Per inania regna ~ part two [quête]

Dura lex sed lex.

La cité se dressait face à lui, majestueuse et immaculée. Pourtant, une fois passé les murailles, les murs blancs s’alignaient en de crasseuses allées infestées par les mendiants et les nécessiteux. Quelques hommes se déplaçaient sur le dos d’animaux que l’assassin n’avait jamais vu auparavant, il se dégageait de cet endroit une atmosphère malsaine où la misère régnait en maîtresse. Au centre, cependant, un dôme entouré de quatre tours immenses surplombait l’endroit, laissant croire aux invités de la cité blanche que la richesse et la puissance de cette antique ville n’était pas amoindrie par le temps mais plus on s’avançait dans les rues, plus les contrastes étaient éloquents. Certains semblaient se répandre en bijoux et fioriture étalant de manière éhontée leurs biens tandis que la majorité réclamait pitié. Rafaelo resserra sa cape autour de lui, glissa sa bourse à l’intérieur de sa tunique puis il s’engouffra à l’aventure de cet endroit ésotérique, aussi magnifique de l’extérieur que repoussant dans son intimité. Il évitait sans sourciller les imposants pachydermes gris aux nez démesurés dont les pas faisaient trembler le sol, faisant fi des serviteurs à la peau noire qui servaient leur maître, enchaînés. Cette vue d’esclavage révulsa l’assassin mais il ne pouvait pour l’heure pas se préoccuper de cela. Il avait plus important à faire pour l’heure et quand bien même il voudrait s’attaquer à cet endroit, il lui faudrait en saisir les moindres mécanismes afin d’en devenir le grain de sable qui ferait sauter leur roue implacable de tyrannie hors de son ornière. De même, il marcha aux côtés de créatures velues semblables aux chevaux mais se déplaçant nonchalamment avec leurs bosses sur le dos, une ou deux, cela variait. Quelle faune extraordinaire. Il y avait en plus de cela de très nombreux étalages, maintenant qu’il s’enfonçait dans la cité, et les marchands vendaient les miracles de leur marchandise, dont Rafaelo ne faisait pas grand cas. Il s’agissait pour la plupart d’attrape-nigauds, mais les nourritures présentées paraissaient pour la plupart saines et différaient largement de ce qu’il avait pu apercevoir dans d’autres lieux. Là où ces denrées étaient rares, il se trouvait qu’ici, elles étaient abondantes, Grand Line était assurément un merveilleux endroit, mais il s’était attendu à trouver des populations indigènes ou fortement développées, non pas des cités aussi décadentes se repaissant dans leurs propres déchets. L’idée qu’une civilisation aussi différente et apparemment complexe se soit ainsi laissée aller lui fit l’effet d’un pincement au cœur. Il n’y avait là aucune autorité saine et réglementée. Il ne voyait que de minables règlements de compte et abus de pouvoir en tout genre. Un homme armé d’un énorme cimeterre venait de piller un étalage sous prétexte qu’il était de la garde. L’assassin détourna les yeux et serra les poings. Non, il n’était pas là pour cela. Mais cette vision lui raffermit sa volonté, il ne laisserait pas le monde sombrer ainsi. Il savait que Whisky Peaks était dirigée par de nombreuses organisations indépendantes et donc que cet endroit devait être sous la coupe d’un dirigeant malhonnête. De ce fait, il ne valait pas mieux que la majorité des Marines qui profitaient de leur position et asseyaient leur pouvoir à coup de corruption et de propagande pour mieux dominer les peuples. Celui-ci n’aurait besoin que d’une étincelle pour s’enflammer, mais il ne servait à rien de mettre le feu aux poudres s’il n’était pas là pour assurer leur survie après. Ils auraient besoin d’un leader et la Révolution pourrait peut être leur assurer cela, mais pas un assassin solitaire en recherche de justice.

Retrouver la trace du marchand ne fut pas aisé, tant les bonimenteurs étaient nombreux en cette cité, à tel point que Rafaelo se retrouva à les menacer pour la plupart afin d’obtenir ce qu’il cherchait. Bien évidemment, cet homme était passé dans cette ville il y avait quelques mois et il y avait accumulé tant de dettes et d’ennemis qu’il avait préféré faire profil bas pendant un bon moment. Cependant, contrairement à ce qu’il aurait pu pensé, les entrées et sorties de cette cité étaient passées au peigne fin et il était quasiment impossible de s’enfuir sans avoir affaire à la garde. De ce fait, il était très improbable qu’il se soit enfui avec sa cargaison, mais il restait encore à en être sûr car les descriptions servies pouvaient très bien ne pas correspondre à l’homme qu’il cherchait forcément. On lui avait suggéré de se rendre à Whisky Peaks à la recherche d’un marchand qui transportait des fruits bien étranges, et ce même pour des contrées similaires à celle-ci. C’était donc par là qu’il avait commencé ses recherches, et il était tombé sur un nombre incroyable de receleurs qui prétendaient vendre des fruits du démon. La plupart étaient maquillés comme tels et n’étaient que diverses denrées ésotériques venant de contrées lointaines. Ce n’étaient en rien les objets incroyables que l’assassin avait déjà pu voir passer entre ses mains, tel le fruit que Césare avait ingéré. Il se rabattit alors sur les informations qu’il avait réussi à obtenir en faisant preuve de violence. Dans le lot, il avait menacé un marchand de le jeter du haut d’un toit, le retenant par sa tunique avant que celui-ci ne finisse par avouer qu’il connaissait un véritable vendeur de fruits du démon mais qu’il ne l’avait pas aperçu depuis des lustres mais qu’il connaissait la dernière personne avec qui il avait affaire. Et ainsi, de fil en aiguille, Rafaelo avait fini par remonter la piste jusqu’à une pitoyable cabane où celui qu’il cherchait était supposé se trouver, en ayant accumulé une dizaine de menaces de mort à lui transmettre. Il s’était rapidement pris au jeu de la cité et avait compris qu’on obtenait les choses que de deux manières ici : la force ou la corruption. C’en était déplorable, mais la fin justifiait les moyens. Ainsi, il profita du couvert de la nuit pour aborder la cache de l’homme qu’il poursuivait, tout en s’assurant ne pas être suivi. Il avait mis pas moins de quatre jours pour retrouver sa trace et il commençait à être agacé de devoir supporter le sable et la chaleur, alors il espérait de tout cœur ne pas avoir fait tout cela pour rien, et ne trouver qu’un cadavre putrescent.

Il ouvrit discrètement la porte avec la pointe de sa dague, relevant le battant d’un geste sec. Jetant un œil en l’air, il aperçu une corde tendue, probablement un piège. L’assassin suivit le tracé de celui-ci puis avisa un système de contrepoids non loin de lui. D’un geste précis, il sectionna un des contre poids et la corde se relâcha. Un léger cliquetis lui apprit que le piège était certainement désamorcé à présent. Une version simpliste qui devait très certainement éjecter quelques flèches empoisonnées ou des flèches acérées en guise d’intrusion. Cet homme craignait pour sa vie, apparemment. Ceci gonfla le cœur de l’assassin d’espoir, peut être était-ce le bon, du coup ! Il se glissa par l’ouverture, enjambant une nouvelle corde et se propulsa au centre de la pièce d’un bond. Il se réceptionna sans bruit et fit glisser une lame dans ses mains. Une odeur acre emplissait la pièce. Il se retourna et vit un bocal rempli d’un étrange liquide vert au dessus de la porte, d’où une légère fumée verdâtre sortaient. À en voir les marques laissées sur l’encadrement, il s’agissait là d’un puissant acide. La légère lumière qui filtrait à travers la porte lui permis d’observer un ensemble complexe de câbles et fioles en tout genre, ainsi que de nombreuses fléchettes. Il fallait être un acrobate hors pair pour esquiver tout cela sans y laisser la vie ! Heureusement pour lui, il faisait partie de cette catégorie. La pièce était emplie de pièges en tout genre, et Rafaelo supposait qu’il ne s’agissait là que de la face visible de la chose. De nombreuses rainures dans les plafonds et les murs, des caches potentielles … et cinq portes. Toutes piégées, à l’évidence. À première vue, il était impossible de désamorcer tous ces pièges à la main, et il la plupart étaient certainement prévus comme tels. Ainsi, il n’y avait qu’une seule logique à la chose : l’homme s’était dégagé un chemin particulier dans la pièce afin d’aller et venir sans danger. Certains de ces pièges ne devaient être que des artifices destinés à tromper l’œil, assurément. Le piège de la porte était désamorçable, à l’inverse des autres, ce qui justifiait son hypothèse : pourquoi se maintenir cloitré dans une telle demeure ? Ce marchand était certainement bien tracassé pour se protéger ainsi. De plus, à en voir par les diverses traces de sang et autres, Rafaelo n’était pas le premier à entrer en ces lieux. Il fit glisser ses deux lames secrètes hors de leur gaine puis se prépara à se frotter aux mortels mécanismes lorsqu’un étrange bruit se fit entendre, provenant de la troisième porte apparemment piégée. L’assassin avait été particulièrement discret dans son entrée, donc il se pouvait que sa cible ne se doute pas de son arrivée … sauf si elle se préparait à sa visite. Il se ramassa sur lui-même puis observa attentivement la porte. Il était à présent sûr que quelqu’un avait bougé derrière celle-ci, quelqu’un qui s’était à présent arrêté. Cerné par les pièges comme il l’était il ne pouvait en aucun cas se laisser dépasser, ni même déborder. Il n’avait aucune marge de manœuvre, il lui faudrait donc jouer de finesse et se débrouiller dans cette difficile situation. Il inspira longuement avant de rengainer ses deux lames dans un chuintement imperceptible. Il écarta les deux mains, dans un geste pacifique et se risqua à prendre la parole, tentant le tout pour le tout.

« Je ne vous veux aucun mal. Je suis venu des blues pour vous rencontrer, soyez clément et laissez moi au moins une chance de vous expliquer la raison de ma venue. »
tenta-t-il, d’un ton assuré qui cachait à merveille son évidente détresse.


Dernière édition par Rafaelo Di Auditore le Lun 19 Sep 2011 - 22:58, édité 1 fois
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Alastar Fioreck était marchand, tout du moins magouilleur, depuis des générations. Il avait apprit à se méfier des gens comme de la peste et il allait sans dire qu'il n'avait pas peur des pirates et tout autres matelots dans le même genre. Le bonhomme en avait maté tout au long de sa carrière et il se vantait même à qui voulait bien l'écouter qu'il avait rencontrer le mythique Monkey D. Luffy en personne. Au delà de ces mensonges, on trouvait tout de même une personne assez peureuse et qui par dessus tout tenait à sa vie comme à l'or qu'il transportait sur sa barque délabrée. En acheter une nouvelle ? 'Peuh ! Cela coûtait trop cher et puis de toute façon, sa coque de bois transportait bien plus que des berrys, il y avait également les souvenirs de toute une vie. Oui oui, je vous assure, lorsque vous grattiez un peu en dessous des multiples pièges. Prudent ? On ne l'était jamais assez mais ces derniers temps, les attrapes-nigauds s'étaient multipliés.

Pourquoi hein ? On avait récemment volé à notre homme le bien le plus précieux qu'il avait jamais eu entre les mains. Un fruit du démon. Un vrai fruit du démon, authentique. Heureusement pour les chenapans qu'il n'avait plus la force de sa jeunesse, faute de quoi il les aurait envoyé au tapis mais il fallait se rendre à l'évidence, le protagoniste se faisait vieux. Vieux et de plus en plus radin car à la base, les pièges avaient été installé pour les créanciers qui le recherchaient. En ce moment même d'ailleurs, Alastor était en train de les fuir, de se cacher et tout ce que vous voudrez.

A ce moment précis, il entendit des bruits suspect, de déclenchement de ses créations. Un intrus... Le marchand se saisit de son vieux fusil qui lui avait sauvé la vie tant de fois par le passé et se posta à quelques mètres de la porte, attendant que son ennemi entre. Enfin, la porte sembla être délestée de son tout dernier artifice et grinça en s'ouvrant. Fioreck braqua le canon de son arme sur son invité qui sembla agiter directement le drapeau blanc. Le vieux l'écouta parler, méfiant. Ce jeunot ne semblait pas si dangereux après tout mais il était encore bien trop tôt pour lui accorder une totale confiance. Tout en gardant son long flingue tout près de lui, le magouilleur se rassit dans son vieux fauteuil et lança d'une voix aigre :

Explique-toi gamin mais ne me fais pas perdre mon temps.
    Un léger éclat lumineux, une chaste lumière se reflétant sur le canon d’un fusil. L’assassin n’en écarta les bras que de plus belle. Il prit une grande bouffée d’air vicié avant de se risquer à avancer d’un pas. Il posa d’abord la pointe du pied, puis il le fit lentement pivoter, de manière à se mettre hors d’atteinte des ficelles commandant ces savants mécanismes. Sous le couvert de sa capuche, il planta son regard d’acier dans les prunelles écarquillées du vieux marchand. Le commerçant était parsemé de tics nerveux, et le bout de son canon oscillait légèrement. Ses forces avaient décliné avec le temps, et l’assassin était le mieux placé pour le voir. L’homme représentait cependant un danger non négligeable. Rafaelo esquissa un pas sur le côté gauche, vérifiant par là les réflexes martiaux de son interlocuteur. Il était indéniablement rusé et retords pour avoir mis en place de telles protections, mais plus qu’un savant, ces ruses cachaient un homme rongé par la peur et nul honneur ne semblait s’exhaler de ce triste individu. On sentait une peine énorme se dégager de ce port légèrement voûté, de cette petite tendance à claudiquer. De ces bras qui tremblaient d’un frisson imperceptible, ou encore de la vitesse à laquelle le sang fluctuait dans son organisme. Sa jugulaire battait la mesure de sa frayeur, et l’assassin n’arrangeait en rien les choses. Se dressant au milieu de cette baraque moisie, aussi masqué que la nuit elle-même. Une légère barbe saillait sur son menton, mais c’était là le seul aspect qui pu le distinguer comme un homme. Il était en apparence négligé, ses affaires ayant souffert du trajet forcé dans les cales. Il en allait de même pour ses mouvements, plus brusques que d’habitude ils avaient perdu de leur agilité. L’entraînement forcené de l’assassin pour conserver sa force physique l’avait conduit à une stature plus en puissance, au détriment de sa dextérité. La force pure pouvait se révéler un inconvénient tout aussi gênant que son absence lors des moments inopportuns. Rafaelo ne le savait que trop bien, mais il avait du se déchaîner pour ne pas sombrer dans la folie de ce voyage harassant et mentalement éprouvant. Même s’il avait fait le choix de rester enfermé pour mieux duper ses adversaires, son mental n’était pas celui d’un animal en cage : c’était contre nature pour lui. Il répondit ainsi d’une voix rauque à son interlocuteur, tentant de dissimuler au mieux son barda d’assassin. S’il se planquait ainsi, mieux valait ne pas éveiller ses soupçons. Pour cela, il lui faudrait faire franc-jeu dès le départ.

    « Je cherche vengeance sur la Marine et le Gouvernement. » annonça-t-il, tout de go.

    Il leva une main, doucement. Il fit glisser ses doigts jusqu’à sa ceinture et la défit devant les yeux du marchand. Elle tomba avec un fracas métallique lourd, témoin de la quantité de matériel qu’il trimballait en permanence. Serait-il un peu plus rassuré ainsi ?

    « On m’a parlé de vous, jusque dans les Blues. Je suis à la recherche d’un fruit du démon, celui que vous possédez. On m’a parlé d’un Logia. »
    murmura-t-il, désireux de ne pas trop élever la voix à ce sujet.

    Rafaelo avança d’un pas, retenant son souffle. Un tension évidente régnait dans la pièce. Il jaugea le vieillard, essayant de déterminer l’impact que ses propos avaient sur lui. Il n’aurait su dire s’il parvenait à lui inspirer une quelconque sympathie ou apathie, mais il fallait absolument profiter de la brèche qu’il venait de créer dans la défense de ce marchand. Il était quasiment certain qu’il ne s’attendait pas à cela, il fallait donc s’engouffrer dans la faille avant qu’il ne cherche à la combler.

    « Je suis un Assassin, certes, mais je ne suis pas pour autant votre ennemi. Je sais me montrer généreux envers ceux qui m’aident, et ai juré de défendre les valeurs du peuple. Ainsi, je ne suis pas contre vous. Je comprends votre désarroi, mais croyez-moi, messire. Je me nomme ‘Il Assassino’, et je viens d’East Blue. »
    continua-t-il, tentant alors d’amadouer sa cible.

    Il se redressa, montrant par là qu’il ne portait rien d’autre de véritablement menaçant. Bien entendu ses dagues secrètes étaient toujours là, mais seul trônait à présent le A des Auditore qui lui faisait office de boucle de ceinture. Cependant, l’assassin était bien à des lieues de se douter que c’était ce symbole là, justement, que ceux qui avaient dérobé le fruit au vieillard arboraient. Il était aussi loin de se douter qu’une antique demeure ayant autrefois appartenu à sa famille leur servait de quartier général. Qui aurait cru que les Auditore avaient aussi voyagé sur Grand Line ? Sa famille était bien plus étendu qu’il voulait bien le croire … et malheureusement, il devenait assez vindicatif dès qu’il était question de règlement de compte familiaux. Quoi qu’il en soit, il arborait en cet instant un sourire assuré, convaincu que son intervention auprès du marchand serait couronnée de succès. L’assassin était confiant, là était son tort. Il ne fallait jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué !
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    Un type qui en voulait à la marine et au gouvernement pouvait être un type bien. Ceci n'était tout du moins pas assuré, d'autant plus qu'il était bien trop fort pour être honnête. Après tout, Alastor était devenu un pro des pièges en tout genre au fil des années et ce gars les avait tous traversé avec une facilité déconcertante. Il devait s'être beaucoup entrainé, ou encore être une sorte de génie. Dans tous les cas, jamais Fioreck ne pourrait faire face à ça. De toute façon, il s'en sortirait toujours, c'était un point sur lequel on pouvait compter.

    Toujours confortablement installé parmi les ressorts grinçants, le magouilleur observait son visiteur ôter sa ceinture, pour prouver qu'il ne comptait pas l'attaquer, lorsque le vieux remarqua un détail. Ce «A» gravé sur la plaque de métal était bel et bien le même que ceux qui composaient les armoiries de ces voleurs... Ceux qui étaient venu il y avait quelques jours le dépouiller de son bien... Son fruit du démon qu'il aurait pu revendre si cher au marché noir ! Ou même à la marine si elle y avait mis le prix adéquate. Bien entendu, son interlocuteur était au courant, comme en aurait-il pu être autrement étant donné qu'il appartenait à la même famille ? A partir de ce moment là, les négociations étaient rompue pour le marchand. Il était hors de question de lâcher un seul mot à ce type, même si il devait en mourir. Après tout, c'était son honneur qui était en jeu.

    J'men fou que tu sois un assassin. Je veux juste que tu te barre de ma barque et que tu me foute la paix.
      L’assassin se ramassa légèrement sur lui-même et pencha la tête sur le côté. Avait-il bien entendu ? Ce vieux débris osait le menacer et mettait ainsi en péril plusieurs mois de traque ? Et pourquoi un tel changement de situation ? Il était prêt, quelques secondes auparavant, à l’écouter parler et voilà qu’il l’envoyait paître comme si cela n’avait jamais eu lieu d’être. Impossible qu’il soit agent du gouvernement, c’était donc autre chose. Le fait qu’il soit un assassin ? Non, il en doutait fortement. Rafaelo observa les alentours et ne décela rien de plus que ce qu’il avait déjà repéré. Ce personnage était étrangement lunatique, mais à présent une colère sourde semblait brûler au fond de son regard. Les sourcils froncés, les lèvres pincées et ce ton cassant, presque insolent. L’Auditore inclina légèrement sa tête, faisant craquer sa nuque, puis il prit un grande bouffée d’air, pour chasser la déferlante de colère qui le gagna alors. Il avait bravé vents et marées pour retrouver cet homme, et il n’acceptait pas de se faire traiter ainsi. Il aurait pu être, certes, compréhensif, mais il n’en avait pas la patience. D’une nature impulsive, l’assassin ne supportait pas être ainsi relégué et mis à la porte. Toutes les galères accumulées lors du trajet n’autorisaient pas le vieux marchand à se conduire ainsi, du moins à ses yeux. Bien qu’il fut un traqueur implacable et patient, se retrouver ici les bras en l’air et face à sa cible qui lui indiquait la sortie de la pointe de son canon le poussait dans ses derniers retranchements. Il aurait du se conduire ainsi dès le départ ! Il n’était pas là pour charmer son auditoire, ni même jouer les aguicheurs : il était un homme à la recherche d’un objet bien particulier et il n’avait pas de temps à perdre. Il jeta un bref coup d’œil à l’ensemble des pièges et laissa ses épaules s’affaisser pour tenter d’en évacuer la tension qui s’y accumulait. Il mit ses deux mains devant lui, ouvertes et prit un ton faussement innocent.

      « Mais vous étiez prêt à m’écouter pourtant. Je ne cherche nullement l’affrontement, ni même votre pitié. Je suis venu m’enquérir d’un objet et je suis prêt à beaucoup de choses pour l’avoir. N’êtes vous pas un marchand ? » minauda-t-il, levant ses mains.

      Si le vieil homme avait un peu plus prêté attention aux gestes de Rafaelo, il aurait peut-être pu apercevoir le léger éclat doré qui saillait hors du gantelet gauche de l’assassin. Il aurait aussi vu ce léger mouvement de recul et la gâchette qui dépassait de l’autre côté. De ce fait, il aurait pu voir le jeune homme utiliser sa plaque d’armure pour la tirer et déclencher son arme savamment camouflée. Il aurait compris alors que le sourire que lui adressait son interlocuteur n’avait rien de charmant et que ce n’était qu’un rictus de moquerie. On ne s’adressait pas ainsi à un Auditore sans en payer les conséquences. La balle s’envola dans une explosion de poudre et vint frapper le canon du fusil du marchand avec une précision étonnante pour de telles conditions. Sous la puissance du coup, l’arme se fractura mais Rafaelo ne se laissa pas pour autant distraire. D’un bond, il se précipita vers sa proie et dégaina sa lame secrète gauche puis sectionna une des cordes qui lui barrait le passage. Il plongea en avant, évitant le couperet qui s’abattait sur lui, puis roula pour se rattraper. Il s’appuya contre le mur pour un nouveau saut et passa par-dessus deux nouvelles cordes dans une acrobatie digne des plus grands. Il se réceptionna sur une main puis atteint de son talon le vieillard au plexus. Il se réceptionna alors contre le mur, violemment puis se releva calmement. Il avança de deux pas puis se maintint au dessus de sa proie. Il s’agenouilla puis plaqua la lame contre sa jugulaire, tout en le saisissant au col de son autre main.

      « Bon, je n’ai ni le temps ni l’envie. Trois mois que je te cherche, dont deux que j’ai du passer à fond de cale à cause de ces maudits pirates. Alors tu vas prendre le temps de me répondre ou je t’arrache la peau par parcelle jusqu’à ce que tu l’ouvres enfin ! Mais je te jure que si tu me mènes en bateau, je te pendrais par les boyaux au sommet d’une des tours de cette ville, compris ? » s’énerva-t-il.

      L’assassin n’attendit même pas de réponse de son interlocuteur avant de poursuivre. Il appuya néanmoins un peu plus sa lame contre sa gorge, faisant perler une goutte de sang carmin. Son arme était on ne peut plus aiguisée, un seul petit geste et …

      « Je t’arrache la jugulaire à la moindre entourloupe. Maintenant, tu vas me répondre et j’te laisse en paix. Où es ton foutu fruit ? Je m’en fous, je te paye si tu veux, peu m’importe le prix, mais je le veux. Je le veux, et je l’aurais. »
      tonna-t-il, furieux d’en être réduit à menacer un pauvre vieillard de la pointe de sa dague.
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      La violence avait pris le dessus, l'assassin semblait prêt à tout pour obtenir des infos que Alastor n'avait même pas à cracher. Mais il n'était pas non plus prêt à perdre la vie pour des conneries dans ce genre. C'était tout à fait hors de question, c'est pourquoi après de multiples hésitations et bien qu'il eut un couteau contre la gorge, le vieillard regardait toujours son interlocuteur comme si il était en position de force. Ne jamais perdre la face, c'était un concept que le marchand avait compris depuis bien longtemps.

      Tu porte toi aussi cette ceinture. Tu devrais pourtant savoir que ce fruit n'est plus ici. À moins que tes petits camarades ou ta famille, je sais pas trop comment ça se passe, ne t'ai pas prévenue ?

      Hors rp : Excuse moi, c'est très court j'avais pas trop d'idées :/
        Les secondes coulaient inexorablement, et l’assassin commençait à douter du bon sens du vieillard. Il percevait le rythme régulier de sa respiration, l’homme était arrivé à se calmer et à garde son sang-froid. Une telle maîtrise faisait honneur au marchand, mais Rafaelo se doutait bien qu’il avait du souvent se retrouver dans ce genre de situation. Même si l’ancêtre essayait de montrer qu’il en avait plus dans le pantalon, le jeune homme savait qu’il ne maîtrisait en rien ce qui pouvait lui arriver. Il était seul, au fin fond d’une baraque constellée de pièges avec une dague sur la gorge, comment pouvait-il penser encore mener la danse ? Il détenait certes une information capitale, mais c’était trop peu pour ne pas avoir à craindre pour sa propre vie. L’assassin appuya de nouveau sa lame contre la gorge du marchand, faisant perler une nouvelle goutte de sang. Il le foudroya du regard et attendit patiemment la suite des événements, ce n’était plus qu’une question de temps, quelques secondes et tout serait à lui. Il finirait enfin par trouver ce qu’il cherchait, ce fruit si ardemment désiré et cette puissance qu’il en retirerait. Il reviendrait dans les blues et anéantirait tout ce qui avait autrefois osé se dresser contre lui, à commencer par cette foutue Marine qui avait osé s’en prendre à sa famille. Les Auditore, il n’en restait plus que deux, mais pas des moindres ! Sa poigne se resserra à cette pensée, alors que le vieillard ouvrait la bouche.

        Comment ça, sa famille ? Qui donc osait arborer le symbole des Auditore ? Non, ce n’était pas la Confrérie, il en était le maître absolu et rien ne filtrait sur Grand Line. Une seule possibilité … sa famille existait bel et bien ici. Que quelqu’un ait repris ce symbole était insensé, il était si anodin qu’on ne pouvait le brandir sans une conviction valable. Ce A constitué de deux uniques branches métalliques, ce A qui pouvait autant signifier Assassin que Auditore. Ce fragment de métal que Rafaelo arborait sans cesse était d’autant plus difficile à imiter qu’il était rare qu’on puisse le distinguer, mais si on faisait vraiment attention, on pouvait remarquer que le pommeau de sa rapière présentait la même armoirie, ainsi que certaines de ses boucles. Ainsi, revêtir ce symbole était une insulte à son statut, une insulte à sa famille et à tout ce que cela pouvait représenter pour lui. On s’attaquait à une composante primordiale de son histoire, ce qui avait fait de lui l’arme qu’il était aujourd’hui, le facteur insoupçonné de l’équation. Il passait, transperçait, comme un fantôme et nul ne pouvait s’attendre à son châtiment, jusqu’à ce qu’il ne sente la douloureuse morsure de l’acier lui transpercer les entrailles. Sous le choc, l’assassin laissa tomber le vieil homme à terre et ouvrit grand la bouche, muet de stupeur. Puis ce fut une vague de fureur qui passa sur lui. Il attrapa le visage du marchand et serra fort sa mâchoire de sa main gantée. Il plaça sa lame à un demi centimètre de son œil, puis resserra son étreinte.

        « Tu mens, vieillard. Tu mens ! Ma famille m’a été enlevée par ces foutus Marines ! Vengeance, tel est mon crédo ! Alors ne vient pas m’embrouiller avec tes inventions alambiquées ! Alors donne moi ce fruit … » cracha-t-il, aveuglé par une noire colère.

        Soudain, les paroles du marchand lui revinrent en tête, de même que ses réactions. Tout avait changé à partir du moment où Rafaelo avait révélé le symbole arborant sa ceinture, au moment où il était tombé à terre avec elle. « Cette ceinture » avait-il dit. Comment était-ce possible qu’il n’ait réagir que là ? Y avait-il une part de vérité dans ses divagations ? L’assassin ne savait pas vraiment quoi en penser, mais après avoir passé trois mois à patienter pour cet instant, quelques secondes de plus ne le tueraient pas.

        « … ou bien prouve moi tes dires. Mais je te préviens, pas d’entourloupe. » proposa-t-il, sur un ton un peu plus calme.

        L’assassin se rapprocha un peu plus de sa proie, laissant sa lame à quelques millimètres de l’œil du vieillard. Il était parfaitement calme et une détermination sans faille transparaissait dans ses yeux. Un regard froid et implacable, un regard de meurtrier.

        «Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. »
        annonça-t-il, comme sentence d’une prochaine mystification.
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        Alastor réfléchit deux secondes. Il avait en face de lui un Homme déboussolé et dieu seul savait ce que ce genre de types, assassin de profession en plus, pouvait bien faire dans des situations qui le mettait mal à l'aise. D'un autre côté, c'était un occasion inespérée de reprendre un peu le dessus mais la réaction de ce gars prouvait également qu'il n'appartenait pas à la même organisation que ceux qui l'avaient attaqué. A la même famille surement. Une branche éloignée ou un truc dans le genre. Enfin, le métier restait commun au deux groupes, même si ils avaient été séparés par le temps et ou le Gouvernement.

        Le colérique poussa encore quelques grognements dignes des plus grandes bêtes mais cette fois, son énervement repoussait les limites de ce qu'il était capable de faire subir à Fioreck pour qu'il parle. En un instant, l'ambiance qui régnait dans la petite cabine était devenue beaucoup plus sordide, digne d'une salle de torture.

        Dis moi gamin, quel intérêt aurais-je à te mentir alors que tu tiens ma vie entre tes mains ? Je n'ai pas de preuves à t'apporter et je peux même te dire que tu aurais tes raisons de ne pas me croire car après tout, magouilleur est mon métier cependant, dans la situation actuelle, je pense bien que tu ne fais pas partie de leur organisation. Alors, dis moi, ce fruit t'intéresse t'il toujours ? demanda le vieux en souriant, ce qui révéla au grand jour des dents gâtées par le manque d'hygiène.
          L’assassin releva brusquement la tête. Tout commençait à prendre une dimension un peu trop paradoxale à ses yeux. Il plissa les yeux et considéra le magouilleur avec suspicion. Il planta son regard dans le sien et laissa quelques secondes se passer, tentant de choisir la meilleure solution qui s’offrait à lui. Evidemment, celle qu’il lui fallait choisir s’imposait d’elle-même, mais il se méfiait encore et toujours de son prochain. Il inspira longuement, puis se détendit légèrement, assez pour apaiser les tensions qui trônaient entre les deux hommes. Il ne pouvait pas décemment mentir, cela ne l’aurait mené à rien d’autre qu’une morte longue et douloureuse, il devait au moins savoir cela. Les grands temps nécessitaient les grands moyens, et Rafaelo était prêt à tout pour acquérir la pièce maîtresse de sa prochaine œuvre de vengeance. Tuer ne lui posait aucun problème, et il était même capable de le faire de sang froid dans ces circonstances, mais ce crime lui pèserait néanmoins sur la conscience, raison pour laquelle il était perturbé. L’assassin déroula ses doigts, ce qui eut pour effet de rétracter sa lame secrète dans un chuintement malicieux. Il se releva, sans lâcher l’homme et le mit debout. Il le posa brusquement contre un pan de mur puis croisa les bras en secouant la tête. Dans quel merdier s’était-il encore fourré ? Tout n’aurait pas pu être simple, pour une fois ? Evidemment non, le sort s’acharnait sur la famille Auditore. À commencer par l’enlèvement de Césare, pour ne considérer que les récents événements. Au moins, Rafaelo était en vie et il serait bientôt capable de venger son jumeau, c’était déjà ça ! Une folle poussée de rage s’empara alors de lui, le faisant frémir de la tête au pieds. Il contint sa hargne, non sans mal, puis dévisagea de nouveau le commerçant qui lui proposait cette offre alléchante. Bien entendu, il allait l’accepter, mais il préférer faire durer l’instant, afin de bien faire sentir à ce grossier personnage qu’il ne s’en sortirait pas forcément indemne. L’assassin trouvait qu’il avait un peu trop vite recouvré de sa superbe à son goût, mais peu importait. Qu’il ait l’impression de lui faire une faveur en lui contant l’histoire de ce fruit, et ainsi Rafaelo se mettrait le vieillard dans la poche. Il posa sa main sur sa rapière et soupira bruyamment avant de prendre la parole.

          « Tu as plus à perdre que moi dans cette histoire, vieillard. »
          prévint-il, sur un ton dédaigneux.

          « Ainsi, je vais t’accorder ce qui peut le plus à ressembler à de la confiance en de telles circonstances. Parle moi de ce fruit que tu semblais tant chérir. Parle moi aussi de ceux avec qui tu m’as confondu, ces misérables qui souillent mon nom et pensent pouvoir s’en tirer impunément. Ainsi, tu auras fait d’une pierre deux coups : sauver ta misérable existence et commencé ta revanche contre ces scélérats … car si tes dires sont fondés, ils seront exterminés jusqu’au dernier. » pesta-t-il, rageusement.

          Rafaelo leva un sourcil sous le couvert de sa capuche. Son ton soutenu et son langage recherché tranchait certainement avec son allure général mais il n’en avait cure. L’heure n’était pas aux digressions mais bien aux révélations. Il fit un signe de la main impatient, encourageant le vieillard à se livrer. S’il pouvait même en venir à lui livrer les effets du Logia qu’il recherchait, l’assassin lui en serait reconnaissant, car il s’était livré dans une recherche à l’aveuglette depuis son départ, obsédé par le terme de Logia, sans même chercher à comprendre ce qui pouvait en découler. Il ne cherchait que la puissance que cet artéfact pouvait lui conférer et n’avait pas même chercher à en comprendre le prix, ni même la teneur. Il savait, certes, les inconvénients d’un tel objet mais ne les avait pas même considérés. Seule la vengeance comptait à ses yeux, et rien n’aurait pu le détourner de sa quête de pouvoir.
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          Alastor n'avait jamais eu l'intention de perdre la vie et il savait pertinemment de part son expérience que des infos lâchées au bon moment pouvait tout à fait ébranler le plus résolu dans hommes et dans ce cas-ci, c'était l'assassin qui en payait le prix cette fois-ci. Combien de fois le magouilleur avait-il sauvé sa peau ainsi ? Il ne comptait plus vraiment mais un esprit de vengeance s'insinuait en lui et il se pouvait bien que ce petit gars soit un instrument efficace pour cela, même si au final il ne récupérerait sans doute pas son fruit du démon. Notre homme n'était pas dupe, il savait bien comment fonctionnait les personnes de son espèce et ce type arborant un «A» sur sa ceinture était ébranlé même si il essayait de ne rien montrer. Enfin, c'était compréhensible. Fioreck sortit de ses pensées pour rassembler mentalement les infos que son pseudo agresseur lui demandait.

          Le bien qu'ils m'ont volé, je pense que tu sais ce que c'est n'est ce pas ? Le Moku moku no mie, une fameuse petite merveille dont j'étais assez fier...

          L'homme marqua une petite pause, visiblement dégouté qu'on ait pu le lui dérober. Il esquissa ensuite un léger sourire qui dévoila à nouveaux ses chicots avant de poursuivre.

          J'ai même pas eu le temps de l'étudier mais son apparence était bien celle d'un fruit du démon et je suppose que tu le reconnaitra directement en le voyant. Il est mauve et est un espèce d'assemblage étrange de boules sur lesquelles semblent gravés des motifs à spirales, le tout s'approchant de la forme de l'ananas. Enfin, oublie pas que si tu veux avoir ses effets tu devras en croquer la première bouchée, le reste ne sera qu'un fruit insipide. Maintenant si tu veux plus d'infos, je crois qu'un peu d'argent me délirait la langue, gamin.
            Tout ceci ne lui plaisait vraiment pas. Ce type, ce petit marchand qui commençait à se croire un petit peu trop en sécurité, commençait à agacer l’assassin. Probablement parce qu’il restait imperméable à toutes ses menaces. Rafaelo le considéra quelques instants, ne sachant vraiment sur quel pied danser avec lui. La menace pur et dur ou le marchandage ? Son discours combla cependant les attentes de l’assassin qui fut enfin satisfait dans sa quête, son but avait un nom : le Moku Moku no mie. Le vieillard ne savait pas de quoi ce fruit était capable, mais l’assassin s’en contrefichait. Les Logia étaient des rois parmi les fruits et il ne pouvait se résoudre à abandonner sur le simple prétexte du danger. Il était un Auditore, et rien ne pouvait le convaincre du contraire. Ainsi, il se riait du péril et méprisait les coups du sort. Il avançait en étant convaincu qu’il braverait tous les océans et sans envisager une seule fois son échec. N’avait-il pas réussi depuis lors ? Certaines mauvaises langues pouvaient parler de chance, dire que cela allait bientôt tourner, mais Rafaelo savait qu’il devait la majorité de ces choses à la sueur de son front. Il ne pouvait donc faiblir et se faire avoir. Peu importe ce qu’il trouverait, il en ferait une arme telle qu’on en avait pas vue depuis des décennies. Il raviverait la légende du défunt Monkey D. Dragon et mettrait un terme une fois pour toute à ces misérables qui profitaient de ce monde pour leur gloire personnelle. L’assassin s’éloigna du mur d’un pas et décroisa les bras, jaugeant son interlocuteur d’un œil avisé. Un marchand restait un marchand, après tout. Le menacer n’entrait pas réellement dans ses cordes, mais la fin justifiait les moyens dans ce cas. Toute journée perdue laissait Césare dans le tourment de ses ravisseurs, il ne se laisserait donc pas faire ainsi et prouverait à ce vieux rat ce qu’il en coûtait de le provoquer. Quoi que … une information devait coûter bien moins cher que le fruit. Il n’était pas richissime, mais loin d’être pauvre. Les pirates n’avaient fort heureusement pas dépensé son argent, et il avait pu le récupérer dans son intégralité, les légères pertes compensées par ce qu’il avait trouvé sur les cadavres de ces forbans.

            Plus grand que lui d’une tête, Rafaelo toisa la vieil homme et laissa le temps s’écouler, tandis qu’il pesait le pour et le contre de cette proposition. Cet ancêtre commençait à l’agacer, il devait certainement avoir eu son lot de menaces et autre brimades tout au long de sa longue vie, ce qui devait expliquer que son comportement bravache perturbe autant l’assassin. En effet, celui-ci comptait beaucoup sur l’effet de frayeur qu’il pouvait inspirer chez ses cibles, et jamais il n’avait été ainsi pris de court. C’en était à la fois cocasse et extrêmement irritant. Il expira longuement, tout en secouant la tête. Le bas de son visage, seule partie visible par le marchand, affichait une mine entre le dégoût et la lassitude. Bon, puisqu’il n’y avait pas d’autres choix.

            « On va la jouer autrement, petit homme. Ces hommes t’ont dérobé un bien précieux, ainsi il serait logique que tu veuilles te venger, je me trompe ? »
            commença-t-il, guettant une réaction de son interlocuteur.

            « Bien. Je suis un maître assassin, comme tu as pu le remarquer, ainsi je vais te faire une offre. Imaginons que je trouve en ces lieux une cinquantaine de personnes, dont quelques unes me donnant du fil à retordre, disons quatre plus leur chef. On va dire … Trente mille par soldat de base, soit … un million trois cent cinquante mille pour eux au total. » continua-t-il, marquant une pause pour laisser le temps au marchand de se demander de quoi il parlait.

            « Prenons les lieutenants. Soit quatre cent mille pour chacun d’entre eux et, enfin, le chef que nous placerons à un million cinq cent mille. En additionnant le tout, nous arrivons à un tarif global de quatre millions et quatre cent cinquante mille berrys pour le groupe entier. » calcula-t-il rapidement.

            « Je redescends à 4,000,000 pour le prix de groupe. Voilà à quoi s’élève le prix de cette information. Tu échanges des infos, je te parle de vie humaine, l’anéantissement total de cette organisation, en prenant la base de ce que je t’ai dit. Voilà combien te coûterait ta vengeance en temps normal. Donc je crois que tu n’as plus qu’à te satisfaire du fait que cela ne te soit pas demandé et à me révéler l’emplacement de ce groupuscule. Sache seulement que si je désire d’autres infos, cela me prendra plus de temps. Je te conseille de coopérer, ainsi nous repartirons sur un bon pied et tu pourras enfin montrer ta tête à l’extérieur. » conclut l’assassin, laissant pour une fois le choix au marchant de décider par lui-même, bien que cela ne change pas grand-chose.
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            L'argent. Le blé. Le flouze. L'oseille. Si il y avait bien une chose pour la quelle Alastor serait prêt à donner sa vie, maintenant qu'il y pensait c'était ça. Jamais dans sa vis il n'avait lâché un seul berry à quiconque, que ce soit sa défunte femme qui devait se contenter de patates ou ses enfants qui reprisaient eux-mêmes leurs vêtements. Mais d'un autre côté, le marchand était un survivant, surtout si l'on considérait le fait que tous ses proches étaient morts. Même les gosses, envolés. Pourtant, il n'y avait pas trop à tergiverser pour l'ancêtre, ce qui comptait vraiment le plus c'était vraiment le fric. A quoi bon vivre si on n'avait pas des pièces dans lesquelles se rouler ? Enfin, ce n'était qu'une image car le trésor du grippe-sou était bien caché, et surtout très loin de sa barque, ainsi pouvait-il paraître pauvre, de tout son saoul.

            Excuse moi gamin, tu me dis tes prix là mais je n'ai aucunement l'intention de payer et ça bien sûr tu dois le savoir comme tu dois également connaître la valeur de mes renseignements. Tu parle de vengeance mais je n'en ai rien à faire maintenant. Je n'ai plus ce fruit ? Tant pis, je ne le reverrais jamais de toute façon. Alors si tu n'es pas disposé à me céder des billets, tu peux partir tout de suite, je t'ai tout dit !


            Bien évidement, Fioreck mentait mais son apparence de vieux décatit suffisait à le rendre superbement convaincant. Après tout, avec la sagesse n'était-elle pas censée venir avec l'âge ?
              Le coup partit tout seul. Direct. Puissant. Droit. Un craquement sinistre, celui du nez du marchand ? L’assassin avait laissé l’effet de surprise prendre le pas. Il n’était qu’à quelques centimètres du pitoyable vieillard et celui-ci s’imaginait pouvoir encore le duper ? Cela s’était passé en un éclair, à peine le dernier mot de l’ancêtre sorti de sa bouche impudente que Rafaelo lui fit ravaler ses paroles d’un seul coup. Il ne devait pas oublier à qui il avait affaire ! Il avait frappé du dos de la main, mais suffisamment fort pour que cela soit délétère. Il garda un instant son bras à mi distance entre l’insolent et lui. S’il y avait bien une chose que l’assassin ne puisse supporter, entre autre, c’était ces types, qui se pensaient au dessus du monde parce qu’ils avaient appris à survivre, et rien de plus. Il pensait être à l’abri parce qu’il avait entamé des négociations avec lui ? Mais qu’il redescende sur terre, il parlait à un assassin, un homme qui avait parcouru des miles et des miles pour un seul but. Ne voyait-il pas qu’il se dressait entre lui et ce fruit ? Ne voyait-il pas que sa vie serait sacrifiée s’il continuait dans cette voie ? Rafaelo fit un pas en avant et attrapa le marchand par le col, ne lui laissant pas le loisir de s’appesantir sur sa douleur. Il le souleva à sa hauteur et le traina en direction de la pièce bardée de mécanismes. Il serra autant qu’il put afin de le faire suffoquer pour qu’il ne pense plus à rien d’autre que l’air qu’il pût lui manquer. Il le maintint à hauteur et tira sa dague secrète, de sous son poignet gauche. Il l’appuya sur son abdomen et ramena la face odorante du vieillard à quelques centimètres de la sienne, dont on ne pouvait déceler que le bas du menton.

              « Je sais qui ils sont. Je sais que ce que je cherche est en leur possession. Je n’ai plus besoin de toi. Aide-moi, et peut être que je rendrais ton calvaire moins pénible. Mais, essaye de me contrarier encore une seule fois, et tu vas goûter à ta propre médecine. »
              fit-il, faisant mine de le balancer au milieu de la pièce.

              L’assassin le balança alors en arrière, constatant presque avec surprise que sa force physique était bien plus impressionnante qu’avant. Depuis un an, à vrai dire, il voyait qu’il progressait avec une marge infinie. Il devenait capables d’exploits tels qu’il n’en avait jamais réalisé, était-ce parce qu’à présent, des hommes comptaient sur lui ? Les responsabilités engendrées par l’Union Révolutionnaire jouaient peut être à faible mesure dans ses motivations, mais au fond de lui, il pressentait que c’était à cause de ce danger omniprésent. En temps de paix, les guerriers ne sont pas aussi farouches qu’au milieu du champ de bataille. Il avait été habitué à traquer, mais depuis qu’il s’était affiché aux yeux des blues, depuis qu’il frappait ça et là, narguant la Marine, certains avaient commencés à se mettre en quête de lui. Il devait ainsi redoubler de vigilance et ne se permettre aucune faiblesse … comme celle de céder à un pauvre petit gars comme lui. Le sacrifice d’un homme pour le bien de tous ne faisait pas froid aux yeux de l’assassin, surtout qu’il n’était pas blanc comme neige. Il était égoïste au possible et sa mort ne manquerait à personne. Elle ne nuirait pas au peuple, qu’il avait par-dessus tout juré de protéger.

              « Ne m’oblige pas à user de souffrance pour te faire cracher ce que je veux savoir, tu sais que j’en suis capable, vieil homme. Il y a des causes qui dépassent la condition d’un simple marchand, et plus tu me feras entrave, plus j’aurais de raisons de te faire du mal. »
              lâcha-t-il, dardant sa rapière sur lui.

              Dernier avertissement. Si le vieillard se mettait dans la tête de se moquer encore de lui, l’assassin le tuerait et partirait à la recherche de ces voleurs avec les maigres indices qu’il avait recueilli. N’avait-il pas fait pire en venant ici, sur Grand Line, à la simple suspicion de présence d’un Logia ?
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              Quel âge avait-il déjà ? 85 ans ? Un truc dans le genre. Alastor se demanda si sa femme était toujours en vie, si elle s'était remariée et si leurs enfants étaient déjà morts. Peut être était-il l'heure de rendre un dernier souffle finalement. Fioreck se rappela des paroles d'un de ses professeurs, que la vie ne valait rien si on la vivait replié sur soit même. Jamais le marchand n'avait écouté les cours qu'on lui avait dispensé, ce n'était pas comme ça qu'il fonctionnait déjà à l'époque. Et maintenant, il se souvenait de ça, lorsqu'il était affalé contre le vieux mur en bois de sa cabine sur son rafiot pourri, cette théorie pourtant si vraie, il s'en rendait compte à présent. A force de survivre par tous les moyens, le vieil homme n'avait jamais cherché à vivre. Pas à un seul instant, plaçant sa vie au dessus de toute autre considération. Le magouilleur jeta un coup d'œil vers son agresseur en qui il ne voyait désormais plus qu'une faucheuse. Malgré la douleur, le vieux réussi à esquisser un sourire.

              Ne fait pas que survivre, gamin, n'oublie pas de vivre.

              Alastor se mordit la langue avec conviction. Un joli suicide mais d'un autre côté, il n'avait pas envie de lâcher des infos gratos même si il allait au paradis. C'était «no way».
                Ainsi périssait Alastor Fioreck, bien que Rafaelo ne sûr son nom que plus tard, dans la honte et l’opprobre tel qu’il avait peut être toujours vécu. Le filet de sang qui dégoulinait de sa bouche, puis les spasmes d’agonie qui l’emportaient étaient malheureusement caractéristiques. Etait-ce la peur, la loyauté ? Non, rien de tout cela. Trop pressé, l’assassin l’avait amené trop vite à se résigner. Il n’était là qu’une bête ayant accepté la mort, l’embrassant tel un vieillard trop usé par le temps. L’avait amené à se rendre compte que la fuite ne servait à rien, ou encore que sa vie ne valait pas le prix d’une telle information ? On ne choisissait pas la mort pour un détail aussi futile que de conserver une information qu’on était prêt à vendre. Non, Rafaelo avait attaqué sa cible et l’avait amenée à se repentir, tout comme ses dernières paroles le laissaient entendre. L’assassin laissa le mourant tomber à terre et rengaina sa lame d’un seul geste. La mort était toujours un grand spectacle, ainsi il se découvrit devant la scène qui se dressait face à lui. Il fit glisser sa capuche le long de sa nuque et s’agenouilla devant le vieil homme et essuya le sang qui glissait le long de ses joues d’un revers de la main. Un sourire triste se figea sur ses lèvres, mais ses yeux restaient froids tandis que sa proie, du moins ce que le vieillard aurait du être, vivait ses derniers instants. L’endroit était à présent plongé dans une pénombre sordide, décor rêvé pour une telle scène. Un léger voile teinta les yeux d’Alastor qui voyait sa vie glisser le long de son corps en suivant le flot irrégulier de sang, et peu à peu l’air commençait à lui manquer, mais il n’hoquetait pas vraiment pour l’instant. S’il avait choisi de disparaître en emportant ses informations, l’assassin ne pourrait pas tirer plus de chose de lui. Ainsi il ne lui restait plus qu’à se résigner et à accepter que ce lâche choisisse la fuite. Il posa sa main sur sa poitrine et s’approcha de son oreille, afin que sa dernière vision soit le visage des vrais Auditore et que la dernière phrase qu’il entende, celle de leur sentence.

                « Rien n’est vrai, tout est permis. Vivre ne fait pas tout, mais fuir n’est pas vivre vieil homme. Ainsi donc je me bats, tel que tu aurais du le faire. Repose en paix.

                Requiescat in pace. »
                murmura-t-il, après quelques secondes.

                La lame s’enfonça alors douloureusement dans le plexus du marchand, perforant son cœur et crissant contre sa colonne. Le châtiment resterait l’office de l’assassin, mais il le délivrait d’une longue agonie d’étouffement et de sanglots. Il retira le métal du corps de l’insolent marchand et l’essuya négligemment contre son corps. Sa manche était maculée de sang, mais ce n’était pas trop visible. Il vit les yeux d’Alastor le foudroyer un instant puis plus rien, seulement le silence. Le sang commençait à s’épancher en une flaque opaque autour du vieil homme et s’engouffrait dans les fentes du rafiot pour aller se mêler à l’eau, ou encore à ce qui pouvait bien se trouver là dedans. Rafaelo ferma les yeux de sa victime, puis positionna ses bras sur sa poitrine avant de se relever et de fouiller l’endroit. Il avisa quelques parchemins, des provisions avariées, et même un tonneau de bière éventée. Cet homme ne vivait que dans la fange et se complaisait de sa situation précaire. Avait-il préféré mourir que de retourner là dedans ? Cela, nul ne pourrait jamais le savoir. Puis il trouva ce qui semblait avoir autrefois été une table des cartes où quelques fioles d’encres vides étaient déposées. Il y avait là des parchemins vierges, mais aussi quelques lettres racornies par le temps et signées d’un étrange symbole gravé dans le sang. Un A entouré de trois serpents, ressemblant à s’y méprendre au graphe ornant le pommeau de la rapière du jeune assassin. Rafaelo déplia la lettre, la déchirant par endroit et comprit qu’il s’agissait là d’une demande de remboursement de dettes. Puis une deuxième et ainsi de suite. Ainsi donc ce fruit avait été volé en remboursement d’un emprunt ? Pas étonnant que le vieux se cache ainsi, se contentant de s’être fait voler ce fruit, sans même oser aller le réclamer. Il était terrifié par ces types, et il savait très bien de quoi ils étaient capables, car il avait déjà traité avec eux. C’était logique, trop même. Mais peu importait, cela n’entraverait en rien la voie qu’il se traçait. Il marchait déjà parmi les cadavres de son passé mais ce n’était qu’une question de temps. Il ne supportait pas ce long instant où il se découvrait immobile, à devoir attendre et espérer qu’un jour il parvienne à se hisser au niveau de ceux qu’il espérait vaincre.

                Il jetait à bas des monceaux de papiers, de lettres futiles tentant de grappiller dans ce qui fut l’existence du mort qui gisait à ses pieds. Rien ne lui permettait de faire directement le lien avec ces foutus types qui avaient volé son symbole, rien ! Il n’y avait là que des échanges de menaces et d’apitoiement, des choses futiles en somme. Ils ressemblaient à une mafia organisée qui avait habitude à traiter avec les petits marchands puis ensuite ils les pressaient jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus. Et Fioreck, car c’était ainsi qu’il se nommait, n’avait pas échappé à la règle. En étudiant rapidement ces nouvelles informations, l’assassin en déduit qu’il avait été réellement poussé dans ses derniers retranchements. Il avait été trop aculé, et Rafaelo en avait récolté les débris. Au moins il aurait eu l’utilité de lui révéler que sa quête n’était pas vaine, et que le fruit qu’il recherchait existait bel et bien. À présent, il fallait espérer qu’on ne l’ait pas déjà ingéré, mais un logia ça ne se prenait pas à la légère. Tout le monde ne désirait pas ardemment la puissance, et le prix d’un tel fruit était colossal. Le leur dérober serait un plaisir supplémentaire que s’offrirait Rafaelo, en plus de tous les anéantir, soit dit en passant. Cela ne l’aidait néanmoins pas à trouver un moyen de les contacter : le marchand mort, c’était une nouvelle difficulté qui se dressait face à lui. Mais oui ! C’était ça ! Ah ah … voilà qui n’était pas si mal pensé. L’assassin renversa la table et se rapprocha du cadavre. Il le fouilla rapidement et en tira une maigre bourse, ainsi que quelques balles. Rien d’intéressant mais ce n’était pas primordial. Il le saisit par le col et le tira jusqu’au fond du navire, où il s’assura qu’il reposait bien au milieu de toutes ses lettres. Il saisit ensuite le tonneau de bière éventé et se dirigea vers la salle principale, où tous les pièges trônaient puis envoya valdinguer le récipient, déclenchant par là une cohorte de pièges puis s’en revint vers le fusil du vieillard. Il démonta le mécanisme et se saisit de sa poudrière. Il laissa un peu de poudre s’échapper puis ferma à moitié le récipient. D’un autre côté, il prépara le vieux silex de l’arme contre l’amorce puis farfouilla un peu partout pour trouver une réserve supplémentaire de poudre. Bingo ! Un tonnelet trônait dans un des placards, au milieu de quelques ustensiles de cuisine. Il récupéra donc la poudrière puis perça un trou dans le tonnelet à l’aide de sa dague et le fit délicatement rouler vers le cadavre d’Alastor Fioreck. Se saisissant donc du silex, il actionna le mécanisme et le fit claquer contre l’amorce, déclenchant une gerbe d’étincelles. La réaction ne se fit pas attendre, et la poudre prit feu. Rafaelo libéra alors l’opercule de la poudrière puis laissa son contenu s’étaler aux quatre vents dans la pièce des pièges puis se rua en dehors du bâtiment, dont il ouvrit la porte en grand. Un léger bruit se fit alors entendre derrière lui, puis une détonation retentit dans tout le rafiot, alors que le tonnelet de poudre explosait. L’assassin se précipita en quelques bonds à l’assaut du toit le plus proche, puis jetant un regard un arrière, il escalada la paroi avec un léger sourire. Une grande gerbe de flammes s’éleva alors de ce qui fût la dernière demeure du défunt marchand, et l’assassin se retourna, affrontant du regard les deux silhouettes qui l’avaient suivi en haut du toit. Il les toisa en leur offrant une moue de dégoût, à la vue du symbole qu’ils osaient arborer, puis écarta légèrement les doigts, se mettant en position de combat.

                « Qui es-tu, qu’es-tu venu faire avec ce vieux fou ? »
                questionna le plus robuste des deux hommes.

                Il n’avait pas l’air commode, mais Rafaelo était bien placé pour savoir que l’habit ne faisait pas le moine. Il se redressa et offrit pour toute réponse un magnifique sourire insolent, découvrant toutes ses dents. Evidemment qu’ils surveillaient Fioreck, comment aurait-il pu en être autrement ? Ce couard était barricadé chez lui avec un tel soin qu’il leur était impossible d’entrer, et sa réaction … il s’attendait à ce qu’ils viennent le cueillir. Il était ainsi tout naturel que quiconque sortant de ce rafiot moisi soit pris en chasse pour tenter de le faire parler. Or, en sortant et en mettant le feu à cette bicoque moisie, Rafaelo comptait sur une intervention rapide. S’il avait quelqu’un à faire payer, il s’assurerait qu’il soir surveillé jour et nuit, à tel point qu’il ne puisse plus sortir de chez lui. Et alors, que se passerait-il si quelqu’un venait interférer dans leurs plans ? Et bien cette personne serait neutralisée, après qu’on eut tenté d’en tirer le plus d’informations de lui. Mais on n’apprenait pas au chasseur à chasser …

                « Je suis venu le tuer, imposteurs. » répondit-il, s’avançant d’un pas vers eux.

                Ils reculèrent, surpris par cette nouvelle. Cette fois, ils prirent le temps de dévisager l’homme qu’ils avaient pris en filature quelques minutes auparavant et ils se rendirent compte du symbole qu’il arborait à la ceinture, comme si quelque chose allait de travers. Rafaelo fit glisser une lame hors de sa ceinture, au moment même ou le moins courageux, ou le plus sage, des deux prenait la fuite. La dague se ficha dans sa nuque, le tuant sur le coup. Il s’écroula et roula en bas de la ruelle, sans plus de bruit qu’un ballot de tissu. L’autre ouvrit la bouche, mais c’était trop tard, Rafaelo lui appliqua son poing dessus et lui rompit la clavicule d’une clef de bras, passant derrière lui. Le cri fut étouffé par le gant de cuir de l’assassin, mais celui-ci tira sa lame, et plaqua l’homme à plat-ventre, sur les tuiles. Quelques-unes se fragilisèrent à l’impact, mais la pénombre jouait en faveur de Rafaelo. Il tailla la joue de sa victime et appuya son genou sur sa colonne vertébrale, le maintenant dans une position très inconfortable. Cela devait être très douloureux …

                « Mens-moi, et j’arracherai ta peau petit bout par petit bout … où se réunissent les hommes arborant le symbole Auditore ? » cracha-t-il, dans un mélange de haine et de satisfaction.

                L’homme bredouilla, ne comprenant pas encore ce qui lui arrivait. Quelques minutes auparavant, il se moquait de cet homme habillé de noir qui pensait avoir fuit sans être vu. Quelques secondes plus tôt, il se réjouissait de la trempe qu’il allait lui coller, mais que s’était-il donc passé ? Pourquoi … lui ? Et cette douleur, c’était si douloureux, était-ce la fin ? Tant de questions qui se chamboulaient dans sa tête, trop de questions. Rafaelo enfonça sa lame dans son bras et descendit de son épaule, jusqu’à son coude, étouffant tout cri avec sa main libre. Troublée par l’effet conjoint de la surprise et de la douleur, l’homme se mit à gémir puis à pleurer. Il sanglotait comme un gosse lorsque l’assassin relâcha son étreinte. Sa haine prenait le pas sur son sens moral, mais il n’y avait aucun sens moral à avoir, lorsqu’on se confrontait à de la pourriture de cette espèce. S’il faisait partie de cette mafia, c’était mérité, mais s’il avait signé sans réfléchir, n’était qu’un malfrat de bas étage, tant pis pour lui.

                « Je répète, où se réunissent tes camarades, ceux qui m’ont dépouillé de mon nom ? Dépêche-toi avant que je n’attaque l’autre bras … » murmura-t-il, avec un rictus de colère.

                « Je … je sais pa … aaas. » couina-t-il, entre deux sanglots.

                L’assassin rapprocha alors sa dague de son bras et perça lentement le tissu qui le protégeait, le contact de la lame chaude de son propre sang contre la peau nue du scélérat sembla soudain lui faire reprendre ses esprits. Il hoqueta quelques secondes, tandis que Rafaelo retenait son geste.

                « S… siiii … Je me souviens, main …. maintenant … dans les montagnes, de l’autre côté de la … de la ville ... un château, gardé par plusieurs de nos ho … hommes ! » lâcha-t-il, en même temps qu’une quantité impressionnante de morve.

                La couardise humaine n’avait aucune limite. Même si Rafaelo tirait une certaine satisfaction à terrifier ainsi ce pauvre sous-fifre, cette attitude le rebutait. Recourir à la torture ne lui plaisait pas vraiment, mais depuis la disparition de son frère, il ne s’embarrassait pas de détails de ce genre. Il allait droit au but sans chercher à épargner qui que ce soit. L’enjeu était bien trop grand. Ainsi, il ne prit pas même la peine d’accorder une chance à l’homme qu’il maintenait sous lui et l’égorgea sans sommation. Pas de pitié, pas de quartier.

                à suivre ici ...
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