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En rouge et gris


- Et là, Izya s’est transformée en dragon et a détruit la flotte de Kenora.
- Hein ?
- Et même qu’un tyrannosaure est sorti des tunnels et a mangé tous les singes !
- Quoi ?
- Et ... et ... Reyson il a fait pousser une moustache sur Kenora !
- Même pas vrai, t’y étais pas !
- Ouais mais mon cousin connaît un type qui y était et qu’à tout vu. Le type l’avait vu sur la lettre que son frère, qui servait sous les ordres du Commandant Yamamoto, a transportée.
- Donc …
- … c’est un témoignage de premier ordre !


Le brouhaha s’intensifia, allant à qui connaissait le mieux l’histoire, prenant de l’ampleur et ronflant jusqu’à des niveaux douloureux. L’alcool coulait à flots, se renversait sur les planches vermoulues de la coque de la taverne et les chopes ne tardèrent pas à voler, à rebondir contre les murs et les chambranles des épaves accolées pour former la formidable terrasse sur laquelle les pirates ne tarderaient pas à se rouler par terre.

- Mais Izya, elle était pas prisonnière ?
- Non mais t’as pas suivi. C’était un piège ! Les révolutionnaires la suivaient …
- Depuis quand les révolutionnaires nous aident ?
- Non mais c’était nous qui les aidions là … t’as rien compris …
- Paraît même que le grand Tahar est revenu ! Et il a renversé la flotte de Kenora comme ça, d’un geste de la main, pif !
- …
- …
- C’était ta bière ou la mienne ?
- Quelle importance ?


Et les festivités ne tardèrent pas à se transformer en bagarre généralisée, tirant sur les fragrances acidulées de la bile et de l’urine se mélangeant rapidement à quelques effusions de sang, voire de dents. Les navires se mirent rapidement à tanguer sous l’effet de la cohue, et la musique pris le pas sur les échauffourées, les chants paillards finissant par imposer leurs rythmes à la population cosmopolite d’Armada. Les cris se muèrent en rires et ce qui aurait pu dégénérer dans le sang devint une beuverie comme il y en avait tant sur la ville libre.

Mais plus loin, un peu plus à l’écart du bruit, dans un débarcadère à l’abri des regards et des chopes qui se renversaient, une étrange équipe venait de poser pied sur l’assemblage de navires constituant le cœur de la ville. Arrivés par une barque seulement, ils semblaient avoir été transportés là en toute discrétion. Une petite équipe d’ombres, dans le royaume des forbans et des truands. Certains observaient la débauche lointaine d’un œil agacé, d’autres goûtaient avec plaisir l’air du large et de la liberté. Mais tous avaient désespérément besoin de boire quelque chose de frais, et qui ne soit pas sorti de la réservé d’alcool frelaté du sous-marin révolutionnaire.

« Elle a dit qu’on les retrouvait où ? »
murmura un homme revêtu d’une tunique noire unie, dans laquelle il semblait flotter.

Il planta sa canne et offrit un sourire dénué de substance à ses camarades. Il était courbé, de nombreuses cicatrices couraient sur son visage et sa longue chevelure rousse n’était plus qu’un ramassis rêche de poils récalcitrants. Il boitilla vers l’avant, grognant de douleur lorsque sa jambe arquée par les souffrances de Jotunheim se cogna contre une planche inégale.

« Non pas que l’idée de les rencontrer sur Armada ne m’enchante pas … en fait si, c’est exactement ça. » bougonna l’homme pour qui toute cette opération avait été montée.

Le preux général des révolutionnaires, l’homme invincible. Celui qui avait perforé des murailles avec ses propres mains, qui avait réduit des amiraux au silence par sa force et sa volonté. Jonas Mandrake n’était plus qu’une épave. Torturé, brisé. Emietté. Il levait la tête, arborait un air arrogant mais l’étincelle qui animait son cœur semblait avoir disparu derrière un regard froid et vide. L’humour était un masque, et sa rancœur un chancre.

« Je crois qu’on nous a parlé du Repos du Dragon … » osa un autre, dont un cigare ornait le coin de la bouche.

Il était revêtu d’un gilet bleu élimé qui couvrait à peine une multitude de bandages sur le torse, venant entourer son bras droit, de l’épaule à la main. Un bandeau masquais sont œil droit, lui donnant l’air dangereux d’un truand des mers. A sa ceinture pendait une simple rapière, battant contre un pantalon en lin blanc lui aussi élimé. Il allait en savates, semblant penser que c’était la meilleure façon de se fondre dans le décor. S’il ne semblait pas avoir tort sur ce point, il posait certainement les yeux sur l’Armada pour la première fois. Et jamais, ô grand jamais, il n’aurait pensé être invité à y accoster. Un mélange d’admiration et de répulsion se lisait dans son regard. Comme s’il comprenait soudain la puissance des libres pirates, comme s’il comprenait soudain que ces forbans sans foi ni loi avaient construit quelque chose qui dépassait son entendement.

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Dans ma chambre de mes appartements situés au dernier étage du Repos des Cieux, je regarde par la fenêtre, pensive, une tasse de chocolat chaud fumante dans les mains. Un nuage blanc fait tâche sur le ciel bleu, et cette vision me rappelle immédiatement le blanc de la neige, me faisant frisonner à se souvenir.

L'horreur de Jotunheim est derrière nous maintenant, et je suis bien contente de savoir qu'il n'y a plus de prison aussi glaciale que celle ci ou je pourrais être enfermée à l'avenir.
Car même si je ne compte pas retourner en prison de ci tôt, j'y ai déjà été envoyé deux fois. A quand la troisième ? Jamais serait un bon moment.

Mais bon, maintenant que cette épreuve est passée, je suis plutôt satisfaite de l'avoir faite. On a pu récupérer Mayako Miso qui s'est décidée à s'installer définitivement sur Armada plutôt que de risquer de se refaire enfermer aussi, et comme ça, j'ai un stock de chocolat illimité. Et on a aussi récupérer l'homme mille patte dont le nom m'échappe encore mais dont je sais qu'il a commencé à raconter nos exploits à travers toute la ville flottante.
Et grâce à cela, notre réputation à Reyson et moi de chefs d'Armada n'est plus quelque chose dont les habitants ose douter. Nous avons notre place, nous l'avons bien prouvé en explosant une deuxième prison de haute sécurité gouvernementale.

Mais voilà, ça fait maintenant plusieurs semaines que nous sommes revenus et même si j'apprécie la prévenance de Reyson quant au soin de mes blessures subis dans l'évasion et la destruction du gros glaçon, j'avais quand même d'autres projets avant cet événement que j'aimerai bien mettre enfin à exécution.

"Tu ne bougeras pas de là tant que tu ne seras pas totalement guérie."

Et ça, depuis deux semaines. Et là, hier, monsieur m'annonce qu'en fait, les révos ont appelé et veulent nous revoir. Et depuis quand il le sait ? Depuis au moins trois semaines...

"Non mais tu dormais quand ils ont appelé, et après j'ai pas voulu t'embêter avec ça."

Excuse bidon pour dire qu'il a complètement oublié.

Enfin, j'espère simplement qu'ils n'auront pas un nouveau projet à la con à nous soumettre. Parce qu'il serait vraiment temps que j'aille chercher mes dragons moi, et cette fois, on a clairement plus besoin de prouver à Armada notre force, alors qu'ils aillent tous au diable avec leurs idées pourris.

Et avant de se retrouver une fois de plus devant le fait accomplie, je me détourne mon regard de la fenêtre pour le plonger sur le fond de mon lit où Reyson dort encore paisiblement. Si j'avais pas une sainte horreur du froid, je lui aurait sans doute balancer un glaçon sur le dos pour le réveiller et lui faire part de ma mauvaise humeur quand à la perspective de cette nouvelle rencontre avec le camp de ceux qui se battent ouvertement contre le gouvernement. Mais à défaut de glaçon, je le pousse plutôt du pied pour le faire rouler hors de la couette et surtout hors du lit. Un bruit de choc retenti suivit d'un grognement mécontent.

Mais pourquoi t'as fait ça ?!
Habille toi au lieu de râler, tes invités vont pas tarder. Et, juste au cas où, je préfère te prévenir qu'il est hors de question qu'on fasse autre chose qu'aller sur les Allods après cette visite.

Et avant de lui laisser le temps de répondre, je sors de la chambre pour aller ramener ma tasse en cuisine. Cela étant fait, je m'installe dans mon grand canapé de cuir et commence à lire un des rapports sur Stymphale que m'a ramené le coursier céleste chargé de réapprovisionner le Bazars des Anges en objets à vendre.

Lorsque j'entends la porte s'ouvrir, je regarde par dessus mon rapport pour jeter un coup d’œil à Reyson qui d'avoir autant apprécier le réveil que je lui ai fait que j'ai apprécié la nouvelle de cette rencontre qu'il m'a annoncé hier...

Un partout, balle au centre ? Mouais. D'un geste sec, je raidis mon rapport pour le remettre en face de mes yeux et ignorer cet homme qui m'a énervée. Parce qu'au fond de moi, je me demande si l'excuse du "tu n'es pas encore guérie" n'étais pas juste du flan pour nous faire traîner à Armada le temps nécessaire à ce que cette rencontre ait lieu.

Brisant la glace, Alfred annonce que les invités du chef de la Mascarade sont arrivés dans le hall de l'Hôtel.
Est-ce que je compte lever mon petit doigt pour aller les chercher ? Non.

Jotunheim est derrière moi, et j'aurai clairement préférer la cause révolutionnaire avec.


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Sauf que la cause révolutionnaire était bien devant nous, et elle devait le rester. Certes notre autorité sur Armada était enfin assise grâce à l’opération sur Jotunheim, mais en réalité nous avons perdu de nombreux hommes et navires dans la bataille, et ce malgré le renflouement de nouveaux Armadians. D’autant plus que la raison de notre implication dans ce projet planait toujours au-dessus de nos têtes : la menace d’un Empereur. La politique à Armada s’était stabilisée pour le moment, mais nous devions encore nous préoccuper de la sécurité. Red n’était pas suffisant contre l’Empereur, et nous n’avons toujours pas compensé sa perte…

Voilà pourquoi nous devions rencontrer une nouvelle fois les révolutionnaires : afin de nous assurer qu’ils tenaient parole. Aussi j’étais ravi lorsqu’ils proposèrent une rencontre, bien que je m’y attendais : j’avais laissé Ragnar dans le corps d’une femme volontairement pour ça. Sans doute était-il revenu réclamer son apparence d’origine ? Tout se déroulait comme prévu pour le moment. Izya aussi semblait reprendre du poil de la bête. Je n’avais pas engagé la discussion avec elle sur ce qu’elle avait vécu à Jotunheim. Sans doute pour ne pas accentuer mon sentiment de culpabilité. Je faisais comme si elle n’avait jamais été faite prisonnière. Comme si je n’avais jamais cautionné cette partie… Izya était d’humeur maussade certes, mais elle me le rendait bien plutôt que de se terrer dans son coin. C’était un signe non trompeur qu’elle ne m’en voulait pas n’est-ce pas ?

Mais je devais laisser ce questionnement de côté, comme je laissais Izya, car elle ne semblait pas vouloir faire le moindre effort pour nos invités. Alors je me rendis jusqu’à eux dans le hall d’entrée. Malgré le luxe du bâtiment, ma tenue ne jurait pas avec les autres forbans d’Armada. Je privilégiais le côté pratique à l’exhibition de ma fortune, d’autant plus lorsque j’allais négocier avec des révolutionnaires. Après tout il y avait un, voire des assassins dans le lot. Ma lame Shusui sagement rangée à ma taille.

« Bonjour messieurs ! J’espère que vous avez récupéré de la bataille… Que nous vaut votre visite ? Venez, entrez ! »

Et je les guidais jusqu’à la pièce où se trouvait Izya. Si elle ne voulait pas venir, nous viendrons à elle. Néanmoins je m’interrogeais : pourquoi Mandrake était-il avec eux ? Nous l’avions délivré certes, mais pourquoi venir ici, à Armada ? Avait-il déjà guéri ses séquelles ? Voulait-il nous remercier ?
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" Capitaine ! Capitaine ! Oh hé capitaine ! Du bateau ! " Le marin hurle, mais rien n'y fait, le capitaine ne se réveille pas. "De l'or, il pleut de l'or !" Aucune réaction. " La marine est là ! Kenora est là !" Toujours rien. " Viande ! De la viande qui tombe du ci*/ ! " Un œil s'ouvre, puis un second. Avant que le pirate ait le temps de finir sa phrase, le capitaine a bondit de son siège, défoncé la porte en bois entrouverte, bousculé ses hommes qui étaient sur le passage et regarde le ciel en ouvrant la bouche. Pourtant, son haki ne lui dit rien du tout, à part la routine. Le cerveau du capitaine se met en marche. Il fait demi-tour, baisse la tête, le regard triste, dégaine son sabre et avance vers son second qui vient de sortir de la chambre. Ce dernier devient pâle. Il sait qu'on ne plaisante pas avec la nourriture du capitaine.

" Ouais, bah fallait bien vous réveiller. Si vous aviez pas passé tout le trajet à dormir comme un bébé, vous sauriez qu'un bateau de révos vient d'accoster. " Le capitaine arrête d'avancer. "Rafaelo, Mandrake et une gonzesse vont discuter avec monsieur si j'suis vexé j'te donne une moustache, et madame grognon qui n'a qu'un jour par mois sans ses règles.
Rafaelo a rendez-vous avec Reyson et Izya ?
Oui. Et t'y es pas. Ça fait bien pour ta réupt, hein ?
Au Kraken, je suppose ...
Non. Au repos.
Ah ... elle veut jouer à domicile. Je devrais y aller, c'est sûr. Mais pas sûr qu'il soit ravi de me voir ...

Tu parles de qui ?
D'un type que j'ai vaguement croisé il y a des années. Bon allez, on va foutre la merde. J'veux voir comment ça va se passer tout ça.
"

Pendant qu'il détale comme un lapin pour ne pas arriver plus en retard qu'il ne le souhaite, ses hommes récupèrent les morceaux de la porte et vont essayer, une nouvelle fois, de reconstruire la porte. Ils peignent une inscription sur l'encadrement, #75. Rapidement, j'arrive au repos. Ah, pour ceux n'ayant pas compris, le capitaine, c'est moi, bande de mous du cerveau. Mon empathie me dit qu'ils sont déjà tous là bas. J'ouvre la porte en grand. " Désolé du retard, mon invit' a du se perdre dans Armada. " La dragonnette semble de mauvaise humeur, pour ne pas changer. Je ferme la porte derrière moi. L'ambiance est pas forcément à la fête. " Alors, content de l'avoir retrouvé ?" dis-je en m'adressant à Reyson qui à l'air d'avoir un oursin dans l'cul. Puis, m'approchant d'Izya, je lui murmure un "content de t'revoir entière. " Je m'éloigne un peu d'eux. Je ne sais pas comment va réagir l'assassin. J'le connais pas, en fait. Je sais juste que j'aime sa musculature et qu'il est à mon goût.

J'avoue que Rafaelo est un des rares types dans le monde que j'avais pas forcément envie de croiser. Enfin, recroiser. J'aurais pu le balancer à la marine sur Shimomachintrucchouette, l'île des samouraïs sur West Blue, après qu'il ne m'ait pas tué. J'aurais pu révéler sa localisation aux marins, leur donner son emblème, lui indiquer où trouver sa boutique, que certains chasseurs de prime travaillent pour la révolution, qu'un projet de vaisseau géant secret, le Bahamut, se produit quelque part sur Grand Line, qu'une confrérie d'assassins se cache sur les Blues ... Mais il est assez intelligent pour le savoir. J'ai tout ça pour marchander. Lui il a quoi ? Rafaelo. J'avoue, ça suffit largement. Mais j'me démonte pas, on verra les conséquences.

" Salut Rafaelo. Celle que je suppose être Ragnar, ça fait un bail. Ça roule ? Et Mandrake en personne ou j'suis aveugle ? Content de voir que vous allez bien, même si bien est relatif, ici. " Puis je regarde Raf' dans les yeux. " On peut s'expliquer après calmement, si tu veux. Ou tu peux me foutre ton poing dans la gueule maintenant. Au choix. "


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Dernière édition par Clotho le Lun 18 Fév 2019 - 21:56, édité 2 fois
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Le voyage fut long et laborieux, surtout avec ce cadavre ambulant de Mandrake, devenu aigri et capricieux. Cela dit, je comprends sa frustration. Il était un peu l’homme fort de la révolution. Il n’est maintenant qu’un vieux tout fripé, blessé, détruit et meurtrit par les récents événements. Aucune science peut dire qu’il ne s’en remettra jamais, mais je peux seulement affirmer que cela prendra beaucoup de temps. Mais l’essentiel est que nous sommes enfin arrivés.

Où ? À Armada. Contrairement à mon acolyte, je suis déjà passé par ici par le passé. Je m’y sens presque comme chez moi. Je suis du genre à me sentir chez moi assez rapidement. À Jotunheim, quelques heures de plus, et j’étais comme à la maison. Je préfère Armada tout de même. En tout cas, Reyson et Izya ont bien du succès. Même si la dragonne et le transformiste m’agacent au plus haut point, j’admets qu’ils méritent cet engouement.

Pichet de bière à la main, j’écoute les ragots des alentours. Personne ne me reconnaît. Enfin, je veux dire que tout le monde me voit comme la gonzesse qui a participé à la bataille. Mais il est temps de tenir ma promesse. Non pour retrouver mon apparence, disons simplement parce que je tiens mes paroles. Après une gorgée, je me retourne vers mes comparses qui échangent rapidement. Un sourire soulagé se dessine sur mon visage. Soulagé d’être enfin sorti de cet enfer. Surtout pour Jonas.

Reyson arrive rapidement nous accueillir. Sa première question me gonfle déjà. Il sait très bien pourquoi nous sommes là. Le poing serré, l’envie de faire demi-tour et me bourrer la gueule me tente, mais je décide de prendre sur moi. Et je regrette aussitôt. Me voici face à Izya, étonnée de nous voir, en train de lire un foutu livre probablement aussi inintéressant que sa propre personne. Je ne prononce pas le moindre mot. La soirée commençait bien, et pourtant, je suis déjà gonflé par la situation. Probablement mes humeurs de gonzesse qui prennent le dessus. Je comprends un mieux celles de la dragonne.

Et le gros bonus dont nous disposons, c’est… l’arrivée triomphante de Clotho. Tiens, en plus d’être un traître, c’est aussi un lâche qui abandonne ses collègues ? Le pire dans tout ça, c’est qu’il arrive en fanfaronnant. Provoquer Rafaelo, c’est probablement la chose la plus absurde à faire. En connaissant bien l’individu, tout le monde sait qu’il ne bougera pas le moindre petit doigt, du moins jusqu’à ce que l’autre débile baisse sa garde. N’oublions que le révolutionnaire est assassin de très haut niveau.

Mais c’est au moment où il émet la possibilité que je sois une gonzesse que l'un de mes sourcils s'élève. Bon, ok, j'ai l'apparence d'une gonzesse, c'est indéniable. Je pisse comme une gonzesse, j'ai mes règles comme une gonzesses, je grogne comme une gonzesse, j'ai la souplesse d'une gonzesse... Mais si ce connard sait que c'est moi, Ragnar, pourquoi est-ce qu'il me prend pour une gonzesse ? C'est ridicule de m'emporter pour une chose aussi futile, surtout quand on pense que je vais côtoyer ce genre de type à l'avenir. Un cul-sec de bière et on en parle plus.

- Tiens, Clotho, sois gentil et ramène ça en cuisine, dis-je en lui balançant mon pichet vide.

Oui, c’est de la provocation. Mais c’est aussi un moyen d’apaiser les tensions. Je lui déconseille fortement de m'emmerder davantage. Clotho a fait parti des types qui m’ont « formé », alors me mesurer à lui un de ces jours ne serait pas pour me déplaire. Quand j’aurais retrouvé mon apparence et régler quelques détails organisationnels. Mais ça reste un type que je respecte malgré tout. Il est incompréhensible, plus instable qu'une gonzesse, mais je ne pense pas qu'il ait un mauvais fond. La preuve, si je peux voir sa sale gueule, c'est un peu grâce à lui. Pis je me retourne vers la gonzesse de Reyson. Ça en fait des gonzesses.

- Comment vas la dragonne ? Sans déconner, regarde-toi un peu. Une vieille brique le cul collé à son canapé, le tout en lisant une connerie ennuyeuse. Tu m’as emmerdé tout ce temps pour des projets à faire pour finalement te retrouver comme ça ?  

Je me retourne vers Reyson.

- Et toi ? Tu cautionne ça ? Nan. Ne m’dis pas que c’est toi qui la dorlote ainsi ? C’est ridicule l’amour… Regardez-vous. On croirait voir Roger et Ginette, confortablement installés dans leur maison de campagne. J’peux vous dire qu’en l’état actuel des choses, si Teach débarque, je me tire sans dire au revoir. Je ne me bats pas aux côtés de choses fragiles. Peut-être que Clotho ferait plus l’affaire finalement…

Puis je jette un coup d’oeil vers le vieux machin qu’on a secouru.

- En plus de ça, on a une vieille relique à ramener.
- Elle t’emmerde la relique, dit le grand officier révolutionnaire.
- De suite les grands mots.

Cependant, nous sommes ici pour parler de notre avenir commun, car oui, il y en a un. Je reprends rapidement mon sérieux.

- Maintenant que nous sommes tous réunions, il me semble qu’une discussion s’impose. Et contrairement à ce que tu souhaites nous faire croire, Reyson, tu sais pertinemment pourquoi est-ce que nous sommes ici.




Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Mar 19 Fév 2019 - 14:48, édité 1 fois
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Y'a des jours comme ça, où on sait pertinemment dès le début que ça va mal se passer.

Et en fait, ce matin, je pense que j'ai vu juste quand j'ai ressenti ce sentiment. Oui, maintenant, j'en ai la certitude. Parce qu'avec l'autre qui se permet de m'insulter après tous les risques que j'ai pris pour lui et ce dans ma propre demeure, ça ne passe clairement pas.

Alors non. Juste non.

Lentement, je pose mon rapport que j'étais entrain de lire et, d'un coup d'un seul, j'exécute un Soru, me retrouve à côté de Ragnar, lui envoie un coup de pied chargé de Haki en plein dans sa gueule de logia qui l'envoie valsé, mais je m'arrête pas là et d'un nouveau Soru je le suis dans son vol plané, lui fourre mon poing au Haki dans le bide pour le propulser plus rapidement sur le sol, puis, une fois encastré dans mon parquet, je lui choppe sa tignasse rose parce que c'est comme ça qu'on se bat entre fille et le traîne sur le sol jusqu'à la porte d'entrée qu'Alfred m'ouvre en grand parce que c'est le meilleur majordome du monde.

Et après avoir jeté cet importun dehors, je lui lance mon plus mauvais regard, celui chargé de Haki Royal qui vient appuyé fortement ma demande...

Quand tu auras appris le respect, on pourra peut être causer. En attendant, ne t'avise même pas d'essayer de passer cette porte.

Un instant, Ragnar semble prêt à se rebeller et puis, la présence dans mon dos fini de le convaincre. Main sur mon épaule, Reyson m'a rejoint près de la porte pour éviter que mes actes ne s'enveniment plus que de raison.

Et tandis que le relou est dehors, je referme la porte en la claquant avant de me tourner vers les hommes restés dans le salon.

Ne pensez pas que nous avons oublié que la révolution nous en doit une. Après tout, vous êtes libre maintenant non ? Bref, je doute que Ragnar se serait déplacer avec vous deux s'ils comptaient juste nous apporter sa part du contrat. Donc, maintenant que l'emmerdeur est dehors, vous allez pouvoir discuter sérieusement.

Et je retourne sur mon canapé afin de suivre d'une oreille distraite la conversation qui va suivre entre Rafaelo, Mandrake et Reyson. Et Clotho, qui a décidé de squatter pour une obscur raison. Ma foi, je sais vraiment pas ce que tout cela va donner.


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Malgré le lieu, Rafaelo salua Reyson d’un signe de tête appuyé, honorant ses engagements jusqu’au bout. Nécessité faisait loi, et ils n’en avaient pas terminé avec ces pirates, quand bien même traiter avec eux lui en coûtait. Ainsi entrèrent-ils dans leur riche demeure. Un étalage de luxe qui tranchait avec la dégaine de leurs alliés. Le révolutionnaire n’avait jamais aimé ce genre de démonstration, d’autant plus qu’ici, il savait très bien d’où provenait cet argent …

Soucieux des règles, il laissa Mandrake entrer en premier : il occupait, jusqu’à preuve du contraire, toujours son siège au DRAGON. Il était donc leur supérieur hiérarchique à tous. Rafaelo se tint donc derrière lui, comme un garde du corps l’aurait fait. Il le laissa parler. Jonas tenta de se redresser mais son dos craqua horriblement. Il retint une grimace.

« Mes frères m’ont appris ce à quoi ils s’étaient engagés pour votre aide, pour me secourir … » cracha-t-il, comme s’il parlait d’un tas d’immondices.

« Et je viens honorer ces engagements. » continua-t-il suivant Reyson.

Ils parvinrent dans une pièce encore plus décadente que les autres, où la richesse se disputait au confort. Une sorte de cocon intimiste où une rouquine était affalée dans un amas de coussins, comme si jamais Jotünheim ne s’était passé, comme si jamais ce dragon n’avait ravagé les couloirs de la prison et n’avait failli sombrer avec la prison dans sa folie. L’assassin fronça les sourcils en observant tout ce qui se trouvait autour de lui. Il était … mal à l’aise. Dans le nid d’un dragon, cerné par l’or et l’opulence. Dans la gueule du loup, et celle-ci était farcie de crocs. Tout ce qui comptait, c’était de faire profil bas. Que tout ça se passe très vite et sans problèmes … Il tira donc le siège à côté de Jonas, sans regarder ni saluer les pirates. Après tout, personne ne s’intéressait à lui pour l’instant et c’était tant mieux. Jusqu’à ce que la porte s’ouvre à la volée, jusqu’à ce qu’une figure honnie ne se fasse chemin jusqu’à leur réunion.

Quelques secondes s’écoulèrent dans un silence gênant. L’assassin échangea un regard vipérin avec Jonas, la mâchoire crispée. Ses yeux s’étrécirent et la fumée de son cigare se mit à légèrement tourbillonner. Un rire jaune lui échappa, mêlant dépit et dédain pour le nouvel arrivant. Il serra le poing. Pas d’erreurs, pas de … Oh non … Ragnar ce n’était pas le …

S’il avait apprécié la pique à l’encontre de Clotho, le reste déplut largement au révolutionnaire. Il ferma les yeux lorsque le premier coup de la dragonne vint l’enfoncer dans le sol. La suite ne fut qu’un second silence horriblement gênant. Rafaelo soupira de plus belle, en secouant la tête. Il se pinça l’arête du nez, pour chasser une migraine en devenir. La question qui revenait souvent en ce moment : pourquoi ? Pourquoi rien ne pouvait se passer facilement, pourquoi il fallait toujours que ça foire à un moment donné ? C’était pourtant si simple : venir, discuter, repartir. Et même ça, ça foirait. Bon sang.

« Ahem. C’est justement … cela qui nous amène, Izya. L’état dans lequel était Ragnar était une contrepartie il me semble … et je crains que tes hormones, Reyson, ne lui aient un peu fait tourner la tête. » ricana Jonas en serrant puis desserrant le poing.

Il détestait ramper, même ainsi affaibli. Mais il n’était pas ici en position de force. Il fut un homme fier, droit et implacable. Il n’acceptait pas de se laisser marcher sur les pieds et cette tirade ressemblait à tout ce qu’il était capable de formuler comme excuses pour le comportement d’un de ses hommes.

« Traiter avec des pirates, c’est une chose. Mais des traîtres sanguinaires, c’en est une autre. » cracha soudain Rafaelo, sortant de son mutisme comme si l’événement avec Ragnar ne s’était pas réellement passé, toujours bloqué sur Clotho qui prenait ses aises.

Il se pencha vers lui avec un grand sourire, le regardant bien droit dans les yeux, afin qu’il comprenne ô combien il était sincère.

« Je respecte l’hospitalité de nos hôtes, qui malgré leurs crimes se sont montrés méritants et droits dans leurs actes : ils ont tenu leur parole et ont risqué leur vie pour la révolution. Mais toi, toi, immonde petit félon, tu mourras dès l’instant où tu mettras un pied en dehors d’Armada. » menaça-t-il, avant de se rasseoir et de rallumer son cigare éteint d’un geste nonchalant.

Il ne se départit pas de son sourire vipérin, et supporta le regard courroucé de Mandrake d’un hochement des épaules.

« Ahem … oui, bon. Loin de moi l’idée de remuer certains éléments passés, certains plus récents que d’autres. Mais il semble que vous vouliez quelque chose en échange de vos services et … que Ragnar voulait redevenir un homme. » fit Jonas, allant droit au but.

Des mois auparavant, il aurait posé leur tribut sur la table et serait reparti sans un mot, les épaules droites et sans même cacher le dédain qu’il leur inspirait. Mais les temps changeaient. Foutu CP9, foutue prison …
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Je retire ce que j’ai dit : elle ne s’est pas ramollie, la grosse. De bons soru, de bonnes droites, juste ce qu’il faut pour virer quelqu’un de chez soit. Étant donné que nous sommes sur Armada, qu’elle détient les lieux et que c’est courant, personne n’est surpris de me voir faire un vol plané depuis la porte de son hôtel. Je reste quelques instants au sol à contempler ce merveilleux ciel bleu. Cela m’avait presque manqué de ne plus me prendre de pains dans la gueule.

En me redressant légèrement, je crache le sang accumulé dans ma bouche. Au moins, je suis rassuré sur ce point, elle n’a pas perdu la main. Mes inquiétudes n’étaient donc pas fondées. Je tiens parole mais je ne tiens pas particulièrement à affronter un empereur avec des mollassons d’où ma provocation. Je devrais peut-être en faire de même pour Reyson, mais Izya m’a déjà bien cassé la gueule. On verra pour une autre fois.

Il est maintenant temps d’y retourner. Avec mon empathie, je parviens à écouter quelques bribes de la conversation, juste de quoi comprendre les phrases. Rafaelo et Jonas, à cause de mon attitude qui va toujours à contre-sens, tentent de sauver le coup. Il suffit. C’est à moi de réparer mes « erreurs » et d’agir en grand homme. Je ne peux plus me cacher derrière les jupons de mes protecteurs, c’est maintenant à moi de protéger. Confiant, j’ouvre la porte.

- T’as pas perdu la main, ma vieille. Je te prie de bien vouloir accepter mes excuses. Comme l’a gentiment dit Jonas, j’ai quelques soucis pour gérer mes émotions depuis que… J’SUIS UNE PUTAIN DE GONZESSE !

Je déraille de nouveau. Mes deux collègues appuient un regard insistant vers ma personne, qui me fait immédiatement redescendre.

- À ce sujet, Reyson, le contrat maintenant rempli, j’aimerai retrouver mon apparence.

J’avance progressivement vers la table autour de laquelle chacun est plus ou moins installé. Cette fois-ci, aucun sourire malicieux, aucune vanne, aucune provocation.

- Du fond du coeur, que ce soit les pirates ou les révolutionnaires, je tiens à vous remercier. On ne se connaissait pas, vous n’aviez aucune garantie d’en ressortir vivant, et pourtant, vous m’avez suivi dans cette folle aventure. C’était marrant quand même, non ? Mais si. Souvenez-vous de la tronche d’Izya quand elle était en méchant vilain dragon et que…
- Hem… lâche Mandrake.

Merde. J’ai encore vrillé.

- Pardon. En même temps, c’est ton fichu caractère qui me pousse à t’emmerder. J’y peux rien moi si
- On a compris, Ragnar, poursuis Jonas.
- Je veux juste qu’elle sache que je l’apprécie plus qu’autre chose. C’est pareil pour toi Reyson. Pas la peine de me faire une crise de jalousie.

Ma manière de gérer les conflits sociaux est vraiment à revoir. Pour le coup, je suis un enfant manquant cruellement de tact et de retenu. J’espère qu’ils en ont conscience depuis le temps. Quoi qu’il en soit, je me retourne vers Clotho qui risque de perdre la vie incessamment sous peu. Il est vrai qu’il n’est pas vraiment le bienvenu. Je ne connais pas ses antécédents avec l’assassin, mais il n’empêche qu’il a trahi la révolution.

- En ce qui me concerne, j’ai toujours une dette envers toi, Clotho. Même si j’ai pu t’aider à entretenir des relations plus ou moins saines avec la révolution. Néanmoins, je ne retiendrai pas Rafaelo de s'occuper de toi. J'essaierai peut-être de le raisonner, même si je pense justement qu'il l'est plus que moi... C'est un peu con c'que je dis. Bref.

Puis je regarde tout ce groupe. Je ne comprends absolument rien. À quel moment est-ce qu’on s’est dit qu’on allait tous bosser ensemble ?

- Vous savez… Nous voir ici, tous ensemble… Qu’importe le camp des uns et des autres, on se bat tous pour notre liberté. C’est tout ce qu’il faut retenir. Izya et Reyson, vous êtes autant révolutionnaires que je suis pirate. Je suis très heureux d’avoir fait votre connaissance à tous.

Et j’esquisse à nouveau un étrange sourire dont moi seul ai le secret.

- Maintenant, on peut reprendre les discussions. Du moins quand j’aurais retrouvé mon apparence, hein. Mais j’ai hâte que l’on poursuive nos aventures ensemble, héhé.

Ça promet. Un groupe pas du tout harmonieux, des gros tempéraments de tous les côtés, des forces monstrueuses, des querelles passées qui remontent à la surface… On a tout du groupe qui va finir par s’entretuer à la fin. Mais vous savez quoi ? Je suis persuadé que dans le fond, chacun ici présent est heureux de se retrouver. C’est ce que je pense pour ma part, et tant pis si je suis le seul. Ma naïveté n’étonnera plus personne. Pas même moi.




Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Mar 19 Fév 2019 - 14:06, édité 1 fois
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« Hum… Vous êtes sûrs de vouloir qu’il redevienne un homme ? Il manquait déjà autant de tact auparavant, mais c’est bien la première fois que je le vois s’excuser. Ou essayer. C’est quand même une amélioration non ?

Bon, c’est vous qui voyez. »


Je m’avançais d’un pas lent vers Ragnar, comme si je n’étais pas du tout pressé par ce moment. Et tandis que je levais une main aux doigts pointus vers le révolutionnaire, mon autre main demeurait toujours sur le poignet de ma lame, et ce depuis les premiers conflits. Ragnar avait énervé Izya qui le lui avait bien rendu, et la simple présence de Clotho réveillait les pulsions assassines de Rafaelo. Etaient-ils réellement ici pour dialoguer ? Ou allaient-ils prendre les armes sitôt la silhouette de leur camarade retrouvée ? Je soupirais. Finalement, c’était l’homme brisé par Jotunheim et moi, l’homme brisé par Impel Down, qui étions les plus normaux. Fallait-il vraiment passer par l’enfer pour savoir se tenir ?

Tandis que Ragnar retrouvait son apparence d’origine, avec une moustache en bonus, je me tournais de telle sorte à garder les trois révolutionnaires dans mon champ de vision. Sait-on jamais. Peut-être vaudrait-il mieux mettre les choses au clair tout de suite ? Je m’adressais alors à Rafaelo et à Clotho :

« Si vous voulez vous mettre sur la gueule, c’est dehors messieurs. Le premier qui sortira les armes, ou les poings, dans notre demeure sera traité comme un ennemi. Aussi, je préférerais que vous évitiez de vous entretuer. Ou en tout cas pas tant que le problème de l’Empereur ne serait pas résolu… »

Peut-être pourrions-nous dialoguer correctement à présent ? A moins que Ragnar ou Clotho ne lancent la provocation de trop ? Néanmoins, j’espérais que notre alliance ne se conclurait pas ce soir. Sinon nous l’aurions vraiment dans l’os : après tout nous les avions aidés et nous n’avions plus de moyen de pression dans notre négociation. Si ce n’était une dernière chose : leur honneur.

« Nous avons tenu nos engagements. Ragnar nous a parlé d’un soutien à l’encontre du Malvoulant dont nous redoutons les foudres d’un moment à l’autre. Comment pensez-vous régler votre dette ? »
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Je récupère le pichet de Ragnar sans difficulté. Il me prend pour qui ou et quoi ? Il a oublié qui je suis ou il a pas suivit les news ? Je lui dit salut, je suis poli, autant que possible, et il me traite comme de la merde ? Il me prend pour un sous-fifre ? Il pense apaiser les tensions ? Son cul dans du marbre, ouais. Il me déconseille de répondre ? J'vais me gêner tiens. Il va déguster, l'enculé. Sauf que ... Izya réagit avant moi. J'la connais pas vraiment, mais assez pour me méfier. Et j'ai raison. Elle donne une leçon au révolutionnaire. Je souris intérieurement. J'crois que j'suis amoureux ... Elle a le tact légendaire dont j'ai toujours entendu parler sans jamais le voir en action. Une femme, une vraie. Je pose le pichet de Rag sur le bureau. Mandrake parle, mais je ne l'écoute pas vraiment, je ne suis pas là pour ça. Ses actions ne me regardent ni ne me concernent. Rafaelo, par contre ... Il n'est clairement pas content de me voir, ce qui peut se comprendre. Ragnar re-rentre dans la pièce. Il s'excuse, à sa façon, envers Izya et Reyson. Le fait qu'il pense pouvoir retenir Rafaelo me fait bien rire. L'assassin est l'une des rares personnes dans le monde qu'on ne peut contenir ou brider. Reyson fait en sorte que Ragnar redevienne un homme. Enfin, plus ou moins, je connais la réputation du métamorphe et ses amours pour les moustaches. Il prévient et rappelle qu'ici, ça reste dangereux. Mais ce qu'il dit rentre par une oreille et ressort aussitôt par une autre. Puis vient enfin le moment de parler de Teach. Voilà la principale raison de ma venue, j'vais pas le cacher.

" Si tu tues toutes les personnes qui abandonnent la révolution et tue des gens, tu vas avoir pas mal de boulot, Rafaelo. " Je ne suis pas ici pour provoquer, et ma voix est calme. Mais je rappelle la vérité. " Vous semblez bien content que Mandrake respire enfin l'air libre. Tu veux me faire croire que tu n'es pas content que j'ai participé à ce succès ? Si je meurs des mains de la révolution, mes hommes sauront trouver le GM pour révéler des secret de la révolution. Ce n'est pas une menace, "dis-je en voyant Mandrake se raidir un peu, "c'est un fait. Je n'ai peut-être pas fait parti de le révolution longtemps, mais je connais assez de choses sur elle, sur vous, et sur toi, pour occuper la marine quelques temps et que la révolution soit la cible principale du gouvernement. Je ne pense pas que tu veuilles que ce soit le cas. Et Freeman non plus, à priori. " Ma voix n'est toujours pas menaçante, je ne suis pas là pour ça.

" Quand tu rentreras, parle avec une dénommée Kardelya Koshin. Demande lui qui l'a aidé à vous aider, et qui a fait quoi, qui lui a permis d'arriver, qui l'a guidé jusqu'à la prison. Je lui ai également demandé qu'elle te rende ta boucle de ceinture, que tu m'as donné. Et pour info, je suis qui j'ai toujours été, celui que je veux être. Je n'avais pas prévu de quitter la révolution. Certaines personnes ne changent pas après un drame comme celui que j'ai vécu. Je n'ai pas eu cette chance. Malgré tout, si tu veux toujours venger l'honneur de la révolution que j'aurais soit-disant bafoué en vous quittant, en vous rendant le bateau et les hommes avec alors que j'aurais pu simplement les exterminer, soit. Mais réfléchis bien. Tu n'es pas quelqu'un d'impulsif. Je peux faire mal à la révolution. Je n'en ai pas envie. Mais si tu viens pour moi, les choses changeront. "

Il peut prendre ça comme une menace, mais ça n'en est pas une, pourtant. Mandrake a de l'expérience avec ce genre de chose, il a vécu des menaces par milliers. Il doit comprendre mon avertissement. Ce n'est que la réalité. Je ne fais que dire les choses telles qu'elles sont. Je n'ai pas envie d'attaquer la révolution, mais si on cherche à me tuer, je ne vais pas rester sans rien faire. Et je suis rancunier. Si je dois exposer chaque magouille, chaque planque, chaque révolutionnaire que je connais, je le ferais sans hésiter. J'ai aidé à Jotunheim. J'ai aidé à faire sortir Mandrake. J'aurais pu faire plus. Mais rien ne me forçait à venir, aider les aider. RIEN. Il semble oublier ce détail. Il ferait peut-être bien d'enlever ses œillères de temps en temps. J'avais pour projet d'attaquer le G9 et de le récupérer pour le donner à la révolution. Vu comment c'est parti, je vais le garder pour moi et basta. Et ptet même tuer les révos cachés là bas. Parce que oui, il y en a. Des rumeurs le disent, et la dernière fois que j'y suis allé, j'en ai rencontré.

" Si tu persistes, je pense que tout est dit sur ce point. Maintenant, concernant Teach ... " Je me pose contre le mur, à côté d'Izya. " J'ai une alliance avec Shoma et Aoï. Une stratégie a déjà été mise en place. " Avant que je prononce ces phrases, il y avait exactement trois personnes au courant. Désormais, il y en a un peu plus. Je regarde Izya qui doit me prendre pour un fou, puis Mandrake qui me voit comme un gamin. Et il a raison. Je n'ai jamais affronté Teach. Mais j'ai ressenti ce qu'il inspire, à Thriller Bark. Jamais je ne l'oublierai.


En rouge et gris Drapea11
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Pour toute réponse aux multiples questions, Rafaelo s’empara de l’une des chopines qu’on lui tendit. Il renifla le breuvage et le goûta du bout des lèvres. Il sentit plus qu’il ne vit Jonas retomber dans son siège lors de la nouvelle entrée de Ragnar, et faillit réagir, mais Reyson était déjà sur le coup. L’assassin commença à se détendre lorsqu’un étrange mot gagna ses oreilles. Il fronça les sourcils, encaissant la métamorphose de son camarade révolutionnaire, le pirate n’avait pas fini de parler.

« Le Malvoul… »
commença-t-il, avant de recracher sa bière sur la table et de manquer de s’étouffer.

Jonas de son côté ouvrit grand les yeux mais eut la bonté d’âme de se ressaisir plus vite que l’assassin. Il fronça les sourcils tandis que Rafaelo s’essuyai la barbe du revers de la main. Ce fut à son tour de darder un regard noir sur Ragnar.

« Un soutien face à Teach ? » ricana-t-il pendant qu’un homme sortit de nulle part et commença à nettoyer la table.

Le révolutionnaire marqua une fraction de seconde d’arrêt en observant le super-majordome déjà en train de nettoyer la table de la bière renversée, puis il revint vers Ragnar.

« Attends, c’était pas … Ragnar ? » murmura-t-il, le poing fermé posé sur la table.

Ce fut à ce moment précis que Clotho prit le temps d’expliquer à Rafaelo ses choix et états d’âme. L’assassin serra les dents, croisa le regard du rouquin. Ce dernier lui fit signe de se calmer d’un geste de la tête. Il n’en serra les dents que de plus belle, il voulut se lever, réagir. Mais tint bon. Il n’était pas un chien sauvage. Il n’était pas l’un de ces foutus salauds qui se prenaient pour des héros.  Mais plus les mots de Clotho tombaient, plus il lui était difficile de rester sans rien dire. Jusqu’au point où …

BAM.

L’épaisse table avait tressauté, manquant de renverser tout ce qu’il y avait dessus. Son point était posé sur le chêne ciré de l’imposante desserte des pirates. Une fumée grisâtre s’échappait de son poing, là où il aurait dû s’entailler la peau s’il avait frappé de toute sa rage. Tous se retournèrent vers lui.

« C’est bon ? T’as fini de chialer que t’es un saint ? Tu ne peux rien nous faire, Clotho. La révolution n’est pas l’apanage de quelques abrutis, quand bien même ils se pensent les chefs. Alors tu descends de tes chevaux, t’arrête de penser que torcher le cul des puissants fera de toi un type important et tu la fermes. Tu la fermes et surtout … tu la fermes. »
tonna-t-il avant de darder un index inquisiteur sur Ragnar.

Il fronça les sourcils, le maintint en joue.

« C’était ça la contrepartie ? Se lancer dans une guerre totale contre Teach ? »
maugréa-t-il, alors que Mandrake restait étrangement silencieux à ses côtés.

« On est pas une putain d’armée au service des causes des pirates à la mords-moi-le … »
reprit-il en haussant petit à petit le ton, jusqu’à ce qu’une main couturée vint se poser sur son avant-bras.

Jonas se redressa lentement, s’aidant du bras de Rafaelo pour se maintenir. Sous la surprise, celui-ci s’était tu au milieu de sa phrase, peut-être même juste au bon moment.

« Tu as parlé du fait que Teach vous en voulait. Je suppose … que si Armada tient encore les flots, c’est parce qu’il n’a pas encore pansé ses plaies depuis … depuis la mort de Red. » trancha-t-il, enfonçant ses prunelles grises dans le regard de Reyson.

L’assassin en resta coi quelques secondes puis il se retira de la poigne de Jonas et croisa ses bras sur sa poitrine, en une attitude franchement hostile. Dur de reconnaître là le guerrier calculateur des fonds de Jötunheim, tant ce genre de choses le prenaient à fleur de peau. Kenora, l'état de Jonas, Armada, revoir la tête de Clotho et enfin ... ça ! Le vase avait une fâcheuse tendance à trop se remplir. Sans compter que poursuivre ce genre de lubies ne lui permettrait pas de revoir sa femme et ses enfants avant encore des mois ... Cela faisait trois sans, maintenant. Trois foutues années sans avoir pu remettre le pied sur Skypeia.

« Ce que Rafaelo essaie de vous dire à sa manière … c’est que cet engagement a été fait sans nos leaders en soient informés … et que ma libération n’aurait pas valu ce prix à leurs yeux. Ceci dit … je vois mal ce qui pourrait être plus profitable que la fin de Teach sur les océans … sinon le chaos qu’engendrerait sa disparition. » reprit le chef de guerre, démontrant que si son corps avait été brisé, les ruines de son esprit avaient encore de beaux restes.

Il soupira, se redressa dans son siège.

« Si la Révolution doit apporter son soutien, cela devra se faire par le biais du conseil au grand complet. Je n’ai pas le pouvoir, seul, d’en décider. Attaquer un Empereur se doit d’être discuté. Surtout un type aussi rancunier que Teach. » conclut Jonas en faisant bien comprendre à Rafaelo et Ragnar qu’il était, ici, celui qui menait la discussion.

Jusqu’à preuve du contraire, il occupait encore le siège de la Guerre. Il n’avait pas réellement besoin de l’assentiment du Guide, mais il avait d’autres affaires à régler … D’autres cartes à jouer pour ce futur-là. Ah bon sang, où était Ombre quand on avait besoin de lui ? Il était toujours de bon conseil pour ce genre de situation. Enfin, il ne parlait pas et se contentait de bégayer un peu … mais Jonas préférait encore le son de sa propre voix aux éclats fumeux de l’assassin et aux sautes d’humeur hormonales de Ragnar. Il ne faisait, évidemment, que temporiser, mais autant écouter les pirates jusqu'au bout avant de crier au loup.
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C'est marrant quand même les organisations soudées avec des membres qui ont un peu trop d'honneur pour laisser le copain se démerder avec ses problèmes. Parce que, moi, perso, à la place de Rafaelo et Mandrake, j'aurai certainement laissé Ragnar se démerder seul avec la promesse qu'il nous a faite...

Bon, en vrai je dis ça juste parce que c'est Ragnar et que j'aurai bien eu envie de le voir dans une situation ou même ses amis l'abandonnent parce qu'il fait trop de merde. Mais si l'un de mes anges m'avait secourue en échange d'une promesse d'aide, évidemment que j'aurai aidé.

Les gens loyaux, c'est vraiment que des idiots. Et malheureusement pour moi, je suis sans doute la reine des idiotes. Mais je ne le crierai pas sur tous les toits, ça ferai trop plaisir à l'autre débile.

Par contre, quand même, y'a un truc qui me chiffonne avec les propos de Clotho. Il parle d'une alliance déjà conclu avec un type qui a des alliés franchement douteux, je veux bien sûr parler de Shoma à qui j'ai racheté Weatheria et qui, aux dernières nouvelles, avait recruté Monsieur le lâche Mizukawa Sutero ; et une traîtresse lâcheuse, nulle autre que Aoi D Nakajima qui, je cite "n'avait pas pensé que ça abîmerait Armada que de lui arracher un cadran".

Ah, et puis dans cette alliance, il y a quand même Clotho. Je ne le connais pas vraiment mais de ce que je vois là, il a réussi à se mettre à dos nos nouveaux alliés en cours de recrutement.

Il commence bien, le second Round contre Teach... J'espère vraiment qu'il n'y en aura pas de troisième parce que je ne pense pas qu'on puisse trouver moins bonne coordination...

Même si la révolution nous rejoint, je préfère préciser de suite qu'on n'est pas encore prêt. Il nous faut plus d'alliés, plus de poids.

Autrement dit, au moins mes dragons, mais ça je le garde pour moi.

D'autant plus qu'avec le coup que nous venons de porter à Jotunheim, je ne doute pas un seul instant que le gouvernement risque de se remettre plus activement que jamais à la recherche de cette île mouvante. Et je doute que Grand Line nous protège éternellement.
Nous n'avons donc que très peu de temps pour nous renforcer contre n'importe quel ennemis qui viendrai s'en prendre à nous. Et si par miracle nous sommes plus rapide qu'eux, il nous faudrait alors décider le la marche à suivre : se renforcer et les attendre ou les attaquer sur leur propre terrain ?


J'ai posé mon rapport sur la table base, où Alfred est aussitôt passé pour le ramasser et le ranger avec tous les autres papiers concernant Stymphale. Et je regarde un instant Mandrake dans les yeux, parce que c'est lui que nous avons secouru, et parce que c'est lui qui est le supérieur des deux autres.

Mais lorsque le Malvoulant sera tombé, lorsque le chaos régnera sur les mers et que l'heure de l'attaque finale sur le Gouvernement Mondial aura sonné, alors vous pourrez compter sur notre appuit. Car il y a des lois qui doivent être abolis.
Et des mesures, interdites.


Je lance un regard en coin à Reyson. Après tout, c'est son but non ? D'abolir le Buster Call. Et, vu le chemin que nous avons commencé d'entreprendre, cela parait être le meilleur moyen d'arriver à son but.
Sans parler de ma propre idée d'abolir l'esclavage des anges. Et des autres aussi, parce que je suis généreuse. Mais en temps que Reine des anges, ils sont ma motivation.

Cependant, qu'ils ne commencent pas à imaginer que par mes paroles, nous devenons des membres de leur grande armée. Ça, jamais. Non, nous avons un but commun, c'est tout. Et si notre but précis s'avère plus facile à atteindre par un autre chemin, en bons pirates que nous sommes, nous irons au plus simple.

C'est ça, la vraie voie du pirate.
Même si moi, je suis vraiment une idiote.


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Bravo Ragnar. Encore une fois, j’ai mis tout le monde dans l’embarras. Rafaelo est complètement abasourdi par ma promesse faite à nos nouveaux alliés pour avoir leur soutien à Jotunheim. Jonas tente de reprendre tant bien que mal la main, il est encore notre supérieur après tout. Et probablement la personne la plus avisée autour de cette table. L’annonce de Clotho rentre dans mes oreilles, notamment le nom de Aoi à qui j’ai demandé de l’aide en échange de mon soutien… Est-ce que tous ses pirates se connaissent ? Se respectent ? Je ne dirai rien pour le moment.

- Pardonnez-moi d’impliquer la révolution dans un tel projet. Jonas, au-delà de la personne, tu détiens des informations bien trop précieuses pour être entre les mains du Gouvernement. Tu serais peut-être mort avec tes secrets, peut-être pas, j’ai préféré agir avant d’avoir la réponse. Il me fallait une équipe express, je suis tombé sur des personnalités intéressantes. Tu penses ne pas valoir ce prix, je te dis que la Révolution ne pensait pas la même chose que toi.

Eh oui, je ne me serai jamais lancé dans cette mission impossible si le Conseil ne m'avait pas sollicité. Et concernant les personnes intéressantes, la preuve enqu'Izya vient d'évoquer un projet commun à tous les révolutionnaires, en théorie. L’affrontement final contre le Gouvernement Mondial… N’allez pas me dire que ni l’assassin, ni celui qui occupe le siège de la Guerre n’ont pas réagi à ces paroles. Ma forme masculine retrouvée, je ressens mes muscles saillants chauffer à l’idée de cette grande bataille. Mais c’est l’ultime étape et d’autres doivent être gérées au préalable.

- La Révolution doit effectivement en discuter. Mais sachez que pour ma part, je tiendrai mes engagements et m’associerai avec vous, seul ou avec la Révolution.

Je me retourne vers mon collègue, enfumé de colère.

- Désolé, camarade. Mes décisions sont parfois dingues, surtout pour quelqu’un d’aussi réfléchi que toi. Tu es libre de tes décisions, mon ami. Je ferai ce que j’ai à faire.

En levant quelques instants les yeux vers le plafond, des réflexions fusent dans ma petite tête. Pas grand chose. C’est fatiguant de réfléchir. Mais certaines choses s’assemblent tandis que d’autres se détachent.

- Jonas, penses-tu que la Révolution laissera filer des alliés aussi précieux ? Ils nous ont aidé et leur but final est semblable au notre, dirons-nous. D’autant plus que le Malmouvant est une des gangrènes de ce monde. Sans la rencontre de ce couple pirate, je me serai penché sur son cas à un moment donné. C’est peut-être le destin, dis-je en souriant. Pis ça laissera la chance à Clotho de se racheter pour la cause.

Je sens que ce dernier ne sera pas d’accord avec ce que je dis, mais je le supplie du regard de ne pas en rajouter une couche. Pour le coup, je tente réellement d’apaiser les tensions. Je me laisse alors tomber sur la chaise placée juste derrière moi. Celle-ci craque légèrement. Je n’ai plus l’habitude de peser aussi lourd. Mes muscles ne sont pas si inexistants que ça finalement. J’ai le regard complètement vide. Si ce n’est le mur en face de moi, personne ne croise mon regard.

- Putain… J’ai vraiment le don de me lancer dans des actes désespérés. Mais c’est tellement excitant. Surtout quand c’est pour la bonne cause.

Je chope un des pichets sur la table en allongeant mon bras, sous forme d’encre visqueuse, que je tends ensuite vers le ciel. Le super majordome vient aussitôt me servir. Il n’y a pas à dire, son travail est remarquable. Même à Marie-Joie, le service n’est aussi efficace. Oui, je suis probablement l’un des seuls ici qui puise se vanter d’avoir visité la capitale du monde. Néanmoins, j’ai jamais eu aussi peur. Bref, je m’égare. Je bois un bon cul-sec pour me remettre les idées en place.

- Bon, qu’est-ce qu’on fait ? Moi, je me lance dans cette quête contre le Malmouvant, je tiendrai ma promesse. C’est réglé pour ma pomme. Je réfléchis déjà à la suite. Izya et Reyson aussi. Clotho est là uniquement pour ça également. Il ne reste donc plus que…

J’envoie un léger sourire vers mes comparses. Nul besoin d’user de mon empathie pour ressentir leur haine foudroyante à mon égard. Je les comprends tellement, c’est probablement ce qui me fait le plus rager dans cette histoire. La Révolution à ses objectifs, suffisamment comme ça d’ailleurs, alors je n’ai pas envie de leur en rajouter une couche… Surtout cette couche. Je n’ai pas tellement réfléchi le jour où j’ai offert cette proposition. J’étais seulement certain de leur confier mon aide, la mienne, personnelle.

Quel tocard je fais.

- Hem... Nous parlerons de ton cas plus tard, Ragnandouille, dit l'estropié. Avez-vous de quoi effectuer une audio-conférence ? Il me semble que cette réunion concerne bien plus de personnes que prévu.

L'homme qui ressort d'entre les morts, semble reprendre du poil de la bête. Il se sent probablement obligé de ne pas lâcher ceux qui l'ont sauvé, mais il sait pertinemment que cette décision ne peut lui revenir uniquement. Tout comme moi, peut-être tout comme Rafaelo, dans le fond, cette mission est une bonne opportunité de frapper fort. Très fort. La Révolution n'a pas qu'un seul ennemi. Le Gouvernement Mondial n'est pas son seul problème. Un type comme Teach est aussi dégueulasse qu'un Dragon Céleste.



Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Mer 20 Fév 2019 - 13:45, édité 1 fois
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Un saint ? Non, j'ai jamais dit ça. Je n'ai jamais été un saint, même quand j'étais civil. Mais j'suis pas un monstre non plus. J'suis pas une menace. J'suis juste moi. Et depuis quand je torche des culs, moi ? C'pas moi qui ferme ma gueule quand Mandrake parle. C'pas moi qui suit les ordres, aussi débiles soient-ils. C'pas non plus moi qui avait besoin d'aide pour libérer un type prisonnier du GM. Rafaelo n'est pas content, et ça, ça me fait plaisir. Le voir perdre de sa prestance, savoir qu'il possède une faiblesse que désormais je connais, savoir qu'il fera des erreurs en venant pour moi ... aaaaaaah. Je soupire de joie. Ça n'a pas de prix, cette révélation. Rafaelo Di Auditore, le grand assassin craint dans le monde entier, qui perd son sang froid face à un petit pirate comme moi. Je jubile. Parce que oui, évidemment je vais exploiter cette faiblesse, je ne suis pas assez con pour la laisser passer. Et ça confirme mes soupçons. Puis vient le tour de Mandrake, de calmer le révolutionnaire et de prendre la parole. Barf, comme on pouvait s'en douter, il n'est pas chaud pour Teach. Et, tout comme la marine, il met sa sur le dos de ceux qui décident. Pas capable de prendre la décision par lui même ? Et mon cul, c'est une fête foraine ? Il est l'aspect de la Guerre, l'un des meilleurs guerriers au monde, respecté dans toute la révolution. Et il n'est pas capable d'assumer, de faire un choix ? Non, il ne veut pas, faire de choix.

Je regarde Izya qui me regarde bizarrement. Et je me doute de ce qu'elle sous-entend par ce regard. Elle ne doit pas croire que mes "alliés", sont de vrais atouts. Mais la situation a été très claire, on a chacun donné nos conditions. Et on a tous accepté. Après, on est des pirates. Une trahison n'est pas à exclure ... Mais disons que j'ai trouvé les bons mots auprès des bonnes personnes pour m'assurer d'un soutien supplémentaire. La femme dragon offre deux possibilités quant au Malvoulant. Comme toujours, aucune ne me convient. J'suis pas du genre à attendre qu'on vienne me casser la gueule. Et j'suis pas assez con pour aller affronter un empereur face à face. J'suis une miette de pain sous son pied, actuellement. Il me tue d'un simple regard. Et je suppose qu'il en va de même pour toutes les personnes présentes, à l'exception de Mandrake qui devrait le retenir quelques minutes. Mais je sens qu'on va devoir parler entre pirate, après le départ des révolutionnaires. Ragnar, en bon abruti, s'excuse auprès de Mandrake. C'est clair qu'un projet comme ça, ça implique plus qu'un révolutionnaire. Et que, comme dans toute organisation à échelon, c'est le sommet qui décide, le bas sert juste à crever et faire des chiffres. Le genre de truc que je n'aime pas spécialement. Mais encore une fois, ça dépend, puisque je suis au top de mon équipage et de mon île. Vous ai-je déjà dit que je suis contradictoire ? Ouais ? Bah j'aime ça. Je souffle le chaud comme le froid, selon mon humeur.

Par contre, quand il parle de me racheter, je clic. Il a beau me faire passer un message dans son regard en me disant de ne pas réagir, j'ai envie de réagir. Je ne dois plus rien à cette révolution de merde. RIEN. Et s'ils me cassent les couilles, je vais venir pour eux. Rafaelo n'a pas idée de ce que je connais, Ragnar non plus. Shaïness m'a bien aidé à m'intégrer, et c'est à ELLE et elle seule que je dois la prolongation de ma vie. C'est la seule personne au monde envers qui je suis redevable. La seule qui pourrait éventuellement réclamer quelque chose de moi. Mais tous les autres, allez crever la gueule ouverte dans un caniveau. J'ai envie de dire ça, et j'ouvre la bouche. Mais cette situation, cette discussion, ce n'est pas moi le sujet. C'est pour Armada, qu'on est ici. Je suis un des leaders d'Armada, je dois me comporter comme tel. Alors je referme ma bouche. Mais Ragnar comprend bien que je ne suis pas d'accord avec ses mots et que j'ai plein de choses à dire. Mandrake demande une audio-conférence. Il ne sait pas que je suis un pro des den den ? Je sors trois den den de ma poche intérieur, et les pose sur la table que Rafaelo a tapé. Je fais signe au révolutionnaire, l'invitant à les utiliser. Un vidéo den den, pour qu'on puisse se voir, un introuvo den den, qui rend in-traçable toute communication effectuée avec, et un den den blanc, classique, qui rend privé toute conversation.

" Si vous attendez que Teach vienne, alors vous avez déjà perdu. Si on le laisse venir à pleine puissance, Armada se fera raser et couler. Un type comme lui ... Une chose, comme lui, tu ne veux pas qu'il s'approche de ta maison. Tu le gardes le plus loin possible. Je vais aller dans le Nouveau Monde, amoindrir ses forces. C'est là bas que la fin commence. J'ferais juste un petit détour par les Blues avant, j'ai deux trois trucs à récupérer. "

Je reste dos contre le mur, bras croisés, surveillant un peu Rafaelo.


En rouge et gris Drapea11
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L’assassin secoua la tête, encore une fois. Il soupira et se renfonça un peu plus dans son siège.  Partir comme ça, donner sa parole en si peu de temps ? Bon sang, c’était tout sauf rationnel. On n’engageait pas un plan de bataille sans savoir à qui on se frottait. Et niveau terreur mondiale, Teach se posait là. Et niveau alliés … Aoï ? Shoma ? Laissez-moi rire, rien de moins fiables que ces deux-là. Sans compter Clotho, qui serait le premier à tourner casaque en cas de danger. Par contre, à les envoyer en première ligne … règlerait trois problèmes avec une seule pierre. Un sourire mesquin se peignit sur les traits de Rafaelo. Il se détendit, laissa ses doigts pianoter sur la table. De la chair à canon, parfait. Un usage idéal pour une raclure comme lui. D’autant plus qu’une lame dans la nuit, quelque chose qui viendrait tirer un trait définitif sur ceux-là … hé hé. Il revint à lui au moment où Jonas reprit la parole, sortant des méandres brumeux de son esprit tortueux.

Une audio-conférence ? Là, comme ça ? L’assassin fronça les sourcils. Il posa son autre main sur la table en un geste médiateur, sa rancœur disparue dans ce plan fallacieux qu’il était en train d’ourdir. Tous ne ressortiraient pas vivants de cet affrontement. Il marqua un instant de pause. Affrontement ? Envisageait-il déjà de livrer ce combat ? Il expira par le nez, envoyant un nuage de fumée s’écraser sur le chêne de la table. Clotho en profita pour poser ses outils, étaler ses dendens corrompus. L’assassin les balaya littéralement de la table, les faisant rouler par terre. Il avait ses propres outils, et ne ferait jamais confiance au matériel d’un traître comme lui. Merci.

« Va jouer dans le nouveau monde si tu veux. Fais tes plans, avec les deux pirates les moins fiables du monde, dont l’une est certainement déjà en train de crier tout ce qu’elle sait dans les geôles du Gouvernement. Quant à l’autre … son surnom c’est ‘poignard dans le dos’ un peu comme le tien, c’est amusant … » grogna-t-il avant de tuer toute remarque dans l’œuf d’un geste de la main.

Et si ça ne suffisait pas comme consigne, il modela sa fumée en une vague forme de l’étendard de Teach, au milieu de la table pour signifier que cette histoire était close. Quant à parler de poignard dans le dos pour un assassin, c’était plutôt cocasse mais étrangement, personne n’osa lui faire remarquer. Au moins avait-il la fierté de ne pas avoir trop de cicatrices dans le dos, pour ce que cela valait ...

« Sauf ton respect, Jonas, je pense qu’une simple discussion ne suffira pas à conclure quant à cette affaire. Et dans la mesure de ce que je peux révéler ici, Adam … enfin, le Conseil, aimerait discuter avec toi de certains points avant tout. Tu sais pertinemment que ma présence n’était pas due au hasard. » fit-il, en le regardant droit dans les yeux.

Le message était assez clair. Ils voulaient constater l’étendue des dégâts, qu’ils furent physiques moraux ou … confidentiels. Une lueur bravache fit jaillir une étincelle dans les yeux du rouquin, qui mourut bien vite. Il se caressa une série de cicatrices sur l’avant-bras et soupira. N’était-il pas celui qui avait dit, lors de son sauvetage, qu’il valait mieux qu’il y soit resté ? Il soutint cependant le regard de Rafaelo. Qui sait ce qu’il serait arrivé si c’était lui au lieu de Ragnar qui l’avait ramassé ? Bien entendu, Jonas ignorait que le révolutionnaire avait fait durant son évasion, tout comme il ne pouvait ignorer les rumeurs sur le boucher de Goa.

« Nous … discuterons de cela plus tard, assassin. » trancha-t-il, appuyant bien sur le dernier mot pour lui rappeler ce qu’il était, et pourquoi il était là aujourd’hui – et surtout, à qui il devait de n’avoir eu à perdre qu’un bras des années auparavant au lieu de la vie.

Rafaelo acquiesça et quelques secondes de silence. Avant qu’il ne revienne sur le drapeau de fumée constitué au milieu de la table. Il se racla la gorge et se gratta la barbe le temps de reprendre ses esprits.

« Bien. S’attaquer à l’Empereur le plus pourri de ces cent dernières années, ça vaut bien quelques plans, mais surtout des ressources que nous n’avons pas actuellement. Je ne dis pas que je m’engage au même titre que Ragnar, seulement si nous pouvions faire sauter cette immondice de son trône et y installer quelqu’un de plus … clément … disons que ce serait toujours ça de pris. » commença-t-il.

Et un allié de poids face au Gouvernement, c’était largement sous-entendu. Enrôler des Empereurs pour leur lutte, faire des alliances … après toutes ces années, il fallait avouer qu’il ne voyait pas d’autre choix. Surtout s’ils comptaient sur un « après ». Ils auraient besoin d’un monde stable et prêt à aider leur cause. Alors s’il fallait commencer par là … Teach était le genre de salaud à attendre la fin de la guerre pour écraser tout le monde d’un coup. Quant à Izya et Reyson … il pensait pouvoir encore tirer avantage de leurs liens. Ils avaient fait montre d’un certain courage, sinon d’honneur. Peut-être, peut-être …

« Je ne peux parler au nom de mes pairs, mais il est indéniable que le monde se porterait mieux sans Teach … et encore d’autres éléments. Tout ce qui peut profiter au plus grand nombre. En ce sens, cela me paraît réalisable. Mais nous ne sommes ni assez nombreux, ni assez puissants... »

… pour le moment.

« … donc il nous faudra des alliés. » reprit-il.

« Fiables. » précisa-t-il, sans même regarder Clotho.

« Et de préférence avec une dent contre Teach. » conclut Jonas en reprenant la parole.

L’assassin opina du chef. Armada, des forces révolutionnaires. Un coup le Gouvernement, un coup un Empereur. Diviser leurs forces n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. A moins que …

« Ou un peu moins fiables … mais déjà en guerre contre Teach. » rajouta Rafaelo.

Il ne put se départir d’un sourire malicieux.

« Non … tu ne penses pas à … ? » ricana Jonas avec, de nouveau, une étincelle dans le regard.

Contrairement à l'assassin, il semblait capable de faire la part des choses avec rapidité.

« Si … mais cela ne se fera pas en un seul jour, même si le Conseil est d’accord. Quoi qu’il en soit … cela nous ramène au même point : Ragnar, Jonas et moi devons aller rejoindre le Conseil. Et pour cela, Izya, Reyson … nous risquons d’avoir besoin de votre aide. Disons qu’il y a un train que nous devons prendre et … un petit soucis réglementaire nous en empêche. » fit l’assassin, parlant évidemment du fait que depuis Jötunheim il était devenu l’un des révolutionnaires les plus primés du moment.

Cela ne lui faisait pas particulièrement peur, sinon que l’ensemble de la marine était certainement en alerte, avec un étrange goût pour le sang révolutionnaire ces derniers temps.
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« Un petit souci réglementaire ? Vous avez besoin de notre aide ? »

J’ignorais si je devais garder mon sérieux ou bien lui rire au nez. Les révolutionnaires étaient venus pour que Ragnar puisse retrouver son apparence. Nous avions donc tenu tous nos engagements, c’était à eux de tenir parole, et qu’est-ce qu’ils faisaient ? Ils nous demandaient une nouvelle aide sans nous apporter la moindre garanti sur leurs engagements ? Quelle coïncidence qu’il faille les aider à rejoindre leur objectif pour enfin obtenir une réponse à nos questions… Mais je n’étais pas dupe : Mandrake avait mentionné une audio-conférence. Pourquoi Rafaelo lui avait-il fait changer d’avis ? Ragnar semblait définitivement de notre côté. Mandrake souhaitait nous apporter un soutien, mais quand était-il de Rafaelo ? N’usaient-ils des mots que dans le seul but de nous attendrir pour obtenir notre aide ? Etant donné l’ambiance que j’avais pu constater depuis le début de cette rencontre, ça tenait la route.

« Lors de la bataille de Jotunheim, nous avions une garanti : des partenaires à Ragnar qui étaient restés avec nous. Ils ont été très bien traités et vous ont été rendu en pleine forme. Et qu’y a-t-il à présent ? Nous avons rempli tous nos engagements : vous aider à libérer Jonas Mandrake, vous rendre vos compagnons et redonner son apparence à Ragnar.
Nous avions l’approbation de Ragnar qui nous disait avoir le pouvoir de décider. Nous avions le support de la révolution contre le Malvoulant en échange de notre aide à Jotunheim.
Et maintenant, qu’avons-nous ? Des peut-être, des suppositions et des hypothèses. Uniquement des réponses évasives et vous nous demandez encore une fois notre aide ? »


A se demander qui étaient les pirates dans cette pièce.

« J’ai la désagréable impression de me faire avoir. »

Et Clotho qui parlait d’aller dans le nouveau monde pour nous diminuer les forces de Teach… Etait-il suicidaire ? Cela pourrait nous faire gagner un peu de temps, c’est sûr… Mais c’était risqué. Sauf qu’il avait dit vouloir retourner sur les Blues d’abord… Pour se réfugier en attendant que ne passe l’affrontement ? Après tout, les révolutionnaires le traitaient de traitre… Alors pouvions-nous réellement lui faire confiance ? Il savait pertinemment à quel point l’Empereur était puissant.

« Nous avons perdu plusieurs navires lors de cette bataille, et bien des hommes. Peut-être de simples pirates à vos yeux, mais ils avaient tous une vie, des amis et une famille. Des personnes pleurent leurs pertes autant qu’ils louent la victoire. Et vous nous dites qu’il est possible que nous ayons fait tout ça pour rien ?
Si vous ne pouvez pas décider pour la révolution, vous pouvez au moins décider pour vous-même ! Si la révolution ne se rallie pas à notre cause, vous serez-vous présent à nos côtés le jour de l’affrontement ? Nous avons déjà la réponse de Ragnar. Mais vous ? Jonas Mandrake et Rafaelo ? Et de quels alliés parlais-tu Rafaelo ? »


Ma main n’avait toujours pas quitté ma lame, mais c’était une mesure de précaution au départ. Là, je sentais un début d’envie de la dégainer. Je pensais les révolutionnaires des hommes de parole, mais n’étaient-ils au final que de vulgaires criminels comme nous ?

Plus important : c’était la réponse de Mandrake qui m’intéressait le plus. Car même si la révolution ne nous soutenait pas, la seule présence de Jonas suffirait à rallier de nombreux partisans à notre camp. Ne serait-ce que pour se battre à ses côtés et le protéger…
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L’assassin se renfrogna et observa Reyson en plissant les yeux. Il avait en effet commis l’erreur de sous-estimer les efforts qu’ils avaient engagés dans cette bataille, mettant en avant l’opinion latente que se faisait Rafaelo des pirates. Les vies de ces criminels n’avaient pas la même valeur à ses yeux que celles du peuple. Des civils, des innocents. Aussi relatif cela soit-il. Mais force était d’avouer que même au sein de ces pirates, tous n’étaient pas du même acabit. Ce qu’avait fait Izya pour libérer Jonas … c’était …

« Nous, individus, ne suffirons pas pour faire face à Teach. Peu importe les promesses. Peu importe nos forces respectives. Je pense, honnêtement, avoir une grande dette envers vous, Reyson. Mais … » commença Jonas en levant une main légèrement tremblante.

« … il semble difficile de prédire quand est-ce que je reprendrai le combat. »
conclut-il, sur un ton qui laissait douter qu’il le fasse un jour.

Le révolutionnaire soupira et se rassit aussi confortablement que possible. Sa nuque craqua et son dos se plia en un angle étrange. Il grimaça de douleur. Il n’était plus qu’une épave, fortement attachée dans un port révolutionnaire, mais épave tout de même.

« Quant à moi, je n’ai fait aucune promesse à quiconque. Je suis venu prêter main forte lors de l’assaut, j’ai tout autant mis ma vie en jeu que vous. Mais je suis venu à titre individuel … en raison de dettes d’honneur et … d’autres éléments bien personnels. »
reprit Rafaelo en regardant Reyson droit dans les yeux.

Un léger silence s’étala, face à ce qui ressemblait à un refus. De toute manière, il n’avait pas besoin de savoir que le Conseil l’avait aussi chargé de mettre fin à la vie de Mandrake s’il avait été jugé irrécupérable. Dure loi que celle des renégats.

« Mais … soyons clairs. Vous ne voulez pas éliminer Teach par pure bonté d’âme, je me trompe ? Tout comme je ne suis pas ici à accepter vos règles seulement au nom de la bienséance. » continua-t-il, appuyant son propos d’un doigt sur la table.

« Eliminer Teach ne devrait même pas être soumis à discussion. Cette pourriture le mérite, c’est certain. Tout comme le Gorosei mérite d’être foutu en bas de son piédestal pour enfin contempler le peuple qu’il n’a que trop ignoré et exploité. Donc, ce qui va se passer dans un futur plus ou moins proche ne sera pas exempt de garanties. Qui me dit que vous n’allez pas briguer sa place et nous vendre au Gouvernement pour conserver l’équilibre précaire que vous aurez alors ? » demanda l’assassin, sous le regard interrogateur de Mandrake.

Il haussa les épaules pour souligner qu’eux aussi avaient des raisons d’être paranoïaques face à leurs alliés de fortune. Il ne mâchait pas ses mots, même au milieu de leur territoire. Il suffisait d’un claquement de doigts pour que Reyson les mette en danger, les vende ou les exploite. Et il ne l’avait pas fait. Preuve qu’il existait un accord tacite entre eux. Preuve qu’il y avait toujours une marge pour négocier, si on pouvait appeler cela ainsi.  

« Seulement, si vous voulez le soutien de quelques énergumènes de la révolution, vous l’avez. C’est indéniable. Or, avec ce que vous venez d’accomplir, au sacrifice de ces vies, de ces hommes, c’est de rendre un service d’envergure et une preuve de bonne foi indéniable envers notre faction. La preuve qu’il est possible de s’entendre, de … tisser des liens. Quelque chose qui pourrait convaincre nos frères de vous prêter main forte. Mais cela ne se fera pas en un jour. Il nous faudra témoigner devant le Conseil de ce que vous avez fait, de votre projet. Et, surtout, garantir que nos deux camps en sortiront grandis. Car si nous vous aidons à vous installer sur le siège de Teach, il va sans dire que l’échiquier politique du monde en sera secoué. Un grand coup pour vous, dans votre quête … et une mise en échec pour le Gouvernement. »
continua-t-il, sa propension à parler et à s’écouter ne semblant pas s’être calmée avec le temps.

Il reprit son souffle, regarda tour à tout Izya et Reyson. Il choisissait scrupuleusement ses mots pour ne pas trop se trahir en cas de fuite ou de trahison, de ne pas aller plus loin que ce que des yeux extérieurs pourraient observer. Il y avait bien des moyens de parler en toute discrétion, mais il ne pensait pas que cela serait bien vu ici.

« Au-delà de cela, il faut penser aux conséquences sur les mers et agir en fonction de celles-ci. Bouger nos forces, resserrer l’étau. Ce ne sera pas mon humble personne qui vous apportera quoi que ce soit. Ce qu’il vous faut, c’est la force de sape de la révolution, nos campagnes d’information et une puissance de frappe sans égale. Or, je ne suis même pas certain de pouvoir lever cette dernière. Et je ne le ferais pas sans l’aval de Freeman. Quand bien même je peux vous garantir que je ferais ce que je peux pour être là, à vos côtés. »
rajouta Mandrake en jouant avec le haut de sa canne.

Il carra les épaules et laissa échapper un peu de cette aura du chef de guerre qu’il était jadis. Dans son regard, dans sa posture. Il avait des partisans, des hommes prêts à le suivre n’importe où. Mais il ne les leurrerait pas. Tout comme ces derniers étaient en droit de remettre en question son autorité par rapport à ce qu’il avait pu vivre dans les geôles.

« Donc nous sommes d’accord sur ce point. Si nous avons besoin de votre aide, Reyson, c’est pour gagner au plus vite le Conseil et leur expliquer ce projet afin d’essayer d’obtenir le soutien de l’ensemble de la révolution. » conclut Jonas, étrangement fiévreux à l’idée de participer à la mise à mal du Malvoulant.

L’assassin opina du chef, il fallait reconnaître que Mandrake savait y faire pour aller droit au but … contrairement à lui qui cherchait toujours à enfumer ses interlocuteurs. Déformation professionnelle, certainement ?

« Quant à ma lame … je pense qu’à l’issue de la discussion du Conseil, elle fera partie des forces mobilisées pour vous aider. Mais je ne garantis rien. » fit-il, avant de chercher le regard de Jonas pour appuyer cette dernière information.

Ses projets pour ses hommes et la révolution allaient certainement se mêler à tout cela, mais il était encore trop tôt pour l’affirmer. Adam lui avait demandé d’exposer ses propositions devant le Conseil au grand complet, et de commencer à mettre en marche la réforme des forces de l’Umbra. C’était en cours, cela prenait du temps … mais cela avançait. Après tout, il était le Secret en devenir.

« Et ces fameux alliés ? Bah ... je pensais tout simplement au Gouvernement. »


Il leur adressa un sourire sournois. Un plan bien retors et pas tout à fait huilé commençait à prendre naissance dans son esprit, à même d'occuper Teach et la Marine afin de leur laisser le champ libre pour s'occuper du premier sans que le second ne soit en état de contre-attaquer.

« Mais il faudra éviter de les mettre au courant. » conclut-il en rivant son regard droit sur Clotho, cette fois, puis de revenir vers Reyson.

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Comme je sais si bien le faire, je prends un virage à 180°. Je laisse couler les propos de Rafaelo. Il ne sait pas de quoi il parle de toute façon. Aoï et Shoma ont ptet leur réput, mais si on a de quoi équilibrer la balance et les forcer à obéir, c'est une toute autre histoire. Par contre, il fait vraiment référence à Ravrak ? Ou alors il veut utiliser Sloth et son envie d'un combat mortel comme j'ai l'intention de le faire ? Reyson se met à parler en homme posé et calme, ce qui ne lui correspond pas vraiment. Pas plus qu'à moi. Mais je le découvre sous un nouveau jour. Et j'admets avoir un faible pour ça. Par contre, l'assassin dit avoir pensé au Gouvernement Mondial, ce qui me surprend un peu de sa part. Je sais qu'il ne les aime pas. Et je me doute qu'il espère pouvoir faire d'une pierre deux coups, éliminer Teach et Armada. On verra si ce point est juste ou faux. J'ignore royalement et volontairement son regard. Quoique je dis ou fasse, de toute façon, ça ne sera jamais assez pour lui.

" Quitte à utiliser le gouvernement mondial, pourquoi ne pas recourir aux corsaires ? " Je sens les regards surpris de chaque personne présente se poser sur moi. " Au moins deux sont dans le Nouveau Monde. Et au moins l'un d'eux pourrait se joindre à nous. L'un d'eux dispose d'une force de frappe non négligeable. Il suffit de quelques mots pour orienter sa lame dans une direction. Ou l'attirer, en tout cas. Un troisième pourrait se joindre à la fête, et je sais qu'il serait agréablement enchanté de pouvoir étudier le corps de l'empereur pour ses expériences," dis-je, faisant clairement référence à Glutonny. Il n'a jamais caché qu'il aimait découvrir des choses et expérimenter. Et puis, ce n'est pas comme si je n'avais rien sur lui pour le faire chanter. Même si ça n'a presque aucune chance de fonctionner, tout dépend de comment on amène la chose. Une main peut toujours être forcée. Et ça, je sais faire. Izya ne dit rien pour l'instant, ce qui me surprend. Mais bon, ça ne change rien. Mon plan continue de se mettre en place, les pièces bougent et leur valeur pour moi fluctue, mais l'échiquier reste le même. Tout va se jouer dans les mois à venir.

Rafaelo pense à la révolution en premier. Reyson Izya et moi pensons à Armada en priorité. Nous avons chacun des buts différents. Je ne leur dit, évidemment pas, le pacte passé avec Shoma. Ni le contenu de notre conversation. J'ai juste envie que l'assassin emmène les autres et quittent l'île qu'on puisse discuter calmement et pleinement entre pirates.


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Bla bla bla. Alors pour demander de l'aide, y'a du monde hein, ça toujours, mais pour en promettre en retour, y'a plus personne.

Là, tout de suite, Rafaelo, on ne te demande pas si le conseil va te mobiliser ou pas. Mais bien si Toi, tu nous donnes ta parole que tu vas nous aider. Car après tout, c'est toi qui nous demande de l'aide cette fois, non ?

Quant à toi Clotho, j'ai bien compris que tu parlais de corsaire, mais je suis désolée, je n'ai pas la faculté de lire dans ta tête, alors je ne comprends absolument pas desquelles tu fais allusion. Cela dit, si toi tu te comprends et que je suis là seule à rien piger, qu'à cela ne tienne, je ne m'en mêle pas et je vous laisse gérer entre vous cette partie du plan.

Mais ce qui est sûre, c'est qu'avant toute manœuvre, nous devrions nous renseigner sur l'état du Malvoulant et de sa flotte. Cela fait maintenant un an que nous l'avons attaqué, alors je doute qu'il ne soit pas remis de ses blessures. Mais quand est-il de son état psychologique ? De ses troupes ? C'est ça que nous devons savoir.

Et nous allons aussi devoir frapper la moindre de ses faiblesses en amont afin de préparer au mieux ce deuxième round qui, je l'espère, sera le dernier.


Et par cela, j'entends réduire au maximum ses alliés avant de l'attaquer de front. S'il contrôle des îles, nous lui volerons, s'il asservit des peuples, nous les libérerons.
En espérant qu'ainsi, au moment où tout se jouera, nous aurons toutes les cartes en mains pour le rayer de la carte du monde.
Définitivement.

Et si pour cela je dois reprendre contacte avec mon père qui a rejoint Ravrak, alors je suis même prête à le faire...


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L’assassin haussa les épaules. Si le Gouvernement était suffisamment dupe pour se jeter dans la bataille, nul doute qu’ils mobiliseraient les corsaires, ça tombait presque sous le sens … par contre, comment les amener à ça … Cela suggérait une campagne de mobilisation et de désinformation d’une ampleur jamais vue. Utiliser leurs armes contre eux, en somme. Pas de compromis, même devant l’apocalypse.

Quant à Izya. Il posa les mains à plat sur la table, carra les épaules pour affronter la dragonne droit dans les yeux. La dernière fois qu’il l’avait vue … elle s’était déchaînée dans les couloirs de la prison, jouant de ses griffes et de son feu pour foncer sur Ragnar. Perdue, transformée dans son esprit par les pièges retors de la prison. Lui-même n’avait pu que la contenir sous sa forme éthérée de dragon. Il serra les dents.

« L’aide que je vous demande, c’est justement pour aller plaider votre cause. Rejoindre le Conseil, nous pouvons le faire par nos propres moyens. Le rejoindre vite, en revanche … c’est une autre paire de manches. » lui répondit-il, un brin sarcastique.

« Mais oui, je vous aiderai. Ou du moins, je ferais ce que je peux pour que cette victoire profite à tout le monde, sans exception. Ce qui revient, dans ce cas, à vous aider. » approuva-t-il, désireux de bien faire comprendre dans quel camp il était, et d’appuyer encore plus pour ceux qui ne l’avaient pas encore compris.

Quant à ce qu’elle proposait, cela coulait sous le sens. Il n’aurait pas mieux dit. Il se risqua à un petit sourire en coin. Il approuva d’un geste de la tête et se recula dans son siège. Jonas, quant à lui, se frotta le menton en considérant la dragonne. Perdu dans ses pensées, peut-être se projetait-il déjà dans ce qu’elle venait d’annoncer.

« Une année … c’est à la fois beaucoup et … peu. Mais après ce que vous lui avez fait, c’est même étonnant qu’Armada flotte encore. Votre situation est potentiellement critique ici, s’il a vent de ce que vous préparez, d’une part. Et ce n’est qu’une question de temps pour qu’il réduise en cendres tout ce qui a pu toucher à Red. Il va falloir faire vite … très vite. Et frapper fort … très fort. »
annonça Jonas.

Ce qui rejoignait peu ou prou la demande de Rafaelo, sans pour autant l’appuyer.

« Ses agents pourraient déjà être ici … à nous écouter, à s’infiltrer pour en apprendre plus sur nos intentions. Pour semer la zizanie, nourrir les dissensions … Enfin, si je voulais me venger de quelqu'un ... ce serait ainsi que je ferais. » se risqua Rafaelo, avant de croiser les bras.

Inutile de préciser à qui il pensait en disant cela, plusieurs regards se tournèrent d’eux-même vers celui qu’il ne cessait de traiter de traître et d’autres sobriquets clinquants. Mais il n'était pas nécessaire d'entrer dans les détails de comment, lui, il le ferait. Mieux valait le démontrer et ne pas trop révéler les méthodes, on ne savait jamais ...

« D’où le besoin de réagir vite. Et entre gens de … confiance. »

Et il disait ça en parlant à des pirates. Si jamais son frère l’avait vu en cet instant, il se serait bien moqué de lui. Mais … les époques nous façonnaient et on traitait avec ce qu’on avait sous la main. Quand bien même les outils étaient rouillés et pervertis par le sang.
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