J'allume une clope à l'opium, me sers un verre sec de bacardi, et me penche sur le morceau de papier vierge qui trône sur le bureau. Ma dextre s'empara de la plume, y plonge le bout dans l'encre et commence la rédaction.
A toi mon frère d'arme, Steve Tinalo Farrin, dont la disparition vient de me parvenir, aussi douloureuse qu'elle était inattendue. Un article consacré dans le journal, quelques mots bienveillants à ton égard, et toutes nos prières à ta famille, les proches que tu laisses.
Il n'y aura pas de lettre écrite pour chacun de mes anciens camarades qui perdront la vie, seulement ceux qui en valaient réellement la peine. Je peux te garantir, Steve, que tu le mérites. C'est avec regret que je n'assisterai pas à la cérémonie funéraire, ma situation actuelle ne me le permettant pas. Mes pensées te sont dévouées depuis que j'ai appris le sort funeste dont tu as été la victime.
Je suis dégoutté...
Cela me semble injuste comme situation, comme bien souvent dans ces cas-là. Tu es l'un des premiers soldats que j'ai côtoyé lors de mes premières missions dans la Marine, nous avons moult fois patrouillé ensemble, discuté de tout et de rien, et surtout de nos carrières. Tu étais le plus ambitieux de nous deux, imaginait une belle et longue carrière.
Aujourd'hui, je suis parti de l'armée comme un lâche en désertant, tu en es parti contre ton gré, en trouvant la mort lors d'une traversée en mer, arraché brutalement à ce monde. Je ne crois pas en dieu et je ne crois jamais t'avoir posé la question si tu y croyais, mais si un type pareil existe vraiment et que telle est sa volonté, sache qu'elle est bien merdique.
Une femme avisée m'a dit un jour que les meilleurs partent toujours les premiers, ce proverbe a été inventé pour toi, mon ami. Je n'ai pas apprécié grand monde au sein de l'institution, tu es l'un des rares à y faire exception, ainsi que l'un des seuls qui aura toujours eu mon respect.
J'en veux à cette armée, qui exploite ses hommes sans prendre en compte leurs limites, qui les poussent sans faire attention à la rupture. Cette traversée n'aurait pas du avoir lieu et ils peuvent se rattraper en adressant autant d'hommages en ton honneur, c'est le minimum exigée pour avoir enlevé la vie d'un vrai homme.
Bon avec ses subordonnées, bienveillant envers ses camarades, loyal à ses amis. Un fier soldat désireux de se faire un nom, de devenir quelqu'un. Sacré parieur dans l'âme, je me souviens de ces gros coups perdu aux jeux, car il faut se l'avouer mon frère, il y avait bien plus d'échecs que de réussites.
Je ne t'oublierai pas, c'est le cœur lourd que je t'adresse ces dernières paroles, qui j'espère te parviendront peut-être, où que tu sois maintenant. Si la réincarnation existait réellement, tu mériterais de retrouver vie dans le plus majestueux des animaux et de vivre une longue vie de liberté, loin de cette vie qui ne t'as pas fais de cadeau.
Que les portes du Paradis s'ouvrent en grand pour toi, et que la meilleure des places t'y sois attribué, que tu trouves la sérénité et la paix dont tu as été digne pendant toutes ces années.
Ce soir, ce n'est pas un verre que je boirai en ta mémoire, mais une pleine bouteille...
Repose en paix, compagnon d'arme, frère et ami...
A toi mon frère d'arme, Steve Tinalo Farrin, dont la disparition vient de me parvenir, aussi douloureuse qu'elle était inattendue. Un article consacré dans le journal, quelques mots bienveillants à ton égard, et toutes nos prières à ta famille, les proches que tu laisses.
Il n'y aura pas de lettre écrite pour chacun de mes anciens camarades qui perdront la vie, seulement ceux qui en valaient réellement la peine. Je peux te garantir, Steve, que tu le mérites. C'est avec regret que je n'assisterai pas à la cérémonie funéraire, ma situation actuelle ne me le permettant pas. Mes pensées te sont dévouées depuis que j'ai appris le sort funeste dont tu as été la victime.
Je suis dégoutté...
Cela me semble injuste comme situation, comme bien souvent dans ces cas-là. Tu es l'un des premiers soldats que j'ai côtoyé lors de mes premières missions dans la Marine, nous avons moult fois patrouillé ensemble, discuté de tout et de rien, et surtout de nos carrières. Tu étais le plus ambitieux de nous deux, imaginait une belle et longue carrière.
Aujourd'hui, je suis parti de l'armée comme un lâche en désertant, tu en es parti contre ton gré, en trouvant la mort lors d'une traversée en mer, arraché brutalement à ce monde. Je ne crois pas en dieu et je ne crois jamais t'avoir posé la question si tu y croyais, mais si un type pareil existe vraiment et que telle est sa volonté, sache qu'elle est bien merdique.
Une femme avisée m'a dit un jour que les meilleurs partent toujours les premiers, ce proverbe a été inventé pour toi, mon ami. Je n'ai pas apprécié grand monde au sein de l'institution, tu es l'un des rares à y faire exception, ainsi que l'un des seuls qui aura toujours eu mon respect.
J'en veux à cette armée, qui exploite ses hommes sans prendre en compte leurs limites, qui les poussent sans faire attention à la rupture. Cette traversée n'aurait pas du avoir lieu et ils peuvent se rattraper en adressant autant d'hommages en ton honneur, c'est le minimum exigée pour avoir enlevé la vie d'un vrai homme.
Bon avec ses subordonnées, bienveillant envers ses camarades, loyal à ses amis. Un fier soldat désireux de se faire un nom, de devenir quelqu'un. Sacré parieur dans l'âme, je me souviens de ces gros coups perdu aux jeux, car il faut se l'avouer mon frère, il y avait bien plus d'échecs que de réussites.
Je ne t'oublierai pas, c'est le cœur lourd que je t'adresse ces dernières paroles, qui j'espère te parviendront peut-être, où que tu sois maintenant. Si la réincarnation existait réellement, tu mériterais de retrouver vie dans le plus majestueux des animaux et de vivre une longue vie de liberté, loin de cette vie qui ne t'as pas fais de cadeau.
Que les portes du Paradis s'ouvrent en grand pour toi, et que la meilleure des places t'y sois attribué, que tu trouves la sérénité et la paix dont tu as été digne pendant toutes ces années.
Ce soir, ce n'est pas un verre que je boirai en ta mémoire, mais une pleine bouteille...
Repose en paix, compagnon d'arme, frère et ami...