Dans ses caresses, dans ses murmures, la danse des alizées l’emportait joyeusement. La sensation était grisante, incomparable. Raphaël ne pouvait s’empêcher de crier, d’hurler son euphorie au monde. L’esprit vide, les muscles complètement relâchés, il ne s’était jamais senti aussi vivant, jamais aussi important et puissant. Les vents caressaient sa peau et faisaient se dresser ses poils sur leur passage, son cœur ne cessait de bondir dans sa poitrine. À cette hauteur, il n’y avait aucun obstacle, aucune contrainte, tout était liberté et toutes les directions menaient à toutes les destinations. Ses problèmes étaient oubliés.
Ce fut du moins le cas jusqu’à ce que l’île céleste soit en vue. Weatheria, un miracle conjugué de la nature incroyable des mers blanches et de l’inarrêtable science climatique, ce gros îlot, uniquement composé de nuages tangibles, flottaient comme une bulle au gré du vent et de ceux qui les contrôlaient : les anges qui étudiaient et continuaient de percer les mystères de la nature.
Quelques jours, semaines -il n’aurait sur le dire- étaient passés depuis qu’il avait échappé à l’enfer glacé, se retrouver, si grand, si loin de tout marine ou de toute autorité lui faisait un bien fou. Pendant des heures, suspendu dans les airs, il avait arrêté, ballotté par les zéphyrs et les boréades, de penser à toutes les conséquences qu’auraient Jotunheim sur sa vie. Il avait arrêté de penser aux journaux, au gouvernement et à tout ce qu’il avait laissé derrière lui sur les Blues. Il était libre comme il ne l’avait jamais été et il avait un objectif : Retrouver Nova et Jack, ses compagnons que ses mésaventures l’avaient forcé à abandonner sur Little Garden sans moyen d’en partir.
Et si l’île jurassique était tout aussi extraordinaire que Weatheria, elle n’en était pas moins difficile à trouver. Rien n’y avait fait, ses tentatives de trouver un capitaine ou un Eternal Pose capable de l’y mener s’étaient retrouvées infructueuses. Il s’y était pourtant bien entêté et avait semé son lot de troubles sur une Armada déjà bien agitée. L’archipel pirate – quintessence de la flibuste où ses dernières et périlleuses aventures l’avaient emmenées- était notamment connu pour ses ressources et la prospérité qu'il accordait à ses résidents. La liberté de voguer où bon leur semblait en premier lieu, une Vivre Card pour cette flotte itinérante en poche et les boucaniers partaient piller et saccager sur toutes les mers qui leur plaisaient.
Mais la chasse aux dinosaures était visiblement passée de mode et il avait fallu qu’il insiste lourdement auprès d’Izya pour qu’elle lui concède un peu d’aide.
Moins directe qu’il ne l’avait prévue, elle s’était tout de même présentée en la charmante compagnie de Yuna, une ange proche de la dragonne qui s’était proposée de le transporter jusque dans les mers célestes. Car l’île de Weatheria, en plus d’être le berceau de la science climatique et, encore plus récemment, de la toute première école l’enseignant, était également une véritable tour de contrôle qui monitorait et régulait le climat mondial. Il trouverait forcément de l’aide là-bas, elles le lui avaient assuré.
"Accroche-toi bien Raphaël, on va descendre ! "
Raphaël, imitant l’ange blonde resserra sa prise sur le cou de la grande chouette harfang sur laquelle ils avaient parcouru une si longue distance. Sa joue se colla contre les plumes blanches immaculées, il sentit avec plus d’intensité les grandes ailes, et la force qu'elles déployaient, alors qu’elles manœuvraient pour atterrir. Le corps de neige se contracta gracieusement, virevoltant entre les hélices et les nombreux moulins à vents qui parsemaient les hauteurs de cette merveille, surmontaient la beauté des jardins climatiques et irisaient les nombreuses infrastructures –toutes faites de nuages- des reflets du grand arc-en-ciel.
La contemplation de Raphaël s’arrêta en même temps qu’ils atterrissaient et que le monde revenait à leur échelle. La chouette se posa sur un des grands perchoirs de nuages sculptés qui ornaient la grande place, laissa ses cavaliers descendre et repartit aussitôt qu’on l’eut récompensé pour ses bons services.
"Elle a bien mérité d’aller se taper une petite fringale après tout ce chemin ! Un peu de repos aussi, j’imagine qu’elle n’est pas habituée à porter autant de monde.
- Tu serais surpris. " lui répliqua l’ange avec un sourire mystérieux.
Raphaël lui rendit son sourire, mais moins direct et prévenant qu’à son habitude, il enchaîna aussitôt ne songeant pas un instant que la blonde ait le besoin ou l’envie de se reposer.
"Moi ce qui me surprend c’est tout ce monde, il y autant de scientifique qui étudient le climat ? La place manque un peu, non ? Ils les font où leur recherche, sur des bureaux volants ? "
Et effectivement, autour d’eux la foule était dense et disparate. Des petites échoppes en cumulonimbus avaient été construites en hâte et on voyait les gens s’agglutiner autour pour contempler ou acheter les divers articles dont Raphaël, encore trop éloignés n’arrivaient pas à lire les écriteaux. De-ci et là, des animaux coassaient, roucoulaient et hululaient et on voyaient des gamins se courir après en se pointant avec des petites baguettes projetant des étincelles. Plus loin, un homme en pantalon bouffant flottaient à quelques centimètres du sol -son harnais accrochés à des gros ballons de nuages cotonneux où il plongeait des sticks en bois- et servaient d’énormes et curieuses barbe à papa vaporeuses à ses clients. Il perdait chaque fois quelques centimètres de hauteur, la masse des nuages qui le tenait diminuant et ses poches se remplissant peu à peu.
"Bien vu, Cloud’Academia, la première école de sorcellerie au monde vient d’ouvrir. Il y a du monde qui s’impatientait. "
Raphaël repéra alors un panneau indiquant où il avait atterri :
Ce fut du moins le cas jusqu’à ce que l’île céleste soit en vue. Weatheria, un miracle conjugué de la nature incroyable des mers blanches et de l’inarrêtable science climatique, ce gros îlot, uniquement composé de nuages tangibles, flottaient comme une bulle au gré du vent et de ceux qui les contrôlaient : les anges qui étudiaient et continuaient de percer les mystères de la nature.
Quelques jours, semaines -il n’aurait sur le dire- étaient passés depuis qu’il avait échappé à l’enfer glacé, se retrouver, si grand, si loin de tout marine ou de toute autorité lui faisait un bien fou. Pendant des heures, suspendu dans les airs, il avait arrêté, ballotté par les zéphyrs et les boréades, de penser à toutes les conséquences qu’auraient Jotunheim sur sa vie. Il avait arrêté de penser aux journaux, au gouvernement et à tout ce qu’il avait laissé derrière lui sur les Blues. Il était libre comme il ne l’avait jamais été et il avait un objectif : Retrouver Nova et Jack, ses compagnons que ses mésaventures l’avaient forcé à abandonner sur Little Garden sans moyen d’en partir.
Et si l’île jurassique était tout aussi extraordinaire que Weatheria, elle n’en était pas moins difficile à trouver. Rien n’y avait fait, ses tentatives de trouver un capitaine ou un Eternal Pose capable de l’y mener s’étaient retrouvées infructueuses. Il s’y était pourtant bien entêté et avait semé son lot de troubles sur une Armada déjà bien agitée. L’archipel pirate – quintessence de la flibuste où ses dernières et périlleuses aventures l’avaient emmenées- était notamment connu pour ses ressources et la prospérité qu'il accordait à ses résidents. La liberté de voguer où bon leur semblait en premier lieu, une Vivre Card pour cette flotte itinérante en poche et les boucaniers partaient piller et saccager sur toutes les mers qui leur plaisaient.
Mais la chasse aux dinosaures était visiblement passée de mode et il avait fallu qu’il insiste lourdement auprès d’Izya pour qu’elle lui concède un peu d’aide.
Moins directe qu’il ne l’avait prévue, elle s’était tout de même présentée en la charmante compagnie de Yuna, une ange proche de la dragonne qui s’était proposée de le transporter jusque dans les mers célestes. Car l’île de Weatheria, en plus d’être le berceau de la science climatique et, encore plus récemment, de la toute première école l’enseignant, était également une véritable tour de contrôle qui monitorait et régulait le climat mondial. Il trouverait forcément de l’aide là-bas, elles le lui avaient assuré.
"Accroche-toi bien Raphaël, on va descendre ! "
Raphaël, imitant l’ange blonde resserra sa prise sur le cou de la grande chouette harfang sur laquelle ils avaient parcouru une si longue distance. Sa joue se colla contre les plumes blanches immaculées, il sentit avec plus d’intensité les grandes ailes, et la force qu'elles déployaient, alors qu’elles manœuvraient pour atterrir. Le corps de neige se contracta gracieusement, virevoltant entre les hélices et les nombreux moulins à vents qui parsemaient les hauteurs de cette merveille, surmontaient la beauté des jardins climatiques et irisaient les nombreuses infrastructures –toutes faites de nuages- des reflets du grand arc-en-ciel.
La contemplation de Raphaël s’arrêta en même temps qu’ils atterrissaient et que le monde revenait à leur échelle. La chouette se posa sur un des grands perchoirs de nuages sculptés qui ornaient la grande place, laissa ses cavaliers descendre et repartit aussitôt qu’on l’eut récompensé pour ses bons services.
"Elle a bien mérité d’aller se taper une petite fringale après tout ce chemin ! Un peu de repos aussi, j’imagine qu’elle n’est pas habituée à porter autant de monde.
- Tu serais surpris. " lui répliqua l’ange avec un sourire mystérieux.
Raphaël lui rendit son sourire, mais moins direct et prévenant qu’à son habitude, il enchaîna aussitôt ne songeant pas un instant que la blonde ait le besoin ou l’envie de se reposer.
"Moi ce qui me surprend c’est tout ce monde, il y autant de scientifique qui étudient le climat ? La place manque un peu, non ? Ils les font où leur recherche, sur des bureaux volants ? "
Et effectivement, autour d’eux la foule était dense et disparate. Des petites échoppes en cumulonimbus avaient été construites en hâte et on voyait les gens s’agglutiner autour pour contempler ou acheter les divers articles dont Raphaël, encore trop éloignés n’arrivaient pas à lire les écriteaux. De-ci et là, des animaux coassaient, roucoulaient et hululaient et on voyaient des gamins se courir après en se pointant avec des petites baguettes projetant des étincelles. Plus loin, un homme en pantalon bouffant flottaient à quelques centimètres du sol -son harnais accrochés à des gros ballons de nuages cotonneux où il plongeait des sticks en bois- et servaient d’énormes et curieuses barbe à papa vaporeuses à ses clients. Il perdait chaque fois quelques centimètres de hauteur, la masse des nuages qui le tenait diminuant et ses poches se remplissant peu à peu.
"Bien vu, Cloud’Academia, la première école de sorcellerie au monde vient d’ouvrir. Il y a du monde qui s’impatientait. "
Raphaël repéra alors un panneau indiquant où il avait atterri :
« Traversée des brumes
Première rue commerçante de Weatheria
Tout ce que vous cherchez, ici vous le trouverez ! »
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Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 10 Mai 2020 - 17:55, édité 9 fois