Merunes
• Pseudonyme : Le Tatoué, le Sauvage, la Bête...
• Age : 25 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain Voir ici.
• Métier :CDP
• Groupe : Chasseur de prime
• Age : 25 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain Voir ici.
• Métier :CDP
• Groupe : Chasseur de prime
• But : Devenir plus fort, encore et toujours
• Équipement : Rien
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll du pire ennemi des Shtroumpfs / le Viking
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myo
Codes du règlement :
• Équipement : Rien
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll du pire ennemi des Shtroumpfs / le Viking
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myo
Codes du règlement :
Description Physique
Ce qui retient surtout l’attention quand on rencontre Merunes, c’est son corps recouvert de tatouages. Que ce soit du cou jusqu’aux pieds, plus une parcelle de peau ne laisse place à un nouveau coup d’aiguille. Tous plus ésotériques et insensés les uns que les autres, seuls ses prédécesseurs en détiennent le sens profond, n’utilisant plus que ça aujourd’hui afin de se démarquer du reste des Amerzoniens. Dessins tribaux et guerriers, ceux-ci sont l’accomplissement d’un début de vie en tant que guerrier, n’œuvrant que pour devenir plus fort. L’encre, d’une piètre qualité a fini par sécher pour laisser place à un bleu des plus sombres, laissant parfaitement douter des capacités et du talent du tatoueur. Et ce n’est pas l’aspect crasseux et négligé du personnage qui viendrait embellir cette œuvre humaine.
Ne dépassant pas le mètre soixante-quinze, qui plus étant dépourvu d’une épaisse carrure, il n’est guère possible de juger ce sauvage comme impressionnant de prime abord. On pourrait le qualifier comme un petit homme, relativement maigrichon bien que l’absence de masse grasse puisse lui donner un tant soit peu de légitimé aux côtés d’un profane, martialement parlant. De plus, on pourrait rajouter à cet aspect pittoresque une absence totale de goût et d’attachement pour l’habillement. L’ex Amerzonien n’en a que faire de se vêtir comme il se doit et passe le plus clair de son temps vêtu d’un simple pantalon en toile, qui s’use à force de ses péripéties. Pas de haut, pas de chaussures, trois fois rien. Même pas dans l’optique d’exposer sa fine musculature ou impressionner ces dames, mais simplement parce que les vieilles habitudes ont la vie dure, c’est bien connu.
Maintenant, passons aux petits détails, ceux qu’on ne voit qu’une fois qu’on a fréquenté un tant soit peu la personne. Son visage est plutôt carré dans sa globalité, un peu comme une pierre mal taillée, ne serait-ce que la base du menton est formée en lame de couteau. Ses petits yeux bleus étriqués et vides d’expressions peuvent donner l’impression d’avoir affaire à une coquille vide.
Pour parfaire le tout dans le genre « bizarre, crasseux et ringard » on y ajoute des petites tresses dans une barbe bien touffue, souvenir de l’un des rares contacts agréable qu’il ait pu avoir avec un individu civilisé -avant le grand plongeon dans la civilisation, la vraie-, tenté de lui apprendre tout ça afin de « ne pas faire traîner la barbichette dans la soupe. » Bien qu’il est à se demander si ce stratagème est réellement efficace.
En temps normal, la démarche du bonhomme est dénuée de tout entrain ou virilité. Les épaules affaissées, mains dans les poches et le regard endormi la plupart du temps, à croire qu’il se met en stase... jusqu’au moment fatidique : le combat. A partir de là, c’est à se demander si une nouvelle personnalité émane de ce bâtard. Le peu d’humanité enfouie en lui s’enfuit littéralement pour laisser place au prédateur, laissant apparaître un sourire carnassier des plus malfaisants. Il peut prendre alors diverses positions de l’ordre animal lorsque sa frénésie combative atteint son paroxysme, comme celle de la panthère, presque à plat ventre et se tenant sur les pieds et les mains, prêt à bondir et tailler en pièces. Ses yeux s’emplissent d’un plaisir malsain ; C’est à ce moment qu’on peut assister à un fascinant spectacle, celui d’un sauvageon ne s’exprimant du mieux qu’il peut qu’au travers de la rixe, vouant sa misérable existence à devenir plus fort qui ne l’était hier.
Ne dépassant pas le mètre soixante-quinze, qui plus étant dépourvu d’une épaisse carrure, il n’est guère possible de juger ce sauvage comme impressionnant de prime abord. On pourrait le qualifier comme un petit homme, relativement maigrichon bien que l’absence de masse grasse puisse lui donner un tant soit peu de légitimé aux côtés d’un profane, martialement parlant. De plus, on pourrait rajouter à cet aspect pittoresque une absence totale de goût et d’attachement pour l’habillement. L’ex Amerzonien n’en a que faire de se vêtir comme il se doit et passe le plus clair de son temps vêtu d’un simple pantalon en toile, qui s’use à force de ses péripéties. Pas de haut, pas de chaussures, trois fois rien. Même pas dans l’optique d’exposer sa fine musculature ou impressionner ces dames, mais simplement parce que les vieilles habitudes ont la vie dure, c’est bien connu.
Maintenant, passons aux petits détails, ceux qu’on ne voit qu’une fois qu’on a fréquenté un tant soit peu la personne. Son visage est plutôt carré dans sa globalité, un peu comme une pierre mal taillée, ne serait-ce que la base du menton est formée en lame de couteau. Ses petits yeux bleus étriqués et vides d’expressions peuvent donner l’impression d’avoir affaire à une coquille vide.
Pour parfaire le tout dans le genre « bizarre, crasseux et ringard » on y ajoute des petites tresses dans une barbe bien touffue, souvenir de l’un des rares contacts agréable qu’il ait pu avoir avec un individu civilisé -avant le grand plongeon dans la civilisation, la vraie-, tenté de lui apprendre tout ça afin de « ne pas faire traîner la barbichette dans la soupe. » Bien qu’il est à se demander si ce stratagème est réellement efficace.
En temps normal, la démarche du bonhomme est dénuée de tout entrain ou virilité. Les épaules affaissées, mains dans les poches et le regard endormi la plupart du temps, à croire qu’il se met en stase... jusqu’au moment fatidique : le combat. A partir de là, c’est à se demander si une nouvelle personnalité émane de ce bâtard. Le peu d’humanité enfouie en lui s’enfuit littéralement pour laisser place au prédateur, laissant apparaître un sourire carnassier des plus malfaisants. Il peut prendre alors diverses positions de l’ordre animal lorsque sa frénésie combative atteint son paroxysme, comme celle de la panthère, presque à plat ventre et se tenant sur les pieds et les mains, prêt à bondir et tailler en pièces. Ses yeux s’emplissent d’un plaisir malsain ; C’est à ce moment qu’on peut assister à un fascinant spectacle, celui d’un sauvageon ne s’exprimant du mieux qu’il peut qu’au travers de la rixe, vouant sa misérable existence à devenir plus fort qui ne l’était hier.
Description Psychologique
S’étant construit dans un environnement des plus primitifs, on peut dire que Merunes est inadapté sur le plan social. N’écoutant que son instinct dans la vie de tous les jours, le bonhomme a du mal à se plier aux règles de bienséance, bien qu’on lui ait appris les rudiments à un moment de sa vie. Il agit comme une bête, se contentant de se sustenter par ses propres moyens quand l’occasion se présente, toujours à l’affût de la moindre stimulation tant physique que psychique. Ses rapports à l’autre sont la plupart du temps difficiles, l’homme ne s’exprimant que très peu, au minimum.
Il accorde peu d’importance à ses semblables, quels qu’ils soient. Non pas par malveillance, mais parce que ceux-ci n’ont, la plupart du temps, pas ce qu’il recherche. Dans le cas contraire, le Tatoué peut alors laisser place aux interactions sociales. Toutefois, il n’en a que faire de son prochain, qu’il obtienne ce qu’il veut ou non. Voilà la dure loi de la jungle, comme on le lui a appris. Un être jugé égoïste, formaté par la mentalité régnante là où il a évolué. Personne ne se souciait de lui et vice-versa. Et, puis, le sauvage a toujours su obtenir ce qu’il voulait par ses propres moyens jusqu’à maintenant, alors pourquoi se mettre à quérir l’aide d’autrui ?
Quand bien même, si la situation le demande, il faut bien faire des concessions dans le bien-mené de l’accomplissement de son but. Un peu d’aide extérieur si ses propres moyens sont limités. On croirait avoir affaire à un quelqu’un d’initialisé, qui progresse droit vers son but sans prendre en considération les quelconques retombées externes de son avancée, dans la mesure du possible et jusqu’aux limites de la loi, bien évidemment.
Couplé à ça, l’Amerzonien ne vit que pour son objectif ; Du moins, presque. Afin de devenir plus fort, il est question d’abnégation, dans une certaine mesure. Peu de distractions sont permises. Les enseignements reçu très jeune chez les Glaiseux ont été poussés au possible, comme un chien bien dressé. Dans ce cas, on reste concentré et focus, on assouvit les besoins de base en priorité sans pour autant chercher plus loin que nécessaire. Après tout, il n’a vécu que ça. Donc, à ses yeux, c’est tout à fait normal.
A avoir grandi dans un milieu hostile, sans famille, sans chaleur humaine, le crasseux n’a pu développer quelconque sentiments ou émotions de manière solide. S’étant développé dans un endroit où personne n’a cure de personne, difficile de se bâtir sur le plan émotionnel. Ce n’est pas pour autant que ça en fait quelqu’un de mauvais, au dépend de la jeunesse qu’il a vécu. C’est simplement qu’il ne prendra rarement partie pour quoi que ce soit, à part si, bien évidemment, cela peut l’amener à un affrontement des plus intéressants.
Quand bien même, à côté de tout ça, on peut dire qu’il reste une part d’humanité chez le garçon. En effet, il subsiste une forme d’injustice qui ne passe pas aux yeux du Glaiseux : quand on s’en prend à plus faible que soi.
Son esprit semble tellement étriqué que, dans sa conception du monde, il va de soi que si l’on cherche des noises, cela doit se faire contre plus fort. Du moins, à force égale. C’est donc avec une curiosité presque malsaine que Merunes irait titiller celui ou celle qui aurait le malheur d’user de sa lâcheté en sa présence. Juste pour voir ce que ça fait.
Il accorde peu d’importance à ses semblables, quels qu’ils soient. Non pas par malveillance, mais parce que ceux-ci n’ont, la plupart du temps, pas ce qu’il recherche. Dans le cas contraire, le Tatoué peut alors laisser place aux interactions sociales. Toutefois, il n’en a que faire de son prochain, qu’il obtienne ce qu’il veut ou non. Voilà la dure loi de la jungle, comme on le lui a appris. Un être jugé égoïste, formaté par la mentalité régnante là où il a évolué. Personne ne se souciait de lui et vice-versa. Et, puis, le sauvage a toujours su obtenir ce qu’il voulait par ses propres moyens jusqu’à maintenant, alors pourquoi se mettre à quérir l’aide d’autrui ?
Quand bien même, si la situation le demande, il faut bien faire des concessions dans le bien-mené de l’accomplissement de son but. Un peu d’aide extérieur si ses propres moyens sont limités. On croirait avoir affaire à un quelqu’un d’initialisé, qui progresse droit vers son but sans prendre en considération les quelconques retombées externes de son avancée, dans la mesure du possible et jusqu’aux limites de la loi, bien évidemment.
Couplé à ça, l’Amerzonien ne vit que pour son objectif ; Du moins, presque. Afin de devenir plus fort, il est question d’abnégation, dans une certaine mesure. Peu de distractions sont permises. Les enseignements reçu très jeune chez les Glaiseux ont été poussés au possible, comme un chien bien dressé. Dans ce cas, on reste concentré et focus, on assouvit les besoins de base en priorité sans pour autant chercher plus loin que nécessaire. Après tout, il n’a vécu que ça. Donc, à ses yeux, c’est tout à fait normal.
A avoir grandi dans un milieu hostile, sans famille, sans chaleur humaine, le crasseux n’a pu développer quelconque sentiments ou émotions de manière solide. S’étant développé dans un endroit où personne n’a cure de personne, difficile de se bâtir sur le plan émotionnel. Ce n’est pas pour autant que ça en fait quelqu’un de mauvais, au dépend de la jeunesse qu’il a vécu. C’est simplement qu’il ne prendra rarement partie pour quoi que ce soit, à part si, bien évidemment, cela peut l’amener à un affrontement des plus intéressants.
Quand bien même, à côté de tout ça, on peut dire qu’il reste une part d’humanité chez le garçon. En effet, il subsiste une forme d’injustice qui ne passe pas aux yeux du Glaiseux : quand on s’en prend à plus faible que soi.
Son esprit semble tellement étriqué que, dans sa conception du monde, il va de soi que si l’on cherche des noises, cela doit se faire contre plus fort. Du moins, à force égale. C’est donc avec une curiosité presque malsaine que Merunes irait titiller celui ou celle qui aurait le malheur d’user de sa lâcheté en sa présence. Juste pour voir ce que ça fait.
Biographie
Tout commença en Amerzone en 1603, plus précisément chez les Glaiseux. Cœur de la mangrove, là où la crème des pouilleux y avait élu domicile depuis maintenant des siècles. L’un d’entre eux était né, sa mère ayant mis bas dans des circonstances plus que sombres, le rejeton issu d’un père inconnu au bataillon, plutôt versé dans la fécondation de tout être féminin en âge de l’être, tout en s’adonnant à toutes autres activités aussi ludiques les unes que les autres. Merunes était né. Très vite sans parents, il fut recueilli par un petit groupe de Glaiseux parfaitement versé dans les bagarres et la beuverie. Pour eux, c’était l’affrontement avant tout, il fallait montrer qu’on était un homme, un vrai. Fallait que ça saigne, que ça suinte, qu’on s’en foute plein la gueule dès qu’on croisait le moindre Poussièreux ou Zoniens, que ce soit pour un berry qui dépassait de sa poche ou un regard de travers.
Parfois, il n’y avait tout simplement pas de raisons. C’était « et si qu’on allait déglinguer l’moindre baltringue qui traine près d’chez nous ?! » et voilà, le motif était bien établi, ça allait cogner et détrousser toute la sainte journée. Cet attroupement était principalement constitué d’hommes et de quelques femmes, présentes pour s’occuper de la relève et préparer la nourriture issue de la chasse. Après tout, c’était leur choix, certaines se barraient très vite de là, d’autres ne demandaient pas grand-chose et bénéficiaient d’une protection en échanges de « bons services ».
Généralement, ils allaient les chercher là où bon leur semble, usaient de quelques bonnes vieilles techniques de soûlards et d’un peu de monnaie pour- Bon, d’accord, qu’on s’le dise, c’était des putes, comme la génitrice du petit Merunes. Chez les jeunes, on commençait à les initier très vite aux coutumes. Il fallait tuer, briser la nuque de tous les monstres constituant la faune, gagner ses premières bagarres dans un fight club, « devenir un homme » le plus rapidement possible, montrer qu’on était pas une lavette, quoi.
Au fur et à mesure que les nouveaux grandissaient et accomplissaient leurs rites, ils se faisaient tatouer petit à petit sur tout le corps des motifs aussi incompréhensibles qu’ésotériques. Et pourtant, ces sauvages ne faisaient partis d’aucun groupe religieux ou quoi que ce soit de mystique. Simplement une vieille tradition des anciens qui voulaient se démarquer du reste de la masse jusqu’à atteindre la fameuse Transcendance. Enfin, la fameuse… Ça voulait juste dire qu’on avait en le corps tellement recouvert qu’on ne pouvait même plus y apposer le moindre motif. Il fallait être sûr que ça se voit ! Et étant donné l’intelligence moyenne régnante dans le marais, personne n’y voyait le moindre inconvénient. C’était la règle, point barre. Tu t’y plies et tu fermes ton claque-merde.
C’est dans cet environnement qu’avait grandi le macaque, enchaînant les bris de crâne de phacomochère d’un coup sec, les fight club et les gueules de bois à des kilomètres de la bande, ayant abusé du tout frais tord-boyaux volé au Lieutenant Glauque. Il approchait de la maturité et, étonnement, l’ombre de la lassitude commençait à se profiler. Certes, c’était bien beau d’avoir goûté à tous ces plaisirs sauvages, à en avoir fait voir de toutes les couleurs à la Marine locale -en sous-nombre pour aller demander des comptes aux locaux dans ces cas là, les délits n’étant pas « si graves » que ça, au final-. Surtout parce qu’ils n’avaient aucune maîtrise et connaissance profonde du terrain, bien trop préoccupé à l’idée de perdre des hommes bêtement dans une joute aux motifs puérils. C’est que le Crasseux maîtrisait la faune, et avait pris goût à toute ces traditions guerrières, jusqu’à ne jurer que par ça.
Depuis tout petit, il avait eu vent des aventures et des combats du fameux Red, originaire lui aussi de cette île de sauvage. Ce n’était pas pour autant un modèle, mais il se disait de plus en plus qu’il pouvait lui aussi prendre le large et aller accomplir de grandes choses.
Il voyait les siens se pavaner une fois leurs « preuves » faites, mais… c’est tout ? Ça s’arrête là ? Se demandait-il. Il ne fallait pas être une lumière pour se rendre compte que le monde entier regorgeait d’individus et de bestioles en tout genre, suffisamment fortes et variées pour le stimuler au plus haut point et lui faire atteindre le Nirvana ! Que la vie d’un guerrier ne s’arrêtait pas à tous ces enfantillages. Il lui en fallait plus, toujours plus. Mais quand même. Merunes restait un pur Amerzonien, et quitter ses terres l’inquiétait considérablement, bien que le conflit interne se faisait de plus en plus pressant. Un jour ou l’autre, il savait pertinemment qu’il allait se faire la malle sans jamais se retourner.
Après tout, impossible de considérer ces gens comme des membres de sa famille ou quoi que ce soit d’autres. A la limite, des camarades. Ils l’ont pris sous leur aile, lui ont appris à survivre et à se défendre dans ce milieu inhospitalier et lui ont fait découvrir les « plaisirs primaires » de la vie. Jamais une quelconque empathie, compassion ne lui était venu à l’esprit suite à la perte de l’entre eux, le néant total.
Quelques années passèrent encore, où le primate continuait à parfaire ses techniques et à se confronter au danger par tous les moyens, que ce soit contre les hommes ou les bêtes. Parce que dans le fond, c’était un sauvage, et l’instinct primait avant tout. Mais sa curiosité était devenue telle face à l’insatisfaction dont il souffrait tant... Les allers et retours chez les Zoniens lui donnaient alors une lueur d’espoir. Apercevoir la plage, ces quelques bateaux qui allaient et venaient, les témoignages des culs terreux qui étaient revenus « de l’autre côté »... Tant d’aventures et d’excitation qu’on pouvait vivre là-bas !
C’est un jour qu’il fit la rencontre avec un pêcheur, la classique baltringue qu’on pouvait rencontrer en ces lieux. Toujours habitué à prendre son navire de pêche pour s’éloigner un peu des côtes pour aller pêcher au gros. Avec du matériel tout ce qu’il y a de plus rudimentaire,celui-ci avait eu la chance de voir d’autres contrées, et de pouvoir narrer quelques petites anecdotes bien croustillantes pour Merunes, absolument friand de ses histoires. Et, petit à petit, il se rendait compte à force d’écouter l’homme que ce n’était peut-être pas si fou que ça de prendre une embarcation et d’aller voir ce qu’il se passe ailleurs. Ce n’est pas non plus le bout du monde à en écouter les dires du gâteux. En quelques jours il atteindrait une autre île, disposant de ses particularités et de ses secrets, mais surtout de ses êtres aussi forts soit-il !et reviendrait ici plus tard.
Les autres n’auraient pas grand-chose à y redire, si ? Quoique… C’est à ce moment que le cœur de ce jeune homme aux allures primitives se fit ses raisons. Depuis tout ce temps passé dans la tribu, il se rendait bien compte de la diminution des effectifs, de l’entrain de ses membres en totale chute libre, se contentant d’assouvir leurs pulsions les plus basiques sans chercher plus loin ; ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, ou de leur chibre, à d’autres occasions. Certes, Merunes avait hérité de cette mentalité, où seuls les plus forts pouvaient régner et gagner, que sans cette fameuse force on ne pouvait rien obtenir, on était rien. Il avait été formaté comme tel, c’était ainsi.
A force de raisonner, peut-être que ça en valait plus la peine d’aller découvrir l’inconnu que de croupir ici. C’était donc décidé, après quelques jours d’intense réflexion à passer ses nerfs sur les Kangarou croisant sa route, il irait fourrer son nez ailleurs. Moyennant quelques services pour le pêcheur, il décidait finalement après quelques berrys et de la gnôle de « qualité » trouvée à l’emmener sur une île voisine. C’était de courts séjours au départ, peu concluants. Merunes n’ayant pas forcément les moyens pour payer le pêcheur éternellement, lui qui récoltait tant bien que mal quelques prises pendant les voyages. Mais il perdait tout de même son temps, car c’était de l’argent, pardi.
Les allers et venues se firent assez régulièrement jusqu’au moment où quelqu’un finit par balancer les petites escapades aux chefs de la tribu. S’en suivit une terrible altercation, les sauvageons voulant montrer l’exemple à quiconque ne jurait pas fidélité aux terres Amerzoniennes. Mais c’était là une grave erreur qu’ils commettaient, le jeune homme qui lui dédiait son temps aux démonstrations de force de toutes les manières possibles ; Face à une bande de lourdaud sur le déclin, ne pensant qu’à s’empiffrer, l’issue était facilement devinable. Plusieurs d’entre eux furent blessés dans la bagarre, dont Merunes, qui s’était défendu avec toute sa hargne.
Déçu et en colère, il s’était résigné à leur porter le coup fatal pour une réaction aussi minable, et en profitait pour sauter dans le premier navire qui l’emmènerait loin de ce tas de bouse. Les rapports avec sa « famille » avaient toujours était primales, impersonnels et décousus, il n’en avait vraiment rien mais alors rien à à foutre d’eux.
Et c’est ainsi qu’il atterrit sur une petite île non répertoriée. Mais quelle était la fracture pour lui, entre la mangrove et cette petite ville. Quels étaient les regards curieux des habitants portés sur ce malpropre au visage semblant couvert de terre et de crasse, se baladant pieds et torse nus ?! Nul doute qu’il ne se sentait pas du tout à sa place, mais, tel une bête sauvage, il n’en avait cure, et restait constamment sur la défensive.
Sauf qu’une fois le navire parti, plus aucun moyen de faire demi-tour, et la réalité était bien différente du peu qu’il avait pu voir jusqu’à maintenant. Pas d’animaux sauvages, juste des fermiers, des travailleurs et une petite garnison, rien à se mettre sous la dent ou les phalanges, bref, l’enfer commençait pour lui, en 1622.
C’est ainsi qu’il commença une vie de clochard pendant quelques semaines. Sans le sou, juste vêtu de son pantalon de toile et rien d’autre, il errait et chassait tant bien que mal dans la partie boisée de l’île, à se faire le plus petit possible. Mais certains locaux n’étaient pas de cet avis et eut vite fait de prévenir les autorités de ces activités braconnières, qui eux s’empressaient ensuite d’aller à la rencontre du primate venu déranger la tranquillité des lieux. Ça commença par une simple mise en garde, chose qu’il comprenait difficilement. Il voulait forcément quitter cet endroit, mais les bateaux ne venaient pas, et hors de question de se mettre à dos la Marine pour leur avoir chouré quoi que ce soit. Les vols de gnôle et compagnie, c’était fini, ça ne lui ressemblait pas, avec le recul. Puis quand bien même le Tatoué se résignait à passer à l’acte, il était rattrapé par la réalité : il ne savait pas naviguer.
C’est alors qu’un vieil homme, vivant en bordure de l’îlot eut pitié de lui, l’ayant remarqué depuis un petit moment, et prit son courage à deux mains pour venir à sa rencontre. Mais l’Amerzonien était très méfiant au départ, mais se fit petit à petit amadouer avec des petits sacs de nourriture, jusqu’à accepter de parler un peu avec lui. C’était un papy du nom de Tajiz, apothicaire de profession et sans histoires, qui finissait ses vieux jours dans sa jolie demeure et souffrait terriblement de l’ennui, comme lui. Le courant passait plutôt bien, même si le choc des cultures était rude. Toutefois, le fait d’avoir aidé les gens toute sa vie était une chance pour Merunes, qui pouvait être accueilli de bon cœur par le vieux Tajiz, s’attirant quelques peu les foudres et les rumeurs des autres habitants, chose dont il n’avait cure.
Étonnement, les deux hommes s’entendaient très bien et se ressemblaient, dans le fond. Tajiz vivait éloigné de sa famille car « il n’avait rien à voir avec eux, et qu’ils pouvaient très bien vivre leur petite vie loin de lui. » tout comme le Glaiseux.
Le temps passait, la vie se faisait paisible sans que le barbu n’oubliait pour autant son but, à toujours devenir plus fort et parfaire ses techniques. Il avait appris la base des règles de bienséance en « société » et avait adopté un langage un peu plus compréhensible que le dialecte indigeste d’Amerzone.
Mais tous ces bons moments prirent fin en 1624. Un jour, alors qu’il était parti chercher du bois dans la petite forêt de l’île, il aperçut de la fumée au loin, précisément en direction de la maison de son bienfaiteur. C’est alors qu’il fit une terrible découverte. Sa maison était en train de brûler comme celle de ses voisins, le portail défoncé et le vieil homme devant ce qu’il restait de son habitation, mortellement touché. Il avait été sauvagement attaqué par un pirate recherché qui s’était échoué sur la modeste île et cherchait des vivres et de quoi fuir, victime d’une avarie.
Son instinct se réveilla immédiatement, et c’est là qu’il partit à la recherche de cet homme en suivant les traces de pas sur la berge jusqu’à arriver à une crique, la maison de Tajiz se situant en bordure de plage. Il y découvrit une épave d’un petit bateau ainsi qu’un homme, chez qui il avait décelé une probable dangerosité.
S’en suiva l’ultime affrontement dans lequel la flamme combative de Merunes se ravit de plus belle, toutefois dépassé par la force physique de son adversaire et heureux de rencontrer un opposant digne de ce nom, autre de ce qu’il avait pu trouver sur Amerzone. Mais, malgré sa supériorité, il ne possédait pas l’instinct, et se retrouva vite dépourvu face aux attaques sournoises et insidieuses du crasseux, qui finit par le terrasser en lui insérant violemment ses majeurs dans les trous du conduit auditif. Peu après cela, la Marine arriva sur les lieux, et le lieutenant lui expliqua alors que cet homme était recherché, et que tout acteur dans sa capture (mort ou vif) serait récompensé.
Ramené à la caserne, on lui expliqua alors le système de prime, chose qui l’intéressa fortement, le lieutenant ayant remarqué son attrait pour le combat. Après avoir vécu avec Tajiz, quoi de mieux pour lui que d’entretenir un train de vie honorable tout en se confrontant à de puissants ennemis ? Merunes avait compris que pour vivre dans ce monde ingrat, il fallait des fonds monétaires. Chose qu’il pouvait se procurer tout en assouvissant son désir de devenir plus fort, via la chasse à la prime. C’était du tout-vu pour ce merdeux.
A partir de ce moment, son ancienne vie sur Amerzone devint un lointain passé, juste un terrain de chasse qui lui avait permis d’acquérir les bases. Ayant vu plusieurs des siens disparaître du jour au lendemain suite à des rixes ou des arrestations, c’était presque comme si la disparition de celui qui l’avait accueilli avec chaleur lui était paru comme « normal », sans souffrances quelconque.
On lui laissa un petit navire après un rapide et efficace tutoriel sur la navigation pour partir de ce trou à rat -déduit d’une partie de la prime qu’il a touché-, et c’est plein de motivation qu’il parta à la recherche de nouvelles contrées, officiellement chasseur de primes.
Parfois, il n’y avait tout simplement pas de raisons. C’était « et si qu’on allait déglinguer l’moindre baltringue qui traine près d’chez nous ?! » et voilà, le motif était bien établi, ça allait cogner et détrousser toute la sainte journée. Cet attroupement était principalement constitué d’hommes et de quelques femmes, présentes pour s’occuper de la relève et préparer la nourriture issue de la chasse. Après tout, c’était leur choix, certaines se barraient très vite de là, d’autres ne demandaient pas grand-chose et bénéficiaient d’une protection en échanges de « bons services ».
Généralement, ils allaient les chercher là où bon leur semble, usaient de quelques bonnes vieilles techniques de soûlards et d’un peu de monnaie pour- Bon, d’accord, qu’on s’le dise, c’était des putes, comme la génitrice du petit Merunes. Chez les jeunes, on commençait à les initier très vite aux coutumes. Il fallait tuer, briser la nuque de tous les monstres constituant la faune, gagner ses premières bagarres dans un fight club, « devenir un homme » le plus rapidement possible, montrer qu’on était pas une lavette, quoi.
Au fur et à mesure que les nouveaux grandissaient et accomplissaient leurs rites, ils se faisaient tatouer petit à petit sur tout le corps des motifs aussi incompréhensibles qu’ésotériques. Et pourtant, ces sauvages ne faisaient partis d’aucun groupe religieux ou quoi que ce soit de mystique. Simplement une vieille tradition des anciens qui voulaient se démarquer du reste de la masse jusqu’à atteindre la fameuse Transcendance. Enfin, la fameuse… Ça voulait juste dire qu’on avait en le corps tellement recouvert qu’on ne pouvait même plus y apposer le moindre motif. Il fallait être sûr que ça se voit ! Et étant donné l’intelligence moyenne régnante dans le marais, personne n’y voyait le moindre inconvénient. C’était la règle, point barre. Tu t’y plies et tu fermes ton claque-merde.
C’est dans cet environnement qu’avait grandi le macaque, enchaînant les bris de crâne de phacomochère d’un coup sec, les fight club et les gueules de bois à des kilomètres de la bande, ayant abusé du tout frais tord-boyaux volé au Lieutenant Glauque. Il approchait de la maturité et, étonnement, l’ombre de la lassitude commençait à se profiler. Certes, c’était bien beau d’avoir goûté à tous ces plaisirs sauvages, à en avoir fait voir de toutes les couleurs à la Marine locale -en sous-nombre pour aller demander des comptes aux locaux dans ces cas là, les délits n’étant pas « si graves » que ça, au final-. Surtout parce qu’ils n’avaient aucune maîtrise et connaissance profonde du terrain, bien trop préoccupé à l’idée de perdre des hommes bêtement dans une joute aux motifs puérils. C’est que le Crasseux maîtrisait la faune, et avait pris goût à toute ces traditions guerrières, jusqu’à ne jurer que par ça.
Depuis tout petit, il avait eu vent des aventures et des combats du fameux Red, originaire lui aussi de cette île de sauvage. Ce n’était pas pour autant un modèle, mais il se disait de plus en plus qu’il pouvait lui aussi prendre le large et aller accomplir de grandes choses.
Il voyait les siens se pavaner une fois leurs « preuves » faites, mais… c’est tout ? Ça s’arrête là ? Se demandait-il. Il ne fallait pas être une lumière pour se rendre compte que le monde entier regorgeait d’individus et de bestioles en tout genre, suffisamment fortes et variées pour le stimuler au plus haut point et lui faire atteindre le Nirvana ! Que la vie d’un guerrier ne s’arrêtait pas à tous ces enfantillages. Il lui en fallait plus, toujours plus. Mais quand même. Merunes restait un pur Amerzonien, et quitter ses terres l’inquiétait considérablement, bien que le conflit interne se faisait de plus en plus pressant. Un jour ou l’autre, il savait pertinemment qu’il allait se faire la malle sans jamais se retourner.
Après tout, impossible de considérer ces gens comme des membres de sa famille ou quoi que ce soit d’autres. A la limite, des camarades. Ils l’ont pris sous leur aile, lui ont appris à survivre et à se défendre dans ce milieu inhospitalier et lui ont fait découvrir les « plaisirs primaires » de la vie. Jamais une quelconque empathie, compassion ne lui était venu à l’esprit suite à la perte de l’entre eux, le néant total.
Quelques années passèrent encore, où le primate continuait à parfaire ses techniques et à se confronter au danger par tous les moyens, que ce soit contre les hommes ou les bêtes. Parce que dans le fond, c’était un sauvage, et l’instinct primait avant tout. Mais sa curiosité était devenue telle face à l’insatisfaction dont il souffrait tant... Les allers et retours chez les Zoniens lui donnaient alors une lueur d’espoir. Apercevoir la plage, ces quelques bateaux qui allaient et venaient, les témoignages des culs terreux qui étaient revenus « de l’autre côté »... Tant d’aventures et d’excitation qu’on pouvait vivre là-bas !
C’est un jour qu’il fit la rencontre avec un pêcheur, la classique baltringue qu’on pouvait rencontrer en ces lieux. Toujours habitué à prendre son navire de pêche pour s’éloigner un peu des côtes pour aller pêcher au gros. Avec du matériel tout ce qu’il y a de plus rudimentaire,celui-ci avait eu la chance de voir d’autres contrées, et de pouvoir narrer quelques petites anecdotes bien croustillantes pour Merunes, absolument friand de ses histoires. Et, petit à petit, il se rendait compte à force d’écouter l’homme que ce n’était peut-être pas si fou que ça de prendre une embarcation et d’aller voir ce qu’il se passe ailleurs. Ce n’est pas non plus le bout du monde à en écouter les dires du gâteux. En quelques jours il atteindrait une autre île, disposant de ses particularités et de ses secrets, mais surtout de ses êtres aussi forts soit-il !et reviendrait ici plus tard.
Les autres n’auraient pas grand-chose à y redire, si ? Quoique… C’est à ce moment que le cœur de ce jeune homme aux allures primitives se fit ses raisons. Depuis tout ce temps passé dans la tribu, il se rendait bien compte de la diminution des effectifs, de l’entrain de ses membres en totale chute libre, se contentant d’assouvir leurs pulsions les plus basiques sans chercher plus loin ; ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, ou de leur chibre, à d’autres occasions. Certes, Merunes avait hérité de cette mentalité, où seuls les plus forts pouvaient régner et gagner, que sans cette fameuse force on ne pouvait rien obtenir, on était rien. Il avait été formaté comme tel, c’était ainsi.
A force de raisonner, peut-être que ça en valait plus la peine d’aller découvrir l’inconnu que de croupir ici. C’était donc décidé, après quelques jours d’intense réflexion à passer ses nerfs sur les Kangarou croisant sa route, il irait fourrer son nez ailleurs. Moyennant quelques services pour le pêcheur, il décidait finalement après quelques berrys et de la gnôle de « qualité » trouvée à l’emmener sur une île voisine. C’était de courts séjours au départ, peu concluants. Merunes n’ayant pas forcément les moyens pour payer le pêcheur éternellement, lui qui récoltait tant bien que mal quelques prises pendant les voyages. Mais il perdait tout de même son temps, car c’était de l’argent, pardi.
Les allers et venues se firent assez régulièrement jusqu’au moment où quelqu’un finit par balancer les petites escapades aux chefs de la tribu. S’en suivit une terrible altercation, les sauvageons voulant montrer l’exemple à quiconque ne jurait pas fidélité aux terres Amerzoniennes. Mais c’était là une grave erreur qu’ils commettaient, le jeune homme qui lui dédiait son temps aux démonstrations de force de toutes les manières possibles ; Face à une bande de lourdaud sur le déclin, ne pensant qu’à s’empiffrer, l’issue était facilement devinable. Plusieurs d’entre eux furent blessés dans la bagarre, dont Merunes, qui s’était défendu avec toute sa hargne.
Déçu et en colère, il s’était résigné à leur porter le coup fatal pour une réaction aussi minable, et en profitait pour sauter dans le premier navire qui l’emmènerait loin de ce tas de bouse. Les rapports avec sa « famille » avaient toujours était primales, impersonnels et décousus, il n’en avait vraiment rien mais alors rien à à foutre d’eux.
Et c’est ainsi qu’il atterrit sur une petite île non répertoriée. Mais quelle était la fracture pour lui, entre la mangrove et cette petite ville. Quels étaient les regards curieux des habitants portés sur ce malpropre au visage semblant couvert de terre et de crasse, se baladant pieds et torse nus ?! Nul doute qu’il ne se sentait pas du tout à sa place, mais, tel une bête sauvage, il n’en avait cure, et restait constamment sur la défensive.
Sauf qu’une fois le navire parti, plus aucun moyen de faire demi-tour, et la réalité était bien différente du peu qu’il avait pu voir jusqu’à maintenant. Pas d’animaux sauvages, juste des fermiers, des travailleurs et une petite garnison, rien à se mettre sous la dent ou les phalanges, bref, l’enfer commençait pour lui, en 1622.
C’est ainsi qu’il commença une vie de clochard pendant quelques semaines. Sans le sou, juste vêtu de son pantalon de toile et rien d’autre, il errait et chassait tant bien que mal dans la partie boisée de l’île, à se faire le plus petit possible. Mais certains locaux n’étaient pas de cet avis et eut vite fait de prévenir les autorités de ces activités braconnières, qui eux s’empressaient ensuite d’aller à la rencontre du primate venu déranger la tranquillité des lieux. Ça commença par une simple mise en garde, chose qu’il comprenait difficilement. Il voulait forcément quitter cet endroit, mais les bateaux ne venaient pas, et hors de question de se mettre à dos la Marine pour leur avoir chouré quoi que ce soit. Les vols de gnôle et compagnie, c’était fini, ça ne lui ressemblait pas, avec le recul. Puis quand bien même le Tatoué se résignait à passer à l’acte, il était rattrapé par la réalité : il ne savait pas naviguer.
C’est alors qu’un vieil homme, vivant en bordure de l’îlot eut pitié de lui, l’ayant remarqué depuis un petit moment, et prit son courage à deux mains pour venir à sa rencontre. Mais l’Amerzonien était très méfiant au départ, mais se fit petit à petit amadouer avec des petits sacs de nourriture, jusqu’à accepter de parler un peu avec lui. C’était un papy du nom de Tajiz, apothicaire de profession et sans histoires, qui finissait ses vieux jours dans sa jolie demeure et souffrait terriblement de l’ennui, comme lui. Le courant passait plutôt bien, même si le choc des cultures était rude. Toutefois, le fait d’avoir aidé les gens toute sa vie était une chance pour Merunes, qui pouvait être accueilli de bon cœur par le vieux Tajiz, s’attirant quelques peu les foudres et les rumeurs des autres habitants, chose dont il n’avait cure.
Étonnement, les deux hommes s’entendaient très bien et se ressemblaient, dans le fond. Tajiz vivait éloigné de sa famille car « il n’avait rien à voir avec eux, et qu’ils pouvaient très bien vivre leur petite vie loin de lui. » tout comme le Glaiseux.
Le temps passait, la vie se faisait paisible sans que le barbu n’oubliait pour autant son but, à toujours devenir plus fort et parfaire ses techniques. Il avait appris la base des règles de bienséance en « société » et avait adopté un langage un peu plus compréhensible que le dialecte indigeste d’Amerzone.
Mais tous ces bons moments prirent fin en 1624. Un jour, alors qu’il était parti chercher du bois dans la petite forêt de l’île, il aperçut de la fumée au loin, précisément en direction de la maison de son bienfaiteur. C’est alors qu’il fit une terrible découverte. Sa maison était en train de brûler comme celle de ses voisins, le portail défoncé et le vieil homme devant ce qu’il restait de son habitation, mortellement touché. Il avait été sauvagement attaqué par un pirate recherché qui s’était échoué sur la modeste île et cherchait des vivres et de quoi fuir, victime d’une avarie.
Son instinct se réveilla immédiatement, et c’est là qu’il partit à la recherche de cet homme en suivant les traces de pas sur la berge jusqu’à arriver à une crique, la maison de Tajiz se situant en bordure de plage. Il y découvrit une épave d’un petit bateau ainsi qu’un homme, chez qui il avait décelé une probable dangerosité.
S’en suiva l’ultime affrontement dans lequel la flamme combative de Merunes se ravit de plus belle, toutefois dépassé par la force physique de son adversaire et heureux de rencontrer un opposant digne de ce nom, autre de ce qu’il avait pu trouver sur Amerzone. Mais, malgré sa supériorité, il ne possédait pas l’instinct, et se retrouva vite dépourvu face aux attaques sournoises et insidieuses du crasseux, qui finit par le terrasser en lui insérant violemment ses majeurs dans les trous du conduit auditif. Peu après cela, la Marine arriva sur les lieux, et le lieutenant lui expliqua alors que cet homme était recherché, et que tout acteur dans sa capture (mort ou vif) serait récompensé.
Ramené à la caserne, on lui expliqua alors le système de prime, chose qui l’intéressa fortement, le lieutenant ayant remarqué son attrait pour le combat. Après avoir vécu avec Tajiz, quoi de mieux pour lui que d’entretenir un train de vie honorable tout en se confrontant à de puissants ennemis ? Merunes avait compris que pour vivre dans ce monde ingrat, il fallait des fonds monétaires. Chose qu’il pouvait se procurer tout en assouvissant son désir de devenir plus fort, via la chasse à la prime. C’était du tout-vu pour ce merdeux.
A partir de ce moment, son ancienne vie sur Amerzone devint un lointain passé, juste un terrain de chasse qui lui avait permis d’acquérir les bases. Ayant vu plusieurs des siens disparaître du jour au lendemain suite à des rixes ou des arrestations, c’était presque comme si la disparition de celui qui l’avait accueilli avec chaleur lui était paru comme « normal », sans souffrances quelconque.
On lui laissa un petit navire après un rapide et efficace tutoriel sur la navigation pour partir de ce trou à rat -déduit d’une partie de la prime qu’il a touché-, et c’est plein de motivation qu’il parta à la recherche de nouvelles contrées, officiellement chasseur de primes.
Test RP
Une fois de plus, la malchance avait abattu ses foudres sur le jeune Merunes. Arrivé sur une île complètement par hasard en pensant avoir fait bonne route vers sa destination, il s’était complètement gouré d’itinéraire -ayant du mal à s’orienter à l’aide d’une carte- et avait terminé sa course sur un archipel aux eaux peu profondes, les rochers garnissant leurs fonds responsable d’un trou béant dans sa barque. « Quelle merde » se dit-il, sur le coup, « encore une fois ». C’était à croire que tous les navires qu’on lui donnait étaient en mousse. Bref, après avoir maugréé quelques jurons dans son dialecte natal, c’était très ronchon qu’il tirait son unique moyen de transport maintenant inapte sur la rive en prenant soin de sauver sa lanterne et ses quelques affaires.
A en juger les dégâts, impossible de faire quoi que ce soit, ses compétences en matière de menuiserie ou de construction navale n’allant pas plus loin. De plus, la nuit était presque tombée sur l’îlot centrale, -les autres étant beaucoup trop petits pour être considérés comme des « îles » à part entière, ils servaient surtout de lieu de culture et de promenade- il fallait donc attendre le lendemain pour négocier un nouveau bateau avec les habitants du coin. Mais c’est à peine qu’il avait réuni son maigre paquetage qu’il entendit de l’agitation, à quelques mètres, dans son dos. Entre la berge et l’île à proprement parlé s’était formée une petite montée qu’il fallait évidemment passer pour se rendre au cœur des habitations et des commerces. C’est là qu’il aperçut de la lumière et des voix au ton plutôt inquiété.
-J’aurai juré qu’là lumière venait d’par là ! C’est p’têtre eux qui sait !
A peine avait-il gravit la petite pente que le sauvage se retrouvait nez à nez avec une poignée de villageois, certains portant une épée de basse facture à la ceinture.
-Qui c’est celui là ! s’écriait l’un d’entre eux. -A moitié à poil en pleine nuit, tu t’es perdu l’sauvage, puis c’est quoi ces tatouages ?! , lui demandait-il scrutant l’Amerzonien d’un air plus que sérieux et hostile.
-Cesse donc ! C’est moi qui parle !Toi, qu’est ce que tu viens faire, ici ?! Le pointant du doigt comme un malpropre, probablement parce qu’il l’était, à ce moment précis. -et à n’importe quel autre, cela dit-
-Ma barque est foutue, disait-il simplement en désignant du pouce la fraîche épave en contrebas. M’en faut une nouvelle, j’ai de quoi payer.
-Hein ? Mais il est sérieux en plus celui-là ! Vous laissez pas avoir, m’sieur l’maire !
-Ouais ! j’aurai juré avoir déjà vu c’bateau y’a quelques jours ! Qui nous dit qu’c’est pas l’sanguinaire !?
-Monsieur l’maire...
-OUAIS ! Hurlaient tous les locaux à l’unisson, brandissant leurs sabres digne d’un bout de bois aux yeux de Merunes, qui ne bronchait pas d’un poil.
-C’est quoi c’merdier… leur demandait le Tatoué, se grattant l’arrière du crâne, interrogatif.
-Monsieur l’maire…
-Silence !
-Mais.. M’sieur l’maire…
-QUOI?!
-Je nettoie le bord de plage tous les jours avec Bernardo et d’autres, à cause de la récente remontée d’algues, vous savez. Et celui-là, il était pas là hier… J’en suis sûr.
-Hum… Certain ?
-A deux-cent pourcent, monsieur.
Il marquait un temps de pause dans lequel subsistait méfiance et hésitation, jusqu’à se prononcer.
-Soit. Rengainez vos armes. -Toutefois, décline ton identité, étranger.
-J’suis tombé ici par hasard. C’est quoi cette histoire de sanguinaire ?
Tout le monde se jetait des regards furtifs, une petite goutte de sueur perlant le long de leur front aux veines parfaitement congestionnées. On pouvait sentir un certain malaise suite à cette question. Le « maire » avalait sa salive un bon coup avant de s’exprimer.
-Il...Il s’avère que l’île est en proie à un meurtrier. Nous déplorons déjà deux victimes. Et nous ne disposons pas de garnison sur notre archipel pour se lancer à ses trousses, puis, tout le monde à trop peur de partir à sa recherche. Les hommes ont une famille et ne sont pas des soldats ! Alors nous avons quémandé de l’aide sur l’île la plus proche, et nous pensions qu’elle était arrivée, jusqu’à tomber sur vous.
-Je suis pas de la Marine, mais je peux m’occuper de lui.
-Vous êtes qui, au juste ? Z’avez pas répondu à la question. Demandait l’un des types l’ayant invectivé au départ.
-Chasseur de primes.
-Oh, il faut croire que nos prières ont été entendus.
-A une condition.
-Laquelle ?
-Un toit pour passer la nuit. Ca peut attendre demain.
-Demain ?! Nos terres n’ont jamais connu telle tragédie depuis des années ! Non ! Je vais imposer MA condition, parce que je suis le maire, figurez vous. Il faut mettre un terme à cette folie, et pour agir il vous faut connaître les tenants et aboutissants et je dois connaître votre plan d’action, nous parlerons de tout ça dès ce soir, chez…
-Chez qui ?
Chez lui, mais évidemment qu’il marquait un temps de pause. Qui voudrait accueillir un tel crasseux chez soi ? Un autre crasseux, évidemment. Mais ce n’était pas le cas du maire, qui lui portait une bien belle chemise à bretelles, que la plupart des gens d’ici ne pouvaient se payer, un type propre sur lui, quoi. Enfin, bref, les pourparlers faits, le groupe se dispersait jusqu’à ce que Merunes et Georgio, le maire, furent chez lui. C’est à ce moment que celui-ci pouvait expliquer le cas de tuerie sur ses terres, pendant que le clodo esquintait goulûment un poulet accompagné de ses patates, avec ses mains noires de crasse.
Deux décès étaient à déplorer. Celui d’Edmund McGutad et de Jean Markgo, deux hommes dans la quarantaine, vivant avec leurs femmes et enfants. On les a retrouvé chacun près de chez eux au petit matin. On avait trouvé un même message que les deux hommes avaient reçu avant leur mort, leur demandant de les rejoindre sur la place du village, la lettre étant signé sous un faux nom. C’est naturellement intrigué et ne pensant pas à mal qu’ils s’étaient rendus là-bas par pur curiosité, pour connaître un destin tragique sur le trajet. Tous deux étaient morts de petites entailles au cou probablement faites via une petite lame. Ils étaient en bonne santé et ne présentaient pas d’autres blessures, qui laissait présager l’usage de poison au vu de la nécrose précoce autour de ces entailles.
Vu le modus operanti, Merunes ne craignait que peu l’auteur de ces crimes, doutant fortement de la puissance de son adversaire. C’est peu excité qu’il acceptait de se charger de lui, mais il le fallait bien afin de récupérer des fonds et un navire SOLIDE pour partir d’ici. Évidemment, un faiblard allait se cacher derrière des petites manigances au lieu d’affronter dignement ses opposants, selon la logique du Glaiseux. Puis, franchement, quel tueur un minimum sérieux et expérimenté laisserait un message aussi banal à ses victimes… Il y avait la une absence cruelle de logique, peut-être de la rancœur… va savoir. Donc il fallait établir un minimum de stratégie pour le coincer, chose qui l’excédait au plus haut point. Mais, pour le coup, il fallait faire des concessions. Ce n’est pas tout seul qu’il coincerait l’assassin, c’est avec l’aide des habitants un tant soit peu motivé qu’il y arriverait au plus vite.
Déjà, les victimes étaient tuées pendant la nuit selon les autopsies du médecin de l’île. De plus, l’îlot central n’étant pas énorme, il y avait peu de chance pour que le tueur séjourne ici, les habitants étant d’habitude relativement vigilants et solidaires, l’îlot central ne disposant pas non plus d’endroits où il était possible de se cacher durablement. De plus, suite aux passages de certains locaux sur la plage contribuant à nettoyer les abords de celle-ci pendant presque toute la journée, il était aussi peu probable qu’il soit arrivé sur l’île en pleine journée. Donc, dans la mesure où il ne s’agissait pas d’une personne habitant les lieux, le meurtrier se déplaçait de nuit, le plus probablement depuis l’un des autres îlots.
Pendant la conversation, coup de théâtre, l’un des secrétaires du maire arrivait en panique, message à la main. Le même que les deux défunts avaient reçus. C’était clairement là de la provocation, et nul doute que le meurtrier avait épié la conversation aux abords de la plage. Mais Merunes et le maire n’en tenirent pas compte et en venirent au plan d’action. Il existait une petite maison proche de celle du maire qui demeurait inhabité, cause d’une humidité trop persistante, rendant l’habitat insalubre.
Le lendemain, au soir, le maire et l’Amerzonien se rendrait là-bas, prétextant que la bâtisse serait la demeure temporaire du sauvage jusqu’à nouvel ordre, c’est à dire son départ des lieux. Le Maire porterait alors des vêtements suffisamment ample pour établir le doute sur son identité, sous l’épaisse couche de fringues, et les deux individus feraient donc un échange de leurs sapes -surtout le maire-. Concrètement, Merunes se ferait passer pour le représentant de l’île tout en faisant mine de rentrer chez lui, ignorant la provocation grotesque du malfaisant. Georgio, le maire, quant à lui, resterait dans la vieille maison délabrée, inversant les rôles. Un de ses hommes resterait tout de même en planque au cas où les choses se corseraient.
Le soir venu, le plan était en marche. Inversion faite, le Tatoué se rendait dans la jolie demeure du maire afin de faire se refermer la combine sur le tueur. Alors qu’il faisait mine de hâter le pas dans les rues calmes de l’île, il se rendait compte qu’il était suivi depuis un petit moment. Ca avait marché, le criminel avait mordu à l’hameçon. Aux abords de son prétendu domicile, il empruntait une petite rue afin de le forcer à passer à l’acte. Tentative maladroite menée à l’encontre d’un crasseux expérimenté, l’attaque empoisonnée n’eut pas fait mouche. Assénant une puissante balayette rotative dans les cannes du margoulin, quelle fut sa surprise quand, l’assassin se retrouvant à terre et dévêtu de son manteau, Merunes se rendit compte qu’il avait affaire à… une gamine… Oui, une gamine… Qui se faisait passer pour un homme, vêtu d’un long manteau et d’un chapeau de détective qui se dressait sur des échasses afin de semer la discorde dans les lieux où elle sévissait, permettant de brouiller les pistes.
Même pas le temps pour lui de se remettre de cette découverte qu’elle tentait de fuir, mais la tentative était vaine face aux locaux armés de fusil qui la prirent en embuscade, ayant tout de même décidé d’agir à leur manière, l’île leur appartenant. Elle fut jetée dans une cellule de fortune jusqu’à la fameuse arrivée de la Marine, qui l’avait déjà répertoriée dans leurs dossiers : Baby Doll. Une affreuse petite fille tueuse qui n’en était pas à son premier coup d’essai. On avait trouvé dans son repaire, situé dans un petit hangar sur un îlot servant à la pâture et à la culture, de toutes petites lames et des fioles de poisons en tous genre, ainsi que plusieurs paires d’échasses faites avec les moyens du bord. Une enquête plus approfondie avait révélé que suite aux blessures subis par un homme quand elle était plus petite, le traumatisme l’avait amené à se verser dans les meurtres en série. Et étonnement, c’est par curiosité -après avoir vu une photo de l’homme l’ayant agressé auparavant- qu’il ressemblait fortement au maire de l’île ! Les deux premiers hommes qu’elle avait tué était tout simplement des membres de son conseil, un peu trop proche de lui, l’ayant gêné dans l’accomplissement de son acte sordide.
Au final, Merunes récupérait sa prime et un bateau offert par le maire pour son acte. Alors qu’il s’éloignait du rivage, il était une fois de plus déçu de ne pas avoir trouvé chaussure à son pied. Une gamine… Nan mais franchement… Il allait avoir du mal à s’en remettre.
A en juger les dégâts, impossible de faire quoi que ce soit, ses compétences en matière de menuiserie ou de construction navale n’allant pas plus loin. De plus, la nuit était presque tombée sur l’îlot centrale, -les autres étant beaucoup trop petits pour être considérés comme des « îles » à part entière, ils servaient surtout de lieu de culture et de promenade- il fallait donc attendre le lendemain pour négocier un nouveau bateau avec les habitants du coin. Mais c’est à peine qu’il avait réuni son maigre paquetage qu’il entendit de l’agitation, à quelques mètres, dans son dos. Entre la berge et l’île à proprement parlé s’était formée une petite montée qu’il fallait évidemment passer pour se rendre au cœur des habitations et des commerces. C’est là qu’il aperçut de la lumière et des voix au ton plutôt inquiété.
-J’aurai juré qu’là lumière venait d’par là ! C’est p’têtre eux qui sait !
A peine avait-il gravit la petite pente que le sauvage se retrouvait nez à nez avec une poignée de villageois, certains portant une épée de basse facture à la ceinture.
-Qui c’est celui là ! s’écriait l’un d’entre eux. -A moitié à poil en pleine nuit, tu t’es perdu l’sauvage, puis c’est quoi ces tatouages ?! , lui demandait-il scrutant l’Amerzonien d’un air plus que sérieux et hostile.
-Cesse donc ! C’est moi qui parle !Toi, qu’est ce que tu viens faire, ici ?! Le pointant du doigt comme un malpropre, probablement parce qu’il l’était, à ce moment précis. -et à n’importe quel autre, cela dit-
-Ma barque est foutue, disait-il simplement en désignant du pouce la fraîche épave en contrebas. M’en faut une nouvelle, j’ai de quoi payer.
-Hein ? Mais il est sérieux en plus celui-là ! Vous laissez pas avoir, m’sieur l’maire !
-Ouais ! j’aurai juré avoir déjà vu c’bateau y’a quelques jours ! Qui nous dit qu’c’est pas l’sanguinaire !?
-Monsieur l’maire...
-OUAIS ! Hurlaient tous les locaux à l’unisson, brandissant leurs sabres digne d’un bout de bois aux yeux de Merunes, qui ne bronchait pas d’un poil.
-C’est quoi c’merdier… leur demandait le Tatoué, se grattant l’arrière du crâne, interrogatif.
-Monsieur l’maire…
-Silence !
-Mais.. M’sieur l’maire…
-QUOI?!
-Je nettoie le bord de plage tous les jours avec Bernardo et d’autres, à cause de la récente remontée d’algues, vous savez. Et celui-là, il était pas là hier… J’en suis sûr.
-Hum… Certain ?
-A deux-cent pourcent, monsieur.
Il marquait un temps de pause dans lequel subsistait méfiance et hésitation, jusqu’à se prononcer.
-Soit. Rengainez vos armes. -Toutefois, décline ton identité, étranger.
-J’suis tombé ici par hasard. C’est quoi cette histoire de sanguinaire ?
Tout le monde se jetait des regards furtifs, une petite goutte de sueur perlant le long de leur front aux veines parfaitement congestionnées. On pouvait sentir un certain malaise suite à cette question. Le « maire » avalait sa salive un bon coup avant de s’exprimer.
-Il...Il s’avère que l’île est en proie à un meurtrier. Nous déplorons déjà deux victimes. Et nous ne disposons pas de garnison sur notre archipel pour se lancer à ses trousses, puis, tout le monde à trop peur de partir à sa recherche. Les hommes ont une famille et ne sont pas des soldats ! Alors nous avons quémandé de l’aide sur l’île la plus proche, et nous pensions qu’elle était arrivée, jusqu’à tomber sur vous.
-Je suis pas de la Marine, mais je peux m’occuper de lui.
-Vous êtes qui, au juste ? Z’avez pas répondu à la question. Demandait l’un des types l’ayant invectivé au départ.
-Chasseur de primes.
-Oh, il faut croire que nos prières ont été entendus.
-A une condition.
-Laquelle ?
-Un toit pour passer la nuit. Ca peut attendre demain.
-Demain ?! Nos terres n’ont jamais connu telle tragédie depuis des années ! Non ! Je vais imposer MA condition, parce que je suis le maire, figurez vous. Il faut mettre un terme à cette folie, et pour agir il vous faut connaître les tenants et aboutissants et je dois connaître votre plan d’action, nous parlerons de tout ça dès ce soir, chez…
-Chez qui ?
Chez lui, mais évidemment qu’il marquait un temps de pause. Qui voudrait accueillir un tel crasseux chez soi ? Un autre crasseux, évidemment. Mais ce n’était pas le cas du maire, qui lui portait une bien belle chemise à bretelles, que la plupart des gens d’ici ne pouvaient se payer, un type propre sur lui, quoi. Enfin, bref, les pourparlers faits, le groupe se dispersait jusqu’à ce que Merunes et Georgio, le maire, furent chez lui. C’est à ce moment que celui-ci pouvait expliquer le cas de tuerie sur ses terres, pendant que le clodo esquintait goulûment un poulet accompagné de ses patates, avec ses mains noires de crasse.
Deux décès étaient à déplorer. Celui d’Edmund McGutad et de Jean Markgo, deux hommes dans la quarantaine, vivant avec leurs femmes et enfants. On les a retrouvé chacun près de chez eux au petit matin. On avait trouvé un même message que les deux hommes avaient reçu avant leur mort, leur demandant de les rejoindre sur la place du village, la lettre étant signé sous un faux nom. C’est naturellement intrigué et ne pensant pas à mal qu’ils s’étaient rendus là-bas par pur curiosité, pour connaître un destin tragique sur le trajet. Tous deux étaient morts de petites entailles au cou probablement faites via une petite lame. Ils étaient en bonne santé et ne présentaient pas d’autres blessures, qui laissait présager l’usage de poison au vu de la nécrose précoce autour de ces entailles.
Vu le modus operanti, Merunes ne craignait que peu l’auteur de ces crimes, doutant fortement de la puissance de son adversaire. C’est peu excité qu’il acceptait de se charger de lui, mais il le fallait bien afin de récupérer des fonds et un navire SOLIDE pour partir d’ici. Évidemment, un faiblard allait se cacher derrière des petites manigances au lieu d’affronter dignement ses opposants, selon la logique du Glaiseux. Puis, franchement, quel tueur un minimum sérieux et expérimenté laisserait un message aussi banal à ses victimes… Il y avait la une absence cruelle de logique, peut-être de la rancœur… va savoir. Donc il fallait établir un minimum de stratégie pour le coincer, chose qui l’excédait au plus haut point. Mais, pour le coup, il fallait faire des concessions. Ce n’est pas tout seul qu’il coincerait l’assassin, c’est avec l’aide des habitants un tant soit peu motivé qu’il y arriverait au plus vite.
Déjà, les victimes étaient tuées pendant la nuit selon les autopsies du médecin de l’île. De plus, l’îlot central n’étant pas énorme, il y avait peu de chance pour que le tueur séjourne ici, les habitants étant d’habitude relativement vigilants et solidaires, l’îlot central ne disposant pas non plus d’endroits où il était possible de se cacher durablement. De plus, suite aux passages de certains locaux sur la plage contribuant à nettoyer les abords de celle-ci pendant presque toute la journée, il était aussi peu probable qu’il soit arrivé sur l’île en pleine journée. Donc, dans la mesure où il ne s’agissait pas d’une personne habitant les lieux, le meurtrier se déplaçait de nuit, le plus probablement depuis l’un des autres îlots.
Pendant la conversation, coup de théâtre, l’un des secrétaires du maire arrivait en panique, message à la main. Le même que les deux défunts avaient reçus. C’était clairement là de la provocation, et nul doute que le meurtrier avait épié la conversation aux abords de la plage. Mais Merunes et le maire n’en tenirent pas compte et en venirent au plan d’action. Il existait une petite maison proche de celle du maire qui demeurait inhabité, cause d’une humidité trop persistante, rendant l’habitat insalubre.
Le lendemain, au soir, le maire et l’Amerzonien se rendrait là-bas, prétextant que la bâtisse serait la demeure temporaire du sauvage jusqu’à nouvel ordre, c’est à dire son départ des lieux. Le Maire porterait alors des vêtements suffisamment ample pour établir le doute sur son identité, sous l’épaisse couche de fringues, et les deux individus feraient donc un échange de leurs sapes -surtout le maire-. Concrètement, Merunes se ferait passer pour le représentant de l’île tout en faisant mine de rentrer chez lui, ignorant la provocation grotesque du malfaisant. Georgio, le maire, quant à lui, resterait dans la vieille maison délabrée, inversant les rôles. Un de ses hommes resterait tout de même en planque au cas où les choses se corseraient.
Le soir venu, le plan était en marche. Inversion faite, le Tatoué se rendait dans la jolie demeure du maire afin de faire se refermer la combine sur le tueur. Alors qu’il faisait mine de hâter le pas dans les rues calmes de l’île, il se rendait compte qu’il était suivi depuis un petit moment. Ca avait marché, le criminel avait mordu à l’hameçon. Aux abords de son prétendu domicile, il empruntait une petite rue afin de le forcer à passer à l’acte. Tentative maladroite menée à l’encontre d’un crasseux expérimenté, l’attaque empoisonnée n’eut pas fait mouche. Assénant une puissante balayette rotative dans les cannes du margoulin, quelle fut sa surprise quand, l’assassin se retrouvant à terre et dévêtu de son manteau, Merunes se rendit compte qu’il avait affaire à… une gamine… Oui, une gamine… Qui se faisait passer pour un homme, vêtu d’un long manteau et d’un chapeau de détective qui se dressait sur des échasses afin de semer la discorde dans les lieux où elle sévissait, permettant de brouiller les pistes.
Même pas le temps pour lui de se remettre de cette découverte qu’elle tentait de fuir, mais la tentative était vaine face aux locaux armés de fusil qui la prirent en embuscade, ayant tout de même décidé d’agir à leur manière, l’île leur appartenant. Elle fut jetée dans une cellule de fortune jusqu’à la fameuse arrivée de la Marine, qui l’avait déjà répertoriée dans leurs dossiers : Baby Doll. Une affreuse petite fille tueuse qui n’en était pas à son premier coup d’essai. On avait trouvé dans son repaire, situé dans un petit hangar sur un îlot servant à la pâture et à la culture, de toutes petites lames et des fioles de poisons en tous genre, ainsi que plusieurs paires d’échasses faites avec les moyens du bord. Une enquête plus approfondie avait révélé que suite aux blessures subis par un homme quand elle était plus petite, le traumatisme l’avait amené à se verser dans les meurtres en série. Et étonnement, c’est par curiosité -après avoir vu une photo de l’homme l’ayant agressé auparavant- qu’il ressemblait fortement au maire de l’île ! Les deux premiers hommes qu’elle avait tué était tout simplement des membres de son conseil, un peu trop proche de lui, l’ayant gêné dans l’accomplissement de son acte sordide.
Au final, Merunes récupérait sa prime et un bateau offert par le maire pour son acte. Alors qu’il s’éloignait du rivage, il était une fois de plus déçu de ne pas avoir trouvé chaussure à son pied. Une gamine… Nan mais franchement… Il allait avoir du mal à s’en remettre.
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ONE PIECE REQUIEM
Dernière édition par Merunes le Dim 24 Fév 2019 - 12:45, édité 7 fois