Estum Laïra
• Pseudonyme : La Diablesse.
• Age : 20
• Sexe : Femme
• Race : Demi-cornue (père cornu mère humaine) Voir ici.
• Métier : Artificière
• Groupe : Civile, je suppose
• Age : 20
• Sexe : Femme
• Race : Demi-cornue (père cornu mère humaine) Voir ici.
• Métier : Artificière
• Groupe : Civile, je suppose
• But : Pouvoir faire ce qu'elle veut, où elle veut, quand elle veut. "Être libre" l'idéalisme en moins, en somme.
• Équipement : Ses propres vêtements et c'est tout.
• Parrain : /
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, DC de Jaros Hekomeny.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Raphaël Andersen !
Codes du règlement :
• Équipement : Ses propres vêtements et c'est tout.
• Parrain : /
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, DC de Jaros Hekomeny.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Raphaël Andersen !
Codes du règlement :
Description Physique
Le premier détail qui saute aux yeux, ce sont ses cornes. Une quinzaine de centimètres recourbés d'un rouge brunâtre, elles pointent de son crâne, fiérotes anomalies, attirant le regard sur la tête qui les portent. Un front trop grand et légèrement bombé surplombant un visage plutôt petit et aux traits réguliers mais loin, très loin d'être parfaits. Ses yeux brun-rouges sont grands, logés dans des orbites profondes et ornés de jolis cils, mais trop écartés pour être vraiment beaux. Ils sont cependant surmontés de longs sourcils indéniablement bien dessinés. Son nez et sa bouche sont restreints et délicats d'aspect, mais sans plus, les lèvres étant d'une pâleur cadavérique qui ne plait guère.
Son cou plutôt long et gracile ne fait qu'accentuer la visibilité de ces quelques défauts. Laïra n'est ni laide ni belle. Un peu plus d'un mètre quatre-vingt pour une soixantaine de kilos, pas de quoi faire rêver question courbes, c'est une asperge. Poitrine presque inexistante, membres filiformes, de grandes mains et, si sa taille est fine, ce n'est pas ce qui va rattraper le tout. Asperge blanche même, blafarde à se demander s'il y a bien du sang qui circule là-dedans, sous cette peau tendue et crayeuse à l'aspect quasi maladif. Cela couplé à ses cheveux mi-longs et revêches, souvent en bataille et d'un blond cendré sans éclat, on obtient une jeune femme qui serait au mieux terne d'aspect sans l'excentrique présence d'agressives protubérances à son chef.
Question habillement, elle ne se démarque pas particulièrement non plus. Du gris, du beige, du brun, du rouge sombre et délavé à l'extrême limite, des simples chemises, des pantalons droits, des bretelles... Rien de bien remarquable. Aimant porter un vieux manteau de cuir usé et éraflé par dessus tout ça, elle ne brille pas par l'élégance de sa mise.
On peut cependant rapidement reconnaître Laïra à deux choses. Au produit sa marche tout d'abord, claquement rythmé et caractéristique des petits talons de ses vieilles bottines élimées. Et à la présence presque systématique d'un ruban, d'une cravate ou de tout autre ornement similaire à son col ou son cou. Reste qu'à part ses cornes, elle semble bien terne, du moins si l'on ne parle que de son aspect statique.
Laïra est en effet assez expressive, fronce et plisse les traits au rythme de ses pensées et émotions, a le regard mobile et la bougeotte facile. De tempérament plutôt nerveux, elle ne reste en place que lorsque sa concentration est nécessairement requise, passant le reste du temps à toujours bouger au moins ses longs doigts, tambourinant contre son bras ou son sternum, à moins qu'elle ne soit en train de tapoter quelque chose du bout du pied ou de taper du talon par terre. Être à coté de la jeune femme, c'est donc expérimenter un rythme presque incessant, tantôt lent tantôt rapide, de petits bruits divers et variés. D'autant qu'elle n'hésite pas à faire des commentaires sur tout ce qui peut attirer son attention, de sa voix d'alto vaguement cassée.
Son cou plutôt long et gracile ne fait qu'accentuer la visibilité de ces quelques défauts. Laïra n'est ni laide ni belle. Un peu plus d'un mètre quatre-vingt pour une soixantaine de kilos, pas de quoi faire rêver question courbes, c'est une asperge. Poitrine presque inexistante, membres filiformes, de grandes mains et, si sa taille est fine, ce n'est pas ce qui va rattraper le tout. Asperge blanche même, blafarde à se demander s'il y a bien du sang qui circule là-dedans, sous cette peau tendue et crayeuse à l'aspect quasi maladif. Cela couplé à ses cheveux mi-longs et revêches, souvent en bataille et d'un blond cendré sans éclat, on obtient une jeune femme qui serait au mieux terne d'aspect sans l'excentrique présence d'agressives protubérances à son chef.
Question habillement, elle ne se démarque pas particulièrement non plus. Du gris, du beige, du brun, du rouge sombre et délavé à l'extrême limite, des simples chemises, des pantalons droits, des bretelles... Rien de bien remarquable. Aimant porter un vieux manteau de cuir usé et éraflé par dessus tout ça, elle ne brille pas par l'élégance de sa mise.
On peut cependant rapidement reconnaître Laïra à deux choses. Au produit sa marche tout d'abord, claquement rythmé et caractéristique des petits talons de ses vieilles bottines élimées. Et à la présence presque systématique d'un ruban, d'une cravate ou de tout autre ornement similaire à son col ou son cou. Reste qu'à part ses cornes, elle semble bien terne, du moins si l'on ne parle que de son aspect statique.
Laïra est en effet assez expressive, fronce et plisse les traits au rythme de ses pensées et émotions, a le regard mobile et la bougeotte facile. De tempérament plutôt nerveux, elle ne reste en place que lorsque sa concentration est nécessairement requise, passant le reste du temps à toujours bouger au moins ses longs doigts, tambourinant contre son bras ou son sternum, à moins qu'elle ne soit en train de tapoter quelque chose du bout du pied ou de taper du talon par terre. Être à coté de la jeune femme, c'est donc expérimenter un rythme presque incessant, tantôt lent tantôt rapide, de petits bruits divers et variés. D'autant qu'elle n'hésite pas à faire des commentaires sur tout ce qui peut attirer son attention, de sa voix d'alto vaguement cassée.
Description Psychologique
D'un caractère pour le moins revêche, Laïra est particulièrement têtue. Têtue au point même de nuire à sa propre personne, tant tout compromis lui est impossible à concéder, quand bien même il lui en cuirait. Revenir sur sa décision devant tout avis ou position autre que la sienne est hors de question pour la jeune femme, elle ne plie devant aucun argument, ne reconnait aucune autorité, et toute menace ne fait que motiver son opposition.
Aucune autorité, pas même morale; sans verser dans une amoralité complète la bougresse n'accorde que peu de crédit pour tout consensus de valeurs et de principes. Pour elle, chaque individu a ses propres intérêts et prérogatives, parfois concordants parfois discordants, sans que personne n'ai légitimité plus grande dans sa position. Se revendiquer du "bien commun" n'a pas plus de valeur que se complaire dans l'hédonisme le plus néfaste pour autrui, à ses yeux. En ce qui la concerne, la jeune femme se contente de défendre son bout de gras, celui des autres si elle a quelque chose à y gagner et qu'elle n'a pas autre chose de prévu, et puis c'est tout.
Aussi hargneuse qu'elle est butée, la jeune femme n'est cependant pas du genre à chercher à tout prix la confrontation en soi, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Le conflit n'est qu'effet collatéral, il ne l'intéresse que peu en tant que tel; Laïra est cependant animée d'une trouble fascination pour le chaos, comme si elle ne pouvait s'empêcher de métaphoriquement mettre un coup de pied dans la fourmilière dès que l'occasion se présente à elle.
Elle aime quand ça crie, quand ça pète, quand tout part de travers et dans toutes les directions, que la tension de palpable se fasse explosive. Le spectacle de la discorde lui procure une sensation à nulle autre pareille, sans pour autant qu'elle se résolve à réellement "aimer" cela. Trop consciente de son mauvais penchant qu'elle subit plus qu'elle n'apprécie, elle s'astreint donc autant que faire se peut à s'occuper de ses petites affaires uniquement.
Tout cela se retranscrit d'assez prévisible manière. Elle évite autrui mais ne mâche pas ses mots, est irrévérencieuse au possible et n'a manifestement que peu d'estime pour son prochain, se montrant défiante et peu accessible. "Foutez moi la paix et vous l'aurez", voilà ce qu'affiche très clairement Laïra. La deuxième partie n'étant malheureusement qu'une demi-vérité, qu'elle s'applique cependant à l'honorer du mieux qu'elle peut.
Elle ne désire pas grand-chose, après tout. Découvrir et explorer les mers du globe l'intéresse particulièrement, et elle se passionne pour tout ce qui s'assimile aux connaissances du monde physique. Particulièrement les composants chimiques et les explosifs, allez savoir pourquoi. Les richesses ou la gloire l'indiffèrent, la jeune femme ne cherche qu'à pouvoir vivre comme il lui plait, aller où elle veut quand elle veut, seulement limitée par ses envies et ses capacités. Et voilà tout le problème, car une envie de liberté d'agir aussi totale entre très, trop souvent même en contradiction avec la relative tranquillité à laquelle Laïra aspire, surtout dans un monde de pirates et d'organisations militaires à échelle globale.
Aucune autorité, pas même morale; sans verser dans une amoralité complète la bougresse n'accorde que peu de crédit pour tout consensus de valeurs et de principes. Pour elle, chaque individu a ses propres intérêts et prérogatives, parfois concordants parfois discordants, sans que personne n'ai légitimité plus grande dans sa position. Se revendiquer du "bien commun" n'a pas plus de valeur que se complaire dans l'hédonisme le plus néfaste pour autrui, à ses yeux. En ce qui la concerne, la jeune femme se contente de défendre son bout de gras, celui des autres si elle a quelque chose à y gagner et qu'elle n'a pas autre chose de prévu, et puis c'est tout.
Aussi hargneuse qu'elle est butée, la jeune femme n'est cependant pas du genre à chercher à tout prix la confrontation en soi, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Le conflit n'est qu'effet collatéral, il ne l'intéresse que peu en tant que tel; Laïra est cependant animée d'une trouble fascination pour le chaos, comme si elle ne pouvait s'empêcher de métaphoriquement mettre un coup de pied dans la fourmilière dès que l'occasion se présente à elle.
Elle aime quand ça crie, quand ça pète, quand tout part de travers et dans toutes les directions, que la tension de palpable se fasse explosive. Le spectacle de la discorde lui procure une sensation à nulle autre pareille, sans pour autant qu'elle se résolve à réellement "aimer" cela. Trop consciente de son mauvais penchant qu'elle subit plus qu'elle n'apprécie, elle s'astreint donc autant que faire se peut à s'occuper de ses petites affaires uniquement.
Tout cela se retranscrit d'assez prévisible manière. Elle évite autrui mais ne mâche pas ses mots, est irrévérencieuse au possible et n'a manifestement que peu d'estime pour son prochain, se montrant défiante et peu accessible. "Foutez moi la paix et vous l'aurez", voilà ce qu'affiche très clairement Laïra. La deuxième partie n'étant malheureusement qu'une demi-vérité, qu'elle s'applique cependant à l'honorer du mieux qu'elle peut.
Elle ne désire pas grand-chose, après tout. Découvrir et explorer les mers du globe l'intéresse particulièrement, et elle se passionne pour tout ce qui s'assimile aux connaissances du monde physique. Particulièrement les composants chimiques et les explosifs, allez savoir pourquoi. Les richesses ou la gloire l'indiffèrent, la jeune femme ne cherche qu'à pouvoir vivre comme il lui plait, aller où elle veut quand elle veut, seulement limitée par ses envies et ses capacités. Et voilà tout le problème, car une envie de liberté d'agir aussi totale entre très, trop souvent même en contradiction avec la relative tranquillité à laquelle Laïra aspire, surtout dans un monde de pirates et d'organisations militaires à échelle globale.
Biographie
1. De la campagne à la ville
Une petite famille d'agriculteurs sans rien de bien particulier si ce n'est les origines indéniablement étrangères à Luvneelgarm du père de famille, Cornu - au sens propre comme au figuré selon les rumeurs - de son état, voilà où naquit Laïra Estum, après quelques difficultés engendrées par ses héréditaires protubérances crâniennes.
Difficultés qui n'empêchèrent pas Veeni, sa mère, de planter le dernier clou du cercueil de son mariage lorsque sa fille eut trois ans, prise sur le fait par son pauvre cocu qui ne ménagea pas sa colère et trucida celui qui réchauffait le lit de sa femme. Les autorités arrêtèrent cependant le Cornu - Saver de son patronyme - avant qu'il ne finisse sa petite tuerie, écopant d'un long séjour derrière les barreaux. Au moins avait-il la certitude que la fille qu'il ne reverrait probablement jamais était bien la sienne, avec ce qui ornait sa petite tête.
Immédiatement après cet incident, la mère de Laïra partit avec sa fille pour un endroit où sa réputation n'était pas encore faite, en l'occurrence la cité même de Luvneelgarm. Aussi volage que la bougresse fut, elle se souciait de sa progéniture, et se débrouilla pour trouver un bon larron moins perspicace encore - en l'occurrence un artisan rustaud et tout juste bon à battre le fer de sa forge -, qui soit trop idiot pour remarquer le monde qui passait par sa chambre à coucher et qui remplisse la marmite.
Quelle ne fut la surprise de la petite famille nouvellement recomposée de constater que Veeni était encore enceinte, avec une rapidité confondante; c'était comme s'il avait été conçu avant de trouver son nouveau grand amour... Peu éduqué aux subtilités biologiques humaines, le bon Bregar n'y vit que du feu.
2. Le temps passe, les ennuis commencent
Du haut de ses douze ans, Laïra est intelligente, particulièrement intéressée par les quelques enseignements que lui prodiguent Gregory, leur vieux voisin navigateur à la retraite; elle apprend avidement, tout se passe à merveille de ce coté mais autrement... La gamine est devenue infernale. Un état de conflit maintenant perpétuel règne dans sa petite et dysfonctionnelle famille, entre son petit frère Gakoni vaguement débile au grand malheur de sa mère, cette dernière qui ne se lasse pas de cocufier son compagnon, qui de simplement aveugle est devenu jaloux, sans pour autant découvrir le pot aux roses, aussi énorme soit-il. Venant saupoudrer le tout d'une impertinence à toute épreuve et d'un refus absolu d'obéir, la gamine a commencé à dépasser les limites du supportable.
Elle ne laissait que le choix à sa mère de simplement céder, ce qu'elle faisait plus souvent qu'elle ne se l'admettait, ou s'opposer à un véritable mur de refus, une boule de pure hargne sur qui n'importe quel cri, n'importe quelle menace revenait à verser de l'eau sur de l'huile en feu. Alors son père adoptif, aussi débile que patient, mais surtout battant aussi bien le fer que la chair, n'avait pas de scrupules à la frapper jusqu'à l'inconscience. Cependant tout cela ne pesait que trop sur l'ambiance de leur maisonnée.
Mais jusqu'à présent, et bien que rigoureusement inefficaces, les gifles, coups et autre sévices divers étaient classés sans suite. En grandissant, la petite diablesse se mit à répliquer, et pas comme une simple gamine, oh non ! Se battre avec les autres mioches dans les rues et se prendre des torgnoles à n'en plus finir avait porté ses fruits. Elle cognait là où ça faisait le plus mal, sautait sur la moindre arme de fortune, redoublait de ruse pour prendre en traitre ses parents désespérés.
Un soir, sa mère se vit gratifiée d'une vilaine estafilade faite avec une épingle à cheveux sur la joue, pour avoir tenté de rougir celle de sa fille d'un soufflet excédé. Laïra se retrouva avec deux côtes cassées, violemment projetée contre une massive armoire par son beau-père en furie.
Tout aurait pu se finir là si, dans un élan trouble d'amour maternel, Veeni n'avait pas protégé avec rage la chair de sa chair, éclatant le lourd broc d'eau qui trônait sur la table sur la tête de son mari. Puis elle pleura et cria si fort que la milice vint défoncer la porte, alertée par le voisinage, tombant sur une scène manifeste de violence domestique. C'est cependant l'homme qui fut déposé au panier par les doux bras des forces de l'ordre, alors qu'il était encore à moitié assommé.
3. ... et continuent
Après la colère vint le marchandage. Laïra avait bien compris que certains petits secrets lui permettaient de peser plus lourd que n'importe quelle revendication d'autorité de ses parents. Quelques noms d'experts ès cocufiage en poche, elle tenait sa mère, et n'avait plus qu'à user de cette menace pour faire passer tout ce qu'elle voulait. Veeni servait également de bouclier à sa fille d'un Bregar de plus en plus sombre et aigri, qui passait maintenant ses accès de colère sur le mobilier ou son idiot de fils, explosant à la moindre de ses bêtises.
Craignant qu'il ne se lasse et ne commence à lui refaire le portrait à elle, l'infidèle semblait redoubler d'ardeurs adultères, recherchant sans doute un potentiel remplaçant pour quand tout éclaterait. Pourtant cette situation tint, presque miraculeusement. Lorsque Laïra approcha de ses dix-huit ans cependant, l'explosion finale n'était plus loin.
Sa mère, épuisée mentalement, attirait de moins en moins les hommes, sa beauté fanée par le stress et les excès. Son frère Gakoni, toujours aussi stupide, s'était mis à avoir de mauvaises fréquentations, jouant ce qui semblait à ses yeux le rôle de sa vie, à savoir celui de suiveur servile d'une bande de futurs boucaniers. Quant à son "père", il avait perdu tout ce qui lui restait de bonhommie; ombrageux au possible, les clients se faisaient de plus en plus rare tant il se conduisait comme un ours blessé. Le salut vint de Luvneelgraad même, lorsque l'on vint toquer à leur porte, la rafle pour le service militaire obligatoire des jeunes de plus de seize ans ne laissant sur le carreau que les jeune filles ayant déjà un enfant.
Une libération inespérée pour ses parents, mais Laïra, évidemment, ne l'entendait pas de cette oreille. Elle n'avait à présent jamais eu à faire avec les forces de l'ordre, les débuts furent assez physique. L'aimable soldat venu l'appeler sous son drapeau perdit quelques dents, renvoyé promptement par une jeune femme intraitable. Il revint plus tard avec ses petits amis; une quinzaine de miliciens furent nécessaire pour la maîtriser, l'enfermer dans un cachot deux semaines pour la forme, avant qu'elle ne soit conduite au camp d'entraînement.
Peu après son arrivée, elle fit valdinguer tout le matériel du coiffeur militaire, aspergeant le sergent au passage. Deux semaines de trou pour la peine. Le jour même de sa sortie, elle cracha sur son supérieur lorsque, sûr de sa légitime autorité, il l'invectiva avec les autres recrues. Un passage à tabac en règle et une semaine de trou. Même chose peu de temps après, même motifs, sans même un crouton de pain sec cette fois. Puis quatre jours, pour s'être battue avec d'autres recrues. Puis une semaine pour manque de respect. Puis deux semaines, pour agression avec des ciseaux. Puis une semaine, puis cinq jours, puis deux semaines, etc...
4. Une tangente
Après son dixième séjour au trou, Laïra était moins proche du tribunal militaire que d'un "accident" mettant son nom dans la liste des malencontreuses pertes. La jeune fille avait à peine eu le temps d'apprendre les bases du tir au fusil et au canon, avait tout ça. Elle avait vaguement conscience de courir droit vers sa perte, mais on aurait pu lui mettre directement le fusil sur la tempe qu'elle n'aurait pas flanché, malgré la peur et les privations. Plutôt crever que de céder devant de pareilles enflures. C'était tout juste si elle n'attendait pas le peloton d'exécution se pointer. Il n'y en eut pas.
À la place Benzin, la responsable de la section médicale et de recherche - l'Effort Scientifique - de leur camp, lors d'un de ses passages dans les cachots pour dégoter de potentiels "volontaires", trouva en Laïra un excellent sujet, et fit des pieds et des mains pour l'avoir dans son laboratoire. Cette dernière, moyennant tout de même une parodie ridicule de négociation totalement fermée, réussit elle ne savait trop comment à s'entendre avec la doctoresse, dans un échange de bons procédés qui convenait aux deux. Elle avait accès à toutes les connaissances qu'elle pouvait désirer, servant en retour autant du commis le plus récalcitrant qui soit que de cobaye.
Le quotidien de la jeune fille se fit alors un peu mouvementé, piqueté d'événements peu enviables. Se faire déboiter les épaules à force de tester des nouvelles armes, vomir ses tripes après avoir ingurgité des médicaments douteux, casser quelques meubles sous le coup de sang apporté par des drogues expérimentales, ce genre de choses. Et plus le temps passait, plus Laïra en apprenait, se passionnant particulièrement pour les substances explosives et leur fabrication, plus elle perdait le teint hâlé de son enfance pour une pâleur d'un blanc sale à force d'inhalations et d'injections, se rapprochant doucement mais sûrement de la peau grisâtre du Dr. Benzin.
Presque arrivée au bout de ce qui devait être la fin de son service militaire, la jeune femme commençait à se lasser de sa situation qui tournait à la routine. Une nuit, le laboratoire et l'armurerie prirent mystérieusement feu, jetant un chaos sans nom sur le camp. Des explosions, un incendie chimique que l'eau n'éteignait pas, des vapeurs diverses et parfois toxiques ou hallucinogènes, les militaires furent rapidement dépassé par l'ampleur du désastre. Un problème de sécurité majeure dont la responsabilité n'était pas tout à fait claire, mais on régla heureusement la question rapidement. Car le lendemain matin, pas de trace de Laïra, sa cellule avait brûlé avec le laboratoire; un parfait bouc émissaire, coupable toute désignée sur qui on se pressa de faire peser l'entièreté de la faute.
Le sergent chef du camp, protégeant prudemment son grade, accorda tous les violons sur une version qu'ils servirent à l'inspection militaire d'une seule voix humble et contrite. L'incendie était criminel, la pyromane morte, prise par son propre méfait; un élément déjà séditieux qui avait bénéficié d'une trop grande clémence de la part de la responsable de l'Effort Scientifique, mais maintenant mort. Benzin prit un blâme, et l'affaire fut classée.
Quelques semaines plus tard, dans la ville de Luvneelgraad, Bregar retrouva au petit matin sa porte épinglée d'une affiche sans équivoque; une tête cornue gribouillée sur le papier, au front orné de quatre petites lettres, suivie d'une conséquente liste de noms. Uniquement des noms d'hommes, dont quelques voisins. Il n'eut pas besoin de lire le petit commentaire en fin de page pour comprendre. Il fut arrêté par la milice un peu plus tard, sous les yeux hagard de sa femme à l'arcade sourcilière ouverte par ses soins. Le même jour, son fils Gakoni eut la surprise de tomber sur un os lorsque l'extorsion de vagabonds des rues se transforma en fuite effrénée, et qu'il se fit éclater la mâchoire par le poing rageur d'une jeune femme blonde et cornue.
Test RP
Refermant le couvercle de la caisse avec sécheresse, la jeune femme se tourna d'un air sombre vers le coupable de ce gâchis honteux.
- Tchhh... C'est une putain d'blague ?!
Le jeune matelot, encore ruisselant et contrit, n'osa pas lui répondre et encore moins la regarder. Laïra l'attrapa par le col, le soulevant brutalement de terre. Ses yeux rougeoyants se teintaient d'une lueur rageuse qui fit se recroqueviller plus encore le pauvre garçon. Avec ses cornes sombres et ses cheveux en pétard raidis par le sel des embruns, la bougresse avait une allure qui ne faisait que rajouter à la trouille honteuse - ou honteuse trouille, c'est selon - qui tordait le ventre du gamin. Crachant presque ses mots à son visage, elle rythma le tout de petites secousses, comme pour mieux faire rentrer les mots dans sa caboche..
- Porter des caisses, c'est d'jà la mort pour vous à Tunaki, p'têtre ?
- Ce... C'est Tanuki...
*BANG* Le plaquant contre le bastingage sans ménagement, la jeune femme ne se préoccupa guère de l'inquiétant bruit que l'occiput du mousse fit en se heurtant au bois.
- J'en ai rien à foutre ! C'te putain d'île s’appellerait Raftel que j'm'en tamponnerait autant l'fion. "Fragile, manipuler avec précaution", c'trop dur à piger, hein ? Zieute ça !
L'amenant sans ménagement devant la caisse qu'il venait de repêcher, elle lui plaqua presque le visage sur l'inscription à moitié effacée par l'eau, tapotant furieusement du talon sur le pont. Le matelot s'en mouilla le nez sur les planches, mais n'eut guère le temps de vérifier quoi que ce soit, on le remit debout sans ménagement. Autour de lui et Laïra, les autres marins commençaient à être nerveux.
La jeune femme eut la présence d'esprit de se recentrer vers l'essentiel avant que la situation ne dégénère trop, et relâcha le gosse qui détala sans demander son reste. Puis, hésitant quelques instants à se lancer dans une réclamation qu'elle savait perdue d'avance, elle quitta le pont avec sa caisse ruisselante.
- Fait chier...
Se campant en plein milieu des quais, elle s'assit sur son colis, se remua les méninges. Laïra cogita ainsi *toc* quelques minutes, ignorant *toc* le soleil qui lui réchauffait le crâne et la peau, *toc* uniquement concentrée sur son *toc* semble-t-il insoluble problème, rythmant le tout de petits coups contre le bois de son bagage. Puis soudain, excédée, elle se releva de son inconfortable siège en marmonnant sa frustration.
- C'est même passé à travers les emballages de toile cirée, y s'est bien démerdé, le p'tit salaud... J't'en foutrais, du "Festival de la Laine de Tanuki". Pas un putain d'pétard qui soit pas détrempé. *BONK*
Elle finit sa phrase par un coup de pied rageur contre son bagage ruiné. Cette fichue foire avait lieu ce soir même, et tout son stock était inutilisable. Jusqu'au dernier berry, qu'il lui avait coûté, en plus. Des fusées, des pétards, de la poudre noire à différentes granulations, des nitrates diverses, de la limaille, du carton, des mèches... Tout ce qu'il lui fallait, en somme, couplé avec les menus outils qu'elle trimballait dans ses poches. Mais en l'état, il lui faudrait au moins une journée pleine de patience et de précaution pour espérer sauver une partie de son matériel; pour les nitrates, pas la peine d'y penser, idem pour le carton, bien évidemment. La poudre, en revanche... Ce ne serait pas la première fois qu'elle aurait à en sécher, elle connaissait suffisamment le procédé pour avoir espoir.
Restait que pour se lancer dans pareille opération, Laïra aurait besoin de tout un attirail qu'une vagabonde dans son genre ne pouvait pas ne serait-ce qu'espérer transporter. Mais le trouver ailleurs, voilà qui était à sa portée. Même si les bouseux organisant leur fête de la laine n'allaient certainement pas lui être d'une grande aide pour ça... Sa décision fut donc vite prise. Avec un profond soupir, elle empoigna sa caisse, et commença à se diriger d'un pas gauche et maladroit vers l'intérieur de la ville. Objectif : la première auberge avec un poêle ou un fourneau.
- ... Z'êtes bouché ou quoi ?
La jeune femme se mordit un peu la langue de sa propre impolitesse, alors que le tenancier, un grand gaillard au torse comme une barrique et aux yeux ronds comme des soucoupes fronçait un peu plus les sourcils. Déjà le troisième établissement qu'elle se coltinait, et sa maigre patience s'épuisait déjà, devant un patron bien peu compréhensif. Deux bonnes minutes, qu'elle essayait - sans succès d'ailleurs - de lui faire rentrer dans le crâne ce qu'elle lui demandait, et pourquoi ce n'était pas grand-chose.
Fallait bien admettre que la situation avait de quoi le faire réagir ainsi. Une grande gigue à l'air furax se pointait, pourrissant d'emblée l'ambiance jusque là joyeuse de son débit de boisson en bousculant les clients sans ménagement, une grande caisse de bois humide dans les bras, qu'elle laissa d'ailleurs tomber au sol *BANG* dans un grand bruit qui finit de faire taire les dernières discussions.
- Les clients ont rien à faire dans mes cuisines, j'regrette. Alors soit vous consommez bien gentiment, soit vous allez faire vos histoires ailleurs !
- Nan mais... Jouez pas au plus con, j'vous demande juste de pouvoir utiliser vot' fourneau et vous emprunter une plaque ou deux.
- Y a pas de poêle qui tienne, que j'vous dis ! Vous perturbez ma clientèle, à gueuler et trimbaler on sait trop quoi. C'est un établissement tranquille ici, et j'compte bien qu'il le reste, ma p'tite dame. C'est quoi vot' truc tell'ment important à sécher, hein ?
- C'est de la poudre noire.
L'annonce jeta un froid. Coup d'oeil méfiant à la caisse soudain bien trop près de lui à son goût, suivi d'un air vaguement ahuri adressé à la cornue, comme pour se voir confirmé que oui, c'était juste une mauvaise blague. Il n'eut droit qu'à un haussement de sourcil, resta coi quelques instants... Puis l'homme se lâcha.
- Z'êtes cinglée ?! Un coup à faire cramer ou péter ma cuisine ouais ! Barrez-vous avant qu'on appelle la garnison.
Le front de Laïra se zébra de plis de contrariété, alors que sa bouche se tordait. Elle inspira profondément, consciente que la meilleure chose à faire serait d'obéir bien sagement pour aller voir ailleurs, ou au moins de baisser d'un ton. Évidemment, elle fit tout l'inverse.
- *Huuuuhhh* Le festoche qu'y a ce soir, ça vous cause ? J'dois m'occuper des feux d'artifice, mais tout mon matos s'est fait saloper par un putain d'péquenaud. Faut juste que j'sèche quelques trucs et c'est tout, alors faites pas chier !
- C'est toi qu'est bouché, ma grande. Casse-toi d'ici, c'tout.
Se retournant la jeune femme se retrouva presque nez à nez avec un torse massif, couvert d'un gilet de mouton retourné qui peinait à contenir la chair de l'énergumène, qui manquait de se faire chatouiller le menton par les cornes de la blonde. Malgré ses yeux de chien battu et ses petites bouclettes, le bougre, littéralement quatre fois plus large qu'elle, avait largement de quoi paraître menaçant, du moins intimidant. Motivée à tout sauf obéir, Laïra le renvoya d'une réplique agressive, revenant aussi sec vers le tenancier, et tapa du poing sur le bar.
- Occupe-toi d'ton cul, mon grand, t'auras d'quoi faire ! *bang* Allez, m'sieur l'aubergiste, c'est pas gr*CRAAAASH*
Entendant plus qu'elle ne sentit la bouteille se briser sur son crâne, elle perdit l'équilibre, tenta de se reprendre sur le bar. Sa chute s'arrêta avant, et alors que la douleur affluait enfin, elle se sentit soulevée, brutalement lancée contre sa caisse, les arêtes du cube de bois rentrant sauvagement dans son flanc. À demi consciente, la jeune femme chercha à se redresser, n'en eut pas la force ou le temps. Au dessus d'elle, ça jactait sur ce qu'il faudrait faire d'une trouble-fête dans son genre. Elle songea à prendre le briquet à amadou de sa poche, redressa un peu la tête *SBAAFF* et se prit une baffe monumentale, qui lui fit définitivement perdre connaissance.
Elle se réveilla quelques heures plus tard dans une des cellules de la garnison, tout son stock confisqué et un poivrot la reluquant à travers les barreaux. Plus de stock, plus même d'outils en poche, Laïra s'était mise dans une belle merde. Le festival se passa de feux d'artifice.
- Tchhh... C'est une putain d'blague ?!
Le jeune matelot, encore ruisselant et contrit, n'osa pas lui répondre et encore moins la regarder. Laïra l'attrapa par le col, le soulevant brutalement de terre. Ses yeux rougeoyants se teintaient d'une lueur rageuse qui fit se recroqueviller plus encore le pauvre garçon. Avec ses cornes sombres et ses cheveux en pétard raidis par le sel des embruns, la bougresse avait une allure qui ne faisait que rajouter à la trouille honteuse - ou honteuse trouille, c'est selon - qui tordait le ventre du gamin. Crachant presque ses mots à son visage, elle rythma le tout de petites secousses, comme pour mieux faire rentrer les mots dans sa caboche..
- Porter des caisses, c'est d'jà la mort pour vous à Tunaki, p'têtre ?
- Ce... C'est Tanuki...
*BANG* Le plaquant contre le bastingage sans ménagement, la jeune femme ne se préoccupa guère de l'inquiétant bruit que l'occiput du mousse fit en se heurtant au bois.
- J'en ai rien à foutre ! C'te putain d'île s’appellerait Raftel que j'm'en tamponnerait autant l'fion. "Fragile, manipuler avec précaution", c'trop dur à piger, hein ? Zieute ça !
L'amenant sans ménagement devant la caisse qu'il venait de repêcher, elle lui plaqua presque le visage sur l'inscription à moitié effacée par l'eau, tapotant furieusement du talon sur le pont. Le matelot s'en mouilla le nez sur les planches, mais n'eut guère le temps de vérifier quoi que ce soit, on le remit debout sans ménagement. Autour de lui et Laïra, les autres marins commençaient à être nerveux.
La jeune femme eut la présence d'esprit de se recentrer vers l'essentiel avant que la situation ne dégénère trop, et relâcha le gosse qui détala sans demander son reste. Puis, hésitant quelques instants à se lancer dans une réclamation qu'elle savait perdue d'avance, elle quitta le pont avec sa caisse ruisselante.
- Fait chier...
Se campant en plein milieu des quais, elle s'assit sur son colis, se remua les méninges. Laïra cogita ainsi *toc* quelques minutes, ignorant *toc* le soleil qui lui réchauffait le crâne et la peau, *toc* uniquement concentrée sur son *toc* semble-t-il insoluble problème, rythmant le tout de petits coups contre le bois de son bagage. Puis soudain, excédée, elle se releva de son inconfortable siège en marmonnant sa frustration.
- C'est même passé à travers les emballages de toile cirée, y s'est bien démerdé, le p'tit salaud... J't'en foutrais, du "Festival de la Laine de Tanuki". Pas un putain d'pétard qui soit pas détrempé. *BONK*
Elle finit sa phrase par un coup de pied rageur contre son bagage ruiné. Cette fichue foire avait lieu ce soir même, et tout son stock était inutilisable. Jusqu'au dernier berry, qu'il lui avait coûté, en plus. Des fusées, des pétards, de la poudre noire à différentes granulations, des nitrates diverses, de la limaille, du carton, des mèches... Tout ce qu'il lui fallait, en somme, couplé avec les menus outils qu'elle trimballait dans ses poches. Mais en l'état, il lui faudrait au moins une journée pleine de patience et de précaution pour espérer sauver une partie de son matériel; pour les nitrates, pas la peine d'y penser, idem pour le carton, bien évidemment. La poudre, en revanche... Ce ne serait pas la première fois qu'elle aurait à en sécher, elle connaissait suffisamment le procédé pour avoir espoir.
Restait que pour se lancer dans pareille opération, Laïra aurait besoin de tout un attirail qu'une vagabonde dans son genre ne pouvait pas ne serait-ce qu'espérer transporter. Mais le trouver ailleurs, voilà qui était à sa portée. Même si les bouseux organisant leur fête de la laine n'allaient certainement pas lui être d'une grande aide pour ça... Sa décision fut donc vite prise. Avec un profond soupir, elle empoigna sa caisse, et commença à se diriger d'un pas gauche et maladroit vers l'intérieur de la ville. Objectif : la première auberge avec un poêle ou un fourneau.
Plus tard...
- ... Z'êtes bouché ou quoi ?
La jeune femme se mordit un peu la langue de sa propre impolitesse, alors que le tenancier, un grand gaillard au torse comme une barrique et aux yeux ronds comme des soucoupes fronçait un peu plus les sourcils. Déjà le troisième établissement qu'elle se coltinait, et sa maigre patience s'épuisait déjà, devant un patron bien peu compréhensif. Deux bonnes minutes, qu'elle essayait - sans succès d'ailleurs - de lui faire rentrer dans le crâne ce qu'elle lui demandait, et pourquoi ce n'était pas grand-chose.
Fallait bien admettre que la situation avait de quoi le faire réagir ainsi. Une grande gigue à l'air furax se pointait, pourrissant d'emblée l'ambiance jusque là joyeuse de son débit de boisson en bousculant les clients sans ménagement, une grande caisse de bois humide dans les bras, qu'elle laissa d'ailleurs tomber au sol *BANG* dans un grand bruit qui finit de faire taire les dernières discussions.
- Les clients ont rien à faire dans mes cuisines, j'regrette. Alors soit vous consommez bien gentiment, soit vous allez faire vos histoires ailleurs !
- Nan mais... Jouez pas au plus con, j'vous demande juste de pouvoir utiliser vot' fourneau et vous emprunter une plaque ou deux.
- Y a pas de poêle qui tienne, que j'vous dis ! Vous perturbez ma clientèle, à gueuler et trimbaler on sait trop quoi. C'est un établissement tranquille ici, et j'compte bien qu'il le reste, ma p'tite dame. C'est quoi vot' truc tell'ment important à sécher, hein ?
- C'est de la poudre noire.
L'annonce jeta un froid. Coup d'oeil méfiant à la caisse soudain bien trop près de lui à son goût, suivi d'un air vaguement ahuri adressé à la cornue, comme pour se voir confirmé que oui, c'était juste une mauvaise blague. Il n'eut droit qu'à un haussement de sourcil, resta coi quelques instants... Puis l'homme se lâcha.
- Z'êtes cinglée ?! Un coup à faire cramer ou péter ma cuisine ouais ! Barrez-vous avant qu'on appelle la garnison.
Le front de Laïra se zébra de plis de contrariété, alors que sa bouche se tordait. Elle inspira profondément, consciente que la meilleure chose à faire serait d'obéir bien sagement pour aller voir ailleurs, ou au moins de baisser d'un ton. Évidemment, elle fit tout l'inverse.
- *Huuuuhhh* Le festoche qu'y a ce soir, ça vous cause ? J'dois m'occuper des feux d'artifice, mais tout mon matos s'est fait saloper par un putain d'péquenaud. Faut juste que j'sèche quelques trucs et c'est tout, alors faites pas chier !
- C'est toi qu'est bouché, ma grande. Casse-toi d'ici, c'tout.
Se retournant la jeune femme se retrouva presque nez à nez avec un torse massif, couvert d'un gilet de mouton retourné qui peinait à contenir la chair de l'énergumène, qui manquait de se faire chatouiller le menton par les cornes de la blonde. Malgré ses yeux de chien battu et ses petites bouclettes, le bougre, littéralement quatre fois plus large qu'elle, avait largement de quoi paraître menaçant, du moins intimidant. Motivée à tout sauf obéir, Laïra le renvoya d'une réplique agressive, revenant aussi sec vers le tenancier, et tapa du poing sur le bar.
- Occupe-toi d'ton cul, mon grand, t'auras d'quoi faire ! *bang* Allez, m'sieur l'aubergiste, c'est pas gr*CRAAAASH*
Entendant plus qu'elle ne sentit la bouteille se briser sur son crâne, elle perdit l'équilibre, tenta de se reprendre sur le bar. Sa chute s'arrêta avant, et alors que la douleur affluait enfin, elle se sentit soulevée, brutalement lancée contre sa caisse, les arêtes du cube de bois rentrant sauvagement dans son flanc. À demi consciente, la jeune femme chercha à se redresser, n'en eut pas la force ou le temps. Au dessus d'elle, ça jactait sur ce qu'il faudrait faire d'une trouble-fête dans son genre. Elle songea à prendre le briquet à amadou de sa poche, redressa un peu la tête *SBAAFF* et se prit une baffe monumentale, qui lui fit définitivement perdre connaissance.
Elle se réveilla quelques heures plus tard dans une des cellules de la garnison, tout son stock confisqué et un poivrot la reluquant à travers les barreaux. Plus de stock, plus même d'outils en poche, Laïra s'était mise dans une belle merde. Le festival se passa de feux d'artifice.
ONE PIECE REQUIEM
Dernière édition par Laïra Estum le Sam 2 Fév 2019 - 18:26, édité 21 fois