MONTRER LES DENTS (Partie 2)
I. Mission infiltration
Farros commençait à avoir mal au dos à force d’être assis par terre, recroquevillé derrière des caisses pour éviter de se faire repérer. De plus, il commençait à faire chaud. Ça faisait quelques heures maintenant que le jeune homme et une trentaine de marins patientaient en silence dans ce bateau pirate.
Le groupe était parvenu à embarquer clandestinement en direction du repère du terrible pirate Lokiri Gootey, un escroc doublé d’un voleur. Farros avait promis à Campscotch qu’il l’aiderait à récupérer son navire, et il comptait bien tenir sa promesse. Sans oublier le pauvre Moglo, dont la sœur était retenue prisonnière. Il espérait d’ailleurs que le colosse ne craquerait pas une fois sur l’île des bandits.
Il fallut encore patienter quelques heures avant de pouvoir entendre le bruit de l’ancre qui venait d’être jetée. Farros pouvait sentir le stress de ceux qui l’accompagnaient. Comment leur en vouloir, après tout ? Ils s’apprêtaient quand même à attaquer un repère de pirate.
Farros devait faire vite et rester discret. La réussite du plan pesait sur ses épaules, et des vies étaient en jeu. Il sortit la tête en dehors de la cale, cherchant du regard le rouquin qui les avait amenés sur l’îlot à son insu. Il l’aperçut en compagnie de Moglo : ils avaient déjà posé le pied sur la petite île.
L’endroit était bien inhospitalier, et l’on pouvait deviner sans peine qu’il s’agissait là d’un campement de fortune. Rien d’étonnant de la part d’un groupe de pirates. L’îlot était majoritairement composé de rochers, de très peu de sable et la seule végétation que l’on pouvait relever était la mousse qui recouvrait les pierres. Le bon côté des choses, c’est que l’endroit ne manquait pas de cachettes.
Farros repéra un rocher particulièrement grand à une vingtaine de mètres du bateau. Il en fit part à ses camarades, qu’il invita à aller se cacher derrière. On ne savait jamais, il n’était pas exclu que quelqu’un aille chercher quelque chose dans la cale du bateau. Le groupe de pêcheur prit soin d’emporter avec eux les deux hommes que Farros avait assommé. Ils pouvaient servir d’otage, même s’il était peu probable que Lokiri soit du genre à s’inquiéter de pareils détails.
Le jeune homme dut insister pour que Campscotch accepte de le laisser partir seul en éclairage. Avec sa jambe en bois, le capitaine aurait eu vite fait de les faire repérer.
Farros ne lâchait pas l’envoyé de Lokiri, restant toujours à une certaine distance. Plus il avançait et plus il se retrouvait entouré par des pirates, tantôt assis autour de feux de camp, tantôt montant la garde sur des plateformes de bois improvisées.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils étaient bruyants. Et odorants. Point intéressant, Farros ne semblait pas apercevoir de femme parmi le groupe de bandits. Sans doute ne faisaient-elles pas long feu, s’ils les traitaient toutes comme la sœur de Moglo.
Le jeune cuisinier s’arrêta soudainement lorsqu’une voix l’interpella. Elle était bien trop aiguë pour qu’il s’agisse d’un homme. Et trop vulgaire pour qu’on en retranscrive les propos. Il tourna la tête dans la direction d’où venait la voix féminine. Il vit alors une fille à la chevelure noire en train de déverser tout un flot d’insultes vers celui qui semblait être son geôlier :
- Tu vas la fermer toi ! T’as de la chance que ton frère ramène des sous au patron, sinon j’t’aurais déjà buté depuis longtemps ! Hurla le gardien.
- J’aimerais bien voir ça ! Lui répondit la jeune femme, lui crachant au visage.
Farros devina qu’il s’agissait là de Mogla. C’était le moment, il devait lancer le signal. Il jeta un bref coup d’œil autour de lui. Ce qu’il cherchait ne devait pas être difficile à trouver dans un endroit pareil.
En effet, son regard se posa sur un pistolet, posé sur une boîte de munitions. Ses camarades n’étaient pas loin, et devraient rappliquer rapidement. Après avoir vérifié qu’il n’était dans le champ de vision d’aucun des pirates malodorants, il attrapa le pistolet et vérifia qu’il était bien chargé. Il n’avait aucune expérience avec les armes à feu, mais pour ce qu’il allait en faire, il n’en aurait pas besoin.
La prison dans laquelle se trouvait Mogla, la sœur de Moglo, était dans une grotte creusée à l’intérieur d’un rocher relativement grand. Farros l’escalada, prenant soin de ne pas glisser. A cette hauteur, la chute pouvait déjà être un problème.
Une fois au sommet du rocher, il brandit le pistolet et tira trois coup en l’air. C’était le signal. Ses partenaires de combat seraient là d’un instant à l’autre. Le jeune homme se hâta de renverser le contenu d’une bouteille d’huile d’olive – qu’il avait accroché à sa ceinture de cuisinier – autour de lui, rendant la roche particulièrement glissante. Comme quoi, le combat contre Moglo lui aurait appris une technique.
Il était hors de portée des balles de ceux qui se trouvaient dix mètres plus bas, et les pirates ne parviendraient pas à atteindre le sommet du rocher. Pour descendre par contre, rien de plus facile : il lui suffisait de glisser sur la surface huileuse en espérant ne pas faire de chute mortelle. Super.
Au bout d’une minute, Farros entendit enfin les cris de ses camarades qui fonçaient au combat. Il était loin de se douter qu’il venait de s’engager dans une bataille qui le marquerait à vie.
I. Mission infiltration
Farros commençait à avoir mal au dos à force d’être assis par terre, recroquevillé derrière des caisses pour éviter de se faire repérer. De plus, il commençait à faire chaud. Ça faisait quelques heures maintenant que le jeune homme et une trentaine de marins patientaient en silence dans ce bateau pirate.
Le groupe était parvenu à embarquer clandestinement en direction du repère du terrible pirate Lokiri Gootey, un escroc doublé d’un voleur. Farros avait promis à Campscotch qu’il l’aiderait à récupérer son navire, et il comptait bien tenir sa promesse. Sans oublier le pauvre Moglo, dont la sœur était retenue prisonnière. Il espérait d’ailleurs que le colosse ne craquerait pas une fois sur l’île des bandits.
Il fallut encore patienter quelques heures avant de pouvoir entendre le bruit de l’ancre qui venait d’être jetée. Farros pouvait sentir le stress de ceux qui l’accompagnaient. Comment leur en vouloir, après tout ? Ils s’apprêtaient quand même à attaquer un repère de pirate.
Farros devait faire vite et rester discret. La réussite du plan pesait sur ses épaules, et des vies étaient en jeu. Il sortit la tête en dehors de la cale, cherchant du regard le rouquin qui les avait amenés sur l’îlot à son insu. Il l’aperçut en compagnie de Moglo : ils avaient déjà posé le pied sur la petite île.
L’endroit était bien inhospitalier, et l’on pouvait deviner sans peine qu’il s’agissait là d’un campement de fortune. Rien d’étonnant de la part d’un groupe de pirates. L’îlot était majoritairement composé de rochers, de très peu de sable et la seule végétation que l’on pouvait relever était la mousse qui recouvrait les pierres. Le bon côté des choses, c’est que l’endroit ne manquait pas de cachettes.
Farros repéra un rocher particulièrement grand à une vingtaine de mètres du bateau. Il en fit part à ses camarades, qu’il invita à aller se cacher derrière. On ne savait jamais, il n’était pas exclu que quelqu’un aille chercher quelque chose dans la cale du bateau. Le groupe de pêcheur prit soin d’emporter avec eux les deux hommes que Farros avait assommé. Ils pouvaient servir d’otage, même s’il était peu probable que Lokiri soit du genre à s’inquiéter de pareils détails.
Le jeune homme dut insister pour que Campscotch accepte de le laisser partir seul en éclairage. Avec sa jambe en bois, le capitaine aurait eu vite fait de les faire repérer.
Farros ne lâchait pas l’envoyé de Lokiri, restant toujours à une certaine distance. Plus il avançait et plus il se retrouvait entouré par des pirates, tantôt assis autour de feux de camp, tantôt montant la garde sur des plateformes de bois improvisées.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils étaient bruyants. Et odorants. Point intéressant, Farros ne semblait pas apercevoir de femme parmi le groupe de bandits. Sans doute ne faisaient-elles pas long feu, s’ils les traitaient toutes comme la sœur de Moglo.
Le jeune cuisinier s’arrêta soudainement lorsqu’une voix l’interpella. Elle était bien trop aiguë pour qu’il s’agisse d’un homme. Et trop vulgaire pour qu’on en retranscrive les propos. Il tourna la tête dans la direction d’où venait la voix féminine. Il vit alors une fille à la chevelure noire en train de déverser tout un flot d’insultes vers celui qui semblait être son geôlier :
- Tu vas la fermer toi ! T’as de la chance que ton frère ramène des sous au patron, sinon j’t’aurais déjà buté depuis longtemps ! Hurla le gardien.
- J’aimerais bien voir ça ! Lui répondit la jeune femme, lui crachant au visage.
Farros devina qu’il s’agissait là de Mogla. C’était le moment, il devait lancer le signal. Il jeta un bref coup d’œil autour de lui. Ce qu’il cherchait ne devait pas être difficile à trouver dans un endroit pareil.
- Mogla, la sœur de Moglo:
En effet, son regard se posa sur un pistolet, posé sur une boîte de munitions. Ses camarades n’étaient pas loin, et devraient rappliquer rapidement. Après avoir vérifié qu’il n’était dans le champ de vision d’aucun des pirates malodorants, il attrapa le pistolet et vérifia qu’il était bien chargé. Il n’avait aucune expérience avec les armes à feu, mais pour ce qu’il allait en faire, il n’en aurait pas besoin.
La prison dans laquelle se trouvait Mogla, la sœur de Moglo, était dans une grotte creusée à l’intérieur d’un rocher relativement grand. Farros l’escalada, prenant soin de ne pas glisser. A cette hauteur, la chute pouvait déjà être un problème.
Une fois au sommet du rocher, il brandit le pistolet et tira trois coup en l’air. C’était le signal. Ses partenaires de combat seraient là d’un instant à l’autre. Le jeune homme se hâta de renverser le contenu d’une bouteille d’huile d’olive – qu’il avait accroché à sa ceinture de cuisinier – autour de lui, rendant la roche particulièrement glissante. Comme quoi, le combat contre Moglo lui aurait appris une technique.
Il était hors de portée des balles de ceux qui se trouvaient dix mètres plus bas, et les pirates ne parviendraient pas à atteindre le sommet du rocher. Pour descendre par contre, rien de plus facile : il lui suffisait de glisser sur la surface huileuse en espérant ne pas faire de chute mortelle. Super.
Au bout d’une minute, Farros entendit enfin les cris de ses camarades qui fonçaient au combat. Il était loin de se douter qu’il venait de s’engager dans une bataille qui le marquerait à vie.
Dernière édition par Farros le Dim 31 Mar 2019, 15:16, édité 3 fois