-Messieurs, Mesdames, c’est ici qu’nous f’sons escale ! J’ai une p’tite cargaison à récupérer pour un client. Vous m’excuserez, hein. Pour ceux qui connaissent pas les lieux, par là vous trouverez des hôtels, bistrots par ici, c’qui faut pour passer l’temps. Et d’ce côté, maison close pour les p’tits coquins ! Hahaha ! Y’en aura pour trois-quatre heures, ‘peu près.
On peut déjà entendre les plaintes et les râles du peu de personnes qui ont embarqués à bord de ce navire afin de voyager à travers West Blue. Personne de bonne famille à en juger les accoutrements, juste des gens qui voulaient faire un voyage pas trop cher dans des conditions plus que limites. Le capitaine fait de son bateau une sorte de navire de tourisme, où chacun peut s’arrêter sur l’île où il passe. Évidemment, l’itinéraire est prévue en début de voyage, mais cet arrêt là n’était pas du tout prévu. « Tant pis », se dit Merunes, qui a passé le plus clair de son temps au fond de la cale, profondément assoupi. Une envie irrésistible l’a démangé quant au fait de sauter à la gorge de cet escroc, mais la perte de temps et l’inutilité à commettre un tel acte n’est pas à démontrer.
Sans plus tarder, il n’écoute pas l’argumentaire complètement bidonné du capitaine gras et moustachu, vêtu du parfait uniforme d’un capitaine pirate dans les livres pour enfants. Mais il n’en est rien concernant un tel alignement, c’est juste qu’il se prend pour tel. Sacré comique. Même si l’incident ne l’excède pas tant que ça, le sauvage songe de plus en plus à se dégoter un bateau, peu importe lequel, tant qu’il parvient à le naviguer. Plus de problèmes pour ça, à force d’avoir demandé conseil à droite à gauche pour enfin savoir manier une voile. Faut dire qu’il en a marre de dépendre de quelqu’un pour se déplacer d’une île à l’autre.
Une fois pieds à terre, il prend une bonne bouffée d’air avec comme première idée d’aller étancher sa soif. « Bonne bouffée » on peut sentir d’ici les exploitations de guano, c’est loupé. Mais avant, le crasseux compte passer par le bureau de primes le plus proche, afin de voir s’il est éventuellement possible de se mettre quelque chose sous la dent. A dire vrai, ses phalanges le démangent terriblement, ça fait un petit moment que l’Amerzonien n’a pas cogné, soit quelques jours. Eh oui, c’en est trop pour ce matraqueur de l’extrême ; Qui plus est, les malfrats qui ont été envoyés à la queue-leu-leu en cellule juste avant n’étaient que du menu fretin, déception.
Merunes déambule alors lentement dans les rues pavés, toujours vêtu de son fidèle accoutrement qui attire le regard des manants avec toujours autant de ferveur : un pantalon rapiécé, et rien d’autre. Mais comme d’habitude, il n’en a que faire et s’affaire à trouver ce fameux bureau de primes. De plus, c’est avec étonnement qu’il remarque le peu de Marines protégeant les rues. Il faut dire, ce n’est qu’après une bonne trentaine de minutes qu’un bureau montrait enfin le bout de son nez. Mais pas d’annonce à l’intérieur, rien du tout.
-Que dalle, en c’moment !
Une nouvelle fois, déçu. Puis de toute manière, le Tatoué ne va pas avoir le temps de boucler une prime avant de reprendre le bateau. Souvent, le Glaiseux se met à réfléchir trop rapidement pour être vite rattrapé par la réalité des faits. Tout au plus, il aura juste avoir le temps de s’enfiler un ou deux godets avant de repartir, usant du fond de monnaie qui lui reste après s’être ruiné pour le voyage. Dans ce cas, direction un coin calme de la ville pour ruminer sa haine. A mesure qu’il s’enfonce dans le quartier des maisons-closes et compagnie, le pouilleux trouve enfin un bistrot à son effigie. Façade moisie, entouré de ruelles sombres aussi puantes les unes que les autres. Enfin, puantes, ça dépend pour qui.
L’intérieur est entièrement boisé où quelques tables rondes marqués par des coups de lames et autres objets pointus se battent en duel. Des auréoles séchées, autrefois liquides jonchent certaines parties du sol dans lesquels marchent allégrement le Glaiseux, comme un poisson dans l’eau. En fin d’après-midi, alors que le soleil commence à se coucher et à projeter son aura orangée sur toute l’île, quelques personnes sont présentes dans l’enseigne. Des travailleurs de la carrière assis à une table, à boire et à grignoter tout en riant sur tout et n’importe quoi. Des mecs seuls, réfugiés dans un coin à noyer on ne sait quoi, puis une femme, seule elle aussi.
Trop bien vêtu et au visage beaucoup trop beau comparé à la moyenne de l’île. Brune, de longs cheveux attachés lui arrivant au milieu du dos, les cils bien gâtés par la nature donnant l’impression qu’elle s’est maquillée, mais pas du tout. Elle porte une veste en laine couleur crème et semble assez préoccupée, comme si elle redoutait quelque chose.
-Whisky.
-Ouaip’, v’là pour vous.
-Double, répond Merunes, impassible.
-M’okay, lui dit le barman, un peu bredouille, en lui tendant un gobelet plus volumineux, avalé d’une traite. -Eh mais… l’est censé êt’ savouré…
-J’avais soif.
-Bon.
Avalé d’une traite, il est songeur. Rien à faire dans ce trou et, au final, pas de destinations précise. Donc pourquoi se dépêcher de prendre ce foutu navire au capitaine plus que désinvolte…
Après un blanc quelques peu déplaisant, surtout pour le tenancier parti essuyer un peu de vaisselle et resservir des cacahuètes aux autres clients, celui-ci en profite pour lancer un semblant de conversation à la demande d’un second verre, une brune cette fois-ci.
-Z’allez vous rendre malade à mélanger, parole de connaisseur, hahaha !
-J’ai l’habitude, pas d’problèmes, lance le sauvage avant de terminer son deuxième verre à coups de grosse goulées digne d’un poltron de qualité. -Rien de plus fort ?
-J’en connais un qui veut s’mettre une grosse murge. Z’avez passé une salle journée ?
-Nan, pourquoi ?
-Bah… Personnellement, j’juge pas, un client c’est un client. Mais j’en connais qu’auraient pas servi un zig juste sapé d’un futal ! M’enfin, z’êtes ici comme chez vous.
-Bon à savoir. Il s’passe rien dans l’coin, j’me d’mandais ? Pas d’emmerdeurs ou j’sais pas quoi ?
-Euh… Non, non, pas qu’je sache. Après, vous savez, ici y’a l’bagne et les carrières, pas grand-chose. Après, si, y’a p’têt quelques groupes de types louches mais on les voit pas souv- Bah tiens, quand on parle du loup… Restez calme m’sieur, j’les connais ils f’ront rien si on fait comme s’ils étaient pas là.
C’est alors que deux hommes entrent dans le bar, tous deux vêtus presque à l’identique, membre d’un groupe, faut croire. Veste en cuir, t-shirt blanc par dessous et une tête de rude gaillard. Le plus imposant s’approche du comptoir, près de Merunes -le dépassant de plus d’une tête- tandis que l’autre se pose lourdement face à la jeune femme. La conversation démarre immédiatement, d’une nature plutôt houleuse. Il n’est difficile pour personne présent dans la pièce de comprendre ce qui se dit. Mais l’idée ne viendrait à aucun des clients présents d’y porter un tant soit peu de curiosité. Sait-on jamais ce qui pourrait lui arriver. Des dettes, contractées par l’inconnue.
-Salut, Hermann, une bière pour moi et une pour mon pote.
-B’jour, Joey, bien r’çu. Comment ça va aujourd’hui ?
-Comme d-d’hab, qu’il répond avant de jeter un coup d’œil vers le crasseux assis près de lui, subjugué par sa délicate odeur. -Dit donc, j’savais pas que t’acceptais les clochards maintenant, t’as changé les règles de la maison ? Clochard tatoué en plus, dans quel monde on vit… qu’il lance juste avant de claquer de la langue.
Individu très sûr qui se permet de tout, profil classique et une fois décevant. Toutefois, c’est toujours à se demander si une telle assurance est justifiée. Mais Merunes reste de marbre face à cette provocation, se décidant d’user des mêmes bassesses pour le titiller. Parce qu’un coup à le frapper le premier et il risque de se mettre à braire, bien connu.
-C’est vrai, Hermann, depuis quand t’acceptes ce genre de mec chez toi ? Demande Merunes, bien railleur en tournant la tête vers le gorille.
Et bingo, il en faut pas beaucoup pour éveiller la bestiole. C’est alors que le grand Monsieur coiffé d’une belle crête s’avance, avec autant d’assurance que le plus fameux des ours pour s’avancer à son niveau, blessé d’une telle rébellion venant de la crème des pouilleux.
-Répète un peu, pour voir ?
-Messieurs, un peu de calme... demande le gérant avant de reculer doucement vers l'arrière-salle
-Puis quoi ? Si j’ose répéter tu vas faire quoi ? Prendre ce godet et me l’éclater à la gueule, par exemple ?
Bouche-bée face à ce que venait de faire Merunes, à savoir s’éclater lui même une pinte contre le front, laissant perler le sang le long de sa gueule de sauvage, ça a fait son effet.
-Bah alors, t’fais plus rien. C’était ta seule idée ? J’te laisse réfléchir cinq minutes, s’tu veux, dit-il en restant assis, sans même prêter un regard au trouduc’ à sa gauche.
Rien de plus qu’un faux-semblant pour le faire partir au quart de tour. Le colosse rugit et brandit le poing, près à décocher ce qui semble être pour l’Amerzonien un « ÉNORME » direct. « Trop facile », c’est alors qu’il lui tire le bras tout en restant attablé pour l’attirer vers lui, plaquer son crâne contre le comptoir pour le pilonner d’un vigoureux « poing sur la table ». Son acolyte se redresse immédiatement ; L’altercation a fait fuir toute la populace, y compris la demoiselle qui en profite pour se faire la malle et échapper à ce désagréable entretien.
Très vite, Merunes se saisit du pistolet attaché à la ceinture du mastoc pour l’envoyer valser à toute blinde dans le front de son collègue. Voltigeant par dessus une table, le crasseux lui décoche un plat du pied en pleine face qui l’envoie fissa au pays des rêves.
-C’était pas mal pouilleux, rugit l’homme-crête en prenant appui sur le comptoir. -Mais j’sais pas c’qui m’a fait l’plus mal. La torgnole ou ton odeur.
Le coup porté juste avant n’a pas suffit à le mettre au tapis. Merunes s’était trompé et un large sourire malsain se dessine sur sa sale face. Les deux archétypes du « rien de le crâne, tous dans les poings » se ruent l’un sur l’autre. Le crêteux saisit fermement le rejeton d’Amerzon et l’envoie se fracasser contre un mur. Mais alors qu’il décide de riposter, des Marines font irruption dans le bar et brandissent leurs fusils.
-NE BOUGEZ PLUS !
Sympa, l’escale.
On peut déjà entendre les plaintes et les râles du peu de personnes qui ont embarqués à bord de ce navire afin de voyager à travers West Blue. Personne de bonne famille à en juger les accoutrements, juste des gens qui voulaient faire un voyage pas trop cher dans des conditions plus que limites. Le capitaine fait de son bateau une sorte de navire de tourisme, où chacun peut s’arrêter sur l’île où il passe. Évidemment, l’itinéraire est prévue en début de voyage, mais cet arrêt là n’était pas du tout prévu. « Tant pis », se dit Merunes, qui a passé le plus clair de son temps au fond de la cale, profondément assoupi. Une envie irrésistible l’a démangé quant au fait de sauter à la gorge de cet escroc, mais la perte de temps et l’inutilité à commettre un tel acte n’est pas à démontrer.
Sans plus tarder, il n’écoute pas l’argumentaire complètement bidonné du capitaine gras et moustachu, vêtu du parfait uniforme d’un capitaine pirate dans les livres pour enfants. Mais il n’en est rien concernant un tel alignement, c’est juste qu’il se prend pour tel. Sacré comique. Même si l’incident ne l’excède pas tant que ça, le sauvage songe de plus en plus à se dégoter un bateau, peu importe lequel, tant qu’il parvient à le naviguer. Plus de problèmes pour ça, à force d’avoir demandé conseil à droite à gauche pour enfin savoir manier une voile. Faut dire qu’il en a marre de dépendre de quelqu’un pour se déplacer d’une île à l’autre.
Une fois pieds à terre, il prend une bonne bouffée d’air avec comme première idée d’aller étancher sa soif. « Bonne bouffée » on peut sentir d’ici les exploitations de guano, c’est loupé. Mais avant, le crasseux compte passer par le bureau de primes le plus proche, afin de voir s’il est éventuellement possible de se mettre quelque chose sous la dent. A dire vrai, ses phalanges le démangent terriblement, ça fait un petit moment que l’Amerzonien n’a pas cogné, soit quelques jours. Eh oui, c’en est trop pour ce matraqueur de l’extrême ; Qui plus est, les malfrats qui ont été envoyés à la queue-leu-leu en cellule juste avant n’étaient que du menu fretin, déception.
Merunes déambule alors lentement dans les rues pavés, toujours vêtu de son fidèle accoutrement qui attire le regard des manants avec toujours autant de ferveur : un pantalon rapiécé, et rien d’autre. Mais comme d’habitude, il n’en a que faire et s’affaire à trouver ce fameux bureau de primes. De plus, c’est avec étonnement qu’il remarque le peu de Marines protégeant les rues. Il faut dire, ce n’est qu’après une bonne trentaine de minutes qu’un bureau montrait enfin le bout de son nez. Mais pas d’annonce à l’intérieur, rien du tout.
-Que dalle, en c’moment !
Une nouvelle fois, déçu. Puis de toute manière, le Tatoué ne va pas avoir le temps de boucler une prime avant de reprendre le bateau. Souvent, le Glaiseux se met à réfléchir trop rapidement pour être vite rattrapé par la réalité des faits. Tout au plus, il aura juste avoir le temps de s’enfiler un ou deux godets avant de repartir, usant du fond de monnaie qui lui reste après s’être ruiné pour le voyage. Dans ce cas, direction un coin calme de la ville pour ruminer sa haine. A mesure qu’il s’enfonce dans le quartier des maisons-closes et compagnie, le pouilleux trouve enfin un bistrot à son effigie. Façade moisie, entouré de ruelles sombres aussi puantes les unes que les autres. Enfin, puantes, ça dépend pour qui.
L’intérieur est entièrement boisé où quelques tables rondes marqués par des coups de lames et autres objets pointus se battent en duel. Des auréoles séchées, autrefois liquides jonchent certaines parties du sol dans lesquels marchent allégrement le Glaiseux, comme un poisson dans l’eau. En fin d’après-midi, alors que le soleil commence à se coucher et à projeter son aura orangée sur toute l’île, quelques personnes sont présentes dans l’enseigne. Des travailleurs de la carrière assis à une table, à boire et à grignoter tout en riant sur tout et n’importe quoi. Des mecs seuls, réfugiés dans un coin à noyer on ne sait quoi, puis une femme, seule elle aussi.
Trop bien vêtu et au visage beaucoup trop beau comparé à la moyenne de l’île. Brune, de longs cheveux attachés lui arrivant au milieu du dos, les cils bien gâtés par la nature donnant l’impression qu’elle s’est maquillée, mais pas du tout. Elle porte une veste en laine couleur crème et semble assez préoccupée, comme si elle redoutait quelque chose.
-Whisky.
-Ouaip’, v’là pour vous.
-Double, répond Merunes, impassible.
-M’okay, lui dit le barman, un peu bredouille, en lui tendant un gobelet plus volumineux, avalé d’une traite. -Eh mais… l’est censé êt’ savouré…
-J’avais soif.
-Bon.
Avalé d’une traite, il est songeur. Rien à faire dans ce trou et, au final, pas de destinations précise. Donc pourquoi se dépêcher de prendre ce foutu navire au capitaine plus que désinvolte…
Après un blanc quelques peu déplaisant, surtout pour le tenancier parti essuyer un peu de vaisselle et resservir des cacahuètes aux autres clients, celui-ci en profite pour lancer un semblant de conversation à la demande d’un second verre, une brune cette fois-ci.
-Z’allez vous rendre malade à mélanger, parole de connaisseur, hahaha !
-J’ai l’habitude, pas d’problèmes, lance le sauvage avant de terminer son deuxième verre à coups de grosse goulées digne d’un poltron de qualité. -Rien de plus fort ?
-J’en connais un qui veut s’mettre une grosse murge. Z’avez passé une salle journée ?
-Nan, pourquoi ?
-Bah… Personnellement, j’juge pas, un client c’est un client. Mais j’en connais qu’auraient pas servi un zig juste sapé d’un futal ! M’enfin, z’êtes ici comme chez vous.
-Bon à savoir. Il s’passe rien dans l’coin, j’me d’mandais ? Pas d’emmerdeurs ou j’sais pas quoi ?
-Euh… Non, non, pas qu’je sache. Après, vous savez, ici y’a l’bagne et les carrières, pas grand-chose. Après, si, y’a p’têt quelques groupes de types louches mais on les voit pas souv- Bah tiens, quand on parle du loup… Restez calme m’sieur, j’les connais ils f’ront rien si on fait comme s’ils étaient pas là.
C’est alors que deux hommes entrent dans le bar, tous deux vêtus presque à l’identique, membre d’un groupe, faut croire. Veste en cuir, t-shirt blanc par dessous et une tête de rude gaillard. Le plus imposant s’approche du comptoir, près de Merunes -le dépassant de plus d’une tête- tandis que l’autre se pose lourdement face à la jeune femme. La conversation démarre immédiatement, d’une nature plutôt houleuse. Il n’est difficile pour personne présent dans la pièce de comprendre ce qui se dit. Mais l’idée ne viendrait à aucun des clients présents d’y porter un tant soit peu de curiosité. Sait-on jamais ce qui pourrait lui arriver. Des dettes, contractées par l’inconnue.
-Salut, Hermann, une bière pour moi et une pour mon pote.
-B’jour, Joey, bien r’çu. Comment ça va aujourd’hui ?
-Comme d-d’hab, qu’il répond avant de jeter un coup d’œil vers le crasseux assis près de lui, subjugué par sa délicate odeur. -Dit donc, j’savais pas que t’acceptais les clochards maintenant, t’as changé les règles de la maison ? Clochard tatoué en plus, dans quel monde on vit… qu’il lance juste avant de claquer de la langue.
Individu très sûr qui se permet de tout, profil classique et une fois décevant. Toutefois, c’est toujours à se demander si une telle assurance est justifiée. Mais Merunes reste de marbre face à cette provocation, se décidant d’user des mêmes bassesses pour le titiller. Parce qu’un coup à le frapper le premier et il risque de se mettre à braire, bien connu.
-C’est vrai, Hermann, depuis quand t’acceptes ce genre de mec chez toi ? Demande Merunes, bien railleur en tournant la tête vers le gorille.
Et bingo, il en faut pas beaucoup pour éveiller la bestiole. C’est alors que le grand Monsieur coiffé d’une belle crête s’avance, avec autant d’assurance que le plus fameux des ours pour s’avancer à son niveau, blessé d’une telle rébellion venant de la crème des pouilleux.
-Répète un peu, pour voir ?
-Messieurs, un peu de calme... demande le gérant avant de reculer doucement vers l'arrière-salle
-Puis quoi ? Si j’ose répéter tu vas faire quoi ? Prendre ce godet et me l’éclater à la gueule, par exemple ?
Bouche-bée face à ce que venait de faire Merunes, à savoir s’éclater lui même une pinte contre le front, laissant perler le sang le long de sa gueule de sauvage, ça a fait son effet.
-Bah alors, t’fais plus rien. C’était ta seule idée ? J’te laisse réfléchir cinq minutes, s’tu veux, dit-il en restant assis, sans même prêter un regard au trouduc’ à sa gauche.
Rien de plus qu’un faux-semblant pour le faire partir au quart de tour. Le colosse rugit et brandit le poing, près à décocher ce qui semble être pour l’Amerzonien un « ÉNORME » direct. « Trop facile », c’est alors qu’il lui tire le bras tout en restant attablé pour l’attirer vers lui, plaquer son crâne contre le comptoir pour le pilonner d’un vigoureux « poing sur la table ». Son acolyte se redresse immédiatement ; L’altercation a fait fuir toute la populace, y compris la demoiselle qui en profite pour se faire la malle et échapper à ce désagréable entretien.
Très vite, Merunes se saisit du pistolet attaché à la ceinture du mastoc pour l’envoyer valser à toute blinde dans le front de son collègue. Voltigeant par dessus une table, le crasseux lui décoche un plat du pied en pleine face qui l’envoie fissa au pays des rêves.
-C’était pas mal pouilleux, rugit l’homme-crête en prenant appui sur le comptoir. -Mais j’sais pas c’qui m’a fait l’plus mal. La torgnole ou ton odeur.
Le coup porté juste avant n’a pas suffit à le mettre au tapis. Merunes s’était trompé et un large sourire malsain se dessine sur sa sale face. Les deux archétypes du « rien de le crâne, tous dans les poings » se ruent l’un sur l’autre. Le crêteux saisit fermement le rejeton d’Amerzon et l’envoie se fracasser contre un mur. Mais alors qu’il décide de riposter, des Marines font irruption dans le bar et brandissent leurs fusils.
-NE BOUGEZ PLUS !
Sympa, l’escale.