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Une décision



De retour de Dressrosa, je ne parviens pas à me détendre. Mes nuits sont tachées de sang. Le sang de tous ces hommes morts sous mes yeux. Je suis rongé par la frustration, la haine. Incapable de sauver les miens, je me remets sans cesse en cause. Pour donner de l’importance à un tel rang, celui de contre-amiral, alors qu’un tel écart existe entre moi et un empereur. Pourquoi continuer de me faire confiance quand j’ai prouvé mon impuissance ?

Alors ainsi, mes nuits sont longues par mes insomnies, insurmontables par mes souvenirs, éreintantes par mes songes. Salem est comme mort. Il est maintenu dans le coma, mais depuis le temps, nul doute que les chances de le voir se réveiller s’amoindrissent. Que l’on ne me prenne pas pour un fataliste. Ne vous y trompez, vous n’étiez pas en face de ce monstre. Le vice-amiral Fenyang lui-même, pourtant doté d’une puissance titanesque, s’est fait maltraiter par plus fort que lui.

Dire qu’il nous a fait orphelin, Yamamoto et moi, est peut-être un peu trop exagéré. Néanmoins, nous sommes maintenant dos au mur. C’est pourquoi au même instant, lui comme moi avons décidé de reprendre contact, pourtant rompu depuis cette lourde défaite. J’ai appris par les voies officiels qu’il avait survécu à ce drame arrivé à Jotunheim. Au-delà de prendre de ses nouvelles, je pense que nous avons tous deux des choses à nous dire. Peut-être même des objectifs communs.

Cet appel restera caché de tous. Une seule chose de vraiment pertinente en est ressortie : nous sommes fiers comme des coqs. Nous ressentons la peur, mais jamais elle ne parviendra à nous arrêter. Nous ressentons l’amertume nous envahir, mais elle non plus n’y parviendra pas. Un mort d’ordre : vengeance. Quelle bande d’inconscients ! Pensez-le si cela vous chante. Salem était indéniablement une grosse enflure. Il était malgré tout mon mentor, mon frère. Abattu comme une pauvre chose futile, il doit être vengé de manière honorable.

J’abattrai cette chienne impératrice avec le plus cadeau qu’elle ait pu me faire. Perdre un bras pour en avoir un tout neuf. Mais alors, pourtant remonté comme une pendule, je suis de nouveau bloqué par une étrange émotion. Comme paralysé par la peur, je me recroqueville sur moi-même. C’est ainsi que c’est déroulée chaque journée depuis le départ de Dressrosa. Il m’est impossible de quitter ma cabine depuis de nombreux jours. J’empeste la gnôle depuis de nombreux jours. Je ne suis vêtu qu’une chemise déboutonnée, tachée de ma sueur et d’eau-de-vie. Pieds nus, mon pantalon de costume tente de faire bonne figure, mais il est tout aussi lamentable que le reste.

Je suis tellement tiraillé que je ne parviens pas à m’alimenter de manière régulière. Et c’est là que, comme un héros de livre, Daniel frappe une énième fois à ma porte.

- Ethan… T’es en ce moment même l’officier le plus pitoyable de l'histoire de la marine. Tes supérieurs attendent le rapport de ta visite au royaume. Tes hommes attendent tes ordres. Tes hommes manquent de nourriture. L’équipage survit malgré tout tant bien que mal. Ah !… Yama’ est à bord aussi.

Il est finalement venu. Daniel n’a pas tord. Je suis aux antipodes de mes fonctions. À quoi bon donner de mes nouvelles quand on voit mes futurs desseins ? Quant au commandant d’élite Kogaku, quand je lui ferai part de mes attentions, je suis rassuré par son statut de d’officier d’élite qui le protège un peu et lui offre une certaine liberté. Une liberté… C’est absolument ce que je n’ai pas. Cependant, la réalité des choses est telle que je ne peux plus avancer. Ma destiné, pour se remettre en marche, doit passer par ce projet complètement dingue.

La porte de la cabine depuis laquelle je me détruis s’ouvre enfin. Toute forme de vie s’arrête sur le navire en me voyant ouvrir cette foutue porte. D’ordinaire toujours rasé au poil près, l’équipage doit être fort étonné de me voir plus barbu que quiconque. L’odeur émanant de ma cabine envahie le pont principal. Un doux mélange d’urine et de gnôle. Yamamoto que j’aperçois reste de marbre. C’est probablement l’une des premières fois que le vois avec un visage aussi fermé. La dernière fois devait être sur le champ de bataille contre Kyori.

- Tu as bien mauvaise mine, dis-je en esquissant un sourire, le premier depuis longtemps, appuyé sur la porte de ma cabine.



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Je n’étais pas resté longtemps Marie-joie, un ou deux jours tout au plus. Les deux colonels étaient partis de leur coté après l’entrevue avec le major, me laissant seul. Le major est quelqu’un d’impressionnant et il m’a laissé avec un avertissement, je dois faire mes preuves. Pendant le temps qui me séparait d’Ethan, je me suis concentré sur élaborer un plan pour mener ses ambitions à bien avec le moins de risque possible. Le tout pour ne pas penser à la disparition de mes camarades et mes propres doutes sur ma mission. C’est futile de se perdre dans les limbes de l’esprit à la recherche d’une vérité qui n’existe pas. Ce n’est que la postérité qui décidera du bien fondé de ma quête. Le major avait raison en disant que l’histoire à son œil sur nous. Tout ce qui reste donc, c’est le vide laissé par mes compagnons disparus. Mais à ce stade, je pense avoir perdu trop de compagnons pour encore pouvoir m’en sentir mal, je suis sans doute déjà cassé par la guerre. Tout ce qu’il me reste c’est l’amertume de ne pas avoir pu les sauver et la conviction renouvelée de devenir un modèle infaillible, un colonel d’élite digne de ses galons.

En chemin, j’avais donc contacté les responsables de mes forges sur les blues pour qu’ils me fassent parvenir de la paperasse, légèrement falsifiée et des outils et matériaux. Présentant cela comme une tentative d'implantation d'une autre forge Kogaku sur Al Jazeda. L’idée était simple, nous allions suivre l’exemple de notre mentor et nous infiltrer sur l’île de Kyori, son repaire, la gueule du loup. Nous allions nous faire passer pour des forgerons, trouver des poches de dissensions, et tenter de les armer. Telle était la première ébauche du plan. Il faudrait encore l’affiner, et l’adapter à la réalité du terrain, mais je crois qu’il a ses chances de réussir. Après tout, Ethan semble être hors de lui, sans doute près à sacrifier sa vie pour un élan de bravoure et d’héroïsme qui lui permettrait d’apaiser sa soif de sang et sa douleur… envie que je ne connais que trop bien mais tente de réprimer. Après tout, je dois montrer l’exemple, je dois devenir un modèle, un héros… et dans les histoires les héros ne meurent pas, ils ne se laissent pas abattre. Les héros sont juste et font passer leur mission avant leur personne mais ce par le prisme de leur propre individualité.

Après quelques jours de voyage, j’arrive la où se trouve Ethan. Je suis accueilli par un équipage au moral défait, leur chef n’est pas en état de commander et ils sont pour ainsi dire désœuvré. Daniel me fait un topo de la situation avant de me guider jusqu’à son frère d’arme. Une touche de fierté me renforce dans ma conviction, les graines de l’idéologie que j’ai plantées germe ça et la. Ici, nous avons plus affaire à une famille qu’à une hiérarchie.
Ethan sort alors de son antre, puant l’alcool, une chemise et le pantalon taché, une barbe inégale et les cheveux en bataille je n’ai jamais vu le petit gars dans cet état, lui qui est si présentable d’habitude.  Je le fixe pendant quelques secondes avant de décider quoi faire, il s’approche de moi pour une accolade, je ne lui en laisse pas le temps. Je l’agrippe par le col et le balance à la mer lui criant.

-PREND UN BAIN MON VIEUX TU PUES !


Je fais volteface, parcourant l’équipage du regard avec un sourire sur le visage, je claque des mains et énonce mes ordres d’une voix claire et puissante. Vu la vitesse à laquelle les gars se mettent en rang, ils n’attendaient que ça, que quelqu’un prenne les rênes… mais si je ne suis techniquement pas leur supérieur hiérarchique… consternant…

-Bon les gars, le contre-amiral prend des congés, et comme l’a souhaité notre bon vieux Salem, je suis donc en charge. Dan’ tu vas me trouver une équipe pour nettoyer la porcherie d’Ethan, j’ai déjà vu des taudis de clodo en meilleur état. Je veux aussi qu’une seconde équipe lui prépare des vêtements frais, un rasoir et du savon, de quoi le rendre présentable. Enfin, préparez-nous une collation je dois m’entretenir avec lui, après je nous pécherai un petit monstre marin pour le diner !


Je dois devenir un modèle, un leader d’homme qui saura imposer sa doctrine… je pense avoir trouvé la réponse à mes interrogations, en fait je la connaissais déjà. Je vais juste tenter d’être moi, ou du moins une meilleure version de moi, une tête brulée qui a appris a baisser de quelques degrés. Je regarde les marins se mettre au travail, leur envoyant quelques encouragement avant de m’accouder au bastingage aux cotés de Dan’ pour causer le temps que mon bras droit finisse ses ablutions.


Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Dim 7 Avr 2019 - 12:48, édité 1 fois
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Cet enfoiré est toujours aussi bruyant. Insupportable. Si j’accepte sa requête, c’est uniquement pour avoir la paix. Même pas le temps de l’envoyer qu’il reprend assez rapidement le commandement de mon propre équipage. À force de voyager ensemble, les types sont habitués à voir le grand Yamamoto faire ce qu’il veut à bord. D’autant plus que Daniel et Mozart l’apprécient, qui eux, sont très appréciés par l’équipage tout entier. « Prendre des congés », hein ? Depuis combien de temps une telle chose n’est-elle pas arrivée ?

Absorbé par mes idées de conquête, je ne me suis ni occupé de mes hommes, ni pris un quelconque recul sur ma situation. Mes nerfs sont à vifs depuis la bataille contre Kyori et je ne parviens pas à m’en défaire. C’est la première fois depuis de longues semaines que, grâce à l’arrivée surprise de mon camarade, je retrouve presque le sourire. C’est la première fois depuis de nombreuses semaines, que je ne revois ses images de Salem à moitié mort, et mon bras coupé comme du beurre. C’est la première fois depuis de nombreuses semaines, en allant vers les douches, que je vois réellement mes hommes.

Certains me regardent en faisant semblant de ne pas voir, probablement trop gênés de me voir ainsi. Aucun geste, aucune parole de ma part, je les observe simplement d’un regard totalement vide. Mon seul objectif n’est autre que la salle de bain pour l’instant. Je sentais cette odeur d’alcool mélangée à ma sueur, accompagnée de ma peau grasse de crasse… Néanmoins, perdu dans mes songes, le tout était légèrement moins écoeurant que maintenant. Je suis à la quintessence de mon potentiel en ce qui concerne le délaissement de mon hygiène.

Sentir cette eau pure et chaude caresser ma peau, c’est tout bonnement ce dont j’avais besoin. Avant même de parler nourriture ou de boisson, parlons propreté. Comment est-ce qu’un type qui s’est laissé aller durant autant de temps peut-il être aussi maniaque ? Probablement que mon cerveau, le temps de quelques instants - à son échelle, a décidé de se mettre en mode veille pour appréhender autrement les événements passés. Probablement que de me rendre sur Dressrosa n’était qu’un motif pour oublier.

La conclusion est que l’on n’oublie pas. On peut s’imaginer des tas de solutions, mais aucune n’est réellement efficace. J’ai essayé l’action et l’alcool. Aucune n’a marché. Et maintenant que je retrouve mes facultés mentales, je réfléchis à une manière de ne pas replonger. Car je replongerai soyez-en sûrs. Ma fierté de Ragglefield me pousse à relever la tête lors de situations particulières, comme la venue de Yamamoto, sans quoi je serai resté à broyer au fond de ma cabine. Alors, au sommet des réflexions obscures me vient une seule idée. Pas la plus aboutie, mais certainement celle qui me satisferait le plus : vengeance.

La seule chose qui m’apaiserait est de voir Kyori pleurer ou entrer dans une rage indéfinissable, et ce uniquement à cause de ma propre personne. La voir morte ou emprisonnée m’importe peu, aucune préférence. Sa seule souffrance me satisferait. Cette seule idée provoque un frisson dans tout mon corps. Des défaites, j’en ai pourtant bouffées mais jamais de pareilles. La haine envers mon frère est presque oubliée tellement je voue celle envers l’impératrice. Mon équipage décimé, mon bras perdu, Salem aux portes de l’enfer…

Après quelques minutes sous la douche, bien que j’aime ça, je ressens une forte envie d’en sortir. Je m’habille très rapidement avec des habits très simples. Une chemise blanche assez ample, pas repassée, accompagné d’un pantalon beige en lin. Je n’ai même pas pris la peine de raser ma barbe - habituellement inexistante - et mes longs cheveux. D’un simple Soru, j’apparais juste derrière Yamamoto, accoudé au bastingage.

- C’est déjà mieux, mon vieux, dit le commandant d’élite sans se retourner.

Un énorme sourire se dessine sur mon visage. Le premier que beaucoup de personnes aperçoivent ici. Peut-être même le premier pour mon ami de toujours. Ce sourire n’a rien d’heureux ni de très prometteur. Ce sourire est surpassé par la rage et la rancoeur. Ce sourire est tout sauf rassurant.

- Héhé. Tu tombes à pique, gamin. Ça te dit une virée aux portes de l’enfer ?

Mozart arrête tout à coup de chanter. Daniel, lui, s’arrête totalement. Il me regarde d’un air désemparé.

- Qu’est-ce que… Sombre connard… T-tu…

Ma seule réponse est un sourire. Un sourire plus apaisé, cette fois-ci.


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Accoudé au bastingage, je profite d'un léger instant de calme, je profite de l'embrun, du paysage, ce genre de chose, je me doute que sous peu, on sera trop occupé pour cela. Ca fait presque du bien de revenir pour ainsi dire à la maison, tout du moins de quelques visages connus, mon dernier foyer ayant coulé. Mais je dois bien avouer qu’il y a quelque chose qui me met légèrement mal à l’aise. J’ai développé ce nouveau don il y a peu, le haki de l’empathie, je ne sais pas encore vraiment le canaliser, du coup, je ressens constamment ce qui m’entoure. Et se retrouver entouré de gens que l’on connait ou a connu, mais aussi d’inconnu. Entre la morosité vindicative d’un Ethan, le flegme d’un Dan’ ou le calme apparent d’un Mozart, il y a un vrai magma de sensation qui m’entoure. Si bien que je ne prête qu’une demi-oreille à ce bon vieux Dan’. D’ailleurs, c’est en songeant à cela que je sens la présence abrasive de mon bras droit qui s’approche.
Manifestement mon apparition lui avait un bien fou à notre cher Ethan, du moins si transformer son spleen morbide en une détermination froide alimentée par une rage tenace.

-J’dois prendre un pique-nique ou y’a un barbuc sur place ?

Je me retourne et fixe mon acolyte, droit dans les yeux, ses camarades sont ils au courant des plans qu’il ourdit ? Il m’en avait d’ailleurs brossé les grandes lignes lors de notre communication, et j’avais fait mes devoirs en conséquence.

-D’ailleurs en parlant de bouffe, j’ai promis un roi des mer à ton équipage, alors on va s’en faire un.

D’un signe de tête je lui montre un piton rocheux qui jaillit de l’océan, l’endroit parfait pour jouer aux appâts et parler loin des oreilles indiscrètes. C’est triste à dire, mais ne connaissant pas trop les membres de son équipage, je ne leur fais pas trop confiance. D’un petit saut habille, je me pose sur le bastingage, non sans agiter un peu des bras pour garder mon équilibre. Après quelques secondes je parviens à maintenir une posture assez stable.

-DE QUELLE COULEUR LE BESTIAU !

Je laisse quelques secondes aux hommes le soin de crier d’une voix enjouée, des couleurs, des chiffres et même des formes. Si je résume, un roi des mers multicolore avec 666 sur le front et 42 sur le cul avec des motifs de forme sinusoïdale. Je lâche une dernière plaisanterie de mon crû et décolle d’un petit Geppou. J’atterris non sans mal la roche humide et finit par m’accroupir. Je suis rejoint peu après par mon camarade et on se jauge quelques secondes du regard, il a bien changé de dégaine. Le petit Ethan toujours bien soignée me rappelait qu’il était mon ainée et avait perdu sa netteté coutumière. Quoi de mieux qu’une partie de pêche pour renouer les liens familiaux et avoir une conversation entre hommes, je lui propose alors de détailler son plan. Pour avoir aussi parlé avec Salem de son retour de Tetsu, deux forgerons qui se mêlent dans la foule, nous sommes venus aux mêmes conclusions…. Intéressant.
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Lorsque Yamamoto m’invite à le rejoindre sur cette pointe rocheuse, je comprends qu’il souhaite discuter à l’abri d’oreilles curieuses. Je crois pouvoir faire confiance à tous mes hommes, mais l’histoire démontre qu’il faut toujours se méfier des siens. Silencieusement, je le rejoins après quelques bonds dans les airs, les mains dans les poches en surplombant légèrement le panorama. La descente est très délicate, très douce, digne de l’élégance retrouvée que je tente de porter de nouveau tant bien que mal.

Le regard fuyant, songeur, j’observe l’horizon qui se présente à moi. Rien de particulier. Seulement l’océan à perte de vue. Rien autour de nous, si ce n’est la tranquillité, certaines mouettes, et par-dessus tout le chant des vagues. Pendant ces quelques instants, je pense un peu à tous ces événements qui ont eu lieu au cours de ces derniers mois. Je vais même jusqu’à réaliser que je n’étais pas lucide au cours de ma mission sur Dressrosa. La chance m’a souri, je m’en suis plutôt bien sorti malgré tout.

Je me retourne ensuite vers le commandant d’élite, qui me fixe avec son fidèle sourire, canne à pêche en main. Ce dernier me fixe comme intrigué par quelque chose. Son regard est vraiment persistant et, pourtant, le silence persiste encore. De ma hauteur, pour une fois plus grand que lui -étant donné qu’il est assis, je continue de le tirailler de mon regard froid et hautain. Mon regard habituel en somme, comme dirait Daniel.

- Bon, le nabot, qu’est-ce qui te dérange ?
- Cette queue de cheval… Et cette barbe !
- Tss… Tu crois pouvoir te balader ainsi sur les terres de l’impératrice, jeune homme ?

Yamamoto écarquille ses petits yeux et semble s’imaginer un nouveau look. Je me sauve autant que possible en soufflant l’idée d’un relooking pour la mission qui nous attend. J’esquisse un discret sourire. En réalité, c’est ma dépression et mon relâchement hygiénique qui m’a permis d’avoir ce style. De ma poche, j’en ressors un cache-oeil que je fixe tranquillement. Ainsi, je rajoute un élément qui rend mon identification plus complexe.

Spoiler:

- Tu provoques le destin là… Ça porte malheur c’que tu fais, rajoute le jeune épéiste.

Le destin m’importe peu. Ce que je veux, c’est détruire un empire et avoir une tête au bout de ma lame. De l’autre poche, je sors une petite tondeuse en souriant de manière beaucoup moins discrète. Il va falloir quelques sacrifices. Ce n’est que la première étape du plan. D’un point de vue juridique, ce genre de tâches ne sont pas appropriées à mes fonctions, celles-ci sont plus destinées aux agents du gouvernement ou aux officiers d’élite comme Yamamoto.

- Nous pourrons partir dans la nuit. Mes hommes comprendront que je suis parti à partir de mes médailles et de ma veste d’officier posées sur mon bureau. J’y laisserai également une lettre qui expliquera la situation de manière assez édulcorée. Seuls Daniel et Mozart auront la véritable version des faits.

Mes supérieurs demanderont probablement des comptes, peut-être même que je serai sanctionné, mais je compte bien sur mon appui politique pour leur faire comprendre que j’ai un certain poids dans l’équation. De part ses fonctions, le jeune officier d’lite peut aisément voyager et effectuer toutes sortes de missions. C’est déjà ça. Il nous faut être au point sur la suite des événements. Toujours à scruter l’horizon, je synthétise silencieusement les idées dans ma petite tête.

- Prochain objectif : intégrer l’équipage commercial dans l’import/export de matières premières. Que deux forgerons voulant s’implanter à Tetsu Island, prennent part au voyage, je ne vois rien d’aberrant là-dedans. Une fois sur place, nous n’avons aucun contact. Nous allons devoir tout faire seul. Acheter un terrain pour y construire ou acheter un établissement s’il y en a de disponibles. En plus de l’équipement, il nous faut une clientèle. Sans cela, aucun moyen de parler avec le peuple et les éventuels revendicateurs à rallier à notre cause. Salem a foutu une sacrée pagaille, donc autant en profiter.

Le but est de vraiment s’intégrer dans ce royaume, comme de simples forgerons qui souhaitent faire fortune dans une contrée nouvelle, en pleine reconstruction. Concernant notre suite, je ne dirai pas que c’est aléatoire, mais elle ne dépend que notre installation et notre adhésion au sein de cette communauté. Une fois implantée, nous sèmerons nos graines dans tout le royaume et la contre-attaque pourra enfin débuter.

Patience. Je n’aurai pas la tête de cette sorcière aussitôt. L’intention est de seulement envahir toutes ses possessions comme une gangrène. Je souhaite envahir ses nuits, à travers des cauchemars et des tourmentes, et ce sans même qu’elle sache que c’est moi. Je veux observer son visage désemparé quand elle se rendra que je suis celui qui a détruit tout ce qu’elle a construit durant toute sa misérable vie. Cette entreprise prendra le temps qu’il faudra, mais je n’abandonnerai pour rien au monde.



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Je soupire intérieurement, manifestement, malgré son agitation Ethan est encore capable de produire des raisonnements logiques, ça me rassure. Je l’imaginais déjà foncé seul vers Kyori armé d’un chapelet de saucisse pour l’humilier le plus possible. Il veut donc profiter de ma formation première pour nous infiltrer. Le seul souci, c’est que si le maitre est plus jeune que l’élève, ça sera un peu étrange, d’ailleurs faudra aussi que je change légèrement mon aspect, je suis très facilement reconnaissable… peut-être qu’en me laissant pousser la barbe, en me rasant le crâne, portant des lunettes et me créant une fausse cicatrice sur le front, ça pourrait être sympa. Je passe quelques secondes à tenter de m’imaginer le tableau et suis atteint d’une épiphanie. J’enfonce ma main libre dans ma poche et en ressort un stiff bleu, et dessine un sourire sur le cache-œil de mon acolyte, comme ça bam on se crée un duo de personnages aux look atypique !

Yamamiganination:

Je n’ai pas grand-chose à redire sur sa stratégie, sauf peut être son envie de camoufler son départ. Personnellement, j’ai pas trop de soucis à me faire, je suis directement sous les ordres du Major qui m’a donné pour ainsi dire carte blanche. Ce dernier m’invitant lors de mon briefing a faire pencher l’équilibre du monde en notre faveur par n’importe quelle manière. Le tout bien entendu de manière réfléchie, un combat dantesque qui amènera notre défaite ne sera pas dans l’intérêt du GM.
Ce dernier m’avait fait un topo sur les différences forces en présence et ce qu’on savait d’eux, fragiliser une impératrice me semblait tout à fait à propos. Le seul reproche que je pourrais faire est que son plan marche en théorie. J’ai de l’expérience en ce qui concerne l’installation et le maintien d’une forge et des fonds suffisant, le tout sera de parvenir sans encombre sur place. Il faudra trouver une navette qui nous y conduit ainsi que de l’équipement et une histoire qui tient la route. Je me suis déjà débrouillé pour me faire parvenir des outils et des certificats de forgeron expérimenté. Reste juste a rajouté nos noms et notre ile natale.

On retourne à bord du navire quelques temps plus tard, le repas du soir dans nos filets et notre plan peaufiné. On décide de se présenter comme des forgerons en quêtes des savoir ancestraux de leur art qui sont toujours en cours sur place, louant le travail des artisans sur places. Nous ne vivons que par notre art et pour servir des pièces qui serviront au maximum tout ceux qui en auront besoin. Nous sommes originaires de Shimotsuki, malheureusement, la présence du gouvernement mondial et de tout le voyageur dénature l’art de la forge. C’est pourquoi nous cherchons la pureté qui git en cette île qu’est Tetsu. Nous avons aussi décidé de quelque peu reporter notre voyage, le temps de parfaire notre identité d’emprunt, d’apprendre à Ethan les rudiments du métier et acquérir tout le matériel suffisant. Ce bien sûr une fois le nouvel an avec notre équipage passé, cette date symbolique jouera avec notre histoire, deux forgerons qui prennent la décision à l’an nouveau de changer de vie.

Les préparatifs vont bon train, l’équipage ne se doute de rien. On fête le nouvel an sur les rives de Al jazeda au cours de laquelle on va partir pendant quelque temps pour une mission confidentielle, les se trouvant aux ordres de Dan’ qui aura pour ordre de patrouiller au niveau de l’île et vérifier si les fondations du cercle d’or que nous avons fondé l’année précédente tiennent bien. Nous avons d’ailleurs assisté avec tous les officiers à la transmission du gouvernement. Et je dois bien avouer que j’étais quelque peu atterré, depuis que j’ai commencé ma carrière, la loi s’est de plus en plus endurci. Je ne tiens pas particulièrement à cœur les révolutionnaires, mais la stratégie du gouvernement n’est pas des plus réfléchie. Alors, serrer la vis sur la révo, n’est pas une mauvaise idée en soit, mais c’est radicaliser sur cette position, c’est le mieux pour prouver que la révolution a raison, même si leurs méthodes sont fausse. Tuer un homme c’est mal, tuer un révolutionnaire c’est bien, donc le bien prévaut sur le mal ? Je serais bien curieux de voir la réaction du monde face à ces réactions.
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Qu’il est plaisant de voir tous ces bonhommes s’amuser. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas bu ne serait-ce qu’une bière ? Bien trop longtemps. J’étais absent et ne m’occupais de rien. Ils ont dû combler mon absence en plus du travail journalier qui leur prend déjà bien trop de temps. J’ai de braves soldats à mes côtés. Certains ont voulu se la couler douce, mais rapidement rattrapés par la réalité des choses, par les reste de l’équipage.

Je n’ai aucune prétention quant à mes méthodes. Aucune méthode pédagogique dans la gestion de mes gars. Il m’a seulement semblé pertinent qu’ils apprennent en côtoyant ceux avec lesquels ils vont vivre l’ensemble de l’aventure. Le « vivre ensemble », il n’existe rien de plus vrai. Je suis souvent en retrait, mes ordres passent par mes officiers, à savoir Daniel et Mozart, qui s’entendent à merveille avec l’ensemble de l’équipage. Les soldats les respectent énormément.

Je manage dans l’ombre de mes quartiers. La gestion des hommes, c’est pire qu’une histoire d’amour. Mais c’est le coeur même de l’efficacité d’un équipage. Des frères d’arme qui veulent se mouiller pour les autres, c’est bien plus efficace que des soldats surentraînés.

C’est alors que mes pensées sont rapidement balayées par le discours des hautes institutions. Il semblerait que depuis la récente libération de Jonas Mandrake et le massacre effectué sur Jotunheim, le Gouvernement souhaite anéantir la Révolution. De la vermine, il y en a partout. Aussi dans mon camp que dans ceux des autres. J’aurais aussi bien pu être Révolutionnaire qu’officier de la Marine. Quelle différence après tout ? Chacun suit des ordres et se bat pour une cause.

La seule différence vient certainement de la reconnaissance mondiale du Gouvernement. Cette institution est connue et approuvée par la grande majorité des citoyens de ce monde. Comme je le dis, j’aurais pu être aussi bien Révolutionnaire que Pirate. Néanmoins, la Marine m’octroie le droit d’agir en toute légalité pour éradiquer ces déchets de ce monde. Je lutte contre une certaine forme de pollution en soit.

Mais comme tout homme, après la fête vient l’heure du repos, et c’est ainsi que s’en vont les hommes au compte-gouttes. Les derniers sont évidemment, Daniel, Mozart, Yamamoto et moi-même. Je ne peux évidemment pas m’en aller sans expliquer la situation à ces deux-là. D’une part parce qu’ils vont me couvrir auprès de mes supérieurs, d’autre part parce qu’ils seront responsables de mon équipage.

- Les gars… Asseyez-vous quelques instants, je dois vous parler, dis-je d’un ton sérieux.

Les minutes passent. Mozart d’ordinaire d’humeur joviale semble cette fois-ci désemparé. Quant à Daniel, j’ai comme la sensation qu’il a envie de m’en mettre une.

- Donc si je résume la situation… Primo, tu te barres en vacances en nous laissant gérer ta merde. Deuxio, Mozart et moi devons mentir à nos supérieurs pour ta gueule. Et tertio, il faudra se rendre disponible et être prêt à te venir en aide à tout moment. Dis-moi si je me trompe.
- Tu as tout saisi.

Un large silence se répand. La mâchoire de mon plus fidèle se resserre, ses poings se ferment et son visage devient rouge. Étonnamment, j’entends même son rythme cardiaque s’accélérer. Mais pour une raison que je ne saisis pas réellement, il se calme totalement. Son visage en colère devient doux. De sa grande taille, il s’approche de moi et pose sa main sur ma tête. Il exerce une pression sur celle-ci jusqu’à amener ma tête contre son torse.

- Mon cher Ethan… Depuis que l’on se connait, ma mission a toujours été de te protéger. Comment dois-je réagir quand tu m’annonces que tu te jettes dans la gueule du loup ?

C’est pas tout à fait ça le plan… Mais qu’importe. J’oubliais que Daniel est mon plus vieil ami, au-delà d’être réellement plus âgé que moi, c’est le plus ancien que j’ai eu au cours de ma vie. de l’époque où je n’étais qu’un enfant frêle, sans avenir, jusqu’à maintenant, il a toujours été là. C’est même la seule personne que j’autorise à me prendre de haut, à l’instar d’un enfant, comme il vient de le faire. C’est le grand frère que je n’ai réellement eu.

- Va vraiment falloir que tu me vois comme le contre-amiral Levi et non plus comme le petit enfant que tu as toujours protégé, Danny.
- Et ton souhait d’ascension ?
- Toujours dans un coin de ma tête, mais momentanément en pause. Kyori est un fléau. Et l’honneur de Salem doit être nettoyé.

Impuissants, les deux hommes me regardent très peu convaincus.

- Vous recevrez des messages codés, tous les mois, que vous seuls pouvez décrypter. Si vous n’en recevez pas, je suis soit prisonnier, soit m…
- On s’occupe de touuuuuuuuuuuut, captain !

En voilà un qui retrouve sa forme. Des hochements de tête, un salut de la main, puis je me retourne en direction de la rive où nous attend un bateau. Sur mon bureau se trouve toutes mes affaires, à savoir mes médailles, mes uniformes, rangées et pliées. Pour mes hommes, je suis parti en mission confidentielle. Pour mes deux acolytes, c’est un peu plus compliqué. C’est une lourde responsabilité qui leur incombe, mais rien d’insurmontable pour ces derniers.



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