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Caramélie la critiqueuse

CARAMÉLIE D'ISIGNY
Pseudonyme : Aucun
Age : 18
Sexe : Femme
Race : Humaine

Métier : Agent du Cipher Pol 5
Groupe : Cipher Pol

But : Devenir plus riche qu'un colonel de la marine, protéger les faibles (cela comprend la marine) et les innocents (classique, mais ça vend du rêve !), et découvrir si Myosotis de Ville est un homme ou une femme.

Équipement : Une collection de vêtements et de costumes très fournie, parfois une ou deux armes légères, un den den mushi qui répond au doux nom de Dinosaure, et un journal qui répond au nom de Journal.

Parrain : Aucun

Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non
Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...

Codes du règlement :


Description Physique

Cher journal,

Si je rédige cette partie, c'est vraiment pour te faire plaisir. Tu es peut-être celui qui en sait le plus à mon sujet, et pourtant tu ne sais même pas à quoi je ressemble ! Pour toi, journal, je vais essayer de corriger cette erreur.

Par où commencer… ? La tête ? Hum... J’ai la peau pâle, ornée de cheveux longs et blonds. J'ai des traits fins, de grands yeux espiègles, et surtout un sourire chaleureux et généreux. Je souris assez souvent c’est vrai: j’aime beaucoup les gens souriants, et je trouve qu’un sourire est facilement communicatif et met de bonne humeur ! On me complimente souvent sur ce trait de mon physique d’ailleurs, presque autant que mes yeux gris. Ce côté enjoué se retrouve également dans ma voix.

Je suis mince, mais finement musclée par toute une adolescence d'entraînements intensifs. C'est peut-être aussi à cause de tous ces entraînements que je ne suis pas très grande: je peine à atteindre un mètre soixante cinq pour un poids de… ça ne te regarde pas journal ! Je donnerais cher pour mesurer dix centimètres de plus et ne pas avoir à lever la tête quand j'ai affaire aux gros bras que je côtoie souvent en mission ou bien aux grands pontes de la marine qui voient d'un mauvais œil que les "Gnagnagna, agents du gouvernement, pffft” viennent se mêler de leurs affaires.
J’ai de longues jambes minces dont je suis assez fière, et une jolie poitrine que je mets facilement en valeur avec mes tenues … Pas comme mes fesses dont je ne supporte pas les regards que les autres posent dessus, et qui ont tendance à me mettre mal à l’aise.

Vestimentairement parlant… les fringues et moi, c’est une longue histoire d’amour ! J’aime énormément prendre le temps de réfléchir à mes tenues, m’habiller, au point que tu me fais parfois remarquer à juste titre, journal, que je confonds peut-être habillage et déguisement. J’aime les beaux vêtements, mais aussi les tenues exotiques et bariolées, les tailleurs chics, les bijoux… Mais ce que j’adore encore plus c’est me costumer, et mes missions sont parfois de parfaits prétextes pour ça !
J'ai une préférence pour les couleurs lumineuses, mais paradoxalement une bonne partie de ma garde-robe est noire. La raison est simple et se résume en deux mots: Cipher Pol. Le noir c'est sobre, chic, élégant, adapté en toutes circonstances, et surtout ça fait sérieux !
Tu pourrais objecter, journal, que mes tenues ne sont pas toujours pratiques pour accomplir des missions où je dois parfois me fondre dans la masse, courir, combattre, enquêter, mais si tu le faisais je te répondrais qu'il faut avoir le sens des priorités: entre les performances l'esthétique je choisis bien évidemment la seconde option !


Description Psychologique

Tu es vraiment sur de la vouloir cette partie-là, journal ? Je sais bien qu'en temps qu'agent je suis censée connaître parfaitement mon caractère, mes qualités et mes défauts, mais tu sais c'est souvent plus facile de cerner les gens que de se cerner soi-même.
... Et pourquoi ça ne serait pas à ton tour pour une fois ? Je pourrais par exemple dire que tu es patient, à l'écoute, taciturne, et... très patient. En fait tu ne fais même pas grand-chose à part écouter et mémoriser ce que je te raconte.

J'ai un principe tout simple: tout peut prêter à sourire, et ce qui ne peut pas doit alors être vertement critiqué ! Evidemment, l'un n'empêche pas l'autre. La vérité, c'est qu'il en faut peu pour me mettre de bonne humeur et m'amuser: un beau soleil, ou une belle pluie, un joli jeune homme qui me fait un sourire le matin, une course-poursuite à toute allure dans une ruelle en bousculant les passants… Sans parler du plaisir de constater que le soleil pousse les gens à se dénuder plus que de raison pour exhiber leurs bourrelets, que la pluie fait détaler les passants comme s’il s’agissait d’une averse de cendres volcaniques, ou bien que le joli jeune homme qui me sourit se trouve être justement et par le plus grand des malheurs la cible que je suis censée éliminer ! Et je ne te dis pas ça parce que… si, en fait si, mon premier assassinat c’était lui justement.
Oui, oui j’aime écrire à mon journal favori aussi ! Mais toi tu es à part, car si je suis souvent d'humeur égale c'est parce que c'est avec toi, journal, que j'extériorise mes mauvaises pensées et mon esprit caustique !

J'ai toujours été une procrastinatrice: j'aime profiter des bons moments et des loisirs que je peux prendre, et tant pis si le travail doit attendre ! Mes succès je les dois plus à des facilités qu’à mon sérieux ou à mes efforts. Mais après tout, personne n'a jamais dit que faire une mission importante pour le Gouvernement Mondial empêchait de faire la tournée des SPA, de goûter les spécialités locales, et, pourquoi pas, de faire un peu de bronzette et de baignade avant de repartir ! Ou même avant de commencer...
En réalité je suis à peu près certaine que tous mes formateurs me l'ont interdit des dizaines de fois. Sans doute... j'ai du ranger ça quelque part dans un coin de ma mémoire, dans le rayon des indésirables à archiver... !

En parlant de baignade et de bronzette, j'adore nager. Pas seulement la natation sportive, mais le simple plaisir de me glisser dans l'océan et de me laisser porter par les flots, abandonnant totalement le poids de mon corps pour une liberté nouvelle ! Pour le reste le gros de mon activité sportive se cantonne à entretenir et parfaire mon rokushiki, et c'est déjà beaucoup ! Je vais être sincère journal, je ne suis pas une sportive dans l'âme (procrastinatrice, manque de sérieux, tu te souviens… ?). Mon secret pour m'imposer cet entraînement c'est de m'y tenir par la force de l'habitude et d’y adjoindre des loisirs aussi souvent que possible.

Je t'ai parlé de mon goût immodéré pour les vêtements, et cette passion créée de sérieuses brèches dans mon budget. Ce n'est pas grand-chose à vrai dire car mon salaire me permet de couvrir sans peine ce genre de dépenses, quand je ne fais pas carrément payer ça par mes notes de frais de missions ! C'est très facile tu sais journal, il faut juste avoir l'aplomb et le bagout pour justifier auprès de la trésorerie que l'acquisition d’une robe de soirée avec bustier en mousseline, deux robes de plage, deux tailleurs sur mesure, cinq paires de chaussures en cuir de lamantin, et de trois ensembles de sous-vêtements assortis en dentelle d'Alabasta était essentielle pour identifier et arrêter les officiers ripoux de Saint Uréa !
En réalité, la seule chose qui me retienne de posséder d'immenses gardes-robes pleines à craquer de vêtements neufs, c'est le fait que je n'ai pas de véritable garde-robe et que celle-ci se limite bien souvent à mes valises et une chambre au QG que j'occupe quelques nuits par an. Je dois t'avouer tout de même que j'ai tendance -et j'en ai honte- à jeter des vêtements presque neufs pour faire la place à d'autres encore plus neufs qui me plaisent mieux.
Certains critiqueront, diront que je tiens de mes parents à jeter l'argent par les fenêtres, et à ceux-là je leur réponds que moi au moins je n'ai pas l'air d'une long-bras endimanchée quand je sors, ce qui est loin d'être le cas de beaucoup de gens que je croise ! Et puis bon, tout le monde n'est pas un journal comme toi qui n'a qu'à se soucier de l'apparence de sa couverture.
... Quoique... on n’avait pas déjà évoqué le fait de te changer de couverture et de reliure de temps en temps, pour que tu sois plus joli... non ? Tu ne veux pas en entendre parler ? Hm, on verra ça une autre fois.

En vérité j'ai un rapport compliqué avec l'argent. J'aime en posséder, j'aime le dépenser... ce qui signifie que j'ai un besoin de plus en plus fort d'en posséder toujours plus ! Mais le problème est plus profond: tu n'es pas sans savoir, journal (ou alors je te l'apprends ? Il faut absolument que je range tes feuilles mieux que ça ! Tu pourrais m'aider aussi...) que je viens d'une famille noble aussi ruinée que dépensière ! Quand bien même je n’ai jamais souffert de la pauvreté, je crois que j’ai été formatée pour désirer la richesse et j’ai cette volonté ancrée en moi d’amasser et de m’enrichir. Il ne s’agit pas seulement d’argent d’ailleurs, mais aussi de tout ce qui peut s’apparenter à des bibelots précieux, des antiquités ou des objets de collection. D’ailleurs, comme m’a appris mon père, la différence entre un noble ruiné et un roturier ruiné, c’est la certitude qu’à le premier que cet état n’est que passager et qu’une fortune qui a été bâtie une fois pourra plus facilement être rebâtie une deuxième fois !

Côté cœur, puisque cela semble t'intéresser journal... disons que j'ai tendance à infliger à mes amours le même traitement qu'à mes vêtements: faute de place et de temps pour entretenir des relations stables, ces derniers finissent inévitablement à la poubelle !


Biographie

Année 1627, Logue Town

Cher journal,

Une ombre plane sur les toits de Logue Town. Vêtue d'un chapeau à larges bords et d'une cape noire, aussi noire que le fond de son âme, elle observe avec dédain la foule qui grouille comme une masse d'insectes désordonnés. Cette nuit encore, elle abattra son glaive justicier sur l'une d'entre elles. Car elle est la nuit, elle est la vengeance, elle est la justice...
Quant à moi, je suis cachée plusieurs mètres en contrebas et je l'observe depuis mon abri, sur le rebord d'un toit. J'ai beau être vêtue de noir moi aussi, je suis objectivement beaucoup moins classe qu'elle dans mon tailleur noir. Ça doit être à cause de sa cape... j'aurais peut-être dû prendre une cape et un chapeau moi aussi ? Je devrais y réfléchir... Tu en penses quoi, journal ? J'aimerais bien qu'on parle de moi comme ça un jour: "Caramélie, l'ombre de la nuit" ! La terreur des criminels, l'ombre de la justice ! Ça en jette, non ? Non ? Je sais bien que je suis juste une agent en formation mais quand même ! Tu pourrais être plus enthousiaste journal.

Malgré ma confiance en mes moyens je ne peux m'empêcher d'avoir le cœur qui bat à cent à l'heure. Cela fait des semaines que je traque ce criminel qui se fait nommer "L'ombre de la Nuit". D'ailleurs, si je peux me permettre, c'est un surnom absolument sans imagination ! Sans rire, c'est un nom tellement sans inspiration qu'il doit être porté par au moins une vingtaine d'autres justiciers autoproclamés à travers le monde ! Sans compter les synonymes tels que les "Justiciers noirs/masqués/de la nuit", les "Ombres de la vengeance/justice/nuit/ajoutez le mot de votre choix" ! Mais je m'égare...
Bref. Cela fait des semaines que je traque l'Ombre de la nuit et je touche enfin au but. Se faire justice à soi-même est un crime, surtout lorsque les personnes que l'on châtie n'ont pas été reconnues coupables. Encore plus si on le fait à grand renfort de dommages collatéraux ! Il n'y a que le Cp9 qui a le droit de faire ça. Mais pour moi ce n'est pas simplement une affaire de loi, il s'agit aussi d'une épreuve: une épreuve qui, si je la réussis, fera peut-être enfin de moi une agent certifiée !

Sans un bruit, je m'élance. Mon soru n'étant pas encore tout à fait au point je préfère me déplacer par bonds légers et inaudibles. J'enjambe le sommet de mon toit, me laisse glisser le long de la pente opposée, et traverse d'un saut le vide qui me sépare du perchoir de ma cible où je me réceptionne en position accroupie. L'Ombre n'a pas bougé. Penchée vers le sol, elle semble observer les passants en quête de sa proie.
Je bondis à nouveau. Je fais un pas, un second, un troisième... et j'attaque !

Quoi ? C'est trop brutal à ton goût ? Tu penses que je devrais le sommer de se rendre, avant ? Tu as raison après tout, je pourrais me lever avec aplomb et m'exclamer: "Halte là criminel, c'est l'heure de ton jugement !" ; sauf que j'aurais l'air ridicule. A la fois parce que c'est ringard comme phrase, mais aussi parce que c'est déjà la phrase fétiche de l'Ombre de la Nuit qu'elle répète avant chacune de ses arrestations, mais surtout parce que c'est déjà de cette manière que je l'ai abordée il y a trois jours lorsque j'ai failli lui mettre la main dessus, et que l'Ombre s'en enfuie sans me laisser la moindre chance. Pas question que je perde l'avantage de la surprise cette fois ! Je ne compte pas le tuer bien évidemment, juste le frapper vite et fort pour l'immobiliser et lui glisser les menottes.

J'effectue un arc de cercle dans les airs pour me donner de l'élan, et abats ma main sur la silhouette noire devant moi en m'exclamant:

"- SHIGAN !!"

Je sais très bien ce que tu vas me dire journal: ce n'est absolument pas nécessaire d'énoncer tout haut le nom de la technique que l'on emploie avant de l'utiliser. C'est même assez stupide quand on sait que ça donne un avantage à l'adversaire. Mais tout le monde le fait et puis... bah, c'est carrément plus classe !
Quant au fait que je suis en train d'utiliser le shigan alors que je ne maîtrise pas plus cette technique que le soru... dis-toi que j'apprends, et que pour ça rien ne vaut la pratique !! Au moins je ne risque pas de le tuer de cette manière.

Mon doigt s'enfonce dans les vêtements de ma cible avec la puissance d'une balle de pistolet (... non, soyons honnêtes: disons plutôt avec la puissance d'un bon coup de poing administré avec l'index) sans rencontrer la moindre résistance. Non mais je veux dire... vraiment aucune ! Il n'y a rien sous la cape que je viens de frapper !
Je blêmis: ce n'était qu'un mannequin, je me suis faite avoir ! Je me retourne aussitôt, sur la défensive, prête à parer un coup, mais l'attaque arrive par en dessous. Dans une explosion, le rebord de toit où je me trouve vole en éclats ! Je ressens de vives douleurs alors que des échardes et des éclats me frappent de partout et je me retrouve projetée dans le vide !

Alors que je chute, je vois ma vie défiler devant mes yeux...
... ce qui est ma foi très pratique pour entamer ma biographie !

♦️♦️♦️♦️

Enfance sur l'île de Dawn: 1610-1619:

Cher journal,

Mon plus ancien souvenir, je crois, est celui de l'hôtel particulier de ma famille à Goa à l'époque où ce pays était encore un royaume. Nous y vivions avec mère, père, ma soeur aînée Réglisophie, ma petite soeur Chocolannabelle, et nos trois gouvernantes -comme tous les nobles dignes de ce nom, Mme ma mère et M. mon père estimaient que les parents étaient les pires personnes possibles pour assurer l'éducation de leurs enfants, et ils avaient confié cette tâche à des gouvernantes triées sur le volet. Avec le recul je crois que c'était sans doute une des meilleures idées qu'ils n'aient jamais eues-. Il y avait également quelques petits serviteurs qui faisaient des choses de serviteurs (ne me demande pas quoi journal, je n'ai jamais été servante), et bien sûr tous les amis de père et de mère qui venaient sans cesse rendre des visites et profiter de la générosité de ces derniers.

C'était une époque heureuse puisque mon père, le très noble monsieur d'Isigny, était très en fonds car il venait de renouveler l'hypothèque sur ses possessions et pouvait donc assurer le train de vie très dispendieux qu'exigeait son rang tout en couvrant de cadeaux sa famille, son entourage, et les nombreuses personnes qui gravitaient autour de notre demeure. C'est parmi tous ces cadeaux que je t'ai eu, toi, mon cher journal. C'était une idée de ma gouvernante qui estimait que ce serait une très bonne habitude pour mon développement personnel d'y écrire chaque jour un résumé de ma journée. Je m'y suis appliquée consciencieusement pendant quelques jours, jusqu'à ce que je réalise que la gouvernante lisait tout ce qui j'y écrivais dans mon dos, violant ainsi toutes les règles les plus élémentaires en ce qui concerne les journaux intimes !

Les règles, au cas où tu aurais un doute journal, sont les suivantes:
- Personne ne touche au journal intime de quelqu'un d'autre.
- Personne ne lit le journal intime de quelqu'un d'autre.
- Personne ne mentionne l'existence du journal intime de quelqu'un d'autre.
- Si tu es secrètement amoureux de moi et que c'est réciproque, tu peux ignorer les deux premières règles mais à condition de ne lire que des passages te concernant.
- A toi la personne qui est en train de lire ces lignes à mon insu, je ne suis certainement pas amoureuse de toi donc tu n'es pas concerné par l'exception citée ci-dessus ! Repose tout de suite ce journal à sa place ! Je te préviens, je saurais si tu ne le fais pas !

J'ai aussi reçu de nombreuses robes, poupée, peluches, chapeaux, un poney que j'ai cassé dès la première fois (je suis absolument certaine de ce souvenir, et j'ai la certitude que c'était un véritable animal. Pourtant, on ne peut pas réellement casser un poney, si ? D'un autre côté j'avais six ans...). Mais de tous ces beaux cadeaux tu es le seul qui me soit resté journal, alors tu as de quoi être fier !

Pourtant les choses n'ont pas duré. Il existe une tradition dans la famille qui veut que l'aîné(e) hérite du patrimoine (ou des dettes en l'occurrence, je plains ma pauvre grande soeur Réglisophie, hi hi hi !), tandis que le second enfant (à savoir moi dans le cas présent) doit embrasser une carrière militaire. Si mère semblait totalement indifférente à ce sujet (mais à vrai dire, mère a toujours été indifférente à tout ce qui ne touchait pas à sa passion pour la chasse), père en revanche tenait beaucoup à me voir entrer dans la marine. Avec son enthousiasme habituel il me voyait déjà colonel, dirigeant une quelconque base et rentrant à l'occasion à Goa pour lui permettre de frimer en exhibant mon uniforme garni de galons devant le gratin de la noblesse de Goa, mais aussi (et pour ne rien gâcher) recevant un gros salaire qui permettrait d'éponger ses dettes. Pour toutes ces raisons, j'ai quitté le foyer familial le plus tôt possible, dès l'âge de huit ans, pour intégrer un prestigieux pensionnat pour futurs officiers de la marine à Marie-Joie ou père, faisant jouer ses relations, avait réussi à me faire envoyer.

♦️♦️♦️♦️

Années d'études, 1619-1620:

Cher journal,

Être convoquée dans le bureau du commandant Rufus, le directeur de l'académie, n'est jamais une chose très réjouissante car on peut s'attendre au meilleur comme au pire, mais plus souvent au pire ! Je suis plutôt confiante ce jour-là car je sais que j'ai la conscience tranquille, mais je ne fais pas la maline lorsque je vois commandant-directeur entrer dans la pièce accompagné d'une femme à l'allure sévère que je ne connais pas. Cette dernière m'est présentée comme Hiromi Sato, agent recruteur du Cipher Pol. "Cipher Pol", ce mot a un effet immédiat: même une jeune élève comme moi sait très bien de quoi il s'agit: j'ai étudié pendant des heures les organigrammes hiérarchiques, comme tous mes condisciples (non, bien mieux qu'eux même, ce n'est pas pour rien que je suis la meilleure de la classe. Oui je sais je suis prétentieuse. Mais je m'en fiche, nananananèèèreu !), et je sais très bien ce que ça implique. Mais surtout j'ai bien évidemment entendu assez de rumeurs à propos de cette mystérieuse organisation pour savoir que se retrouver convoquée par une de leurs membres est soit une très bonne chose, soit une terriblement mauvaise !

La femme s'exprime sur un ton calme et mesuré. Il émane d'elle quelque chose d'effrayant et de fascinant, un peu comme une puissance contenue mais qui ne demande qu'à exploser. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un de si étonnant, et sans même m'en rendre compte je bois ses paroles ! Pendant de longues minutes, elle m'explique que mon dossier a été retenu parce que je suis de loin la meilleure de ma promotion. Elle discourt ensuite devant moi sur ce que sont les valeurs du Cipher Pol, en quoi l'entrainement pour intégrer cette prestigieuse branche des forces du gouvernement est une formation intense et exigeante à laquelle je ne survivrais probablement pas, mais pourquoi je devrais malgré tout accepter parce que c'est sans doute la mission la plus importante qu'il ne me sera jamais proposé d'accomplir au service du gouvernement mondial !


Après un discours et une proposition pareils, surtout enfoncés dans le crâne d'une jeune fille de dix ans, il y avait de quoi être chamboulée. Pourtant mon choix et mes motivations du moment étaient assez sensés, je trouve. J'avais intégrée l'académie des officiers par obligation, et même si je m'en sortais bien je n'y avais aucune ambition particulière. Là, on me proposait de sortir du cursus ordinaire, de faire quelque chose de différent, de plus intense, et de donner le meilleur de moi-même ! Servir la justice ? Peuh, quelle fille à dix ans comprend vraiment ce que ça implique ? Ça viendrait plus tard.
Evidemment le discours m'avait fait forte impression et ma décision était pratiquement prise, mais je ne perdais pas le nord pour autant:

"- Une agent du Cipher Pol, ça gagne plus ou moins qu'un colonel de la marine ?"


♦️♦️♦️♦️

De 1620 à 1628, entraînement au sein du Cipher Pol:


Cher journal,
Me voilà de retour dans les ruelles sombres de Logue Town. Tu te souviens ? L'ombre de la nuit, mon attaque ratée, ma chute dans le vide...? Voilà.

Sans surprise, j'ai survécu à ma chute. Une terrible sensation de lassitude m'envahit alors que je me retrouve là, le corps endolori, vautrée la tête en bas dans un fatras de cageots à demi démolis par ma chute, la veste froissée et ma jupe retroussée, mais surtout mon ego terriblement atteint...
Une personne normale serait probablement morte en tombant de cette hauteur, mais je ne suis plus une personne normale. Durant sept années j'ai enchaîné les épreuves et les entraînements. J'ai suivi des cours dans tous les domaines possibles et imaginables pour faire de moi, sinon une experte, une touche-à-tout dans de nombreux domaines et surtout une arme parfaite au service du gouvernement mondial: enquêtrice, espionne, mondaine, et bien sûr guerrière.

Je rougis malgré moi dans la nuit et me dépêche de me relever pour réajuster ma tenue. Je jette également de vifs regards accusateurs aux alentours, dans la pénombre, mais heureusement personne ne semble m'avoir vue. C'est injuste quand même ! Certaines personnes peuvent combattre et faire toutes sortes d'acrobaties dans les tenues les plus osées sans qu'il ne leur arrive rien, et moi à la moindre chute...

L'Ombre pousse un rire sonore avant de disparaître entre les toits. Ce n'est pas l'envie de courir à ses talons qui me manque, mais je me retiens: à force de le traquer, nuit après nuit, et d'étudier ses parcours, je sais qu'il va maintenant chercher à se diriger vers l'hôtel de ville. Et si bondir de toit en toit, en plus de lui donner beaucoup de classe, lui permet de semer plus facilement ses poursuivants, cela le ralentit également beaucoup. Je lance donc mon plan B: courir comme une folle à travers les rues pour essayer d'arriver avant lui et de lui couper la route !

En quelques enjambées je suis de retour dans la course. Avec la vitesse qui a fait de moi la deuxième meilleure coureuse de ma promotion, le soi-disant justicier n'a qu'à bien se tenir ! L'hôtel de ville se dresse au loin devant moi, dominant Logue Town tel un géant massif au regard implacable, ses ardoises noires luisant au clair de lune et semblant vouloir transpercer le ciel étoilé, grimper jusqu'à lui...
Perdue dans ma contemplation, je manque de percuter un couple de passantes qui trainaient dans le passage, et les évite de justesse en faisant une pirouette de côté. Sans même m'arrêter, je leur crie en riant:

"- Ouuups, pardon ♪"

Je bifurque au croisement de deux rues, et déboule telle un bolide sur la place centrale en m'attirant le courroux des passants que j'effraie ! On m'interpelle:

"- Hé, arrêtez-vous ! Les chevaux sont interdits en ville !"
"- Mais je suis à pied, monsieur l'agent !"

A ma droite, je vois soudain une silhouette se dessiner à la lumière de la lune sur le toit du plus grand bâtiment de la place. Je souris: le voilà ! Prenant appui sur le mur d'une des bâtisses, j'effectue une série de bonds et en un instant je suis sur le toit devant lui, lui coupant la route. L'Ombre pile devant moi, un regard mauvais luisant sous l'ombre de son chapeau. Je le vois remuer sous sa cape, et soudain une détonation retentit ! Par pur réflexe je tords mon corps sur le côté, dans un angle beaucoup trop prononcé pour être normalement exécuté par une humaine ! La balle tirée par mon adversaire passe à l'endroit ou se trouvait mon buste un instant plus tôt.

Dis journal, c'est le moment pour une tirade cette fois je crois ! Ou pour une exclamation triomphante ? Ou bien je le nargue de m'avoir manqué ? Non ? Roooh, tu n'es pas drôle ! C'est facile pourtant, écoutes ! Enfin, regardes. Euh... lis, plutôt:

"- Ta course s'arrête ici, Ombre Nocturne !"

C'était Ombre de la Nuit, tu dis ? Ah... zut ! Bon, ce n'est pas grave... je n'ai qu'à faire passer ça pour du mépris.
Sans me départir de mon sourire rayonnant, j'ajoute:

"- ... ou peu importe comment tu te fais surnommer." -J'ai soudainement l'air perplexe- "Tu n'as vraiment aucune imagination pour les surnoms, tu sais ?"

"- Peu importe tes efforts, je déjouerais tous tes complots, chienne du gouvernement ! Je suis l'Ombre de la Nuit ! Je suis la justice qui s'abat sur les corrompus tels que toi !"

Je l'aime bien cette ombre de la nuit. C'est un vrai antagoniste qui se respecte, avec des objectifs simples et des répliques appropriées ! Pas comme cette nouvelle génération (à laquelle j'appartiens, oui, je sais, mais je te zut journal !) qui préfère se la jouer dans le mélodrame et/ou le grossier, et dont la plupart n'auraient répliqué que par une insulte. Mais l'Ombre, lui, c'est un vrai. Et puis admire-moi ce style ! Cette cape à large col, ce chapeau, ce noir profond qui le pare avec élégance ! Ça c'est un hors-la-loi qu'on a envie de poursuivre ! J'aurais même presque envie de le laisser filer pour... mais non rassures-toi journal, je te taquine !
L'homme masqué tire une lame de sa cape. N'ayant pas d'arme, je me contente de brandir mes mains gantées en posture de combat...

♦️♦️♦️♦️

Goa, 1625:

Cher journal,

Quoi, tu voulais mon combat contre l'Ombre de la nuit ? Désolée, mais ce souvenir est important aussi. Et puis je suis désolée de te l'apprendre, mais de toute manière le combat sera remplacé par une ellipse. Bref, laisse-moi raconter !


Je marche d'un pas rapide au milieu des rues ravagées de la ville haute de Goa, entourée d'une dizaine d'autres d'agents, tous vêtus de costumes noirs. Je n'étais revenue qu'à de très rares occasions dans ma ville natale depuis le début de ma longue formation, mais ce n'est que maintenant, alors que je contemple les maisons saccagées, les rues vandalisées, et les cadavres de nobles égorgés et dépouillés, que je me rends compte à quel point j'étais attachée à cet endroit.

A cause des horribles exactions causées par les révolutionnaires de nombreuses équipes ont été dépêchées en urgence: la marine, bien sûr, mais aussi plus discrètement une équipe du Cipher Pol, donc je fais partie en tant qu'agent en formation, pour sécuriser certains lieux, protéger, et évacuer les nobles les plus importants.
C'est une vision de l'apocalypse, un enfer. C'est aussi la parfaite illustration de la raison de mon engagement: empêcher d'autres massacres injustes comme celui-ci au nom d'une soi-disant révolution absurde qui ne sert que de prétexte à des anarchistes en mal de violence. Je sais que le demeure de mes parents n'est qu'à deux rues d'ici, et je meurs d'envie d'y courir ; je n'ai eu aucune nouvelle à leur sujet... Mais ma mission passe avant tout.

♦️♦️♦️♦️

Cher journal.

Je n'ai pas réussi à t'écrire ces deux derniers jours. Pas eu le temps. Trop de travail, et trop de dégoût. Pourtant aujourd'hui j'ai appris une nouvelle merveilleuse: mère, père, et mes deux soeurs sont en vie ! J'ai appris grâce à d'adorables officiers de la marine qu'ils ont réussi à se mettre à l'abri à temps grâce à un de leurs amis. Mes gouvernantes et nos serviteurs n'ont pas eu cette chance: restés dans la demeure pour la protéger, ils ont été massacrés ou bien ensevelis lorsque cette dernière a été incendiée.

Je hais la révolution.

Je ne veux plus jamais être écoeurée comme ça. Il ne faut plus jamais qu'ils m'empêchent de sourire.

♦️♦️♦️♦️

Logue Town de nouveau, 1627 toujours, après un combat acharné salement coupé au montage par une ellipse:

"- Sois maudite, chienne du gouvernement !"

Sur ces mots, les barreaux de la prison se referment sur l'Ombre de la Nuit, démasquée, menottée, et le visage orné d'un beau coquard. Il me lance encore toutes sortes d'invectives alors que je quitte le couloir d'un pas lent, faisant claquer mes talons sur le sol avec un sourire satisfait. Lorsque je quitte la base de la marine, c'est avec une sensation de fierté et de devoir accompli.

Une ellipse plus tard (qui ne rend vraiment pas justice à la semaine de bateau que j'ai dû me coltiner pour arriver à destination !), je me retrouve debout, droite, dans le bureau de mon supérieur, l'agent directeur formatrice bardée de médailles Sakura Mac Mahan (on raconte beaucoup de choses sur elle, y compris le fait qu'elle aurait mangé un fruit du démon du café café no mi, qui lui permettant de disposer d'une tasse de café qui ne se viderait jamais ! Mais je le sais, moi, qu'elle emploie en réalité ses élèves pour exécuter cette sale besogne ! J'ai du m'y coller plusieurs fois !). La femme, assise derrière son bureau, lit attentivement mon rapport en poussant à intervalles réguliers des "humpf... hum...", et s'interrompant parfois pour boire une gorgée de café.

J'ai beaucoup progressé dans la rédaction de mes rapports, je trouve. A chaque retour de mission, l'agent doit remettre à son bureau une analyse détaillée de sa mission, points par points, qui sera relue par un agent de bureau qui se charge d'y apporter un regard extérieur et de contrôler les faits et gestes de l'agent. Selon les commentaires de l'agent formateur chargée de relire mon tout premier rapport après ma première mission, ce dernier était "un pavé rempli de commentaires superflus et de réflexions inutiles ; personne n'a envie de lire une digression de deux pages sur pourquoi Timéo est le pire prénom du monde !". A grand regret, et non sans difficultés, j'ai appris depuis à tempérer un peu mes ardeurs.

"- Humpf... c'est quoi cette histoire de crier tout haut le nom de la technique qu'on lance ?"
"- Tout le monde fait ça, chef. Moi aussi je trouve ça idiot, chef.
"- Ne me faites plus jamais ça."
"- Oui chef !"

La chef poursuit sa lecture quelques instants, et me lâche:

"- Vous savez, si ça vous met mal à l'aise vous pouvez également porter un pantalon plutôt qu'une jupe."
"- Ça irait à l'encontre de mes valeurs personnelles, chef."

Elle se replonge encore dans mon rapport pendant de longues minutes, à grand renfort de "humpf... hum...". A un moment je la vois plier les yeux, et je suis pratiquement sûre que venant d'elle cela équivaut à un sourire ! Finalement, elle repose la liasse de papiers et me déclare:

"- Mission validée. Votre résultat vous sera transmis d'ici quarante huit heure, et avec lui votre prochaine affectation. Agent en formation d'Isigny vous pouvez disposer !"


Test RP

Juste en dessous  Embarassed



   
Informations IRL

• Prénom : Caramélie c'est très bien ^^
• Age : Entre 16 et 26, j'aime bien faire des réponses précises.
• Aime : Le chocolat principalement. Beaucoup trop même !
• N'aime pas : La viande, le poisson, et la créature en huit lettres.
• Personnage préféré de One Piece : Baggy le Clown !
• Caractère : Chocolat, chocolat, chocolat ♥️ Les caramels d'Isigny aussi ?
• Fait du RP depuis : Plusieurs années. Oui, j'aime la précision  Rolling Eyes
• Disponibilité approximative : j'ai un rythme de rp moyen
• Comment avez-vous connu le forum ? J'aime beaucoup garder mes mystères, mais si vous trouvez vous aurez toute mon estime ! ^_^


ONE PIECE REQUIEM ©️



Dernière édition par Caramélie le Dim 3 Fév 2019 - 10:25, édité 2 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21492-l-envers-du-journal#2313
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21479-caramelie-la-critiqueuse
Sur [île de ton choix], le Gouvernement Mondial aimerait bien prendre des mesures draconiennes pour un peu purger les éléments révolutionnaires ou suspectés d'être sympathisants de la cause, juste histoire de vivre entre gens respectables. Malheureusement, il y a entre eux et cet idéal, un bout de papier sur lequel est inscrit un monceau de conneries relatives aux droits individuels. Je t'en foutrai moi de la constitution
Impossible d'agir en respectant le droit et en se mettant la population à dos. Alors... histoire que le droit s'adapte et fasse quelques exceptions, il faudrait que la révolution sur place atteste de sa dangerosité pour justifier la répression ultérieure. Manque de pot, ils sont discrets, méthodiques, ne tuent pas et sont même appréciés d'une partie de la population.

Il faudrait un coup de pouce de la providence. Une providence appelée Cipher Pol. Trois fois rien, juste de quoi créer un incident imputable à la révolution et susceptible d'engendrer une vive émotion dans la population afin que celle-ci exige d'elle-même des mesures de répression à l'égard de ces dissidents mal embouchés. Les termes "attentat sous faux drapeau" n'ont pas été employés dans la directive que Caramélie a reçue. Cela dit, il suffit de savoir lire entre les lignes pour comprendre que c'est ce qui est attendu d'elle.

1. Commets un acte criminel d'envergure assez spectaculaire pour émouvoir la population.
2. Assure-toi que cet acte soit imputable à la révolution locale en créant de fausses preuves et de fausses pistes.
3. Rajoute de l'huile sur le feu pour être certaine que la population, soumise à une propagande incendiaire du GM, ne se rallie à lui pour abandonner certaines libertés afin de justifier la répression à l'égard de la révolution.
4. Ne laisse aucune trace susceptible de remonter jusqu'à toi ou au Cipher Pol. Use de tous les moyens pour que cela n'arrive pas, le cas contraire, une équipe du CP sera envoyée pour t'éliminer. Pas de trace.
5. Objectif bonus : S'il est en plus possible de semer la discorde au sein des rangs révolutionnaires locaux pour que les éléments se bouffent entre eux pendant que la répression s'organise... le GM ne crachera pas dessus. Mais ne te fait pas voir, cela augmente le risque.



♦️♦️♦️♦️



Ville de Cajou, sur l'île du même nom, West Blue


Cher journal,

De la vapeur chaude fume tout autour de moi. Avec un soupir de contentement, j'étire longuement mes jambes jusqu'à toucher le rebord de la baignoire remplie d'eau tiède parfumée dans laquelle je me prélasse avec bonheur. Immergée jusqu'à la poitrine, adossée contre le rebord bien chaud, mes cheveux flottant dans le vide derrière moi, je ferme les yeux et me dis que vraiment, c'est une mission qui commence bien !

Cajou est vraiment un chouette endroit. J'ai l'impression qu'il y fait beau tout le temps ! Je me plais bien ici: la ville est remplie de belles maisons blanches, les rues sont propres, et la nourriture y est délicieuse. Il s'agit entre autres d'un gros port de pêche, et tout naturellement la quasi-totalité de leurs plats traditionnels sont à base de poisson ; mais leur spécialité locale, une sorte de beignet de saumon à la banane et aux épices, est un vrai régal ! Il faut absolument que tu me fasses penser à en ramener pour faire goûter ça aux autres !
En vérité, Cajou serait un véritable petit paradis sans ses habitants. Les gens sont d'un compliqué ici ! Ils ont leur humour bien à eux, une vision de la politesse et des relations sociales très particuliers, et surtout ce sont des gens au sang chaud.

A mon arrivée il y a maintenant deux semaines, je me suis trouvé ce chouette petit hôtel familial tenu par un couple adorable qui est à mes petits soins ! Le meilleur endroit étant évidemment leurs bains en extérieur dans lesquels je passe un temps fou !
En dehors de mes séances de barbotage, j'ai occupé ces deux semaines à me promener dans les rues, à faire du tourisme et à visiter les boutiques dans le centre-ville (ils ont quelques magasins qui gagneraient à être plus connus, je te l'assure journal !). Mais surtout je les ai mis à profit pour constater par moi-même la situation de la ville et pour diriger mon réseau d'agents sous couverture, quatre esclaves -pardon, sbires- du CP5 sous mes ordres qui, comme moi, ont été lâchés en ville pour m'appuyer dans ma tâche.

Ce que j'ai pu voir ici, journal, confirme ce que disaient les rapports: la marine est très effacée, et la seule trace de la présence du gouvernement mondial est une petite caserne en périphérie de la ville avec une centaine d'hommes et un navire de taille modeste. Ce ne sont pas eux qui font figure d'autorité ici: la raison de l'effacement de la marine, le mot auquel tout le monde pense mais que personne ne prononce, c'est la Révolution.
Ah mince, si je dis "la Révolution", ça ne fait pas un mot mais deux. Oui mais si je dis juste "Révolution" la phrase n'a plus de sens ! Oh et puis zut, tu es beaucoup trop compliqué pour moi journal !

Ma période de repérage terminée, je suis allé prendre contact avec l'officier commandant de la caserne, un certain Hansen. Pour le moment ça se passe bien, je crois qu'il m'apprécie.

♦️♦️♦️♦️

"- Vous êtes complètement folle !"

Le lieutenant-colonel Hansen manque d'avaler le contenu de sa tasse à café:

"- Durcir notre contrôle sur les taxes sur la pêche et limiter l'importation d'alcool ? Mais c'est de l'inconscience !"

L'officier grommelle tout en essuyant le café qu'il vient de répandre sur sa courte barbe blonde. Malgré sa relative jeunesse (trente-cinq ou quarante ans tout au plus. C'est vieux selon mes critères, mais traiter les trentenaires de vieux me créerait beaucoup trop d'ennemis pour que j'en prenne le risque !) il a le visage usé et fatigué d'un homme qui sait qu'il est le seul à avoir la tête sur les épaules et qui passe son temps à faire des efforts considérables pour empêcher le monde de s'écrouler ! Il reprend:

"- Est-ce que vous avez seulement eu un topo de la situation de l'île avant de venir ici ? Nous ne sommes qu'une petite garnison de défense, nous n'avons pratiquement aucune autorité en ville. Nos patrouilles sont de plus en plus mal tolérées, et si j'avais la folie de faire savoir que je compte me mêler de leurs petites combines et faire grimper le prix de leurs boissons..."

Le lieutenant-colonel a un geste exaspéré:

"- Vous avez déjà vu des marins en colère et en manque de rhum ? Ils viendraient raser la caserne !"

Je comprends tout à fait l'exaspération et l'inquiétude de l'officier, et c'est pourquoi je ne cherche pas à l'interrompre. Bien sûr que son mécontentement est légitime: il n'a pas un poste facile, abandonné ici avec trop peu de soldats pour maintenir un semblant d'autorité sur une île ou le sentiment révolutionnaire est de plus en plus fort. Assurément, dans ses nombreux rapports décrivant la situation sur place et réclamant de l'aide (et qui sont en grande partie la cause de ma mission ici), il espérait voir débarquer autre chose en réponse qu'une gamine qui se présente comme étant Meringabrielle Bonarôme, une agent du gouvernement et vice-directrice de la cellule en charge de l'inspection des taxes et des douanes qui lui demande tout sourire d'employer activement sa garnison à appliquer le règlement concernant la répression des fraudes.

De toute manière il ne m'écoutera pas avant d'avoir essoufflé sa colère. Étrangement, et comme beaucoup d'hommes de son âge, officier en chef dans sa caserne, il n'apprécie pas vraiment de recevoir les directives d'une "bureaucrate du gouvernement avec une tête de gamine tout juste sortie de l'école" ! Plutôt que de m'épuiser à essayer de l'interrompre, je me contente donc d'agiter les glaçons qui nagent dans mon thé en espérant amener celui-ci à une température correcte.
Il aurait été plus simple de jouer carte sur tables avec lui évidemment, mais je préfère minimiser les risques de fuites: le meilleur moyen de garder un secret, c'est encore de ne le révéler à personne ! Et puis ça limitera beaucoup le besoin de faire ménage en fin de mission.

La tempête passée, avec un calme et une gentillesse qui contrastent radicalement avec la réaction de l'officier, je réponds:

"- Je comprends tout à fait que vous soyez en colère, et vous avez raison ! Vous avez à charge un poste difficile ici, vous n'avez même pas la reconnaissance due à vos efforts, et voilà qu'une agent descendue tout droit du Quartier Général vous annonce qu'elle veut rompre l'équilibre précaire qui règne ici. Bien sûr que la population sera fâchée, et probablement qu'elle le manifestera."
"- Alors tout est dit, mademoiselle Bonarôme. Je ne ferai rien."

J'avale théâtralement une gorgée de mon thé glacé. Berk, il est encore tiède ! Je dois faire tous les efforts du monde pour ne pas manifester mon dégoût devant mon interlocuteur pour ne pas avoir l'air ridicule ! J'ai déjà passé bien trop de temps à insister pour qu'on me serve des glaçons avec mon thé, quand bien même cela contrarie toutes leurs habitudes ! Puis je dis, toujours angélique, avec l'air de ne pas trop y toucher:

"- Vous êtes certainement plus au fait des habitudes militaires, monsieur Hansen, alors peut-être que vous pourrez m'expliquer: comment cela se fait-il que ce soit un simple Lieutenant-colonel qui soit en charge de toute une garnison, et pas un colonel ?"

La raison, je la connais parfaitement: Cajou est une zone qui a été peu à peu délaissée au fur et à mesure que le sentiment révolutionnaire gagnait en importance. C'est, à mon humble avis, un signe de laisser aller. Le genre de laisser aller qui permet à des moisissures nommées révolution de pousser en toute impunité ! Je le regarde à présent droit dans les yeux:

"- C'est profondément injuste que vous ayez été abandonné ici avec le travail que vous abattez, seul. Ce dont vous avez besoin c'est de bons résultats, d'un coup d'éclat qui rappelle aux gros pontes du Quartier Général que le lieutenant-colonel Hansen fait du bon travail. Ou mieux encore, qu'une personne ici présente avec l'autorité nécessaire fasse état dans son rapport du fait que la promotion du Colonel Hansen n'a que trop traîné."

Je lui envoie un regard plein de sous-entendu, auquel il n'accroche que de façon réticente. A mon avis, il est en train d'hésiter à sauter dans Charybde ou sur Scylla, ou plutôt entre des ennuis maintenant dans sa ville ou des ennuis plus tard avec sa hiérarchie. Je le pousse un peu:

"- A moins que cette stagnation dans votre carrière n'ait été justifiée ...?"

Il soupire et capitule:

"- Très bien, vous aurez mes hommes. Mais j'espère que vous êtes préparée à en assumer les conséquences, mademoiselle Bonarôme."

♦️♦️♦️♦️

Cher journal,

Même les quartiers les moins aisés de Cajou ont quelque chose de pittoresque et de charmant. J'aurais vraiment dû emporter un den den photo pour garder quelques souvenirs ! Enclavés entre le port et le reste de la ville, on y trouve la faune typique des jeunes qui se traînent, des marins sans emploi, et aussi un nombre impressionnant de mouettes ! Mais l'objet le plus intéressant de cet endroit, c'est cet homme en costume chic, là-bas, qui discute avec un petit groupe de jeunes hommes désœuvrés.
Il n'y a pas de Caramélie dans cette rue. Ni de Meringabrielle Bonarôme si c'est ce que tu crois ! En revanche, dignement adossé contre un mur, débordant de charisme dans son complet trois pièces noir à rayures avec une rose à la boutonnière et un canotier sur la tête, on retrouve monsieur Dame, un homme d'âge mûr (enfin probablement d'âge mûr puisqu'il porte une moustache poivre et sel), à la corpulence fluette difficilement cachée par le rembourrage de son vêtement. Il a une face de bouledogue avec les bajoues tombantes, des lunettes fumées, et de jolis cheveux blonds coiffés en catogan qui font se demander pourquoi sa moustache est poivre et sel.
Hé, ho, ne critique pas mon déguisement journal ! J'ai fait beaucoup d'efforts, mais je n'ai vraiment pas eu envie de colorer mes cheveux ! D'ailleurs le costume me va très bien tu ne trouves pas ?


Bref, le soi-disant monsieur Dame discute avec un jeune homme relativement ordinaire, celui qui semble être le meneur du groupe. La vingtaine tout au plus, vulgaire, peu éduqué -mais après tout qui a besoin de savoir lire, écrire, ou même prononcer une phrase simple sans faire de faute de conjugaison, de nos jours ?-, il m'a été recommandé par sbire n°2, qui a décelé en lui un gros potentiel pour faire ce qu'on lui demande sans poser de questions à condition que ça implique de casser des choses. J'ai interagi avec lui à plusieurs reprises  depuis, principalement pour le mettre en confiance et lui proposer quelques petits boulots très bien rémunérés.
Je (enfin monsieur Dame, mais on va dire "je" ce sera plus simple) parle d'une voix rauque et chuintante, due aux deux œufs durs que je me suis coincés de chaque côté de la bouche pour modifier ma voix et la forme de mon visage.

"- Bonjour Brandon. Che chuis content que tu chois venu."
"- Ouais. B'jour m'dam... m'sieur Dame."

Je prends une pose théâtrale, le visage grave, mes yeux gris plantés sur son visage. Brandon lui a les yeux fixes. En temps normal, si je n'étais pas déguisée, j'ai bien peur que notre seule interaction possible se soit limitée à un échange de phrases à base de "hé mademoiselle" de sa part, et moi à un usage de ma permission d'utiliser la violence sur quiconque entraverait ma mission. Là au contraire il semble un peu intimidé par ce "monsieur Dame" en costume qui semble vouloir lui faire une grosse proposition et qui distribue des billets comme lui-même distribue des coups de poings. Quant à moi je trouve ça très amusant à vrai dire !

"- Tu as fait du très bon travail la dernière fois Brandon. Che trouve que tu es quelqu'un de très compétent."
"- Ouais ?"
"- Alors dis moi, tu as l'air très fort pour cachcher des choches."

Bah, les oeufs c'était une mauvaise idée tout compte fait, tu avais raison journal. Je veux dire casser, pas cacher. Mais tu l’avais compris n'est-ce pas ? Brandon aussi... surement.

"- Haha, ouais."

J'appuie encore mon assise sur le mur tout en tripotant élégamment ma manchette, partagée entre ma volonté de faire les choses avec panache et la quasi-certitude de gaspiller mon temps et mon talent en jouant la comédie devant lui.

"- Tu es au courant que la colère gronde dans le port, Brandon. Que les marines en ont été chachés, et qu'à che que l'on dit il va y avoir une groche manifechtation de contechtation demain en ville ?"
"- Ouais. P'tain, y veulent nous tirer notre alcool ces connards d'marines de merde !"

Les autres derrière lui approuvent. On peut toucher aux taxes sur la pêche, augmenter les impôts, baisser les revenus, mais priver les gens d'alcool, ça, jamais !

"- Les vrais responsables de tout cha che n'est pas la marine Brandon, mais les bourgeois. Cheux de la ville. Che chont eux qui se font plein de fric chur votre dos !"
"- Ah Ouais ? P'tain !"

J'échange avec lui un regard complice à mesure qu'il semble comprendre mon raisonnement et que, à mon avis, il est en train de revoir son plan d'origine qui était probablement de participer au mouvement de contestation dans l'espoir qu'on lui donne l'occasion mettre le feu à la caserne:

"- Ils veulent faire croire que c'est la marine la rechponchables, mais on chait que ch'est faux toi et moi, Brandon. Et on va leur montrer !"
"- O... ouais ?"
"- On va leur faire payer !"
"- Ouais !"
"- Demain Brandon, che veux que toi et tes amis vous alliez défiler avec les autres. Et une fois dans le chentre ville, vous allez reprendre à ches chales marchands che qu'ils vous ont volé."

Je souris:

"- Si vous faites cha, toi et tes amis, je vous offrirai à chacun vingt mille...

Je vois son regard devenir perplexe.

"- ... un gros paquet de berrys."
"- Ouais. Ouais m'dame. M'sieur. On va l'faire, p't'ain !"

J'ai une pensée de regret pour toutes les jolies boutiques qui se trouvent dans le centre ville et qui vont bientôt connaître un sort funeste, et je me dis que j'ai bien fait d'y faire mes emplettes avant que tout ceci ne commence. Tu vois bien journal que ce n'étaient pas de stupides dépenses faites sur un coup de tête ! Oui oui, même les bottines d’hiver c'était une bonne idée !

"- Au fait m'dam... m'sieur, pourquoi vous avez des œufs durs dans la bouche ?"
"- Des œufs ? Quoi ? Mais pas du tout, qu'est-che que tu imagines ? ... Ah oui... des œufs ! Ch'est parce que che... n'ai pas fini de manger. Voilà."

♦️♦️♦️♦️

Cher journal,

Ça y est, le grand jour de la contestation est arrivé ! Les choses sont allé très vite depuis mon passage chez le lieutenant-colonel il y a deux jours. Comme je l'expliquais à Brandon hier, la décision de la marine (ah si, officiellement ça vient de la marine ! Moi ? Je n'étais même pas la ! J'ai un alibi, je devais être dans les bains !) d'appliquer les lois avec zèle et de restreindre l'importation d’alcool (surtout ça, en fait) a été très mal reçue par la population, et très vite la grogne s'est transformée en contestation active ! D'abord les soldats de la marine chargés des contrôles ont été chassés des quais, et à présent c'est tout un cortège de protestation qui s'est organisé ! Ils sont plusieurs centaines à défiler dans les rues de la ville, brandissant des pancartes, des armes improvisées, et surtout des cadavres de bouteilles, symbole du litige ! Formant un joyeux mais redoutable ensemble, ils entonnent avec entrain les couplets que l'on réserve pour ce genre d'occasions et qui se transmettent de génération en génération tel un trésor de la culture orale. C'est l'occasion pour les gens de clamer leurs revendications avec des mots simples, et ces revendications sont: 1- pas touche à notre alcool. 2- la marine, mêlez-vous de vos affaires et allez chasser les pirates au lieu de vivre sur le dos des pauvres gens comme nous !
Quand je pense que tous ces gens sont un peu là grâce à moi, ça fait un petit quelque chose ! Oui, bon, tu as raison, je n'ai fait que précipiter des évènements qui seraient arrivé de toute façon... mais tu as fini de tout le temps me critiquer, aussi ? Tu pourrais m'aider à gonfler un peu mon ego !

Les contestataires semblent plutôt fiers d'être aussi nombreux. Je ne suis pas aussi catégorique qu'eux: bien sûr il y a là une jolie foule, et ils sont bien plus nombreux que les forces de l'ordre, mais moi plusieurs centaines d'habitants sur les vingt mille âmes que compte l'île je trouve ça ridiculement faible !
J’ai eu la confirmation par sbire n°1 et sbire n°4 que ce sont en grande partie les cellules révolutionnaires qui ont chapeauté l'organisation du projet ; bien sûr ils ne se sont pas encore trop compromis, ils sont prudents, et ils attendent de voir si le succès est suffisant pour s'en attribuer le mérite…
Mêlée aux passants telle une badaude comme il y en a des dizaines devant chaque maison, j'observe cette procession avec un réel intérêt. Je sais que parmi tous ces gens se trouvent certains de ces révolutionnaires, j'ai même repéré deux ou trois visages parmi les suspects que nous avons en ligne de mire ; je sais également que sbire n°1 et sbire n°3, qui sont infiltrés dans la procession déguisés en pêcheurs en colère, font le même travail de repérage que moi.

Parmi la foule je remarque également le faciès de Brandon, entouré de plusieurs gugusses sortis du même moule que lui. Il se retourne, semble me remarquer, et son visage s'illumine tandis qu'il me lance un:

"- Hé, madmoiselle, tu..."

J'ai déjà disparu. Renonçant à toute discrétion, je remonte la rue en courant pour ne pas entendre des mots qui pourraient me donner envie de me percer les tympans ! Non mais oh, j'ai déjà assez entendu de bêtises pour aujourd'hui !

Au lieu de ça je me dépêche d'atteindre le centre-ville pour assister, de loin, à la suite des évènements. Là, sur la place principale, le lieutenant-colonel Hansen a eu l'obligeance de disposer quelques cordons de sécurité pour canaliser la foule. Rien de bien méchant, à peine de quoi rappeler qu'il y a des lois à respecter ici, messieurs dames, et que ce serait merveilleux si on pouvait éviter tout débordement violent. Evidemment c'est tout l'inverse qui se produit: en arrivant à proximité des soldats la foule ralentit, devient fluctuante,  rapidement les railleries et les insultes fusent, et on lance même à leurs pieds quelques bouteilles de verre vides ! Maintenant qu'ils ont quelques marines sous les yeux les gens ont le sentiment de tenir l'objet de leurs malheurs ! Pauvres marines ! La plupart sont des gars et des filles du coin qui n'ont rien demandé, ils seront aussi ennuyés que les autres si leur alcool devient plus cher. Moi ? Je m'en fiche journal, je suis plutôt thé et jus de fruits. Et déjà que c'est un calvaire pour faire comprendre aux gens que je préfère mon thé glacé plutôt que bouillant, je ne vais pas en plus le mêler de leurs affaires de boissons ! Et puis de toute façon c'est le Cipher Pol qui paie mes consommations quand je suis en mission.

Et puis soudain un éclat de verre bien plus fort que les autres retentit. Et des cris, plus forts eux aussi, et voilà une bousculade qui commence ! On crie et on bouscule également les badauds devant moi, et déjà je n'y vois plus rien. Oh mais poussez vous un peu, je ne vois plus rien ! Si seulement j'étais plus grande ! Tu ne trouves pas ça injuste journal ? Je veux regarder ce qui se passe, moi !!
Bon, tu sais quoi journal ? Puisque visiblement tout se passe bien moi je m'en vais voir ailleurs. J'ai bien plus intéressant à faire aujourd'hui, du shopping par exemple ! J'ai repéré une série de boutiques sur l'avenue des Charretiers, à deux pas d'ici, qui m'a l'air pas mal du tout, et je dois passer récupérer ma commande chez le tailleur !

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Cher journal,

Décidément, j'aime cette ville. On est au calme, ici, on entend même pas le bruit que font ces hurluberlus belliqueux révolutionnaires et alcooliques. J'ai fait l'acquisition d'un très joli peignoir en soie que je pourrais mettre après mes séances dans les bains, et j'hésite maintenant à aller faire un tour chez le cordonnier. Ou alors je vais faire un saut chez le brocanteur à l'angle de la rue ? On trouve toutes sortes de trésors dans ce genre d'endroits quand on sait fouiner ! A ton avis journal, je commence par quoi ?

♦️♦️♦️♦️

Me voilà de retour dans les appartements du lieutenant-colonel à la caserne. Je porte le magnifique complet veste-et-jupe en cuir noir que j’avais commandé la semaine dernière et que je viens de récupérer chez le tailleur de la rue des Charretiers, et j’en suis très fière !
On a beau être le soir, le ciel est coloré par la lueur de plusieurs feux qui illuminent la ville. Rien de grave, je crois. Juste des feux de barricades faits à partir de planches arrachées de je ne sais où. Hum... elles doivent bien sortir de quelque part, c'est planches ? Des bâtiments avoisinants, tu crois ? Je pourrais me pencher sur la question si j'ai le temps. Je pourrais toujours demander à sbire n°3 quand je le reverrai !

Hansen, visiblement moins réjoui que moi, me montre le spectacle à la fenêtre. Puis il me tend un exemplaire de La gazette d'à Cajou. Le papier titre en gros:

"La contestation anti-marine tourne à l'échauffourée ! Des magasins saccagés ! Plusieurs blessés ! La marine incapable de contenir les casseurs ! La fin de la marine sur Cajou ?!"

Dans mon plan initial j'avais prévu de me mettre la gazette locale dans la poche, comme je l'ai fait pour la marine. J'avais tout un plan impliquant de décrocher un travail dans leurs bureaux, de m'attirer la sympathie de certains de leurs journalistes... et puis je me suis dit qu'ils étaient déjà tellement bons pour faire leur travail que je n'avais rien à leur apprendre de ce côté-là !
Le journal grossit beaucoup les évènements. Les échauffourées dont il parle ne concernent en réalité que quelques dizaines d'individus et les saccages sont du fait de la bande de Brandon. Pourtant, selon les rapports de sbire n°1 et sbire n°4, l'opinion est déjà divisée à propos de la contestation qui ébranle l'île. Selon La Gazette d'à Cajou également. Le point de vue le plus majoritairement partagé étant une approbation envers la résistance populaire, mais une désapprobation des violences qu'elle exerce. Et c'est ce levier que je veux continuer à pousser...

"- Je n'aurais jamais dû vous laisser mettre le bazar dans ma ville !"

Je lui réponds en souriant tranquillement:

"- Oh, vous connaissez les journalistes: ils font beaucoup de bruit pour pas grand-chose."

Hansen, visiblement exaspéré, se lance dans un monologue que je n'écoute pas mais qui explique sûrement pourquoi, entre autres, les civils expérimentés comme moi ne devraient pas avoir leur mot à dire. Lorsqu'il a terminé, je lui annonce sans le moindre toupet:

"- Lieutenant-colonel Hansen, il est prioritaire que vous assuriez la protection des pauvres citoyens de cette ville qui ne font qu'exercer un droit légitime de contestation. Il est hors de question que vos soldats fassent usage de la violence de quelque manière que ce soit, ou nous courrons à la catastrophe !"

♦️♦️♦️♦️

Cher journal,

Tu dois te demander: pourquoi M.Dame, au fait ? C'est un drôle de nom après tout ! Il ne s'agit pas d'un indice quant à la véritable nature de la personne cachée sous le déguisement, mais d'un parallèle avec les pseudo-rangs que s'attribuent les cadres de la révolution. Tu sais, As, Valet, Roi de coeur, tout ça... ou je ne sais quoi ! Un petit détail comme je les aime et qui peut toujours servir !

"- Brandon, che vais te dire un secret.

Satisfait comme il est par la journée qu'il vient de passer à brailler, casser, taper, et par la jolie liasse de berrys qu'il tient dans la main, Brandon serait prêt à écouter n'importe quoi de la part du monsieur qui se penche vers lui en faisant des phrases trop longues et trop compliquées en chuintant.

"- Dame n'est pas mon véritable nom, mais mon titre. Che chuis en réalité un offichier de la révoluchion, venu exprès de Grand Line pour vous aider à libérer votre île."

Euh... oui journal, j'ai remis mes œufs durs dans la bouche. Et pourquoi pas ? Moi je le trouve chouette ce déguisement !
L'information fait le tour dans la tête de mon interlocuteur. Evidemment comme tout le monde ici, il en sait bien plus sur les révolutionnaires qu'il ne voudrait l'avouer à un étranger. Et comme beaucoup il en partage une opinion favorable ainsi qu'une image d'héroïques contestataires salvateurs, même s’il n’est pas sûr de savoir ce que ça veut dire. Sa figure s'illumine:

"- Haha, il a dit "chier" !"

J'ai une moue de déception. Il semble s'en rendre compte, et ajoute:

"- J'veux dire... J'taf pour la révolution en fait ? Bah p't'ain !"
"- Oui, et mieux que cha. J'ai bechoin de toi Brandon. Ch'ai bechoin de gars achtuchieux et talentueux comme toi. A partir de maintenant che veux que tu chois mon bras droit, et le chef des opérachions chur place. Che te nomme Valet de la Vraie Révoluchion de Cachou !"

Maintenant que la rumeur est lancée, et comme je fais confiance à Brandon pour ne pas garder un secret, je sais que l'information comme quoi la révolution a envoyé un grand ponte pour chapeauter la révolte va se répandre jusque dans les bonnes oreilles. Il n'y a rien de mieux pour ajouter un petit peu plus de désordre là où il y en avait déjà !

J'y pense: tu pourrais également me demander, journal, pourquoi je retranscris mot pour mot son affreux langage au lieu de faire des phrases correctes qui n'agresseraient pas mes yeux quand je me relis ? Mais sincèrement, tu ne trouverais pas ça bizarre si je te racontais que Brandon m'avait dit: "Oh mon Dieu, je travaille donc pour la révolution en réalité ?!" ?

♦️♦️♦️♦️

Cher journal,

Les scènes de contestation ont repris avec entrain. Évidemment chacun renie avec force les saccageurs ! Contrairement à hier je m'attends à un peu plus de réaction de la part de mes ennemis, c'est pourquoi j'ai changé de déguisement et je suis maintenant une ouvrière au visage sale, vêtue d'un simple chemisier et d'une jupe longue, et que je me suis mêlée aux rangs des contestataires. Je suis accompagnée par sbire n°3 parce que c'est lui qui a le moins bien travaillé jusqu'à maintenant donc il est puni: il me sert d'ange gardien dans cette foule aussi imprévisible que dangereuse.

En face de la masse grondante, les rangs de la marine font peine à voir. Ils sont regroupés en protection à certains points stratégiques du centre-ville et surtout aux abords de la caserne, et se préparent au pire.

"- Dehors la marine, on ne veut pas de vous sur notre île !"
"- Hansen, t'es foutu, le peuple est dans la rue ♫ !"


Houla... vu les sentiments anti-marine que je suis en train d'exacerber, j'ai intérêt à ce que mon plan ne rate pas. Je n'imagine même pas le savon que je vais me faire passer, autrement !
D'ailleurs mon ordre de mission était clair: si je rate, je peux tout aussi bien devenir pirate ! Tu imagines l'horreur ?! Je n'arriverais jamais à me décider sur le choix d'un drapeau ! La tête de mort c'est un peu surfait, ça fait trop kikoudark et gothique. Mais d'un autre côté une pirate sans drapeau noir à tête de mort ce n'est pas une vraie pirate...
Non, c'est bien la preuve que je n'ai pas le droit à l'échec !

Le schéma de la veille se répète, mais en pire car la violence et la colère montent vite à la tête surtout lorsque l'on fait partie d'une foule ! Même moi, je n'ai aucun mal à faire semblant de crier toutes sortes de stupidités !
Mes casseurs chéris font également du très bon travail. Je trouve d’ailleurs que leur groupe a bien grossi depuis hier d'ailleurs, pas toi journal ? J'imagine que le pillage ça doit intéresser plein de monde ! Après avoir lancé quelques épaves de bouteilles sur le tout venant, pour la forme, les revoilà qui enfoncent des portes et brisent des fenêtres. Et cette fois-ci, c'est l'hôtel de ville qui trinque ! C'est une chance, n'est-ce pas journal, que les soldats de la caserne n'aient pas jugé utile de défendre ce bâtiment en particulier ?

Après quelques minutes de saccage consciencieux, et alors que tout le monde dans la bande de Brandon pensait que la journée allait se dérouler dans le pillage et la bonne humeur, un groupe d'une dizaine de trouble-fête entre dans le bâtiment. Ces sont des citoyens normaux à première vue, sauf qu'ils sont visiblement bien mieux organisés et disciplinés que mes brutes. L'un d'eux, un homme à lunettes avec des épaules carrées, invective Brandon:

"- C'est toi le meneur de ces casseurs ?! C'est toi qui as fichu tout ce bazar ?!"
"- Ouais ?"

Houla, grave erreur de commencer en étant aussi agressif si tu veux discuter avec un jeune homme violent et armé comme Brandon ! De mon côté je fais défiler mentalement dans ma tête les nombreuses fiches concernant les présumés révolutionnaires présents sur Cajou, jusqu’à mettre le doigt dessus: "Izumo Kobe, 38 ans, révolutionnaire présumé”. Je raye dans ma tête la mention "présumé".

"- Ce n'est pas ça, notre révolution ! Tu te trompes d'ennemi ! L'ennemi, c'est la marine ! Tu donnes une très mauvaise image à notre mouvement."

C'est à moi de jouer, c'est pour ça que j'ai pris la peine de venir. Je crie:

"- Vendu ! Tu es du côté des riches qui profitent de notre malheur ! Brandon est de notre côté lui, c'est pour ça qu'il a été choisi par les grands révolutionnaires !"

Les membres de notre groupe me suivent:

"- Ouais !"
"- C'est vrai ça ! Collabo !"


Le révolutionnaire se retourne vers moi pour répliquer, et commet par la même occasion une seconde et fatale erreur puisqu'il ne voit pas arriver le gourdin que Brandon lui abat sur l'arrière de la nuque !
Des cris fusent de partout, et un affrontement commence entre les saccageurs et les révolutionnaires ! Je fais signe à sbire n°3 d'aider nos alliés, mais pour ma part je reste à l'écart afin d'éviter d'être trop impliquée.

Là, journal, il vaut mieux que tu imagines que je suis restée stoïquement à distance pour observer la bagarre, et pas que je suis partie me cacher dans un coin parce que je n'ai pas imaginé de solution plus honorable pour ne pas trop m'exposer !

♦️♦️♦️♦️

A mon arrivée dans son bureau, le lieutenant-colonel m'annonce avec gravité:

"- Le rapport du lieutenant Pehenji fait état de douze blessés du côté des civils, dont trois graves, ainsi que de sept blessés légers... et surtout d'un mort de notre côté."

La gazette de l'île traîne en évidence sur la table, comme un argument supplémentaire:

"Le mouvement de contestation dégénère: l'hôtel de ville ravagé, plusieurs manifestants gravement blessés. Un mort parmi la marine ! "

Bingo. De la violence, et maintenant un meurtre. Et je n'ai même pas eu besoin de faire ça moi-même ! Dissimulant ma satisfaction, j'adopte une figure de circonstance:

"- C'est terrible. De qui s'agit-il ?"
"- Le caporal Sarah Shishiro. Un bon soldat."

C'est malheureux. Une dramatique conséquence d'un plan qui, hélas, la dépassait complètement. D'un autre côté, tout le monde aurait trouvé ça normal si elle était morte en mer, le sabre à la main, en combattant des révolutionnaires ou des pirates. Là c'est presque pareil pourtant, non ? C'est fou comme la vie dans un endroit tranquille rend les gens sensibles et émotifs !

"- Elle a accompli son devoir honorablement."

Je sais parfaitement que c'est une phrase de circonstance absolument creuse. Au Cipher Pol on nous apprend, malheureusement, à accepter l'inégalité de la valeur des vies humaines et l’utilité des sacrifices. Le mieux c’est de ne pas trop y penser et de se dire que de toute façon il y a plein de gens qu’on ne reverra jamais, alors morts ou vivants... Allez, affaire pliée, passons aux choses sérieuses !

"-L'opinion générale est de plus en plus partagée." D'après n°1 et n°4, en tout cas. Mais Mme Smith la propriétaire de mon hôtel partage cet avis également ! "La plupart des habitants craignent les échauffourées que nous sommes en train d'essayer de contenir."

Le plus rigolo, finalement, c'est qu'en dehors des histoires dans l'hôtel de ville et de quelques heurts au cours de la journée, tout a été relativement paisible et bien ordonné entre la marine et les contestataires. C'est fou comme un peu de casse et des gros titres sensationnels vous changent la vision d'un événement ! Je suis sûre que quelque part, après deux ou trois paragraphes, l'article parle des réelles revendications de la foule. Mais qui est-ce que ça intéresse ?
Je prends un air chagriné:

"- Malheureusement avec cette histoire nos taxes ne rentrent plus du tout. C'est vraiment contrariant, ça !"

Hansen me regarde comme s'il allait me gifler ! Moi je me retiens de rire tant c'est rigolo de jouer à la sale peste ! Finalement il se redresse et me dit:

"- Ça suffit, je vous ai assez écoutée. À partir de maintenant les civils comme vous n'ont plus leur mot à dire: je vais déclarer la loi martiale !”
Il soupire:
"- Avec un miracle nous pourrons éviter la catastrophe."
"- De toute façon c'en est assez. La ville est devenue bien trop dangereuse avec la pagaille que vous y avez mise ! Demain je monte dans le premier bateau qui quitte le port et m’en vais d’ici ! Je vous préviens, mon rapport sera salé..."

Tu vois ça journal, c'est ce que j'appelle la technique de la fuite vexée. C'est une méthode assez peu élégante c'est vrai, mais très pratique pour ne pas avoir à payer ses dettes ! Par rapport à la promotion que je lui ai faite miroiter, tu te souviens ?

♦️♦️♦️♦️

Cher journal,

J'aime la nuit. J'aime me coucher tard pour profiter de l'atmosphère nocturne et paisible, pour redécouvrir le monde qui m'entoure devenu soudainement insolite. Ce que j'aime moins par contre, c'est être tirée du lit en pleine nuit par mon den den qui sonne ! Je glisse maladroitement le bras hors de mes couvertures, saisit le combiné, et marmonne:

"- Mmmmmh ?"

Au cas où tu en douterais journal, je suis une loque au réveil.

"- Carreau ? C'est Trèfle."

Carreau c'est mon nom de code, parce que c'est mon motif de carte préféré. Et parce que c'est encore une image empruntée à la culture révolutionnaire bien sûr ! Trèfle c'est celui de sbire n°2. N°1 s'appelle Coeur, n°4 s'appelle Pique, et n°3 s'appelle Patatosaure parce que j'avais envie de me moquer de lui.

"- Brandon est mort."

Une grande peine m’envahit. Non pas que Brandon soit une grosse perte pour la société: objectivement c'était un crétin, une brute et un délinquant en puissance. Il était mal élevé, rustre, malhonnête et vulgaire, surtout avec les femmes. Mais... zut quoi, je m'y étais attaché à ce bonhomme ! Et puis il avait des amis, des gens qui l'appréciaient, et il était relativement apprécié parmi son entourage, surement pour de très bonnes raisons !

"- Oooh... Le pauvre. Je l'aimais bien tu sais ? Avec son côté gorille, son "ouais" nonchalant et un peu agaçant, et puis le plaisir qu'il avait à casser des choses. Il me faisait beaucoup rire ! Il était tout fier d'avoir été nommé Valet." Je souris un moment dans le noir, un peu émue, puis je reprends: "On sait qui a fait ça ?"
"- Pas avec certitude, mais je soupçonne la cellule révolutionnaire des bas quartiers."

Je réfléchis. Évidemment, je m'attendais à ce que les révolutionnaires répliquent. Ils ont bien compris qu'un élément perturbateur était en train d'essayer de s'immiscer dans leur mouvement. Il y a également fort à parier qu'ils cherchent à attirer "Monsieur Dame" pour en savoir plus à son sujet.
Bon, pour commencer il va falloir nommer un remplaçant à Brandon à la tête de la "Vraie Révolution de Cajou" (c'est le nom que j'ai donné à ma fausse cellule révolutionnaire constituée par Brandon et ses casseurs, pour la différencier des autres cellules, les fausses d'après moi mais qui sont en réalité les vraies... tu me suis journal ? J'ai également un doute sur le fait que mes casseurs croient s'appeler "La vraie révoluchion de Cachou", mais j'ai préféré ne pas y regarder de trop près...), histoire d'alimenter le conflit. Et puis...
J'enclenche le cadran de mon den den mushi en position 2, et active la fonction qui me permet de contacter simultanément mes quatre sbires:

"- Ici Carreau, on lance une opération Vendetta. Rendez-vous au point C6."

♦️♦️♦️♦️

Cher journal,

Je t'ai déjà dit que j'aimais la nuit, mais j'apprécie encore plus les missions nocturnes ! Il y a ce petit côté excitant et romanesque en plus, et ce mystère... je me sens comme une enfant sur le point de faire une bêtise !

La vengeance par le meurtre ce n'est pas trop mon truc. C'est sûr ça ferait monter en flèche l'escalade de violence, mais ça me forcerait à réfléchir à une façon de bien tuer ma cible, de choisir la bonne victime, et surtout ne pas laisser de traces compromettantes. Tu me connais journal, les complications ce n'est pas mon genre.
Quoi ?! Mais si c'est vrai ! Qu'est-ce qu'un journal en papier y connaît aux missions d'abord ?!

S'il y a un truc qui froisse autant l'ego qu'une vengeance dans le sang, c'est un bon ravalement de façade à coup de tags. On fait passer un message de manière claire, humiliante, sans interprétation possible, et en plus tout le monde est au courant dans le voisinage ! Et puis du point de vue de la loi c'est nettement plus défendable...
On a bien sûr volontairement évité de cibler Izumo Kobe (mais si, souviens-toi, le révolutionnaire à lunettes que Brandon a tabassé !) parce que la probabilité d'y être attendus était bien trop forte, et avec mes sbires on s'est rabattus sur la demeure de l'un de nos suspects dont on sait avec quasi-certitude qu'il appartient à la cellule révolutionnaire basée dans les bas quartiers. Après une recherche à tâtons dans le noir et quelques pots de peinture vidés, nous voilà avec la façade d'une jolie maison blanche redécorée avec de merveilleux messages tels que: "Vengeance pour Brandon !" "La Révolution est en Marche !" "Collabo !" "La Vraie Révoluchion de Cachou !". Je sais que tu vas encore me traiter de gamine journal mais c'était vraiment drôle à faire !

Évidemment, écrire dans le noir sans nous aider de lampes ce n'était pas une grande réussite. Et puis, pour faire bonne mesure et pour être sûrs de ne pas avoir l'air bêtes au cas où on se serait trompé de maison, on a préféré mettre aussi quelques tags sur les bâtiments d'à côté. Et puis n°3, sûrement pour se rattraper d'avoir été le plus mauvais pendant la mission, a eu la bonne idée de mettre le feu aux poubelles devant la façade histoire de faire un peu d'effet. Et puis... bah... on a un peu perdu le contrôle. Quand je me suis enfuie avec les autres le feu dévorait déjà tout le rez-de-chaussée de la maison du révolutionnaire, et puis -surement pour être sûr de ne pas se tromper lui aussi- il a commencé à s'attaquer aux bâtiments d'à côté… !

Au pire tu sais quoi journal ? Je rejetterai toute la faute sur ce gros fayot de n°3.


♦️♦️♦️♦️

La Gazette d'à Cajou

DÉBUT D'ACCALMIE APRÈS CINQ JOURS DE VIOLENTS CONFLITS

Aux scènes d'émeutes ont succédé les violences et les pillages, qui à leur tour ont laissé place à des règlements de comptes entre bandes rivales, avec pour point d'orgue l'incendie de la rue des Passereaux qui a ravagé plusieurs maisons et fait sept blessés ainsi que de nombreux sinistrés.

Alors que la situation en ville devient critique, la décision du Lieutenant-Colonel Hansen de la marine d'appliquer la loi martiale a été accueillie avec soulagement par la majorité de la population.
De nombreuses arrestations ont été faites parmi les auteurs présumés des crimes de ces derniers jours, et la traque des derniers coupables se poursuit. Grâce à l'opportun soutien de l'équipage du navire militaire "La Tulipe" qui croisait à proximité de notre île, ainsi que de...



Je repose la gazette avec un sourire angélique. Évidemment que tout le monde approuve cette mesure de loi martiale, puisque c'est le journal qui le dit. Et bien sûr que le journal approuve la loi puisque cette dernière, entre autres, donne à la marine un droit de regard sur toute publication journalistique !

Tandis que le navire qui me transporte, glissant paisiblement sur l’océan, me ramène vers ma prochaine destination, j'anote la fin de mon rapport en y insérant quelques suggestions. L'éventualité, par exemple, de muter le lieutenant-colonel Hansen à un poste où il aura d'autres soucis à gérer que de trop réfléchir à propos des évènements de ces derniers jours. Un poste sur Grand Line ce serait bien si tu veux mon avis, il pourra y combattre plein de dangereux pirates !

Et puis il y a le cas de sbire n°3 aussi. Mais s'il fait correctement ma lessive et le rangement de ma cabine j'oublierai peut-être de dire du mal de lui dans mon rapport.


Dernière édition par Caramélie le Dim 3 Fév 2019 - 10:22, édité 1 fois
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Salut, je passe pour ton test RP :

Sur [île de ton choix], le Gouvernement Mondial aimerait bien prendre des mesures draconiennes pour un peu purger les éléments révolutionnaires ou suspectés d'être sympathisants de la cause, juste histoire de vivre entre gens respectables. Malheureusement, il y a entre eux et cet idéal, un bout de papier sur lequel est inscrit un monceau de conneries relatives aux droits individuels. Je t'en foutrai moi de la constitution Rolling Eyes
Impossible d'agir en respectant le droit et en se mettant la population à dos. Alors... histoire que le droit s'adapte et fasse quelques exceptions, il faudrait que la révolution sur place atteste de sa dangerosité pour justifier la répression ultérieure. Manque de pot, ils sont discrets, méthodiques, ne tuent pas et sont même appréciés d'une partie de la population.

Il faudrait un coup de pouce de la providence. Une providence appelée Cipher Pol. Trois fois rien, juste de quoi créer un incident imputable à la révolution et susceptible d'engendrer une vive émotion dans la population afin que celle-ci exige d'elle-même des mesures de répression à l'égard de ces dissidents mal embouchés. Les termes "attentat sous faux drapeau" n'ont pas été employés dans la directive que Caramélie a reçue. Cela dit, il suffit de savoir lire entre les lignes pour comprendre que c'est ce qui est attendu d'elle.

1. Commets un acte criminel d'envergure assez spectaculaire pour émouvoir la population.
2. Assure-toi que cet acte soit imputable à la révolution locale en créant de fausses preuves et de fausses pistes.
3. Rajoute de l'huile sur le feu pour être certaine que la population, soumise à une propagande incendiaire du GM, ne se rallie à lui pour abandonner certaines libertés afin de justifier la répression à l'égard de la révolution.
4. Ne laisse aucune trace susceptible de remonter jusqu'à toi ou au Cipher Pol. Use de tous les moyens pour que cela n'arrive pas, le cas contraire, une équipe du CP sera envoyée pour t'éliminer. Pas de trace.
5. Objectif bonus : S'il est en plus possible de semer la discorde au sein des rangs révolutionnaires locaux pour que les éléments se bouffent entre eux pendant que la répression s'organise... le GM ne crachera pas dessus. Mais ne te fait pas voir, cela augmente le risque.

S'il ne te convient pas, tu peux en demander un autre.

Bonne écriture.
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Mission acceptée, chef ! Le temps de détruire cet ordre de mission compromettant et je réfléchis à tout ça. Caramélie la critiqueuse 2112746054
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Voilà, mon test rp est terminé ! Je l'ai posté sur mon second message pour plus de lisibilité. C'est un petit peu long, je m'en rends compte et je m’en excuse. Je crois que si je m'étais laissé faire j’aurais écrit un rp solo complet ! D'ailleurs c'est ce que j'ai fait... je crois ? ^_^
Hum... bref ! Il se trouve que j'avais plein d'objectifs à remplir et que je suis du genre à faire toutes les étapes optionnelles des quêtes bonus ☺️

Évidemment, toute ressemblance avec des faits ou des personnes ayant existé serait terriblement fortuite !
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Salut Caramélie, je viens pour ton premier avis.

Point forme :

Si ce n'est l'absence d'un accent circonflexe sur un "u" de "sûr" pour une certitude et l'oubli d'un déterminant à un moment donné... rien de franchement rédhibitoire. Rien même What a Face

C'est bien écrit, mais comme j'y reviendrai en point fond, le format du journal intime n'est pas foncièrement respecté.

Point fond :

Bien que la description physique débute de manière originale par le truchement d'un journal intime, on retrouve assez facilement les codes de la narration purement descriptive habituellement usités pour l'exercice. Ce n'est en aucun cas un reproche, juste une remarque.
Sans pour autant se limiter strictement à la description de l'avatar, ladite description ne va pas tellement au-delà. On en apprend beaucoup sur ses tenues, un peu moins sur son allure, plus déterminante à mon sens pour se faire une idée du personnage. Pour autant, c'est bien assez complet pour savoir à quoi l'on est confronté. Satisfaisant donc.

En revanche, l'intermédiaire du journal intime pour la description mentale est bien mieux exploité que précédemment. Style moins académique et hésitations dans la narration.
Un portrait cohérente de la première à la dernière ligne, la lecture et fluide et nous permet de découvrir un personnage qui se dévoile méthodiquement pour révéler une personnalité aboutie où chaque élément et raccord avec le précédent. Ici, pas une liste de courses de ses tempéraments, une vraie revue globale d'une fille gaie, spontanée et quelque peu superficielle bien qu'assumée comme telle. Le seul bémol que j'aurais a formulé étant que rien dans cette personnalité ne rattache à la fonction de CP dans l'idée. Un élément, même modeste permettant de concilier les deux eut été parfait.

Une remarque relative aux règles pour ce que j'ai lu de la biographie. Ton personnage ne maîtrise pas d'emblée le Rokushiki, il faudra attendre quelques pré-requis niveau dorikis et un passage en FT pour que ça se fasse. Mais puisque tu décris l'emploi de ces techniques comme étant au stade embryonnaire, pas de quoi en fouetter un chat. Je pensais juste qu'il fallait t'en avertir.

Alors que je chute, je vois ma vie défiler devant mes yeux...
... ce qui est ma foi très pratique pour entamer ma biographie !

C'est frais, c'est inventif, c'est drôle et ça valait la peine d'être relevé comme tel.

Pourtant les choses n'ont pas duré. Il existe une tradition dans la famille qui veut que l'aîné(e) hérite du patrimoine (ou des dettes en l'occurrence, je plains ma pauvre grande soeur Réglisophie, hi hi hi !), tandis que le second enfant (à savoir moi dans le cas présent) doit embrasser une carrière militaire.

OuuuUuUUuh... j'ai frétillé de joie. Le droit d'aînesse, les traditions de la noblesse avec un fils dans l'armée (et en principe un dans les ordres), c'est bien documenté, bien assez pour être crédible. Tu es une des rares personnages à avoir su illustrer la noblesse autrement que par sa propension au dédain ou/et sa richesse.

Pour ce qui est du fond... cette biographie est de trop bonne facture pour être aussi courte. J'avais espéré que les incursions successives entre sa confrontation en 1627 et les étapes de sa vie passée dans l'ordre chronologique se poursuivraient sur une plus longue durée.
L'absence de détails lors de son passage à la marine ou au CP sont quelque peu frustrants. J'ai bien conscience que la narration présente la période marine comme un préambule à son accession au CP, mais cela prend des allures de formalité expédiées trop rapidement.

La lecture est plaisante, peu de PNJ mais les rares qui nous sont rapportés sont assez riches de détails, rien à redire sur ce point. On ne sait pas trop pourquoi la révolution a tué le personnel de sa famille. Parce que.... faut une raison pour que ton perso n'aime pas les ennemis du gouvernement ? Laughing
C'était assez gratuit.

L'action est très bien retranscrite, haletante, ponctuée de légèreté, ni-ckel sur ce point. Je pourrai objecter toutefois que la lecture de cette biographie ne donne pas l'impression de lire un journal intime. Trop ancré dans le présent de l'instant que dans le fait de relater des événements passés. Elle n'écrit quand même pas dan le feu de l'action.

Venons-en au test RP. Toute ressemblance avec de événements réels est fortuite bien évidemment. Je t'ai en tout cas filé ce test RP parce que je pense que tu en avais le niveau et je ne me suis pas trompé sur ce point.

Tu n'as pas cédé à la facilité quand je t'ai suggéré de faire un coup d'éclat susceptible d'échauffer les esprits. Pas meurtre, pas de grosse explosion, non, quelque chose de subtil et ingénieux. L'embargo sur le rhum est une bonne manière d'agiter la population, même la meilleure. Si on tuait en France des dissidents politique au vu et au su de tous, personne ne descendrait dans la rue, si on coupait le Wi Fi à l'ensemble du territoire, il y aurait un changement de régime dans l'heure.
Bien trouvé donc.

Bon, ça se passe un peu trop facilement. Monsieur Dame convainc trop rapidement son monde que la hausse de prix est imputable à la bourgeoisie alors que la marine est clairement derrière. Et quand le mouvement échappe à Caramélie (ce qui est inévitable quand ça atteint une certaine ampleur, bien pensé), elle retombe vite sur ses pattes. Je n'irais pas jusqu'à dire que l'adversité est absente de ce test puisque ton personnage se donne vraiment les moyens pour parvenir à ses fins, en tout cas, tout se passe un peu trop bien pour elle, il y aurait fallu des ratés, de la méfiance, des suspicieux à éliminer, etc...

Mais à part ça, très bon rendu. Tu as prouvé être capable de faire preuve d'astuce et d'aboutir à une intrigue développée sur le temps long afin de justifier un objectif pas nécessairement simple à obtenir. Après... l'actualité t'a filé un coup de pouce Caramélie la critiqueuse 2983686574

Pour moi, 850 doriki.

Edit du vilain Raphaël : C'est soit 800 dorikis, soit 1000. La cruauté de la binarité, vu avec Joe ce sera 800. Des bisous et toutes mes félicitations quand même Caramélie ;)

En attendant ton deuxième avis : bon jeu.
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Salut !

Ça se fait de répondre entre deux avis ? ... On va dire que oui =D

Merci pour ton gentil commentaire qui me fait plaisir, je suis contente que ça t'ait plu Smile J'ai résisté à la tentation d’appeler ça la révolte des cirés jaunes, comme il s'agissait entre autres de pêcheurs... Caramélie la critiqueuse 2983686574

Par contre... je pouvais écrire plus pour ma biographie ? Tu te rends compte de ce que tu me dis ? Tu te rends compte que le plus gros de mon travail, autant pour mon test rp que pour ma bio, ça a été de retirer les passages qui n'étaient pas indispensables au récit et de revoir à la baisse mes intentions de départ pour ne pas faire trop long parce qu'il fallait que ça rentre en un seul post ?! XD J'ai même renoncé à ma romance pour cette raison... ^_^

Merci de ton avis et de ton commentaire qui flattent beaucoup mon ego en tout cas cheers
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Pour la première fois depuis.....très longtemps, je n'ai employé mes notes que pour écrire des choses que j'aime. Et d'avance pardon de ne pas pouvoir tout restituer ici, mais tu as quasi une bonne idée par paragraphe.

Bon, j'ai aimé cette présentation, l'ai même adorée en fait. Je vais tâcher de développer pourquoi c'est si bon.

Le choix du journal intime est casse-gueule. Ca peut paraître une bonne idée à priori, mais en vrai ça s'essouffle vite, faut gérer avec précision. Et le journal peut servir de cache-misère dans ses plus gros travers, quand on ne sombre pas dans une personnification grotesque de l'objet pour ne pas dire qu'on s'adresse au lecteur. Or, tu as fait une personnification qui pourrait sembler grotesque, sauf qu'en fait elle n'est qu'absurde. Tu as assimilé les codes de cette narration pour les utiliser de façon efficace, ce qui est déjà un tour de force. Bien sûr, tu expliques parfois un peu trop une blague ou une idée déjà assimilée, mais c'est nettement contrebalancé par le côté loufoque de ton personnage et sa façon très décomplexée de dialoguer avec un objet qui ne dit rien. C'est habile, de me faire croire que tu vas tomber de ton trapèze, mais en fait non, tu gères. Et tout est comme ça dans ton style.

Les descriptions servent à nous faire comprendre tes codes, la biographie lance multitudes de détails qui donnent vie à ton univers. Le parent conscient qu'il éduquera mal ses enfants et les confie à des tuteurs, le traitement de la noblesse (cf Joe), le fait même que ce soient les domestiques et non les parents qui décèdent à cause des révos, tandis que les parents s'en sortent, j'y ai vu une façon de jouer avec le code du "ué lé révo ont tué ma famille sans rézon cédéméchan". Encore une fois, tu utilises un code parfaitement assimilé, fais croire que tu buttes, mais c'est tout le contraire. Et j'adore ce culot.

Et l'humour, ah, cet humour. C'est assez facile d'amuser ou faire rire un lecteur avec une vanne. Mais tu ne te contentes pas d'être drôle, tu utilises l'humour dans un registre à la fois élégant et en gags à tiroirs. Ce qui manque énormément aux humoristes actuels, les gens se bidonnent parce qu'une marionnette dit "je t'emmerde" à son public. Super. T'es dans un autre registre, tu cherches la manipulation du lecteur avec un répertoire faussement facile.

Les noms de tes personnages, par exemple. Ca peut sembler juste une vanne pour une vanne, genre ton Lieutenant Pehenji. Mais non, tes soeurs ont des noms de bouffe, comme Caramélie. C'est à la fois mignon et très rigolo, parce que totalement décomplexée et décalé à la fois. On comprendra d'ailleurs son choix de nom d'emprunt par la suite. Et Monsieur Dame, c'est drôle, mais c'est surtout pertinent la façon qu'ont les révos de se nommer. Tout est dans le registre de la lecture à plusieurs filtres. Quelqu'un qui te parcourt distraitement en bouffant ses céréales va te trouver belle plume amusante, quelqu'un qui va te lire en traquant ce que tu dis entre les lignes verra d'autres éléments pensés et mis en place pour être trouvés. Et comble du luxe, tu distribues à divers niveaux de profondeur. Je suis certain d 'avoir loupé des idées, par exemple, parce que ce genre de travail doit se lire plusieurs fois.

Non seulement c'est habilement drôle, mais c'est aussi un peu grinçant. Par des choses évidentes, comme les petites piques bien senties envers la presse à sensation, la flemme des gens d'apprendre à bien parler ou écrire, des petits cailloux toujours plaisants à lire d'autant que oui c'est vrai et non ce n'est pas un poncif de parler de ça.

On estime que l'intelligence actuelle régresse et mon frère, qui est prof, a eu la semaine dernière une directive de l'Education qui veut qu'au lieu de juste noter l'absence d'un élève sur la fiche de présence et d'envoyer aux éducateurs ceux qui arrivent en retard, le prof sort un smartphone devant les élèves, à qui il est interdit de montrer le leur. Et s'il n'en possède pas, pauvre cro-magnon honteux qu'il est, il doit aller sur un pc. Il va ensuite continuer d'empiéter sur ses 50 minutes de cours pour écrire qui est absent ou en retard et en justifier la cause. Et bien entendu, si des élèves arrivent en plusieurs vagues, il réinterrompt son cours à chaque fois. Raison de la sacro sainte Education éclairée ? C'est plus facile. Comme il est sûrement plus facile d'interdire aux profs de coter la grammaire. Pour ça, c'est plus facile aussi de ne plus éduquer, formons-les à un métier et à eux de se faire une éducation s'il ont vraiment du temps à perdre.

Toute cette parenthèse pour dire que moi, quand je vois quelqu'un dire "faites gaffe à ce que vous écrivez bordel", je n'y vois pas le fameux grammar nazi à la mode, j'y vois un bastion de résistance contre le formatage à la médiocrité adaptable généralisée. Donc j'aime. Sans parler des réactions des gens en général. Le réalisme face à la pénurie d'un bien de consommation cathartique, la différence de traitement du même drame selon sa proximité, etc.

Tu te moques également des codes du manga tout en proposant un personnage terriblement manga dans son traitement. Encore cette fausse maladresse. Parce que si ton personnage se moque de l'Ombre de la nuit ou de l'annonce de ses attaques, il fait tagger à son faux profil des slogans écrits avec son défaut de prononchiation. Gag de l'oeuf loin d'être anodin, puisque super exercice de vannes à tiroirs tout en nous exposant l'absurde total de Caramélie, elle-même consciente qu'elle fait des choses un peu spéciales. Mais ça l'amuse, ça t'amuse toi en tant qu'auteur et ça amuse aussi le lecteur. On a beau savoir qu'il y a un truc, personne ne peut reprocher à un magicien de ne pas réellement avoir de super pouvoir. La magie prend.

Tu vas même jusqu'à te foutre de moi en entamant une bio comme un test rp, ou un rp. J'ai pensé que t'avais sombré dans un travers qui touche petits et grands, mais non, encore une fois tu me manipulais, tu jouais avec tes illusions.

Concernant l'histoire à proprement parler,  particulièrement de celle de ton test rp, ben tout fonctionne. Il est vrai que tu ne rencontres pas une grosse difficulté, mais ton personnage raconte l'histoire et tu nous dis dès le début que tu gères ton univers de A à Z dès l'instant où tu choisis volontairement de placer sous ellipse le combat contre l'Ombre, pour juste nous dire que tu l'as eu. Qu'on soit d'accord ou pas avec ce choix, il est cohérent et acte tout le reste. Caramélie est la divinité de l'univers présenté, elle en constitue les règles et lois importantes. Ce qui est une bonne idée d'exploitation d'une écriture solo. Ca la justifie même.

Je parlais de journal qui sert de cache-misère, mais ce n'est pas le cas ici. Parce que pour des passages que tu auras choisis de survoler, tu en traiteras avec un détail épatant d'autres. On ne peut imputer ce genre de fausse erreur à des lacunes. Dans le cas le plus pragmatique, à une simple envie de ne pas rendre ton test encore deux fois plus long. Ce n'est pas dérangeant ce que tu ne racontes pas, parce que c'est un choix qui n'est ni dicté par la fainéantise, ni pas le manque de talent. Et dans ce cas, ça s'accepte, c'est un point de vue d'auteur. Ce que tu es, tout ton boulot transpire un travail pensé et pointu.

Je vais répondre à une remarque de Joe à Joe, justement parce que je me suis posé la même question que lui, mais ai trouvé une raison à ce que tu fais, Caramélie. C'est par rapport au fait qu'on ne sache pas si ton journal est écrit après tes journées, comme un rapport, ou pendant les actions, comme une suspension d'incrédulité. Ou:

Trop ancré dans le présent de l'instant que dans le fait de relater des événements passés. Elle n'écrit quand même pas dans le feu de l'action.

Ben j'ai envie de dire que justement Joe, on ne sait pas. Et on ne doit pas surtout pas savoir, ça fait partie du truc du magicien. Cet élément ne doit pas être rationalisé, quand bien même c'est frustrant.  Je peux verser dans le pur onanisme intellectuel bien sûr, mais de ce que j'ai lu de Caramélie, et de sa compréhension des codes, il y en a un qui, je pense, ne lui échappe pas:  Tout ce qui est écrit a une utilité.

Je m'appuie sur sa façon de disperser des shadow wings qu'on ne voit pas et qui font sens plus tard, ou à sa façon de créer des passerelles qu'on admet alors qu'elle n'explicite pas tout dans sa narration, loin de là. Tout est cérébral, dans le jeu entre prendre le risque de murmurer un mot que l'autre ne peut pas entendre. Mais elle murmure, tout le temps. Partant de ce principe, comment expliquer ce passage ?


Les règles, au cas où tu aurais un doute journal, sont les suivantes:
- Personne ne touche au journal intime de quelqu'un d'autre.
- Personne ne lit le journal intime de quelqu'un d'autre.
- Personne ne mentionne l'existence du journal intime de quelqu'un d'autre.
- Si tu es secrètement amoureux de moi et que c'est réciproque, tu peux ignorer les deux premières règles mais à condition de ne lire que des passages te concernant.
- A toi la personne qui est en train de lire ces lignes à mon insu, je ne suis certainement pas amoureuse de toi donc tu n'es pas concerné par l'exception citée ci-dessus ! Repose tout de suite ce journal à sa place ! Je te préviens, je saurais si tu ne le fais pas !

C'est très drôle et me rappelle que sur ma guitare d'ado, je n'avais pas mon adresse écrite sur l'étiquette de l'étui, mais "je sais qui t'es, t'as intérêt à me la rendre". Mais est-ce que ce passage n'est qu'un gag ? Franchement, j'en doute sérieusement.

Il y a un truc à tirer des règles du journal intime et le fait qu'elle reproche à sa domestique d'avoir lu son journal nous prépare le terrain à un autre détail. Nous sommes en train de lire le journal de Caramélie. Qui sommes-nous alors ? J'ai parlé du fait que le lecteur est le journal, mais trop simple, puis ça rendrait caduque chaque passage où Caramélie répond à une question que le journal – donc potentiellement nous – ne lui pose pas. Je ne crois pas à l'idée qu'elle tente d'anticiper nos réactions, ce serait ridicule, maladroit, ce qu'elle n'est absolument pas. Son journal est un personnage à elle, il fait partie de sa logique. Nous, nous sommes un lecteur à part entière. Et donc, nous devons suivre les règles du journal intime. A savoir que si nous sommes amoureux de Caramélie, nous avons le droit d'ouvrir son journal pour y chercher ce qui parle de nous. Et si nous ne l'aimons pas, nous n'avons rien à foutre là, dans son univers.

Je vois dans cette façon de présenter le journal un moyen vraiment culotté de l'auteur de nous dire "la France, on l'aime ou on la quitte". Enfin non, c'est pas tout à fait ça, mais en gros, le journal nous invite à en accepter l'absurdité de l'univers propre ou de ne pas le faire, mais alors tant pis, ce n'est pas le journal le fautif, c'est nous qui n'en sommes pas digne alors qu'on persiste à le lire. C'est couillu, j'accepte qu'on m'envoie me faire foutre si c'est avec une telle élégance. Heureusement, je suis amoureux de l'univers de Caramélie, je peux lire son journal. panda8

Il est possible encore une fois que je parte en sucettes via cette façon de voir ce journal, mais dans tous les cas, il invite à réfléchir et ça se tient. Propre de toute oeuvre. D'ailleurs, si je parle autant de ma vie en lisant l'historie d'un autre, c'est que l'identification est totale alors que je ne ressemble pas au personnage, les thèmes bien au-delà de One Piece. Ces choses rares que je ressens en lisant cette présentation créent une forme d'admiration et même de reconnaissance.

Ca ne se voit pas ici, mais je suis un chipoteur et j'aime pointer les défauts. Là, j'ai juste envie de remercier. Et le truc le plus drôle, que semble aussi ressentir Joe, c'est que malgré la longueur, on en redemanderait. Comment exprimer autrement la réussite total d'une présentation ?

Je me suis tâté entre le 800 et le 1000, mais si le 1000 est pour une présentation exceptionnelle, alors on en a une ici à mes yeux. Parce que ce n'est pas juste un exercice bien mené sans erreur majeure, c'est un travail qui incroyablement riche, ambitieux et qui m'a poussé à me creuser pour le comprendre. Donc 1000. Et je vais inviter Joe à statuer sur le 800 ou 1000 du coup. Faut deux feux verts pour que ça passe.

Dans tous les cas, bonne continuation à toi Caramélie. Je passerai outre le fait que tu traites les trentenaires de vieux, c'est dire si je suis amoureux de ta plume. Caramélie la critiqueuse 916370760

Et tiens, dernier détail pour la route:

il est prioritaire que vous assuriez la protection des pauvres citoyens de cette ville qui ne font qu'exercer un droit légitime de contestation

On a bien compris que tu faisais référence au monde réelle à travers ta fiction. Savais-tu qu'en France le droit à la manifestation n'existe pas ? Il existe des droits pour protéger la liberté, mais pas la contestation. C'est l'ironie. D'ailleurs, pour la Belgique en tout cas, même un prisonnier qui s'évade ne sera jamais condamné pour avoir tenté de recouvrer la liberté, c'est un droit fondamental. Il sera par contre inculpé pour tout ce qui aura été mis en place pour se faire la malle. Donc, théoriquement, un prisonnier qui passe à travers les murs ou se téléporte, sans rien commettre d'illégal, il ne peut pas se voir rallonger sa peine. C'est intéressant hein ?

Oui, donc 1000 dorikis et j'invite l'ami Joe à statuer. Que le post soit avec toi.

Bilan à 800 Dorikis, félicitations pour cette validation !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t985-techniques-de-minos
  • https://www.onepiece-requiem.net/t956-minos-kahezaro-en-cours