-36%
Le deal à ne pas rater :
Aspirateur balai sans fil Dyson V8 Origin
254.99 € 399.01 €
Voir le deal

Pas si cruelle diablesse...

Estum Laïra
Pseudonyme : La Diablesse.
Age : 20
Sexe : Femme
Race : Demi-cornue (père cornu mère humaine) Voir ici.

Métier : Artificière
Groupe : Civile, je suppose

But : Pouvoir faire ce qu'elle veut, où elle veut, quand elle veut. "Être libre" l'idéalisme en moins, en somme.

Équipement : Ses propres vêtements et c'est tout.

Parrain : /

Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, DC de Jaros Hekomeny.
Si oui, quel @ l'a autorisé ? Raphaël Andersen !

Codes du règlement :


Description Physique
Le premier détail qui saute aux yeux, ce sont ses cornes. Une quinzaine de centimètres recourbés d'un rouge brunâtre, elles pointent de son crâne, fiérotes anomalies, attirant le regard sur la tête qui les portent. Un front trop grand et légèrement bombé surplombant un visage plutôt petit et aux traits réguliers mais loin, très loin d'être parfaits. Ses yeux brun-rouges sont grands, logés dans des orbites profondes et ornés de jolis cils, mais trop écartés pour être vraiment beaux. Ils sont cependant surmontés de longs sourcils indéniablement bien dessinés. Son nez et sa bouche sont restreints et délicats d'aspect, mais sans plus, les lèvres étant d'une pâleur cadavérique qui ne plait guère.

Son cou plutôt long et gracile ne fait qu'accentuer la visibilité de ces quelques défauts. Laïra n'est ni laide ni belle. Un peu plus d'un mètre quatre-vingt pour une soixantaine de kilos, pas de quoi faire rêver question courbes, c'est une asperge. Poitrine presque inexistante, membres filiformes, de grandes mains et, si sa taille est fine, ce n'est pas ce qui va rattraper le tout. Asperge blanche même, blafarde à se demander s'il y a bien du sang qui circule là-dedans, sous cette peau tendue et crayeuse à l'aspect quasi maladif. Cela couplé à ses cheveux mi-longs et revêches, souvent en bataille et d'un blond cendré sans éclat, on obtient une jeune femme qui serait au mieux terne d'aspect sans l'excentrique présence d'agressives protubérances à son chef.

Question habillement, elle ne se démarque pas particulièrement non plus. Du gris, du beige, du brun, du rouge sombre et délavé à l'extrême limite, des simples chemises, des pantalons droits, des bretelles... Rien de bien remarquable. Aimant porter un vieux manteau de cuir usé et éraflé par dessus tout ça, elle ne brille pas par l'élégance de sa mise.

On peut cependant rapidement reconnaître Laïra à deux choses. Au produit sa marche tout d'abord, claquement rythmé et caractéristique des petits talons de ses vieilles bottines élimées. Et à la présence presque systématique d'un ruban, d'une cravate ou de tout autre ornement similaire à son col ou son cou. Reste qu'à part ses cornes, elle semble bien terne, du moins si l'on ne parle que de son aspect statique.

Laïra est en effet assez expressive, fronce et plisse les traits au rythme de ses pensées et émotions, a le regard mobile et la bougeotte facile. De tempérament plutôt nerveux, elle ne reste en place que lorsque sa concentration est nécessairement requise, passant le reste du temps à toujours bouger au moins ses longs doigts, tambourinant contre son bras ou son sternum, à moins qu'elle ne soit en train de tapoter quelque chose du bout du pied ou de taper du talon par terre. Être à coté de la jeune femme, c'est donc expérimenter un rythme presque incessant, tantôt lent tantôt rapide, de petits bruits divers et variés. D'autant qu'elle n'hésite pas à faire des commentaires sur tout ce qui peut attirer son attention, de sa voix d'alto vaguement cassée.


Description Psychologique
D'un caractère pour le moins revêche, Laïra est particulièrement têtue. Têtue au point même de nuire à sa propre personne, tant tout compromis lui est impossible à concéder, quand bien même il lui en cuirait. Revenir sur sa décision devant tout avis ou position autre que la sienne est hors de question pour la jeune femme, elle ne plie devant aucun argument, ne reconnait aucune autorité, et toute menace ne fait que motiver son opposition.

Aucune autorité, pas même morale; sans verser dans une amoralité complète la bougresse n'accorde que peu de crédit pour tout consensus de valeurs et de principes. Pour elle, chaque individu a ses propres intérêts et prérogatives, parfois concordants parfois discordants, sans que personne n'ai légitimité plus grande dans sa position. Se revendiquer du "bien commun" n'a pas plus de valeur que se complaire dans l'hédonisme le plus néfaste pour autrui, à ses yeux. En ce qui la concerne, la jeune femme se contente de défendre son bout de gras, celui des autres si elle a quelque chose à y gagner et qu'elle n'a pas autre chose de prévu, et puis c'est tout.

Aussi hargneuse qu'elle est butée, la jeune femme n'est cependant pas du genre à chercher à tout prix la confrontation en soi, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Le conflit n'est qu'effet collatéral, il ne l'intéresse que peu en tant que tel; Laïra est cependant animée d'une trouble fascination pour le chaos, comme si elle ne pouvait s'empêcher de métaphoriquement mettre un coup de pied dans la fourmilière dès que l'occasion se présente à elle.
Elle aime quand ça crie, quand ça pète, quand tout part de travers et dans toutes les directions, que la tension de palpable se fasse explosive. Le spectacle de la discorde lui procure une sensation à nulle autre pareille, sans pour autant qu'elle se résolve à réellement "aimer" cela. Trop consciente de son mauvais penchant qu'elle subit plus qu'elle n'apprécie, elle s'astreint donc autant que faire se peut à s'occuper de ses petites affaires uniquement.

Tout cela se retranscrit d'assez prévisible manière. Elle évite autrui mais ne mâche pas ses mots, est irrévérencieuse au possible et n'a manifestement que peu d'estime pour son prochain, se montrant défiante et peu accessible. "Foutez moi la paix et vous l'aurez", voilà ce qu'affiche très clairement Laïra. La deuxième partie n'étant malheureusement qu'une demi-vérité, qu'elle s'applique cependant à l'honorer du mieux qu'elle peut.

Elle ne désire pas grand-chose, après tout. Découvrir et explorer les mers du globe l'intéresse particulièrement, et elle se passionne pour tout ce qui s'assimile aux connaissances du monde physique. Particulièrement les composants chimiques et les explosifs, allez savoir pourquoi. Les richesses ou la gloire l'indiffèrent, la jeune femme ne cherche qu'à pouvoir vivre comme il lui plait, aller où elle veut quand elle veut, seulement limitée par ses envies et ses capacités. Et voilà tout le problème, car une envie de liberté d'agir aussi totale entre très, trop souvent même en contradiction avec la relative tranquillité à laquelle Laïra aspire, surtout dans un monde de pirates et d'organisations militaires à échelle globale.


Biographie

1. De la campagne à la ville

Une petite famille d'agriculteurs sans rien de bien particulier si ce n'est les origines indéniablement étrangères à Luvneelgarm du père de famille, Cornu - au sens propre comme au figuré selon les rumeurs - de son état, voilà où naquit Laïra Estum, après quelques difficultés engendrées par ses héréditaires protubérances crâniennes.

Difficultés qui n'empêchèrent pas Veeni, sa mère, de planter le dernier clou du cercueil de son mariage lorsque sa fille eut trois ans, prise sur le fait par son pauvre cocu qui ne ménagea pas sa colère et trucida celui qui réchauffait le lit de sa femme. Les autorités arrêtèrent cependant le Cornu - Saver de son patronyme - avant qu'il ne finisse sa petite tuerie, écopant d'un long séjour derrière les barreaux. Au moins avait-il la certitude que la fille qu'il ne reverrait probablement jamais était bien la sienne, avec ce qui ornait sa petite tête.

Immédiatement après cet incident, la mère de Laïra partit avec sa fille pour un endroit où sa réputation n'était pas encore faite, en l'occurrence la cité même de Luvneelgarm. Aussi volage que la bougresse fut, elle se souciait de sa progéniture, et se débrouilla pour trouver un bon larron moins perspicace encore - en l'occurrence un artisan rustaud et tout juste bon à battre le fer de sa forge -, qui soit trop idiot pour remarquer le monde qui passait par sa chambre à coucher et qui remplisse la marmite.
Quelle ne fut la surprise de la petite famille nouvellement recomposée de constater que Veeni était encore enceinte, avec une rapidité confondante; c'était comme s'il avait été conçu avant de trouver son nouveau grand amour... Peu éduqué aux subtilités biologiques humaines, le bon Bregar n'y vit que du feu.


2. Le temps passe, les ennuis commencent

Du haut de ses douze ans, Laïra est intelligente, particulièrement intéressée par les quelques enseignements que lui prodiguent Gregory, leur vieux voisin navigateur à la retraite; elle apprend avidement, tout se passe à merveille de ce coté mais autrement... La gamine est devenue infernale. Un état de conflit maintenant perpétuel règne dans sa petite et dysfonctionnelle famille, entre son petit frère Gakoni vaguement débile au grand malheur de sa mère, cette dernière qui ne se lasse pas de cocufier son compagnon, qui de simplement aveugle est devenu jaloux, sans pour autant découvrir le pot aux roses, aussi énorme soit-il. Venant saupoudrer le tout d'une impertinence à toute épreuve et d'un refus absolu d'obéir, la gamine a commencé à dépasser les limites du supportable.

Elle ne laissait que le choix à sa mère de simplement céder, ce qu'elle faisait plus souvent qu'elle ne se l'admettait, ou s'opposer à un véritable mur de refus, une boule de pure hargne sur qui n'importe quel cri, n'importe quelle menace revenait à verser de l'eau sur de l'huile en feu. Alors son père adoptif, aussi débile que patient, mais surtout battant aussi bien le fer que la chair, n'avait pas de scrupules à la frapper jusqu'à l'inconscience. Cependant tout cela ne pesait que trop sur l'ambiance de leur maisonnée.

Mais jusqu'à présent, et bien que rigoureusement inefficaces, les gifles, coups et autre sévices divers étaient classés sans suite. En grandissant, la petite diablesse se mit à répliquer, et pas comme une simple gamine, oh non ! Se battre avec les autres mioches dans les rues et se prendre des torgnoles à n'en plus finir avait porté ses fruits. Elle cognait là où ça faisait le plus mal, sautait sur la moindre arme de fortune, redoublait de ruse pour prendre en traitre ses parents désespérés.

Un soir, sa mère se vit gratifiée d'une vilaine estafilade faite avec une épingle à cheveux sur la joue, pour avoir tenté de rougir celle de sa fille d'un soufflet excédé. Laïra se retrouva avec deux côtes cassées, violemment projetée contre une massive armoire par son beau-père en furie.
Tout aurait pu se finir là si, dans un élan trouble d'amour maternel, Veeni n'avait pas protégé avec rage la chair de sa chair, éclatant le lourd broc d'eau qui trônait sur la table sur la tête de son mari. Puis elle pleura et cria si fort que la milice vint défoncer la porte, alertée par le voisinage, tombant sur une scène manifeste de violence domestique. C'est cependant l'homme qui fut déposé au panier par les doux bras des forces de l'ordre, alors qu'il était encore à moitié assommé.


3. ... et continuent

Après la colère vint le marchandage. Laïra avait bien compris que certains petits secrets lui permettaient de peser plus lourd que n'importe quelle revendication d'autorité de ses parents. Quelques noms d'experts ès cocufiage en poche, elle tenait sa mère, et n'avait plus qu'à user de cette menace pour faire passer tout ce qu'elle voulait. Veeni servait également de bouclier à sa fille d'un Bregar de plus en plus sombre et aigri, qui passait maintenant ses accès de colère sur le mobilier ou son idiot de fils, explosant à la moindre de ses bêtises.
Craignant qu'il ne se lasse et ne commence à lui refaire le portrait à elle, l'infidèle semblait redoubler d'ardeurs adultères, recherchant sans doute un potentiel remplaçant pour quand tout éclaterait. Pourtant cette situation tint, presque miraculeusement. Lorsque Laïra approcha de ses dix-huit ans cependant, l'explosion finale n'était plus loin.

Sa mère, épuisée mentalement, attirait de moins en moins les hommes, sa beauté fanée par le stress et les excès. Son frère Gakoni, toujours aussi stupide, s'était mis à avoir de mauvaises fréquentations, jouant ce qui semblait à ses yeux le rôle de sa vie, à savoir celui de suiveur servile d'une bande de futurs boucaniers. Quant à son "père", il avait perdu tout ce qui lui restait de bonhommie; ombrageux au possible, les clients se faisaient de plus en plus rare tant il se conduisait comme un ours blessé. Le salut vint de Luvneelgraad même, lorsque l'on vint toquer à leur porte, la rafle pour le service militaire obligatoire des jeunes de plus de seize ans ne laissant sur le carreau que les jeune filles ayant déjà un enfant.

Une libération inespérée pour ses parents, mais Laïra, évidemment, ne l'entendait pas de cette oreille. Elle n'avait à présent jamais eu à faire avec les forces de l'ordre, les débuts furent assez physique. L'aimable soldat venu l'appeler sous son drapeau perdit quelques dents, renvoyé promptement par une jeune femme intraitable. Il revint plus tard avec ses petits amis; une quinzaine de miliciens furent nécessaire pour la maîtriser, l'enfermer dans un cachot deux semaines pour la forme, avant qu'elle ne soit conduite au camp d'entraînement.

Peu après son arrivée, elle fit valdinguer tout le matériel du coiffeur militaire, aspergeant le sergent au passage. Deux semaines de trou pour la peine. Le jour même de sa sortie, elle cracha sur son supérieur lorsque, sûr de sa légitime autorité, il l'invectiva avec les autres recrues. Un passage à tabac en règle et une semaine de trou. Même chose peu de temps après, même motifs, sans même un crouton de pain sec cette fois. Puis quatre jours, pour s'être battue avec d'autres recrues. Puis une semaine pour manque de respect. Puis deux semaines, pour agression avec des ciseaux. Puis une semaine, puis cinq jours, puis deux semaines, etc...


4. Une tangente

Après son dixième séjour au trou, Laïra était moins proche du tribunal militaire que d'un "accident" mettant son nom dans la liste des malencontreuses pertes. La jeune fille avait à peine eu le temps d'apprendre les bases du tir au fusil et au canon, avait tout ça. Elle avait vaguement conscience de courir droit vers sa perte, mais on aurait pu lui mettre directement le fusil sur la tempe qu'elle n'aurait pas flanché, malgré la peur et les privations. Plutôt crever que de céder devant de pareilles enflures. C'était tout juste si elle n'attendait pas le peloton d'exécution se pointer. Il n'y en eut pas.

À la place Benzin, la responsable de la section médicale et de recherche - l'Effort Scientifique - de leur camp, lors d'un de ses passages dans les cachots pour dégoter de potentiels "volontaires", trouva en Laïra un excellent sujet, et fit des pieds et des mains pour l'avoir dans son laboratoire. Cette dernière, moyennant tout de même une parodie ridicule de négociation totalement fermée, réussit elle ne savait trop comment à s'entendre avec la doctoresse, dans un échange de bons procédés qui convenait aux deux. Elle avait accès à toutes les connaissances qu'elle pouvait désirer, servant en retour autant du commis le plus récalcitrant qui soit que de cobaye.

Le quotidien de la jeune fille se fit alors un peu mouvementé, piqueté d'événements peu enviables. Se faire déboiter les épaules à force de tester des nouvelles armes, vomir ses tripes après avoir ingurgité des médicaments douteux, casser quelques meubles sous le coup de sang apporté par des drogues expérimentales, ce genre de choses. Et plus le temps passait, plus Laïra en apprenait, se passionnant particulièrement pour les substances explosives et leur fabrication, plus elle perdait le teint hâlé de son enfance pour une pâleur d'un blanc sale à force d'inhalations et d'injections, se rapprochant doucement mais sûrement de la peau grisâtre du Dr. Benzin.

Presque arrivée au bout de ce qui devait être la fin de son service militaire, la jeune femme commençait à se lasser de sa situation qui tournait à la routine. Une nuit, le laboratoire et l'armurerie prirent mystérieusement feu, jetant un chaos sans nom sur le camp. Des explosions, un incendie chimique que l'eau n'éteignait pas, des vapeurs diverses et parfois toxiques ou hallucinogènes, les militaires furent rapidement dépassé par l'ampleur du désastre. Un problème de sécurité majeure dont la responsabilité n'était pas tout à fait claire, mais on régla heureusement la question rapidement. Car le lendemain matin, pas de trace de Laïra, sa cellule avait brûlé avec le laboratoire; un parfait bouc émissaire, coupable toute désignée sur qui on se pressa de faire peser l'entièreté de la faute.

Le sergent chef du camp, protégeant prudemment son grade, accorda tous les violons sur une version qu'ils servirent à l'inspection militaire d'une seule voix humble et contrite. L'incendie était criminel, la pyromane morte, prise par son propre méfait; un élément déjà séditieux qui avait bénéficié d'une trop grande clémence de la part de la responsable de l'Effort Scientifique, mais maintenant mort. Benzin prit un blâme, et l'affaire fut classée.

Quelques semaines plus tard, dans la ville de Luvneelgraad, Bregar retrouva au petit matin sa porte épinglée d'une affiche sans équivoque; une tête cornue gribouillée sur le papier, au front orné de quatre petites lettres, suivie d'une conséquente liste de noms. Uniquement des noms d'hommes, dont quelques voisins. Il n'eut pas besoin de lire le petit commentaire en fin de page pour comprendre. Il fut arrêté par la milice un peu plus tard, sous les yeux hagard de sa femme à l'arcade sourcilière ouverte par ses soins. Le même jour, son fils Gakoni eut la surprise de tomber sur un os lorsque l'extorsion de vagabonds des rues se transforma en fuite effrénée, et qu'il se fit éclater la mâchoire par le poing rageur d'une jeune femme blonde et cornue.


Test RP
Refermant le couvercle de la caisse avec sécheresse, la jeune femme se tourna d'un air sombre vers le coupable de ce gâchis honteux.

- Tchhh... C'est une putain d'blague ?!

Le jeune matelot, encore ruisselant et contrit, n'osa pas lui répondre et encore moins la regarder. Laïra l'attrapa par le col, le soulevant brutalement de terre. Ses yeux rougeoyants se teintaient d'une lueur rageuse qui fit se recroqueviller plus encore le pauvre garçon. Avec ses cornes sombres et ses cheveux en pétard raidis par le sel des embruns, la bougresse avait une allure qui ne faisait que rajouter à la trouille honteuse - ou honteuse trouille, c'est selon - qui tordait le ventre du gamin. Crachant presque ses mots à son visage, elle rythma le tout de petites secousses, comme pour mieux faire rentrer les mots dans sa caboche..

- Porter des caisses, c'est d'jà la mort pour vous à Tunaki, p'têtre ?
- Ce... C'est Tanuki...

*BANG* Le plaquant contre le bastingage sans ménagement, la jeune femme ne se préoccupa guère de l'inquiétant bruit que l'occiput du mousse fit en se heurtant au bois.

- J'en ai rien à foutre ! C'te putain d'île s’appellerait Raftel que j'm'en tamponnerait autant l'fion. "Fragile, manipuler avec précaution", c'trop dur à piger, hein ? Zieute ça !

L'amenant sans ménagement devant la caisse qu'il venait de repêcher, elle lui plaqua presque le visage sur l'inscription à moitié effacée par l'eau, tapotant furieusement du talon sur le pont. Le matelot s'en mouilla le nez sur les planches, mais n'eut guère le temps de vérifier quoi que ce soit, on le remit debout sans ménagement. Autour de lui et Laïra, les autres marins commençaient à être nerveux.

La jeune femme eut la présence d'esprit de se recentrer vers l'essentiel avant que la situation ne dégénère trop, et relâcha le gosse qui détala sans demander son reste. Puis, hésitant quelques instants à se lancer dans une réclamation qu'elle savait perdue d'avance, elle quitta le pont avec sa caisse ruisselante.

- Fait chier...

Se campant en plein milieu des quais, elle s'assit sur son colis, se remua les méninges. Laïra cogita ainsi *toc* quelques minutes, ignorant *toc* le soleil qui lui réchauffait le crâne et la peau, *toc* uniquement concentrée sur son *toc* semble-t-il insoluble problème, rythmant le tout de petits coups contre le bois de son bagage. Puis soudain, excédée, elle se releva de son inconfortable siège en marmonnant sa frustration.

- C'est même passé à travers les emballages de toile cirée, y s'est bien démerdé, le p'tit salaud... J't'en foutrais, du "Festival de la Laine de Tanuki". Pas un putain d'pétard qui soit pas détrempé. *BONK*

Elle finit sa phrase par un coup de pied rageur contre son bagage ruiné. Cette fichue foire avait lieu ce soir même, et tout son stock était inutilisable. Jusqu'au dernier berry, qu'il lui avait coûté, en plus. Des fusées, des pétards, de la poudre noire à différentes granulations, des nitrates diverses, de la limaille, du carton, des mèches... Tout ce qu'il lui fallait, en somme, couplé avec les menus outils qu'elle trimballait dans ses poches. Mais en l'état, il lui faudrait au moins une journée pleine de patience et de précaution pour espérer sauver une partie de son matériel; pour les nitrates, pas la peine d'y penser, idem pour le carton, bien évidemment. La poudre, en revanche... Ce ne serait pas la première fois qu'elle aurait à en sécher, elle connaissait suffisamment le procédé pour avoir espoir.

Restait que pour se lancer dans pareille opération, Laïra aurait besoin de tout un attirail qu'une vagabonde dans son genre ne pouvait pas ne serait-ce qu'espérer transporter. Mais le trouver ailleurs, voilà qui était à sa portée. Même si les bouseux organisant leur fête de la laine n'allaient certainement pas lui être d'une grande aide pour ça... Sa décision fut donc vite prise. Avec un profond soupir, elle empoigna sa caisse, et commença à se diriger d'un pas gauche et maladroit vers l'intérieur de la ville. Objectif : la première auberge avec un poêle ou un fourneau.

Plus tard...

- ... Z'êtes bouché ou quoi ?

La jeune femme se mordit un peu la langue de sa propre impolitesse, alors que le tenancier, un grand gaillard au torse comme une barrique et aux yeux ronds comme des soucoupes fronçait un peu plus les sourcils. Déjà le troisième établissement qu'elle se coltinait, et sa maigre patience s'épuisait déjà, devant un patron bien peu compréhensif. Deux bonnes minutes, qu'elle essayait - sans succès d'ailleurs - de lui faire rentrer dans le crâne ce qu'elle lui demandait, et pourquoi ce n'était pas grand-chose.

Fallait bien admettre que la situation avait de quoi le faire réagir ainsi. Une grande gigue à l'air furax se pointait, pourrissant d'emblée l'ambiance jusque là joyeuse de son débit de boisson en bousculant les clients sans ménagement, une grande caisse de bois humide dans les bras, qu'elle laissa d'ailleurs tomber au sol *BANG* dans un grand bruit qui finit de faire taire les dernières discussions.

- Les clients ont rien à faire dans mes cuisines, j'regrette. Alors soit vous consommez bien gentiment, soit vous allez faire vos histoires ailleurs !
- Nan mais... Jouez pas au plus con, j'vous demande juste de pouvoir utiliser vot' fourneau et vous emprunter une plaque ou deux.
- Y a pas de poêle qui tienne, que j'vous dis ! Vous perturbez ma clientèle, à gueuler et trimbaler on sait trop quoi. C'est un établissement tranquille ici, et j'compte bien qu'il le reste, ma p'tite dame. C'est quoi vot' truc tell'ment important à sécher, hein ?
- C'est de la poudre noire.

L'annonce jeta un froid. Coup d'oeil méfiant à la caisse soudain bien trop près de lui à son goût, suivi d'un air vaguement ahuri adressé à la cornue, comme pour se voir confirmé que oui, c'était juste une mauvaise blague. Il n'eut droit qu'à un haussement de sourcil, resta coi quelques instants... Puis l'homme se lâcha.

- Z'êtes cinglée ?! Un coup à faire cramer ou péter ma cuisine ouais ! Barrez-vous avant qu'on appelle la garnison.

Le front de Laïra se zébra de plis de contrariété, alors que sa bouche se tordait. Elle inspira profondément, consciente que la meilleure chose à faire serait d'obéir bien sagement pour aller voir ailleurs, ou au moins de baisser d'un ton. Évidemment, elle fit tout l'inverse.

- *Huuuuhhh* Le festoche qu'y a ce soir, ça vous cause ? J'dois m'occuper des feux d'artifice, mais tout mon matos s'est fait saloper par un putain d'péquenaud. Faut juste que j'sèche quelques trucs et c'est tout, alors faites pas chier !
- C'est toi qu'est bouché, ma grande. Casse-toi d'ici, c'tout.

Se retournant la jeune femme se retrouva presque nez à nez avec un torse massif, couvert d'un gilet de mouton retourné qui peinait à contenir la chair de l'énergumène, qui manquait de se faire chatouiller le menton par les cornes de la blonde. Malgré ses yeux de chien battu et ses petites bouclettes, le bougre, littéralement quatre fois plus large qu'elle, avait largement de quoi paraître menaçant, du moins intimidant. Motivée à tout sauf obéir, Laïra le renvoya d'une réplique agressive, revenant aussi sec vers le tenancier, et tapa du poing sur le bar.

- Occupe-toi d'ton cul, mon grand, t'auras d'quoi faire ! *bang* Allez, m'sieur l'aubergiste, c'est pas gr*CRAAAASH*

Entendant plus qu'elle ne sentit la bouteille se briser sur son crâne, elle perdit l'équilibre, tenta de se reprendre sur le bar. Sa chute s'arrêta avant, et alors que la douleur affluait enfin, elle se sentit soulevée, brutalement lancée contre sa caisse, les arêtes du cube de bois rentrant sauvagement dans son flanc. À demi consciente, la jeune femme chercha à se redresser, n'en eut pas la force ou le temps. Au dessus d'elle, ça jactait sur ce qu'il faudrait faire d'une trouble-fête dans son genre. Elle songea à prendre le briquet à amadou de sa poche, redressa un peu la tête *SBAAFF* et se prit une baffe monumentale, qui lui fit définitivement perdre connaissance.

Elle se réveilla quelques heures plus tard dans une des cellules de la garnison, tout son stock confisqué et un poivrot la reluquant à travers les barreaux. Plus de stock, plus même d'outils en poche, Laïra s'était mise dans une belle merde. Le festival se passa de feux d'artifice.




ONE PIECE REQUIEM ©️



Dernière édition par Laïra Estum le Sam 2 Fév 2019 - 18:26, édité 21 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21499-laira-fiche-technique
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21471-pas-si-cruelle-diablesse
Bienvenue parmi nous Laïra.

Lorsque tu auras terminé ta biographie, n'hésite pas à nous le signaler afin que nous te remettions ton test RP.

Bonne continuation et bon jeu parmi nous o/
  • https://www.onepiece-requiem.net/t16440-fiche-technique-joe-biut
  • https://www.onepiece-requiem.net/t16405-presentation-joe-biutag
Bonjour ou bonsoir !

Rédaction terminée, je vous laisse le soin de dire si quelque chose cloche ^^.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21499-laira-fiche-technique
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21471-pas-si-cruelle-diablesse
Bouh ! Je passe pour ton test RP, le sujet est le suivant :

Tu es conviée à animer un festival sur l'île de ton choix. Tu dois t'occuper de toutes les activités impliquant des feux d'artifices et autres pétards. Mais suite à un accident tout ton stock tombe à l'eau et est ruiné. Raconte nous comment se passe ton festival !

Tu as 10 jours pour le traiter, tu peux changer si tu veux.

Voilou ! o/
  • https://www.onepiece-requiem.net/t16409-fiche-technique-de-myoso
  • https://www.onepiece-requiem.net/t15222-
Bon !

Le devoir m'appelant à d'autres tâches, et puisque je préfère ne pas trop laisser traîner ce genre de choses, test RP terminé !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21499-laira-fiche-technique
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21471-pas-si-cruelle-diablesse
Bon, puisque ce fainéant de Jaros ne vient pas s'occuper de toi, je vais le faire. J'te jure, toujours les mêmes qui glandent.

Alors, on va aborder le point forme et, pour une fois, je pense qu'il sera plus long que le fond. Parce que je veux être sûr que tu comprends bien de quoi je parle et vais employer plusieurs exemples pour tâcher d'être le plus complet possible.

On évacue déjà les fautes, il y en a peu. Quatre ou cinq, de mémoire. Deux pluriels qui manquent, un verbe resté au présent, une ou deux erreurs du genre. Mais on s'en fiche, c'est du détail et abordons le gros oeuvre.

Tu me fais penser à un jeune conducteur qui a eu sa bagnole il y a peu de temps. Et forcément, il la teste, quitte à mal conduire, aller trop vite, bref, il se définit et trouve ses repères et limites. Ce qui amène à une forme d'apprentissage assez recommandée, beaucoup font ça et ont raison. Mais ça trahit également un manque de maturité dans la plume. On voit que tu n'as pas encore trouvé ton style définitif. Il y a des soucis de répétitions, des mots employés maladroitement, un abus des participes présents, trop de subordonnées, trop peu de points et une style général qui cherche à faire compliqué inutilement, au détriment de la joliesse et parfois même de l'exactitude. On va tout voir et oui, ça va être long. Mais j'espère que ça va t'aider pour la suite.

En ce qui la concerne, la jeune femme se contente de défendre son bout de gras, celui des autres si elle a quelque chose à y gagner et qu'elle n'a pas autre chose de prévu, et puis c'est tout.

Aussi hargneuse qu'elle est butée, la jeune femme n'est cependant pas du genre à chercher à tout prix la confrontation en soi

La répétition de "chose" passe, contrairement à celle de "la jeune femme". Le synonyme est ton allié.

Une petite famille d'agriculteurs sans rien de bien particulier si ce n'est les origines indéniablement étrangères à Luvneelgarm du père de famille, Cornu - au sens propre comme au figuré selon les rumeurs - de son état, voilà où naquit Laïra Estum, après quelques difficultés engendrées par ses héréditaires protubérances crâniennes.

On est d'accord que les virgules se lisent en baissant l'intonation sans reprendre sa respiration et que les ponts servent à récupérer son souffle. Lis tout haut cette phrase, en ne baissant ton intonation qu'aux virgules hein, on ne triche pas. Perso, je n'y arrive pas.

Lire à voix haute doit te faire sauter aux yeux...enfin, aux oreilles, le souci. Tu bourres tes phrases comme un gros sac de voyage préparé à la va-vite. Ce qui les rendent compliquées, mais pas compliquées parce que poétiques, soutenues, en beau françois classique. Compliquées parce que bordéliques. Compliquées aussi parce que tu mets des éléments sans rapport les uns par rapport aux autres. Agriculteurs, étrangers, père cornu, cocu, rumeurs, naissance de Laïra, accouchement difficile, tout ça dans une seule et même phrase. Prends ton temps, installe tes éléments, offre-leur de l'espace.

Difficultés qui n'empêchèrent pas Veeni, sa mère, de planter le dernier clou du cercueil de son mariage lorsque sa fille eut trois ans, prise sur le fait par son pauvre cocu qui ne ménagea pas sa colère et trucida celui qui réchauffait le lit de sa femme.

Les autorités arrêtèrent cependant le Cornu - Saver de son patronyme - avant qu'il ne finisse sa petite tuerie, écopant d'un long séjour derrière les barreaux.  

Pourquoi mettre le nom du père là, en plein milieu ? Et pourquoi l'emploi abusif de – ces traits ? - Je sais pourquoi, parce qu'on t'a conseillé de ne pas abuser des parenthèses (et on avait raison) dans ta précédente préz. Mais là t'as juste remplacé l'artifice, le défaut reste le même. Bien essayé, cela dit.

Ouais, gaffe aussi au participe présent. Tu en abuses. Je pense même que tu as plus de phrases qui en ont que des phrases qui s'en abstiennent. Et pour tout te dire, je n'ai rien contre le participe présent. J'adore en utiliser moi-même. Mais il y a deux notions à avoir sur cet emploi. La première, c'est que c'est à favoriser en début de phrase, car ça change le rythme et peut dynamiser un action.

Nicky Larson plaça son oeil dans la lunette. Ayant retenu sa respiration dès le passage de sa cible, il dégrafa la bretelle de la jolie pépée du premier coup.

On recule pour mieux sauter, en gros. C'est un peu l'effet du ralenti qui offre du spectaculaire. Le problème, c'est que tu mets beaucoup beaucoup de ralenti. Résultat, tes participes présents ralentissent le rythme au lieu de le servir. Sans parler du cumul des autres défauts.

Nicky Larson plaça son oeil dans la lunette, son arme ayant été préparée la veille – à l'abri des regards -, retenant sa respiration dès le passage de sa cible, Pamela, et qu'il avait déjà observée, avec sa chevelure blonde caractéristique, ayant peu souvent vu ce genre de coloris chez les japonaises - même dans cette ville -, il fit feu, laissant la balle couper la bretelle de la jeune femme, n'ayant eu besoin que d'un coup pour faire mouche.

Voilà, j'ai un peu accentué tes soucis de style, mais en gros, tu tends vers ça. Et tu dois le voir, que ça alourdit inutilement tes phrases. Simple et joli, c'est mieux que compliqué et maladroit. Outre le problème de coller plein de subordonnées inutiles, tu flingues ta vitesse en écrivant comme ça. Impossible de créer de l'explosivité, tout va forcément être un amas de phrases ankylosées de détails mal gérés.

Et quand je dis que j'ai exagéré un peu ton style, c'est vraiment un peu. Pense-y en relisant:

Aussi volage que la bougresse fut, elle se souciait de sa progéniture, et se débrouilla pour trouver un bon larron moins perspicace encore - en l'occurrence un artisan rustaud et tout juste bon à battre le fer de sa forge -, qui soit trop idiot pour remarquer le monde qui passait par sa chambre à coucher et qui remplisse la marmite.  

ou

Du haut de ses douze ans, Laïra est intelligente, particulièrement intéressée par les quelques enseignements que lui prodiguent Gregory, leur vieux voisin navigateur à la retraite; elle apprend avidement, tout se passe à merveille de ce coté mais autrement...

Ici mauvais emploi du point-virgule. Un simple point fonctionnait. Les points doivent être tes amis Laïra, surtout tant que tu ne maîtrises pas ton style. Plus tard, tu feras des folies, des tests. Mais étape par étape.

Dernier exemple, qui met en avant le point. On parle donc d'une seule et même phrase, en plusieurs citations.

La gamine est devenue infernale. Un état de conflit maintenant perpétuel règne dans sa petite et dysfonctionnelle famille

Un point ici et tout est bon, sauf que tu continues

, entre son petit frère Gakoni vaguement débile au grand malheur de sa mère, cette dernière qui ne se lasse pas de cocufier son compagnon

Bon, la structure force à continuer encore un peu ta phrase déjà alambiquée, il est temps de la finir via une conclusion rapide. Comme "tout partait en sucettes"

, qui de simplement aveugle est devenu jaloux

Eh merde, le train est passé.

, sans pour autant découvrir le pot aux roses

Non mais tu vas où là ? On s'en fiche de ce détail, s'il est important, offre-lui sa phrase propre.

, aussi énorme soit-il.

Et point, enfin tu mets le point. Cette dernière partie ne sert qu'à rallonger la phrase on est d'accord. Tu veux payer plus cher ton télégraphe.

Enfin, et pour terminer sur la forme, les termes approximatifs, les sens flous. Ou, dit autrement, ce n'est pas parce que je vois ce que tu veux dire qu'il est inutile de me l'exprimer correctement.

Alors son père adoptif, aussi débile que patient, mais surtout battant aussi bien le fer que la chair, n'avait pas de scrupules à la frapper jusqu'à l'inconscience.

Tu parles de l'inconscience du père violent ou la perte de conscience de la fille ? Je sais que c'est la deux, mais la phrase est maladroite.

Un soir, sa mère se vit gratifiée d'une vilaine estafilade faite avec une épingle à cheveux sur la joue, pour avoir tenté de rougir celle de sa fille d'un soufflet excédé.  

Une estafilade sur la joue faite avec une (ou à l'aide d'une) épingle, l'estafilade ne s'est pas faite en appliquant une épingle à cheveux comme une sangsue. Aussi, ce serait plutôt rougir au soufflet et il n'est pas excédé. Après oui, métonymie, le soufflet excédé pour en fait parler de qui l'utilise, je connais. Mais quand tu fais des phrases maladroites, on n'est pas sûr que tu maîtrises les figures de style. Du coup, ça ne marche pas. Si tu écris plus simplement, mais en collant de temps en temps une figure de style, là oui, je dis banco.

Veeni servait également de bouclier à sa fille d'un Bregar de plus en plus sombre et aigri, qui passait maintenant ses accès de colère sur le mobilier ou son idiot de fils, explosant à la moindre de ses bêtises.
Craignant qu'il ne se lasse et ne commence à lui refaire le portrait à elle, l'infidèle semblait redoubler d'ardeurs adultères, recherchant sans doute un potentiel remplaçant pour quand tout éclaterait.

Cet extrait compile plusieurs soucis évoqués. Et toute ta préz est touchée par ces failles.

On en a fini avec la forme. Place au fond.

J'aime ce que tu inclus dans tes descriptifs. Le physique n'est pas qu'un visuel, tu t'attardes aussi sur les attitudes, la gestuelle, ce qu'on peut remarquer du personnage. Et c'est bien fait, tu as géré. La description psy a aussi d'intéressant que tu exposes les paradoxes de Laïra, dans une relation attraction-répulsion du monde et surtout soumise à son amour du chaos qui met en vrille sa propre santé mentale. C'est bien vu, ça donne un personnage à gros potentiel pourvu que tu ne le joues pas comme un chaotique mauvais de base qui justifie tout son n'importe quoi sur l'autel du "ouais, mais je suis chaotique alors je m'en fiche de la logique". Ce qui est toujours un risque. Faire gaffe à ça, donc, la folie aussi a ses règles.

Côté histoire, oui. Bon, Laïra a l'enfance triste, ok c'est pigé et ça passe. C'est encore sympa comme début. Mais à partir de son engagement de force à la marine, tu es en roue libre.

Comment une petite punk (ou petite ado rebelle, au choix) peut tenir tête à l'armée ? Elle se prend deux semaines de mitard et en ressort encore plus vénère. Elle casse tout sans raison, crache sur ses supérieurs, se fait battre par ses propres camarades tellement c'est une kassos, mais ça va, à aucun moment elle n'est brisée, ne ressent la peur, ne doute même de sa propre voie de l'autodestruction.

Tout est raté, d'un côté Laïra en forte tête n'est absolument pas attachante, parce que perso en god mod inflexible qui n'évolue pas d'un côté, de l'autre un armée du Gouvernement, le même qui fait des Buster Call, en totale pls face à une chiarde qui boude. Tu abordes bien les risques de Cour Martiale ou d'exécution, mais ça aurait déjà dû arriver. Ici, c'est niveau police academy le sérieux et la rigueur de ta Marine. Mais ça ne s'arrête pas là.

Après, tu as la scientifique de fonction qui passe une tête et oh, la kassos qui pète le mobilier là, j'en ferais bien mon assistante de labo. Les produits dangereux dans du verre cassable, les nombreux foyers et enseigner des réactions chimiques à une folle sauvage, c'est le bon plan. On fait ça ? Oui oui, on fait ça, elle est transférée. Et en plus de se permettre des caprices envers son pnj de fonction, Laïra met encore un taquet à l'autorité de la marine et sa capacité à briser des ados:

Le quotidien de la jeune fille se fit alors un peu mouvementé, piqueté d'événements peu enviables.

Oui, l'isolement pendant des semaines, les passages à tabacs, la menace d'exécution ou jugement en tribunal militaire, ça allait. Là, on entame vraiment une vie agitée, elle boit des décoctions qui la font vomir.  Ou casser des objets sous le supposé effet des tests, alors qu'elle le faisait déjà avant d'intégrer le labo. Si je file du lait à un serial killer qui butte ensuite quelqu'un, je n'en conclus pas que le lait pousse au meurtre.

Non Laïra, juste non. Tu ne peux pas jouer la carte deus ex-machina pour tirer ton perso d'une impasse dont ni toi, ni lui ne faites l'effort de la sortir. Et tu dis même que la punk se met à obéir à la scientifique sans même savoir pourquoi. Moi je sais, c'est pour que ton intrigue avance. Et plier ton univers à ce que tu veux mettre dans ton intrigue, c'est une très très mauvaise idée. Que trop font, au passage.

Bref, Obi-Wan Chemistry donne son set de techniques à Laïra, puis:

Presque arrivée au bout de ce qui devait être la fin de son service militaire, la jeune femme commençait à se lasser de sa situation qui tournait à la routine. Une nuit, le laboratoire et l'armurerie prirent mystérieusement feu, jetant un chaos sans nom sur le camp. Des explosions, un incendie chimique que l'eau n'éteignait pas, des vapeurs diverses et parfois toxiques ou hallucinogènes, les militaires furent rapidement dépassé par l'ampleur du désastre. Un problème de sécurité majeure dont la responsabilité n'était pas tout à fait claire, mais on régla heureusement la question rapidement. Car le lendemain matin, pas de trace de Laïra, sa cellule avait brûlé avec le laboratoire; un parfait bouc émissaire, coupable toute désignée sur qui on se pressa de faire peser l'entièreté de la faute.

Non non c'est pas mystérieux. Toi-même tu parles de sa lassitude avant de parler de l'incendie. Tu condamnes ton perso en justifiant son acte, ce qu'a pu faire aussi justement la marine. Et si ce n'est pas elle, nous donner le mobile pour après créer un twist est malhonnête. Soyons sérieux. Quel est l'intérêt de ce passage si Laïra n'est pas la coupable ? Jouer un perso victime d'un complot ? C'est pas grandiose vu le profil que tu en fais depuis le début. Quand bien même elle est victime d'un complot, qui la plaindra ? Laïra n'a rien d'attachant, c'est juste une fille qui insulte tout le monde. Je la trouve aussi attachante que les cas sociaux de l'émission de Pascal le Grand Frère. Et je n'exagère pas, c'est le même niveau.

L'incendie était criminel, la pyromane morte, prise par son propre méfait

Donc, soit Laïra est bien coupable et la prétendre morte est de la complicité, soit c'est un complot et la prétendre morte est insensé. Sauf s'ils l'ont en réalité chopée et dissoute dans de l'acide pour étouffer à jamais leur vilaine raison au sabotage du labo. Ce n'est pas le cas.

J'ai l'air dur là, mais il y a en réalité peu d'éléments positifs auxquels se raccrocher. Le traitement de  tout ce qui concerne le Gouvernement est catastrophique, jamais on n'y croit, jamais on n'est pris par les péripéties vécues par ton perso. Et le test rp, s'il a une légère amélioration du style, présente un intérêt très limité. Un personnage qui échoue, c'est cool, c'est vrai. Tu l'avais déjà fait pour ton premier perso visiblement et ça a été salué. Mais ce que j'ai vu ici, c'est un personnage qui fait échouer son objectif et uniquement parce qu'il insulte tout le monde. Je veux bien voir quelqu'un s'autosaborder, mais alors il faut qu'il soit incohérent dans un univers qui l'est, ou qu'il soit traité de façon très décalée, probablement parodique ou humoristique du reste. Ou que ce soit un salopard fascinant.

Ce n'est pas le cas. Enfin si, le pnj qui vire Laïra des cuisines est mieux brossé qu'elle. Mais ça reste assez pauvre. En plus, l'utilisation de l'argot, fais attention. Pas d'un point de vue règles, perso je m'en branle total qu'un personnage jure. Ca rend même plus vivant parfois. Mais là encore, faut gérer. Si toutes les tirades de Laïras sont en mode "Ouais fils de pute fais pas chier sale enculé fais ce que je te dis t'as compris sale connard de merde ?" Ben on a encore l'effet kassos et par extension casse-couilles. C'est pénible à lire. Si tu veux utiliser l'argot, pense-le. Et pitié, donne autre chose à Laïra que des répliques et des attitudes de sale gosse de cité qui malheureusement ne ressent ni peur, ni douleur pour lui permettre d'avancer. Je ne suis pas convaincu que tu ailles dans une direction intéressante en tenant son cap.

Cette présentation vaut 400 dorikis. Et comme c'est une très nette différence par rapport à ton perso précédent, je me dois d'apporter deux-trois infos. Sinon c'est rude pour toi, j'en ai conscience.

Chaque valeur en dorikis ne dépend que de celui qui la donne. Je n'ai pas à me prononcer sur ce que d'autres t'ont attribué, simplement, et au vu de ce que j'ai lu de ta première présentation, tu n'aurais pas eu les 800 cailloux sous mon retour. Donc, tu n'as pas régressé à priori, il ne faut pas comparer tes deux présentations ce sont deux choses distinctes. Vois juste quelles remarques peuvent s'appliquer aux deux, ça c'est éventuellement intéressant pour ton parcours. Quand je le fais, c'est aussi une façon de te dire que tu as peut-être refait la même chose.

Aussi, je cote depuis toujours via cette échelle globale: 100 à 300 dorikis, le joueur a des lacunes flagrantes, en écriture, en cohérence, en capacité à installer quelque chose. C'est le petite bassin, on y apprend les bases ou la maturité. 300 à 600, le joueur présente des choses intéressantes et gère même certains aspects mis en place, mais il n'est pas affirmé. Ca demande encore des révisions, une finesse, la correction de quelques points assez vilains. De 600 à 800, le membre présente quelque chose d'accompli, qui ne pêche éventuellement que par des détails. Mais à ce niveau, il maîtrise sa plume et n'a plus qu'à parfaire ce qui le tente. Voilà mon échelle.

400, c'est peu si on veut, mais faut déjà les faire. Je crois que tu seras un très bon rôliste, mais que tu manques juste de maturité et pas de maturité irl, dans ta plume. Faut écrire, encore et encore. Voir ce que tu peux corriger, ce que tu aimes le plus extrapoler, trouver un style à la fois fluide à lire et qui te permette d'écrire comme tu aimes. Savoir les erreurs de débutant à ne pas commettre, aussi. En résumé, tu n'es pas encore un gratteur confirmé, mais ça ne fait pas de toi quelqu'un de mauvais. Retrousse-toi les manches, apprends et surtout amuse-toi de découvrir tes progrès au fil des mois. S'il y a une chose qui choque beaucoup de gens, c'est la relecture de leurs premiers rps. J'espère que ce comm t'aidera à cibler ce qui peut coincer et que tu t'enrichiras tout en t'amusant.

Que le post soit avec toi Laïra.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t985-techniques-de-minos
  • https://www.onepiece-requiem.net/t956-minos-kahezaro-en-cours
Bouh je passe pour ton deuxième avis ! Il sera moins long que celui de Minos maaaais bon, allons-y !

Les descriptions sont de bonne facture, le physique sait être efficace tout en ne s’étalant pas. Et quant à la psycho, je rejoins Minos sur le fait qu’il y a du potentiel dans ce que tu exposes. Son côté chaotique promet d’être intéressant à la lecture donc c’est un bon compromis pour un personnage, après comme dit Minos attention de ne pas trop en faire un archétype pour autant. De même, le piège serait de te lasser de ce jeu donc toujours garder de quoi pimenter le truc !

Sur l’histoire, j’avoue rejoindre Minos sur sa déception quant au passage du service militaire. Une personne qui se conduit aussi mal, pourquoi pas y a toujours un type qui joue les fortes têtes dans les fictions militaires. Mais la passivité de l’armée quant à Laïra c’est assez bof. La mettre au trou c’est une chose, mais la p’tite elle fait tellement sa loi que le passage en conseil de discipline pour un renvoi semblait tomber sous le sens. Jamais aucune armée du monde n’accepterait de garder quelqu’un comme ça.

Pour une raison qui m’échappe, donc, elle est gardée enfermée pour que la scientifique la remarque et décide de l’utiliser pour cobaye. Et ouais bon, c’est très deus ex machina j’ai trouvé aussi. Je comprends pas vraiment pourquoi Benzin se prend d’affection pour Laïra qui, depuis son arrivée, a tout fait pour montrer qu’elle refusait toute forme de coopération. Elle devient plus ou moins docile durant les test, là aussi pourquoi ? Benzin la fait consommer des médicaments, physiquement blessée à cause des armes etc… pourquoi accepte-t-elle pareil traitement alors qu’elle peut pas obéir pendant 30 secs au règlement intérieur du camp sans faire sa rebelle ?
L’incendie, est-ce bien elle ou pas ? On ne sait pas. Si c’est elle, pourquoi ?

Concernant le test RP, Laïra récolte ce qu’elle sème à la fin et finalement on se dit qu’elle l’a bien mérité vu qu’elle n’est désagréable avec personne. Quand j’ai lu la description psychologique de ton perso, je me l’imaginais plus comme genre d’Harley Quinn (une bonne Harley comme celle du dessin animée hein pas la bimbo de Suicide Squad) mais son aspect “chaotique” ressemble plus à une ado en pleine crise que personne peut calmer. Elle en possède le phrasé en tous cas.

Je vais tabler sur 600.
Minos a tablé sur 400.

Total : 500D.

Voilou ! o/
  • https://www.onepiece-requiem.net/t16409-fiche-technique-de-myoso
  • https://www.onepiece-requiem.net/t15222-