SALOMÉ
• Pseudonyme : La sirène sombre, en raison de la couleur noire et pourpre de ses écailles.
• Age : 35 ans.
• Sexe : Femme.
• Race : Sirène.
• Métier : Médecin itinérant, éternellement en formation ; il y a toujours à apprendre.
• Groupe : Civile.
• Age : 35 ans.
• Sexe : Femme.
• Race : Sirène.
• Métier : Médecin itinérant, éternellement en formation ; il y a toujours à apprendre.
• Groupe : Civile.
• But : Arriver à connaître tout ce qu’il y a à savoir sur la médecine et ses différentes branches. Ou, au moins, réunir toutes ces connaissances dans des livres pour transmettre ce savoir à ceux qui désirent l’apprendre.
• Équipement : Une valise à plusieurs compartiments contenant, entre autres, des vêtements, des instruments de chirurgie de base, des bandages, des crèmes et autres potions pour les petits et grands bobos, et des carnets de notes sur ce qu’elle connaît en médecine, sur les patients qu’elle a eu entre les mains.
• Parrain : /
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Ouaip.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myo o/
Codes du règlement :
• Équipement : Une valise à plusieurs compartiments contenant, entre autres, des vêtements, des instruments de chirurgie de base, des bandages, des crèmes et autres potions pour les petits et grands bobos, et des carnets de notes sur ce qu’elle connaît en médecine, sur les patients qu’elle a eu entre les mains.
• Parrain : /
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Ouaip.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myo o/
Codes du règlement :
Description Physique
Quand on parle de Salomé, on se représente une femme de taille moyenne, d’apparence frêle, toute en courbes et en fragilité. On s’imagine ses traits fins, le plus souvent arborant une expression neutre, impassible. On voit ses prunelles céruléennes, nous fixant avec curiosité, ses longs cils sombres ombrant ses grands yeux expressifs. On se souvient de son petit nez droit, légèrement mutin, qui se plisse légèrement lorsqu’elle retrousse les lèvres en une expression dégoûté ou colérique. On se rappelle ses lèvres gourmandes, purpurines, qui pouvaient aussi bien se pincer en une fine ligne presque indétectable lorsqu’elle était fâchée, ou qui s’étiraient et transformait son expression lorsqu’elle était ravie. On se remémore aussi le grain de beauté qui ornait sa mâchoire, juste sous sa lèvre inférieure, à droite. Ce petit point brun qui a été l’objet de beaucoup de moqueries dans son enfance, mais dont elle n’a jamais eu honte.
Quand on pense à Salomé, on visualise sa silhouette gracile, souple et agile, ses atouts féminins épanouis, l’impression de liberté qui se dégageait de ses gestes. On revoit ses tenues, toujours près du corps sans être moulantes à outrance, sombre et coupées dans du tissu de bonne qualité. Chemisiers, jupes, pantalons, elle n’avait pas de préférences. Elle appréciait aussi les robes, ou les shorts, mais en mettait plus rarement. On se souvient aussi de sa démarche… particulière. Comme si elle n’avait appris à se servir de ses jambes que tardivement. Sa maladresse était attendrissante, comique ou désespérante, selon la personne à qui l’on pose sa question. Mais elle était indéniable. Salomé était souvent victime de ses jambes malhabiles, s’emmêlant les pieds pour un rien, et finissait régulièrement par chuter.
On peut également se souvenir de sa manière de se tenir, raide et fulminante, lorsqu’elle couvait une fureur noire. De sa manière de gesticuler, de donner des coups de poing sur les autres, lorsque cette fureur éclatait. De la façon dont ses épaules s’affaissaient, quand elle était triste, découragée. De la façon dont elle baissait la tête pour cacher son visage derrière un rideau de cheveux immaculés, pour qu’on ne voit pas ses yeux rougis ou brillants de larmes, qu’on n’aperçoive pas ses petites dents blanches qui maltraitaient sa lèvre inférieure lorsqu’elle était gênée, ou penaude.
Mais ce dont peu de personne peuvent se vanter de se remémorer, à son propos, c’est de cette nageoire caudale qui remplace ses jambes lorsqu’elle nage. Cette nageoire -aux écailles sombres qui remontent jusqu’à son buste, englobant ainsi sa poitrine et qui dessinent une sorte de bustier lui laissant le dos nu- qui la propulse à grande vitesse dans l’océan. Si elle est maladroite sur terre, pour marcher, c’est parce qu’elle a passé les trente premières années de sa vie à nager. Si elle est maladroite, sur ses jambes, c’est totalement différent dès lors qu’elle retrouve sa chère queue de poisson dont les bouts de la nageoire sont une variation de teintes allant du noir au pourpre. Une nageoire puissante, à l’inverse de ses jambes faiblardes, même si très jolies à regarder.
Quand on pense à Salomé, on visualise sa silhouette gracile, souple et agile, ses atouts féminins épanouis, l’impression de liberté qui se dégageait de ses gestes. On revoit ses tenues, toujours près du corps sans être moulantes à outrance, sombre et coupées dans du tissu de bonne qualité. Chemisiers, jupes, pantalons, elle n’avait pas de préférences. Elle appréciait aussi les robes, ou les shorts, mais en mettait plus rarement. On se souvient aussi de sa démarche… particulière. Comme si elle n’avait appris à se servir de ses jambes que tardivement. Sa maladresse était attendrissante, comique ou désespérante, selon la personne à qui l’on pose sa question. Mais elle était indéniable. Salomé était souvent victime de ses jambes malhabiles, s’emmêlant les pieds pour un rien, et finissait régulièrement par chuter.
On peut également se souvenir de sa manière de se tenir, raide et fulminante, lorsqu’elle couvait une fureur noire. De sa manière de gesticuler, de donner des coups de poing sur les autres, lorsque cette fureur éclatait. De la façon dont ses épaules s’affaissaient, quand elle était triste, découragée. De la façon dont elle baissait la tête pour cacher son visage derrière un rideau de cheveux immaculés, pour qu’on ne voit pas ses yeux rougis ou brillants de larmes, qu’on n’aperçoive pas ses petites dents blanches qui maltraitaient sa lèvre inférieure lorsqu’elle était gênée, ou penaude.
Mais ce dont peu de personne peuvent se vanter de se remémorer, à son propos, c’est de cette nageoire caudale qui remplace ses jambes lorsqu’elle nage. Cette nageoire -aux écailles sombres qui remontent jusqu’à son buste, englobant ainsi sa poitrine et qui dessinent une sorte de bustier lui laissant le dos nu- qui la propulse à grande vitesse dans l’océan. Si elle est maladroite sur terre, pour marcher, c’est parce qu’elle a passé les trente premières années de sa vie à nager. Si elle est maladroite, sur ses jambes, c’est totalement différent dès lors qu’elle retrouve sa chère queue de poisson dont les bouts de la nageoire sont une variation de teintes allant du noir au pourpre. Une nageoire puissante, à l’inverse de ses jambes faiblardes, même si très jolies à regarder.
Description Psychologique
Lorsque l’on pense à Salomé, on peut se rappeler de l’énergie qui semble se dégager d’elle. Elle a beau rester immobile, souvent, on a l’impression qu’elle est sur le point de bondir, d’éclater de rire. On sent son tempérament joyeux à des lieues à la ronde. On l’aborde parce que, malgré ses traits impassibles, elle a l’air pleine de vie, affable, ardente, malicieuse. Et elle l’est, finalement.
Mais elle est aussi impulsive, ne réfléchissant pas quand elle est sous le coup d’une émotion forte. La colère, par exemple. Oh, ça, elle peut être colérique. Une colère explosive, le plus souvent. Mais c’est comme les orages, une fois que c’est calmé, c’est bon. Elle est franche, la plus grande partie du temps. Elle n’hésite pas à donner son avis. Elle n’hésite pas à critiquer. Elle n’est pas subtile, dans ces cas-là. Et malgré son apparence soignée, délicate, elle connaît quelques jurons qui feraient rougir des charretiers.
Salomé n’est pas non plus qu’une jolie femme qui s’emporte facilement et qui a le rire facile. C’est une femme passionnée par l’apprentissage de connaissance. Surtout dans le domaine médical, à vrai dire. Elle n’a pas besoin de savoir marcher sans tomber, juste d’être agile de ses mains. Et ça, ce n’est pas un souci. Elle adore lire, prendre des notes, et aider les gens à apprendre, à comprendre son domaine de compétence. Elle dit toujours « Je ne cesserais jamais d’être étudiante, il y a toujours plus à apprendre, à approfondir ». Et elle s’y emploie avec ferveur.
Ce n’est cependant pas une femme qui n’a peur de rien. Elle a peur d’oublier tout ce qu’elle sait, elle a peur de perdre ses proches. Elle craint que tout le monde sache qu’elle est une sirène, et c’est pour ça qu’elle voyage seule le plus souvent. Elle a trop entendu parler du prix des sirènes sur le marché aux esclaves pour ne pas en être terrifiée. Elle craint aussi, un jour, de ne pas retrouver sa queue de sirène, à force de se mêler aux humains. Si elle a ardemment voulu des jambes -si elle a attendu ses trente ans avec une impatience non dissimulée- pour pouvoir voyager, elle est quand même beaucoup plus heureuse de pouvoir nager comme un poisson dans l’eau. Elle a peur de mourir sans avoir pu réaliser son rêve. Sans avoir pu tout connaître dans le domaine médicale. Sans avoir pu léguer des livres avec ses connaissances sur le sujet.
Et puis, quand on se rappelle Salomé, on se souvient surtout de son incapacité pathologique à s’excuser quand elle est en faute, sans doute dû à son tempérament borné. Elle fait tout pour se faire pardonner, bien sûr, se montrant attentionnée, repentante, et tout ce qui s’ensuit. Mais, depuis qu’elle est née, jamais le mot « pardon », ou « désolée », n’a franchi ses lèvres. Elle n’aime pas avoir tort, mais elle sait le reconnaître. L’admettre tout haut, en revanche, c’est une autre paire de manche.
Mais elle est aussi impulsive, ne réfléchissant pas quand elle est sous le coup d’une émotion forte. La colère, par exemple. Oh, ça, elle peut être colérique. Une colère explosive, le plus souvent. Mais c’est comme les orages, une fois que c’est calmé, c’est bon. Elle est franche, la plus grande partie du temps. Elle n’hésite pas à donner son avis. Elle n’hésite pas à critiquer. Elle n’est pas subtile, dans ces cas-là. Et malgré son apparence soignée, délicate, elle connaît quelques jurons qui feraient rougir des charretiers.
Salomé n’est pas non plus qu’une jolie femme qui s’emporte facilement et qui a le rire facile. C’est une femme passionnée par l’apprentissage de connaissance. Surtout dans le domaine médical, à vrai dire. Elle n’a pas besoin de savoir marcher sans tomber, juste d’être agile de ses mains. Et ça, ce n’est pas un souci. Elle adore lire, prendre des notes, et aider les gens à apprendre, à comprendre son domaine de compétence. Elle dit toujours « Je ne cesserais jamais d’être étudiante, il y a toujours plus à apprendre, à approfondir ». Et elle s’y emploie avec ferveur.
Ce n’est cependant pas une femme qui n’a peur de rien. Elle a peur d’oublier tout ce qu’elle sait, elle a peur de perdre ses proches. Elle craint que tout le monde sache qu’elle est une sirène, et c’est pour ça qu’elle voyage seule le plus souvent. Elle a trop entendu parler du prix des sirènes sur le marché aux esclaves pour ne pas en être terrifiée. Elle craint aussi, un jour, de ne pas retrouver sa queue de sirène, à force de se mêler aux humains. Si elle a ardemment voulu des jambes -si elle a attendu ses trente ans avec une impatience non dissimulée- pour pouvoir voyager, elle est quand même beaucoup plus heureuse de pouvoir nager comme un poisson dans l’eau. Elle a peur de mourir sans avoir pu réaliser son rêve. Sans avoir pu tout connaître dans le domaine médicale. Sans avoir pu léguer des livres avec ses connaissances sur le sujet.
Et puis, quand on se rappelle Salomé, on se souvient surtout de son incapacité pathologique à s’excuser quand elle est en faute, sans doute dû à son tempérament borné. Elle fait tout pour se faire pardonner, bien sûr, se montrant attentionnée, repentante, et tout ce qui s’ensuit. Mais, depuis qu’elle est née, jamais le mot « pardon », ou « désolée », n’a franchi ses lèvres. Elle n’aime pas avoir tort, mais elle sait le reconnaître. L’admettre tout haut, en revanche, c’est une autre paire de manche.
Biographie
Dans les fonds marins, ceux qui sont colorés par le corail et les poissons, ceux dans lesquels vivent les sirènes et les hommes-poissons, il y avait une petite maison qui ne payait pas de mine. Sobre, juste assez grande pour deux personne. Mais si, autrefois elle était bien entretenue, après la mort de la propriétaire et le départ de son unique fille, plus personne n’est venu en prendre soin.
Il y a trente-sept ans, dans cette même maison, une sirène nommée Désirée enfantait son premier enfant. Son seul et unique enfant. Son amant, un mystérieux homme poisson croisé un soir au détour d’une rue, était reparti sans un mot après une nuit qu’elle n’oublierait jamais. Sans se plaindre, sans regret, Désirée a tout fait pour élever sa fille dignement. Pour lui offrir un environnement propice à son épanouissement. Elle se mettait en quatre pour être toujours présente, pour être toujours à l’écoute et disponible.
Quand la petite sirène, baptisée Salomé d’après un ouvrage en mauvais état qui avait toujours fasciné Désirée, fut en âge de demander pourquoi son père n’était pas là, la mère célibataire lui raconta la vérité. Enjolivée, au début, parce qu’il ne fallait pas non plus choquer l’enfant. Mais l’histoire se transformait à mesure qu’elle grandissait, approchant grandement de la version originale.
Salomé avait très tôt fait montre de curiosité. Elle passait des heures à regarder les images des livres de sa mère. Elle suivait -harcelait presque- le médecin du coin en le bombardant de questions. « C’est quoi, ça ? », « Comment tu soignes ça ? », « Pourquoi tu lui coupes le bras ? », « Comment il est devenu tout vert le monsieur ? ». Tant et tant de questions, auxquelles le brave homme-raie répondait comme il le pouvait. Et plus le temps passait, plus les questions devenaient précises. La jeune sirène semblait particulièrement apprécier le domaine musicale, et réservait de longs moments de son apprentissage à lire des livres sur le sujet.
Au niveau des relations sociales, il était rare que la gamine se trouve en la compagnie d’un autre que le médecin ou sa mère. Non pas qu’elle soit timide, au contraire. Mais il était parfois assez malaisé de faire avec ses colères. Elle s’est améliorée, avec le temps, mais il faut avouer qu’elle était sacrément susceptible, plus jeune. Si on n’était pas de son avis, sa douce et mélodieuse voix vous cassait les oreilles pendant quelques minutes. Et même si elle se calmait assez vite, même si elle semblait ensuite avoir oublié le désaccord, ce n’était pas marrant de marcher sur des œufs pour la côtoyer.
Alors, trompant sa solitude quand elle n’étudiait pas, la sirène nageait. Elle visitait les alentours de sa maison, s’enfonçant toujours plus loin dans les fonds ténébreux qui jalonnaient ce coin de l’océan. Elle appréciait l’obscurité qui lui permettait de se camoufler. Elle adorait joue à cache-cache dans ces lieux, mais peu de sirènes de son âge étaient enclines à l’accompagner.
S’habituant à une certaine intimité, quand elle nageait entre les récifs, qu’elle côtoyait des poissons qui sembleraient monstrueux au milieu des barrières de coraux colorés, elle commençait presque à se croire maîtresse des lieux. Et puis, il fallait bien qu’elle s’occupe en attendant d’avoir trente ans et deux jambes pour parcourir le monde. Les études, ça allait un moment, mais elle ne pouvait pas passer son temps à cela. Sa mère la réprimandait même quand elle restait enfermée des jours à lire des grimoires presque plus gros qu’elle.
A l’un de ses anniversaires, le quinzième, elle reçut un cadeau formidable. Raymond, l’homme-raie qui exerçait la profession de médecin, lui proposa d’étudier plus amplement la médecine à ses côtés, en lui servant d’infirmière, de collaboratrice. Avec cette occupation, que Salomé accepta sans se faire prier, elle eut beaucoup moins de temps pour se prendre pour la Reine des Ténèbres. Elle eut beaucoup plus de temps pour se montrer plus sociable, pour peaufiner sa façon de nouer des liens avec autrui, en revanche.
Trente ans, enfin ! Des jambes, de belles gambettes humaines qu’elle pouvait agiter indépendamment l’une de l’autre. Depuis le temps qu’elle s’impatientait ! C’était un plaisir nouveau qu’elle savoura sans délai.
Mais ce n’était pas aussi facile que ce qu’elle croyait, de marcher. C’était même super compliqué de coordonner ses jambes. Pendant presque une année complète, Salomé s’entêta à apprendre à marcher convenablement. Raymond lui interdisait de s’approcher des patients tant qu’elle était debout. Elle était si maladroite ! Heureusement qu’elle n’avait pas besoin de tenir sur ses jambes pour exercer la médecine. Ses mains étaient suffisamment agiles. Mais, tout de même…
Dès qu’elle sut enfin marcher (à peu près, sans tomber toutes les trois enjambées), elle prépara ses affaires. Son apprentissage auprès de Raymond était terminé. Elle voyait plus grand, à présent. Elle avait le monde à découvrir. Elle avait tout un monde de techniques médicales à apprendre. Et si elle craignait, comme toutes les sirènes, de finir esclave des nobles et de leur égo surdimensionné, elle ne voulait pas renoncer à son rêve, à son ambition de découvrir tout ce qu’il y avait à savoir dans le domaine de la santé, de la guérison.
Après d’ultimes recommandations de sa mère, de son mentor, la sirène prit son envol, quittant son petit nid douillet, son domaine de ténèbres, pour découvrir le monde en-dehors de l’océan. Elle commença par se rendre sur l’île de Drum, avec son fameux cercle des médecins. C’est là qu’elle passa près de trois années à s’instruire, à remplir ses carnets de notes. Trois années complètes, avant d’avoir de nouveau la bougeotte. Elle voulait découvrir le reste du monde, aller directement sur le terrain pour expérimenter ce que ses professeurs lui avaient appris. Elle voyagea donc à nouveau, et c’est sur une île des Blues qu’elle commença véritablement à exercer, à mettre ses connaissances au service des habitants.
Pour cela, elle s’installa à Logue Town, la « capitale » des Blues. Sa nouvelle demeure, pour le temps que ça durera.
Il y a trente-sept ans, dans cette même maison, une sirène nommée Désirée enfantait son premier enfant. Son seul et unique enfant. Son amant, un mystérieux homme poisson croisé un soir au détour d’une rue, était reparti sans un mot après une nuit qu’elle n’oublierait jamais. Sans se plaindre, sans regret, Désirée a tout fait pour élever sa fille dignement. Pour lui offrir un environnement propice à son épanouissement. Elle se mettait en quatre pour être toujours présente, pour être toujours à l’écoute et disponible.
Quand la petite sirène, baptisée Salomé d’après un ouvrage en mauvais état qui avait toujours fasciné Désirée, fut en âge de demander pourquoi son père n’était pas là, la mère célibataire lui raconta la vérité. Enjolivée, au début, parce qu’il ne fallait pas non plus choquer l’enfant. Mais l’histoire se transformait à mesure qu’elle grandissait, approchant grandement de la version originale.
Salomé avait très tôt fait montre de curiosité. Elle passait des heures à regarder les images des livres de sa mère. Elle suivait -harcelait presque- le médecin du coin en le bombardant de questions. « C’est quoi, ça ? », « Comment tu soignes ça ? », « Pourquoi tu lui coupes le bras ? », « Comment il est devenu tout vert le monsieur ? ». Tant et tant de questions, auxquelles le brave homme-raie répondait comme il le pouvait. Et plus le temps passait, plus les questions devenaient précises. La jeune sirène semblait particulièrement apprécier le domaine musicale, et réservait de longs moments de son apprentissage à lire des livres sur le sujet.
Au niveau des relations sociales, il était rare que la gamine se trouve en la compagnie d’un autre que le médecin ou sa mère. Non pas qu’elle soit timide, au contraire. Mais il était parfois assez malaisé de faire avec ses colères. Elle s’est améliorée, avec le temps, mais il faut avouer qu’elle était sacrément susceptible, plus jeune. Si on n’était pas de son avis, sa douce et mélodieuse voix vous cassait les oreilles pendant quelques minutes. Et même si elle se calmait assez vite, même si elle semblait ensuite avoir oublié le désaccord, ce n’était pas marrant de marcher sur des œufs pour la côtoyer.
Alors, trompant sa solitude quand elle n’étudiait pas, la sirène nageait. Elle visitait les alentours de sa maison, s’enfonçant toujours plus loin dans les fonds ténébreux qui jalonnaient ce coin de l’océan. Elle appréciait l’obscurité qui lui permettait de se camoufler. Elle adorait joue à cache-cache dans ces lieux, mais peu de sirènes de son âge étaient enclines à l’accompagner.
S’habituant à une certaine intimité, quand elle nageait entre les récifs, qu’elle côtoyait des poissons qui sembleraient monstrueux au milieu des barrières de coraux colorés, elle commençait presque à se croire maîtresse des lieux. Et puis, il fallait bien qu’elle s’occupe en attendant d’avoir trente ans et deux jambes pour parcourir le monde. Les études, ça allait un moment, mais elle ne pouvait pas passer son temps à cela. Sa mère la réprimandait même quand elle restait enfermée des jours à lire des grimoires presque plus gros qu’elle.
A l’un de ses anniversaires, le quinzième, elle reçut un cadeau formidable. Raymond, l’homme-raie qui exerçait la profession de médecin, lui proposa d’étudier plus amplement la médecine à ses côtés, en lui servant d’infirmière, de collaboratrice. Avec cette occupation, que Salomé accepta sans se faire prier, elle eut beaucoup moins de temps pour se prendre pour la Reine des Ténèbres. Elle eut beaucoup plus de temps pour se montrer plus sociable, pour peaufiner sa façon de nouer des liens avec autrui, en revanche.
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Trente ans, enfin ! Des jambes, de belles gambettes humaines qu’elle pouvait agiter indépendamment l’une de l’autre. Depuis le temps qu’elle s’impatientait ! C’était un plaisir nouveau qu’elle savoura sans délai.
Mais ce n’était pas aussi facile que ce qu’elle croyait, de marcher. C’était même super compliqué de coordonner ses jambes. Pendant presque une année complète, Salomé s’entêta à apprendre à marcher convenablement. Raymond lui interdisait de s’approcher des patients tant qu’elle était debout. Elle était si maladroite ! Heureusement qu’elle n’avait pas besoin de tenir sur ses jambes pour exercer la médecine. Ses mains étaient suffisamment agiles. Mais, tout de même…
Dès qu’elle sut enfin marcher (à peu près, sans tomber toutes les trois enjambées), elle prépara ses affaires. Son apprentissage auprès de Raymond était terminé. Elle voyait plus grand, à présent. Elle avait le monde à découvrir. Elle avait tout un monde de techniques médicales à apprendre. Et si elle craignait, comme toutes les sirènes, de finir esclave des nobles et de leur égo surdimensionné, elle ne voulait pas renoncer à son rêve, à son ambition de découvrir tout ce qu’il y avait à savoir dans le domaine de la santé, de la guérison.
Après d’ultimes recommandations de sa mère, de son mentor, la sirène prit son envol, quittant son petit nid douillet, son domaine de ténèbres, pour découvrir le monde en-dehors de l’océan. Elle commença par se rendre sur l’île de Drum, avec son fameux cercle des médecins. C’est là qu’elle passa près de trois années à s’instruire, à remplir ses carnets de notes. Trois années complètes, avant d’avoir de nouveau la bougeotte. Elle voulait découvrir le reste du monde, aller directement sur le terrain pour expérimenter ce que ses professeurs lui avaient appris. Elle voyagea donc à nouveau, et c’est sur une île des Blues qu’elle commença véritablement à exercer, à mettre ses connaissances au service des habitants.
Pour cela, elle s’installa à Logue Town, la « capitale » des Blues. Sa nouvelle demeure, pour le temps que ça durera.
Test RP
Une mère veut soigner son fils ado du "Syndrome de la connerie" et te l'amènes, ayant eu connaissance de tes talents de doctoresse.
Comment l'aides-tu ?
Logue Town. La ville où tout commence, et où tout finit. Eh bien, en espérant que sa vie ne s’y finisse pas, la sirène s’y était établie. Logeant à l’auberge un moment, prodiguant ses conseils à ceux qui en avait besoin, offrant ou monnayant ses services à tous, elle ne se lassait pas de découvrir les lieux. Et puis, il y avait toujours quelque chose à faire. Un petit bobo par-ci, un petit rhume par-là… Un adolescent un peu con face à elle…
Relevant la tête, elle promena ses prunelles sur le jeune homme, l’air impassible, avant de porter son regard vers la femme à ses côtés. Visiblement sa mère, étant donné le même regard noisette, et la ressemblance du menton -proéminent, scindé par une fossette- entre les deux. Passant sur l’aspect totalement dissemblable des cheveux -roux pour le garçon, et hérissé sur le crâne tel un ananas, et brun clair pour la femme-, Salomé leur offrit un regard interrogatif. Devant elle s’étalaient des papiers couverts d’une écriture fine, et une assiette de ragoût fumante.
« Que puis-je pour vous, madame ? »
Indiquant à la femme et à l’adolescent au teint doré de prendre place face à elle, à la table qu’elle occupait pour se restaurer après une matinée à parcourir la ville, la sirène se fit attentive. A en juger les traits tirés qu’arborait la mère, et la moue boudeuse du jeune homme, il s’agissait sans doute de quelque chose qui était source de désaccord entre les deux.
« Je m'appelle Patricia. Mon fils, Irving, est atteint du « Syndrome de la Connerie », Docteur., laisse échapper la mère d’un ton las. »
Irving leva les yeux au ciel, croisant les bras sur son torse, tout en marmonnant quelque chose comme : « Pfff, c’est des conneries de bonne femme tout ça, Patricia. »
Ooookay. Donc. Possible -probable- tension mère-fils. Adolescent rebelle, boudeur, qui se veut cynique et blasé. Mère fatiguée, stressée, perdue. Une famille humaine normale, à priori. Rien qui ne nécessite une intervention chirurgicale, malheureusement. Plutôt une écoute attentive et quelques conseils.
Repoussant quelques papiers sur le côté, la sirène pencha la tête. Le regard suppliant de la mère l’implorait de faire quelque chose. Celui, méprisant, du jeune homme recelait également des traces de regret. Parfaite situation pour s’entraîner à gérer les « désordres d’ordre émotionnels » chez les patients. Elle réprima un sourire ravi -à l’idée d’approfondir son expérience dans le domaine psychologique- et s’adressa à la mère d’un ton sérieux, professionnel.
« Madame Patricia, il va falloir que j’examine plus attentivement votre fils. Peut-être pourriez-vous restez ici et profiter d’une tasse de café en attendant ? »
La femme acquiesça, soulagée, et la sirène se leva, abandonnant avec regret son repas. Mais elle ne pouvait pas refuser d’aider quelqu’un qui en avait besoin, ou l’opportunité de s’exercer à la médecine de l’esprit. Surtout s’il y avait un paiement à la clé. Elle n’en demandait pas forcément, mais elle ne crachait pas dessus non plus. Il fallait bien payer sa chambre et son bureau !
« Monsieur Irving, voulez-vous bien me suivre ? »
De mauvaise grâce, le garçon accepta aussi. D’un pas malhabile, manquant de louper une marche de l’escalier, Salomé conduisit le jeune homme dans une pièce pourvue d’une sorte de lit, d’un bureau et de deux chaises. C’est ici qu’elle recevait habituellement ses patients, louant pour quelques berrys la pièce à l’aubergiste.
« Pfff, ça sert à rien de m’examiner, c’est n’importe quoi ce « syndrome ». C’est la voisine qui l’a inventé pour se foutre de ma mère, c’est tout, plaida le garçon en entrant à la suite de la sirène. Elle est tellement nulle qu’elle croit tout ce qu’on lui dit. Vivement que je me casse ! Je n’aurais plus à la supporter ! »
Sans rien dire, Salomé lui fit signe de s’allonger sur le lit dépourvu de draps ou d’oreillers. Elle tira un tabouret, et s’assit à côté pendant qu’il s’exécutait. Sortant le stéthoscope de sous un dossier, sur le bureau, elle l’équipa et darda son regard clair sur Irving.
« Monsieur Irving. Je crois au contraire que votre mère a des raisons de s’inquiéter. Ce que les gens appellent vulgairement « Syndrome de la Connerie » est en fait une maladie qui se développe lorsqu’un parasite s’installe dans la tête de l’hôte. N’avez-vous pas ressenti de brusques accès de rages, parfois ? Une envie d’envoyer le monde entier se faire voir ? L’impression d’être incompris, d’être négligé ? »
Le visage impassible, le regard sérieux, la silhouette légèrement tendue… Il était impossible de ne pas prendre Salomé au sérieux. A moins de voir ses doigts se serrer presque convulsivement autour du pavillon du stéthoscope, on ne pouvait pas deviner que tout ce qui venait de sortir de sa bouche n’était qu’un énorme mensonge. Elle en utilisait rarement, mais dans ce cas présent, elle avait un plan. Un plan qui impliquait de mentir à un gamin, certes. Mais, finalement, tout serait pour le mieux. Parfois, un petit -ou gigantesque- bobard était la solution à un problème.
Irving posait un regard perdu sur la doctoresse, cherchant à déceler si elle se fichait de lui ou pas. Elle n’en avait pas l’air, en tout cas. Et en revenant sur ses paroles, il se sentit pâlir à l’idée d’un « parasite » dans sa tête.
« Non, c’est n’importe quoi ! Je le saurais si… Et puis, même si j’veux que tout le monde me fout’ la paix, ça veut rien dire ! Protesta-t-il, hésitant encore entre paniquer et ricaner. Tout ça, c’est juste des conneries de bonnes femmes pour faire peur aux gosses, hein ? »
Arborant un air navré, la sirène secoua lentement la tête.
« J’ai bien peur que non. C’est un phénomène assez répandu, à vrai dire, et ce n’est pas forcément mortel. Peu de médecins en ont entendu parler. J’ai eu la chance de devoir l’étudier, il y a quelques année. Et je suis désolée pour vous, mais vous semblez être contaminé. »
Sa voix douce, et terriblement compatissante, perturbèrent le gamin.
« Mais…. Mais ce n’est pas mortel, alors tout va bien !
— Pas forcément mortel. Dans la plupart des cas, le parasite finit par se lasser et quitter son hôte. Mais, dans certains, il s’installe, il influence le système nerveux de l’hôte, il lui souffle de terribles images, il le conduit à s’isoler… Dans ces cas dont je vous parle, l’hôte finit par perdre la tête. Devenant complètement fou, il se met à tuer, ou à frapper, toutes les personnes qu’il croise. Seulement quelques-uns survivent. Et encore, ils terminent leur vie en prison. Les autres… Les autres sont abattus car trop dangereux. Ils n’ont même pas le temps de vivre au-delà de leurs vingt ans, conte la sirène d’une voix douce, inquiète mais posée. »
Elle voit l’adolescent s’affoler. Réprimant une nouvelle fois un rictus, elle pose le pavillon du stéthoscope contre son torse, écoutant les battements affolés de son cœur. Sa respiration est sifflante alors qu’il se retient de paniquer tout à fait. Elle déplace le pavillon, écoutant de plus belle, l’air concentré. Elle finit même par coller la membrane du pavillon sur la tempe d’Irving, comme si elle recherchait une trace de l’activité du parasite.
Les yeux écarquillés, le gamin la fixa. Il semblait vouloir la questionner, et en même temps craindre la réponse. Affichant un air compatissant, et légèrement enjoué, la sirène soupira.
« J’ai deux nouvelles, monsieur Irving. Une bonne, et une mauvaise. La mauvaise, c’est que vous abritez effectivement un parasite dans votre tête. La bonne, c’est qu’il ne semble pas très fort. Il y a moyen de le forcer à s’en aller. »
Si elle ne tenait pas à ce que le gosse la croit, Salomé serait en train de pleurer de rire devant la tête qu’il faisait. Elle se mordit la langue, agitant les doigts de pieds dans ses chaussures, avant de sourire doucement quand il demanda ce qu’il fallait faire.
« C’est très simple, en fait. Quand vous ressentez l’envie de frapper quelqu’un, quand vous avez envie de crier sur votre mère, ou sur qui que soit d’autre, il faut vous rappeler que ce n’est pas vous. Que c’est le parasite qui veut que vous fassiez cela. Si vous avez envie de casser des objets, retenez-vous. Et à chaque fois que vous ressentez ces désirs violents, que vous avez l’impression d’être incompris, respirez à fond. Inspirez, et expirez. Puis avalez un bonbon au miel. Le parasite déteste ça. »
Fini, l’air boudeur. Irving opina vivement aux conseils de la sirène, plus blanc que bronzé. Satisfaite, la doctoresse se leva, reposant le stéthoscope sur le bureau, et attrapa un carnet. Elle griffonna quelques mots, qu’elle signa rapidement.
« Voilà votre ordonnance, si quelqu’un trouve que vous consommez trop de bonbons au miel. Venez, allons prévenir votre mère à présent. »
Ouvrant la porte, Salomé laissa passer l’adolescent, refrénant toujours son envie de rire. Elle le suivit, d’un pas toujours aussi maladroit, et reprit place à la table qu’elle occupait. Patricia était toujours là, une tasse de café vide entre les mains, le regard absent.
D’une voix douce, la sirène reprit ses explications. Dans le regard de la mère, elle vit l’inquiétude faire place à de l’amusement. La pression des mains de Salomé sur les siennes lui donnait l’impression d’être comprise, et cette fable inventée par la sirène allait à coup sûr arranger les choses entre elle et son fils. Elle était satisfaite. Les rumeurs étaient véridiques : Salomé était un médecin pluridisciplinaire efficace. Pas besoin de lui expliquer longuement la situation, elle avait compris.
Souriant, soulagée, Patricia sortit une liasse de billets de son sac. Elle lui devait bien ça, à cette doctoresse rusée et aimable. Et elle ne manquerait pas de faire passer le mot à ses voisines, pour asseoir la réputation de Salomé, c’était certain !
Plus enjouée qu’en arrivant, la mère quitta l’auberge , son fils sur les talons, en laissant la sirène demander à ce que l’on réchauffe son assiette.
Informations IRL
• Prénom : \o/
• Age : /o\
• Aime : Ricaner en projetant de dominer le monde.
• N'aime pas : Devoir rouler à 80 sur les routes nationales.
• Personnage préféré de One Piece : Les brutasses ?
• Caractère : Souriante ?
• Fait du RP depuis : Un moment.
• Disponibilité approximative : Un à deux jours par semaine, le plus souvent. Un peu le soir mais après le boulot ce n’est pas ouf. Cela dit, beaucoup savent que c’est assez aléatoire pour moi
• Comment avez-vous connu le forum ? J’crois que le prospectus traînait dans un de mes tiroirs.
ONE PIECE REQUIEM
Dernière édition par Salomé le Sam 16 Fév 2019 - 16:58, édité 1 fois