianna.
- Je sais que tu rigoles, mais pour éviter tout doute, t'es devenu marine pour faire tout ce que je te dis de faire. Et si je te dis de veiller sur Gallena, tu veilles sur elle jusqu'à notre retour. Pas de protestations, de négociation ou je ne sais quoi. Si je te la confies, c'est que je te fais confiance. Alors fais en sorte de la mériter.
Nous revenons bientôt
, lui dis-je en guise de conclusion, avant de lui tourner le dos. Les autres, suivez-moi. On y va.

On se dirige tranquillement vers la baraque, une vieille maison mal entretenue, avec des murs en bois pourrissant. Pas un endroit où j'aimerais habiter, on a l'impression qu'il suffit de souffler un peu fort dessus pour qu'elle s'effondre. Alors ne soufflons pas trop fort tant qu'on est à l'intérieur, hein ?
En entrant, la situation est comme attendue. La première pièce est vide, fenêtres barricadées par des planches humides, la poussière qui s'installe depuis plusieurs jours, commençant à recouvrir les traces de caisses qui étaient là y a encore pas longtemps. Pas de traces des occupants, mais un peu de moisissure blanche sur le bas du mur sud. Est-ce que c'est comme la mousse des arbres qui indique le nord ? Il y a deux portes, peut-être pour une chambre et une cuisine ?
On se méfie, nos armes sont sorties. Nous entrons dans la cuisine sans rien y trouver, ni personne. Tranquille.
Pour la seconde porte, il y a la serrure verrouillée qui bloque un peu. Pour passer, on détruit la serrure et tout ce qui se trouve autour. Concrétement, ça fait une bonne moitié de la porte qui est fracassée. Aaah, là y a des choses.
Une grosse caisse au milieu, des dominos qui viennent d'être dispersés avec la destruction de la porte. D'ailleurs derrière la porte, plein d'autres dominos. Et une fenêtre grande ouverte. Y a des trucs en plus des dominos. Une balance, des cordes, des planches de tailles diverses ... on dirait qu'on a un fan de circuits mécaniques ici. Et tout amène à cette caisse. Sauf qu'il manque encore plusieurs séries de dominos, par intervalles. Au cas où quelqu'un ferait un faux mouvement, pour éviter que tout tombe ? En tout cas ça a marché, ceux qu'on a dispersés autour de la porte n'ont pas entrainé tous les autres dans leur chute.
Je me demande ce qu'il y a dans cette caisse. Après tout, c'est là qu'une cordelette sort pour s'accrocher à la balance, pour être pour en sortir quelque chose si la balance est remplie. J'ai comme l'impression que le constructeur a été dérangé en plein travail. Peut-être qu'ils ont évacué la baraque pour ... je ne sais pas, peut-être qu'ils se doutaient que la planque était compromise. Et ils ont décidé d'y installer un piège ici. Un piège très compliqué pour ... je ne sais pas, faire réfléchir ? C'est un attentat à l'intelligence ?!
Catastrophe, ça va encore me donner mal à la tête ça.
Ou alors la personne qui était en train de l'installer est partie de façon précipitée. Ca expliquerait l'absence de poussière sur une bonne partie du sol ici, et la fenêtre ouverte.
On va voir ce qu'il y a dans la caisse, ça sera plus simple.
Je m'approche pour l'ouvrir quand Lumière m'arrête. Quoi ? Faut bien l'ouvrir pour savoir ce qu'il y a dedans.
Ah, oui, c'est peut-être piégé pour exploser quand on l'ouvre ... très juste, très juste. Laurent Gargamel il m'avait enseigné des trucs comme ça, non ? C'est ennuyant, j'aurais dû y penser.

Nouveau plan !
On évacue toute la maison, tout le monde va rejoindre Gallena. Moi, je reste, seule. Avec un fusil. Je me tiens dans la rue, à l'entrée de la maison. Ca fait quoi, dix, douze mètres entre moi et la caisse ? Eh mais en fait, je peux la voir pareil depuis l'autre bout de la rue non ? Si c'est explosif, mieux je me porte plus je suis loin. Et l'inverse est vraie également. Mais peut-être je devrais demander à quelqu'un d'autre de tirer à ma place. Je suis pas la meilleure en précision et ils vont tous me regarder. En même temps ils voient pas où mes tirs vont frapper. Je pourrais toujours dire que c'est une explosion lente à venir. Mais si ça explose pas et qu'ils viennent voir, je vais passer pour une fille qui sait pas viser. Pas que ça soit tout à fait faux, mais quand même ...
- Hughes, viens ici. C'est toi qui va tirer.
Crotte aux apparences, c'est lui le meilleur ici, si je me trompe pas. On économise le temps et les munitions comme ça.

Hughes prend le fusil, il le soupèse. Il regarde en l'air et s'humecte le doigt pour sentir le sens du vent. Il en fait bien des manières pour tirer avec un bête fusil. Et puis il se met à viser et ça prend un temps fou. Tout ça pour une caisse que tout ce qu'on sait c'est qu'il y a pas d'animal dedans. C'est pas le bon contexte, y a pas de trous pour respirer et on y a rien entendu. Pas même un tic-tac. Ben ouais, pour y déclencher des bombes, faut un tic-tac, c'est évident. Ou une mèche. Ou une trainée de poudre. Ou un choc qui provoque des étincelles. Ou .. d'accord, le tic-tac est pas indispensable. Mais c'est plus classe quand y en a un.
Il appuie sur la gâchette, la balle part, bruyamment. Et le temps de tourner la tête, de la caisse émerge une boule de feu qui explose, soufflant le toit et les murs de la bâtisse, avant que le tout s'effondre. Même en se jetant à terre, dans la boue, on sent le souffle d'air chaud nous envelopper avant de se dissiper rapidement.
Je me relève et constate l'étendue du carnage tout en me frottant pour virer un peu de la boue. Il faudra que je prenne une douche en rentrant à la caserne.

En tout cas c'est confirmé, y avait un piège. Tiens, ça a même réveillé Gallena ? Dommage pour elle.
Rentrons dormir. Demain on s'occupera des prisonniers et on partira chercher les chefs. Si on a une piste, un nom, d'ici-là ...
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